Aux commandes du Ministère de l’Aménagement du Territoire depuis plus de deux ans, Me Guy Loando Mboyo entend doter le pays d’une politique bien claire dans son secteur. Il a annoncé hier, au cours d’un briefing conjointement animé avec le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, que pour une première dans l’histoire, depuis plus de 67 ans, la RDC va être dotée des outils de planification spatiale, au travers notamment la Loi sur l’Aménagement du territoire, déjà adoptée à l’Assemblée nationale. Il s’agit, concrètement, d’une série de textes qui visent à réglementer le secteur de l’aménagement du territoire pour, entre autres, prévenir des risques, tels que ceux relatifs aux catastrophes naturelles, mais aussi booster le développement du pays en partant de la base. Parmi les innovations attendues, il y a notamment, la lutte contre les constructions anarchiques dans toutes les ETD et l’occupation illicite des espaces publics sur l’ensemble du pays. Parmi ces outils de planification spatiale, il y a la politique nationale de l’Aménagement du territoire (PNAT), adoptée depuis 20 juillet 2020, les lois ainsi que les guides méthodologiques.
«Beaucoup ne connaissent pas trop bien c’est quoi l’aménagement du territoire. Ça parait comme un concept nouveau parce que le Ministère que nous avons le privilège d’assurer la coordination aujourd’hui, a été de façon historique une direction au sein d’un certain nombre de ministères classiques existants. Ce qui fait que ce n’est pas tellement évident de s’affirmer comme service public à part entier dans l’échiquier national. Alors, l’action de l’aménagement, c’est de la manière de disposer les personnes de façon harmonieuse, de repartir les activités, de doter le pays des équipements. Cela, dans une approche prospective pour éviter la problématique de superposition des titres, la problématique des inégalités de répartition des équipements sur l’ensemble du territoire, la problématique des conflits sur l’ensemble du territoire. Pour ce faire, nous avons connu dans notre pays un vide en termes de ce qu’on appelle les outils de planification spatiale. Il y a eu quelques tentatives en 1997, il y a eu un schéma qui était initié en 1982, ensuite en 2004. Mais, ce n’était pas en soi un meilleur outil qui intégrait toute la problématique. C’est pour cela, avec la Constitution de 2006, telle complétée et modifiée à ce jour, on a déclenché un processus de réformes de l’aménagement du territoire. C’était en 2015. Ce qui a permis avec l’appui des partenaires extérieurs et avec l’effort du Gouvernement à ce que nous puissions nous lancer au processus de doter le pays des outils de planification spatiale », a-t-il clarifié.
Outils de planification spatiale, quid ?
«Le premier c’est la PNAT, la politique nationale de l’Aménagement du territoire qui a été adopté le 20 juillet 2020. Cette politique n’est rien d’autre qu’un instrument d’orientation de politique publique dans le secteur de l’Aménagement du territoire à l’horizon 2050… Qu’est-ce qui doit être le Congo d’ici 2050. Nous avons eu le privilège de vulgariser dans quatorze provinces de la République où je me suis rendu moi-même dans certaines provinces. Le deuxième outil de planification spatiale, c’est la loi. Ç’a été adopté en Conseil des ministres, je suis parti le 26 (avril, NDLR), j’ai présenté l’économie de ce texte innovant… C’est notre Gouvernement qui a poussé pour que nous puissions combler ce vide parce que l’aménagement est géré jusque-là par un Décret de 1957 sur l’urbanisme, qui n’était pas assez en termes de cadre légal pour réglementer le secteur de l’aménagement du Territoire. Et la Loi était envoyée en commission pour une étude approfondie. La Commission est revenue pour faire l’économie du texte mais les honorables députés avaient estimé qu’il fallait qu’on vide la question de la constitutionnalité de cette loi sur l’aménagement. C’est ce qui a fait en sorte que la Cour constitutionnelle, saisie par le Bureau de l’Assemblée nationale, puisse rendre l’arrêt pour déclarée conforme à la Constitution la Loi sur l’Aménagement du Territoire, conformément à l’article 203.16 de la Constitution de notre pays. Et, à l’unanimité, l’Assemblée nationale a adopté ce texte, nous attendons donc le vote qui va intervenir parce qu’on a demandé aux honorables députés de faire des inputs. Je dois insister, ce processus de l’adoption de cette loi a été très participatif et inclusif parce que toutes les ONGs qui s’occupent des questions environnementales étaient mises en concurrence pour qu’on puisse avoir un texte qui soit le plus acceptable possible. Le troisième outil de planification spatiale, c’est ce qu’on appelle les guides méthodologiques… A ce jour, j’ai donc le privilège d’annoncer que ç’a été adopté. Moi-même j’ai présidé cet atelier qui portait sur la validation de ces guides méthodologiques », a-t-il expliqué. Il a mis à profit son exposé pour appeler les congolais à la confiance aux efforts du Gouvernement, qui travaille d’arrache-pied pour matérialiser la vision du Président de la république Félix Tshisekedi, celle de sortir le pays du cycle infernal du sous développement, plus de 60 ans après l’indépendance et, surtout, dans un contexte marqué par le besoin de pacifier le pays et d’offrir des meilleures conditions de vie aux congolais.
L’Assemblée nationale a déclaré, ce lundi 8 mai 2023, recevable la proposition de loi relative à la modification de la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille. Cette initiative parlementaire de Daniel Mbau Sukisa, élu de la circonscription de Mont-amba, traite les questions sur la dot, les fiançailles et la polygamie. Après le débat et vote par l’Assemblée plénière sous la conduite du 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, André Mbata, le texte est envoyé à la commission sociale et culturelle pour un examen approfondi. Il vous souviendra que le député national Daniel Mbau, l’initiateur, avait présenté l’économie de son texte déposé depuis le mercredi 21 juillet 2021. Soumis au débat de recevabilité par le président de séance, André Mbata, l’élu de Mont-Amba a ensuite répondu aux différentes inquiétudes dégagées par les élus nationaux. A la suite du débat, il s’est dégagé, une sorte d’unanimité sur le bien de la proposition et la nécessité d’y apporter d’éventuels amendements et enrichissement au niveau de la commission permanente de la chambre basse du parlement précitée. Dans l’exposé des motifs de ce texte, le député Mbau Sukisa a fait savoir que la loi n°16-008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille a dévoilé, dans sa mise en œuvre, des dispositions handicapantes et incomplétudes matérielles dictant, à ce jour, une retouche substantielle. La réforme opérée n'a pas, à proportion voulue, rendu possible la conciliation systématique des éléments du droit moderne et ceux du droit traditionnel susceptibles de refléter les aspirations profondes et légitimes d'une nation en pleine mutation. Cette loi comble une lacune importante dans notre système juridique, en ce qu'elle fixe d'un bord, le montant limite de la dot et assure la pénalisation de la dépossession ou le déguerpissement forcé des héritiers et du conjoint survivant de leur maison d'habitation après la mort de l'un des parents. Dans cette proposition de loi, les articles 337, 340, 363, 377, 395, 408, 411, 412, 454, 490 ,497, 531, 539, 544, 759, 786, 795 et 817 de la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille sont modifiés et complétés. Par exemple, l’Article 340, la forme des fiançailles est réglée par la coutume des fiancés. En cas de conflit des coutumes, la coutume de la fiancée est d’application. Les fiançailles sont dissoutes 12 mois après lorsque les futurs époux sont dans l’impossibilité de contracter le mariage. Elles peuvent être renouvelées pour la même durée lorsqu’il n’y a ni faute ni abstention coupable. Article 363, sans préjudice de l’alinéa dernier de l’article 361, hormis la liste de biens à donner suivant les coutumes des époux, la dot ne peut dépasser 400.000 francs en milieux ruraux et 1.000.000 francs congolais en milieux urbains. Aux termes des innovations, Mbau a énuméré 9 innovations à savoir : • La réorganisation ainsi que l'encadrement pénal de la succession et du patrimoine successoral ; • La reddition, la dévolution ainsi que la pénalisation, l'intrusion illégale des tiers de mauvaise foi dans la petite succession, désormais dévolues aux seuls héritiers de la première catégorie ; • La pénalisation de la désignation d'un nouveau liquidateur avant le relèvement de celui qui était désigné ; • La réorganisation du Droit international privé à travers la réaffirmation et l'assouplissement des principes applicables aux étrangers et aux situations présentant un élément d'extranéité ; • La faculté pour la femme exerçant une fonction importante et hyper-rémunérée de fixer l'accord préalable de son conjoint, la résidence et être suivie par son époux ; • L'affirmation du divorce par consentement mutuel en l'absence de toute contestation ; • L'interdiction formelle et la stricte pénalisation des actes de polygamie ; • La suppression du caractère simpliste des fiançailles et leur conversion statutaire en promesse solennelle ; • La fixation maximale du montant de la dot, la possibilité de la pénalisation de son dépassement et la fixation des frais de l'Etat-civil par l'enregistrement ainsi que la célébration du mariage. Merdi Bosengele
