Accord de Washington : les Etats-Unis coupent court aux accusations de bradage des minerais congolais !
A Kinshasa, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en République Démocratique du Congo, Lucy Tamlyn, a tenu à recadrer le débat. Face aux interrogations persistantes sur l’Accord de Washington et la place qu’occuperaient les minerais congolais, la diplomate américaine a affirmé, au cours d’une conférence de presse lundi dernier, qu’il ne s’agit ni d’un marché de dupes ni d’un bradage des ressources stratégiques de la RDC, mais d’un montage d’accords présenté comme un partenariat “gagnant-gagnant”.
“L’accord de Washington comprend plusieurs accords.”
Dans ses précisions, Lucy Tamlyn a d’abord rappelé l’architecture de cet ensemble, qui ne se limite pas à un seul document. Elle a évoqué un volet régional, mais aussi des engagements directs entre Kinshasa et Washington.
“Nous avons d’abord l’accord qui est entre la RDC et le Rwanda, où les États-Unis sont médiateurs. Il y a aussi des accords bilatéraux avec la RDC”, a souligné Lucy Tamlyn.
Le cœur du message américain tient en une formule : les bénéfices seraient partagés. L’ambassadeur insiste sur l’idée d’un équilibre des intérêts, destiné à rassurer l’opinion sur la souveraineté économique de la RDC.
‘’Ces accords ont été négociés pour un partenariat gagnant-gagnant. Il y a des bénéfices pour le côté congolais, ainsi que pour le côté américain.”
Dans un contexte où les minerais critiques tels que cobalt, cuivre, lithium, coltan, se trouvent au centre des rivalités industrielles et géostratégiques, Lucy Tamlyn assume également, sans détour, l’intérêt stratégique des États-Unis.
“Nous avons été clairs au début que nous voulons nous-mêmes avoir une chaîne de production sur des minerais critiques qui sont nécessaires pour nos industries et pour la défense des États-Unis’’, a affirmé la diplomate américaine.
Et de préciser que l’approche américaine s’inscrirait davantage dans la logique des investissements que dans celle d’une extraction sans retour local.
“Nous sommes entrés dans un accord avec la RDC par rapport aux investissements américains ici.”
Au-delà du narratif économique, la sortie médiatique de Lucy Tamlyn a aussi abordé la dimension sécuritaire, particulièrement sensible, liée aux engagements pris à Washington le 4 décembre. L’ambassadeur affirme que les Etats-Unis ont dénoncé les actions constatées sur le terrain et veulent voir le Rwanda respecter les engagements annoncés.
“Nous sommes, comme vous, déçus de la situation. Les Etats-Unis souhaitent que le Rwanda respecte ses engagements pris avec le président Trump à Washington le 4 décembre.”
Dans une tonalité mêlant prudence diplomatique et avertissement, elle annonce une volonté de suivi étroit avec les pays concernés pour traduire les promesses en actes.
“Nous allons également travailler très étroitement avec tous les pays concernés pour que les engagements soient respectés”, a-t-elle insisté.
Interrogée sur les moyens de pression dont disposent les Etats-Unis, Lucy Tamlyn a indiqué que Washington passe au crible l’ensemble de ses leviers, sans toutefois détailler à ce stade une mesure précise.
“Nous sommes en train d’examiner tous les outils possibles : les outils diplomatiques, les sanctions, ainsi que les activités bilatérales et multilatérales pour garantir que les engagements pris soient respectés”.
La diplomate s’est gardée d’annoncer une décision imminente, mais affirme que la réflexion est ouverte et active. “Je ne suis pas en mesure de dire précisément quelles seront les actions que les États-Unis pourront prendre, mais assurez-vous que nous réfléchissons à toutes les options possibles”.
Nathan Mundele



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