RDC : les Acteurs de la Société civile mobilisés pour dire non à la balkanisation

RDC : les Acteurs de la Société civile mobilisés pour dire non à la balkanisation

Une marche pacifique d’ampleur s’est déroulée vendredi 24 octobre à Kinshasa, rassemblant des milliers de Congolais venus de « quatre coins » de la capitale pour dire, d’une seule voix, que la République démocratique du Congo ne saurait être morcelée. Organisée par des acteurs de la société civile et portée par le mémorandum intitulé « PAS DE RDC SANS LE NORD-KIVU, LE SUD-KIVU ET L’ITURI », cette mobilisation combine émotion, symboles et revendications politiques claires. Plutôt que de se limiter à un cri de colère, la manifestation a choisi l’angle de la solidarité nationale. Drapés de l’emblème national, brandissant banderoles et polos, les participants n’ont pas seulement dénoncé la « balkanisation » terme désormais au cœur du débat public, ils ont voulu reconstruire symboliquement le lien entre Kinshasa et l’Est meurtri. L’objectif affiché : rappeler que l’unité territoriale est une condition sine qua non de toute politique de paix et de développement durable. Les figures et le message : loi, mémoire et urgence humanitaire La déclaration lue au Palais du peuple par Me Patient Bashombe, accompagnée de Patricia Maisha, a donné le ton juridique et moral de la journée. Le texte un mémorandum adopté par les acteurs sociaux dresse un constat sévère : violence planifiée, complicités internes présumées, impunité et souffrance humanitaire massive dans les provinces de l’Est. Les orateurs ont insisté pour que la mobilisation soit non-violente mais déterminée, appelant à des réponses immédiates du gouvernement et de la communauté internationale. Le mémorandum et les intervenants ont formulé des revendications claires et multiples : Restaurer la souveraineté nationale sur les territoires occupés du Nord Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri ; Restructurer et équiper l’armée pour garantir la défense du territoire ; Mettre fin aux complicités internes et aux intérêts économiques qui alimenteraient la guerre ; Pression sur la scène internationale pour faire appliquer la Résolution 2773 du Conseil de sécurité et cesser les arrangements qui, selon les signataires, marchanderaient la paix contre l’accès aux ressources. Cette mobilisation populaire a valeur d’alerte pour les autorités : elle traduit une impatience sociale face à des décennies d’inaction et à une perception croissante d’ingérence régionale. À l’international, l’initiative met la pression sur les partenaires et les institutions (y compris les missions onusiennes) pour qu’ils traduisent en actes les résolutions et promesses de soutien à la paix. Sur le plan diplomatique, dénoncer « des puissances extérieures » et « des complicités internes » est un message à haut risque il appelle à des enquêtes, à de la transparence et à des réponses mesurées qui ne compromettent pas la sécurité des populations. Les slogans entendus pendant la marche « Pas de RDC sans le Nord Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri » ne sont pas seulement des phrases : ils traduisent la peur d’un démembrement et la volonté d’une nation de garder sa cohérence. Les participants ont rappelé que la paix ne peut être imposée au prix du désassemblage territorial et que la justice pour les victimes doit précéder toute « solution » politique. 1. Transparence et audits indépendants : lancer des commissions d’enquête nationales et internationales sur les complicités alléguées et sur l’exploitation illégale des ressources de l’Est. 2. Réforme et reconditionnement militaire : combiner formation, moralisation et équipement de l’armée pour qu’elle redevienne le garant effectif de l’intégrité territoriale. 3.  Pression  diplomatique coordonnée : pousser pour l’application stricte des résolutions internationales et exiger des partenaires qu’ils cessent tout arrangement qui favoriserait la prédation économique au détriment des populations. La marche du 24 octobre 2025 n’achève pas le débat ; elle l’intensifie. Elle place la société civile au premier plan comme acteur de pression et de vigilance. Si la force de cette mobilisation est réelle, son impact dépendra des réponses politiques concrètes et rapides et d’une capacité du pays à traduire la colère citoyenne en réformes et en justice pour les victimes de l’Est. La nation a repris la parole dans la rue. Reste à savoir si les institutions en feront autant. Bosco Kiaka

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