Que dire de ce reportage sur les prisonniers de Luzumu ?
▪De l’avis des prisonniers eux-mêmes, leurs conditions carcérales ne sont pas à plaindre: « ils mangent bien et sont bien logés », témoigne l’un des prisonniers !
▪Les prisonniers ont des activités sportives, ce qui leur permet de se maintenir en bonne condition physique.
▪À entendre certains de ces prisonniers, les peines en matière de viols sont très sévères: certains d’entre eux ont fait plus de cinq ans en prison et n’ont eu aucune possibilité de bénéficier d’une remise de peines.
▪L’équipe de reportage a promené ses caméras partout, dans l’enceinte de la prison : je n’ai malheureusement pas vu des centres de formation ou des salles de classes ou des bibliothèques qui auraient permis aux prisonniers de se recycler, de mettre à jour leurs connaissances et compétences ou d’apprendre un nouveau métier.
▪Cinq ans, c’est un temps suffisant pour apprendre une nouvelle profession et même pour compléter un cycle d’enseignement universitaire.
▪Le but de la prison n’est pas seulement de faire payer à ceux qui violent les lois du pays. La prison a également pour but de rééduquer les «déviants», les «délinquants» et de les aider à réintégrer efficacement la société, après avoir purgé leurs peines. Ce n’est pas par hasard que la prison centrale de Makala s’appelle «centre pénitentiaire de rééducation»!
▪Je félicite les autorités pénitentiaires de notre pays pour les efforts qui ont été faits et qui sont en cours pour améliorer les conditions de détention des prisonniers. Je les exhorte à poursuivre ces efforts et à continuer à traiter les prisonniers comme des êtres humains ayant des droits.
▪J’attire cependant l’attention des autorités, en particulier les Ministres en charge de la Justice, de l’Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et Universitaire sur l’urgente nécessité de mettre en place un programme d’éducation et de formation dans les centres pénitentiaires du pays pour qu’au sortir des prisons, nos prisonniers deviennent des « citoyennes et des citoyens nouveaux » prêts à contribuer de nouveau au développement de leurs communautés respectives…
Le MDW d'aujourd'hui traite de la question du prétendu déclin cognitif du président américain Joseph Biden. Pourquoi est-ce important pour nous ? Je voudrais commenter cet épisode et le comparer à ce qui pourrait se produire dans d’autres pays. En fait, les États-Unis sont une démocratie libérale, aux côtés du Japon, du Royaume-Uni et de la Slovénie. Je crois fermement que le Parti démocrate américain trouvera une solution soit en maintenant le président Biden dans la course à la présidentielle, soit en le remplaçant par un autre candidat. La solution à ce problème dans une démocratie libérale est probablement différente de celle qu’on trouverait dans une dictature ou une autocratie. En Algérie, le président Bouteflika est resté assis sur son fauteuil malgré une maladie débilitante. Idem pour l'ancien président gabonais Ali Bongo, grièvement atteint par les séquelles d’un arrêt cardiaque. Les deux cas ont été résolus par des coups d’État, Bouteflika et Bongo étant chassés du pouvoir. Dans une dictature, le problème du président américain Biden aurait été résolu de cette manière. Heureusement, les États-Unis sont une démocratie qui résout les problèmes de manière démocratique, aussi difficiles soient-ils.
Dans une démocratie libérale, tous les processus décisionnels doivent être démocratiques. On parle parfois de démocratie procédurale, une démocratie qui ne se limite pas au vote par les urnes, mais qui résout de manière démocratique tous les problèmes qui se posent dans la société. Comme je l’ai écrit plus haut, la démocratie libérale américaine ne doit pas nécessairement être comparée à une dictature autoritaire. Elle doit, en revanche, être associée à sa version lockéenne.
«Le but de la loi est de préserver et d'étendre la liberté. La liberté signifie « disposer de sa propre personne, de ses actions, et de tous ses biens selon son entendement, dans les limites de ces lois, selon… Liberté de désobéir » »
La condition politique de cette autonomie réside dans l'organisation économique de la nation.
Comme Hart (2024) l'a bien compris, l'objectif principal de Locke était de construire l'infrastructure du commerce mondial, les moyens de communication et d'échange, dans le but de stabiliser les mots et les échanges, de l'argent. Il voulait affronter les criminels économiques, et les criminels sémantiques. L’Etat a réussi à garder les faussaires en détention, mais sans jamais rien dire ce qu'il pense faire des politiques qui ne disent pas toujours ce qu’ils pensent.
Tous les deux sapent la confiance dans la société civile.
Ce n’est que dans une perspective rétrospective, gâchée par le capitalisme ultérieur, qu’il est possible de décrire ce projet politique qui masque les inégalités de classe à travers la rhétorique de la démocratie libérale. Les inégalités en Amérique sont donc entretenues par la loi, et plus particulièrement par les lois du marché.
Dans la démocratie libérale américaine, avec la dictature du dollar et du Pentagone, tous les prolétaires sont enfermés dans un silence des cimetières. Ils ont désertés la gauche classique qui est devenue meconnaissable dans l'ordre de la marchandise. Pour mieux comprendre l’état de la démocratie libérale aux États-Unis, les résultats des dernières élections législatives françaises sont très utiles. L'aile gauche, qui vient de remporter les élections législatives françaises, est composée en grande partie de citadins et d'immigrés. L'ensemble du prolétariat français a quitté la gauche et s'est réfugié à l'Assemblée nationale de Marine Lepen. Pour l’essentiel, le prolétariat américain s’est réfugié auprès de M. Trump.
Aux États-Unis, la lutte de classe radicale est éclipsée par les luttes contre le racisme, l’homophobie, le scepticisme face au changement climatique, le coronavirus, le LGBTisme, et bien d’autres encore. En d’autres termes, dans l’Amérique moderne, la gauche s’est associée à Hollywood pour devenir la gauche du capital, et la droite est aussi la droite du capital. L’une est identique à l’autre. Le débat électoral se concentre donc sur les perceptions et les personnalités (Trump contre Biden), mais jamais sur le capitalisme abrutissant qui produit un prolétariat de plus en plus nombreux et de plus en plus appauvri. Aujourd’hui, 39 pourcent d’ Américains doivent sauter des repas pour payer leur loyer. De nombreux Américains vendent leur plasma sanguin pour survivre. 70 pourcent des Américains vivent dans une anxiété économique chronique. La majorité des Américains vivent « de chèque en chèque ». Certaines personnes que je connais occupent deux, voire trois emplois pour gagner leur vie. C’est ce que me montre mes observations d ‘anthropologue. À moins que je devienne orwellien et que je me dise de ne pas croire ce que je vois, je pense que la situation actuelle est pire que par le passé.
Selon un sondage, 72 démocrates souhaitent la démission de Biden. La plupart des donateurs démocrates sont devenus réticents à ouvrir leur portefeuille. Des amis très proches lui demandent de partir pour laisser la place à d'autres. Lui-même ne le voit pas de cette façon. Il veut rester et a juré de vaincre Trump à nouveau. En fait, le dernier débat, couplé aux chutes et aux saluts du vent répétés, a amené les Américains à croire que le président souffrait d’une certaine forme de neurodégénérescence. Et comme l’âge est une voie à sens unique, il est peu probable que les choses s’améliorent pour Biden de sitôt. Dans une entrevue avec un journaliste de CBS, on lui a demandé s’il porterait les conséquences d’une victoire de Trump. Biden a refusé de répondre à la question, affirmant seulement que cela n’arriverait pas. Les divisions au sein de l’électorat américain sont si grandes que les démocrates pensent que les électeurs qui votent pour Trump ne sont que des idiots pathétiques. C’est pourquoi les médias américains a majorité démocrate ont délibérément caché les déficiences cognitives de Biden à la majorité des Américains. La haine mutuelle est si profonde que certains prétendent qu’ils préféreraient voter pour un cadavre plutôt que pour le candidat Trump. Les troubles cognitifs de M. Biden, devenus évidents lors de son débat avec M. Trump, ont donné à chacun l'occasion d'évaluer son niveau de sénilité. Cependant, l'équation de la démission de Biden n'est pas simple mais complexe. Si Biden décide de démissionner aujourd’hui, la vice-présidente Kamala Harris devrait prendre sa place. Le problème est qu’elle est encore plus impopulaire que Biden. Si le Parti démocrate décide de remplacer Biden par un autre candidat que Kamala Harris, cela posera un défi majeur aux communautés africaines. De plus, le nouveau candidat n’aura pas accès gratuitement aux 200 millions de dollars de fonds de campagne reçus par Biden. Harris ne recevrait ce montant que si Biden se retirait de la course et qu’elle prenait le relais. Quelqu’un qui aurait l'âge de Biden, souffrant d’une probable neurodégénérescence, et surtout avec un travail aussi stressant que celui de la présidence américaine, il est peu probable qu'il soit capable de conduire une voiture, et encore moins de conduire un pays, en particulier l'un des plus puissants au monde.