*L’IRDH a tenu une conférence débat au Musée National de Kinshasa, avec plus de 500 membres des mouvements pro-démocratie de la RDC, afin de discuter de la « LOI TSHIANI », « proposition de loi modifiant et complétant la Loi Numéro 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise » et de la « Proposition de loi portant révision de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi numéro11/002 du 20 janvier 2011 ». En effet, le Député National N’singi Pululu avait soumis à la session ordinaire de mars 2023 de l’Assemblée Nationale « La LOI TSHIANI ». Dans son Mémorandum du 04 mars 2023, aux présidents des deux chambres du Parlement, l’IRDH relève que cette proposition de modification est irrecevable et inconstitutionnelle. Car, elle est en conflit avec des textes légaux préexistants et viole plusieurs dispositions de la Constitution en vigueur dans le pays. Afin que sa proposition de modification de loi sur la nationalité passe, le Député Pululu soumet, à la même session Ordinaire de mars 2023, la proposition de révision de la Constitution, en ses articles 10, 72 et 111. La conférence débat a analysé les trois modifications qui consistent à : o Enlever le caractère exclusif de la nationalité congolaise d’origine, prévue à l’article 10 de la Constitution et le remplacer par celui d’irrévocabilité permettant d’acquérir la double nationalité ; o Imposer, à l’article 72, comme cinquième critère de candidature à la Présidence de la République, être né des deux parents congolais d’origine; o Imposer, à l’article 111, le même critère de naître de père et de mère congolais, pour être Président de l’Assemblée Nationale et du Senat. L’IRDH relève que le législateur congolais a prévu une procédure rigoureuse de lutte contre d’intempestives révisions constitutionnelles, à travers les articles 218, 219 et 220 de la Constitution. Son examen conclut aux quatre difficultés de forme ci-dessous, auxquelles la proposition du Député Pululu sera butée : o L’initiative. L’article 218 consacre l’initiative de la révision constitutionnelle, concurremment : (i) Au Président de la République ; (ii) au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres ; (iii) à chacune des Chambres du Parlement, à l’initiative de la moitié de ses membres ; et (iv) à une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes, s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux Chambres. Il revient à dire que le Député Pululu doit obtenir l’appui de la moitié de l’Assemblée Nationale. Ou, soutenir l’initiative par une pétition de 100.000 signatures. o Vote et referendum. Le même article 218 poursuit que la révision constitutionnelle doit requérir la majorité absolue des deux chambres, l’Assemblée Nationale et le Senat. Et, elle ne sera définitive que si elle est approuvée par référendum sur convocation du Président de la République. Toutefois, cette proposition ne pourra être soumise au référendum que si, réunis en Congrès, l’Assemblée Nationale et le Sénat l’approuvent à la majorité des trois cinquièmes des membres les composant. De manière explicite, pour être votée, l’initiative du Député Pululu requiert la majorité absolue des députés et sénateurs, ainsi que le vote par referendum. o Etat de siège. L’article 219 rappelle qu’aucune révision constitutionnelle ne peut intervenir pendant l’état de siège. La révision de la Constitution exige la fin de l’état de siège décrété en Ituri et au Nord-Kivu. Or, le 28 avril dernier, les députés venaient d’adopter la 47è prorogation de l’Ordonnance Numéro 021/015 du 03 mai 2021 portant proclamation de l’état de siège sur une partie du territoire de la RDC, en considération de la grave situation sécuritaire qui continue à affecter le fonctionnement régulier des institutions dans ces deux provinces de l’Est de la République. o Droits humains. L’article 220 interdit absolument toute révision constitutionnelle ayant pour conséquence de réduire les droits de la personne. La Constitution en vigueur garantit l’égalité de chance de tous les enfants congolais d’origine, dès leur naissance. Elle interdit la réduction des droits acquis au détriment d’un groupe, du fait des origines familiales. L’analyse au fond relève que la proposition de révision de l’article 10 de la Constitution octroie, indistinctement, «la nationalité congolaise d’origine » et tous les droits subséquents, à toute personne née de père et/ou de mère congolais. Cependant, les propositions de réviser les articles 72 et 111 sont contraires à plusieurs autres dispositions constitutionnelles. Elles sont fondamentalement contraires aux dispositions constitutionnelles suivantes non révisées : 1. L’Exposé des motifs de la Constitution en vigueur qui se veut démocratique, sur base de laquelle le peuple se choisit souverainement ses dirigeants, au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes, inclusives et crédibles ; 2. L’article 5 qui reconnaît la souveraineté au peuple. De lui seul émane tout pouvoir qu’aucune fraction ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice; 3. L’article 13 dit entre autres, qu’en matière d’accès aux fonctions publiques, aucun Congolais ne peut faire l’objet d’une mesure discriminatoire, même si elle résulte de la loi, en raison de son origine familiale, son appartenance à une race ou à une tribu ; 4. L’article 40 garantit à tout congolais, le droit de se marier à toute personne de son choix. Insérer aux articles 72 et 111 l’esprit d’exclusion des enfants qui seraient issus des mariages contractés entre un congolais et une personne étrangère, est contraire à cette liberté consacrée ; 5. L’article 66 impose à tout Congolais les devoirs de : (i) Traiter ses concitoyens sans discrimination aucune, (ii) entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, (iii) préserver et renforcer la solidarité nationale, singulièrement lorsque celle-ci est menacée. Au regard de l’importance et la nécessité de l’état de siège en vigueur dans deux provinces du pays et le commencement du processus électoral ; la proposition de révision de la Constitution est inopportune. Elle n’est ni nécessaire, ni urgente. Maître TSHISWAKA MASOKA Hubert, Directeur Général de l’IRDH. Téléphone : +243851103409 E-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
L’ONG Action et solidarité féminine pour la gouvernance (ASFG) a organisé une conférence débat, vendredi 5 mai 2023, au centre Wallonie-Bruxelles, sous le thème : «Renforcement du leadership politique des femmes et jeunes filles au processus électoral». Outre Innocente Tshibanda, Coordonnatrice de l’ASFG, plusieurs orateurs dont Roger Thamba Thamba, assistant à la faculté de droits de l’université de Kinshasa, ont défilé devant l’assistance. Dans son intervention, Innocente Tshibanda a exprimé son vœu de voir le processus électoral en cours atterrir en douceur. Elle a annoncé, dans ce sens, le recrutement, dans chacun des quatre districts que compte la ville-province de Kinshasa, de 50 volontaires qui seront suffisamment outillés pour accompagner la Centrale électorale dans sa mission d’organiser, en décembre prochain, conformément au délai constitutionnel, les élections à tous les niveaux. «Pour participer au processus électoral, on peut être observateur, témoin pour le compte d’un parti politique, candidat indépendant ou non. L’analyse nous a permis d’envisager des séances de renforcement des capacités pour former des femmes et des jeunes, sur les questions de gestion de la cité, la bonne gouvernance, le management ainsi que l’analyse critique. La conférence-débat fait partie d’un projet qui va s’étendre sur tous les districts de Kinshasa (Tshangu, Mont-Amba, Funa et Lukunga). Nous allons former 50 jeunes et femmes de chaque district, à s’impliquer dans le processus électoral», a expliqué Innocente Tshibanda. Quant à lui, Roger Thamba Thamba, qui a parlé de l’engagement politique des femmes et des jeunes à l’épreuve de la corruption électorale, a mis un accent sur la corruption pendant la période électorale, un phénomène qui, a-t-il indiqué, mine la société. «Au-delà des obstacles traditionnels à la participation politique des femmes et des jeunes (institutionnels, juridiques, socio-économiques, culturels ou psychologiques), il faut ajouter la corruption électorale. C’est le plus dur, car la corruption mine notre système de gouvernance. C’est un danger pour la démocratie, car celle-ci se fonde sur des valeurs et des principes (transparence et liberté) », a-t-il expliqué. «Si ces principes ne sont pas respectés, on ne saura pas bâtir une société démocratique. De 2006 aux échéances de 2018, nous avons constaté que les actes de corruption existent à tous les niveaux entre candidats et électeurs, entre candidats et agents électoraux, entre partis politiques, (élections au second degré). Les femmes qui veulent s’engager en politique sont ainsi butées à cette réalité, les jeunes également. Car, ils sont dépourvus des ressources financières. Si l’on arrive à éradiquer ce fléau, même les citoyens les moins nantis, démunis qui ont des idées pourront participer activement au processus et être élu. En l’état actuel de notre législation, la loi électorale renferme très peu de dispositions pénales qui répriment les actes de corruption. Il va falloir poursuivre le plaidoyer pour des sanctions», a ajouté Roger Thambathamba. Parmi les jeunes, Patrice Lemvo a fait un plaidoyer pour que « soit inscrite dans la loi électorale une mesure incitative en faveur des jeunes dans les listes de partis politiques, en référence à la modification apportée à la loi pour être exemptés au paiement de la caution, les listes qui comprennent au moins 50% de femmes. Car, les jeunes sont dépourvus des moyens ». Signalons que la coordonnatrice de l’ASFG a lancé un appel au gouvernement congolais ainsi qu’à tout partenaire qui voudrait accompagner ce projet à s’associer à leurs efforts pour impliquer plus de femmes et des jeunes dans le processus électoral en RDC. Grâce Daro
