La victoire de Donald Trump aux USA laisse à chaque pays la possibilité de jouer sa partition
(Dr David MENGE)
Qu’on ne se trompe pas, la victoire de Donald Trump aura inévitablement des répercussions sur tous les domaines de la politique dans le monde. Aux USA, la famille démocrate est en deuil. Les femmes qui ont voté majoritairement Kamala Harris ne décolèrent pas. Elles pensent que si leur championne était du genre masculin, elle aurait remporté l’élection haut la main face à un homme qui ne voulait se faire élire que pour échapper à ses déboires judiciaires.
En 2016, la secrétaire d’Etat, Hilary Clinton, première candidate de l’élection présidentielle des USA, pensait briser les codes et les convenances face à Trump mais, le handicap du genre, estime certains militants démocrates, a contribué à son échec malgré sa victoire en nombre de voix populaires. Ce malheur d’Hilary Clinton a poursuivi Kamala Harris et cela de la pire de façon. La vice-présidente a perdu l’élection en nombre de voix et en nombre de délégués. Aujourd’hui, l’Amérique est plus que jamais divisée et la réconciliation sous l’administration Trump semble compromise !
A l’inverse des Démocrates qui pleurent leur défaite, en Afrique, le royaume du Maroc jubile ! Le journal en ligne le 360, réputé proche du palais royal, et la presse marocaine en général se sont très largement félicités de la victoire du magnat de l’immobilier, élu à l’issue de la présidentielle américaine du 5 novembre 2024. Ce soutien de la presse marocaine s’explique par le fait que lors du premier mandant de Trump, en 2016, il a reconnu officiellement la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en décembre 2020. Cette joie visible sur le visage de la presse ne va pas arranger les affaires entre le Maroc et son géant voisin, l’Algérie, qui soutient le combat du Front Polisario dans sa lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental.
En Europe la pilule est difficile à avaler ! Face à Trump, le saut dans l’inconnu de l’Organisation du traité de l’atlantique (OTAN). Le président américain élu menace de se désengager de l’Alliance atlantique, dont Washington est le principal contributeur. Ce désengagement peut avoir des conséquences fâcheuses sur la guerre en Ukraine surtout que la Corée du Nord vient de s’engager aux côtés de la Russie de Poutine avec l’envoi d’un millier d’hommes. Cette contribution coréenne, mal venue, complique la donne géopolitique des Européens. Au siège de l’OTAN, à Bruxelles, le silence est de mise. Certains diplomates chevronnés estiment que si les pays européens ne consacraient pas au moins 2% de leur PIB à leurs dépenses de défense, Trump risque de mettre sa menace à exécution même si ce dernier propose une solution irréaliste de créer une zone tampon, pour la paix, entre l’Ukraine et l’espace conquis par la Russie et dont la force européenne garantirait la sécurité. Si nous lisons entre les lignes ce que je viens de souligner ci-dessus, on peut interpréter cette déclaration de Trump comme une volonté politique de la balkanisation de l’Ukraine et cela peut faire réfléchir la RDC au regard des territoires occupés actuellement par l’ennemi (Voir l’article 217 de notre constitution et son ambiguïté) en référence avec ce qui se passe à l’Est même si la situation ukrainienne n’est pas comparable à celle de la RDC.
Au Brésil, enfin, les succès de Donald Trump galvanisent les partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro. Ces derniers espèrent que leur champion reviendra aux affaires même s’il est frappé par une sanction d’inéligibilité jusqu’en 2030. D’ailleurs, Bolsonaro, par imitation de ses compairs Viktor Orban (Hongrie) et Benyamin Nétanyahou (Israël), a rapidement congratulé Donald Trump. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, comme l’écrit le journal le monde (France), l’ancien président brésilien (2019-2023) a pris la pose, une rougeoyante casquette « Make America Great Again » sur la tête. « Nous sommes ensemble ! », jubile-t-il ?
La victoire de Donald Trump et l’espoir des nationalistes de revenir au pouvoir vont bouleverser l’ordre du monde dans les années à venir. Les guerres, le repli sur soi et l’expropriation des terres sont autant des défis auxquels nous seront confrontés. C’est le retour à la loi du plus fort qui va prévaloir !