Les téléprompteurs trompent les gens en corrigeant les erreurs de mémoire, mais contrairement aux aides auditives sophistiquées que vous pouvez mettre dans votre oreille et emporter partout avec vous, les téléprompteurs ne peuvent pas être emportés partout avec vous, notamment pour les entretiens, les débats ou les conversations téléphoniques. Ma conclusion est que le président Biden doit céder la place à un autre candidat capable d’exprimer clairement et avec force la manière dont le Parti démocrate veut lutter contre l’inflation qui a conduit à la déshumanisation et à la prolétarisation de nombreux Américains. À mon humble avis, l’horizon politique devrait nous conduire à l’instauration d’une social-démocratie plutôt que d’une démocratie libérale.
Le report sempiternel des élections des sénateurs, gouverneurs, vice-gouverneurs, des membres des assemblées provinciales de Masimanimba et Yakoma est une tache sombre dans l’histoire politique de la Rdc et une marque d’amateurisme dans le chef du personnel de la Commission électorale nationale indépendante(Céni) se délectant des délices du torpillage en règle des dates des élections. C’est gravissime que la dite Céni devient le problème aujourd’hui quand elle n’arrive plus à boucler le cycle électoral en arrêtant un calendrier définitif dont la planification demeure la résultante du régime financier déterminé de commun accord avec le Gouvernement.
Comme les animateurs de cette institution semblent franchir déjà la ligne rouge, et que les habitants de la province du Kwilu et du Nord Ubangi ressentent aujourd’hui plus de la rancoeur contre la céni qui entretient la chicane, il faut que cesse cette méthode des bras ballants de Felix Tshisekedi et de Judith Tuluka Suminwa s’illustrant dans le manque de culot, dans l’incapacité de prendre d’eux-mêmes des initiatives dans l’éthique de responsabilité.
Cependant la grandeur des élections célébrées par les récents élus , en d’autres termes par la consécration constitutionnelle ne doit pas non plus éclipser rapidement les déceptions des habitants de Masimanimba et Yakoma qui réclament l’organisation imminente des élections pour leurs députés nationaux, sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs. Dans la pratique il s’agit d’une régression et conformément à la loi électorale no 17/013 du 24 décembre 2017 modifiant la Loi n°06/006 du 09 Mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales dans son article 129, la Céni porte une lourde responsabilité et devra répondre de ses actes si l’affaire est renvoyée devant une juridiction. En effet l’impression qui s’en dégage est que Kadima et ses collaborateurs de la Céni se jouent des électeurs de Masimanimba et de Yakoma, qu’ils se jouent de la nation congolaise en enfreignant la loi électorale en son article 129 et en ajournant sempiternellement de dates des élections dans les provinces du Kwilu et du Nord Ubangi. Il faut impérativement mettre fin à cette défaillance de visibilité politique et présenter un calendrier définitif sous peine de faire perdurer les élections spoliées et confisquées aux populations de ces deux provinces. Cette exigence passe évidemment sur le choix des dates précises avant la fin du mois de juillet afin de relever ce défi d’une Céni engluée dans un dysfonctionnement conduisant à des situations saugrenues. Cela ne s’est jamais vu quand on organise des élections à géométrie variable.
Aujourd’hui on peut objectiver l’appréciation sur la Céni : nul n’ignore que les sociétés démocratiques tirent leur légitimité des élections de leurs acteurs par les populations locales. Malheureusement notre démocratie est traversée par une crise de confiance dans le report sine die de certaines élections. Face à cette défiance, le président Félix Tshisekedi et la première ministre Judith Tuluka Suminwa doivent se mettre au diapason des initiatives visant à octroyer urgemment un budget adhoc à la Céni afin d’organiser les élections dans un avenir proche . C’est une façon de permettre le fonctionnement plénier des institutions républicaines avec tous les candidats élus.
Citoyens de Masimanimba et de Yakoma, renforcez vos capacités de résilience et que votre confiance citoyenne envers ces élections ne soit pas encore érodée. Il est interdit de croire que «ALEA JACTA EST», d’autres initiatives peuvent être inscrites dans vos agendas afin de déclencher des mobilisations numériques de masse pour faire entendre vos voix, il y a plus à gagner qu’à perdre, c’est vaincre que rien. Notre affaire à Tous : que vous ne soyez plus à la remorque des provinces qui ont déjà leurs sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs.
(Par Isidore Kwandja Ngembo, Politologue et Analyste des politiques publiques et ancien Conseiller à la Direction Afrique centrale du Ministère Canadien des Affaires Etrangères)
Les deux concepts utilisés dans cet article sont tirés de moments importants qui ont jalonné l’histoire du Québec au début des années 60 et celle de la Tchécoslovaquie à la fin des années 80. Ces deux moments historiques, à savoir, la « Révolution de velours » qui a mis fin, en quelques semaines, à plus de trente années de plomb de l’un des régimes communistes les plus durs en Europe de l’Est, d’une part, et la « Révolution tranquille » qui représente une période charnière de l’histoire du Québec contemporain, marqué par des réformes importantes sur les plans politique, économique et social et de la modernisation de l’État québécois, d’autre part, ont contribué à une profonde transformation du modèle économique et social de ces deux nations et joué un rôle déterminant à la fois sur le développement de leurs sociétés et sur le bien-être de leurs populations.
A son accession au pouvoir comme président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi était confronté à deux défis majeurs qui l’attendaient, à savoir, d’une part, comment dompter le redoutable Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, qui avait des tentacules dans toutes les institutions publiques nationales et provinciales prêtes à bloquer toute initiative susceptible d’être mise à l’actif du président Tshisekedi et, d’autre part, comment relever la situation socio-économique et financière désastreuse.
Confronté à de vives tensions avec ses alliés du FCC, dès les premières semaines, pour des nominations présidentielles bloquées par le ministre du Portefeuille, personne ne donnait la moindre chance à Félix Tshisekedi de tirer son épingle du jeu, dans cet environnement politique où tous les leviers du pouvoir étaient verrouillés et tenus bien en main par les partisans de Joseph Kabila. Deux ans après, on n’entrevoyait toujours pas la lumière au bout du tunnel et les événements tendaient à conforter les sceptiques dans l’idée que c’était toujours le FCC qui menait le jeu. Il était impensable d’imaginer, ni même de prédire, un tel dénouement en quelques semaines seulement, même si l’on se rappellera qu’en avril 2019, dans un rassemblement avec les Congolais de la diaspora à Washington, Félix Tshisekedi avait rassuré qu’il allait déboulonner le système Kabila.
Félix Tshisekedi relève le premier défi et déboulonne
L’onde de choc qui a marqué le point de basculement dans la bataille politique larvée entre Félix Tshisekedi et son allié d’alors Joseph Kabila, et qui a provoqué l’effondrement de la coalition gouvernementale, c’est le refus délibéré des présidents de deux chambres du Parlement et de membres du gouvernement issus du FCC, d’assister à la prestation de serment de nouveaux juges de la Cour constitutionnelle. Cet incident, tout à fait regrettable pour le FCC, a, non seulement, blessé l’amour-propre du président Tshisekedi qui a vécu cela comme une humiliation aux yeux des Congolais, et signé la chute brutale de la coalition FCC-CACH. En effet, dans ce climat de tensions constantes, il n’était plus possible pour Félix Tshisekedi de maintenir cette coalition de façade, ni même de s’abriter derrière elle, pour continuer à aménager son allié Joseph Kabila.
Félix Tshisekedi a alors déployé l’artillerie lourde pour gagner cette bataille, en menaçant d’user de ses prérogatives constitutionnelles pour procéder à la dissolution du Parlement, s’il n’obtenait pas le ralliement de la majorité des députés à sa vision. Il aura suffi de quelques semaines seulement pour venir à bout de l’incontournable FCC qui était, en réalité, très fragile et vacillant.
Le discours historique de six minutes prononcé par le président Tshisekedi, le 23 octobre 2020, dans lequel il dressait les principaux points de divergence persistant au sein de la coalition, est l’acte qui a scellé définitivement la fin de la coalition, l’effondrement rapide du FCC de Joseph Kabila et l’adhésion massive à la vision de Félix Tshisekedi, de créer une Union sacrée de la Nation. Aujourd’hui il ne reste que des ruines du FCC.
Si la révolution de velours signifie notamment un changement politique pacifique qui se fait sans trop de violence, si cela signifie un changement sans qu’aucune goutte de sang n’ait été versée, alors nous pouvons dire que ce qui s’est passé en RDC avec Félix Tshisekedi est une révolution de velours.
La Révolution tranquille est-elle possible avec Félix Tshisekedi ?
Au Québec, l’expression Révolution tranquille désigne une période-clé pendant laquelle de grandes réformes économiques, de changements sociaux, la modernisation de l’État et de l’administration publique, ont été mises en œuvre par le gouvernement libéral de Jean Lesage, de 1960 à 1966. Avant la révolution tranquille, le Québec était gouverné par des élites placées elles-mêmes sous la férule de l’Église et de la bourgeoisie anglophone. La population était la moins scolarisée d’Amérique du Nord. La priorité du nouveau Premier ministre était notamment de s’attaquer au favoritisme politique, d’éliminer la corruption afin de renflouer le Trésor public, de modifier la carte électorale de façon à diminuer l’importance des caisses électorales occultes et permettre aux régions urbaines d’être mieux représentées etc. Pour cela, il s’était entouré d’un cabinet qu’on a baptisé « l’équipe du tonnerre ». En quelques années seulement, ce gouvernement a réussi à mener à bien et à amorcer un grand nombre de réformes pour renforcer l’influence de l’État dans ses compétences sociales et économiques, notamment en procédant à des réformes en matière de santé et éducation, avec la mise sur pied d’un système d’hôpitaux publics, la création de leviers économiques tels que la Caisse de dépôt et la Société générale de financement, ou la nationalisation de l’électricité.