Plus de quatre mille athlètes attendus à Kinshasa. Des infrastructures modernes sortent des terres sur tous les sites sélectionnés et vont être livrées, au plus tard, fin mai. La mobilité de tous les hôtes garantie. Des conditions d’hébergement pleinement assurées par des experts en la matière sur le site de l’Université de Kinshasa avec, pour une première, une connexion internet haut débit gratuite. Face à Jessy Kabasele, sur le plateau de l’émission Le Panier, sur les antennes de la RTNC, mardi, Isidore Kwandja Ngembo a fait le point de l’évolution très visiblement satisfaisante des préparatifs des IXèmes Jeux de la Franconie, prévus du 26 juillet au 6 août 2023, dans la capitale Rd congolaise. Il a rassuré que la RDC va relever ce défi. A deux mois du grand rendez-vous, Isidore Kwandja a, en sa qualité de Coordonnateur du Comité national des Jeux de la Francophonie en RDC (CNJF), a affirmé que tout sera fin prêt avant juin. Aux stades de Martyrs et Tata Raphaël, il a indiqué que les travaux avancent normalement et que rien ne pourra bloquer la machine. Le N°1 du CNJF a saisi le moment pour saluer l’engagement du Président Tshisekedi qui, a-t-il dit, fait des investissements importants dans le secteur des sports pour la jeunesse du pays. Un des avantages de cette grand-messe, à l’en croire, c’est que la RDC pourra capitaliser la venue des délégations étrangères sur le plan touristique. «Nous sommes à exactement deux mois et quelques jours des Jeux de la Francophonie. Les préparatifs évoluent normalement. Les infrastructures, les travaux avancent normalement et ils avancent maintenant très vite parce que nous avons demandé à tous les prestataires, à tous les entrepreneurs de faire en sorte qu’au plus tard le 30 mai, ils puissent nous livrer toutes les infrastructures. La plupart maintenant sont en train de faire les travaux de finissage. Par exemple, si vous allez au niveau du stade de Martyrs, vous allez voir que les gymnases qui sont là, on a déjà couvert, on est en train de placer maintenant les chaises, on est en train de faire les travaux. Et à la fin du mois, ils auront terminé complètement», a-t-il rassuré. Zoom sur les préparatifs. Dans son exposé, le Coordonnateur Isidore Kwandja a mis un accent particulier sur la sécurité, le transport et la restauration des athlètes. Il a affirmé que toutes les dispositions sont d’ores et déjà prises pour que ce rendez-vous de Kinshasa reste à jamais gravé dans les annales de l’histoire de la Francophonie. «Même si nous allons du côté du stade Tata Raphaël, il y a l’infrastructure pour le Judo et pour la Lutte libre. Là aussi, on a déjà couvert, on est en train de faire les travaux de finissage. Donc, nous seront en mesures d’avoir toutes les infrastructures d’ici la fin du mois. Sur le plan de l’organisation également, nous avons déjà pris toutes les dispositions, que ça soit pour le transport, que ça soit pour la restauration, que ça soit pour l’hébergement, que ça soit pour la santé, que ça soit pour la sécurité, on a pris toutes les dispositions nécessaires. Dans l’organisation des Jeux de la Francophonie, ce que les gens doivent comprendre c’est que le comité national, notre mandat est de fournir la logistique nécessaire et de fournir les infrastructures qui soient aux normes internationales. C’est ce que nous faisons comme travail. Le suivi que nous faisons avec les entrepreneurs, c’est pour que tout ce qui doit être construit doit respecter les normes internationales », a-t-il complété. Ce qu’il faut savoir de l’organisation assurée par le CNJF « Au niveau de l’organisation, tout ce que nous offrons, c’est la logistique. C’est-à-dire que lorsque les délégations arrivent à Kinshasa, nous les accueillons à l’aéroport, nous les transportons jusqu’au village. Du village, on doit les nourrir, on doit les loger. Chaque jour, on doit les emmener dans les aires de jeu dont le stade des Martyrs, le stade Tata Raphael. Pour les artistes, on va les emmener au Musée, à l’Académie des Beaux-arts, au Centre Wallonie Bruxelles. Donc, nous offrons la logistique. Pour ce qui concerne les règles des Jeux, notamment pour les disciplines sportives, ce sont les fédérations internationales qui travaillent avec les fédérations nationales pour respecter les règles de jeu », a informé Isidor Kwandja. Une centaine d’autobus pour la mobilité des athlètes Il a révélé que pour ce qui concerne la locomotion de tous les athlètes, la société Transacademia a été associée et va livrer une centaine de bus VIP, dotés d’une connexion Wifi pour toutes les courses liées aux Jeux. « J’ai eu une séance de travail avec le DG de Transcadémia, qui a un centre nombre de bus climatisés qui sont disposés pour transporter les athlètes. Ils ont parlé d’une centaine d’autobus qui seront mis à disposition… Nous allons mettre le logo de CNJF pour que ça soit identifiable. Cette question là, nous l’avons déjà réglée parce que nous avons une centaine de bus et c’est largement suffisant pour transporter les athlètes de l’aéroport au village, du village vers les aires de jeu », a-t-il confirmé. Et de préciser l’enjeu de ces IXèmes Jeux de la Francophonie. « Pourquoi nous organisons ces Jeux, c’est non seulement pour que nous puissions montrer au monde ce que nous sommes capables de faire, mais aussi pour attirer les touristes. C’est ça l’objectif », a martelé le Coordonnateur Isidore Kwandja. La Pros.
VOICI LES NOMS DES ARTISTES SÉLECTIONNÉS PAR PAYS POUR LES CONCOURS CULTURELS PENDANT LES IXÈS JEUX DE LA FRANCOPHONIE À KINSHASA
Bénin
Chanson : Dedji I. Inès Contes et conteurs : Zinsou Adekambi Carlos Danse de création : Cie Siwa Carmelita Jonglerie : All Circus (groupe) Littérature : Sèwanou Théophile Vodounon Peinture : Aglingo Mahougnon Ninon Photographie : Eliane Mahoutin Ablawa Sculpture : Anthelme Lokossou
Burkina Faso
Chanson : Pare Flora (Groupe) Contes et conteurs : Moumoula Hanna Samira Création numerique : VieAir 2.26 Danse de création : Cie Fientan Jonglerie : Etalon team (groupe) Littérature : Mariam Sere Peinture : Dramane Traore Photographie : Ousmane Belem Sculpture : Moussa Sawadogo
Burundi
Chanson : Mamao Band (Groupe) Contes et conteurs : Gretta Karly Ineza Danse de création : Group Inyambo Zanyamate Littérature : Gioia Frolli Peinture : Audrick Maniramboma Photographie : Irutingabo Guy Ronnel Sculpture : Venuste Hakizimana
Cameroun
Chanson : Nda Chi Contes et conteurs : Angoung Zé Création numerique : Safira 3D Danse de création : Cie Mawanda Hip-hop : Sn9per Cr3w Jonglerie : Cam freestyle ball (groupe) Littérature : Irène Fernande Ekouta Peinture : Madeleine Wilfried Mbida Sculpture : Ndogmo Marie Francine
Canada
Chanson : Mia Kelly Contes et conteurs : Guyaume Bouliane Danse de création : AMS (Andy Michel Shadari) Hip-hop : Break City All-Stars Jonglerie : Freestyle soccer (groupe) Peinture : Caroline Douville
Canada Nouveau Brunswick
Chanson : Hache Jonathan Danse de création : Chantal Baudouin Littérature : Pierre André Doucet Peinture : Guillaume Desrosiers Lepine Photographie : Lucia Choulakian Sculpture : Emilie Grace Lavoie
Canada Québec
Chanson : Brach Phillipe (Groupe) Contes et conteurs : Gabrielle Harrison Création numerique : Groupe Terra Nullius Littérature : Melyane Fafard Marionnettes : Troupe du Crapeau Cornu Photographie : Simon Emon Sculpture : Karine Locatelli
Centrafrique
Chanson : Beach Man Contes et conteurs : Jospin Guitingombe Danse de création : Cie Virus d’Ambition Hip-hop : Makako Style Littérature : Davy Nzossaya Peinture : Kouka Binguimale Bienvenu Serge Sculpture : Wilikoe Mariën Baudoin
Chypre
Danse de création : Viky Kala
Congo RD
Chanson : Nisi Mbuta Contes et conteurs : Dan Bosembo Création numerique : Paul MALABA Danse de création : Cie Les Algues Hip-hop : Team Léopard Jonglerie : FECOFREE (fédération congolaise de freestyle football) Littérature : Jocelyn Danga Motty Marionnettes : Les Marionnettes du Congo Peinture : Mbela Mambweni Glodi Photographie : Jasmin Primo Mauridi Sculpture : Cedrick Sungo
Chanson : Nula Groove (Groupe) Contes et conteurs : Agathe Cledio Danse de création : Cie Racine Hip-hop : Spéville Darino Peinture : Urmila Devi Narsiah Photographie : Mary Dale Melissa Sculpture : Jean Cédric Jaikel Galante
Niger
Chanson : Kitary Contes et conteurs : Mamane iro Salifou Danse de création : Cie ADC Hip-hop : Dream Team Jonglerie : Moussa Micko (solo) Littérature : Nourratou Oumarou Hega Marionnettes : Collectif Sannu-Sannu Peinture : Ahmed Hamed Guissa Photographie : Abdoullahi Ousmane Ango Sculpture : Adamou Hamidou Tchiombiano Doudou
Roumanie
Contes et conteurs : Serban Ionna-Alina Hip-hop : All In One Crew Littérature : Felicia Cucuta Peinture : Ancuta-Mihaela Muresan Photographie : Laura Denise Lobon Sculpture : Mihai Toth
Sainte Lucie
Danse de création : Endedance
Sénégal
Chanson : Diyane Adams (Groupe) Contes et conteurs : Mina Khoussa Création numerique : La Renaissance Danse de création : Cie Kaddu Hip-hop : Power Crew Bboying Littérature : Mamour Sarr Peinture : Fally Sene Sow Photographie : El Hadji Samba
Seychelles
Danse de création : Groupe Guirland Peinture : Ryan Chetty
Suisse
Danse de création : InQdrt – Collectif de Danse & Parkour Littérature : Valentin Decoppet
Tchad
Hip-hop : Toumaï Dance
Togo Chanson : Akadi Contes et conteurs : Atsou Jean Adzigbli Création numerique : Christian Tchamdao Hip-hop : New Star Dance Company Littérature : Kodjo Noumeleo Agbemele Marionnettes : KAdam-KAdam Peinture : Mawuko Abosseh Photographie : Tessilim Adjayi Sculpture : Kwami Dodji Agbetoglo Vietnam Danse de création : Au fond des yeux Jonglerie : Collège du cirque du Vietnam
(Par Eric Kamba, Congo Action pour la Diplomatie Agissante, CADA)
