(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite à l’Université de Kinshasa)
Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emerite
Un correspondant m’a posé une question d’actualité, la question de savoir s’il était légal que des députés qui venaient à peine d’être élus aux élections de décembre 2023 sur les listes présentées par l’Opposition tournent aussitôt casaque et déclarent soutenir le Pouvoir. De même des députés élus sur la liste du Pouvoir qui déclareraient embrasser l’Opposition parce qu’ils n’ont pas obtenu satisfaction auprès du Pouvoir. Je n’ai pas su quoi lui répondre, et me suis contenté de dire que c’était de la compétence de la Commission constitutionnelle. A elle de se prononcer et de statuer.
Pour moi, ces politiciens qui bradent la confiance des électeurs sont des gens sans conviction, de vils opportunistes à la recherche de prébendes et de mangeoires.
Ma conviction est que notre démocratie a besoin de « critiques constructives », bien que nos compatriotes congolais n’aiment pas la critique, ni la contradiction. Formulez une critique objective, et vous vous serez fait un ennemi juré.
Tirant les leçons du passé, le Constituant a retenu dans l’article 8 de la Constitution une loi organique pour déterminer le statut de l’Opposition politique. La loi a été faite.
Mais, pensez-vous qu’on a désigné « chef de l’Opposition » le chef du parti qui a le plus d’élus ? Nenni.
On a préféré des concertations entre les partis à l’Assemblée nationale en vue d’un vote. Finalement on n’a pas réussi à désigner le chef de l’Opposition. Et actuellement, c’est le parti Ensemble de Moïse Katumbi qui a le plus d’élus dans l’Opposition ; mais certains d’entre eux viennent de faire défection. Et, lui-même n’a pas postulé à la députation nationale, et il est contesté pour les raisons que l’on connaît.
Si Muzito a été élu, le poids politique de son parti pose problème. Certains de ses députés ont d’ailleurs déclaré quitter le parti. Fayulu n’a aucun député, et lui-même n’a pas postulé. Que faire ?
Je me félicite que dans son discours d’investiture, soucieux de la cohésion nationale, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ait déclaré qu’il exhortera le Parlement d’assurer l’effectivité du rôle de « Porte-parole de l’Opposition » qui sera désigné conformément à la Constitution.
A mon avis, cet homme ou cette femme qui conduira l’Opposition devra jouer un rôle autre que celui de Mende Omalanga avec Joseph Kabila et de Patrick Muyaya avec le gouvernement Sama Lukonde.
Certes, les deux ont été brillants dans leur rôle de porte-parole du gouvernement. Mais le chef de l’Opposition devra constituer un contre-pouvoir. L’Opposition n’est pas une sinécure.
Si minoritaire soit-elle, l’Opposition parlementaire doit être intelligente, courageuse, persévérante, courtoise. Elle doit proscrire les insultes et les coups au bas de la ceinture.
En observant la vie politique française, j’ai toujours été agréablement surpris de voir comment le Gouvernement et l’Opposition se rencontraient à certaines occasions pour échanger et résoudre des problèmes lancinants qui engageaient l’avenir de leur pays. Sera-ce possible chez nous ?
En étudiant la vie politique de la Grande-Bretagne, j’ai été subjugué par l’institution du SHADOW CABINET.
Le Cabinet fantôme organise la stratégie parlementaire de l’Opposition, et permet aux députés d’acquérir de l’expérience. Chaque membre du cabinet fantôme est chargé de surveiller et critiquer l’action d’un ministre du gouvernement. Les membres du cabinet fantôme sont généralement appelés « ministre fantôme du ministère surveillé ».
Pendant les vacances de Noël, au cours d’une promenade, Ryan, mon garçon de 16 ans qui a remarqué que le seul livre que j’avais sur ma table de travail était le premier volume du Capital de Karl Marx me posa la question de savoir qui était Karl Marx. Ma réponse était aussi spontanée que la question de Ryan.
Marx était un communiste. La seconde question ne s’est pas faite attendre : c’est quoi un communiste ? J’en ai profité pour tenter de lui expliquer ce que c’est que le communisme. J’ai commencé par un constat : nous sommes restés en Pennsylvanie alors que beaucoup de nos voisins sont partis en vacances en Floride où il fait moins froid. Nous sommes pourtant mieux que la plupart de nos voisins à Kinshasa au Congo. Bref, les inégalités sociales opposent les hommes les uns aux autres. Le constat de Marx en 1840 était que l’ouvrier souffrait dans son existence et le capitaliste souffrait dans son veau d’or du profit.
Au plus haut niveau de la richesse, il y a une pauvreté stationnaire. Le travailleur est toujours perdant. Dans le capitalisme l’accord entre l’ouvrier et le patron est supposé être un accord entre des égaux. Marx réfute cette assertion car la seule issue pour le travailleur est d’accepter le salaire le plus bas possible. Il définit ainsi le capital comme du travail accumulé, stocké en réserve, du travail volé et rémunéré. Le profit vient du fait qu’au lieu de payer un ouvrier pour 10 heures de travail, on le paye pour seulement 5h. C’est la seule façon de faire le profit. Alors qu’une machine qui vous a couté 100$ utilise 100$ jusqu'à son usure. Il ne produit rien. La clé dans la compréhension de Marx dans ce contrat est que le profit provient essentiellement de l’exploitation du travailleur et jamais des machines.
En déclarant cela, Karl Marx s’oppose aux idées des économistes de son temps comme Adam Smith. Pour Smith, si chacun poursuivait son propre intérêt, les choses iraient mieux car il existe une harmonie préétablie entre les intérêts individuels. Les vices privés sont une bénédiction commune.
La prostitué qui doit envoyer ses enfants à l’école devrait leur acheter des nouveaux habits, ce qui va donner du travail aux tailleurs.
Les conflits sociaux vont donner du travail aux juristes, etc… Bernard Mandeville explique cela dans la fable des abeilles. Des abeilles vivent une vie communautaire prospère, mais dans le péché et le désordre. Cependant lorsque la niche d’abeilles se décide de devenir vertueux, elle s’écroule. C’est l’égoïsme postulé dans la nature humaine où la moralité de l’économie politique fait l’économie de la moralité.
L’économie politique d’Adam Smith et Ricardo font de l’homme une monade isolée et repliée sur elle-même. L’économie politique ne reconnaît pas l’aliénation dans le travail. Le travailleur est une machine à produire. Pas de travail, pas de salaire, pas d’importance sauf entant qu’ouvrier. Le salaire paie la main d’œuvre et non la personne humaine. Dans la Richesse des Nations Adam Smith fait allusion à une loterie où 20 personnes échouent pour chaque personne qui gagne. L’économie politique repose sur la propriété privée. Pour Karl Marx, l’argent transforme les désirs de son propriétaire. Il est le seul entremetteur qui rassemble les opposés : l’argent rend le noir blanc, il rend le laid beau .
C’est un métal maudit…c’est la prolifération anarchique des besoins. Marx lie l’argent a un développement historique et aux idéologies qui l’expriment. Seule la lutte des classes permet à faire bouger l’histoire.
Ryan me reprend gentiment en me disant, papa, c’est beau tout ce que tu dis mais, le communisme c’est quoi ?
Et je lui répondis alors. Notre attachement à la communauté, c’est-à-dire, le désir de vivre avec les autres, avec ton frère ou tes parents n’est pas quelque chose d’extérieur, c’est enraciner en nous, c’est notre naturalité première. Un singe de deux mois saute déjà d’un arbre à un autre.
Le petit de singe devient Independent en très peu de temps. Le petit enfant né-inachevé. La relation sociale est le noyau. Sans relation à l’autre, on n’est pas viable. Le collectif n’est pas un bricolage ultérieur, ce n’est pas une construction, mais une fondation première de la communion initiale. Un homme est un sujet historique de communauté obligatoire. L’homme tout seul ne produit rien, c’est la communauté qui produit. En tant qu’humanisme, un naturalisme achevé, en tant qu’abolition possible de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, le communisme est la vraie solution de la lutte entre l’existence et l’essence, entre objectification et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolu de l’histoire, et il se connait comme solution. (Marx, Manuscrit de 1844). Le désir infini qui brille dans les yeux des hommes et des femmes, c’est le désir du communisme ; notre désir profond, c’est la relation communiste à la réalité de l’histoire.
