Alerte au projet funeste de révision constitutionnelle et au musellement de la Société CivileAlerte au projet funeste de révision constitutionnelle et au musellement de la Société Civile

Alerte au projet funeste de révision constitutionnelle et au musellement de la Société CivileAlerte au projet funeste de révision constitutionnelle et au musellement de la Société Civile

(Professeur Florent Gabati)

Aujourd’hui les congolais ne décolèrent pas à l’idée du président Félix Tshisekedi de réformer la constitution en jouant d’une part une mauvaise carte du retard occasionné dans la formation du gouvernement et de l’autre côté celle du scrutin indirect.

C’est l’occasion pour eux de ruminer les plus éclatantes et cruelles revanches sur d’autres formes de légitimité de pouvoir. Si un tel projet fait couler beaucoup d’encre, c’est le message envoyé qui demeure incongru et ouvre la boîte de Pandore.

Le retour périodique de cette thèse révisionniste semble être une démarche inopportune contre la loi fondamentale de notre pays.

Les différentes explications qui surgissent laissent paraître les agissements occultes et dissimulés des acteurs politiques ripoux.

Dans le cas de notre constitution en son alinéa 4: Des Exposés des motifs, concernant la révision constitutionnelle, tous les moyens ne sont pas permis pour réaliser les desseins d’une machinerie funeste.

Il y a un dispositif constitutionnel qui verrouille la loi : « Pour préserver les principes démocratiques contenus dans la présente constitution contre les aléas de la vie politique, les révisions intempestives, les dispositions relatives à la forme républicaine de l’État, au principe du suffrage universel, à la forme représentative de Gouvernement, au nombre et à la durée des mandats du président de la république, à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au pluralisme politique et syndical ne peuvent être l’objet d’aucune révision constitutionnelle ». Les postures aujourd’hui de certains acteurs politiques de Kinshasa en s’appropriant l’idée de Fatshi sur le projet de la réforme  de la loi fondamentale  illustrent la fresque d’une  classe politique qui a perdu le sens de sa mission. La qualité des institutions reste tributaire de compétences des hommes politiques.

Aujourd’hui, le contexte politico-sécuritaire ne permet pas à fortiori de réviser la constitution quand nos concitoyens meurent à Goma et 1,3 million de personnes déplacées se retrouvent dans une insécurité alimentaire sans pareille, quand le bilan piteux des années du pouvoir de Fatshi ne permet pas une telle perfidie. Le retard occasionné dans la formation du nouveau gouvernement ne trouve pas prétexte de réformer la loi fondamentale. Veut-on prendre les congolais pour des gogos ? Le décalage de la présentation au parlement du nouveau gouvernement, du scrutin des Sénateurs et gouverneurs  est consécutif à la mauvaise organisation des élections que tout le monde a décrié et à l’absence de volonté politique forte pour allouer à temps des fonds à la Céni. Est- ce la faute à la Constitution?

Quand les autorités ne maîtrisent pas le calendrier électoral, elles doivent dégager puisqu’elles sont incompétentes.

Aujourd’hui,  quand on parle de la Rdc, le pays n’est pas une référence en termes de bonne gouvernance, de stabilité politique à telle enseigne que les risques des conflits sont élevés, la corruption gangrène toutes les institutions. C’est dans cette optique que tous les clignotants sont au rouge : il y a les détournements des deniers publics qui continuent comme un sport national, l’incapacité des Fardc de récupérer des pans du territoire national pris par les rebelles du M23, les infrastructures routières dans des états moyenâgeux, la pauvreté qui frappe toutes les familles congolaises...

Au regard de ce sombre tableau, est-ce la faute à la loi fondamentale de la Rdc ? C’est bien à l’état d’esprit des dirigeants congolais.

 Certes la démocratie est un concept éminemment complexe qui ne peut se résumer à la formule de Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Ce paradigme est traversé par des exigences fortes aux Etats à l’évolution de la citoyenneté, à l’intégration sociale, et surtout à la qualité des hommes politiques et à la maturité des citoyens.

Malheureusement,   en Rdc, l’impression qui se dégage sur la distraction caractérisant la haute sphère politique demeure frappante. Ceux qui sont aux manettes semblent être sclérosés . C’est la problématique de la classe politique qui reste posée, et davantage d’une opposition atone. 

Dans ce registre de déclin, le taux élevé d’analphabètes en Rdc favorise la manipulation des esprits et le culte du sauveur providentiel.

 C’est pourquoi  il faut devenir maître des horloges pour résister le moment venu au pouvoir pour prospérer en présence de forces révisionnistes. Rendre compte du complot relève aussi d’une analyse des faits et discours politiques de Fatshi et toute la galaxie qui tourne autour de lui. Selon Jean-Paul Sartre : « tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces ». Cette rhétorique a servi aux médiocres d’organiser des élections législatives et présidentielle les plus chaotiques de l’histoire politique de la Rdc avec une fraude à grande échelle.

Qui ose encore parler de ce folklore ? Qui se met vent debout aujourd’hui pour contester les élections de gouverneurs et sénateurs entachées de graves irrégularités notamment la corruption des jeeps orchestrée par M.  A. Kabuya de l’Udps pris en flagrant délit ?

La normalité de la criminalité économique est une dangereuse pieuvre au Congo et n’augure rien de positif. La qualité des institutions républicaines dépend de l’Etat d’esprit des hommes politiques porteurs des valeurs morales et non des crétins dont les terreaux de croissance prouvent à suffisance qu’ils ne sont pas nés avec une cuillère en argent.

Nul n’ignore que les dernières élections nous ont révélé le despotisme de la majorité fabriquée dont les objectifs conditionnaient un parlement monocolore. En amont de cette mascarade électorale, la CENCO a pris le taureau par les cornes pour alerter les congolais sur la crédibilité de ces élections en lançant le message suivant : « Peuple congolais, réveille-toi de ton sommeil ».

Il sied de rappeler que la vitalité de la société civile à travers l’Eglise catholique et l’Eglise protestante dans notre pays demeure un atout remarquable de mobilisation citoyenne et les organisateurs du désordre constitutionnel obtiennent souvent des résultats contraires de ce qu’ils désirent. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que certains états-majors plus préoccupés de se partager le gâteau sont entrain de mijoter leurs cabales pour museler davantage les Responsables de l’Eglise catholique et la CENCO dans l’optique de les affaiblir le moment venu. Face à ce complot hideux qui se trame, nous demandons à tous les patriotes de se réveiller du profond sommeil où ils sont plongés afin de cultiver l’esprit de résistance pour se muscler mentalement et de botter en touche la résignation.

Aujourd’hui, l’heure n’est plus à la distraction, mais à affirmer notre sens de responsabilité pour nous tenir prêt afin de faire face aux velléités révisionnistes.

Quelle que soit la tactique de musellement de l’opposition et de la société civile à laquelle le pouvoir pourra recourir, nous ne devons pas disparaître, mais bien au contraire renforcer nos capacités de résilience, car dit-on l’union fait la force. 

Dans un pays où le machiavélisme demeure une arme pour abattre les adversaires politiques, le prince utilise la vieille recette de : « divide et impera », une stratégie visant à opposer les acteurs d’un tout pour les affaiblir et en user de son pouvoir pour les influencer. Que tous les chrétiens, clergés tiennent bon. In fine il est impératif de rester vigilant et de refuser d’avaler des couleuvres.

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