Inondations à Kinshasa : la SNEL adopte une gestion préventive pour limiter les risques !

Inondations à Kinshasa : la SNEL adopte une gestion préventive pour limiter les risques !

Les récentes pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale congolaise dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 ont provoqué une montée brutale des eaux, entraînant le débordement de la rivière N’Djili. Le bilan humain est lourd : une trentaine de morts, des quartiers entiers inondés et plus d’un millier de sinistrés, aujourd’hui pris en charge par les autorités. Dans ce contexte de crise, la gestion de l’électricité s’est imposée comme un enjeu majeur, tant pour la sécurité des personnes que pour la continuité des services essentiels.

Un dispositif d’urgence activé

Face à ce défi, la Société nationale d’électricité (SNEL) a mis en œuvre une série de mesures préventives visant à sécuriser les installations électriques dans les zones à haut risque. Dès le samedi 5 avril, près de 159 cabines ont été mises hors service, certaines situées dans des zones directement touchées par les inondations. Cette démarche visait à limiter les risques d’électrocution et de dommages supplémentaires sur les infrastructures.

Lors du briefing organisé lundi 7 avril, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, a salué la coordination des interventions sur le terrain. Il a souligné qu’au moment du point de situation, 121 cabines avaient été remises en service, tandis que 38 restaient encore hors circuit. Plusieurs lignes avaient été endommagées à l’ouest et au sud de Kinshasa, et des travaux de réhabilitation étaient en cours.

« L’impact était préventif », a expliqué le ministre, insistant sur le fait que l’approche adoptée a permis d’éviter des incidents plus graves. Il a également indiqué que près de 70 % des cabines déconnectées avaient déjà été réactivées, illustrant une certaine maîtrise dans la gestion de cette phase critique.

Une vigilance appelée à devenir la norme

La réaction de la SNEL dans cette situation exceptionnelle met en lumière la nécessité d’intégrer une culture de prévention dans la gestion des services publics essentiels, en particulier dans les grandes agglomérations exposées à des phénomènes climatiques extrêmes. Si les dégâts matériels restent importants, le fait d’avoir anticipé certains risques a permis d’éviter une crise énergétique additionnelle à la catastrophe humanitaire.

Cependant, cet épisode rappelle aussi les limites structurelles d’un réseau électrique confronté à une pression croissante, dans un environnement urbain parfois difficile à maîtriser. La priorité demeure celle d’un renforcement durable des capacités d’intervention, mais aussi celle de l’amélioration des mécanismes d’alerte, de coordination interinstitutionnelle et de gestion des infrastructures critiques.

Prévenir plutôt que subir

A l’heure où Kinshasa poursuit ses efforts de relèvement, cette crise révèle à nouveau combien la planification, l’entretien des équipements, et la capacité d’anticipation doivent être au cœur des politiques publiques. Le secteur de l’électricité, par sa sensibilité et son rôle transversal, en est un maillon stratégique.

Les institutions sont aujourd’hui appelées à tirer toutes les leçons de cette épreuve. Si la réponse immédiate a permis de contenir certains risques, le véritable enjeu reste celui de la préparation structurelle à des événements dont la fréquence et la gravité ne cessent de croître sous l’effet du changement climatique.

Plus qu’une réaction ponctuelle, c’est une vision à long terme qu’il faut désormais construire, pour que les infrastructures répondent efficacement aux défis de demain, sans exposer davantage les populations déjà fragilisées.

John Ngoyi

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