Cour constitutionnelle : Matata à nouveau sur la sellette

L’ancien Premier ministre et chairman du Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Matata Ponyo se trouve, de nouveau, rattrapé par la justice. Le Procureur général près la Cour Constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo a saisi le bureau du Sénat pour solliciter l’autorisation d’instruction judiciaire à charge du Sénateur Matata Ponyo.
Il motive sa démarche par l’existence des faits nouveaux contenus dans un rapport des inspecteurs des finances membres de la commission de contrôle sur la gestion du parc Agro-industriel de Bukangalonzo. Ce rapport fait état d’infractions de faux et usage de faux et de détournements des deniers publics à charge de Matata Ponyo alors Premier ministre.
Après avoir reçu le réquisitoire du Parquet général près la Cour constitutionnelle, le bureau de la Chambre haute du Parlement a invité le Procureur général près la Cour constitutionnelle pour l’audition sur cette affaire.
Le bureau du Sénat a estimé qu’il n’est pas nécessaire d’autoriser pour la deuxième fois les poursuites à l’endroit de l’ancien Premier ministre. Pour le président du sénat, Matata Ponyo a déjà été mis à la disposition de la justice à qui revient la charge, selon Bahati Lukwebo, de poser des actes.
Les sénateurs membres de l’opposition politique ont adressé un courrier au speaker de la chambre haute du Parlement, Modeste Bahati Lukwebo, en lui rappelant en ces termes : “Nous pensons que la démarche du Procureur général n’est pas conforme à la Constitution de la République et viole les dispositions du Règlement d’Ordre Intérieur de notre chambre. Par conséquent, nous vous demandons de lui rappeler la décision de la plénière à ce sujet. En effet, le Bureau du Sénat n’a pas compétence de remettre en cause la décision de la plénière”, écrivent ces sénateurs de l’opposition à Modeste Bahati.
De son côté, Matata Ponyo continue de crier à un complot contre sa candidature à la présidentielle de décembre 2023.
Tension
Ce rebondissement du dossier en rapport avec le par agro-industriel de Bukanga-Lonzo se passe dans un contexte particulier. Un des membres du quatuor, Matata est candidat président de la République pour 2023. Le 25 juin la Centrale électorale va annoncer l’ouverture des bureaux devant accueillir les candidats à la députation nationale et provinciale. Le mois de septembre sera consacré au dépôt des candidats à la présidence de la République.
Il est évident que si l’affaire de Bukanga-Lonzo n’est pas clôturée au niveau de la Cour constitutionnelle, cela risque de bloquer le patron du LGD dans sa course à la magistrature suprême.
En attendant, la coalition à laquelle il fait partie avec Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, a programmé un meeting le samedi 24 juin prochain. Un rendez-vous qui semble hypothéqué par les prises de position de l’Ecidé et d’ Ensemble pour la République. Le premier conditionne sa participation au processus électoral en cours par la révision du fichier électoral alors que le second se prépare à aligner ses candidats à tous les niveaux.
Les deux autres leaders à savoir Matata et Delly Sesanga ne sont pas officiellement exprimés sur cette question. Rien n’est encore confirmé sur ce meeting de samedi étant donné les divergences de vue entre Fayulu et Katumbi.
Emma Muntu
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