Même si nous sommes bien conscients que toute comparaison est imparfaite en raison de différences systémiques, nous nous inspirons toutefois de cette Révolution tranquille qui a permis au Québec de mettre en œuvre de grandes réformes qui ont eu un grand impact sur les plans économique et social, pour rattraper le retard en la matière.
Maintenant que le président Tshisekedi a le pouvoir d’exercer la plénitude de ses prérogatives sur le choix des membres du gouvernement, nommés les « Warriors » (les guerriers), le peuple congolais attend avec impatience que ce nouveau gouvernement puisse s’atteler à relever le deuxième défi majeur, celui de la situation socio-économique et financière désastreuse, en prenant des mesures fortes et urgentes pour améliorer les conditions de vie de la population.
Certes, il n’en demeure pas moins que le président Tshisekedi fait preuve d’une forte volonté politique nécessaire pour apporter le changement que son cher parti a fait rêver aux Congolais durant les trente-sept ans de combat politique pour accéder au pouvoir. Mais les spécialistes des politiques publiques vous diront que le changement ne repose pas seulement sur la seule volonté politique, il dépend également de plusieurs autres facteurs déterminants pour donner des résultats concrets. Il faudrait avoir une grande détermination, se fixer des objectifs précis, avoir une approche stratégique, disposer des ressources nécessaires pour passer à l’action et pouvoir atteindre les objectifs visés.
Soixante-quatre ans se sont écoulés depuis que le Congo a obtenu son indépendance de la Belgique. La République Démocratique du Congo continue d'exister, bien qu'une partie de son territoire soit occupée par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Comme toujours, le MDW discutera de la manière dont nous en sommes arrivés là et des processus à suivre pour remettre le Congo sur la voie du développement pour le bénéfice de nos enfants et petits-enfants. Le MDW s'appuiera sur la littérature marxiste pour poser les questions posées par les marxistes révolutionnaires qui étaient au centre des débats sur le communisme lors de la révolution spartiate en Allemagne au XIXe siècle.
La question est de savoir si les Congolais doivent se lancer dans la réforme ou dans la révolution. "Réforme ou révolution", tel est le titre du livre de Rosa Luxemburg. Mais qui est-elle, cette première marxiste assassinée par les socialistes allemands ?
Rosa Luxemburg est née dans une famille juive polonaise le 5 mars 1871 et a été assassinée à Berlin le 15 janvier 1919, pendant la révolution spartakiste.
A sa mort, Luxembourg possédait trois nationalités: polonaise, suisse et allemande par alliance. Elle fut l'une des premières militantes communistes et une figure de proue de la Deuxième Internationale Socialiste. Mais, Luxembourg, contemporain de Trotsky et de Lénine, prendra ses distances avec la violence soutenue par les deux pour rester le véritable gardien de l'orthodoxie marxiste. Au moment de sa mort, Luxembourg était membre du Parti socialiste allemand (SPD), qui était encore à l'époque le modèle pour tous les partis communistes d'Europe de l'Est. Rosa Luxemburg a été assassinée par des membres de son propre parti.
Pourquoi ?
Elle est l'une des victimes de la violence socialiste, aux côtés des marins de Cronstadt tués par les bolcheviks en 1921 et des rebelles de Barcelone écrasés par les socialistes en 1937. La même chose s’est produite en Hongrie lors de la révolution de Budapest contre la présence soviétique en 1956. Cependant, pour mieux comprendre les raisons de l'assassinat de Luxembourg, il est important de se concentrer sur son travail de militante communiste, l'un de ses héritages intellectuels. Le titre de son œuvre principale est « Réforme ou Révolution ? ”
Au début de l’industrialisation, le capitalisme était en plein essor. Le prolétariat allemand n’avait plus rien à voir avec les travailleurs britanniques défendus par les syndicats. Le boom économique s’était également fait sentir dans la vie des travailleurs. C’est pourquoi les dirigeants socialistes allemands n’ont pas continué à vouloir abolir l’État et l’argent, comme le suggérait Marx, mais ont plutôt cherché à rendre le capitalisme plus humain et plus avantageux pour les travailleurs. Nous, nous disons avec réalisme que nous devons réformer. Kautsky, alors représentant officiel du SPD, aurait cédé moins bruyamment et plus hypocritement à cette proposition de réforme. Mais le théoricien réformiste était sans aucun doute Bernstein. De plus, Rosa Luxemburg, bien que totalement opposée, appréciait la sincérité de la position de Bernstein plutôt que l'opportunisme de Kautsky. Mais en fait, si l'on y regarde de plus près, on constate que lors de la Première Internationale socialiste, Proudhon voulait un capitalisme à visage humain, et Marx lui disait clairement que c'était une illusion. La même question s'est posée au cours des discussions de la Première Internationale Socialiste.
Pour Marx, le capitalisme n’aura jamais de visage humain. Il s’agit d’une énorme incompréhension du concept d’argent. En réponse à Proudhon, Marx a expliqué que l’argent n’est pas simplement un objet ou un moyen d’échange, mais plutôt une dynamique relationnelle de pouvoir. L’argent crée effectivement des relations de pouvoir. Elle nous implique, nous consume, nous enveloppe. Il ne pourra jamais avoir un visage humain. Ainsi, face au boom économique qu'a connu l'Allemagne au début du XIXe siècle, le Parti socialiste a été séduit par le proudhonisme de Bernstein. Bernstein a déclaré « qu’il suffisait de réformer le capitalisme plutôt que de l’abolir et de rendre cette réforme plus humaine parce que le capitalisme, après tout, facilite et modernise merveilleusement nos vies. » Par conséquent, selon Bernstein, le seul objectif du Parti devrait être la réforme.
La réaction de Rosa Luxemburg à Bernstein était clairement un retour à l'orthodoxie marxiste, visant à l'abolition de l'argent et de l'État. Pour Rosa Luxemburg, si la théorie de Bernstein était acceptée, elle ne ferait que conduire à l'effondrement du Parti. Il fallait donc préserver à tout prix la révolution qui conduirait à l’abolition de l’État et de l’argent. Il défend ainsi l’orthodoxie révolutionnaire contre le réalisme réformiste. D'où le titre de son livre : Réforme ou révolution ? Le communisme est révolutionnaire et ne permet pas de réforme. Le mot Révolution est d'origine astrale. Cela signifie qu'une étoile retourne à son origine après avoir accompli son voyage sidéral. Jusqu'à son assassinat, Luxemburg a fait comprendre que son objectif ultime était le communisme, un retour à notre essence commune, à notre véritable ontologie, à notre essence fondamentale.
Aujourd'hui et hier, toutes les revendications syndicales doivent inexorablement conduire au développement du communisme, d'un État et d'un peuple dans une communauté humaine sans argent. Pour Rosa Luxemburg comme pour Marx, la communauté communiste de l’humanité est une critique radicale qui sape vigoureusement le fétichisme de la marchandise ainsi que tous les totems et tabous de la modernité capitaliste. À la manière de son maitre Marx, et contrairement à Lénine et Trotsky, Luxemburg n'est pas contre les capitalistes, mais contre le capital.
Elle s'oppose également aux soi-disant guerres de libération, qui ne font que remplacer les bourreaux. Quelle est la différence entre être exploité par le Belge De Boeck et le Congolais Tshibanda ? C'est pareil.
Notre ennemi, ce ne sont pas les capitalistes, mais le capital et les rapports de production qu'il impose. Nous ne voulons pas éliminer physiquement les capitalistes et les voleurs congolais qui volent notre avenir et notre jeunesse, mais nous voulons changer les rapports de production, l’économie et la politique qui fonctionnent comme tels. Que toutes les richesses congolaises profitent à tous les Congolais sans exception ; les communistes luttent pour la transformation des rapports de production, pas pour la destruction de vies humaines.
C’est aussi le sens figuré des images érotiques que Marx utilise pour décrire la révolution communiste dans son dernier manuscrit de 1844. La Révolution communiste est une tendresse, une douce caresse qui parle de l'éternité du monde.
La République Démocratique du Congo a besoin d'une révolution communiste. Le communisme concerne les hommes et les femmes qui atteignent la transcendance de la verticalité, la transformation sociale et l’explosion érotique de tendresse. La communauté communiste du Congo est composée d'hommes et de femmes qui, par leur désir sexuel, leur conscience, leur bonté et leur compréhension, créent un univers d'existence universelle parfaite.
Les agents de ce changement sont le prolétariat organique, c’est-à-dire l'ensemble des peuples congolais dont l'avenir est confisquée par les bandits de la République. Sans la lutte, il n’y aura pas de changement dans notre pays !
