RDC : la veille des couteaux tirés ?

(Par le Sénateur Prof. Faustin Luanga)
A la veille d’une rentrée parlementaire qui s’annonce aussi solennelle qu’explosive, les signes avant-coureurs d’un affrontement longtemps différé se multiplient. Les couloirs du pouvoir s’assombrissent, les murmures de trahison s’intensifient, et le vent glacial venu de l’Est de la République souffle sur Kinshasa comme un présage. Les alliances vacillent, les masques tombent, et chacun semble convoqué à un face-à-face avec ses propres contradictions.
Dans cette atmosphère de tension, la mémoire politique convoque l’épisode tragique de la “Nuit des longs couteaux” – non pour en faire un parallèle historique rigide, mais pour rappeler que lorsque la loyauté devient une monnaie rare, les pactes se brisent et les ambitions se déchaînent.
En RDC, les pétitions contre les présidents des deux chambres du Parlement, les arrestations ciblées, et les consultations stratégiques en coulisses dessinent les contours d’un théâtre où la démocratie se joue à quitte ou double.
Les figures jadis solidaires se regardent désormais en chiens de faïence. Les caucus régionaux se transforment en laboratoires de positionnement, et les discours d’apaisement peinent à masquer les fractures internes. Dans cette danse politique aux allures de survie, les regards se croisent, lourds de méfiance, et les silences deviennent des armes.
Au cœur de ce tumulte, des voix s’élèvent, certaines portées par une volonté sincère de réforme, d’autres mues par une ambition vorace. Le projet de loi de finances 2026, les enjeux sécuritaires à l’Est, et le contrôle parlementaire de l’exécutif ne sont plus de simples points à l’ordre du jour : ils sont devenus les champs de bataille d’une République en quête de cohérence.
Alors que les lignes se redessinent, une question obsède les esprits : qui portera le flambeau de la cohésion, et qui attisera les flammes de la division ? La rentrée parlementaire ne sera pas qu’un rituel institutionnel. Elle sera un révélateur. Un test de maturité politique.
Un miroir tendu à notre démocratie.
Congolais, Congolaises, gardons la tête froide. La République ne peut se permettre une guerre des tranchées entre ses propres enfants. L’heure est à la lucidité, à la responsabilité, et à la mobilisation nationale. Car c’est dans l’unité, et non dans la purge, que se forge la renaissance.
Vivement la cohésion nationale.
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