*Les moyens doivent être mis à sa disposition. Ça ne sert à rien de Déshabiller Pierre pour habiller Paul. Remplacer les troupes de la force de l’EAC par les troupes militaires de la SADC dans la crise sécuritaire dans la région de l’Est de la RDC, est une manière d’essayer de régler un problème, tout en en contractant un autre. Que faire alors pour quitter définitivement cette spirale de guerre, qui sévit dans le pays depuis plus des trois décennies ? Quel est l’état de nos relations avec nos neuf voisins, sachant que certains d’entre eux ont déjà, au cours de notre histoire, tenté de nous agresser, pour occuper une portion de terre congolaise ? Pour tenter de répondre à ces questions nous allons examiner les objectifs et le mandat de chaque organisation. Objectifs et mandat de la force de l’EAC Créée depuis le 7 juillet 2000, la Communauté d'Afrique de l'Est (en anglais East African Community, EAC) est une organisation internationale constituée dans sa configuration actuelle de sept pays, à savoir le Burundi, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, et la République Démocratique du Congo. Elle est présidée par Uhuru Kenyatta, le Chef d’Etat Kenyan pour un mandat d'une année. La Communauté d'Afrique de l'Est est l'un des piliers de la Communauté économique africaine de par son postulat qui est la création d’une Union douanière, la création d’un marché commun et la création d’une Union monétaire qui devra permettre de déboucher sur une fédération politique. Nous avions écrit abondamment sur la question de savoir si l’adhésion de la RDC était opportune au regard des objectifs de l’organisation, de sa situation économique et de la situation économique des autres pays membres. Au vu de la fixation imaginaire du court d’échange du franc congolais face au dollar, du quasi non-production des produits finis et semi-finis et de la quasi-dépendance de certaines cités frontalières aux pays frontaliers, il y a lieu de dire que : ➢ L’Union monétaire ne profitera pas réellement à la RDC parce que si elle se remet à une banque centrale régionale, cela ne fera que ressortir davantage des problèmes existants. Elle aurait dû donc faire un grand ménage avant d’envisager son adhésion à la EAC, surtout en ce qui concerne la valeur réelle de sa monnaie sur le marché international ; ➢ L’Union douanière ne profitera pas réellement à la RDC parce que son volume d’exportations vers les pays de l’EAC est beaucoup plus faible que les autres Etats membres ; ➢ L’Union monétaire et le marché commun fragiliseront davantage la cohésion nationale entre Kinshasa et les cités frontalières. Cependant, certains analystes économiques ont réagi à notre analyse en pointant du doigt le mérite que l’Union monétaire pouvait amener dans cette partie de l’Afrique ; à savoir, favoriser une stabilité des prix dans les échanges transfrontaliers. En effet, l’adhésion et l’appartenance à des espaces monétaires unifiés peuvent être suivant les cas soumis au respect des critères portant sur des indicateurs macroéconomiques, notamment le taux d’inflation, le taux d’intérêt, voire le déficit budgétaire. Du mandat de la force de l’EAC Dans le cadre des missions des forces internationales, il faudrait avant tout saisir le mandat que cette dernière a reçu. Ce qui permet de mieux juger ses faits et gestes sur le terrain des opérations. Au sujet de la force de l’EAC, elle est une force d’interposition conformément aux processus de Luanda et de Nairobi tel que confirmé par le général kényan Jeff Nyagah, commandant de la force régionale lors de sa conférence de presse du mercredi 16 novembre à Goma. La question à se poser est celle de savoir si la RDC pouvait faire confiance à pareille force d’interposition qui a des missions plus restreintes et qui est composée de certains pays qui arment en sous-main le M23 ? Situation sur le terrain des opérations Sur le terrain, la situation est telle que les M23 continuent à poursuivre leur conquête malgré toutes les sommations faites par la force régionale, les appelant à se retirer des positions occupées actuellement. Cependant, leur avancée consacre l’élargissement de la zone dite tampon sous le regard de la force de l’EAC. En conclusion, la force de l’EAC, dans son format actuel (son mandat actuel), n’a pas sa raison d’être en République Démocratique du Congo. En sus, l’adhésion de la République Démocratique du Congo à l’EAC représente plus de désavantages que d’avantages aujourd’hui. Nous avions imploré le gouvernement Congolais de sortir de l’EAC au lieu de leur accorder encore trois mois de sursis. Aujourd’hui, la RDC vient de tendre la main à la SADC pour obtenir de l’aide dans le rétablissement de la paix à l’Est du pays, vu l’échec enregistre par les forces de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Que faudrait-il attendre de la SADC ? Objectifs et mandat de la force de la SADC La communauté de développement de l’Afrique australe est une organisation intergouvernementale dont le siège est à Gaborone, au Botswana. Son objectif est de promouvoir la coopération et l’intégration socio-économiques régionales ainsi que la coopération politique et sécuritaire entre 16 pays d’Afrique Australe dont la RDC. Objectif poursuivi La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’était réunie lundi 8 mai en Namibie pour le sommet de la troïka, l’organe chargé des questions de défense et de sécurité de l’organisation sous-régionale. Présidée par le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi, la SADC a promis dans un communiqué d’envoyer des troupes dans l’est de la RDC, sans pour autant préciser la date ou le nombre du contingent, lors d’un sommet à Windhoek. L’objectif poursuivi est de « soutenir la RDC pour restaurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. L’on se souviendra encore de l’aveu d’impuissance manifesté solennellement il y a peu dans la presse par le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres face aux rebelles du M23 sous prétexte qu’ils sont devenus une armée superbement équipée avec des armes sophistiquées par rapport à la MONUSCO qui est une force de maintien de paix et non une force d’imposition de paix, et cela tout en s’abstenant de citer le pays fournisseur de ces armes qui est le Rwanda, ce qui est une démission par rapport à la mission des Nations Unies consacrée dans sa Charte et une non-assistance à personnes en danger. Aujourd’hui, en s’approchant beaucoup plus de la SADC, La RDC est-elle convaincue que ‘elle ne va pas à son tour céder aux mensonges du Rwanda et de l’Ouganda et finalement faire échec aux velléités expansionnistes de ces deux pays et de défendre la souveraineté de la RDC ? Les forces armées congolaise à l’épreuve des faits Cette section se penche sur une question d’importance capitale pour la République démocratique du Congo à savoir celle de son armée étant donné que tout Etat moderne doit de protéger sa population et son territoire national de toutes les menaces d’où qu’elles viennent. La question à se poser est celle de savoir si l’armée congolaise par sa constitution actuelle peut faire face au défi sécuritaire de l’heure ? Après trois décennies de désolation, la RDC se trouve ainsi dans un tournant décisif pour la quête de la paix afin de sortir son peuple du tourment qu’il vit à la suite des agendas bien connus des pays voisins, principalement le Rwanda et l’Ouganda, avec la complicité de certains membres de la communauté internationale, dans la perspective de jouir indument de ses ressources naturelles au détriment de ses populations plongées dans une misère noire. Au cours de l’histoire de nos forces armées, des nombreuses purges fondées sur des critères ethniques ont affaiblie l’armée. Entre 1975 et 1978, plus de 1 000 officiers et sous-officiers, issus du Kasaï ou du Shaba, ont été exclus après des troubles dans leur région. Dans les années 1980, les forces armées zaïroises sont de plus en plus formées de Ngbandi, (l'ethnie du président Mobutu de l’époque), ou de Ngbaka. Les soldats zaïrois sont pour la plupart très mal payés, et dès les années 1970, ils se sont reconvertit dans les trafics de pièces d'équipement militaire, tandis que les officiers détournaient les soldes destinées à leurs subordonnés. La misère due à la corruption est généralisée L’armée nationale congolaise a connu les problèmes des guerres fratricides entre les différentes unités du fait de la différence remarquable dans le traitement des officiers. Dans pareille condition, l’armée n’était pas un corps prêt à défendre la nation. L’armée sous les transitions L’armée sous les transitions a connu des problèmes avec les décisions aux conséquences dramatiques qui ont consistées à faire le brasage et le mixage des troupes. Il s’agissait d’intégrer dans les forces armées tous les rebelles avec leur grade et dans certain cas avec leurs troupes replacées sous leur commandement. Donc en réalité il n’eut pas brasage et mixage mais seulement une simple intégration. Cette décision a eu pour conséquence : ✓ La rupture de la chaine de commandement. Certain militaire censé servir sous le drapeau répond plus aux ordres de leur ancien chef de guerre que du commandement de l’armée ; ✓ La cristallisation des conflits d’intérêts, les militaires en général et les anciens chefs de guerre en particulier fond passer leur intérêt avant celui de l’armée et utilise les moyens mis à leur disposition pour des fin personnelles et le cas échéant contre les populations civiles ; ✓ L’infiltration massive du commandement militaire. Pareille situation n’a eu pour effet que d’enfoncer encore plus ce corps censé garantir l’intégrité du territoire national étant donné que lui-même était composé en majorité des troupes de l’AFDL une armée conquérante constituée de beaucoup des Rwandais et d’ougandais qui avaient contribué à conquérir le pouvoir pour mettre la main sur les richesses minières de la RDC. L’armée sous la troisième république (forces armées de la RDC) La troisième république qui commence avec la promulgation de la constitution du 18/02/2006 trouve les forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) dans un état qui ne dit pas son nom, les problèmes hérités de la force publique, de l’armée nationale congolaise, des forces armées zaïroise et de l’AFDL ayant atteint leur paroxysme. C’est ainsi que la troisième république ne démarre pas sur des chapeaux de roue pour l’armée qui malgré les efforts fournis continue à être affaiblie, et not organisée et structurée. Pour clore nous disons que la RDC ne doit pas déshabiller EAC pour habiller SADC. Par contre, l’armée congolaise a besoin des moyens pouvant être mis en sa disposition pour bien remplir ses missions. Mais, cela ne peut se faire qu’après l’avoir repensé. Car, la réforme de l’armée permettra de lui assigner uniquement des missions d’intérêts générale qui seront assurées avec patriotisme, professionnalisme et dévouement. Des grands efforts doivent être entrepris pour moderniser l’armée, les services de l’ordre et de sécurité afin de défendre l’intégrité territoriale, protéger les personnes et leurs biens.
