RDC : « L’équipe nationale, c’est notre cœur », confie le footballeur Meschack Elia

Arrivé en France, il y a moins de deux mois, le Congolais Meschack Elia, qui a signé à Nantes, parle de son adaptation en Ligue 1 après avoir quitté le championnat suisse. Au cours d’un entretien, organisé par la Ligue de football professionnel (LFP), l’attaquant des Léopards a aussi évoqué son rêve de jouer la Coupe du monde et l’importance du maillot congolais pour lui et ses coéquipiers.
RFI : Comment se passent vos premiers pas avec Nantes dans ce championnat de Ligue 1 que vous découvrez ?
Meschack Elia : La Ligue 1 est un championnat qui m’a toujours attiré, j’ai eu l’opportunité de venir, il y a deux ou trois ans et cela ne s’est pas fait. Aujourd’hui, je suis très content d'être ici. C’est vrai que ce n’était pas facile au début, car je n’ai eu que deux jours d’entraînement avant mon premier match (face à Brest). Mais petit à petit, je m’adapte à la philosophie du coach, au staff et à l’équipe.
Il y a certains de vos coéquipiers qui ont joué ou jouent en Ligue 1 comme Chancel Mbemba, Cédric Bakambu ou Samuel Moutoussamy qui a même joué à Nantes. Vous leur avez parlé avant de signer ?
Oui, j’ai parlé plusieurs fois avec eux. Avec « Moutouss » surtout, chaque fois qu’on se croisait en sélection, il me parlait de Nantes, parce que j’avais déjà eu des contacts avec le club. Il m’expliquait comment ça fonctionnait ici. Il me disait que les gens étaient sympas et que c’était un club de famille. Chancel Mbemba, lui, avec son expérience à Marseille m’a donné beaucoup de conseils.
Et comment vous trouvez le niveau de la Ligue 1, par rapport au championnat suisse où vous évoluez ?
Le championnat suisse est un bon championnat, j’y ai joué cinq ans et je respecte beaucoup ce championnat. Mais la Ligue 1 est au-dessus. Ici, c’est une vraie bataille ; tout le monde court, tout le monde charbonne, c’est un championnat vraiment de haut niveau. C’est pour ça que j’ai toujours voulu évoluer en Ligue 1 pour progresser. Il y a beaucoup de joueurs passés en Ligue 1 qui m’ont donné envie de venir, mais si je commence à en citer, ça va faire beaucoup.
Vous êtes en équipe nationale du Congo depuis plus de cinq ans. Comment vous voyez votre statut aujourd'hui ?
Je pense qu’il y a des doyens comme Chancel Mbemba ou Cédric Bakambu et après, je peux dire que je me considère comme un cadre de l’équipe. On vit bien, l'ambiance est bonne et on partage notre expérience. Nous sommes là aussi pour partager notre vécu avec les plus jeunes joueurs de l’équipe.
Il y a eu la CAN 2024 en Côte d’Ivoire où la RDC a fini quatrième. Comment vous vous êtes senti personnellement dans cette compétition ?
Ce n’était pas facile pour moi au début et pour l’équipe avec trois matchs nuls en trois matches. La qualification pour les huitièmes nous a libérés et le staff a su nous motiver pour aller jusqu’en demi-finales. On a été éliminés par la Côte d’Ivoire après, mais l’ambition était d’aller au bout, en finale et pourquoi pas gagner le trophée par la grâce de Dieu. Maintenant, on est encore qualifiés pour la prochaine CAN, l’objectif est de rejouer les demi-finales et aller en finale.
Dans quelques jours, les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 reprennent. Quelle est l’ambition de la RDC dans un groupe, pour l’instant, dominé par le Soudan qui est devant le favori, le Sénégal ?
Nous, on rêve de la Coupe du monde. Depuis tout petit, j’ai toujours entendu que le Zaïre avait joué la Coupe du monde, aujourd’hui, en tant que joueur de l’équipe nationale, j’ai envie d’aller à la Coupe du monde avec le nom de la RDC. Ce n’est pas seulement moi, c’est l’ambition de tout un groupe. Cela ne sera pas facile et on va tout faire pour être qualifiés. On a le potentiel. Aujourd’hui, au Congo, il y a de grands joueurs, de jeunes talentueux et un entraîneur qui fait du bon travail, ce serait dommage si on ne se qualifie pas. On est vraiment focus sur ça, et notre ambition, je le répète, c'est d'aller à la Coupe du monde.
Le football au Congo est une religion, on peut dire…
(Il coupe) Ah oui, c’est comme au Brésil. Tous les enfants jouent au football, même s’il y a d’autres sports, c’est le foot qui attire le plus de monde.
Que représentent l'équipe nationale et les Léopards pour les supporters ?
Tout ! Cela représente tout. Dès qu’il y a un match de l'équipe nationale, tout le peuple répond présent. Tout le monde est concentré sur les rencontres des Léopards. L’équipe nationale, ce n’est pas que le football simplement ou les drapeaux, c’est notre cœur. Cela permet aussi aux supporters de s'identifier à l'équipe, d'oublier peut-être des soucis. Une victoire de l’équipe nationale change beaucoup de choses au Congo. Quand j’étais petit, je rêvais du jour où je jouerai en équipe nationale. C'était vraiment mon ambition depuis tout petit.
Vous avez toujours rêvé de jouer au foot et de devenir professionnel ?
Petit, c’était tout le temps le football même si j’étudiais aussi. J’ai également pratiqué le karaté, mais tous mes frères faisaient du foot et vivaient du foot, donc j’ai suivi. Je me suis dit pourquoi pas aller le plus loin possible et aller là où mes grands n’ont pas pu aller, c’est-à-dire devenir professionnelle, signer dans un grand club et aller en équipe nationale.
RFI
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