La Réforme constitutionnelle de l’ère post Sun-city

(Par Jean-Paul Kyungu Masangu, Grand Chef Museka)
Oui, il est temps pour le peuple congolais, au-delà de nos indifférences et sphères, tant politiques que sociologiques, de constitutionnaliser la fin de la belligérance. Etat de fait plaçant le Pays, en incapacité de stabiliser le champ politique qui tangue, à la suite des positionnements inopportuns et de survivre aux guerres cycliques dans l’Est.
Notre Congo frappée des fléaux d’inégalités entre entités décentralisées, a grandement besoin :
- D’un régime semi-présidentiel ;
- D’une gouvernance locale effective. Certes, une opinion considère excessif un changement de constitution.
A cette dernière nous rappelons que le sens de direction est cet atout qui transformera le Congo Démocratique, en République de gouvernance.
Certes, l’émotion nous submergeant, notre attachement à la constitution de 2006 nous est si forte.
Mais, reproche-t-on à la Constitution de 2006 ?
En tant que loi fondamentale rédigée en période de fragmentation du Pays, elle est une constitution de belligérance.
Au-devant d’une telle évidence, l’impératif d’un nouveau pacte politique impliquant la redéfinition de la forme, de partage et de l’exercice du pouvoir s’impose. Celui-ci en conformité avec nos idéaux et aspirations sacrées dans l’espace historique, ethnique de notre devenir national. Une quête ardue que nul ne pourrait se payer le luxe d’abandonner. Au risque de consolider l’état insalubre des institutions. Pour y parvenir, les congolais(es) devraient se regarder dans les yeux. Non pas en tant que complices du désastre national, mais plutôt, en artisans du bien être des générations futures.
Aux uns et aux autres, d’acter que ce bien être n’est pas une grâce exclusive en faveur des Etats voisins, agresseurs soient-ils.
Et, au-devant des quels, suite à notre manque d’estime, nous sen sommes réduits au rang de vassaux. Il nous faut de l’audace, sinon, la désarticulation des institutions d’une ampleur inédite, doublée de la dynamique insurrectionnelle réactionnaire et non idéologique, contraindront le Congo à rendre gorge.
Et puisqu’il s’agit des questions sociétales, nous sommes invités, sans atermoiement funeste, à congédier la constitution de 2006.
J’appelle de tous mes vœux, à l’avènement d’un système institutionnel efficace, tant dans son horizontalité que verticalité.
Celui-ci favorisant un maillage dense, entre pouvoir et contre-pouvoir. Cette norme nouvelle en capacité d’opérer un éclatement des centres de pouvoir, provoquant ainsi, une décongestion de l’espace politique national, est le FEDERALISME.
En tant que norme fondamentale, réponse appropriée aux convulsions politiques, fissures sociologiques, à la déconfiture sanitaire tout autant que sécuritaire, elle nous libèrera de cette contrainte d’organiser plus de 5 scrutins au cours d’une année électorale en :
- Instaurant des élections de mi-mandat ;
- instaurant le suffrage indirect pour l’élection du Président de la République ;
- Modifiant la durée du mandat Présidentiel qui passera de 5 à 6 ans ;
De fait, des nouvelles combinaisons s’imposeraient.
La première, est celle des législatives d’avec l’élection du Président de la République.
La seconde portant sur les élections provinciales, urbaines et locales.
Ainsi donc, nous aurons un cycle électoral articulait comme suit :
- 2030 : Elections provinciales, urbaines et locales ;
- 2032 : Election Des élus nationaux et du Président de la République. La nouvelle norme fondamentale exclura toute possibilité de :
- Destitution du Président de la République par le parlement ; - Dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République ;
- aliénation du territoire national ;
Elle procédera à la réduction du nombre d’élus, passant pour ce qui est de l’Assemblée nationale de 500 à 250 députés. S’agissant du Président de la République, elle définira le corps électoral, constitué des :
- Elus Nationaux et provinciaux ;
- Des Gouverneurs de provinces ;
- Des Maires et bourgmestres ;
- Chefs coutumiers.
Serait-ce suffisant pour redresser ce Pays ?
Bien évidemment, non. Les congolais ont conscience que le fédéralisme n’a de pertinence que si les acteurs politiques recouvrent une certaine éthique.
Et lorsqu’on observe ce qui est fait de la loi sur la décentralisation, on ne peut que partager, dans une certaine mesure, la méfiance des sceptiques.
Toutefois, cela est une certitude, cette loi fondamentale post Sun city ne saurait qu’être le symbole de la renaissance de nos entités territoriales décentralisées.
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