«Nous devons construire le pays brique sur brique. C’est-à-dire aller des acquis aux présents, et améliorer au besoin dans la gestion du pays. Et non de la table rase à la table rase. C’est pourquoi, le collectif des Anciens conférenciers de la CNS s’est donné pour objectif : collecter les résolutions de la conférence nationale souveraine, en constituer la synthèse pour la mettre à la disposition des institutions de la République aux fins de leur exécution», assure Jérôme Lumuna Ndubu, Sénateur honoraire, Conférencier, Chevalier de l’Ordre national du Léopard, dans une note soulignant la nécessité, pour les autorités de la RD. Congo, de mettre en œuvre, effectivement, les recommandations issues de la CNS, depuis plus de deux décennies, pour le bien du pays.
République Démocratique du Congo
CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE : CREATION DU COLLECTIF DES ANCIENS CONFERENCIERS DE LA CNS : « CAC/CSN »
Conférence nationale souveraine : création du collectif des Anciens conférenciers de la conférence nationale souveraine CAC/CNS en sigle.
C’est ce qui ressort d’une résolution prise par les Anciens conférenciers réunis au Palais du Peuple dans la commune de Lingwala le mardi 02 juillet 2024 sous la direction de l’Honorable Jérôme LUMUNA NDUBU, Avocat de profession, Commissaire du peuple, Conférencier, Conseiller de la République, Sénateur, Vice-Ministre de l’intérieur et de la sécurité du Territoire, vice-ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Dignitaire d’Etat, Chevalier de l’ordre national du Léopard, Président du parti DP-RDC et écrivain auteur de l’ouvrage « Pouvoir constituant en RDC de 1960 à nos jours » qui explique le bien-fondé de cette ONG :
DE L’ORIGINE
La conférence nationale souveraine a été créée et convoquée en 1991 par les ordonnances ci-après :
Ordonnance n°91-010 du 06 Mars 1991 portant création et composition de la conférence constitutionnelle ;
Ordonnance n°91-098 du 11 Avril1991 portant convocation de la conférence constitutionnelle ;
Ordonnance n°91-205 du 15 juillet 1991 modifiant et complétant l’ordonnance n°91-098 du 11 Avril 1991 portant convocation de la conférence nationale.
DE L’OBJET DE LA CONFERENCE NATIONALE
Déterminer les options fondamentales sur l’organisation politique de la Troisième République ;
Elaborer un projet de la nouvelle constitution à soumettre au référendum.
ACTE N°01/CNS/92 DU 05/05/92 PORTANT PROCLAMATION DE LA SOUVERAINETE DE LA CONFERENCE NATIONALE
Constatant la crise profonde, multiforme et persistante à laquelle le pays est confronté depuis de nombreuses années ;
Considérant la paupérisation de la population, le ravalement et l’inversion des valeurs morales et spirituelles, la chute de la production nationale, le règne des maux tels que l’arbitraire, la corruption, le népotisme, le tribalisme, la dislocation de l’appareil sanitaire, l’effondrement du système éducatif, la confiscation des libertés individuelles et collectives, le détournement systématique des biens publics et la spoliation des biens privés, incivisme et l’anarchie.
Convaincu de l’incapacité totale des institutions en place d’apporter des solutions à cette situation tragique.
Mûr par la volonté inébranlable d’analyser sans complaisance les cause de cet échec en vue de trouver des solutions efficaces destinées à relever ce défi et à jeter les fondements d’un Etat de droit devant garantir un développement intégral et harmonieux de la Nation.
Considérant que la conférence Nationale est une Assemblée du peuple constituée de délégués des forces vives de la Nation.
Considérant que nul n’est au-dessus-du peuple et que de ce fait personne ne peut se dérober à ses décisions.
Réaffirmant la nécessité de lier l’ensemble des institutions établies aux décisions de la conférence Nationale.
Conscient de nos responsabilités devant Dieu la Nation, l’Afrique et le Monde.
Proclamons :
Article Unique : La conférence Nationale est Souveraine, ses décisions sont impératives, exécutoires et opposables à tous.
DE LA DUREE DE LA CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE
Du 06/03/1991 au 05/12/1992
DE LA NATURE JURIDIQUE DES RESOLUTIONS DE LA CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE
La conférence nationale souveraine a pris un certain nombre de résolutions exécutions, impératives et opposables à tous.
CONCLUSIONS
Nous devons construire le pays brique sur brique. C’est-à-dire aller des acquis aux présents, et améliorer au besoin dans la gestion du pays. Et non de la table rase à la table rase.
C’est pourquoi le collectif des Anciens conférenciers de la CNS s’est donné pour objectif : collecter les résolutions de la conférence nationale souveraine, en constituer la synthèse pour la mettre à la disposition des institutions de la République aux fins de leur exécution.
Après plus de dix ans d’exil politique passé en Afrique du Sud, le voilà de retour en République Démocratique du Congo ! Joseph Mukungubila Mutombo, prophète et chef du mouvement politico-religieux ‘’Ministère de la Restauration à partir de l’Afrique Noire’’ (MRAN) a de nouveau foulé le sol congolais dimanche 7 juillet 2024, en présence d’un grand nombre de ses fidèles, qui l’attendaient de pied ferme au tarmac de l’aéroport international de N’djili. A cette occasion, il a affirmé avoir enterré la hache de guerre avec certains acteurs politiques, de les avoir tous pardonnés, faisant ainsi référence aux circonstances ayant conduit à son départ forcé du pays en 2013.
Avant toute chose, il a remercié le Chef de l’Etat, qui lui permis de retourner sur la terre de ses ancêtres, grâce à une Ordonnance présidentielle qui, selon lui, ne l’a pas gracié, mais plutôt, est venue réparer l’erreur commise par l’Etat en le condamnant.
‘’Je remercie le Chef de l’Etat, l’Ordonnance qu’il a signée m’a rendu justice. Ce n’est pas que j’ai été gracié, non. Il y a eu incompréhension de l’Etat congolais, c’est-à-dire, le pouvoir s’est excusé de m’avoir condamné. Ce sont les autres qui ont été graciés, non pas moi, ni mes disciples’’, a affirmé Joseph Mukungubila.
Des souvenirs douloureux
Le chef religieux est revenu sur ce qu’on a appelé ‘’ le massacre du golf’’ où plus d’une centaine de ses adeptes ont été tués, certains blessés en date du 30 décembre 2013, dans sa résidence située au quartier golf, à Lubumbashi, qui était également utilisé comme lieu de culte, par des hommes en uniforme.
‘’Il y a une lettre dans laquelle j’ai dénoncé Katumbi, de pouvoir non seulement participer activement au massacre des congolais, mais également à l’enterrement des miens. Aussi, à travers cette lettre, j’ai déclaré être disposé à servir mon pays, et que je ne vais pas lâcher prise’’, a-t-il évoqué.
Dans la foulée, le leader du MRAN, ayant placé son retour sous le signe de réconciliation, dit être passé à autre chose, laissant ainsi les évènements antérieurs derrière lui, pour repartir sur de nouvelles bases.
‘’ Je ne suis pas en froid avec mes collègues, que ce soit en politique ou en sacerdoce. Je pardonne à tout le monde’’, a lancé Joseph Mukungubila.
Il ya lieu de rappeler que Joseph Mukungubila Mutombo, a quitté la RD Congo en 2013 pour l’Afrique du Sud, après avoir été accusé d’être à la tête d’un mouvement insurrectionnel contre le régime de Joseph Kabila. Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui et il fut arrêté par la justice sud-africaine. Une demande d’extradition formulée par Kinshasa était transmise à Pretoria, qui, après avoir auditionné l’accusé, a fini par l’acquitté pour faute des preuves et a, de ce fait, rejeté la démarche du gouvernement congolais.
Au niveau de la province de l’Ituri, la Société civile locale milite, courageusement, pour le respect strict des principes qui fondent l’Etat de droit, tel que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, entend l’instaurer en RD. Congo, durant son passage au summum de l’Etat. Par le truchement de sa Coordination, cette Société civile alerte Constant Mutamba Tungunga, le nouveau Ministre de la Justice au sein du Gouvernement que dirige la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, sur l’arrestation, depuis plus d’un mois, en Ituri, de James Kenda, un opérateur économique réputé, et Prince Amati Idringi, agent à l’Ogefrem/Bunia, pour des raisons inconnues jusqu’à ce jour, par des services de renseignements.
Dans une correspondance dont une copie est réservée au Chef de l’Etat, la Socit exprime ses inquiétudes sur la sécurité de ces deux compatriotes ambitieux étant donné que leurs propres familles, y compris leurs Conseils, ont été interdits de les visiter dans les geôles à Kinshasa, où ils ont été transférés. Prince Amati Idringi serait, d’ailleurs, d’après des sources, introuvable, pour le moment. La Société civile de l’Ituri plaide donc pour l’implication du Ministre d’Etat en charge de la Justice pour que la lumière soit faite sur ce dossier qui perturbe la quiétude de la population iturienne qui, par ailleurs, a adhéré totalement à la vision du Président Félix Tshisekedi, pour l’avènement d’un Congo nouveau.