Dans la vie communautaire, dans le communisme, il n’y a pas d’économie car l’économie sert à produire pour le marché et non pour les besoins de la communauté. Dans le communisme, il n’y a pas de politique car la politique réarrange des espaces de docilités après la dislocation des communautés de l’être et l’introduction des sociétés de l’avoir propres au capitalisme qui dévore tout sur sa route. Le capitalisme a confisqué notre vie car désormais nous n’avons de vie que pour l’argent. Le capitalisme est la course a un argent que nous ne contrôlons plus, mais qui nous contrôle. Dans le capitalisme on ne prend pas le pouvoir, c’est le pouvoir qui vous prend.
Cependant, pour Marx, mon cher Ryan, Le capital peut tout bouffer, il peut tout dévorer. Il a dévoré les espaces, les forêts, les corps, les sexualités. C’est le grand vampire, le grand cannibale. Il a tout mangé, mais il n’est pas invalidable. Le capital peut tout avaler, peut nous écraser dans le narcissisme, dans la marchandisation. Un jour dans la rue, un homme, avec ses yeux, regarde une femme et il sent dans ses yeux briller une lumière d’éternité. Le capital ne peut pas dévorer ça ! Le capital ne peut pas digérer ça !
L’amour est la mesure de notre relation à l’autre. C’est la vielle taupe qui surgit encore et toujours comme nous dit Marx. L’amour est notre rempart contre la marchandisation de nos vies et la dictature démocratique de l’avoir.
« Nous sommes conscients que le chemin sera long et semé d’embûches, mais nous croyons fermement que grâce à votre leadership et votre détermination, le Congo démocratique et républicain peut atteindre des sommets jusqu’alors insoupçonnés. Nous sommes persuadés que votre gouvernement saura mettre en place des politiques publiques ambitieuses, garantissant un accès équitable aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi pour tous les citoyens. Nous avons confiance en votre capacité à renforcer la démocratie et l’Etat de droit, à lutter contre la corruption et à promouvoir la diversité culturelle et linguistique de notre pays ». Tel est l’extrait du message de soutien de Sa Majesté Mfum’ Ngol’ Ntwal Moka Mpati, Roi des Yansi, au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Conscient de nombreux défis à relever, il a témoigné et rassuré le soutien de sa juridiction au programme gouvernemental du Chef de l’Etat axé sur six axes prioritaires. Ci-dessous, l’intégralité de son message.
Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo,
La Cour Royale Yansi, ainsi que son peuple, tient, en ce jour, à vous assurer de sa parfaite loyauté à la Constitution, aux lois et aspirations légitimes du Congo démocratique et républicain.
Dans ces temps particuliers où les nations se réorganisent autour de nouveaux paradigmes, notre merveilleux pays se doit de conjuguer toutes les bonnes volontés afin de donner une place et un avenir radieux à tous les Congolais et Congolais qui, depuis trop longtemps, ont été la proie d’appétits féroces et insensibles à leurs souffrances.
Nous avons été attentifs à votre discours d’investiture et nous sommes en phase avec les priorités que vous y avez évoquées.
Nous serons donc à vos côtés et soutiendrons vos efforts de développement de justice sociale et de modernisation de tous les aspects de la Nation. En effet, la simple circulation dans le pays est parfois si difficile qu’il faut des jours, des semaines voire des mois pour parcourir des distances qui, en temps normal, ne devraient prendre que quelques heures tout au plus.
Nous sommes conscients que le chemin sera long et semé d’embûches, mais nous croyons fermement que grâce à votre leadership et votre détermination, le Congo démocratique et républicain peut atteindre des sommets jusqu’alors insoupçonnés. Nous sommes persuadés que votre gouvernement saura mettre en place des politiques publiques ambitieuses, garantissant un accès équitable aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi pour tous les citoyens.
Nous avons confiance en votre capacité à renforcer la démocratie et l’Etat de droit, à lutter contre la corruption et à promouvoir la diversité culturelle et linguistique de notre pays. Nous souhaitons que la voix de chaque Congolais soit entendue et prise dans les décisions qui concernent leur vie quotidienne.
En tant que représentants de la Cour Royale Yansi, nous sommes honorés de pouvoir vous exprimer notre soutien et notre engagement à vos côtés. Nous sommes persuadés que la collaboration et la dialogue constructif entre toutes les forces vives de la Nation permettront de bâtir un avenir meilleur pour le Congo démocratique et républicain.
Nous sommes convaincus que la paix et la sécurité sont des éléments essentiels pour le développement durable et l’épanouissement de notre pays. Nous appelons donc à une coopération régionale et internationale renforcée pour relever les défis qui se présentent à nous, notamment en matière de lutte contre les groupes armés et les trafics illicites.
Nous sommes également conscients de l’importance de la protection de l’environnement et de la biodiversité pour l’avenir de notre planète. A cet égard, nous encourageons votre gouvernement à mettre en place des politiques environnementales ambitieuses, visant à préserver nos richesses naturelles pour les générations futures.
Enfin, nous tenons à vous remercier pour votre engagement en faveur de la promotion des droits de l’homme, de la femme et de l’enfant. Nous sommes convaincus que la participation active des femmes et des jeunes dans tous les secteurs de la société est essentielle pour la construction d’un Congo démocratique, équitable et prospère.
Dans l’espoir d’une collaboration fructueuse et durable, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération et de notre profond respect.
*‘’L’exemple français du nouveau cadre pour le financement de la vie politique peut nous inspirer. Il ne s’agit pas de nous calquer fidèlement sur ce modèle, mais d’instaurer un débat parlementaire sur les voies et moyens d’aboutir à une solution qui permettrait le financement public des partis politiques et qui contribuerait à la stabilité des partis et au renforcement de l’unité nationale’’, écrit depuis Paris, M. David Menge, Docteur en Histoire des Sciences, à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président
Excellence Monsieur le Président,
Je suis citoyen congolais vivant à l’étranger depuis plusieurs années et je n’ai jamais rompu des liens avec notre pays. Cette marque de patriotisme m’a conduit à m’intéresser à l’organisation des élections 2023 et à la campagne qui a suivi jusqu’à la proclamation des résultats, renforçant l’adhésion des Congolais à votre projet politique. C’est un exercice social auquel tous les acteurs politiques se sont prêtés, même s’il y a eu beaucoup de candidatures non fondées, pour faire vivre la démocratie et cela mérite d’être mentionné.
Nous savons tous, sauf quelques esprits malveillants, que notre pays est dans un processus continu d’apprentissage de la démocratie appelant à une collaboration entre les citoyens et les acteurs politiques de tout bord. Même si tout n’a pas été parfait, sur ce point, je tiens à vous féliciter, au-delà de votre victoire sans appel, pour votre engagement politique sans faille et pour votre esprit patriotique. Les Congolais, en regroupement politique ou les Congolais en indépendant, ont contribué au débat politique et l’ont enrichi. A l’issu de ce scrutin multiforme chacun devrait tirer de bons enseignements de l’expérience acquise afin de préserver la cohésion et l’efficacité de notre unité nationale.
Excellence Monsieur le Président,
En votre qualité de père de la nation qui assure, par votre arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat, vous savez plus que nous, du fait de votre appartenance passée à un grand parti politique de notre pays, que la démocratie ne peut pas s’ancrer fondamentalement dans nos traditions sans la participation active des partis politiques dans leur esprit de compétition. Pour fonctionner et vivre selon les lois, les partis politiques ont besoins de moyens financiers. Aujourd’hui, les partis politiques congolais sont financés par des ressources privées. Il s’agit des cotisations de leurs adhérents et les dons des personnes privées qui restent modestes pour couvrir toutes les dépenses liées à leurs activités (financement des campagnes électorales, locations des bureaux, etc.).
Pour besoin d’équilibre entre les forces politiques et celui de mettre fin à tout esprit de suspicion de la part de l’opposition politique qui accuse souvent le parti au pouvoir de se servir des moyens de l’Etat à leur dépens, nous nous tournons vers vous, Excellence Monsieur le Président, afin que vous puissiez, au cours de ce second mandat ouvrir un débat et une réflexion sur le financement public des partis politiques dans notre pays.
