Discours sur l’état de la Nation 2024 : le Président Tshisekedi assure et rassure !

(Par Tina Salama, Porte-parole du Chef de l’Etat)
Dès l’entame de son propos, le Président Tshisekedi a tenu à circonscrire son allocution en faisant ressortir le lien entre les six engagements majeurs pris devant le peuple congolais, lors de sa prestation de serment pour son second mandat à la tête de la République Démocratique du Congo.
Six engagements traduits en programme ambitieux, en actions concrètes et en résultats déjà perceptibles. Ici, les mots ont tout leur sens, car, le Président de la république comme un habile architecte dans un vaste chantier, est sûr et certain des fondations posées. Il est convaincu, fort de sa position, que la marche de la RDC vers son développement est irréversible. Il sait et comprend l’impatience de la population congolaise, qui, comme un malade qui a longtemps souffert se lasse de se soumettre à la rigueur du traitement du nouveau médecin. Comme tout patient, il veut la guérison et tout de suite. Or, le traitement d’une vieille plaie oblige le médecin à désinfecter toute la plaie, au grand cri du malade.
Cette douleur serait perçue de diverses manières par le malade, ses proches et par le corps médical. Voilà pourquoi le Président Tshisekedi parle de la perception des résultats.
Cependant, le fondement du réveil de ce géant étant bien posé, c’est ce qui justifie l’attitude de confiance et de sérénité que l’homme a dégagée durant son adresse.
Au cours de cette adresse solennelle et magistrale comme l’a si bien dit le Président de l’Assemblée Nationale, il a été question de bilan et de perspectives.
Les grandes articulations du discours.
Pour le Chef de l’Etat, malgré d’importants défis, des progrès notables ont été accomplis, des avancées concrètes ont été réalisées et il a été démontré une détermination inébranlable à bâtir une République Démocratique du Congo plus forte, plus prospère et plus équitable pour tous. A cet effet, sa vision, déclinée en Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 demeure la seule feuille de route qui permet de canaliser les efforts collectifs en vue du relèvement de notre cher et beau pays.
En effet, partant de l’économie où malgré les secousses de l’économie mondiale et les tensions géopolitiques que connait notre planète, notre pays fait preuve d’une résilience exemplaire et s’adapte avec succès aux enjeux contemporains. Notre économie, en pleine transformation, présente des signes de solidité encourageants. C’est pourquoi, nous prévoyons cette année une croissance de 6 %, un rythme nettement supérieur à la moyenne de 3,8 % attendue en Afrique subsaharienne.
Cette santé économique de la RDC est à la base d’un accord préliminaire avec le Fonds Monétaire International, d’un montant d’environ 3 milliards de dollars.
Aussi, grâce à une gestion rigoureuse de nos finances publiques et à une étroite coordination entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo, nous avons stabilisé le taux de change et avons atteint au 27 novembre 2024, 6 milliards 117 millions 50 mille dollars américains de réserves internationales couvrant ainsi 14 semaines d’importations. Ce seuil de réserves nous permet d’être à l’abri face aux incertitudes économiques.
Le Président de la République a rappelé, à l’attention de la nation, que la gouvernance mise en place nous a permis de financer des projets d’investissement essentiels, notamment le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), des infrastructures et voiries en provinces et à Kinshasa.
Dans cette lancée, l’avenant au contrat minier signé avec le Groupement d’entreprises chinoises (GEC) augure la deuxième phase du programme « minerais contre infrastructures » et permettra de doter notre pays des infrastructures routières de près de 7 000 kilomètres reliant le Nord et le Sud ainsi que l’Est et l’Ouest du pays en passant par la Grande Région du Centre. Ce qui inévitablement va contribuer à la promotion du marché intérieur, à la création d’emplois, à l’accélération du programme de développement à la base des 145 territoires, bref à la diversification de notre économie nationale et au renforcement de sa résilience.
La question de la vie chère
A ce propos, le Président Tshisekedi a tenu à faire savoir que dès la formation du gouvernement, des mesures urgentes avaient été prises pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des ménages. C’est dans ce registre qu’il faut placer la mesure relative à la baisse des prix à la pompe, passant de 3340FC à 2990 FC, à la stabilisation des tarifs pétroliers et à l’apurement des dettes des sociétés pétrolières. Cette baisse des prix permet aux transporteurs locaux, motocyclistes et chauffeurs de taxi de réaliser désormais des économies substantielles sur leurs achats de carburant, tandis que les entreprises bénéficient d’une réduction de leurs dépenses en indemnités kilométriques, libérant ainsi des ressources pour d’autres projets.
