Est de la RDC: Kinshasa et l’AFC/M23 s’accordent sur le mécanisme de vérification du cessez-le-feu

Le groupe politico-militaire AFC/M23 et le gouvernement congolais ont signé mardi 14 octobre 2025 à Doha un mécanisme conjoint pour vérifier le respect du cessez-le-feu. Un pas jugé important dans le processus de paix entre les deux parties, conduit par le Qatar avec le soutien de Washington et de l’Union africaine. En théorie, ce mécanisme doit permettre de faire taire les armes et d’ouvrir la voie à des discussions sur les causes profondes du conflit dans l’est de la RDC.
Le médiateur de paix Sumbu Sita Mambu, haut représentant du chef de l'État en République démocratique du Congo (à gauche), écoute le négociateur en chef du Qatar, Mohamed al-Khulaifi, après la signature, à Doha, le 19 juillet 2025, d'un accord de cessez-le-feu avec le groupe armé M23.
Il y a eu des semaines d’échanges à distance, parfois tendus. Des délégués de la médiation ont même fait le déplacement en RDC, selon nos informations. Et finalement, c’est fait : du côté de l’AFC/M23, c’est René Abandi, négociateur en chef, qui a signé. Du côté du gouvernement congolais, c’est Sumbu Sita, haut-représentant du président Félix Tshisekedi.
Autour d’eux, les représentants du Qatar, des États-Unis, de l’Union africaine, et même l’ancien ministre malien des Affaires étrangères Zahabi Ould Sidi Mohamed désormais membre de l’équipe de médiation.
Dans ce mécanisme, le gouvernement et l’AFC/M23 auront un nombre égal de représentants : un point de blocage qui avait longtemps retardé la signature, tout comme la question du rôle de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco). Finalement, la Monusco aura un rôle logistique dans ce dispositif.
Il y a aussi le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Il sera chargé de la surveillance, de l’investigation et de la vérification des allégations de violation du cessez-le-feu, et fera des recommandations.
Autre sujet de négociations : l’échange de prisonniers
Mais les discussions ne sont pas terminées. Selon nos informations, les délégués encore présents à Doha vont maintenant se pencher sur l’évaluation de la mise en œuvre du mécanisme d’échange de prisonniers signé à la mi-juillet.
Qualifié de « dernière pièce du puzzle » pour faire avancer l’accord de paix de Washington signé le 27 juin entre la RDC et le Rwanda, le processus de Doha entre dans une nouvelle phase.
Reste à voir si cette signature aura un effet concret sur le terrain, où les combats se sont poursuivis ces dernières semaines, notamment dans la province du Sud-Kivu, avec la conquête par l’AFC/M23 de certaines zones comme Nzibira.
RFI
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