ONATRA : 3500 retraités risquent de rejoindre prématurément les ancêtres !
Tout le monde le sait, les retraités sont des travailleurs ayant dépassé soixante-cinq ans d’âge et ayant presté leurs services vingt ans ou plus dans une entreprise sans interruption. A ce titre, ils sont vulnérables et prédisposés à souffrir des maladies propres aux seniors que sont le diabète, l’hypertension, les maladies cardio-vasculaires, les reins bref, de toutes sortes d’accidents sanitaires susceptibles de précipiter la fin de leur voyage sur terre.
Les Politiques sociales de plusieurs Etats s’articulent avec une attention particulière portée sur cette catégorie de la société qui a été utile non seulement à l’Entreprise qui les employait, mais aussi à toute la Patrie qui a bénéficié de leurs services de manière variée et avantageuse. En retour, l’Etat veille à ce qu’ils bénéficient d’un traitement respectueux de leur dignité et d’une prise en charge conséquente face à leurs ennemis naturels que sont les maladies énumérées ci-dessus.
La première étape des politiques sociales en exécution dans le monde est le paiement des fonds de cessation de services. Cette étape est tellement importante que son exécution a été soumise à des obligations codifiées dans l’Article 100 de notre Code du Travail, qui stipule que ces fonds, communément appelés ‘’Décompte Final’’, doivent être payés aux Retraités quarante-huit heures après la cessation de service. Il y a d’autres étapes bien-sûr concernant le logement, les cotisations sociales qui doivent suivre. Les arrangements sont possibles et sont réglementés par les diverses conventions sociales négociés par l’employeur et ses employés. Déroger à ces ententes à l’amiable devient dès lors punissable par la loi.
L’actuelle Direction de l’ONATRA ne se soucie pas du tout de ces aspects légaux de la législation nationale envers ses Retraités, déjà vulnérables, on l’a mentionné. Elle risque de précipiter bon nombre d’entre eux vers une mort anticipée, alors que s’ils étaient bien traités, le pays aurait encore pour plusieurs années, bénéficié de leurs talents éprouvés par les années passées à servir l’ONATRA.
Tenez ; presque tous attendent toujours leurs fonds de cessation de service (Décompte Final). Prévu d’être libéré 48 heures après la cessation de service, beaucoup l’attendent depuis cinq ans, sept ans et j’en passe. Un petit calcul pour transformer ces années en heures montrera que s’ils saisissaient la justice, l’ONATRA serait largement sanctionné et lourdement pénalisé. Il ne faut pas oublier que cette créance de l’ONATRA ne fait que s’alourdir chaque année qui passe avec son lot des nouveaux Retraités qui vient rejoindre les 3500 anciens.
Les anciennes Directions de cette Entreprise Publique, consciente de la responsabilité de l’Entreprise envers ses anciens Employés, et de ses difficultés conjoncturelles parce qu’elle était en proie à des soucis financiers aigus, dus notamment aux créances que l’Etat Congolais lui doit qui s’élèvent à 80 millions de dollars US avait patiemment mis en place une mesure tendant justement à les protéger en leur allouant un salaire dit d’attente. Cette mesure décidée après concertation avec eux et le Conseil d’Administration avait eu l’avantage de protéger nos Retraités et de calmer leurs ardeurs de saisir la justice pour qu’elle dise la loi. Il y a eu d’autres mesures comme celles de les laisser occuper le logement de l’Entreprise pour ceux qui sont logés et les soins médicaux pour les malades. Ces arrangements à l’amiable marchaient bien, même si leurs applications demeuraient précaires du côté de la Direction. En effet, celle-ci privilégie toujours les Employés Actifs pour éviter les grèves et nos Retraités se retrouvent donc avec plusieurs mois d’arriérés même du salaire d’attente. Ce qui prive cette mesure sage et salutaire pour eux de toute sa substance.
L’actuelle Direction, vient de faire un pas de plus dans le sens de rendre la vie de nos seniors anciens de l’ONATRA plus précaire et pourrait, soyons conséquent, précipiter bon nombre d’entre eux vers la tombe, si on n’en a pas encore dénombré. Fort de ses entrées à la Présidence de la République, d’après eux, elle vient de décider de commencer à soustraire le montant du salaire d’attente qu’il leur verse irrégulièrement de leur Décompte Final. Donc, il a levé une mesure prise par ses prédécesseurs et le Conseil d’Administration après concertation avec les représentants de Retraités, d’une manière unilatérale. Ce n’est pas tout. Il a décidé de commencer à compter chaque moment que ces Retraités passent dans le logement de l’Entreprise occupé par les Retraités, à défalquer sur leur Décompte Final.
Le Directeur Général de l’Entreprise, lui-même un Retraité de l’ONATRA se serait arrangé pour que son Décompte Final à lui, lui soit intégralement versé alors qu’il s’acharne à amenuiser celui de ses anciens collègues. C’est une manière pour lui de diminuer les charges financières qui pèsent sur l’Entreprise.
Monsieur le Directeur Général ; nous avons encore besoin de nos seniors. Parmi eux, il y a des ingénieurs, des soudeurs, matelots, des médecins qui ont droit à notre respect et à un peu de dignité. S’ils poursuivent l’ONATRA pour les préjudices subis. L’ONATRA risque de ne plus tourner que pour les payer si la justice dit correctement le Droit. Tenez-vous aux compromis patiemment obtenus par vos Prédécesseurs et luttez pour que l’Etat paient vos créances afin que vous puissiez leur payer leur décompte final comme vous vous êtes déjà payé le vôtre. Il y a des pistes pour relever l’Entreprise vous confiée par l’Etat dont l’importance pour le Pays n’est plus à démontrer. Ce n’est pas en vous acharnant sur vos anciens collègues que vous y arriverez.
LB
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