Consécutivement à la baisse des prix à la pompe, le Gouvernement a engagé des discussions avec les importateurs et est parvenu à convenir sur une baisse de 5% à 10% sur les produits de consommation de base. Ce qui témoigne de notre volonté inébranlable du Chef d’l’Etat d’améliorer les conditions de vie de chaque Congolaise et de chaque Congolais.
Phénomène embouteillage à Kinshasa
S’adressant particulièrement aux Kinoises et aux Kinois, le Président de la République a rassuré la nation de la ferme volonté de l’Etat à y remédier. A cet effet, des mesures d’amélioration ou d’ajustements seront prises.
Agriculture
Afin d’accroître la productivité et consolider la production nationale, notre nation entend réduire sa dépendance alimentaire, renforcer sa souveraineté économique et faire de l’agriculture le levier d’une croissance inclusive et durable. Il importe de relever que des appuis en faveur des agriculteurs tant en semence, en exonération à plus de 200 entreprises pour l’importation des matériels agricoles qu’en logistique ont été accordés, notamment 350 tracteurs pour la mécanisation et d’un million et demi de lots de matériels aratoires, 5 millions de tonnes de semences, 37 millions de mètre-linéaires de boutures de manioc, 500 tonnes de fertilisants minéraux et 70 séchoirs à énergie solaire pour maïs ; des motos et vélos ont été remis afin d’assurer un meilleur encadrement des agriculteurs.
A ce jour, le pays possède un Registre national des agriculteurs.
Le Président de la république a salué, une fois de plus, l’expérience de Kaniama-Kasese qu’il projette de dupliquer dans plusieurs provinces, en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux.
Cette expérience repose sur la valorisation des talents de nos compatriotes, autrefois marginalisés mais aujourd’hui transformés en véritables bâtisseurs de la Nation. Cette démarche, adaptée aux spécificités de chaque région, appelle à une mise en œuvre urgente pour maximiser son impact et répondre efficacement aux défis de notre agriculture.
Dans le souci d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, le Gouvernement s’active à finaliser les formalités et ajustements techniques pour l’acquisition de huit bateaux de pêche industrielle.
Routes de desserte agricole.
Pour l’année 2025, le Chef de l’Etat a pris l’engagement de réhabiliter 38 000 km de routes de desserte agricole prévus dans le PDL-145T et 11 423 km de routes prioritaires supplémentaires en un an, en déployant des brigades routières dans chaque province pour un entretien régulier ; aménager 11 432 km de voies navigables destinées à la desserte agricole, et construire des entrepôts portuaires adaptés.
Industrie.
Le Président Tshisekedi a rappelé le rôle majeur du processus d’industrialisation de notre pays. Il a épinglé, à titre illustratif, le cas de la Zone Economique Spéciale de Maluku avec l’implantation de l’usine de fabrication de carreaux SAPHIRE CERAMICS DRC SA et de PEPSI COLA. L’exploitation de la mine de Zinc de Kipushi par KICO n’était pas en reste.
La RD Congo, un immense chantier.
Comme un véritable chef de chantier, le Chef de l’Etat a fait le tour d’horizon de quelques chantiers en République Démocratique du Congo, illustrant des projets qui fleurissent dans notre pays.
Des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux, sans oublier la modernisation de nos aéroports – Bangboka aujourd’hui, et bientôt Kolwezi, Mbuji-Mayi, Kananga, Bunia, ainsi que le balisage et l’électrification de Kalemie etc., témoignent de l’irréversibilité de notre marche vers le développement.
Le Président Tshisekedi, comme P.E. Lumumba, croit au caractère radieux de l’avenir de la RDC.
Pour mener à bien ce vaste chantier, le Président de la République tient à l’état du Portefeuille congolais. D’où, la tenue des états généraux du Portefeuille, afin de définir la trajectoire pour relancer l’ensemble de nos entreprises étatiques.
La transformation et la diversification socioéconomique de notre pays reposent sur le développement d’infrastructures stratégiques dans des secteurs clés tels que les routes, les chemins de fer, le numérique et l’énergie. Pour ce faire, le Chef de l’Etat fait du numérique congolais un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social.
Energie.
