Rapatrié en Belgique après sa condamnation pour tentative de coup d’Etat en RDC : Jean-Jacques Wondo dénonce une justice oppressive devant le Parlement européen

Quatre mois après sa libération, l’expert belgo-congolais Jean-Jacques Wondo, a témoigné, ce mercredi 25 juin, devant les eurodéputés réunis à Bruxelles. Il a dénoncé les conditions « inhumaines » de sa détention en République démocratique du Congo et les dérives d’un appareil judiciaire qu’il qualifie de « pris en otage par la politique ».
Condamné à mort en septembre 2024 pour sa prétendue implication dans une tentative du coup d’État, Jean-Jacques Wondo avait été incarcéré pendant plus de huit mois dans des prisons militaires congolaises, avant d’être libéré en février 2025. Sa libération est intervenue à la suite d’une intense mobilisation diplomatique, politique et citoyenne, en Belgique notamment. Le Parlement européen s’était largement engagé, adoptant le 23 janvier une résolution exigeant sa libération immédiate et son retour sur le sol belge.
Dans un discours empreint d’émotion, Wondo a décrit les conditions extrêmes de sa détention : «Des geôles militaires totalitaires», «privation de liberté, de dignité, de soins médicaux et de communication». Appuyant ses propos par une référence au sociologue Erving Goffman, il a qualifié son emprisonnement de « processus destiné à broyer l’individu ».
A cet effet, Il a fustigé un procès « bâclé », entaché selon lui « d’irrégularités criantes » et d’un « manque de preuves crédibles », des accusations déjà mises en lumière par la résolution du Parlement européen. « J’étais devenu l’objet d’un acharnement diabolique d’une justice oppressive », a-t-il martelé.
Devant les parlementaires, Jean-Jacques Wondo a exprimé sa profonde gratitude envers les institutions européennes, estimant que leur mobilisation avait « brisé le silence de l’enfermement » et restauré sa dignité. « Ce que vous m’avez rendu va bien au-delà de ma personne. Vous avez rappelé au monde que la liberté n’est pas négociable. »
Désormais libre, Wondo entend poursuivre son combat pour les droits humains, convaincu que son cas n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. « Ce que j’ai vécu continue d’écraser des milliers d’hommes et de femmes en RDC », a-t-il conclu.
Ce témoignage vient raviver le débat sur l’indépendance de la justice en République démocratique du Congo, dans un contexte où la répression judiciaire semble gagner du terrain, malgré les engagements officiels en faveur de l’État de droit promis par le président de la République Démocratique du Congo Felix Tshisekedi Tshilombo.
Jackson Mutamba
Comments est propulsé par CComment