La classe politique, à trois mois des élections, continue de balbutier. L’opposition peine à retrouver sa boussole. Le FCC de Joseph Kabila semble résister dans sa logique de boycott. Martin Fayulu, qui a tenu l’opinion en haleine pendant plusieurs semaines, a décidé finalement de déposer sa candidature à la magistrature suprême.
Après avoir interdit les partisans de son aile de Lamuka de briguer un quelconque mandat pour ces scrutins, il a fini par jeter du lest. Rien ne permet d’expliquer ce revirement du « commandant du peuple». La preuve que 35 ans de lutte dans l’opposition, il faut être Etienne Tshisekedi pour le faire.
Les calculs sont faussés d’avance avec ce revirement de Fayulu. Déjà, l’Ecidé dont le fondateur perd toute sa crédibilité, a commencé par entrer en dissidence avec Adophe Muzito. Depuis lors, « le président élu » n’a cessé de compter des défections.
Il a commencé par se fragiliser en se désolidarisant de son collègue Adolphe Muzito. Les deux leaders ensemble ont fait trembler le pouvoir jusqu’au moment où les cadres de l’aile dissidente de cette plateforme de l’opposition s’en sont vertement pris à cet ancien premier ministre.
Ados Ndombasi a, à son tour, sonné le tocsin en demandant à Fayulu de revenir sur la décision d’interdire tout candidat de Lamuka de participer au processus électoral en cours. Pendant 5 ans, plusieurs personnes se sont investies pour 2023. Des moyens financiers conséquents ont été consentis pour amadouer l’électorat à travers les différentes provinces. Au bout de ces efforts, une décision de boycott ne pouvait pas passer sans fracas.
Néanmoins, un groupe aux côtés du « président élu » lui est resté fidèle jusqu’au moment où il s’est rebiffé. Un allié de taille de cette plateforme de l’opposition, qui a cru en Fayulu jusqu’à son revirement, n’a pas supporté le choc de cette inconstance politique. Il s’agit du parti Alliance des Démocrates pour une Nouvelle République (ADN) qui ne s’est fait pas prier deux fois avant de claquer la porte de Lamuka, probablement pour manifester son opposition au retour de Martin Fayulu dans le processus électoral.
Entretemps, dimanche 8 octobre prochain, la Centrale électorale va boucler la phase de réception des candidatures pour la présidentielle de 2023. Martin Fayulu est attendu mercredi 4 octobre, Tshisekedi samedi 7 octobre, Moïse Katumbi incessamment alors que Mukwege se fait toujours attendre.
La Pros.