S’agissant de l’énergie, le Président de la république estime que notre croissance économique durable exige un accès fiable, abordable et pérenne à cette ressource. Elle demeure le moteur de la transformation des matières premières, le socle de l’innovation technologique et un facteur clé de la compétitivité de nos entreprises. En 2024, nous avons franchi d’importantes étapes dans ce domaine. Parmi les réalisations, il sied de citer l’achèvement des travaux de réhabilitation du groupe G25 de la centrale hydroélectrique d’Inga II, la poursuite de la mise en œuvre du plan directeur 2024-2028 de la SNEL SA avec la réhabilitation de la ligne en courant continu Inga-Kolwezi, des stations de conversion et des parcs de production etc.
Ces projets divers permettront une amélioration sensible de l’accès des populations à l’électricité et aussi à l’eau.
L’Administration publique.
L’Administration publique est la base de toute gouvernance efficace.
Parmi les progrès significatifs, le Président Tshisekedi a cité l’identification biométrique des fonctionnaires, qui a permis, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, de publier des annuaires alphabétiques et numériques des agents des services centraux et des divisions urbaines de Kinshasa. Cette initiative, qui s’étendra à toutes les catégories socio-professionnelles, vise une meilleure maîtrise des effectifs et de la masse salariale, tout en éliminant les doublons, les agents fictifs et les abus qui saignent nos finances publiques depuis des décennies, la fluidification des départs à la retraite, soutenue par un nouveau système de sécurité sociale attractif et efficace, l’alignement des fonctionnaires non mécanisés, grâce auquel plus de 171 000 agents, parfois en service depuis plusieurs décennies, ont été intégrés au système de paie etc.
Santé.
Dans ce secteur, des efforts considérables ont été fournis. A ce jour, la gratuité de la prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés est effective dans 11 provinces. Plus de 1,3 millions de femmes ont bénéficié de ce service dans 4 300 établissements de soins, tandis que 1 155 structures ont été équipées et 454 000 enfants malnutris ont été pris en charge. La Président Tshisekedi a également éclairé la lanterne de la république sur les réhabilitation et construction des hôpitaux et centres de santé à travers le pays. L’alignement à la prime de risque pour le quatrième trimestre de l’exercice budgétaire en cours de plus de 1 000 Médecins, 500 agents administratifs, 1 500 infirmiers, 50 dentistes, 20 Médecins physiciens, 100 vétérinaires, 100 pharmaciens, et 700 autres professionnels de santé a été évoqué.
Enseignement.
Ce secteur a bénéficié de l’attention particulière du Chef de l’Etat. La prise en charge à ce jour, par le trésor public, de 279 145 enseignants nouvelles unités aussi bien au niveau maternel, primaire que secondaire ainsi que le personnel des Bureaux Gestionnaires, témoigne à suffisance cette attention.
Situation sécuritaire.
Le Commandant suprême a relevé le fait que malgré les progrès réalisés dans plusieurs domaines, la question sécuritaire demeure un défi majeur. Notre pays reste confronté à des rébellions persistantes, dont l’agression de l’armée rwandaise et des terroristes du M23, qui entravent la stabilité nationale, le développement et l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Ces ennemis de la République continuent d’occuper une partie des territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero, provoquant un afflux massif de déplacés internes. Cependant, l’opérationnalisation du plan de programmation militaire, lancée l’an dernier et poursuivie cette année, rendra nos forces armées plus efficaces sur le terrain. Il a saisi cette opportunité pour saluer la mémoire de nos vaillants militaires, des forces de résistance (les Wazalendo) et des soldats de pays amis tombés pour défendre l’intégrité de notre territoire, ainsi que celle de tous nos compatriotes injustement fauchés par la guerre, la violence, la maladie ou les calamités naturelles.
S’agissant de l’état de siège, des décisions appropriées seront prise au regard des recommandations issues de la dernière mission interinstitutionnelle effectuée dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Banditisme urbain.
En ce qui concerne le banditisme urbain, particulièrement le phénomène Kuluna, le Chef de l’Etat est fermement convaincu que, outre le renforcement des moyens des services de sécurité, il est essentiel d’adopter rapidement des mécanismes efficaces de réinsertion sociale pour les jeunes désœuvrés. Par ailleurs, une plus grande rigueur dans la répression des actes criminels, en conformité avec notre législation, s’avère également primordiale.
Justice.
Pour le Président Tshisekedi, la justice est un des leviers essentiels pour assurer efficacement la sécurité des personnes et de leurs biens, tout en protégeant les investissements et en favorisant la croissance économique.
Après le recrutement par voie de concours de 5 000 nouveaux magistrats, civils et militaires, un premier contingent de 2 500 a déjà été nommé, formé et déployé. Un processus est déjà entamé pour la prochaine vague. Face à l’ampleur des enjeux, et dans le but de fédérer tous les acteurs autour de notre quête d’un véritable État de droit, nous avons soutenu la réorganisation des États généraux de la Justice. Les recommandations qui en sont issues guideront des réformes structurelles profondes.