Excellence Monsieur le Président,
En France pour ne citer que ce pays qui nous est proche culturellement, le financement des partis politiques a fait l’objet de nombreux et graves scandales dans l’histoire de leur démocratie. Sous pression de l’opinion publique et des associations, l’encadrement par l’Etat du financement des partis politiques français a été renforcé progressivement par des lois à partir de 1988. Aujourd’hui pour qu’un parti politique bénéficie d’un financement public, il doit obtenir au moins 5% des suffrages aux présidentielles et plus de 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions en ce qui concerne les législatives. A cela s’ajoute les sanctions financières pour le non-respect de la parité hommes-femmes parmi les candidats du parti.
Cet exemple français du nouveau cadre pour le financement de la vie politique peut nous inspirer. Il ne s’agit pas de nous calquer fidèlement sur ce modèle, mais d’instaurer un débat parlementaire sur les voies et moyens d’aboutir à une solution qui permettrait le financement public des partis politiques et qui contribuerait à la stabilité des partis et au renforcement de l’unité nationale.
Dans l’espoir que cette première lettre ouverte que je vous adresse rencontre votre assentiment, je promets de vous écrire régulièrement pour vous suggérer les sujets de débat correspondant à votre vision de la société congolaise.
Jo M. Sekimonyo, l’un des initiateurs de cette proposition
*A la lumière de l’évolution du paysage sociopolitique et dans un engagement à promouvoir une plus grande démocratie, égalité et progrès en République démocratique du Congo, cette proposition présente un plan complet pour la révision de la constitution de notre nation. Reconnaissant la nécessité d’un cadre de gouvernance réactif et inclusif, ce document décrit les principales modifications et réformes visant à résoudre des problèmes critiques, à protéger les droits fondamentaux et à promouvoir les intérêts de tous les citoyens congolais.
Ce projet de constitution vise avant tout le développement de l’économie nationale et au bénéfice de tous les Congolais. Le document complet est prêt, mais nous le publierons par chapitre pour faciliter la compréhension. Nous avons commencé à recueillir les signatures nécessaires pour pouvoir débattre au Parlement. Cependant, nous nous réservons toujours le droit de déclencher un référendum. Les articles qui vont faire l’objet d’une modification sont les articles suivants : I. Chapitre 1 er : les articles relatifs aux droits fondamentaux des congolais Article 1er : L’article 2 est modifié comme suit : - La République Démocratique du Congo est composée de la capitale et de provinces dotées de la personnalité juridique. - La capitale est le siège des institutions nationales et a le statut de province. La loi fixe le lieu de la capitale qui peut être transférée dans un autre lieu bien par référendum. - La répartition des compétences entre l’Etat et les provinces s’effectue conformément aux dispositions du titre III de la présente constitution. - Les limites des provinces sont fixées et peuvent être modifiées par la loi pour s’adapter à l’évolution de la situation économique, sociale et géographique. - Toute modification des limites des provinces et des entités territoriales pour de raisons culturelles ou politiques est prohibée. (L’Article 4 est abrogé) Article 2 : L’article 10 est modifié comme suit : - La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle. - Est Congolais d’origine, toute personne née sur le sol congolais. - Une loi organique détermine les conditions de reconnaissance, d’acquisition, de perte et de recouvrement de la nationalité congolaise. - La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre. Article 3 : L’Article 13 est modifié comme suit : - Aucun congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en raison de son genre, de sa religion, de sa condition sociale, de sa résidence, des opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique. (L’Article 14 est abrogé) Article 4 : L’Article 18 et modifier comme suit : - Toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre elle, et ce, dans la langue qu’elle comprend. - Elle dont être immédiatement informée de ses droits. - La personne gardée à vue a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou avec son conseil. - La garde à vue ne peut excéder de quarante-huit heures, qu’elle soit l’œuvre de la police des services de sécurité. - A l’expiration de ce délai la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente. - En cas de non-respect du délai de quarante-huit heures, la personne victime ou sa famille a le droit de saisir la justice pour obtenir la condamnation de l’agent pour détention illégale et celle de l’Etat aux dommages et intérêts. - Tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité. - Toute forme de torture est prohibée. Article 5 : L’Article 23 est modifié comme suit : - Toute personne a droit à la liberté d’expression. - Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image sous réserve du respect de l’ordre public. - Nul ne peut faire l’objet de poursuites pénales pour avoir critiqué une autorité publique même eu utilisant des termes désobligeants. - Les membres de la presse ainsi que les artistes ne peuvent être jugés que leurs pairs lorsque les faits commis l’ont été à l’occasion de l’exercice de leur profession et la sanction ne peut être qu’administrative et individuelle. Article 6 : L’Article 24 est modifié comme suit : - Toute personne a droit à l’information. - Tout citoyen a le droit d'accéder gratuitement aux informations gouvernementales, sans distinction. Aucune justification n'est nécessaire, mais tout refus de l'institution doit être motivé par écrit dans les 48 heures. En cas de refus, le citoyen peut saisir la justice pour obtenir le document, réclamer des dommages-intérêts et engager la responsabilité de l'agent et de l'institution. - La liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission par la Radio et la Télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de commutation sont garanties. Les médias audiovisuels et écrits de l’Etat sont des services dont l’accès est garanti de manière équitable à tous les courants politiques et sociaux. - Le statut des médias d’Etat est établie par la loi qui garantit l’objectivité l’impartialité et le pluralisme d’opinions dans le traitement et la diffusion de l’information. Article 7 : L’article 11 est modifié comme suit : - Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. – Toutefois, la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls congolais sauf exceptions établies par la loi. - Les congolais coexistent en tant qu’individus et non en tant que groupe.
(Par Jean Joseph Ngandu Nkongolo, Anthropobibliologue, Expert en Anthropobibliologie du Travail, Formateur PsychoSocio-Professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail)
«C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.
Chères lectrices, chers lecteurs ;
1. Les congolaises et congolais sont dans l’attente d’un Congo nouveau depuis l’annonce de l’avènement de la 3ème République le 24 avril 1990.
2. Plusieurs raisons justifient cette attente notamment leur libération de la misère intellectuelle et matérielle dans laquelle ils sont plongés à cause de la colonisation, de la dictature du néocolonialisme
3. Le Congo nouveau est celui où règnent justice, paix, travail qui sont les valeurs de la République démocratique du Congo.
4. Cependant, l’avènement d’un Congo nouveau est intimement lié au passage de « logos » à la « praxis », c’est-à-dire, de la parole à la pratique par une action politique de changement sur terrain.
5. Pour ce faire, le Congo nouveau avait et a encore besoin d’être porté par les femmes et les hommes nouveaux, les femmes et les hommes chez qui l’esprit de l’intérêt personnel est remplacé par l’esprit de l’intérêt général. Les femmes et les hommes chez qui l’instinct de survie est remplacé par la raison de réalisation. Par la raison de réalisation, entendez, l’utilisation de ses compétences pour le bien être de sa communauté.
6. L’avènement d’un Congo nouveau a aussi besoin de la contribution de la presse vu pouvoir d’informer. Cette presse doit être celle qui promeut, non pas les hommes gaspillés, mais l’information et les valeurs de la République démocratique du Congo. C’est ainsi que ma 41ème lettre sociale congolaise est intitulée : « Urgence d’une presse innovante pour la promotion, non pas, des hommes gaspillés, mais de l’information et des valeurs de la République démocratique du Congo pour un Congo nouveau ».
7. Dans un environnement médiatique où tout le monde se fait appeler Madame ou Monsieur de la presse, distinguer téléologiquement la presse congolaise des autres médias est un exercice discursif pour restaurer la vérité historique, technique et scientifique de la raison d’être de la presse.
8. Je reviens sur le titre de cette lettre sociale congolaise pour y extraire les concepts clés à mettre en lumière afin de faciliter la compréhension de cette dernière. Il s’agit des concepts tels que presse, information et valeurs de la République démocratique du Congo.
9. Primo, selon le Dictionnaire Robert, « la presse ou presse écrite » désigne l’ensemble des journaux. Aussi, la presse englobe tous les moyens de diffusion de l’information écrite : quotidiens, hebdomadaires et autres publications périodiques.
10.Il demeure ainsi fondé de préciser que l’expression « presse écrite » est un pléonasme (terme ou expression qui répète ce qui vient d’être énoncé) qui sert à distinguer la presse par rapport aux autres médias (radio, télévision, internet…), car, elle (presse écrite) tire son origine d’une presse de l’imprimerie.