La Pros.
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO PROVINCE DE L'ITURI
SOCIT
Société Civile de l'Ituri
Bureau de Coordination Provinciale Province de l'Ituri. République Démocratique duCongo
Bunia, le 01/07/2024
N°Réf: /COORD/SOCIT/DLD/CB/2024
Transmis copie pour information à :
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat ;
« Avec nos hommages les plus déférents »
L'honorable Président de l'Assemblée Nationale ;
L'Honorable Président du Sénat ;
Son Excellence Madame la Première Ministre, Chef du Gouvernement ;
« Avec nos hommages déférents »
Son Excellence Monsieur le VPM de la Défense et d'Ancien Combattant ;
Honorable Président de CAUCUS des Elus de l'Ituri ;
Bureau Conjoint des Nations-Unies de droit de l'Homme (BCNUDH) ;
Coordination Nationale de Droit de l'Homme (CNDH) ;
Monsieur le Coordonnateur National de la Société Civile Forces Vives :
(Tous à Kinshasa/Gombe) ;
A l'honorable Président de l'Assemblée Provinciale de l'Ituri:
A Son Monsieur le Gouverneur Militaire de la Province de I'Ituri
(Tous à Bunia)
Objet : Transmission de la lettre ouverte de la Société Civile, Forces Vives de I'Ituri du 01 juillet 2024.
A Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre de la Justice et Garde de Sceaux de la RDC à Kinshasa/Gombe
Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre de la Justice et Garde de Sceaux de la RDC à Kinshasa/Gombe ;
Nous avons l’honneur de vous transmettre en annexe de la présente, la lettre ouverte de la Société Civile Forces Vives de l’Ituri du 01 juillet 2024 relative à l’arrestation de Monsieur JAMES KENDA ODU et de l’Ir PRINCE AMATI IDRINGE, respectivement Opérateur économique de l'lturi et Agent de l'OGEFREM/Bunia depuis environ un mois et vous en souhaite bonne réception.
Veuillez agréer, Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat. Ministre de la Justice et Garde de Sceaux, l'expression de nos hautes considérations.
Puisque Bruxelles l'a voulu ainsi, c'est que les puissances occidentales d'abord, orientales après considèrent le Congo pour ce qu'il est : un "supermarché" où chacun vient s'approvisionner. Quoi de plus normal que les filleuls des puissances occidentales comme le Rwanda de se servir à leur tour, eux aussi ! Surtout quand tout ce beau monde voit les Congolais s'y adonner à cœur joie ! Merci, Pr.
DEUX CHIFFRES VIENNENT NOUS GIFLER
Ainsi avons-nous réagi à l'observation d'un Professeur d'université, interpellé par la chronique "Si j'étais Félix Tshisekedi, voici ce que je ferais pour le 30 juin 2024".
Dans cette chronique, la page de l'Histoire de l'accession du Congo Belge à la souveraineté le 30 juin 1960 nous rappelle deux faits importants, le premier pour l'indépendance politique, le second pour l'indépendance économique.
Au plan politique, il y a la Déclaration d'Indépendance. Rédigé sur un simple papier duplicateur, ce document ne porte aucun nom de chaque signataire. Il y a juste la signature et la fonction exercée.
L'autre le qualifierait de chiffon que ça ne serait pas une injure.
Au plan économique, on découvre comment le débat avait été délaissé par les pères dits de l'indépendance, tous nageant autour de la trentaine. Entendez l'âge d'Anthony Tshisekedi et de Serge Bahati. Si bien que l'économie congolaise est non seulement restée extravertie, mais en plus livrée à ce qui s'apparente bien à un pillage organisé par les signataires de l'Acte général de Berlin sur le Bassin du Congo, chacun pouvant venir se servir.
64 ans après, deux chiffres viennent nous gifler comme nous réveiller : pour le FMI - qui nous félicite dans le sens du poil - la RDC fait partie des 10 pays ou États les plus pauvres du monde. C'est si évident que ce pays est juste capable de débourser 150 FC l'an pour assister ses déplacés de guerre !
Or, au moment où l'on proclamait l'Indépendance, le Congo Belge avait un niveau de vie presque égal à celui du Canada (en Amérique) et de la Corée du Sud (en Asie). Il se dit même que les Sud-africains de race blanche venaient se faire soigner à l'actuel hôpital Jason Sendwe, à Lubumbashi (Elisabethville).
N'ayons alors ni gêne, ni peur de la sentence : en 64 ans d'indépendance, il y a eu descente continue aux enfers, malgré quelques "remontada" vivant, hélas !, le temps d'une rose...
AU PAYS DES ÉGOS
Que font les gens intelligents et sages lorsqu'ils constatent une situation pareille ?
Que ce soit dans nos familles ou dans les communautés que nous fréquentons (travail, église, club, parti etc.), ils battent le rappel des troupes. Ils se réunissent, ils débattent, ils conviennent des dispositions à prendre et veuillent sur leur application.
Malheureusement, au pays des égos, on raisonne plus en termes d'honneurs et d'espèces sonnantes et trébuchantes caractérisant la corruptibilité qu'en termes de solidarité.
Cette corruptibilité est si ténue que la simple évocation d'un dialogue hérisse les poils !
Avant même d'en confirmer la tenue, on le vide de son sens. Et même quand on parvient à l'organiser, il est déjà piégé pour le faire échouer. Comme une Transition en cache une autre, un Dialogue en cache un autre.
Au final, en 64 ans d'indépendance, la RDC aligne une bonne quinzaine de dialogues avec pour résultat les deux chiffres symboles (classement FMI-Global et les 150 FC l'an de prise des déplacés de guerre.
Deux exemples sont édifiants. Le premier est d'actualité : le bataille des chiffonniers suscitée par l'initiative de désignation du porte-parole de l'Opposition.
Depuis 17 ans, la classe politique refuse d'en appliquer la loi pendant qu'elle se réjouit de l'alternance démocratique C'est-à-dire la Majorité d'aujourd'hui qui peut devenir l'Opposition de demain.
Second exemple pouvant choquer d'aucuns : l'état d'abandon du jardin du théâtre de Verdure du Mont Ngaliema. Il y a moins de deux ans, énormément d'argent a été investi dans l'embellissement du site, côté Inbpt. Argent perdu puisque les herbes folles recouvrent le terrain. Leur terrain. Leçon à tirer : la pelouse est comme la démocratie. Soignée, elle suscite l'admiration des hommes. Abandonnée, elle devient l'herbe folle admirée des bestioles généralement nuisibles.
ON CONTINUE EN RÉFLÉCHISSANT ? ON S'ARRÊTE POUR RÉFLÉCHIR ?
Pour revenir à la réaction du Pr d'université, la vérité est que tout le monde (étranger et congolais) qui en a la possibilité pille ce pays parce que les Congolais ont pour sport national la bataille des chiffonniers. Bataille qui les éloigne de la démocratie détruite par des éléments nuisibles.
Lorsque les enfants du Congo se livrent eux aussi à la sale besogne, la seule question qu'on se pose est de savoir s'il n'y a pas quelque part des " initiés" qui savent que ce pays n'existe que de nom, c'est-à-dire condamné à disparaitre !
Depuis 1965, tous les compatriotes venus avec le discours du Changement semblent "coaliser" avec les Paul Kagame et les Apple pris comme symbolique, les uns accusés de piller les mines, les autres d'en racheter le produit après lequel nous courons tous tout en nous entre-tuant dans tous les sens du terme.
D'ailleurs, les Congolais (se) pillent si mal qu'en 64 ans d'indépendance, ils ne se préoccupent même pas de la défense des fondamentaux d'un État, à savoir la superficie et la démographie.
Déjà incapables de certifier les frontières nationales, ils viennent de commettre le pire des forfaits : trafiquer des fonds destinés au recensement général de la population, opération scientifique qu'ils ont d'ailleurs mal conçue en obligeant les citoyens de se rendre auprès des recenseurs alors que c'est l'inverse qui se fait !
Quand on a conscience de toutes ces évidences, on fait quoi ? On continue en réfléchissant ? On s'arrête pour réfléchir ?
Le bon sens commande de s'arrêter pour réfléchir.
Ce temps d'arrêt, on peut lui donnez-lui le terme qui convient !
Mais la compétence de le faire est réservée exclusivement à l'Institution ayant dans ses attributions la charge de garantir la notion sacrée de continuité de l'État.
Elle prend le passif et l'actif de tous ses animateurs, du 30 juin 1960 au 30 juin 2024.
Si l'animateur en place n'est pas Félix Tshisekedi, que les frondeurs en citent un autre..
Franck Ngyke Kangundu, de son vrai nom François Kangundu Kengy, est un nom gravé dans la mémoire collective des défenseurs de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo (RDC). Né à Kinzambi dans la province du Kwilu, le 28 juin 1953, ce journaliste chevronné de la presse écrite a marqué les esprits par son engagement inébranlable en faveur de la démocratie, de la justice sociale et contre la corruption.
