La crise à l’Est de la République démocratique du Congo s’invite au débat, vendredi 4 octobre prochain à Paris, en marge du sommet de la Francophonie. A cet effet, Emmanuel Macron a programmé de rencontrer séparément ses homologues Paul Kagame et Félix Tshisekedi. Objectif : booster le processus de Luanda au point mort depuis la rencontre des chefs des renseignements congolais et rwandais. La RDC et le Rwanda sont les membres de plein droit de la Francophonie. Cependant, l’Angola s’y présente comme observateur.
Les appels au dialogue entre Kigali et Kinshasa fusent de partout. Chacun use des moyens de pression à sa disposition pour mater son adversaire. Sur le terrain, le cessez-le-feu a été plusieurs fois violé par le M23 soutenu par le Rwanda. Entretemps, le gouvernement congolais a amené la partie rwandaise à la Cour de l’EAC pour son agression contre un Etat membre.
En prélude aux négociations entre les deux pays voisins, chacun veut se présenter autour de la table en position de force. Le jugement avant dire droit sur les exceptions soulevées par les deux parties à Arusha en Tanzanie qui accueille ce procès de l’EAC, permettra de donner avantage à l’un ou à l’autre. L’affaire a été prise en délibéré avant d’entamer l’examen du fond du dossier.
Pour Kigali, la Cour d’Arusha doit se déclarer incompétente étant donné que l’agression dont il est accusé par la RDC est antérieure à l’adhésion de cette dernière dans l’espace des pays de l’Afrique de l’Est. Par ailleurs, Kigali soulève l’exception sur les documents lui transmis dans le cadre d’échanges des pièces. Ils sont rédigés en français alors que la langue de communication dans l’EAC, c’est l’anglais.
Le double jeu de Kigali lui va à merveille au gré de ses intérêts alors qu’il occupe actuellement le secrétariat général de la francophonie. C’est cette duplicité qui lui a également permis de berner la Communauté Internationale pendant plusieurs décennies en jouant à la victimisation de sa cause depuis le génocide de 1994.
Les sanctions restent les moyens les plus efficaces afin de contraindre les différentes parties surtout, le Rwanda à se dégager du territoire congolais. Le laisser faire alors qu’il y a eu un rapport indépendant des experts de l’ONU certifiant la présence des troupes régulières des RDF, heurterait toutes les bonnes consciences.
La crise créée par le Rwanda ne doit pas être oubliée pour ne considérer que l’Ukraine. Les atrocités subies par les populations congolaises doivent être considérées à leur juste mesure.
La Pros.