11. Dorénavant, nous comprenons avec Alfred Sauvy (1965) que la presse est protégée et garantie par « la liberté de presse ». Sauvy renchérit sur cette liberté en montrant que c’est elle qui a abouti à une très grande variété de publications où toutes les opinions sont également exprimées.
12. En République démocratique du Congo cette liberté de presse est garantie par l’article 24 de la Constitution du 18 février 2006. La liberté de presse est consécutive à la liberté d’expression qui est aussi garantie en République démocratique du Congo par l’article 23 de la même constitution congolaise.
13. Les publications de la presse sont classées tour à tour selon le rythme de parution (quotidien, hebdomadaire, mensuel, bimensuel…), selon le contenu (généraliste ou spécialiste), selon la nature (information, divertissement, publications scientifiques), selon la zone de diffusion (nationale, régionale, internationale) et selon le modèle économique (payant ou gratuit).
14. Tout compte fait, la tâche que la presse se donne avec le sentiment du devoir est d’informer. C’est alors que Sauvy revient sur le « pouvoir d’informer» afin de préciser que le « Pouvoir d’informer » est le 4ème pouvoir après les trois pouvoirs classiques : législatif, exécutif et judiciaire. Ce pouvoir est essentiellement fondé sur la liberté de presse.
15.Secundo, l’information est, pour Harald Schutz (1976), « une connaissance nouvelle diffusée conformément aux besoins d’information du récepteur ». Dans la presse, le récepteur est le lecteur. Montrant l’utilité de l’information, Schutz argumente que l’information atteint son but que si elle apporte une connaissance nouvelle dont le récepteur a besoin pour s’acquitter de ses tâches dans les domaines de l’administration, de la science ou de l’économie.
16. De son côté, Théophile Ayimpam (1965) définit l’information comme « un moyen d’éducation civique étant donné qu’elle détient un pouvoir de communication sur les âmes et les cœurs des hommes ».
17. Eu égard au « pouvoir d’informer » de la presse, je postule que la presse congolaise travaille résolument pour vaincre l’ignorance. Car, il n’y a pas pire pauvreté que l’ignorance. Croire en un développement matériel tout en restant ignorant c’est vivre dans une richesse de la loterie. D’ailleurs Mabika Kalanda (1965) montre qu’ « une société organisée sur la base de la connaissance de la vérité a plus de chance de survivre et d’échapper à la disparition qu’une société dite naturelle ».
18. Tertio, les valeurs de la République démocratique du Congo sont justice, paix, travail qui sont constitutifs de la devise de la République démocratique du Congo. Cette devise est inscrite sur les édifices publics des entités et institutions de la République démocratique du Congo.
19. La devise de la République démocratique du Congo, justice, paix, travail, est en cohérence avec le drapeau tricolore de la République démocratique du Congo. La couleur rouge de la bande qui traverse le milieu du drapeau symbolisant les martyrs congolais renvoie à l’égalité, l’équité et la justice. La couleur bleu ciel de ce drapeau symbolise la paix et la couleur jaune symbolisant la richesse de notre pays renvoie au travail qui est une source de toute richesse.
20. Dès lors, dans un régime démocratique comme celui de la République démocratique du Congo, la presse devrait œuvrer pour la promotion des valeurs de la RDC qui sont justice, paix, travail, par la production et la diffusion d’une information de qualité.
21. Ainsi donc, en promouvant ces valeurs par l’information écrite, la presse congolaise se distinguerait de certains médias Congolais qui ont fait ou font encore la promotion « des hommes vides », « hommes gaspillés » pour reprendre une expression chère à Dominique Kahang’a Rukonkish (1988). Pour Rukonkish « les hommes vides », « les hommes gaspillés » sont « les citoyens du monde sur lesquels on ne pouvait plus compter pour la vie et la survie de l’humanité ».
22. La plupart des médias congolais ont fabriqué ce genre d’hommes que l’on retrouve remarquablement dans les organisations politiques et institutionnelles, dans les structures religieuses, sportives, syndicales, dans l’administration publique avec toutes les conséquences que cela comporte.
23. Hélas, la promotion « des hommes vides », « des hommes gaspillés » est une conséquence logique d’un des défauts de la radiodiffusion qui consiste, selon Alfred Sauvy ci-haut cité, à « flatter l’auditeur, lui donner des nouvelles agréables et reléguer aux heures creuses les informations scientifiques qui peuvent l’instruire, c’est-à-dire élever son esprit ».
24. De leur côté, Güter Anders (1956) et Bernard Porte (1994) foudroient le défaut de la télévision. Abondant dans le même sens que Sauvy au sujet du défaut de la flatterie, Anders écrit : « (…) On diffusera massivement via la télévision, des divertissements abrutissants, flattant toujours l’émotionnel instinct ».
25. Toujours à propos du défaut de la télévision, Bernard Porte (1994) écrit : « Pour rapporter les nouvelles du monde, la télévision ira toujours plus vite, et de façon plus attrayante, que le meilleur journal. Mais un « journal parlé » d’une demi-heure ne correspond jamais qu’aux trois quarts d’une seule page d’un quotidien. Quiconque exige, sur tel ou tel point qui l’intéresse plus particulièrement, un peu plus de détails que n’en donnera jamais la radio ou la télévision, ne peut se passer de la lecture d’un quotidien écrit ».
26. Maintenant, au-delà de la supériorité de la presse sur les autres médias partant de sa fonction documentaire, l’urgence d’une presse congolaise innovante s’impose pour la promotion de l’information et des valeurs de la République démocratique du Congo.
27. Puisque, en journalisme, un article de presse est un texte qui relate un évènement, présente des faits ou expose un point de vue.
28. Cependant, dans un pays comme la République démocratique du Congo où l’avènement d’un nouveau Congo passe impérativement par l’appropriation et la socialisation des valeurs de la RDC (justice, paix, travail), relater un évènement, présenter un fait ou exposer un point de vue me paraissent insuffisants pour élever cognitivement, socialement et politiquement les congolais sur ces valeurs.
29. Plus loin, la presse congolaise doit expliquer les lois sous-jacentes qui sous-tendent l’apparition des éléments qu’elle relate, des faits qu’elle présente ou les points de vue qu’elle expose. C’est ça une presse congolaise innovante susceptible de développer la compétence civique des congolaises et des congolais. Car, Henry Milner (2004), définit la compétence civique comme « les connaissances et les habilités dont disposent les citoyens pour comprendre le monde politique ». Milner montre que la compétence civique augmente avec le taux de lecture des journaux, mais elle diminue avec le niveau de la dépendance à l’égard de la Télévision.
30. C’est pourquoi, Bernard Porte montre que « le journal constitue un lieu incontournable de l’exercice de la démocratie ». Et « La presse, c’est la conscience d’une nation », dixit Albert Camus. Pareille presse ne peut être confiée aux étrangers sans risque de glisser dans l’aliénation.
31. Pour que la presse congolaise soit au rendez-vous, elle doit être pour ses lectrices et lecteurs un guide, un soutien et un compagnon de route. Elle doit être aussi une presse de service qui concerne la vie quotidienne dans ses applications pratiques et les aspirations de ses lectrices et lecteurs à comprendre les autres, la société, le monde à partir d’une information honnête, expliquée et commentée.
De ce fait, la presse congolaise devrait être partout où il y a des activités humaines.
32. Pour ce faire, la presse congolaise doit ouvrir des nouvelles brèches dans d’autres domaines et vers d’autres publics en inventant, comme le signale Bernard Porte, des concepts de presse, d’édition et explorant de nouvelles voies éditoriales.
33. C’est ici le lieu de féliciter certains quotidiens généralistes congolais qui publient des sujets semi - scientifiques et semi-techniques dans leurs colonnes. C’est donc dans cet esprit que s’inscrit la lettre sociale congolaise, un écrit ordinaire sur les faits vrais, évidents et vécus lesquels faits ont concouru, il y a plus de 4 décennies, à l’anthropologie de l’écriture. 34.En publiant depuis quelques années la lettre sociale congolaise qui explique les lois sous-jacentes qui sous-tendent l’apparition des faits qu’elle présente, les quotidiens La prospérité, L’Avenir et Quotidien. Cd, contribuent par l’information écrite à la promotion des valeurs de la République démocratique du Congo : justice, paix, travail. Je n’ai pas oublié, non plus, le quotidien Le Phare qui a été pour moi ce qu’a été Jean Paul Sartre pour Jean Ziegler concernant la presse. Jean Paul Sartre avait créé le quotidien français « Libération ».