Le 2 novembre 2005, la voix de Franck Ngyke a été brutalement réduite au silence. Agé de 52 ans, il a été froidement assassiné avec son épouse devant leurs enfants, dans leur résidence du quartier Mombele à Kinshasa. Ce crime odieux n'a pas seulement éteint la vie d'un homme et de sa femme, mais il a aussi laissé une cicatrice indélébile sur le paysage médiatique congolais.
Franck Ngyke n'était pas un artisan de la violence. Au contraire, ses analyses objectives et ses écrits publiés dans le quotidien *La Référence Plus* étaient respectés même dans les milieux politiques congolais. Il avait également travaillé pour l'Agence Zaïroise de Presse, devenue aujourd'hui l'Agence Congolaise de Presse (ACP).
Dix-neuf ans après son assassinat, l'une des filles de Franck Ngyke, Grâce Israëlla Mambu Kangundu Ngyke s'est engagée dans une lutte pour la reconnaissance nationale des journalistes assassinés en RDC. Son plaidoyer vise à honorer la mémoire des 22 journalistes tués en RDC en les élevant au rang de Martyrs de la Liberté de la Presse. Elle appelle également à la construction d'un monument en leur mémoire et à une réparation judiciaire en faveur des orphelins de ces journalistes.
Le combat de Franck Ngyke pour une presse libre et équitable demeure une source d'inspiration.
Il est crucial que son sacrifice, ainsi que celui de nombreux autres, ne soit pas oublié par la République. Leur mémoire et leur lutte pour la vérité et la justice doivent continuer à vivre à travers les générations futures.
(Par le Dr Prof. Antoine Roger Lokongo, Nom chinois : 龙刚)
L'auteur est Professeur des Relations Internationales à l'Université Président Joseph Kasa-Vubu à Boma, en République Démocratique du Congo. Il est aussi Il est aussi Attaché Supérieur de Recherche au Centre de Recherche pour les Echanges entre les Peuples, Université de Pékin ; Chercheur Invité à l’Institut pour la Coopération Mondiale et la Compréhension Mutuelle entre les Peuples, toujours à l’Université de Pékin.
La République Démocratique du Congo notre pays souffre de nombreux déficits : déficit démocratique, déficit sécuritaire, déficit de stabilité politique, déficit de développement économique mais surtout, déficit d'infrastructures.
S’agissant du déficit démocratique, le pays vient de sortir d'une énième élection législative, provinciale et présidentielle chaotique qui a été marquée par une innovation controversée : la machine à voter qualifiée de « machine à voler ou à tricher ».
Dix-neuf candidats sont partis à la conquête du pouvoir suprême. Joseph Kabila, contraint de se retirer, ne s'est pas présenté à nouveau. Plusieurs coalitions ont vu le jour, dont les plus importantes étaient Lamuka pour l’opposition, le « Cap pour le changement » (CACH) dirigé par Félix Tshisekedi et Vital Kaneohe et le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Le scrutin, initialement prévu le 23 décembre 2018, a finalement eu lieu, le 30 décembre 2018. Les raisons évoquées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour ce report définitif ne convainquaient personne.
L'élection présidentielle était annulée dans les territoires de Beni, Butembo et Yumbi à l'Est, en raison de l'insécurité (Samuel Malonga, 2019).
Des pans entiers du territoire congolais à l'est sont toujours occupés par le Rwanda et l'Ouganda, qui utilisent certains complices congolais locaux et des groupes armés tutsis se prétendant congolais comme hommes de paille sous le prétexte sempiternel et le chantage de poursuivre ceux qui auraient commis le génocide au Rwanda en 1994; ce qui a été démystifié comme un stratagème visant à masquer l'offensive de guerre du Rwanda et de l'Ouganda au Congo afin de piller les ressources naturelles et minérales stratégiques du Congo et y occuper des terres.
Cette fois-ci, ce sont les Etats-Unis qui ont ouvertement condamné « le soutien du Rwanda au groupe armé du M23, lançant un appel au Rwanda à retirer immédiatement tout le personnel des Forces de défense rwandaises de la République Démocratique du Congo ou elles occupent actuellement de vastes territoires dans la province du Nord-Kivu et à retirer ses systèmes de missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, des soldats de l'ONU et d'autres forces régionales de maintien de la paix, des acteurs humanitaires et des vols commerciaux dans l'est de la RDC.
La diplomatie américaine accuse également le Rwanda d'être à l'origine d'un attentat meurtrier le 3 mai 2024 contre le camp des déplacés de Mugunga, dans l'est de la RDC, le qualifiant de « nouveau crime de guerre » (Radio Okapi, 2024) ; une accusation rejetée d'emblée par le Rwanda).
« Les Etats-Unis condamnent fermement l'attaque d'aujourd'hui contre les forces armées rwandaises et les positions du M23 contre le camp de personnes déplacées de Mugunga », a déclaré Matthieu Miller, porte-parole du Département d'Etat américain dans un communiqué.
Il a ajouté que les Etats-Unis étaient « profondément préoccupés par la récente avancée" des forces armées du Rwanda et du M23 dans l'est de la RDC, ce qui a contribué au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes ».
Comme Kinshasa, les États-Unis affirment depuis longtemps que la rébellion du M23 est soutenue par le Rwanda.
Mais, la mention par Washington de l'implication directe de Kigali dans une attaque est inhabituelle.
« Il est essentiel que tous les Etats respectent la souveraineté et l'intégrité territoriale de chacun", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller (Jeune Afrique/AFP, 2024).
Cependant, une sorte de nouvelle bande de Gaza est en train d'être créée au Nord-Kivu en l'Ituri par le Rwanda et l'Ouganda sans que la communauté internationale ne les force militairement à se retirer de l'Est de la RDC, comme Ferdinand Kambere, Secrétaire Permanent adjoint du parti de Joseph Kabila, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), ne cesse de le dire.
Après tant de cycles électoraux, la République Démocratique du Congo ne se développe toujours pas. Après les augmentations successives de nos budgets nationaux annoncées en grande pompe, les conditions de vie des Congolais ne s’améliorent toujours pas. Tous les 5 ans, on vide les caisses de l'Etat pour financer les élections avec les fonds propres du pays et on repart de zéro en termes de réserves de devises.
L’organisation des élections de 2018 a été totalement chaotique. De nombreux électeurs ne figuraient sur aucune liste électorale. Certains bureaux ouvraient à 17 heures. Malgré l’imbroglio, les élections tant attendues ont eu lieu. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a été proclamé vainqueur avec 73% (Samuel Malonga, 2019).
Concernant le déficit de développement économique, il est évident que les secteurs de l'agriculture, de l'énergie (électricité), le secteur bancaire et le secteur des infrastructures souffrent du manque d'investissements. Pourtant, ces secteurs constituent des secteurs prioritaires clés pour le développement d’un pays.
Si la Chine est là où elle est aujourd’hui, notamment l’une des superpuissances mondiales, c’est parce qu’elle a commencé à donner la priorité et à investir dans ces secteurs.
De bonnes promesses ont été faites lors de la campagne électorale. Le président Félix Tshisekedi a notamment promis de poursuivre son initiative le « Programme de développement des 145 territoires » qui vise à lutter contre la pauvreté, les inégalités et à promouvoir le développement des 145 territoires du pays. Le programme se concentre sur quatre composantes principales : l’amélioration de l’accès aux infrastructures et aux services de base dans les zones rurales, la promotion du développement des économies locales, le renforcement des capacités de gestion du développement local et la mise en place d’un système de suivi pour évaluer les progrès du programme en temps réel (Ministère du Plan, 2024).
Au début de son premier mandat, un Félix Tshisekedi très pro-occidental comptait sur l’Occident pour mener à bien cette initiative. Il est allé jusqu'à annuler les contrats signés par son prédécesseur Joseph Kabila avec les Chinois.
En effet, dès son accession au pouvoir, l'une des premières décisions prises par Félix Tshisekedi fut la disqualification du consortium sino-espagnol sur le complexe hydroélectrique d'Inga (avec ses différents groupes : Inga I pour 351 MW, Inga II pour 1 424 MW, Inga III pour 4 500 MW avant le Grand Inga pour 39 000 MW. Ce dernier comprend Inga IV, Inga V, Inga VI, Inga VII et Inga III). Pour preuve, en 2021, le « marché » sera pris par la société Fortescue Metals Group du milliardaire australien Andrew Forrest (François Misser, 2021).
Félix Tshisekedi a alors pris la décision de mettre fin au contrat de construction de quatre ans du nouvel aéroport international de N’djili signé avec la société chinoise WIETC sous Joseph Kabila au profit du géant turc Milvest.
Jusqu'à présent, les travaux n'ont pas encore commencé. Quatre ans se sont déjà écoulés.
Nous aurions déjà eu un nouvel aéroport international à N’djili.
Selon Africa Intelligence, après la résiliation de son contrat, le chinois WIETC agite la menace d'un arbitrage. Cinq ans après la pose de la première pierre du chantier de la nouvelle aérogare de N’djili, les autorités congolaises ont mis fin au contrat du groupe chinois WIETC.
Elles souhaitent le remplacer par le turc Milvest, déjà bien implanté à Kinshasa. [...] (Africa Intelligence, 2023).
