Guerre à l'Est de la RDC, la Société Civile s'en prend à Cyril Ramaphosa

La société civile de la République Démocratique du Congo a tenu, ce mercredi 10 avril 2024 à son siège de la commune de Kasa-Vubu, un point de presse pour donner sa position sur la situation actuelle du pays.
De prime à bord, elle a tenu à exprimer sa compassion avec toutes les familles congolaises en général, victimes des affres de la guerre et en particulier, les 4 soldats de la SAMI SADC décédés sur le champ de bataille, il y a quelques jours.
Subséquemment, elle déplore le manque de reconnaissance internationale envers la crise dramatique qui sévit depuis 30 ans au Nord-Kivu, causant des millions de morts et de déplacés, appelant à une prise de conscience collective face à cette situation alarmante.
«La commémoration du génocide Rwandais a été faite pour parler de près de 700.000 morts sans aucune allusion au véritable génocide juste à côté au Nord-Kivu depuis également 30 ans et ayant entrainé à ce jour plus de 12.000.000 de morts, 7.000.000 de déplacés internes et une crise humanitaire des plus dramatique.
Face au silence de la communauté internationale, on ne peut conclure qu'à un manque de compassion et une dépravation de la conscience collective de l'humanité», rapporte-t-elle.
Dans ce contexte douloureux, elle déplore l'annonce du Président Sud-Africain Cyril Ramaphosa lors des commémorations du génocide Tutsi, Hutu et Tua à Kigali qui suscite des questionnements.
« ... Participant aux commémorations du 30e anniversaire du génocide Tutsi, Hutu et Tua, à Kigali, le 7 avril dernier, il y annonçait désormais que la guerre dans ľEst de la RDC ne trouverait de solution que par la voie de la négociation politique et diplomatique, contrastant ainsi avec sa position ferme et engagée, exprimée lors de sa participation au dernier sommet de l'Union africaine», souligne-t-elle.
Pour la société civile, cet appel à la négociation prônée par Ramaphosa, contraste fortement avec sa précédente fermeté exprimée lors du récent sommet de l'Union africaine. Sa nouvelle approche diplomatique et politique pour mettre fin aux conflits est un revirement majeur de sa position antérieure.
Évoquant l'Assemblée Nationale, elle critique les tentatives d'augmentation du nombre d'assistants parlementaires et de leurs émoluments, s'opposant à cette démarche en période de revendications de réduction du train de vie des institutions.
Le Chef de l’Etat devrait se départir de cette pratique qui fragilise l'exécutif et laisser ceux qui ont fait le choix parlementaire, d'œuvrer dans leur assemblée respective, afin d'honorer leurs électeurs et ainsi laisser d'autres dignes fils du pays animer le gouvernement.
S'agissant des élections des animateurs du Sénat et des provinces, la société civile souligne la nécessité d'une communication transparente de la part de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) sur les évolutions du calendrier électoral et les reports dans certaines circonscriptions dont Masi-Manimba, Yakoma, Gemena, insistant sur l'importance de renforcer la confiance par une communication régulière, car, dit-elle, « la communication renforce la transparence et réduit la suspicion ».
In fine, elle lance un appel à l'unité nationale pour que la population congolaise puisse faire de la paix et la solidarité une réalité palpable et tangible dans les 4 coins du pays.
Félix Kalala Mwanza
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