En 2018 dans l’émission en sol majeur sur RFI, Jean Ziegler raconte ce qu’a fait Sartre pour lui. Ziegler fut personnel de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Congo(ONUC) en 1960. Quand il était de retour en Europe, il a rencontré Jean Paul Sartre à Paris. Sartre lui a posé cette : « comment ça se passe au Congo ? ». Ziegler a commencé à lui raconter la misère qu’il observait quand les enfants congolais minés par la faim allaient mendier les choses à manger autour de l’Immeuble Royal dans l’actuelle commune de la Gombe. Après avoir écouté Jean Ziegler, Sartre lui a dit : « écris tout ça ».
35. Le phare est donc le premier quotidien congolais écrit à avoir publié dans Le phare n° 52 94 de mars 2016 ma première réflexion écrite sur le sujet intitulé « La tradition syndicale congolaise trahie ».
36. C’est donc Le Phare, avec sa renommée médiatique, qui a non seulement validé mais excité du point de vue de la praxis mon « pouvoir d’informer ». Car, la communication écrite relevé de ma spécialité en Sciences et Techniques Documentaires. Aussi mon « pouvoir d’informer » va aussi de pair avec mon « pouvoir d’enseigner » partant de ma qualité d’agrégé d’enseignement d’anglais.
37. Par cette première réflexion écrite, je mettais ainsi en pratique la leçon donnée aux congolais alors zaïrois par le Premier élu Etienne Tshisekedi wa Mulumba dans son message de nouvel an 1994 en ces termes « (…) Que chacun, dans son secteur et à sa manière, contribue à libérer les captifs, à ouvrir les yeux des aveugles et à relever ceux qui sont courbés et meurtris (Is.42 :7) (…) ». Cette leçon vaut autant pour la presse congolaise qui doit devenir innovante en promouvant l’information et les valeurs de la RDC pour un Congo nouveau.
38. J’ai fait ma part par ma coupe pleine.
Fait à Kinshasa, le 24 janvier 2024
Jean Joseph Ngandu Nkongolo
Anthropobibliologue, Expert en Anthropobibliologie du Travail, Formateur PsychoSocio-Professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo réélu et investi
Me Hubert Tshiswaka Masoka, Directeur Général de l’IRDH
Recommandations de l’IRDH au President réélu, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo
Lubumbashi, le 22 janvier 2024
L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) adresse ses vives félicitations au Président réélu, Son Excellence TSHISEKEDI TSHILOMBO Felix-Antoine. Son Investiture solennelle, du 20 janvier 2024, devant la nation congolaise et la communauté internationale marque une nouvelle ère de l’histoire de la République démocratique du Congo (RDC) que nul ne peut ignorer. Devant ce fait historique indéniable, l’IRDH recommande au Président de la République d’observer les cinq points, ci-dessous. Ils constituent des indicateurs du contrôle citoyen de la gestion de la chose publique et la préservation du patrimoine commun qui englobe l’Etat, les valeurs républicaines et le personnel modèle de la société congolaise.
1. PRESIDENCE : Nettoyer, en priorité, le personnel de la Présidence et de la haute sphère de gestion de l’Etat.
Au cours de l’investiture du Président, le Pasteur DALO avait prié à Dieu de lui donner des bons collaborateurs. Car, le peuple est fatigué des « voleurs » qui écumaient la tribune du Stade des martyrs. IRDH estime que cette préoccupation exige qu’elle soit prise au sérieux. Car, la même semaine, répondant aux chefs religieux, le Président de la CENI avait rappelé le fléau de la corruption, des pieds au sommet de l’Etat : Ministres, Professeurs, Parlementaires et Agents de la CENI pris en flagrance de fraude. Comme pour dire : « Pères, les corrupteurs et les corrompus sont vos fidèles ». Le Président Joseph KABILA l’avait condamné en son temps. N’avait-il pas dit que pendant tout son règne, il n’avait pas quinze collaborateurs méritants ? En somme, il est du devoir du Président de la République de chasser toutes ces personnes qui l’entourent dont les visages symbolisent le vol des deniers publics.
2. JUSTICE : Mettre hors d’état de nuire les magistrats civils et militaires qui ont institutionnalisé le monnayage de l’administration de la Justice,
A cette étape de la reconstitution de l’Etat, le Pouvoir Judiciaire a l’avantage d’installer les deux autres Pouvoirs : l’Exécutif et le Législatif. Contrairement aux attentes de la population, le Pouvoir Judiciaire est devenu un monstre sans aucune compassion pour le petit peuple. Il y est officialisé, institutionnalisé, imposé le MONNAYAGE ABSOLU de tous les services à rendre au justiciable. Le prix des Arrêts et Jugements sont négociés dans les offices des magistrats, civils et militaires, du Siege ou du Parquet. Ici s’impose des mesures drastiques pouvant réanimer cet organe complètement atrophié.
3. SOCIETE CIVILE ET OPPOSITION : Approcher systématiquement les leaders sociaux et politiques consacrés par la Constitution.
Le vote a révélé la dynamique sociale. La population s’était mobilisée pacifiquement, pour élire ses dirigeants. En plus du Président de la République réélu, une grande frange de la population s’était rangée derrière le principal challenger du Président et des figures de la société civile.
L’IRDH recommande au Bureau du Président de la République, de démontrer une bonne foi suffisante dans l’exécution du devoir qu’impose la Constitution d’intégrer des personnalités de la société civile et de l’opposition, dans la gestion de la cohésion nationale. Sans être exhaustif, voici une illustration de quatre personnalités que l’on n’a pas vues à la cérémonie d’investiture :
- Le Président Honoraire et Sénateur à vie. Le Président KABILA KABANGE Joseph a démontré à la nation congolaise et la communauté internationale qu’il est possible de gérer un Etat et passer le relai, pacifiquement, à un autre citoyen. En plus, pendant le quinquennat de son successeur, il n’a tenu aucun discours, ni commis aucun acte pouvant obstruer la bonne marche des institutions.
- Le Cardinal de la Sainte Eglise romaine, Mgr AMBONGO BESUNGU Fridolin, Archevêque de Kinshasa et Président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM), ses opinions personnelles sont importantes, grâce à sa position dans la plus haute sphère de l'Église Catholique et le rôle séculaire que joue celle-ci dans l’Etat ;
- Le Prix Nobel de la Paix, Docteur MUKWEGE MUKWEGERE Denis. La personnalité qui a sensiblement contribué à la réduction des peines des femmes violées et porter sur la scène internationale cette barbarie perpétrée par l’armée rwandaise en RDC. Sa reconnaissance internationale corrobore avec son sens de dévouement et de sacrifice de soi. L’Etat devrait exposer son service au public congolais, comme modèle social.
- Le Principal Challenger au Président réélu. Honorable KATUMBI CHAPWE Moïse est la personnalité politique proclamée deuxième par la CENI et confirmée comme telle par la Cour Constitutionnelle, après le Président de la République. KATUMBI a mené une campagne électorale la plus énergétique. Il a fait preuve d’audace politique exceptionnelle, en dépit des discours stigmatisant les origines de ses parents. En meilleur exemple, il est resté lié aux lois et obligations de la République, dans un contexte de sollicitation pressante de la rébellion et des partisans extrémistes du chaos.
4. PRISONNIERS POLITIQUES ET D’OPINION : Cas emblématique de S. KALONDA
L’exploitation du cas de Salomon KALONDA pendant la campagne électorale confirme que cette situation est exclusivement politique. Par voie de conséquences, IRDH estime qu’elle ne peut être résolue que par une décision politique du Président de la République.
5. REBELLION : Renforcer la lutte contre le terrorisme du M23 et punir sévèrement toute propagande stigmatisante contre un citoyen ou groupe de citoyens.
La campagne électorale a révélé la banalisation des appels à la rébellion et la mise à mort des citoyens, du simple fait de leur appartenance à un groupe ethnique ou l’origine de leurs parents. Ce comportement, largement impuni, préjudicie l’édification de l’Etat de droit.
Afin d’y mettre fin, l’Institut recommande des poursuites judiciaires sévères contre quiconque entreprendrait, en présentielle ou via les médias sociaux, une campagne qui exposerait le pays aux crimes internationaux.
