La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) a exprimé, dimanche, sa profonde préoccupation sur les négociations directes entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le M23/AFC, annoncées pour ce mardi 18 mars 2025 à Luanda. Pour la NSCC, ce dialogue ne doit absolument pas être du pain bénit pour les rebelles dans ce contexte précis où la souveraineté du pays reste menacée. Cette structure attire l’attention des dirigeants congolais sur une série de mesures à brandir en cas des pourparlers avec le M23/AFC pour une solution durable à la crise de l’Est du pays. Il s’agit notamment de la justice pour les victimes, le refus d’intégration des rebelles dans les forces de sécurité, l’identification des combattants étrangers.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°01/03/2025
NÉGOCIATIONS DIRECTES AVEC LE M23 : EXIGEONS JUSTICE POUR LES VICTIMES, REFUSONS L'INTÉGRATION DES REBELLES DANS NOS FORCES DE SÉCURITÉ ET PROMOUVONS UNE SOLUTION INCLUSIVE POUR UNE PAIX DURABLE
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) exprime sa profonde préoccupation face à l'annonce de négociations directes entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle M23, prévues le 18 mars 2025 à Luanda, Angola.
CONTEXTE DES NEGOCIATIONS
Après des mois de conflit dans l'Est de la RDC, l'Angola, en tant que médiateur régional, a annoncé que des pourparlers de paix directs entre les délégations du gouvernement congolais et le M23 débuteront le 18 mars à Luanda.
NOS PREOCCUPATIONS
- Justice pour les victimes : Le M23 est responsable de crimes graves, notamment des massacres, des déplacements forcés et des violations des droits de l'homme. Il est impératif que les auteurs de ces atrocités soient traduits en justice et que les victimes obtiennent réparation.
- Refus d'intégration dans les forces de sécurité : L'intégration des éléments du M23 dans l'armée, la police ou les services de sécurité nationaux est inacceptable. Une telle mesure compromettrait l'intégrité de nos institutions et mettrait en péril la sécurité nationale.
- Identification des combattants étrangers : Des rapports indiquent que des éléments rwandais sont infiltrés au sein du M23. Toute négociation doit se concentrer sur les membres congolais du M23, et non sur des combattants étrangers.
- Transformation du M23 en parti politique : Le M23 devra se transformer en parti politique pour participer au processus démocratique en RDC. Toutefois, cette transformation ne peut être envisagée que si le M23 renonce définitivement à la violence, reconnaît ses crimes passés et s'engage à respecter les lois et institutions de la République.
- Recherche d'une solution régionale : Pour une paix durable dans la région, il est essentiel que les pays voisins, notamment le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, engagent des dialogues avec leurs propres mouvements rebelles. Cela contribuerait à stabiliser la région et à réduire les tensions transfrontalières.
- Inclusion de l'opposition non armée et de la société civile dans les discussions : Pour assurer une paix véritable et durable, il est crucial que les acteurs de l'opposition non armée et de la société civile participent aux discussions directes avec tous les groupes armés. Leur inclusion garantit que les préoccupations de l'ensemble de la population congolaise sont prises en compte et que les solutions proposées reflètent les aspirations du peuple.
NOS EXIGENCES
- Suspension des négociations directes : Nous demandons au gouvernement de suspendre les pourparlers directs avec le M23 tant que les conditions préalables, notamment la justice pour les victimes et la clarification de la composition du groupe, ne sont pas remplies.
- Engagement de poursuites judiciaires : Les membres du M23 impliqués dans des crimes doivent être arrêtés et jugés conformément aux lois nationales et internationales.
- Refus d'intégration dans les forces de sécurité : Nous réitérons notre opposition à l'intégration des éléments du M23 dans l'armée, la police ou les services de sécurité.
- Encadrement de la transformation en parti politique : Si le M23 souhaite se transformer en parti politique, il doit d'abord répondre de ses actes devant la justice et démontrer un engagement réel envers les principes démocratiques.
- Promotion du dialogue régional : Nous encourageons le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi à ouvrir des dialogues avec leurs propres mouvements rebelles pour assurer une stabilité régionale.
- Participation de l'opposition non armée et de la société civile : Nous insistons pour que les acteurs de l'opposition non armée et de la société civile soient intégrés aux discussions avec tous les groupes armés afin d'assurer une représentation équitable et une solution inclusive.
CONCLUSION
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) reste engagée dans la défense des droits des citoyens et la promotion d'une paix durable. Nous appelons le gouvernement à écouter la voix du peuple et à prendre des décisions qui garantissent la justice, la sécurité et la souveraineté de notre nation. Enfin la NSCC avertie déjà et appelle toute la population congolaise de rester mobilisée et prête à reprendre avec la pression de la rue si toutes ces préoccupations et la foi dans une justice réparatrice ne seront pas rencontrées lors de ces discussions.
Pour mémoire, la NSCC est un vaste réseau national de 800 organisations apolitiques et non partisanes membres et représentée dans les 26 provinces de la NSCC. La NSCC travaille dans l’ancrage et appropriation des valeurs démocratiques, droits de l’homme, culture des bonne pratique électorale, mobilisation sociale, promotion de la participation politique des femmes et des jeunes dans les instances des prises des décisions.
Fait à Kinshasa, le 16 mars 2025
Pour la NSCC
COORDINATION NATIONALE
Tél.+243999999519 et +243999914958
Email :
Kinshasa RDC
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