Probable report des élections, RDC : la Société Civile prête à assumer une transition sans Tshisekedi !

Me Patient Bashombe, le Coordonnateur de la plateforme des faîtières de la Société Civile, DYCOD/RDC

A quelques mois des prochaines élections prévues en décembre 2023, plusieurs voix s’élèvent pour exiger une « transition sans Tshisekedi » en cas de non organisation des élections en 2023.

L'opposition politique a, lors d'une déclaration publiée, le 11 mars dernier, proposé qu'en cas de non-respect du calendrier électoral, la transition soit confiée à la société civile afin d'organiser des élections inclusives et crédibles. Ella accuse le pouvoir en place de manquer de volonté politique pour organiser les élections dans le délai fixé par la Constitution.
La Société Civile est d'avis au regard des irrégularités qui entachent le processus d'enrôlement des électeurs sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo, entre autres : Le manque de moyens financiers en vue de faciliter le travail de la CENI, l'impaiement des agents électoraux, le Dysfonctionnement des plusieurs centres dû aux pannes de machines et à
l'insuffisance des techniciens, le monnayage de l'inscription presque dans tous les centres d'inscription,...
Le Coordonnateur de la plateforme des faîtières de la Société Civile, DYCOD/RDC, Me Patient Bashombe, note que tout a été sciemment planifié par la Commission Electorale Nationale Indépendante "CENI" et les politiciens au niveau national car selon lui, rien ne peut justifier le déclenchement du processus électoral sans moyens dans un pays où l'on attend environ 50 millions d'électeurs.
Le tableau très sombre et les irrégularités flagrantes ne peuvent pas, estime-t-il, permettre de s'attendre à un processus électoral crédible en République Démocratique du Congo.
"Dites-vous qu'après cette étape, lorsqu'on ira aux élections proprement-dites, il y aura des bureaux fictifs et la population n'aura que des yeux pour pleurer", dit-il.
Des erreurs liées à la nature humaine
Le Coordonnateur de la DYCOD/RDC s'inscrit en faux sur une quelconque hypothèse liée aux erreurs non prévues. Il souligne que les élections ont une particularité, car il s'agit d'une affaire des moyens et des ressources compétentes.
"Lorsqu'aujourd’hui on vous dit que les machines ont été achetées en nombre réduit par rapport à l'argent décaissé, où est partie une autre somme? Rien n'est fait au hasard. Une autre raison, comme vous pouvez le remarquer, dans d'autres coins la CENI a prolongé la période d'enrôlement des électeurs de 30 voire 45 jours, mais à Bukavu et dans toutes l'AO3, la CENI a ajouté 15 jours. Et c'est pour limiter le nombre d'électeurs à l'Est de la République Démocratique du Congo ?", renchérit-il.
Les doutes de Félix Tshisekedi et de la CENI
Les doutes s'accentuent dans la classe socio-politique, du côté de la majorité présidentielle ainsi que de la CENI, le calme et la sérénité règnent. D’ailleurs, lors de la conférence conjointe, Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi a soulève la situation sécuritaire à l'Est liée à l'agression Rwandaise comme un obstacle à l'organisation des élections générales au pays.
Le président de la CENI [Commission électorale nationale indépendante], M. Denis Kadima, a, aussi lors d'une émission sur France24, soutenu cette hypothèse du président Congolais.
"Il faut l'avouer c'est le plus grand défi pour le pays car effectivement dans un contexte de guerre on ne peut pas enrôler les électeurs. Ce n’est ne pas une bonne chose d'avancer sans le Nord-Kivu car ça va poser un problème de légitimité ", avait martelé.
M. Denis Kadima évoque également des contraintes financières. En 2022, la CENI a reçu du gouvernement 480 millions de dollars américains sur un budget annuel de 640 millions. En 2023, sur un budget de 474 millions de dollars, la CENI n'a jusqu’à présent reçu aucun fonds du gouvernement, mais Denis Kadima rassure que des discussions avancent bien avec le gouvernement congolais.
Transition sans Tshisekedi
Me Patient Bashombe révèle, en effet, que le pouvoir de Kinshasa sait qu'il n'y aura pas des élections en 2023. Il alerte l'opinion nationale et internationale pour que le délai constitutionnel soit respecté par la Commission Electorale Nationale Indépendante et le gouvernement de la RDC.
"On ne pourra pas tolérer qu'il n'y ait pas d'élections cette année. Ils sont obligés de nous organiser des élections afin de respecter le délai constitutionnel. Si tel n'est le cas, personne n'acceptera que ces institutions restent", soutient-il.
Pour lui, le report des élections doit requérir l'assentiment de tout le monde.
"Si nous allons dans une sorte de glissement ou de transition, elle devra être dirigée par la société civile. Et nous saisissons cette occasion, pour accepter la main tendue de l'opposition pour diriger le Pays en cette période afin de rassurer toutes les parties prenantes au processus électoral", dit Patient Bashombe.
La jurisprudence « Kabila »
En cas de non organisation des élections en 2023, comme le « prétend » l’opposition politique congolaise, le Chef de l’État Félix Tshisekedi devra tout de même bénéficier de la jurisprudence de l’interprétation de l’article 70 de la Constitution congolaise dans son alinéa 2, qui stipule que « à la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ».
Une interprétation de cet article par la Cour constitutionnelle avait déjà permis à l’ex-Président Joseph Kabila de rester à la tête du pays jusqu’à l’organisation des élections en 2018, alors que l’échéance de son mandat avait lieu en 2016.
Aboubakar Kigabi
https://libregrandlac.com/

 

 

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