Une semaine après la main tendue de F. Tshisekedi à P. Kagame, Joao Lourenço insiste sur la tenue du Dialogue national !

Tout en préconisant le retrait des troupes rwandaises et la neutralisation des FDLR...
Entre-temps, la RDC fait dépendre son propre sort de la résolution du conflit "rwando-rwandais" se déroulant non pas au Rwanda, mais au Congo !
Viser essentiellement le dialogue
9 octobre 2025. Bruxelles. En plein sommet de Globe Gateway Forum, Félix Tshisekedi s'offre un standing ovation en surprenant l'assistance par l'annonce, inattendue, d'un rapprochement avec son homologue rwandais Paul Kagame. "Aujourd'hui (...) nous sommes les deux seuls capables d'arrêter cette escalade", déclare-t-il.
Le 11 octobre, toujours à Bruxelles mais cette fois face à la communauté congolaise, il présente son initiative comme une preuve de bonne volonté de quelqu'un qui veut la paix. "Croyez-moi, je suis loin d'être faible. J'ai réussi à le prouver à plusieurs reprises et si aujourd'hui, on parle des sanctions, des processus de Washington, Doha, Lomé, Luanda, c'est quelque part grâce à ce que j'ai fait", affirme-t-il.
Toutefois, sa communication semble viser essentiellement le Dialogue national.
"Nous, nous voulons d'un dialogue entre Congolais, ces Congolais qui sont tous contre cette agression (...) La seule chose que je demande à ces acteurs, c'est d'abord de condamner l'agresseur et de le nommer clairement», déclare le Président Félix Tshisekedi.
Ce qu'il ne dit pas cependant, c'est que Washington, Doha, Lomé, Luanda et même à Dar es Salam, Harare ainsi que New York, Bruxelles, Paris, Brazzaville et Pretoria pour ne pas citer Pékin, Moscou, Berlin, Londres, Vatican préconisent à l'unanimité le Dialogue national.
Le paradoxe...
15 octobre 2025. Dans son discours sur l'état de la Nation prononcé à Luanda, capitale de son pays, le Président Joao Lourenço préconise pour la résolution de la crise en RDC le retrait des troupes rwandaises, la neutralisation des FDLR et la tenue du Dialogue intercongolais.
À propos de ces assises, c'est la énième fois qu'il y revient après sa première initiative remontant à février 2025, la veille de la prise de fonction de président en exercice de l'Union africaine jusqu'en février 2026.
Ainsi, quatre jours après la "causerie morale" de Bruxelles, le chef de l'Etat angolais persiste et signe, s'agissant de la crise congolaise.
Le paradoxe, ici, est que dans son narratif, Kinshasa lie le Dialogue national à l'agression rwandaise alors que la crise congolaise est à la fois multisectorielle et multiforme !
Tous les Congolais sont pleinement conscients des faits que la question de la Constitution, la question de la nationalité, la question des élections, la question de la monnaie, la question d'orientation économique, la question des détournements des deniers publics, la question de la corruption, la question du banditisme urbain, la question de la répartition des richesses nationales, la question de la dégradation continue de l'environnement, la question des nominations ethno tribales, la question de la justice, la question des droits de l'homme, la question du pouvoir d'achat, la question des frontières, etc. n'ont aucun lien avec l'agression !
Quand les 13 Parlementaires les avaient consignées dans leur Lettre du 1er novembre 1980, il n'y avait pas d'agression !
On ne peut pas soutenir aujourd'hui que tous les griefs retenus par l'Opposition à charge des régimes qui se sont succédé aux affaires depuis 1982 - année de création de l'UDPS - ont cessé d'exister dès l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême le 24 janvier 2019 !
Soutenir cela veut dire que l'UDPS n'aura pratiqué que la politique de "ôtes-toi que je m'y mette !".
En toute logique, le "Programme des 100 Jours" devrait s'attaquer à ces griefs. Ou encore celui de l'USN après dissolution de la coalition FCC-CACH.
Or, cela n'ayant pas été fait, c'est normal que ces griefs se soient accrus et crus au point d'affecter sérieusement la gouvernance institutionnelle actuelle.
De plain-pied dans un isolement diplomatique et économique
C'est vrai - comme le suggestionnent certains pro-USN/UDPS - l'initiative du Président angolais doit se faire en fonction de l'ordre prioritaire : d'abord retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, ensuite neutralisation des FDLR, enfin Dialogue inter congolais.
Partant, la République Démocratique du Congo fait dépendre son existence de la résolution du conflit "rwando-rwandais" se déroulant non pas au Rwanda, mais au Congo, un conflit à base ethnique qui pourrait ne pas prendre fin de sitôt ! Les conflits du genre sont généralement ataviques.
Ainsi, la RDC entend se priver de paix, de sécurité et de développement tant que les Rwandais Tutsis et Hutus n'auraient pas dégagé son territoire !
Elle pense s'attirer sur ces entrefaites la sympathie des investisseurs occidentaux (auxquels il faut désormais ajouter arabes du Proche et du Moyen Orient) qui, eux, se prononcent ouvertement pour le Dialogue national.
Vraisemblablement, Kinshasa ne réalise pas qu'en se mettant dans le même isolement diplomatique et économique ayant piégé à partir de 1990 le processus démocratique sous Mobutu, c'est le peuple congolais qui finalement en fait les frais !
Aux proches d'Étienne, pardon de Félix Tshisekedi d'y réfléchir sérieusement...
Omer Nsongo die Lema
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