*‘’L’Union européenne a décidé de répondre favorablement à l’invitation officielle des autorités congolaises de déployer une mission d’observation électorale européenne. Une première mission exploratoire chargée d’identifier et d’évaluer le format et la faisabilité de cette mission viendra à Kinshasa au début du mois de juin pour rencontrer la CENI et les parties prenantes nationales et internationales concernées. Forte de son histoire partagée, de ses plus de 100 millions d’habitants, de ses 450 groupes ethniques, de ses 221 langues, de ses 26 provinces, la République démocratique du Congo a, j’en suis viscéralement convaincu, tous les atouts pour faire de son unité et de sa diversité, une puissante force d’attraction et d’influence en Afrique et au-delà dans le monde. Les défis de développement (3) de la République démocratique du Congo demeurent immenses quand l’écrasante majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, quand 25 % de la population vit en situation de malnutrition, quand l’accès à l’électricité, à l’eau potable, aux soins de santé primaires demeurent des produits de luxe réservés à une minorité. Je demeure néanmoins convaincu qu’une émergence durable et équitable est plus que jamais à l’ordre du jour pour la République démocratique du Congo, autour de trois piliers : l’agroécologie, l’énergie verte et le développement d’une industrie locale de transformation des innombrables minerais stratégiques que recèle votre sous-sol’’. Tel est l’essentiel à retenir du message de Jean-Marc Châtaigner, l’Ambassadeur de l’Union en RD. Congo, de ce mardi 9 mai 2023 à l’Institut des Musées Nationaux du Congo. Bien plus, à cette même occasion, dans un monde toujours plus interdépendant, ‘’l’Union Européenne a lancé le « Portail Mondial », sans doute plus connu en anglais sous le nom de « Global Gateway », sa stratégie d’investissement pour établir à travers le monde des connexions durables et fiables qui soient au service des citoyens et de la planète. En effet, notre salut collectif repose sur notre capacité à coopérer efficacement pour préserver les biens publics globaux : la paix et la sécurité, le climat et la diversité biologique, l’eau, la santé et le développement humain. Pour les préserver, il nous faudra notamment, réussir ensemble la double transition énergétique et numérique. Lors de leur visite à Kinshasa en mars dernier, les Commissaires européens Thierry Breton et Jutta Urpilainen ont appelé de leurs vœux un partenariat étroit entre la République démocratique du Congo et l’Union européenne sur ces transitions. Européens et Congolais ont le même intérêt à renforcer leur autonomie stratégique dans un monde multipolaire. Cela passe par un développement économique qui mette l’accent sur la valeur ajoutée locale, afin de favoriser la création d’emplois et de revenus, l’utilisation durable des ressources naturelles, et la souveraineté alimentaire. Pour y parvenir, nos complémentarités sont évidentes, et vous pouvez compter que la coopération de l’Union européenne continuera de s’engager avec force aux côtés des Congolais dans ces efforts. Par ailleurs, aucun pays ne peut atteindre ses objectifs de développement durable sans institutions démocratiques transparentes, responsables et efficaces gouvernées par le principe de la légalité et reposant sur des bases juridiques solides. Un pouvoir judiciaire indépendant, impartial et efficace est le garant de la stabilité politique et de la sécurité, ainsi que d’un bon climat des affaires. Ce dernier est particulièrement indispensable au développement de l’investissement national et international’’, a-t-il ajouté. ‘’Voilà pourquoi, nous poursuivrons notre coopération en faveur de la réforme du secteur de la sécurité, qui couvre non seulement la justice mais aussi, la police et la défense, soit le trépied sur lequel reposent la paix, la sécurité des personnes et des biens, et la souveraineté’’, a-t-il conclu. Fête de l’Europe Discours de S.E.M. l’Ambassadeur de l’Union européenne, Jean-Marc Châtaigner, en République démocratique du Congo Institut des Musées Nationaux du Congo, Kinshasa, 09 mai 2023 Mesdames, Messieurs, chers amis, Ba mama, ba tata, bandeko mbote ! Mbote lisusu. Natombeli bino nyonso boyeyi bolamu ! Quel plaisir de vous accueillir ce soir pour notre fête de l’Europe, dans ce lieu symbolique qu’est le Musée National, dans cet écrin étincelant des richesses de votre pays, la République démocratique du Congo ! Comprenez mon émotion de prononcer, pour une dernière fois à Kinshasa, ce traditionnel discours du 9 mai, Journée de l’Europe. Dans quelques semaines, je quitte votre pays avec une nostalgie que je sens déjà poindre quand je me remémore tous les moments passés ensemble, les échanges, les discussions, les espoirs partagés d’une démocratie grandissante, mais aussi les déchirements de la guerre à l’Est. Chaque année, la Journée de l’Europe célèbre la paix et l'unité de l’Europe. C’est la date anniversaire de la déclaration historique du 9 mai 1950, où Robert Schuman exposait l'idée d'une nouvelle forme de coopération politique en Europe, qui rendrait impensable la guerre entre les nations du continent. La déclaration de Robert Schuman est considérée comme l'acte de naissance de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne. Cette année, c’est à travers la création artistique que nous célébrons ce 9 mai ici, en République démocratique du Congo. En fait, au moment même où je vous parle, il y a une création artistique qui se passe dans cette salle par le peintre Joao Paulo. La création artistique est un acte parlant, puissant et pérenne de liberté, une manifestation de respect et de valeurs communes. C’est autour de la culture et des arts qu’un groupe, une nation peut se reconnaitre et engager le dialogue avec les autres, sans préjugé, sans hostilité. Ce que nous souhaitons partager avec vous ce soir, c’est donc la célébration de valeurs communes et de relations amicales - fraternelles, même - entre la République démocratique du Congo et l’Union européenne. Emporté par la passion et par mon attachement profond pour la République démocratique du Congo, je pourrai ici me livrer à un long discours et vous tenir en haleine de nombreuses heures. Je vais essayer de m’en réfréner pour concentrer mon message sur trois points: • le soutien indéfectible de l’Union européenne à la souveraineté, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo ; • la promotion partagée de nos valeurs démocratiques communes et de respect universel des droits humains ; • les immenses défis de développement auxquels votre pays doit encore faire face et l’accompagnement de l’Union européenne pour son émergence durable et équitable. Je commencerai donc mon propos (1) par une évidence : la République démocratique du Congo est une grande nation. Et nous sommes reconnaissants, nous européens, du partenariat de confiance que vous avez bien voulu construire avec nous depuis plus de 60 ans, dans des moments certes parfois difficiles et complexes, mais sans jamais casser le fil de notre dialogue. La souveraineté, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo ne peuvent faire l’objet d’aucune discussion ou débat, encore moins souffrir la perspective d’un quelconque compromis. Les principes du droit international s’appliquent uniformément sous toutes les latitudes. Ils n’ont pas à être interprétés au gré d’aventureuses réécritures de l’histoire. Le principe d’intangibilité des frontières valable pour l’Ukraine l’est tout autant pour la République démocratique du Congo. L’Union européenne appelle tous les groupes armés qui sévissent illégalement dans l’Est de la République démocratique du Congo à déposer immédiatement et sans condition les armes et à se démobiliser. Nous appuyons dans ce sens le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) mis en œuvre par le gouvernement congolais, ainsi que le double processus politique et militaire de Nairobi. Nous soutenons également la position des autorités congolaises de refuser, d’une part, toute intégration et tout brassage de ces groupes armés dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et, d’autre part, de n’accorder aucune amnistie pour les combattants, nationaux et étrangers, des groupes armés auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Aucune paix durable ne sera en effet possible sans que justice ne soit rendue à toutes les victimes civiles des violences inouïes commises sur votre sol. L’Union européenne appelle en particulier le M23 et toutes les parties concernées à mettre en œuvre de bonne foi et respecter les dispositions de la feuille de route de Luanda, seul chemin de sortie de crise et de prévention d’une guerre régionale qui aurait des conséquences catastrophiques, seul chemin aussi d’une résolution plus globale de la spirale de conflits qui enflamme les provinces de l’Est de la RDC. Rétablir la confiance exigera que les FARDC soient, sur le terrain, une armée pleinement républicaine, au service de l’État congolais, ce qui exclut toute collusion avec des groupes armés séditieux, insurrectionnels, rebelles ou étrangers, comme les FDLR. Le retrait du M23 des positions qu’il occupe doit quant à lui être effectif et ne pas se résumer à une manœuvre tactique et dilatoire. Le M23 doit impérativement laisser le territoire être temporairement sécurisé par les forces de l’EAC (dont je salue ici l’engagement pour le rétablissement de la paix aux côtés de la MONUSCO), ne pas entraver le retour pacifique des autorités locales et des populations déplacées et ne pas contribuer à l’armement des populations civiles sous son contrôle. Les actes pris durant l’administration de facto des zones occupés par le M23 devront être revus car ils ne sauraient, de notre point de vue, engager d’une quelconque manière l’Etat congolais. Enfin, comme l’Union européenne l’a déjà exprimé avec force dans ses déclarations de décembre 2022 et février 2023, nous exhortons le Rwanda à cesser tout soutien au M23. A l’occasion du pont humanitaire aérien mis en place par l’Union européenne, annoncé par notre Commissaire à la gestion des crises, Janez Lenarčič et par le Président français Emmanuel Macron, je me suis rendu à Goma à deux reprises. J’ai eu l’occasion d’y visiter plusieurs camps de déplacés (Kanyaruchinya, Rusayo, Bulengo…). Voici ce que j’y ai vu : la pauvreté, le dénuement de populations ayant perdu tous leurs biens et l’accès à leurs terres et ressources agricoles, les problèmes de malnutrition chronique et aigue des plus jeunes enfants, la précarité des campements... Tout ceci m’a touché au plus profond du cœur. Personne ne peut rester indifférent face à ce drame, et je dois vous dire ma fierté, en tant que citoyen européen, et en dépit de certaines critiques bien mal placées, à ce que nous ayons pu apporter un peu d’assistance à toutes ces personnes dans la détresse. Grace à l’augmentation, cette