Vers l’apocalypse , 2023 : élections ou illusions ?

*Où va-t-on ? Comment faire pour la participation accrue des acteurs politiques au processus électoral engagé ? Quels sont les préalables résiduels ? Doit-on dialoguer et repousser les échéances électorales ? Autant sont des questions qui taraudent aujourd’hui les esprits. Autant sont des équations à mille inconnus. L’heure de l’apocalypse à fin décembre 2023 a-t-elle sonné ? Où est Félix Tshisekedi ? Doit-on brûler le pays, jeter les dirigeants et la classe politique en enfer ou négocier un ultime virage en douceur ?
Echardes
En l’absence d’un fichier électoral actualisé et assorti d’une cartographie géo-spatialisée, même si les efforts sont encore en cours, il serait difficile, pour les Députés et Sénateurs, d’examiner et adopter la loi portant répartition des sièges, ni, dans une certaine mesure, d’en découdre avec des contestations persistantes autour de la loi électorale d’ici la fin de la session ordinaire, mi-juin 2023.
Et, pendant ce temps, dans l’Est du pays, plus précisément, dans les deux Kivu et en Ituri, les armes bruissent encore à tel point qu’elles occasionnent, par conséquent, des déplacements massifs des populations civiles qui, pourtant, sont appelées, elles aussi, à participer au processus électoral.
Il y a là deux préalables majeurs et donc, deux écueils ou échardes que, d’ailleurs, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, recevant Emmanuel Macron, lors de son récent séjour à Kinshasa, avait, lui-même, stigmatisés.
Vers l’impasse ?
Tout en reconnaissant que les efforts de la CENI sont bien engagés pour la tenue des élections à bonne date, c’est-à-dire, dans les délais constitutionnels, tels que prévus, le 20 décembre 2023, le Président de la République relevait, ce jour-là, avait relevé l’impact que ces deux principaux écueils, en dehors, évidemment, d’autres défis financiers, matériels et techniques, pourraient avoir sur l’ensemble du processus électoral.
A tout prendre, du côté de la classe politique, nombreux sont ceux qui pensent qu’à considérer le décor planté pour ces élections-là, il y a la nécessité d’y assurer de nouveaux ajustements, quand bien même qu’ils peuvent déboucher sur une inéluctable impasse sur le calendrier fixé.
Revendications
Au FCC, par exemple, tout récemment, au Centre Carter, à la lisière de la Gombe, une constellation d’acteurs politiques majeurs constituée notamment, des Hauts cadres proches de l’ancien Président Joseph Kabila Kabange, réclamait, non seulement les lois sus-évoquées, mais aussi, la recomposition de la CENI, la révision de La Loi électorale votée, selon eux, à la hussarde et la recomposition de la Cour Constitutionnelle. Shadary, Ingele et consorts, sont de ce côté-là.
Plus loin, André-Alain Atundu Liongo, Ambassadeur de son état, parle plutôt de la priorité à la restauration de la paix. D’ailleurs, il le dit si bien que quiconque et s’assume. Pour lui, en effet, il serait question d’abord d’engager la bataille, quel qu’en soit le prix, pour la reconquête de l’intégrité du territoire, avant de revenir sur l’épineuse question de l’organisation des futures élections.
Le chien aboie…
Dans d’autres cénacles politiques, bien d’autres idées fulminent. C’est le cas des incessantes propositions de Muzito sur l’impérieuse nécessité, pour la classe politique, dans son format actuel, d’accepter la remise en question des politiques publiques au travers d’un débat constructif et ouvert sur des questions d’intérêt national.
De l’autre côté, chez les Udpsiens, pour Augustin Kabuya et consorts, point n’est besoin de pérorer, ni de multiplier des pesanteurs offrant aux gens en mal de position, la fenêtre d’opportunité de prendre le pays en otage, en le précipitant sur les rails d’un glissement sans fin sur le dos d’un hypothétique dialogue en vue de poursuivre l’œuvre du dépeçage de la République en termes de partage du gâteau dans les rouages de la gestion actuelle de la Res Publica.
Germain Kambinga, dans une interview à La Prospérité, a également insisté sur le respect des délais constitutionnels, pour éviter de tomber dans le piège d’un éternel glissement et des dépenses biscornues.
Et puis ?
Voilà pourquoi, restant fidèle à cette même logique, Laurent Batumona, Bussa Jean-Lucien et, même, Thomas Lubanga Dyilo, chacun en ce qui le concerne, n’ont cessé d’emboucher les trompettes pour la tenue des élections dont Denis Kadima Kazadi, nonobstant toutes ces contraintes, continue, lui, le Président de la CENI, à confirmer l’effectivité de leur organisation en décembre 2023, comme initialement annoncé.
Dialogue, élections ou transition ?
Certes, des leaders sont là. Des camps se recomposent. Le peuple, quoique clochardisé et affamé, est aussi là.
A ce stade, des plateformes, alliances et autres regroupements politiques se reconstituent. Fayulu, Katumbi, Mukwege, Matata, Firmin Yangambi, Sekimonyo Jo, Tshiani Noël… n’ont pas encore dit leur dernier mot face à ces élections pour lesquelles Marie-Josée Ifoku a, dans sa dernière sortie médiatique, appelé à la postposition, avant d’exiger, sans moufles, ni fioriture, une transition de deux ans. Vivement le débat !
Marcel Ngoyi
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