Agression rwandaise, révision de la Constitution, RDC : Patrick Muyaya appelle à faire confiance à la vision et la détermination de Félix Tshisekedi

Agression rwandaise, révision de la Constitution, RDC : Patrick Muyaya appelle à faire confiance à la vision et la détermination de Félix Tshisekedi

Patrick Muyaya Katembwe, le Ministre de la Communication et médias, s’est longuement exprimé, ce mercredi 8 mai 2024, depuis Bruxelles, sur la question de la révision de la Constitution de la République, telle qu’elle a été soulevée, tout récemment, en marge d’un entretien entre le Président Félix Tshisekedi et la Communauté congolaise de Belgique. Dans cette interview exclusive accordée à Christian Lusakweno de Top Congo Fm, le Porte-parole du Gouvernement a rappelé que le Chef de l’Etat n’avait aucunement l’intention d’énerver la Loi suprême, encore moins de mettre en place des dispositions qui contribueraient à favoriser ses propres intérêts politiques durant son second mandat qui, du reste, a été placé sous le signe de la consolidation des acquis et de mise en œuvre des réformes d’envergure pour le bien-être des populations. Le Ministre Patrick Muyaya s’est montré tout de même favorable à la révision de cette Constitution qu’il faudrait adapter le plus rapidement que cela pourrait être possible, à son avis, pour donner un nouvel élan au pays dans sa marche vers le progrès. Pour lui, certaines dispositions constitutionnelles méritent des ajustements nécessaires pour, par exemple, renforcer l’efficacité des Assemblées provinciales et des provinces elles-mêmes. Patrick Muyaya insisté sur le fait que, compte tenu des remarques brandies, il serait inacceptable de vouloir politiser la position du Président Tshisekedi qui, comme nombre de congolais, est pour des ajustements adaptés aux différents contextes sociopolitiques de la RD. Congo.

Eviter la politisation des propos du Président Tshisekedi

« Il faut remettre les choses dans leur contexte. Le Président de la République tenait à rencontrer les communautés congolaises de France et de Belgique pour leur dire merci parce qu’il était le grand champion de dernières élections. Il a eu l’occasion de s’entretenir avec ses compatriotes sur des sujets divers. Vous étiez dans la salle, à Paris, lorsqu’on a soulevé cette question de la révision de la Constitution. Et, le Président de la République a répondu en disant qu’il y a une idée vicieuse cachée. Il a dit, ne faites pas de moi un dictateur. Le Président de la République l’a dit et il était clair. La Constitution de la République doit être mise à jour parce que c’était une Constitution post-conflit. Aujourd’hui, nous avons eu des cycles électoraux successifs marqués par une alternance. Il ne faut pas mystifier ce débat. En disant ne faites pas de moi dictateur, vous avez compris la profondeur de la pensée du Président. Nous devons faire des réajustements notamment sur la question du fonctionnement des provinces, de l’efficacité des Assemblées provinciales. Au bout de vingt ans d’une Constitution comme celle-là, nous sommes en droit de penser que nous devons réfléchir sur la suite. Nous sommes en Belgique, vous avez suivi les préoccupations des compatriotes de la diaspora sur la double nationalité. C’est questions qui nécessitent des réflexions profondes. Le moment venu, le Président de la République communiquera de manière claire… Ici, il faut éviter toute politisation de la pensée du Président de la République. Regardez, nous sommes à cinq mois depuis la réélection du Président de la République, nous n’avons pas toujours de Gouvernement. Il y a des réajustements qui doivent être faits. Il ne faut pas prêter au Président de la République des pensées qu’il n’a pas », a-t-il explicité.

Tous derrière Félix Tshisekedi et les FARDC

Par la même occasion, Patrick Muyaya a passé en revue plusieurs autres questions d’actualité dont la crise sécuritaire qui caractérise la RDC dans sa partie orientale, confrontée à une agression injuste imposée par le Rwanda, qui opère sous la couverture du M23. Il est revenu sur le périple européen du Chef de l’Etat et a explicité l’ampleur de différents échanges de haut niveau qui ont eu lieu tout au long de ce voyage diplomatique, notamment en France et en Belgique. A l’en croire, la RDC a enregistré des succès diplomatiques importants sous l’impulsion de Félix Tshisekedi durant cette période de l’histoire du pays. Il a condamné les bombardements des sites des déplacés survenus à Goma et tous les dégâts y afférents. Pour lui, en effet, cette situation mérite des mesures strictes contre le Rwanda qui continue ‘’ses aventures criminelles’’ sous les regards de la Communauté internationale et des hauts cénacles de prise des décisions à l’échelle mondiale.

« Nous parlons du Rwanda. Les Etats-Unis ont pointé le Rwanda parce qu’en réalité, comme le Président de la République l’a dit, le M23 n’existe pas. Ce n’est pas la première fois qu’il y a eu des attaques de ce type. Nous l’avons rappelé dans le dernier communiqué que nous avons sorti. Mugunga a déjà été touchée, d’autres zones, des marchés, des écoles sont des cibles parce que le plan du Rwanda, c’est de semer la terreur dans une population déjà meurtrie. Je crois que cette fois-ci, les américains sont allés plus loin parce que eux aussi, ils sont des dispositifs sur place qui peuvent attester d’où les projectiles sont partis. Le coupable est connu, c’est un crime de guerre de trop. Cette fois-ci justice devra véritablement être faite à la fois pour les crimes commis avant et les crimes récemment parce que ça dépasse tout ce qui est acceptable. Même en temps de guerre, on ne s’en prend jamais à des camps des déplacés », a-t-il condamné.