En avril 2008, l’ancien Président Joseph Kabila (2001-2019) a négocié un contrat sous forme de troc – cobalt et cuivre contre construction d’infrastructures – avec un consortium chinois, pour un montant de 9 milliards de dollars. Le contrat a été réduit à 6 milliards sous la pression du Fonds Monétaire international (FMI), qui craignait que l'accord conduise le pays au surendettement et à s'endetter envers la Chine si les quantités de minerai prévues n'étaient pas extraites.
Depuis lors, près de 2,74 milliards ont été déboursés par la partie chinoise, principalement sous forme d'investissements.
Ce contrat minier entre la RDC, premier producteur mondial de cobalt et premier producteur africain de cuivre, et la Chine a été révisé le 14 mars à Kinshasa, avec la signature d'un nouvel avenant pour 17 ans et 7 milliards de dollars, en présence de Le du président congolais Félix Tshisekedi lui-même (Jeune Afrique, 2014).
Le Président Tshisekedi a été loué en Occident pour avoir rééquilibré le « contrat chinois » jugé inégal au détriment de la RDC.
Mais voilà que maintenant Félix Tshisekedi affirme que « la Chine et la Russie s’en sortent mieux que les Occidentaux en Afrique » (…) – Sputnik. 2024).
Attendons voir si Félix Tshisekedi a réellement tiré les leçons de l’histoire et de son expérience. Après tout, c’est le Président Chinois Xi Jinping qui a dit à juste titre : « L’histoire est le meilleur enseignant. Elle enregistre fidèlement les traces du chemin parcouru par un pays et offre des leçons pour son développement futur. » (CCTV.com, 2014).
Apparemment, le Congo de Félix Tshisekedi perd du temps au lieu de bénéficier de l’initiative « la Ceinture et la Route », susceptible de contribuer à libérer le pays de Patrice Lumumba et Laurent-Désiré Kabila de l’autocolonisation et de la stagnation du développement où les infrastructures constituent encore un goulot d’étranglement à ce développement.
Là encore un proverbe chinois dit que « si vous voulez devenir riche, commencez d’abord par construire des routes ».
A partir de là, nous pourrons transformer nos ressources sur place afin de créer des emplois et des marchés au profit de nos populations après avoir exploité les nouvelles technologies.
Après tout, « l’Initiative la Ceinture et la Route », proposée en 2013 par le Président Chinois Xi Jinping, reconstituant et étendant des aspects clés de l’ancienne Route de la soie se donne comme objectifs : coopération gagnant-gagnant, échanges commerciaux, investissements dans des infrastructures et connectivité, gouvernance régionale et liens entre les peuples (China Insight, 2023).
Théoriquement, l’initiative « Programme de développement des 145 territoires » de Félix Tshisekedi partage quasiment les mêmes objectifs que l’Initiative la Ceinture et la Route qui repose sur la coopération Sud-Sud mais n’est pour autant pas exclusive. Cela favorise plutôt la prospérité commune de l’humanité.
C'est la question « Qu’en dira-t-on en Occident si le Congo s'implique sérieusement dans l'initiative la Ceinture et la Route ? » qui pose problème.
Là encore, un proverbe africain dit : « Si tu es en train de te noyer, tu ne regardes pas la main qui est tendue vers toi, tu la saisis ». A bon entendeur, salut !
REFERENCES :
Malonga, Samuel, « Les élections en RDC de 1957 à nos jours », publié en ligne sur le site Internet de la diaspora congolaise dénommé MBOKA MOSIKA, janvier 2019. ttps://www.mbokamosika.com/2019/01/les-elections-en-rdc-de-1957-a-nos-jours.html. Date de consultation : le 28 juin 2024.
(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Avionics Technical Lead Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri)
Deux styles d’organisation du Bureau du Président de la République font aujourd’hui encore débat. Le premier consiste en une structure verticale, et fut l’œuvre de l’ingénieur Bisengimana, Directeur du Bureau du Président Mobutu de 1969 à 1977, qui orchestra une concentration de pouvoir et d’autorité autour de sa personne, inégalée jusqu’à ce jour. Le deuxième style consacre une structure horizontale de pouvoir. Incarné par Maître Nimy Mayidika Ngimbi, directeur de 1977 à 1986, il est caractérisé par un partage de pouvoir plus équilibré avec d’autres conseillers seniors du Président de la République. Ce deuxième style est plus conforme à une démocratie éprouvée et une administration mature et moderne mais, il consacre une certaine dispersion du pouvoir et peut ouvrir la porte à d’influences extérieures et à des forces centrifuges capables de phagocyter l’agenda du Président de la République. L’opinion défendue dans cet article est que le premier style convient le mieux à une démocratie jeune, continuellement en proie à une crise existentielle, sous réserve que le directeur de cabinet ait des qualités avérées de leadership, d’efficacité et de compétence, mais aussi, d’humilité et de probité morale. Le sieur Bisengimana n’a pas toujours fait montre de toutes ces qualités.
Dans le contexte actuel de début du deuxième mandat du Président de la République, sur fond de guerre persistante à l’est du pays, les priorités du directeur de cabinet devraient inclure :
1) aider le Président de la République à mettre en ordre de bataille les FARDC pour vaincre le M23,
2) assurer que l’action de l’exécutif produit des résultats socio-économiques tangibles à même d’assurer un succès incontestable du deuxième mandat du Président de la République,
3) tenir à distance les mamamouchis du régime dont l’agenda entre facilement en contradiction avec l’intérêt national et les objectifs du Président de la République. Mais la priorité suprême du directeur de cabinet, pour lui-même et pour sa famille, est de faire tout cela tout en restant en vie.
Vaincre le M23 et restaurer la paix sur tout le territoire national
Dans un système d’organisation verticale, aucun dossier ne peut se retrouver sur le bureau du Président de la République sans qu’il ait obtenu l’aval préalable du directeur de cabinet. Toute violation de ce principe devrait être considérée comme une atteinte à la sureté d’Etat.
En outre, le directeur de cabinet devrait être le dernier à discuter avec le Président avant qu’une décision d’Etat soit prise et qu’une annonce publique en soit faite.
La stricte observance de ces principes est particulièrement importante en temps de guerre. La priorité du directeur de cabinet est d’assurer que le Président de la République a accès aux esprits les plus brillants en matière militaire, au sein des forces armées et en dehors de celles-ci.
Mais, l’élaboration de la stratégie militaire ainsi que les décisions tactiques sur le théâtre des opérations devraient relever de la responsabilité exclusive du commandement militaire. Le directeur de cabinet devrait prendre toutes les mesures pour qu’aucune interférence politique ne vienne aliéner ce mécanisme de décision et de conduite de la guerre.
Le directeur devrait aussi s’assurer que le Président est constamment informé de l’évolution de la situation au front, du moral des troupes, et des desiderata du militaire du rang et du soldat au front. La meilleure façon d’assurer que les FARDC sont constamment en ordre de bataille est d’intensifier l’engagement du commandant suprême et de favoriser sa communication avec l’appareil militaire à tous les niveaux.
Lors de la guerre civile aux Etats-Unis, de 1861 à 1865, le Président Abraham Lincoln remplaça successivement six généraux à la tête de la « Union Army » et de l’armée du Potomac, avant de nommer le général Ulysses S. Grant, qui vainquit l’armée sécessionniste des confédérés sous la conduite du général Robert Lee. Il existe dans l’armée congolaise des officiers capables d’annihiler la rébellion du M23.
Au Directeur de Cabinet, la mission d’identifier ces officiers et de convaincre le Président de la République qu’une victoire militaire des FARDC est possible et qu’elle est nécessaire.
C’est dans les périodes de guerre que les armées s’affermissent et se modernisent. Le raccourci du recours à l’intervention extérieure compromet toute perspective de réforme structurelle de l’armée. Lorsque les troupes étrangères se retireront, l’armée congolaise risque de se retrouver plus affaiblie, plus démotivée et plus déstructurée qu’avant, et moins à même de préserver la sécurité nationale et l’intégrité territoriale.
Collaborer efficacement avec la première ministre pour optimiser l’action de l’appareil exécutif
L’objectif suprême du Président de la République, en ce deuxième mandat, est l’amélioration du vécu quotidien des populations congolaises. C’est au directeur du bureau du Président que revient la tâche d’assurer une coordination effective avec la première ministre et l’ensemble de son gouvernement. Si le rôle du gouvernement est de gouverner, celui du Président de la République n’est pas de régner, comme on l’entend parfois, mais bien de présider, de commander, et d’édicter les grandes orientations dans tous les domaines qui touchent au présent et à l’avenir du pays.
Dans cette architecture, le Directeur du Bureau du Président a un rôle éminent à jouer dans la concrétisation et la matérialisation de la vision Présidentielle.
Le directeur de cabinet devrait s’assurer que l’action de l’appareil exécutif contribue effectivement à améliorer le bien-être socio-économique des populations et la situation sécuritaire du pays, à conforter la bonne gouvernance de l’Etat, et à préserver les libertés publiques et les acquis démocratiques.
