A 72 heures de l’élection et de l’installation du Bureau définitif du Sénat, la fièvre monte dans différents états-majors politiques. La violence semble prendre le dessus sur le débat politique. L’UDPS, le parti présidentiel, reste tributaire de ses relents d’opposition alors qu’il est, depuis 2018, parti au pouvoir. Hier encore, le Palais du peuple a servi d’arène aux pros et anti Kabuya.

Le temple de la démocratie a été, une fois encore, désacralisé et l’inévitable arriva.

Des dégâts matériels déplorés lors de cette bataille rangée entre les deux groupes opposés du parti au pouvoir. Comme qui dirait que l’UDPS, parti au pouvoir, joue à l’opposition au même pouvoir. Un véritable paradoxe. Et pour cause, les frondeurs qui ont mis une croix sur Augustin Kabuya, en tant que président a.i et Secrétaire Général de l’UDPS, lui refusent le droit de déposer au nom dudit parti, la liste des candidats devant compétir pour le Bureau de la Chambre haute du Parlement.

Afani Idrissa Mangala, proche de Kabuya, a été officiellement investi candidat au perchoir du Sénat. La messe de cette désignation a été dite dans la nuit du lundi 5 août dernier à hier mardi 6 août. Ancien gouverneur du Maniema et membre de l’UDPS depuis 1991, jusqu’à preuve du contraire, Afani va challenger contre Jean-Michel Sama Lukonde et Jonas Mukamba.

Il sied de rappeler que l’UDPS, à plus de 35 ans de lutte contre les différents régimes qui se sont succédé en RDC, a connu de nombreuses défections de ses cadres. Sous l’autorité du lider maximo d’heureuse mémoire, ce parti considéré comme fer de lance de l’opposition depuis Mobutu jusqu’à Joseph Kabila en passant par Mzee, a toujours survécu à toutes les tempêtes.

Félix Tshisekedi qui a hérité de la présidence de l’UDPS fait face à sa deuxième épreuve de dissidence. D’abord avec Jean-Marc Kabund qui a finalement décidé de voler de ses propres ailes, en créant un parti d’opposition au régime de Félix Tshisekedi et ensuite, la fronde anti Kabuya.

Le Chef de l’Etat qui a regagné la Capitale en ce moment crucial où son parti traverse une zone de fortes turbulences, doit enfin décider de la conduite à imposer en vue de rétablir l’ordre. Entériner la candidature de l’ancien gouverneur du Maniema serait une victoire pour le camp Kabuya.

Entretemps, le délai d’enregistrement des candidatures s’est achevé hier lundi 6 août. Toutes les candidatures au perchoir du Sénat sont issues de l’Union sacrée, quand bien même, Sama Lukonde s’est présenté en indépendant tout en étant membre du présidium. Le patriarche Jonas Mukamba est aussi membre de la mouvance présidentielle. Rien n’est, cependant, acquis d’avance au regard du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat. Tout peut donc arriver.

La Pros.