Pour le Directeur général de l'Office des Routes, M. Jeanneau Kikangala Ngoy, le pouvoir du Président Félix Tshisekedi réélu pour un second mandat revêt une reconnaissance exceptionnelle sur le plan international de par le nombre impressionnant des chefs d'Etat et des délégations qui ont pris part à la cérémonie de son investiture, le samedi 20 janvier 2024, au stade de Martyrs de la Pentecôte.
Plus d’une vingtaine des chefs d'Etat africains, des délégations des gouvernements ont rehaussé de leur présence la prestation de serment de Félix Tshisekedi, dans la capitale congolaise.
Le professeur Jeanneau Kikangala Ngoy, qui a également pris part le 20 décembre à ce grand rendez-vous, a salué chaleureusement la réélection avec plus de 70% du président Félix Tshisekedi à la magistrature suprême de la RD Congo, lors des scrutins combinés du 20 décembre dernier.
Ce nouveau quinquennat, a-t-il souligné, va permettre au chef de l'Etat d'achever plusieurs projets dans les domaines d'infrastructures routières, entamés par l'Office des Routes sous son leadership.
Depuis son avènement à la tête de l'Office des Routes, le Directeur général Jeanneau Kikangala Ngoy s'est engagé à matérialiser la vision du chef de l'État à travers le désenclavement du Congo profond notamment : la construction et la réhabilitation des ponts modulaires ainsi que l'aménagement des certaines routes de desserte agricole.
" ... Je suis très satisfait parce que durant son premier mandat, il a réalisé des choses que personne n'a pu réaliser avant lui dans ce pays. Il a engagé le processus de construction et de réhabilitation de certains ponts devenus vétustes depuis l'indépendance, et ce processus va se poursuivre tout au long de ce quinquennat...", a-t-il déclaré.
Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
*Il y a un peu plus de 7 mois, avant le 1er juin 2023, qui connaissait Tony Kanku Shiku ? Peu de personnes en réalité. Or, Tony Kanku Shiku est celui qui, depuis les résultats des dernières élections législatives, fait courir la scène politique congolaise. En faisant élire 32 députés, son regroupement politique, l’Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP) devient l’un des piliers de la gouvernance Tshisekedi pour les 5 ans qui viennent.
TONY KANKU SHIKU, Haut représentant de l’autorité morale du regroupement AAAP
LE RENOUVEAU DE LA SCENE POLITIQUE CONGOLAISE
La scène politique congolaise a enregistré, le jeudi 1er juin 2023, la création d’un nouveau mouvement engagé dans la campagne présidentielle auprès
de Félix Tshisekedi : l’Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP). Tout le monde découvre aujourd’hui l’A.A.A.P, un regroupement composé de 62 partis politiques, et son leader charismatique, Tony Sanku Shiku. L’AAAP a fait élire 32 députés dans la nouvelle assemblée nationale. Tony Kanku Shiku n’est-il qu’une étoile filante qui passe dans le ciel congolais pour disparaître rapidement ? Les cieux politiques sont encombrés de ces figures éphémères, qui disparaissent aussi vite qu’elles ont surgi, parce qu’elles n’ont pas ni épaisseur politique, ni programme, ni capacité organisationnelle. Ce ne sera pas le cas de Tony Kanku Shiku, dont on sait qu’il sera appelé à jouer un rôle essentiel au cœur du dispositif tshisékédien pour deux raisons :
1) L’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, est certes arrivé en tête des législatives avec 69 sièges sur les 477 attribués, mais le parti présidentiel ne réunit pas à lui seul une majorité absolue. Tshisekedi sait qu’il peut compter sur le parti de Vital Kamerhe, l’Action des alliés et Union pour la nation congolaise (A/A-UNC), et sur celui de Jean-Pierre Memba, le Mouvement de libération du Congo (MLC). Mais il doit encore négocier avec d’autres mouvements pour dégager une majorité à l’Assemblée.
2) A côté de ses appuis traditionnels, le président de la République a besoin d’ouvrir sa majorité à des figures qui symbolisent le renouvellement de la scène politique congolaise. Tony Kanku Shiku, qui est le Haut représentant de l’autorité morale du regroupement AAAP, est, incontestablement, l’une de ces figures. Il ne vient pas seul, déclarant, le 1er juin 2023, lors du lancement de son mouvement : l’ « AAAP est un regroupement politique qui compte aujourd’hui 62 partis politiques, avec plusieurs réseaux d’associations et organisations de la société civile et de hautes personnalités politiques ».
Participer à l’épanouissement démocratique du Congo
L’une des raisons qui ont poussé Tony Kanku à soutenir Félix Tshisekedi est la volonté du Haut représentant de l’autorité morale du regroupement AAAP de participer à l’épanouissement démocratique du Congo. Il a déclaré : « S’étant rendu compte que le chef de l’État a la volonté manifeste et l’engagement irréversible d’organiser cette année 2023, des élections démocratiques, transparentes, libres et apaisées ; les membres du regroupement politique dénommé l’Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP) ont décidé de se mettre ensemble et se mobiliser en vue d’atteindre l’objectif primordial qu’ils se sont fixé : donner un deuxième mandat au Président de la République Félix Tshisekedi. » Pour Tony Kanku, la reconstruction du Congo passe par un retour au civisme, notamment par l’exercice du droit de vote. Pour cela, il faut que les élections aient lieu aux dates prévues. Trop souvent, en Afrique, elles sont reportées ou annulées par ceux qui veulent se maintenir au pouvoir et installer une forme de pouvoir perpétuel au détriment d’une alternance démocratique.
Alors que Kabila est au pouvoir, on se souvient que l'élection présidentielle de 2016 sera d’abord repoussée en juillet 2017, puis en décembre 2017, puis au premier semestre 2019, pour, finalement, avoir lieu le 30 décembre 2018. Le 10 janvier 2019, Félix Tshisekedi est proclamé président de la République Démocratique du Congo, il prêtera serment le 24 janvier 2019. Affranchi de la tutelle de Kabila en décembre 2020, Félix Tshisekedi réaffirme sa volonté de voir les élections se dérouler aux dates prévues sur l’ensemble du territoire. Le message est reçu à 100 % par Tony Kanku qui fera en sorte que son Regroupement Politique, l’AAAP, soit présent dans les 500 circonscriptions électorales du pays. Lorsqu’on regarde les partis politiques qui se créent, très peu sont dirigés par des figures charismatiques, ils n’ont ni l’envergure nécessaire, ni les moyens, ni l’ancrage et le réseau des soutiens pour être présents sur l’ensemble du territoire. Tony Kanku coche toutes les cases pour s’affirmer sur la scène politique congolaise. Le fait de présenter un candidat dans chacune des 500 circonscriptions du pays, avec l’objectif d’avoir des députés AAAP sur l’ensemble du territoire, lui donne une dimension politique reconnue par les Congolais. Selon un sondage Le Peuple d’Abord, Tony Kanku est l’une des personnalités politiques les plus en vue et son Regroupement, l’AAAP, est en tête du Top 10 des Partis et Regroupements politiques.
Tony Kanku avance en politique avec deux certitudes : 1) Félix Tshisekedi sera dans l’impossibilité de gouverner le pays s’il ne dispose pas de la majorité à l’assemblée nationale, il faut donc lui donner cette majorité qui lui permettra de gouverner sereinement 2) Il est impossible de gouverner sereinement un pays sans une conquête démocratique du pouvoir. On retrouve sur ce dernier point la philosophie politique d’Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. L’avenir du Congo passe par l’épanouissement de la démocratie. Tony Kanku veut répondre, avec le Regroupement Politique Alliance des Acteurs Attachés au Peuple et les 32 députés qu’il a fait élire, aux attentes des populations congolaises qui sont avides de démocratie. Avant l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, Tony Kanku Shiku au nom du Regroupement AAAP, a affirmé son soutien aux valeurs républicaines de démocratie et de l’Etat de droit.
Alliance électorale éphémère ou projet de société ?
La vie politique est faite, pour la conquête du pouvoir, d’alliances éphémères qui se font et se défont au gré des circonstances. Opposant historique à Mobutu et aux Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir, ni à avoir accepté de nouer des alliances de pure circonstance. Si la Plateforme politique AAAP que dirige Tony Kanku est venu au soutien du président sortant, candidat à sa réélection, ce n'est pas pour se dissoudre dans le jeu stérile des alliances éphémères, mais bien pour défendre le bilan du premier mandat de Félix Antoine Tshisekedi, « Fatshi » pour ses partisans, et un projet de société. Ce projet de société a été décliné par Félix Tshisekedi, qui, lors de son Allocution d’investiture pour un second mandat, le 20 janvier 2023, a défini les 5 priorités du second quinquennat : 1) créer plus d'emplois 2) protéger le pouvoir d'achat 3) assurer la sécurité 4) poursuivre la diversification de l’économie 5) garantir plus d'accès aux services de base et renforcer l'efficacité des services publics.
