A l'assaut d'une nouvelle réflexion
Général Manager de Perspective Consulting - Yambushi Emmanuel
La révision constitutionnelle n'est pas le seul secteur qui a besoin d'une révision. L'ensemble des processus du pays a besoin d'une nouvelle peinture. Les structures, telles que les fondations, nécessitent une restructuration, et particulièrement dans le domaine de l'enseignement. Certains cours et enseignements ne cadrent plus avec la vision et les objectifs de notre pays au 21ème siècle. Nous avons besoin d'un enseignement qui reflète la grandeur et les besoins du Congo.
L'Agence Nationale de Promotion de l'Industrie (ANAPI), une institution chargée de financer les petites et moyennes entreprises, ainsi que celles nécessitant des fonds pour se développer, doit également se concentrer sur le financement des grandes industries capables de transformer les ressources naturelles du pays.
Je suis étonné que même dans les cours d'histoire et de géographie, nous apprenions à nos enfants que l'embouchure du fleuve Congo a été découverte par Diego Cao en 1482, comme s'il n'y avait pas de peuples autochtones vivant sur le territoire avant son arrivée. Cette mentalité coloniale et paternaliste doit être révisée.
Certes, le gouvernement apporte des réformes nécessaires à notre histoire et à nos modes de vie pour un Congo meilleur. Bien que certains critiquent l'Inspection Générale des Finances, reconnaissons qu'il y a un début. Il serait ironique de ne pas reconnaître l'apport et les découvertes financières macabres que l'Inspection Générale des Finances a révélées et continue de découvrir, souvent des détournements de milliers de dollars par les propres enfants du pays en connivence. Cette institution devrait être à la base de tout investissement et de toute sortie de fonds pour une vérification minutieuse, qu'elle soit prioritaire ou non.
La clé du développement de notre pays réside dans l'apport de l'entrepreneuriat, particulièrement dans les technologies numériques, l'agroalimentaire, etc. Cela permettrait à l'État de développer ses propres structures grâce aux entrepreneurs, qui peuvent créer des emplois, apporter des solutions, et ajouter de la valeur. Par exemple, la digitalisation des administrations et la gestion des transferts d'argent dans le secteur financier pourraient être confiées à des start-ups locales. Le développement de drones, de machines de transformation de minerai, et bien d'autres domaines technologiques est à notre portée, grâce à l'expertise de l'Institut Supérieur Technique Appliquée (ISTA).
Il nous faut un patriotisme dans l'ouverture et les opportunités réservées aux entrepreneurs congolais, avec des avantages fiscaux importants, comme l'exonération des produits de première nécessité. Ce type d'opportunités ne devrait pas être ouvert à tous, mais réservé aux citoyens congolais pour casser les coûts sur le marché.
La révision constitutionnelle est une nécessité, et certains articles devraient être modifiés pour permettre à l'État et au Président de la République d'exécuter pleinement leurs missions. Nous avons élu le Président, et non le gouvernement. C'est à lui que nous demandons des comptes, et c'est à lui que nous disons "le peuple d'abord". Le Premier ministre n'est qu'un exécutant du programme présidentiel.
Malheureusement, le machiavélisme de certains politiciens et la gourmandise de quelques-uns essaient de manipuler psychologiquement la population. Le Congo a besoin d'une nouvelle respiration.