année, de l’enveloppe humanitaire de l’Union européenne pour la RDC, et avec le concours de nos partenaires, dont beaucoup sont ici ce soir et que je salue, nous devrions pouvoir atteindre des zones comme le Rutshuru et le Masisi, où les populations déplacées se trouvent encore dépourvues de tout soutien. Permettez-moi sur ce point un témoignage personnel : je me suis souvent rendu dans l’est de votre pays, comme dans ses autres régions. De ces voyages, j’en retiens une conviction. Je ne parviens pas à comprendre et encore moins à admettre une forme de fatalisme collectif qui consisterait à accepter finalement, dans le silence ou l’indifférence, le renoncement ou l’inaction, les violences et les atrocités commises dans votre pays depuis trois décennies. Je fais partie de ceux qui croient que nous pouvons collectivement agir pour y mettre fin. Soyez certains qu’une fois parti, je garderai en moi cette volonté de briser ce fatalisme en continuant à réfléchir à des solutions pour mettre un terme à l’inacceptable. La gravité de la crise sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu ne doit naturellement pas détourner nos yeux de la dégradation de la situation dans d’autres provinces, comme l’Ituri et le Sud-Kivu. Les agissements sanguinaires et barbares des ADF dans le grand nord du Nord-Kivu et en Ituri, tout comme ceux des groupes CODECO et Zaïre en Ituri, 5 et ceux des groupes Yakutumba et Twiraneho au Sud-Kivu, doivent être inlassablement condamnés et mis en échec. Partout où elle est présente, la MONUSCO doit assurer avec fermeté son mandat de protection des civils. Nous appuyons aussi l’approche concertée des FARDC et des Forces armées ougandaises (UPDF) pour neutraliser les ADF. N’oublions pas non plus les autres foyers de tensions et de violence qui sont apparus ou se sont aggravés ces derniers mois. Je pense notamment au Mai-Ndombe aux portes de Kinshasa, à Lubumbashi et plus largement au Grand-Katanga et plus récemment encore à la Tshopo dans les environs de Kisangani et au Maniema. Partout où c’est possible, il convient donc de relancer les mécanismes de dialogue et réconciliation intercommunautaires, de favoriser l’inclusion sociale et le développement économique, de déployer sur le terrain des services de l’Etat. Je parle ici de services qui ne soient pas uniquement sécuritaires, mais aussi sociaux : l’instituteur, le médecin, l’ingénieur agronome, le juge sont aussi des éléments moteurs d’un Etat moderne, protecteur et bienveillant pour la population. Sans leur présence, aucun contrat social durable ne peut se construire. Je souhaiterai maintenant évoquer avec vous (2) la promotion partagée de nos valeurs démocratiques communes et de respect universel des droits humains. Contrairement à ce que j’entends ou lis parfois, il ne s’agit pas là d’une imposition par l’extérieur de certaines valeurs, et encore moins d’ingérence. Nous sommes dans une démarche conjointe, et forcément réciproque, d’amélioration du fonctionnement de nos systèmes démocratiques. Elle se fait à partir de textes que nos Etats ont signé et ratifié. Je voudrais citer ici la Charte des Nations unies, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, la Convention européenne des droits de l’Homme (pour l’Union européenne) ou la Charte africaine des droits de l’Homme (pour la République démocratique du Congo), ou encore nos conventions Afrique Caraïbes Pacifique de Lomé et de Cotonou, cette dernière encore en vigueur aujourd’hui. Alors que se répand un relativisme généralisé, alimenté par des mensonges, des contre-vérités, des manipulations souvent orchestrées et propagées par des intérêts hostiles à la démocratie et à la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, alors que montent dans plusieurs régions du monde des mouvements extrémistes xénophobes, populistes et complotistes, il est important de garder la boussole de ces textes fondateurs, des engagements internationaux librement consentis, et donc de ces valeurs partagées. Face aux difficultés économiques et sociales, face aux défaillances d’une mondialisation non régulée, face à des inégalités de plus en plus grandes et à la compétition pour des ressources énergétiques en mutation, la plus grande erreur serait un repli nationaliste identitaire et un rejet des valeurs de la coopération internationale et du multilatéralisme. Soyons clair, je ne parle pas ici du patriotisme, de l’amour de sa patrie, qui est un noble sentiment. J’admire tout autant les patriotes congolais, les patriotes africains, les patriotes de tous nos pays européens. Je me définirai moi-même comme un patriote européen. J’admire toutes celles et tous ceux qui mettent l’amour de leur patrie au-dessus de leurs intérêts et calculs personnels, politiciens et mercantiles. Le patriotisme et l’exacerbation identitaire ou nationaliste n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Je parle plutôt de ceux qui instillent et prônent des discours de haine, d’exclusion ethnique ou de racisme. Nous l’avons vu en Europe dans les années 1930, en Côte d’Ivoire dans les années 2000 avec les ravages du concept de l’Ivoirité : les discours de haine et d’exclusion d’aujourd’hui constituent trop souvent les ferments des violences de demain et les guerres fratricides et civiles d’après-demain. Comme l’a si sagement dit le Professeur Isidore Ndaywel, « tout Congolais se doit de protéger la cohésion nationale comme la prunelle de ses yeux ». Nous nous réjouissons de l’engagement sans faille des autorités nationales de lutter contre toute stigmatisation d’une quelconque communauté ou ethnie congolaise. Nous condamnons tous ceux qui tiennent des discours racistes et de haine contre d’autres communautés, contre d’autres fils et filles de la République démocratique du Congo. Nous appelons aussi ceux qui cherchent à déstabiliser les mouvements citoyens congolais sous de fallacieux prétextes à cesser leurs sombres entreprises qui mettent à mal la concorde nationale. L’organisation au mois de décembre des élections présidentielles, parlementaires, provinciales et locales sera un moment important pour consolider la démocratie, permettant au peuple congolais d'exercer ses droits et son devoir de choisir ses dirigeants, dans le strict respect de l’esprit et de la lettre de la constitution du 18 février 2006. Le suffrage universel et la vérité des urnes constituent l’un des socles de nos démocraties. Nous saluons l’engagement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans l’organisation de ces scrutins, et appelons toutes les parties concernées, en particulier les partis politiques et les organisations de la société civile, à assurer la tenue d’élections libres, équitables, transparentes et, naturellement, inclusives. Dans ce contexte, le respect de l’indépendance de la justice, de l’Etat de droit et des libertés publiques constituent des éléments déterminants du déroulement d’un scrutin apaisé. Les arrestations et les détentions arbitraires de longue durée, sans mandat de justice, rappellent les mauvaises pratiques d’un temps révolu. L’Union européenne a décidé de répondre favorablement à l’invitation officielle des autorités congolaises de déployer une mission d’observation électorale européenne. Une première mission exploratoire chargée d’identifier et d’évaluer le format et la faisabilité de cette mission viendra à Kinshasa au début du mois de juin pour rencontrer la CENI et les parties prenantes nationales et internationales concernées. Forte de son histoire partagée, de ses plus de 100 millions d’habitants, de ses 450 groupes ethniques, de ses 221 langues, de ses 26 provinces, la République démocratique du Congo a, j’en suis viscéralement convaincu, tous les atouts pour faire de son unité et de sa diversité une puissante force d’attraction et d’influence en Afrique et au-delà dans le monde. Les défis de développement (3) de la République démocratique du Congo demeurent immenses quand l’écrasante majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, quand 25 % de la population vit en situation de malnutrition, quand l’accès à l’électricité, à l’eau potable, aux soins de santé primaires demeurent des produits de luxe réservés à une minorité. Je demeure néanmoins convaincu qu’une émergence durable et équitable est plus que jamais à l’ordre du jour pour la République démocratique du Congo, autour de trois piliers : l’agroécologie, l’énergie verte et le développement d’une industrie locale de transformation des innombrables minerais stratégiques que recèle votre sous-sol. Mesdames et messieurs, chers amis, dans un monde toujours plus interdépendant, l’Union Européenne a lancé le « Portail Mondial », sans doute plus connu en anglais sous le nom de « Global Gateway », sa stratégie d’investissement pour établir à travers le monde des connexions durables et fiables qui soient au service des citoyens et de la planète. En effet, notre salut collectif repose sur notre capacité à coopérer efficacement pour préserver les biens publics globaux : la paix et la sécurité, le climat et la diversité biologique, l’eau, la santé et le développement humain. Pour les préserver, il nous faudra notamment, réussir ensemble la double transition énergétique et numérique. Lors de leur visite à Kinshasa en mars dernier, les Commissaires européens Thierry Breton et Jutta Urpilainen ont appelé de leurs vœux un partenariat étroit entre la République démocratique du Congo et l’Union européenne sur ces transitions. Européens et Congolais ont le même intérêt à renforcer leur autonomie stratégique dans un monde multipolaire. Cela passe par un développement économique qui mette l’accent sur la valeur ajoutée locale, afin de favoriser la création d’emplois et de revenus, l’utilisation durable des ressources naturelles, et la souveraineté alimentaire. Pour y parvenir, nos complémentarités sont évidentes, et vous pouvez compter que la coopération de l’Union européenne continuera de s’engager avec force aux côtés des Congolais dans ces efforts. Par ailleurs, aucun pays ne peut atteindre ses objectifs de développement durable sans institutions démocratiques transparentes, responsables et efficaces gouvernées par le principe de la légalité et reposant sur des bases juridiques solides. Un pouvoir judiciaire indépendant, impartial et efficace est le garant de la stabilité politique et de la sécurité, ainsi que d’un bon climat des affaires. Ce dernier est particulièrement indispensable au développement de l’investissement national et international. Voilà pourquoi, nous poursuivrons notre coopération en faveur de la réforme du secteur de la sécurité, qui couvre non seulement la justice mais aussi, la police et la défense, soit le trépied sur lequel reposent la paix, la sécurité des personnes et des biens, et la souveraineté. Ngomba na ngomba ekutanaka te kasi batu bakutanaka kaka. Kin eza elengi! Kala te tokokutana. Merci mingi.