Pour expliquer leur soutien au projet de société que porte Félix Tshisekedi, Tony Kunku et les membres dirigeants de la Plateforme AAAP se réfèrent au bilan économique du président sortant : surendettement modéré, confiance renouvelée du FMI, relance de l’économie avec une croissance prometteuse. Beaucoup reste à faire pour changer les conditions de vie des Congolais et améliorer la sécurité sur l’ensemble du territoire. Rien ne peut être fait sans une majorité stable. Elu en 2019 dans des conditions particulières, figure de pouvoir sous-estimée jusqu’à son émancipation politique en décembre 2020, Félix Tshisekedi s’est affirmé comme un président capable de bâtir un Congo nouveau. S’il peut compter sur des alliés qui l’ont accompagné lors de son premier mandat, comme Vital Kamhere et Jean-Pierre Bemba, il cherche aussi à s’appuyer sur des figures nouvelles, comme Tony Kanku, qui apporte le soutien des 32 députés du Regroupement AAAM. Ce Regroupement politique (62 partis, associations et membres de la société civile), est devenu, en seulement six mois d'existence, une force politique émergente, qui figure parmi les cinq premières forces politiques du pays, confirmant ainsi sa puissance, son influence et le rôle que Tony Kanku veut jouer en tant qu'acteur majeur de la scène politique nationale. Tony Kanku, s’inscrivant dans la vision prospective du Chef de l’Etat, veut accélérer l'évolution politique et sociale de la RDC pour aller vers plus de démocratie et une croissance plus inclusive.
Pour Gauthier Kadima, membre de l’Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP), le succès électoral de l’AAAP repose sur la capacité de Tony Kanku à intégrer la vision du Chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi : « Tony Kanku a su transmettre cette vision avec brio, unifiant ainsi les membres du regroupement autour des objectifs nationaux fixés par le Chef de l'État. » Il ajoute : « Tony Kanku, en tant que leader inspirant, a su guider notre regroupement vers une position d'influence et de responsabilité dans la scène politique nationale ». Leader charismatique, Tony Kanku, dans sa démarche politique, a toujours voulu transcender les clivages et unir la population autour d'une vision commune. Mais, pour Tony Kanku, construire une majorité stable, ce n’est pas tomber dans l’impasse d’un gouvernement d’union nationale. Il doit exister une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose dans un cadre démocratique et le respect des institutions. C’est ce que propose Félix Tshisekedi.
Instaurer un dialogue constructif entre le gouvernement et les oppositions
Comment garantir la cohésion sociale et l’unité nationale ? L’une des réponses est de respecter les oppositions en leur donnant les moyens constitutionnels de s’exprimer au parlement. Dans son allocution d’investiture, Félix Tshisekedi s’est adressé à ces termes à l’opposition : « je saisis (…) cette occasion pour accomplir mon devoir républicain, celui de saluer mes adversaires qui ont participé à l'élection présidentielle du 20 décembre 2023. (…) Vous êtes donc, Mesdames et Messieurs, une composante consubstantielle à l'événement de ce jour et vous avez, à juste titre, votre place dans la gouvernance de notre pays. En ma qualité de garant de la cohésion nationale, j'y veillerai ; au même titre que j'exhorterai au Parlement d'assurer l'effectivité du rôle de Porte-parole de l'Opposition, que cette dernière voudra bien désigner, conformément à la Constitution. » Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege (Prix Nobel de la paix) sont des adversaires respectables et des opposants qui auront à s’exprimer comme forces de propositions. Aujourd’hui, l’UDPS de Félix Tshisekedi est en bien meilleure position que dans les années 2019-2020, ce qui lui confère une responsabilité face à l’Histoire en accélérant l’évolution de la scène politique congolaise. Tony Kanku voudra participer à cette évolution en militant pour le plein épanouissement d’une démocratie qui respecte les oppositions.
Félix Tshisekedi n’a-t-il pas déclaré : « Je suis réélu président de tous les Congolais » ? A n’en pas douter, Tony Kanku veut une présidence pour tous les Congolais sur l’ensemble du territoire.
Selon un rapport de la Conférence des évêques congolais (CENCO), les élections qui viennent de se dérouler au Congo le 20 décembre 2024 ont été désastreuses. La Conférence des Evêques congolais est un organe national de l'Église catholique, qui reste la seule institution crédible et présente géographiquement sur l'ensemble du territoire. Ce qui a le plus impressionné les évêques catholiques, c’est la découverte de machines à voter chez des personnes qui les avaient utilisées pour voter pour elles-mêmes.
Ces machines ont été remises aux individus par les personnes en charge non seulement des machines mais aussi du code pour les utiliser.
La CENI, par la voix de sa rapporteur, Mme Nseya Mulela, a rejeté les conclusions des évêques de la CENCO en les invitant à se mêler de leurs affaires. En fait, la CENI ne s’est pas montrée à la hauteur mais s’est simplement moquée de notre société. Et comme l’a dit l’autre personne, une société qui se trompe elle-même est condamnée à vivre dans le chaos. Nous venons d'entrer dans cette période de chaos.
Le MDW d'aujourd'hui parle des réactions des partis politiques après la proclamation des résultats provisoires des élections. Il se dégage un consensus concernant les résultats des élections législatives proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) selon lequel les soi-disant élus ne sont pas du tout élus mais sont seulement désignés ou nommés. Un candidat a même déclaré franchement que la liste de noms publiée par la CENI était tout simplement fabriquée.
Le contexte était donc celui de la confusion générale et de la fabrication des résultats par une CENI dont les agents se sont comportés, comme le montrent les vidéos, de manière totalement débridée, élisant les membres de leurs familles et même ceux absents du pays pendant l'élection. À Popokabaka, les résultats ont également suscité une vague de scepticisme similaire. Les sièges uniques ne répondent pas au système proportionnel applicable aux territoires à sièges multiples. Pour le territoire de Popokabaka où il y a un siège unique, la règle de la majorité simple prévaut.
Les agents de la CENI affectés à Popokabaka ont déterminé le vainqueur à la majorité simple, M. Willy Butwisila, mais la CENI a mystérieusement déclaré que le vainqueur était l'honorable Pasi Za Pamba, qui en était à son troisième mandat. L'explication est simple, l'honorable Pasi connaît très bien le fonctionnement de la CENI et sait très bien que gagner dans les bureaux de vote ne suffit pas pour être déclaré vainqueur par la CENI.
L'honorable Pasi a aussi été accusé d'avoir gagné par sorcellerie parce que plusieurs personnes n'ont pas compris que le chef du Centre CENI de Popokabaka détermine le vainqueur avec une majorité de voix, mais la CENI proclame honorable Pasi pour la quatrième fois sans qu’il ait gagné la majorité des voix à Popokabaka (c'est le discours de ses détracteurs). Comme le mystère est entier, les gens l'explique par la sorcellerie. Cette accusation a été renforcée par le fait que le président fédéral du parti, qui affirmait avoir été trompé, est décédé dans des circonstances encore floues.
Tout cela était dû à la sorcellerie de l’honorable Pasi Za Pamba, disent certaines gens de PopoKabaka. Mais que dit la science sur les sorcières ?
Dans mes cours d'anthropologie, j'explique la sorcellerie comme des croyances et des pratiques spécifiques à des sociétés que j'appelle, en néologisme, «sociétés causales» ou mieux «société anthropo-causale».
La «société causale» est une société dans laquelle tout ce qui arrive à un individu est causé par les humains. Le succès, l'échec, le mariage, l'impossibilité de trouver un mari, la beauté ou la laideur, la fertilité, l'infertilité et enfin la mort, tout cela provient de causes humaines. La mort clinique n’existe pas dans une «société causale». Les actes de décès mentionnant la cause clinique du décès ne sont pas pris en compte dans ce type de société. Bien sûr, nous pouvons mourir du Covid 19, d’un accident vasculaire cérébral ou même du paludisme.
