DG de la SNEL SA, Fabrice Lusinde : la plénière de l’Assemblée nationale exige sa révocation !
Le sort est jeté pour le Directeur Général de la SNEL SA, Fabrice Lusinde. Au cours de l’acte 4 de cette interpellation, présidée par Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, speaker de la Chambre basse du parlement, la plénière de ce mercredi 12 avril 2023, a voté la recommandation portant déchéance du Directeur Général de la SNEL SA comme l’a proposé le député auteur de l’interpellation, Prosper Bukasa.
Pourtant, dans ses éléments des réponses, le Directeur Général de la Société nationale d’électricité était revenu notamment, à l’hémicycle du palais du peuple sur le plan d’action 2023-2027, lequel portait sur le redressement de la SNEL SA. Il s’agit de son propre diagnostic de ses premiers mois en tant que directeur général de la SNEL SA, lequel s’articule autour des axes suivants : améliorer le service à la clientèle, réduire les délestages et les proches noires à travers notamment, l’installation systématique des compteurs, soit un client, un compteur. La grande faiblesse de la société, depuis sa création en 1970, c’est le fait que la majorité de ses clients ne disposent pas de compteurs. Sans compteur, on ne sait mesurer la quantité d’énergie qui circule dans la ville.
De 78 demandes de parole adressées au bureau de l’Assemblée nationale, 51 députés s’étaient relayés au prétoire vendredi et lundi pour poser des questions de fond sur la problématique de la desserte de l’électricité dans le pays.
Réplique
Dans sa réplique, le DG de la SNEL SA a laissé entendre qu’aujourd’hui, la grande difficulté liée aux délestages, c’est le fait que la ville de Kinshasa, miroir du pays, est sous une dynamique de croissance urbaine très importante. « Mais comme il n’y a pas de compteur, on ne sait pas quelle quantité d’énergie est consommée par ces nouveaux bâtiments qui fleurissent dans la ville, un peu partout. Et comme il y a un décalage entre l’octroi de permis de construire et le raccordement à l’électricité, il y a toujours un problème. Par exemple, sur l’avenue de 18 Parcelles, un des propriétaires a vendu sa parcelle et le nouvel acquéreur a construit six appartements, ce qui a entraîné des pannes de câble parce que la charge a augmenté. Et ce qu’on n’a pas suffisamment souligné la dernière fois, il y a un découplage entre la politique de l’urbanisme et la politique de l’électrification en milieu urbain. En principe, lorsqu’on sollicite un permis de construire, on dépose en même temps un dossier dans lequel on inclut le schéma électrique et on précise la puissance pour laquelle on souscrit. Généralement, ces commissions se réunissent sans jamais associer les agents de la SNEL et de la Régideso. Ils viennent après, juste pour constater », a-t-il répliqué. Et de renchérir : « C’est comme une station-service avec pompe, mais sans compteur. Chacun vient et reçoit ce que le pompiste veut bien lui donner. C’est cette logique qui a entraîné la facturation forfaitaire, etc.
Aucun projet ambitieux
A en croire le député Bukasa, après avoir suivi la réplique du DG Fabrice Lusinde, il n’a aucun projet ambitieux et pour preuve, la représentation nationale a beaucoup insisté sur l’électrification de Camp Luka, mais le DG Lusinde a dit attendre des orientations de la sous-commission de l’Assemblée nationale des infrastructures, ce qui prouve à suffisance que la DG de la SNEL SA n’a aucune vision, aucune planification et attend tout de la sous-commission. En ce qui concerne la situation de Kisangani, le DG Lusinde dit qu’il attend tout du gouvernement de la République.
En résumé, M. Fabrice Lusinde n’a envisagé aucune programmation pour mettre fin au phénomène « poche noire » et aucune réponse satisfaisante apportée sur comment résorber ce phénomène. Et de toutes les interventions, le député Bukasa a retenu quelques idées-phares : la RDC a tout en terme d’hydrographie, sauf une SNEL compétente ; les élus de Kinshasa ont déclaré du haut de la tribune que les délestages se font dans la capitale constituent ni plus, ni moins une incitation à la révolte du peuple congolais ; il n’y a pas de vision claire dans le chef du DG de la SNEL SA et comme si cela ne suffisait pas, cela est accompagné d’une gestion calamiteuse des fonds.
Plan de redressement de la SNEL SA
Au regard de ce tableau décevant, le député Bukasa a sollicité à la représentation nationale de recommander au gouvernement de la République de proposer un plan de redressement de la SNEL SA ; que le gouvernement paie toutes les dettes envers la SNEL SA ; que tous les directeurs qui ont été mis dehors sans respect de la loi en la matière soient réintégrés sans délai ; que la représentation nationale a constaté que le DG de la SNEL SA est incompétent, inefficace et qu’il soit révoqué dans les 48 heures qui suivent de ses fonctions.
La Pros.