Vivement des mesures fortes contre l’agression rwandaise !

Selon lui, en tout cas, autant on agit pour l’Ukraine, autant on doit agir pour l’Est de la République démocratique du Congo. Il a invité la France, plus particulièrement, à jouer un rôle de premier plan pour décourager cette guerre et permettre le retrait des troupes de l’armée rwandaises des zones occupées en RDC.

« Je n’ai pas besoin de rappeler que des pans entiers du territoire sont occupés, plus de trois de personnes sont déplacées. Il ne faut pas aussi oublier qu’ils refusent l’accès aux humanitaires à des zones sinistrées. C’est tout vous dire de cette armée qu’on dit professionnelle qu’en réalité, ce n’est qu’une armée criminelle. C’est une République de la manipulation. Regardez toute la quantité du mensonge déversée quotidiennement sur les réseaux sociaux… Aujourd’hui, il est clair qu’autant on agit pour l’Ukraine, autant on doit agir pour l’Est de la République démocratique du Congo. Il faut noter qu’il y a une progression dans la position française. Les propos du Président Macron ont été un peu plus clairs sur la responsabilité du Rwanda. C’est déjà un pas. Maintenant, pour nous, ce qu’il faudra de plus, c’est de tirer les conséquences de cette attitude, notamment en envisageant des sanctions politiques et économiques qui permettront au Rwanda de reculer dans cette aventure qui ne fait que retarder le développement que le Président de la République veut. Nous avons remarqué qu’au cours de cette visite, la position de la France a sensiblement évolué. Nous avons eu aussi un pan qui était important durant la visite du Président de la République en France. C’est le passage à l’école de guerre. Vous savez que nous avons le Collège des Hautes Etudes des Stratégies de Défense. Nous avons une école de guerre et des troupes en formation du fait de la coopération militaire avec la France. Cette coopération sera consolidée et pourra être prolongée y compris dans la formation ou l’organisation de la réserve des FARDC… Je pense que l’attitude de la France par rapport à la RDC, a servi à mettre beaucoup de confusion dans la relation et la visite du Président avait entre autres objectif du côté français de pouvoir dissiper le malentendu. Je pense que le Président a été un peu plus clair. Ici, ce que nous attendons, ce n’est plus seulement les mots, ce n’est plus seulement la condamnation, mais c’est des actes qui nous permettront de mettre fin à ce conflit dans l’Est de la RDC… Ce qui compte pour nous, ce n’est plus les déclarations. Ici, il faut aller plus loin en prenant des mesures qui puissent permettre notamment au Rwanda de souscrire au Processus de Luanda qui a été mise en place pour permettre le retour de la paix.

Aujourd’hui, je note que la voix de la République démocratique du Congo est plutôt bien entendu. Nous, cette guerre, nous la faisons sur plusieurs fronts… Moi, je considère que le temps de la diplomatie est un temps qui est relativement long au regard des défis qui sont les nôtres et de l’impatience qui nous caractérise au regard des difficultés que connaissent nos populations. Aujourd’hui, je pense qu’il faut donner une fière chandelle au Président de la République qui est à la fois le porteur de la diplomatie et de la communication de la République démocratique du Congo. Mais, pour le temps, il reste des choses à faire et à accomplir. Je pense que c’est dans cet ordre que nous nous sommes inscrits», a-t-il ajouté. Et, pour finir, le Ministre Patrick Muyaya a évoqué le concept qu’il a initiée récemment, dans le cadre du front médiatique, dénommé ‘’30 ans ça suffit’’.

« Pour nous, à travers la série d’émissions ‘’30 ans ça suffit’’, nous avons voulu démontrer à notre opinion les différentes facettes des conséquences de cette crise, mais aussi la réponse que le Président de la République apporte avec le Gouvernement. Fort malheureusement, la crise que nous connaissons, elle a plusieurs facettes. Il y a évidemment une dimension sécuritaire qui est exacerbée par l’attitude belliqueuse du Rwanda parce que le fondement de la guerre est véritablement économique. Regardez aujourd’hui, ils se sont organisés pour attaquer Rubaya. Vous savez ce que Rubaya représente dans le monde en termes des réserves. Il y a une dimension de la compréhension collective. De ce point de vue, les congolais ont totalement compris la problématique. Mais, l’implémentation de la solution prend justement du temps parce qu’il y a une dimension militaire qui est complexe. Il y a une dimension diplomatique. C’est ce qui justifie, par exemple, la visite du Président en France. Il y a une dimension économique. Il y a une dimension judiciaire. Les Ministères des Affaires et de Justice prennent déjà des dispositions quant à ce. Il y a une dimension médiatique qui vient en termes de compréhension globale de la problématique. Aujourd’hui, nous pouvons être sûrs que tous les congolais connaissent l’ennemi et sont engagés pour que nous puissions sortir une fois pour toutes de cette situation », a clarifié le Porte-parole du Gouvernement congolais.

La Pros.

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