Dans une «société causale», ces maladies proviennent toutes de l’homme. Après le décès d'une personne, dans une «société causale», la famille va consulter une voyante (Nganga) pour savoir qui est responsable de la disparition de leur frère décédé. En effet, tant que la cause humaine n’est pas trouvée, la famille qui a perdu un être cher souffre extrêmement. Dès que la famille connait un deuxième décès et qu'elle ne sait pas qui lui en voulait, l'anxiété atteindra son paroxysme. L'anxiété est une peur dont nous ne connaissons pas la cause. Nous avons peur, mais nous ne savons pas de quoi nous avons peur. Lorsque nous sommes inquiets, nous ne savons pas quoi faire. L'anxiété doit se transformer en peur.
Et c’est là qu’intervient l’un des rôles sociaux de la sorcellerie. Une femme qui ne tombe pas enceinte un an après son mariage a beaucoup d’inquiétude dans notre société. Cette anxiété la paralyse. Il faut découvrir qui est à l’origine de cette infertilité pour que l’inquiétude disparaisse. Un oncle doit intervenir pour enfiler la robe de sorcier et aider à transformer l'anxiété en peur. La femme qui sait qu'elle ne tombait pas enceinte à cause de son oncle boudeur était à moitié guérie car son anxiété se transformerait en peur.
Enfin, lorsque la famille apprend qui est responsable de la mort de leur frère ou sœur, elle se sent quelque peu soulagée car de l'inquiétude qu'est la peur sans objet, on passe à la peur des sorciers. Nous pouvons l’éviter ou lui faire face. En bref, la sorcellerie est un élément du répertoire explicatif important d’une société causale.
Dire que l’honorable Pasi Za Pamba a gagné grâce à la sorcellerie, bien que cela semble absurde, fait partie du répertoire explicatif culturel d’une société «causale». Dans ces conditions, l'accusation selon laquelle l’honorable Pasi Za Pamba aurait tué en sorcellerie Eric Kiangebeni, qu'il avait menacé dans la journée à la radio locale, n'est qu'un pas en dehors de la logique culturelle de catharsis pour la communauté de Popokabaka. Entre autres choses, la sorcellerie a joué un rôle en faisant passer les familles ou les individus de l'inquiétude angoissante à la peur d'un individu désigné comme sorcier.
Bref, lorsque la Cour constitutionnelle a interprété la disparité entre les résultats des responsables de la CENI/Popo et le fait que la CENI ait déclaré l'Honorable Pasi vainqueur, il deviendra alors déraisonnable (contrairement à la logique cartésienne) de croire que cette victoire était due à la sorcellerie. Il est également déraisonnable de croire que l'honorable Pasi tuerait Eric par sorcellerie. Malgré ces absurdités, la logique culturelle de la « société causale», Kwango accepte volontiers ces accusations.
Est un élément prédictif de réussite, une clé de motivation et du succès, dans la mesure où elle est une assurance et une confiance en ses propres capacités à accomplir des missions ou relever des défis spécifiques.
La confiance en soi nous permet d’avoir une vision réaliste de nos capacités et mieux gérer les pressions, les défis personnels et professionnels, nos émotions et ainsi atteindre nos objectifs.
La confiance en soi est une qualité mentale qui résulte de la certitude basée sur son savoir-faire, son expertise et expériences antérieures ; et une croyance en sa capacité de réussir dans des situations spécifiques.
La confiance en soi nous permet de se montrer ferme et de savoir fixer des limites aux autres et à soi-même pour mieux s'affirmer, de résister aux pressions de toutes sortes et savoir dire « NON » sans vexer.
Ainsi pour renforcer la confiance en soi, il n’y a rien de tel que savoir prendre les risques et se mettre en situations de réussir, même quand le succès n’est pas garanti d’avance.
En matière de leadership, les personnes ayant une grande confiance en eux sont plus susceptibles de réussir et d'influencer les autres par la force de leurs convictions.
Au nom des compatriotes de ton esprit et de ta philosophie, nous te rendons un vibrant hommage en ce jour de la 23ème année de ton odieux et brutal assassinat dans ce bureau où tu nous avais reçu le 26 décembre 2000, 20 jours avant ce drame qui nous a rendu orphelin d’un père idéologique !
Oui, MZee, toi qui choisissais tes collaborateurs pour leurs compétences et expertises sans te préoccuper de leurs tribus, de leurs provinces, ni de leurs religions ! Ainsi, tu fis de nous Ministre d’un très grand Ministère de Transports et Voies de Communications ! Tout ceci sans que nous n’ayions fait aucune demande, aucune démarche. Nous étions au Parlement, à Lubumbashi lorsqu’un de tes collaborateurs, encore vivant, nous invita à Kinshasa. Dans ton bureau du Palais de marbres, en sa présence, tu nous informas que tu venais de nous nommer Ministre. Tu signas l’ordonnance en notre présence et le remis à ton Dircab, Buse Falay (encore vivant) pour lecture à la RTNC.
Tu nous dis : " Ntantu - Mey, j'ai découvert en toi un révolutionnaire par conviction ; j'ai besoin de toi à mes côtés ; mais il faudra continuer à parler. Tu seras Ministre avec moi - même sans Vice Ministre. Ce poste est supprimé ; etc.’’
Oui, Mzee Laurent Désiré KABILA, les Dirigeants de ton genre sont à recréer , à rechercher pour l'émergence de notre pays . Tu animais des débats sans crainte avec des opposants farouches et des leaders de la Société Civile. C'est ainsi que tu nous avais découvert un 3 janvier 2000. Ton esprit de rechercher des compétences et des expertises sans chercher à connaitre leurs tribus, leurs provinces et leur religions a fait que nous nous sommes retrouvés 6 Ministres du Grand Bandundu, tous de la province du Kwilu (à l'époque District) dont 4 de notre Territoire de Bulungu et 2 du Territoire de Bagata.
Tu nous avais nommé Ministre dans le respect de notre identité de leader de la Société Civile que nous gardons jusqu'à ce jour, sans nous obliger à adhérer au CPP (Comité du Pouvoir Populaire)
23 ans après l’assassinat de ton corps ton esprit et ton appel demeurent encore vivants : " Ne jamais trahir le Congo ! "
Le Président National de l'UDS, Monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, au meeting du Président FATSHI à Tshikapa
Aux petites heures du dimanche 14 janvier 2024, la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, a publié les résultats provisoires des législatives nationales.
Comme il fallait s'y attendre, ces résultats sont contestés de part et d'autre.
Dans le cas du Regroupement Politique AESP-A, une situation anormale a été constatée. Ce regroupement politique dont les partis sont membres de l'Union Sacrée de la Nation, a figuré parmi les 44 partis ou regroupements ayant atteint le seuil d'éligibilité d'un pour cent recommandé par la loi électorale. Malheureusement, l'AESP-A s'est retrouvée sans aucun élu. Cette situation inexplicable a poussé le Président National de l'Union des Démocrates Socialistes, UDS, le Sénateur honoraire Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, en tant que membre de la Conférence des Présidents d'AESP-A, à donner son point de vue personnel.
D'entrée de jeu, il exprime sa surprise : "La CENI est terrible. Elle vous aligne sur la liste des partis et regroupements ayant atteint le seuil d'éligibilité mais refuse de vous attribuer les sièges y afférents. C'est du jamais vu! Un autre paradoxe est de voir les partis et regroupements qui ont eu moins de suffrages qu'AESP-A obtenir des sièges. Personne ne peut nous expliquer ce qui arrive à notre regroupement."
Et de poursuivre : "À mon humble avis, il s'agit d'un coup monté contre l'AESP-A par la CENI. Car, le sort réservé à notre regroupement est injuste."
Il ajoute :"Les candidats de l'UDS, mon parti politique, qui se sont mieux placés à Lukunga, Tshangu, Tshikapa et ailleurs, ont été écartés arbitrairement au profit des concurrents moins performants. Allez-y comprendre quelque chose!"
En guise de conclusion, il préconise la saisine de la Cour Constitutionnelle : "Face à cette injustice flagrante, il n'y qu'une seule solution qui se présente à mes yeux. Je propose à notre regroupement de saisir, sans tarder, la Cour Constitutionnelle, laquelle est habilitée à trancher les contentieux nés des législatives nationales avant de proclamer les résultats officiels."
Propos recueillis par Jean Kabeya Mudiela Ndungu/CP