Dans le domaine socio-économique, par exemple, les initiatives qui touchent directement à la vie des gens, comme la construction d’un hôpital rural ou d’une école, ou la construction d’une route de desserte agricole ou d’un pont, devraient être privilégiées.
En revanche, les réalisations de prestige, même si elles ont une grande visibilité, n’ont en général aucun impact concret sur la vie des gens et pourraient donc être perçues par eux comme l’expression d’une mauvaise gouvernance.
Le directeur devrait, avec beaucoup d’ardeur, bloquer toute initiative de l’appareil exécutif qui relèverait purement du prestige et du bling-bling.
Mais, il devrait encourager des projets grandioses à fort impact humain. Au début du mandat Présidentiel en cours, un projet comme la construction d’une autoroute nationale de Boma à Goma ferait partie de cette catégorie.
Conçu comme un investissement à forte intensité de main d’œuvre, ce projet pourrait fournir du travail à environ un million de personnes parmi lesquelles des maçons, des charpentiers, des menuisiers, des forgerons, des mécaniciens, des électriciens, etc.
Et, un tel projet miserait sur l’expertise nationale et l’ingénierie congolaise, sauf peut-être pour des ouvrages complexes de génie civil où l’expertise internationale pourrait être nécessaire.
Tenir à distance les mamamouchis du régime et rester en vie
Puisque dans une structure verticale, le Directeur de cabinet maîtrise l’agenda et l’accès au Président de la République, il devrait s’évertuer à tenir à distance ceux qui ont tendance à exercer une influence négative sur la pensée et l’action du Président.
Certes, cela lui attirera beaucoup d’ennemis, mais nul ne devrait accepter cette responsabilité s’il n’a pas suffisamment d’envergure et de caractère pour faire face à l’adversité.
Le directeur de cabinet devrait faire preuve de qualités de résilience, d’ascétisme et de stoïcisme, et s’en servir comme d’un bouclier contre les assauts des mamamouchis du régime.
Dans la mesure où ces assauts pourraient constituer un péril pour sa vie, le directeur ne devrait lésiner sur aucun moyen pour se protéger, y compris si cela devrait atteindre une certaine forme de paranoïa. Il devrait s’efforcer à rester sobre dans son style de vie, et s’abstenir de manger et de boire quoi que ce soit lors de grands rassemblements.
Et lorsque des réceptions officielles sont organisées, il devrait amener son propre repas, avançant comme raison que sur le conseil de son médecin, il serait astreint à un régime alimentaire strict dont la recette ne serait connue que de son cuisinier privé. L’exigence de préserver sa propre vie vaut n’importe quel argument au monde et la République ne saurait lui en tenir rigueur.
L’attitude du directeur envers son équipe ne devrait être fondée que sur le professionnalisme et l’obligation de résultats.
Il devrait être en mesure de défendre vigoureusement les conseillers sous sa responsabilité contre les assauts extérieurs venant de ceux qui voient d’un mauvais œil le succès du cabinet du Président de la République.
Mais, il devrait aussi être en mesure de se séparer impassiblement des conseillers qui ne seraient pas à la hauteur de leur tâche ou qui manqueraient de qualités humaines et morales que requiert la dignité de leur responsabilité. Servir la plus haute institution de la République est une responsabilité quasi sacerdotale, et ne devraient bénéficier de ce privilège que ceux qui comptent parmi les meilleurs de leur génération, reconnus comme hautement compétents, au besoin surdoués et surqualifiés, et jouissant d’une réputation au-dessus de tout soupçon.
En définitive, le style d’organisation du bureau du Président de la République peut être déterminant dans la façon dont il dirige le pays et dans sa capacité à répondre aux attentes du peuple.
L’histoire des premières décennies de notre pays aurait peut-être pris un cours différent si, dans le cadre d’une structure de type vertical, une personnalité dotée de qualités de rigueur et de probité morale, avait été aux commandes du bureau du Président de la République.
Peut-être que le pays aurait évité l’expérience douloureuse d’une trilogie décisionnelle désastreuse dont les conséquences sont encore ressenties aujourd’hui : la zaïrianisation, la radicalisation et la rétrocession.
Dans les circonstances actuelles, renforcer stratégiquement le Bureau du Président de la République et appliquer les principes d’une organisation verticale tels que décrits dans cet article peuvent amener un changement qualitatif important dans la conduite de la guerre contre le M23, dans l’optimisation de l’action de l’ensemble de l’appareil exécutif, et dans la capacité du Président de la République à répondre aux attentes du peuple.
Le camp militaire « Lieutenant-Colonel Kokolo » représente certainement la plus grande place militaire de la Capitale congolaise. Un incendie s’y est produit le samedi 22 juin 2024. Ce feu m’a plongé dans une sorte de mélancolie, m’a révolté et m’a inspiré ce petit texte de courroux.
Pour nous qui sommes nés et avons grandi dans cette mégalopole, le camp Kokolo n’est pas seulement un lieu, mais tout un symbole. Cet endroit nous rappelle notre joyeuse enfance, notre insouciante jeunesse et comment nous vivions dans Lipopo-Kin la belle qui, croyez-moi n’a rien à avoir avec ce que nous voyons depuis quelques décennies.
Dans ma petite cervelle de nostalgique impénitent, le camp Kokolo était un lieu spécial ; il est certes toujours et encore l’habitat des militaires ; mais c’était surtout un lieu inspirant le respect, l’ordre et la discipline. A l’entrée du camp se trouvait toujours un soldat en faction, immobile, imperturbable, impeccablement vêtu, arme en bandoulière ; il imposait sans le moindre mot le respect absolu.
Dans cet endroit tout était bien ordonné ; des arbres toujours de la même espèce, soigneusement taillés, longeaient des rues extrêmement propres donnant soit sur les villas cossues des officiers ou les maisonnettes bien rangées des soldats.
On y était accueilli par un silence apaisant que caressaient, de temps à autre, des légers crescendos flûtant des rossignols ou des doux chuchotements des moineaux multicolores. Quelques fois, des hululements des hiboux terrifiants pour les garnements que nous étions ; sortaient des cimes des immenses manguiers en direction desquels, malgré nos envies et nos audacieuses idioties, nous n’osions pas exercer nos talents de lanceurs de pierres. Qui pouvait oser perturber le calme et la sérénité de ce temple de la Force Publique ?
De ce lieu symbole de l’organisation et de l’ordre j’ai reçu ce samedi des images d’une tristesse inouïe. J’ai vu, comme chacun, une de ces maisons en briques cuites datant des années quarante du siècle passé prendre feu devant des badauds impuissants tournant en rond autour de cette vieille bâtisse qui se consumait sans qu’aucune réaction rationnelle ne vienne de nulle part.
Et moi, dans un confortable fauteuil, le téléphone à la main, les yeux rivés sur l’écran, oscillant entre honte et colère, la révolte a failli m’étouffer.
Comment expliquer ceci ? Pourquoi cette incapacité ? Les personnes présentes sur le lieu ne faisaient que se lamenter autour de la maison en feu, certains pleurant, d’autres vociférant. J’ai été stupéfait de constater que ce grand camp militaire ne dispose pas d’un véhicule anti-incendie capable d’intervenir rapidement dans pareille situation. De la vidéo, on peut prendre conscience que quelques enfants risquaient encore leurs vies dans la maison en flammes, alors que des désœuvrés impuissants polémiquaient dehors sur la possibilité ou pas pour le feu d’atteindre le coin qui leur servait de refuge.
Apparemment, il n’y avait même pas, dans cet entourage, un marteau pour casser et élargir une fenêtre par laquelle sauver les enfants. Et nous avions vu à l’image le feu se rapprocher du dérisoire refuge des gamins. S’en sont-ils sortis vivants ?
Sommes-nous devenus si incapables pour avoir des réactions rationnelles afin de faire face au danger ?
Je me rappelle, qu’enfants, nous recevions dans les organisations de la jeunesse (Scouts, Joc, Xavériens ou Croix rouge) des enseignements sur les bonnes réactions à mettre en œuvre en cas de danger.
Et même dans nos quartiers populaires, en cas de survenance de ce genre d’incidents malheureux, il y avait toujours un « grand » qui surgissait pour ordonnancer la lutte contre le danger en motivant les uns et organisant le secours aux infortunés.
Qu’est ce qui nous arrive ? Qu’est devenue notre société ? Devant un tel drame, nous n’avons pas vu émerger un quelconque leadership circonstanciel qui aurait pris les choses en mains pour tenter un sauvetage… même imparfait.
Comment expliquer cette situation, cette irresponsabilité ? Qui blâmer ? Est-il normal de vivre ce genre de drame comme des simples faits divers ?
Où se cachent nos philosophes et sociologues pour analyser ce mal ? Où sont nos sociaux-psychologues pour proposer des remèdes.
Ces différentes tragédies viennent-elles nous révéler ce que nous sommes réellement ? Est-ce seulement un long moment de distraction, de perdition ?
Quelle que soit la direction que prendront nos réflexions, il s’impose que nous nous remettions véritablement en question. Il faut sortir de l’aveuglement et du refus du bon sens, de ce que nous qualifions de « logique ».
Ne voyons-nous pas que les sociétés empreintes de logique avancent plus que la nôtre ?