Pour des faits présumés de complicité de crimes contre l’humanité commis entre 1998 et 2003 : Roger Lumbala appelé à comparaître le 12 novembre prochain devant la Cour d’assises de Paris

Roger Lumbala, leader rebelle en son temps, rattrapé par ses crimes. L’ancien ministre, député et sénateur congolais Roger Lumbala doit comparaître à partir du 12 novembre 2025 devant la Cour d’assises de Paris pour des faits présumés de complicité de crimes contre l’humanité commis entre 1998 et 2003, au cœur du conflit sanglant de la deuxième guerre du Congo.
C’est l’occasion pour sa défense de dénoncer l’irrégularité de la procédure de la justice française. L’avocat conseil de cet ancien député et ministre du commerce extérieur s’inquiète de la lenteur dans l’extradition de son client sollicitée par la République Démocratique du Congo avant de dénoncer l’incompétence de la justice française.
Dans un communiqué de presse publié le lundi 6 octobre, Maître Philippe Zeller, avocat de Roger Lumbala, fustige l’ouverture prochaine du procès de son client à Paris, qualifiant la démarche de « détournement de compétence universelle et de mépris de la souveraineté congolaise ».
Une justice française jugée intrusive, Selon Me Zeller qui voit la France s’appuyer sur le mécanisme de la compétence universelle pour justifier ce procès. Pourtant, rappelle-t-il, ce mécanisme est strictement subsidiaire, ne devant s’appliquer qu’en cas d’inaction de l’État concerné.
Or, depuis 2013, la RDC aurait formellement demandé l’extradition de Lumbala, sans jamais obtenir de réponse officielle des autorités françaises, malgré plusieurs relances diplomatiques en 2025.
Trois niveaux d’inquiétude, l’avocat de Lumbala soulève trois grandes préoccupations. Juridiquement, cette procédure serait une violation du droit international, notamment de l’article 689-11 du CPP français, en ignorant l’autodétermination judiciaire congolaise. Alors politiquement, soulève l’avocat, elle traduirait une posture paternaliste et déséquilibrée dans les relations Nord-Sud, imposant une justice « déconnectée des réalités locales » de la RDC. Tandis que sur le plan des droits de la défense, le procès de Lumbala serait entaché d’irrégularités, avec une instruction menée à distance, sans confrontation directe ni enquête crédible sur le terrain.
Et Me Zeller de conclure qu’il ne s’agit pas seulement du sort d’un homme, mais d’un principe fondamental de justice indépendante pour les États du sud.
La Pros.
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