Félix Tshisekedi et Paul Kagame attendus en Tanzanie, le M23 dit instaurer un « cessez-le-feu »

Quelques jours après avoir pris le contrôle de Goma, dans l’est de la RDC, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont annoncé « un cessez-le-feu» unilatéral dès ce 4 février. Les communautés régionales de l’Afrique australe (SADC) et de l’Afrique de l’Est se réunissent en sommet extraordinaire.
Alors que les craintes d’un conflit régional à l’est de la RDC augmentent, un sommet extraordinaire conjoint de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) va être organisé ce samedi 8 février en Tanzanie. La présidence kenyane a annoncé la présence à ce sommet de Dar es Salam des présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame.
Ce sommet avait été réclamé le 31 janvier par les 16 pays membres de la SADC, qui souhaitaient y convier les 8 pays formant l’EAC, y compris le Rwanda, qui en est membre. D’autres chefs de l’État seront également présents selon William Ruto, le président kenyan : Yoweri Museveni pour l’Ouganda, Hassan Cheikh Mohamoud pour la Somalie, Cyril Ramaphosa pour l’Afrique du Sud, ou encore Samia Suluhu pour la Tanzanie.
Le sommet a été décidé alors que les forces rebelles du M23 continuent d’avancer à l’intérieur du Sud-Kivu, se rapprochant de la capitale provinciale Bukavu, et de la frontière avec le Burundi. « La paix et la sécurité sont des ingrédients essentiels au commerce et à l’investissement dans notre région […] Grâce à notre effort collectif, nous assurerons que la sécurité règne sur notre continent », a insisté William Ruto dans un post sur X, espérant que cette réunion régionale aboutira à une résolution du conflit, ou du moins à un apaisement.
Le M23 déclare un cessez-le-feu imminent
Dans un communiqué publié le 3 février au soir, le groupe armé a assuré n’avoir « aucune intention de prendre le contrôle de Bukavu ou d’autres localités ». Il a instauré un « cessez-le-feu » de manière unilatérale, qui commence ce 4 février, « pour des raisons humanitaires ». La semaine dernière, le M23 avait pourtant assuré vouloir « continuer la marche » jusqu’à la capitale congolaise Kinshasa. « Nous réitérons notre engagement à protéger et à défendre la population civile et nos positions », indique le communiqué, relayé par Associated Press.
D’après l’AFP, des informations laissent penser que le M23 se « réorganise avec des renforts et des acheminements d’armes pour sans doute aller au front maintenant que les combats ont pris fin à Goma ». À Bukavu pour le moment, la ville « reste calme », déclare une source locale.
Alors que des militaires sud-africains sont toujours sur le terrain en RDC, présents au sein de la mission de la SADC déployée depuis 2023, dans le Nord-Kivu, Cyril Ramaphosa a encore une fois apporté son soutien « au peuple de RDC ». La participation sud-africaine à cette mission est pourtant très critiquée au niveau national. « La mission prendra fin en fonction de la mise en œuvre de diverses mesures de confiance et lorsque le cessez-le-feu auquel nous avons appelé prendra racine », a rappelé le président sud-africain.
Tiré de Jeune Afrique
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