‘’Promouvoir la Culture entrepreneuriale en République Démocratique du Congo’’ était l’objet du Meetup organisé le jeudi 4 mai 2023, par la fédération des entreprises du Congo, FEC. Au cours de son intervention, le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a promis aux jeunes entrepreneurs de la RDC, la mise en place d’un dispositif d’accompagnement médiatique en leur faveur. Cette rencontre a connu la participation de plusieurs hauts cadres de la FEC notamment, son Administrateur délégué, Kimona Bononge ; le président de la commission nationale des jeunes entrepreneurs François Ngengyi ; le Secrétaire Général, John Nkono ainsi que plusieurs jeunes entrepreneurs venus s’entretenir avec le Ministre Patrick Muyaya. La rencontre s’est déroulée au siège de la FEC dans la commune de la Gombe. Patrick Muyaya a fait savoir que le Gouvernement Congolais est à pied d’œuvre pour la promotion de l’entrepreneuriat en République Démocratique du Congo. C’est la raison de la mise en place de l’article 37 de l’ordonnance loi n°22/030 du 8 septembre 2022 relative à la promotion de l’entrepreneuriat et des startups, qui dispose comme suite :’’ Les pouvoirs publics prennent les dispositions incitatives et, s’il échait, contraignantes, en vue de promouvoir la culture entrepreneuriale sur l’ensemble du territoire national’’. Une décision prise par le gouvernement avec comme objectif d’accompagner les entrepreneurs congolais. A l’en croire, cela va se faire aux travers des émissions avec les spécialistes du domaine. Par ailleurs, le ministre a laissé entendre que le défi en termes d’entrepreneuriat en RDC ne concerne pas uniquement le Gouvernement. Selon lui, il faut une synergie à la fois institutionnelle, de la société civile parce que les politiques n’ont pas vocation à régler tous les problèmes. Le patron de la communication a néanmoins reconnu l’existence de la loi, mais que personne ne veille au respect de texte. Par la même occasion, il a informé que le gouvernement va ordonner l’introduction du cours d’entreprenariat au secondaire et à l’université pour une bonne compréhension. Car, c’est l’économie qu’apporte le développement d’un pays. Les jeunes entrepreneurs ont de leur côté présenté au ministre les difficultés rencontrées au cours de l’exercice de leur fonction. Il s’agit notamment de situation du guichet unique, des taxes…. C’est dans ce contexte que Tisia Mukuna, vice-présidente nationale de la commission des jeunes entrepreneurs de la FEC a plaidé pour la mise en place d’un écosystème viable aux entrepreneurs pour produire en abondance. Car selon elle, l’Ecosystème actuelle est difficile pour entreprendre en RDC. L’Administrateur délégué de la FEC, Kimona Bononge, a quant à lui remercié le ministre d’avoir accepté l’invitation de la FEC afin d’expliquer à la jeunesse les stratégies mises en place par le Gouvernement afin de promouvoir la culture de l’entreprenariat en RDC. Nelly Somba
Marcel Ngoyi, Editeur et Directeur Général du quotidien La Prospérité, a été parmi les intervenants ayant pris part, vendredi 5 avril, par voix téléphonique, à l’émission ‘’Tribune de Presse’’ de la Radio Okapi ; une émission qu’anime avec vivacité et brio le chevalier du micro Donat Madimba. Les questions ont gravité autour de la nouvelle loi sur l’exercice de la liberté de la presse, du rapport de l’Inspecteur Général des Finances sur le désordre numéraire qui prévaut au sein de l’Administration publique congolaise, et de tant d’autres choses. Au sujet de ladite loi, Marcel Ngoyi dit l’apprécier à sa juste valeur dans la mesure où ça vient extirper les antivaleurs ainsi que les incompétences qui ont longtemps prévalu dans la corporation journalistique congolaise. Toutefois, il a décelé plusieurs problématiques dont celle relative à son applicabilité qu’il dit nécessiter, avant toutes choses, la mise en place des mesures d’application ainsi que celle d’un code devant porter statut des journalistes. Pour ce qui est du verrouillage des dispositifs d’entrée dans la profession journalistique qu’apporte cette nouvelle loi, le patron de La Prospérité souligne que cette dernière devrait être assortie du principe de la non-rétroactivité, allusion faite au fait qu’elle ne devrait pas agir sur les situations qui ont existé avant sa promulgation. Dans cette problématique de la remise en question de l’ancienne loi, à savoir celle de 86 qui vient d’être abrogée, le détenteur du rasoir propose l’idée que ne soient pas rejetés en bloc les investissements qui ont été réalisés jusqu’ici par ceux qui seraient indexés par les prescrits de cette nouvelle loi. Au chapitre du dernier rapport de l’IGF, mention faite à celui sur le désordre qui prévaut au sein de l’Administration publique, l’éditeur de La Prospérité dit de celui-ci comme n’étant ni un réquisitoire de l’Officier du Ministère Publique, ni une sentence du Juge, mais plutôt un pacifique document de travail pour aider à la traçabilité. ‘’Il ne faut pas faire de ce rapport de l’IGF l’objet d’un drame, encore moins d’un règlement de compte’’, parole de l’Editeur. A en croire l’homme à la tête de La Prospérité, on doit plutôt mettre en place une commission tripartite entre l’Inspection Générale des Finances, la Fonction publique et l’intersyndicale congolaise, en vue d’un rapprochement en synergie, de sorte que soient examinés à fond les cas, entre autres, des doublons, des cumuls des fonctions, des prête-noms, des fictifs et voire celui de nouvelles unités jusqu’ici non encore matriculés. Foi sur ses propos, il est question dans cette affaire de faire un collationnement des documents de l’IGF et de la Fonction publique, allusion faite à leur comparaison les uns avec les autres afin de corriger les distorsions. ‘’Ça s’appelle la circularisation’’, a-t-il tout ramené en un seul mot. Cette parole de l’éditeur nous rappelle en passant celle de Jules Verne, dans ses ‘’Aventures de trois Russes’’ : ’’ Lorsque Nicolas Palander eut porté les chiffres obtenus, ces chiffres furent immédiatement collationnés par tous’’. En bon journaliste, le patron du quotidien de Mont Fleury était, à l’intention des auditeurs de la radio Okapi, porteur d’une farde avec en son sein quelques informations. Parmi ces dernières, celle liée à la fin des tiraillements qui prévalaient en termes de responsabilité chez les personnes placées à la tête de certaines entreprises étatiques congolaises, cas de l’ARSP, de la SNEL et de la SONAHYDROC. A propos de celle relative à la fin de non-recevoir dont est jusqu’ici réservataire la lettre de LAMUKA faisant état de leur marche programmée pour le 13 mai prochain, Marcel Ngoyi conseille au Gouverneur de la ville qu’il faut éviter de tomber dans le piège de la politique de deux poids, deux mesures. C’est selon qu’il n’y a pas dix jours qu’il avait autorisé à l’Union Sacrée de remplir le stade de Martyrs. Parlant de l’insalubrité publique qui prévaut à Kinshasa, l’homme de La Prospérité constate celle-ci comme étant devenue désormais le propre des kinois ou, à défaut, de leurs autorités. Il a évoqué le cas des poubelles publiques qu’on trouve par-ci, par-là, sur toutes les rues de Kinshasa, avec des odeurs nauséabondes, dont celle qu’on sentait, il n’y a pas longtemps sur l’avenue Kasa-Vubu, au Camp Mobile à Kintambo. C’est dans ce même chapitre que l’éditorialiste de La Prospérité évoque le cas de la démolition des shops et autres constructions irrégulières qui jonchaient les rues de Kinshasa et il s’étonne du fait que jusqu’ici on n’a pas encore songé à évacuer les débris et décombres issus de ces démolitions. ‘’Ça empêche la ville de retrouver l’image qu’on a cherchée en démolissant’’, a-t-il sans ambages exprimé son constat. L’annonce de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa récemment publiée et faisant mention de l’inhumation des corps des indigents dans une fosse commune prévue à Maluku, avait aussi fait l’objet de la préoccupation de cet homme à stylo très pointu. ‘’Il faut éviter de continuer à garder longtemps dans la morgue des corps non reconnus par des personnes qui devraient les acheminer au cimetière’’, a-t-il conseillé aux responsables de ce service hospitalier. Saint-Germain Ebengo
Au terme d’un mandat exercé avec dévouement, 15 mois durant, à la tête du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a officiellement cédé à son homologue burundais, Evariste Ndayishimiye, les commandes. La passation des pouvoirs entre les deux Chefs d’Etat s’est déroulée à Bujumbura, la capitale burundaise, samedi 6 mai 2023, lors de la clôture du 11ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de cette organisation sous-régionale. Dans son mot prononcé devant les hautes personnalités et tous ses pairs, le Président Tshisekedi n’a pas tergiversé pour condamner, une fois de plus, l’agression barbare dont la RD Congo continue injustement d’être victime de la part du Rwanda, qui opère en permanence sous la couverture avérée du M23. « (…), c’est avec une profonde amertume et une grande désolation que nous constatons, dix années après l’entrée en vigueur de cet accord, la rupture de ce pacte collectif par un des Etats signataires, j’ai cité, la République du Rwanda qui, sous couvert du mouvement terroriste du M23 pourtant défait et qu’il a ressuscité, s’est donné la liberté d’agresser et d’envahir une partie de la Province du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo ; ceci, en totale violation de l’engagement régional numéro 3 de l’Accord-cadre dont il est signataire, de même que les Chartes des Nations Unies et de l’Union Africaine dont il est partie, le tout sur fond d’exploitation illégale de nos ressources naturelles. Cette attitude délibérée et plus d’une fois réitérée par un Etat signataire ne nous impose un choix tout autre que la revitalisation de cet Accord, tel que l’a notamment recommandé le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union africaine lors de sa 1140e session, le 17 février