Cardinal Ambongo : l’exploitation minière doit être au cœur de la justice climatique

Présent à la présentation du document préparatoire en vue de la COP 30 qui se tiendra au Brésil, le 10 novembre 2025, l’archevêque de Kinshasa a réaffirmé la nécessité pour la justice climatique d’intégrer la problématique de l’exploitation démesurée des ressources naturelles, qui, selon lui tend à oublier les conditions des personnes qui vivent sur les terres exploitables, au profit d’une logique de «la rentabilité économique ».
L’archevêque de Kinshasa est parti de l’exemple de son pays, la République Démocratique du Congo, pour mettre en évidence les dérives d’une mise à profit du sous-sol sans mesure et des conséquences éminentes de cette déviation du marché sur les personnes et l’environnement. « Le Congo est un pays, comme nous le savons, très riche, un pays qui est vert sur toute son étendue. Mais le grand problème du Congo, c'est la façon dont ses ressources sont exploitées qui aujourd'hui met en évidence que c’est la rentabilité économique qui est mise en première ligne, oubliant parfois que sur cette terre du Congo, il y a aussi des personnes qui ont des droits », a déclaré le cardinal Ambongo, faisant référence à la situation précaire et injuste des populations congolaises, particulièrement celles dans les zones minières.
Attirer l'attention des compagnies minières sur le respect de la dignité de la personne
Dix ans après la signature de l’Accord de Paris qui, selon le Cardinal Ambongo représentait « le sommet de la prise de conscience de l’humanité sur la question climatique », la mise en œuvre des résolutions prises n’est pas concrétisée, alors que les pays subissent déjà les conséquences du changement climatique. Cette injustice est criante non-seulement dans les pays du sud, qui non-seulement participent le moins à la pollution, mais surtout contribuent à la survie de la planète, par la préservation des très vastes étendues des forêts.
Dans un tel contexte, le Cardinal Ambongo a évoqué l’engagement social de l’Eglise qui consiste à « rappeler et attirer l'attention de tous ceux qui exploitent les ressources naturelles sur les dangers qui guettent la terre et sur le respect de la dignité de la personne humaine ».
En République Démocratique Congo, ce combat est porté par la conférence épiscopale, à travers des instruments mis en place comme la commission épiscopale chargée des ressources naturelles. Cette structure, « a une expérience dans le domaine de monitoring des questions de minerais et leur incidence sur les personnes humaines », a affirmé le cardinal, informant aussi de la création imminente d’un observatoire.
Appel à un sursaut de la conscience de l’humanité à la prochaine COP
Après l’échec de la mise en œuvre des accords de Paris, le Cardinal Ambongo exhorte que la COP 30 qui se tiendra à Belém au Brésil soit saisie comme un « kairos pour aller de l'avant ». Le prélat souhaite « qu'il y ait un sursaut de la conscience de l'humanité sur le risque que nous prenons en gérant les richesses de la terre sans beaucoup de réflexion sur les conséquences qui pourraient advenir ».
C’est en vue à de cette prochaine COP qu’un document préparatoire a été rédigé et présenté mardi 1er juillet au Vatican. « Un appel pour une justice climatique », c’est le titre du texte d’une trentaine de pages, s’inspirant de l’encyclique Laudato Si’ du pape François et de l’appel de Léon XIV à « une profonde conversion vers une écologie intégrale qui soit accompagnée de justice pour les plus vulnérables, premières victimes des bouleversements climatiques ».
Vatican News
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