Diplomatie.
Le Chef de l’Etat estime que la diplomatie joue un rôle crucial en mobilisant le soutien international, en renforçant les partenariats régionaux et en plaidant pour des solutions durables aux crises qui affectent le pays. Elle devient un levier indispensable pour appuyer les efforts nationaux et promouvoir la paix et la stabilité dans la région. Cette année, la République Démocratique du Congo s’est affirmée sur la scène internationale en tant qu’acteur incontournable, résolu à défendre ses intérêts et à promouvoir des partenariats durables au service de notre développement. Notre élection au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, suivie de notre candidature imminente au Conseil de Sécurité comme membre non-permanent, témoigne de la reconnaissance internationale de notre engagement pour la paix et les droits humains et nous offre une tribune privilégiée pour promouvoir et défendre les droits humains.
En ce qui concerne la MONUSCO, l’adoption d’un plan progressif de retrait, priorisant le Sud-Kivu, le Tanganyika et l’Ituri, marque une nouvelle étape vers une sécurité nationale pleinement assurée a affirmé le Président de la république.
Enfin, la conclusion d’un protocole d’accord multilatéral pour le développement du corridor de Lobito, reliant la RDC, l’Angola et la Zambie, ouvrira de nouvelles perspectives de connectivité régionale et stimulera nos échanges économiques.
Jeunesse, Sport et Culture.
Dans l’adresse du Président Tshisekedi, ces trois secteurs qui ont comme dénominateur commun les jeunes, n’ont pas été en reste. A ce titre, la mécanisation de plusieurs milliers de jeunes parmi les agents nouvellement alignés à la paie en 2024, dans le cadre du programme de rajeunissement de l’administration publique et de la magistrature en est un témoignage éloquent.
D’où, cet appel lancé à la jeunesse « Chers jeunes, dire non aux sollicitations des ennemis de notre nation, dénoncer les complices de la souffrance imposée à notre peuple par nos agresseurs et barrer la route aux manipulateurs, c’est le sens même de l’Éveil Patriotique ».
Cette année est aussi celle qui nous a servi au-delà des contraintes, à accentuer notre engagement pour l’Éducation des jeunes à travers le Sport. Ainsi pour activer le réveil du Sport Congolais, plusieurs disciplines ont reçu le soutien du Gouvernement Central et de la Population en général, donnant une énergie supplémentaire aux athlètes qui composent nos équipes nationales et nos clubs.
L’inauguration prochaine du Centre Culturel et Artistique des Pays d’Afrique Centrale à Kinshasa (CCAPA), grâce à notre coopération avec la Chine, positionnera le pays comme un hub régional de la créativité.
Droits de l’Homme et de la lutte contre les violences basées sur le genre.
Cette année, malgré les tentatives de dénigrement de nos détracteurs visant à affaiblir notre position sur la scène internationale, des progrès significatifs ont été réalisés, déclare le Président Tshisekedi. Parmi les avancées concrètes figurent l’installation de centres intégrés offrant des services multisectoriels pour une prise en charge holistique des victimes dans plusieurs provinces, l’actualisation de la base de données pour mieux documenter et traiter les cas d’abus, ainsi que la poursuite de la campagne « Tolérance Zéro » contre les violences sexuelles et l’impunité.
Médias.
Le Président de la république considère que le front médiatique doit s’harmoniser avec les fronts diplomatique, judiciaire et militaire pour projeter une image forte, positive et unifiée de notre pays. Nous restons fermement engagés, car maîtriser notre récit et notre image est une condition essentielle de notre souveraineté, de notre dignité et de notre prospérité collective.
Réforme constitutionnelle.
Considérée par beaucoup comme une thématique atypique, le Chef de l’Etat y est revenu et de la manière la plus objective, impersonnelle et holistique. L’usage de l’expression reforme constitutionnelle a rendu la question plus sociétale que politicienne dans l’opinion.
Ainsi, après le discours du Chef de l’Etat, à analyser les différentes réactions dans l’opinion, il convient de dire que le Président de la république a assuré et a rassuré. Assuré parce que c’est en véritable manager, sans complexe, ni passion qu’il a fait le point sur sa gestion du pays. Rassuré, parce qu’outre les réalisations présentées, le Chef de l’Etat a présenté une marge suffisante et confortable de perspectives favorables à un meilleur lendemain.
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