dernier, en marge du 26e Sommet de l’Union africaine », a-t-il insisté. La Pros. DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR FELIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, CHEF DE L’ETAT, A L’OCCASION DE LA ONZIEME REUNION DE HAUT NIVEAU DU MECANISME REGIONAL DE SUIVI DE L’ACCORD-CADRE POUR LA PAIX, LA SECURITE, ET LA COOPERATION POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LA REGION Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ; Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ; Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ; Monsieur le Secrétaire Exécutif de la CIRGL ; Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation ; Distingués invités ; Mesdames et Messieurs ; J’aimerais avant tout chose exprimer, au nom du peuple congolais et au mien propre, ma gratitude à la République du Burundi et à son peuple, qui accueillent, ce jour, le onzième sommet sur le Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la région, sous le thème : « Le rôle des femmes et des jeunes dans la promotion de la paix et du développement pour une mise en œuvre efficace de l’Accord-cadre ». J’exprime également les sentiments de fraternité du peuple Congolais à l’endroit de chacun d’entre vous, dirigeants des pays signataires de l’Accord-cadre, et de vos peuples respectifs. Je salue, en outre, la présence parmi nous, du Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Antonio GUTERRES, dont les efforts inlassables à la quête de la paix et la sécurité dans le monde, en général, et dans notre région des Grands Lacs, en particulier, ne sont plus à démontrer. Excellences, Mesdames et Messieurs, Comme vous le savez, la République Démocratique du Congo avait eu le privilège d’accueillir en sa capitale, Kinshasa, la 10ème Réunion du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba. A cette occasion, vous aviez résolu de confier à mon pays, à travers ma personne, la responsabilité de présider à la destinée de notre mécanisme commun au cours des quinze derniers mois. Au nom de mon peuple et compte tenu de l’importance qu’il porte sur cet engagement, j'acceptais volontiers votre décision collective. A cet effet, j’avais placé mon mandat sous le signe de la consolidation des progrès modestes accomplis dans la mise en œuvre de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba et du renforcement de la coopération régionale pour gagner le pari de la paix durable. J’avais donc mis l’accent sur la promotion des investissements transfrontaliers afin de garantir la paix, un bien collectif recherché par nos peuples, et relevé qu’il revenait à toutes les parties prenantes de se remobiliser pour redynamiser notre structure régionale de gouvernance dudit Accord-cadre et de mieux impliquer nos populations dans la noble lutte pour la paix, la sécurité et la stabilité en République Démocratique du Congo et dans la Région. Excellences, Mesdames et Messieurs, Au moment où je m’apprête à passer le témoin à mon estimé homologue et Frère, Son Excellence Monsieur Evariste NDAYISHIMIYE, Président de la République du Burundi, je ne puis manquer de constater l’état alarmant de la situation sécuritaire dans la Région des Grands Lacs, en général, et dans l’Est de la République Démocratique du Congo, en particulier. En effet, ces dernières semaines, le peuple congolais a une fois de plus été endeuillé par des tueries massives, notamment à Kizimba et à Kalega dans le Masisi ainsi qu’à Kishishe dans le Rutshuru, dans la Province du Nord-Kivu, la faute à l’activisme des groupes armés et terroristes sévissant dans la région. Dans le même ordre d’idée, le regain de tension observé au Soudan, plus particulièrement à Khartoum, fait des victimes innocentes et des déplacés par milliers. En leurs noms et en leurs mémoires, je vous prie de bien vouloir nous lever et observer quelques moments de recueillement. Je vous remercie ! Excellences ; Mesdames et Messieurs ; Il y a de cela une décennie, la signature de cet Accord-Cadre à Addis-Abeba augurait des lendemains meilleurs et radieux pour les peuples de notre Région. Nos Etats souscrivaient et décidaient de faire du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays voisins, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des uns et des autres, de l’interdiction de fournir une assistance aux groupes armés, ni à des personnes impliquées dans des crimes de guerre et contre l'humanité ou des crimes d'agression, et de la facilitation de l'administration de la justice grâce à l’entraide et la coopération judiciaire dans la Région ; la pierre angulaire de notre action collective, nous autres États géographiquement localisés dans cette Région des Grands Lacs africains. A la lueur des objectifs consacrés par cet Accord historique, d’aucuns auraient préféré que soient célébrés, ce jour, avec faste les acquis de notre engagement collectif pour une Région des Grands Lacs complètement pacifiée. Hélas ! c’est avec une profonde amertume et une grande désolation que nous constatons, dix années après l’entrée en vigueur de cet accord, la rupture de ce pacte collectif par un des Etats signataires, j’ai cité, la République du Rwanda qui, sous couvert du mouvement terroriste du M23 pourtant défait et qu’il a ressuscité, s’est donné la liberté d’agresser et d’envahir une partie de la Province du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo ; ceci, en totale violation de l’engagement régional numéro 3 de l’Accord-cadre dont il est signataire, de même que les Chartes des Nations Unies et de l’Union Africaine dont il est partie, le tout sur fond d’exploitation illégale de nos ressources naturelles. Cette attitude délibérée et plus d’une fois réitérée par un Etat signataire ne nous impose un choix tout autre que la revitalisation de cet Accord, tel que l’a notamment recommandé le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union africaine lors de sa 1140e session, le 17 février dernier, en marge du 26e Sommet de l’Union africaine. Le contexte de la tenue de ce sommet nous commande donc de procéder à une évaluation lucide de ce qui aurait pu être fait, c’est-à-dire, entreprendre une réflexion approfondie sur le chemin parcouru, dès lors que pour nos peuples, et le mien en particulier, nous sommes encore à la croisée des chemins. Ainsi donc, l’évaluation de l’état de mise œuvre de nos engagements respectifs dans le cadre de l’Accord-cadre ne saurait être un exercice limité aux seuls pays de la Région. Celui-ci devrait, sans nul doute, également requérir l’implication d’autres partenaires ainsi que celle des institutions garantes. Excellences, Mesdames et Messieurs ; Je m’adresse à vous du haut de cette tribune, au nom d’un peuple qui n’aspire qu’à la paix et la sécurité pour lui et pour les autres peuples frères de notre Région! C’est dans cette logique et suivant l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba que j’avais lancé, dans le cadre du Processus de Nairobi initié sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, un appel à tous mes frères et sœurs congolais constitués en groupes armés à venir sous l'arbre à palabres (pour consultations) afin de définitivement faire taire les armes et donner enfin une chance à notre désir commun de reconstruire notre pays. Dans le même esprit, faisant face au combat engagé par le Rwanda sous couvert du M23 au Nord Kivu, il avait été décidé lors du Mini-Sommet du 23 Novembre 2022 à Luanda en Angola, dans le cadre du Processus dit de Luanda, sous la facilitation de Son Excellence Monsieur João LOURENCO, Président de la République d’Angola, Président en exercice de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs, « CIRGL » en sigle, et médiateur désigné de l’Union africaine pour venir à bout de la situation sécuritaire alarmante ; de la cessation des hostilités et des attaques du M23 contre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, « FARDC » en sigle, et la MONUSCO, ainsi que de son retrait des territoires occupés vers les sites de cantonnement. Je tiens donc à saluer les efforts fournis par le Son Excellence Monsieur Evariste NDAYISHIMIYE, Président de la République du Burundi et Président en Exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est, ainsi que Son Excellence Monsieur Uhuru KENYATTA, Président honoraire de la République du Kenya et Facilitateur désigné par la Communauté d’Afrique de l’Est. Qu’il me soit également permis d’exprimer toute la gratitude du peuple congolais à l’égard de mon homologue et frère Son Excellence Monsieur Joao LOURENÇO, Président de la République d’Angola et Médiateur mandaté par l’Union Africaine. Pour ce qui est du renforcement de la coopération judiciaire, il vous souviendra qu’en date du 16 Juin 2022, mon pays a abrité à Kinshasa la réunion des Ministres en charge de la Justice des états membres de la CIRGL qui a abouti à la Déclaration de Kinshasa, laquelle a donné des orientations sur les étapes prioritaires à suivre afin d’harmoniser l’entraide judiciaire et les demandes d'extradition en matière pénale. En effet, le peuple Congolais y attache une importance vitale parce qu’il s’agit de son droit de connaitre la vérité et d’obtenir réparation car la justice régionale devra établir les crimes et juger les coupables. Excellence Monsieur le Président Evariste NDAYISHIMIYE, En vous passant le flambeau de la Présidence du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la région, je voudrais vous souhaiter plein de succès mais surtout vous encourager à vous armer de résilience et de justice dans cette haute responsabilité. Soyez rassuré du soutien de la République Démocratique du Congo qui restera toujours à vos côtés et au service de la région des Grands Lacs. C’est avec un très grand plaisir que je transmets maintenant les pouvoirs de la présidence du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la région. Monsieur le Président, vous avez à la fois la présidence et la parole. Je vous remercie !