Tshisekedi-Kagame : ‘’la solution efficace à la crise paramétrique ne viendra pas de cette rencontre qui va être initiée par le Président Angolais Lourenço’’ !

(Par Eric Kamba, Analyste Politique & Président de CADA)
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président réélu à la tête de la RD. Congo
*Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo, a marqué son accord de principe pour une rencontre entre la RDC et le Rwanda qui sera facilitée par le Président Angolais, João Lourenço, en qualité de médiateur. En acceptant de rencontrer M. Kagame, Félix Tshisekedi aurait-il montré et avoué ses faiblesses ?
En effet, la RDC n’en est pas à sa première rencontre avec le Rwanda, beaucoup des tentatives de médiation se sont succédé au fil de temps et ont toutes accouchée des petites souris. Elles n’ont été couronnées d’aucuns succès.
Nous prendrons en exemple la rencontre de Bujumbura, l’année passée ou les chefs d’Etat de l’EAC avaient appelé à un cessez-le-feu immédiat et un retrait des groupes armés qui n’avait pas abouti.
La question que d’aucuns se posent est de savoir ce que la RDC doit attendre de cette énième rencontre, quand on sait que Paul Kagame ne respecte pas sa parole donnée ?
Dans notre tribune parue, il y a une année, nous avions démontré par une analyse robuste et soutenue que l’adhésion de la RDC à l’EAC était une décision désastreuse pour la RDC car la force de l’EAC dans son format ou mandat n’avait pas sa raison d’être en République Démocratique du Congo.
Cette force de l’EAC s’est employée d’installer des zones tampons dans l’est du pays qui échappent au contrôle de l'Etat Congolais.
Mais, dans ces mêmes zones tampons, le M23 et l’armée Rwandaise peuvent se déplacer à leur guise. Ils tuent, violent et pillent au vu de tout le monde et ne sont pas inquiétés.
Aujourd’hui, le gouvernement de la RDC est d’accord avec nous que l’EAC représentait plus des désavantages que d’avantages pour la RD. Congo.
Les conditions préalables posées par le chef de l’état telles que la cessation immédiate des hostilités, le retrait immédiat du M23 des zones occupées ne sont pas à notre avis, une garantie, pour accepter une telle rencontre avec Kagame tant que le prétexte selon lequel les FDLR seraient alliés aux FARDC qu’il entretient depuis belle lurette n’est pas éliminé sur le marché.
Il y a lieu de rappeler que Kagame veut voir un Congo faible pour continuer à justifier sa présence sur le territoire Congolais.
Il peut alors prétendre qu’il intervient dans les affaires internes d’un Congo faible pour résoudre des questions liées à sa propre sécurité posée par les FDLR que le gouvernement Congolais n'arrive pas à résoudre.
Aussi longtemps que ce prétexte du FDLR persiste, Kagame pense toujours avoir sa fausse légitimité, pour avoir une main mise sur les ressources de la RDC.
Tout compte fait, Il n’hésite pas à pointer du doigt les problèmes et difficultés structurels de la politique intérieure de la RDC, pour faire admettre à l’opinion internationale qu’il existe des liens entre les FDLR et les FARDC, ce qui constitue un danger pour lui et pour son pays.
Ainsi, la présence de M23 qui est sa propre création sur le sol Congolais, selon lui est due au fait des échecs de la politique intérieure de la RDC et non à la guerre injuste lui imposée par le Rwanda.
Suivant ces fausses prémisses établies, Paul Kagame n’arrête pas à justifier le lien entre le M23 et Kigali en créant une relation imaginaire qui existerait entre les FDLR et les FARDC. (Théorie de l’action et réaction).
Une situation qui nous amène à une équation paramétrique dans laquelle les solutions ne peuvent qu’être exprimées en fonction des paramètres pour la résoudre.
Pour trouver une solution à une équation paramétrique dans ce cas, on doit chercher d'abord l'ensemble des valeurs des paramètres qui soutiennent les actions du M23 comme mouvement rebelle. Autrement dit, le M23 doit son existence à Paul Kagame et sa survie dépend uniquement du soutien du Rwanda.
Au lieu de punir Paul Kagame pour ses crimes atroces en RDC, cette rencontre semble être convoquée pour apaiser l’envahisseur, et n’a pas sa raison d’être.
Que ferait le président Félix Tshisekedi si Kagame posait des conditions telles que le partage des matières premières, des terres congolaises pour qu’il puisse retirer ses troupes dans l'est du Congo ?
Nous ne cesserons jamais de le dire que la souveraineté de la RDC ne se discute pas et ne doit pas se négocier, quel que soit les circonstances. La RDC ne devrait pas céder aux intimidations de qui que ce soit. Celui qui devrait être au banc des accusés est bel et bien Paul Kagame et pas la RDC qui est victime de ses crimes.
Paul Kagame continuera à utiliser son narratif pour revendiquer l’équivalence entre le lien (M23, Kigali) et le lien (FDRL et FARDC), une façon pour lui de démontrer que la meilleure défense est l’attaque, comme La RDC est en relation avec les FDLR, qui représente un danger pour le Rwanda, sa présence en RDC est justifiée pour résoudre des questions liées à sa propre sécurité, et le faux problème de soi -disant “ Tutsi “ Congolais - Rwandais que le gouvernement Congolais n’est pas en mesure de pourvoir.
Donc, le Rwanda agit en position de « Self Défense » et ne peut pas être tenu responsable de la faille structurelle de l’état Congolais.
Pour clore cette analyse, ce serait une faiblesse pour le chef de l’Etat, bien qu’il soit animé de bonne foi dans la recherche de paix entre les deux pays de rencontrer encore M. Kagame.
En tant que Conseiller occulte du Chef de l’Etat, nous lui demandons en toute humilité de maintenir encore sur la table l’option militaire pour un minimum de respect réciproque entre les deux pays.
Même en matière de médiation, un minimum de respect entre belligérants est toujours requis. Une médiation qui se fait quand une partie se croit en position de force ne donne pas toujours des résultats escomptés.
Nous parlons ici de l’option militaire comme dissuasion stratégique, l’intimidation stratégique, un affrontement déterminé de la volonté qui a eu pour effet de dissuader, afin d’imposer sa volonté sans nécessairement détruire d’utiles richesses dans le but de faire douter l’ennemi de sa capacité à emporter une bataille, le faire renoncer à ses ambitions expansionnistes.
C’est cela le langage que Paul Kagame comprend et respect.
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