Constant Mutamba : « J'ai accepté de payer le prix de cette lutte, porter le combat de cette génération. J'ai donc fait ma part... »
Dans un contexte de défense passionnée et un manifeste politique, Constant Mutamba, ancien Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République, a écrit, depuis son lieu de détention, une lettre de treize pages aux Congolais en particulier et aux africains en général, pour y dénoncer, ce vendredi 7 novembre 2025, ce qu'il a qualifié de "procès politique de pacotille".
Faisant référence à son arrestation et sa détention, l’ancien Ministre d’Etat de la Justice et Garde des Sceaux du Gouvernement Suminwa 1 mentionne être détenu, depuis le 2 septembre de l’année en cours, dans des conditions "inhumaines et illégales", rappelant ainsi les accusations de détournement de "19 millions USD" portées contre lui, qu'il qualifie "d'imaginaire", affirmant que les fonds sont toujours logés à la banque.
« Complot politique » ou « règlement de comptes ! »
Dans son manifeste, Mutamba soutient être la victime d'un "complot politique" et d'un "règlement de comptes" orchestré par des "réseaux mafieux politiques et judiciaires", incluant des "officines congolaises et rwandaises".
En liant son cas à la situation sécuritaire dans l'Est du pays (Goma, Bukavu, Rutshuru), il accuse directement Kigali et le M23 d'être les vrais ennemis du pays et de se réjouir de son arrestation.
« La justice, un instrument de règlement de comptes »
Initiateur des consultations qui ont abouti à des reformes tendant à apporter des thérapies à cette justice congolaise qualifiée de "malade", depuis sa cellule, Mutamba continue à décrier une injustice et une corruption judiciaire au sein de l’appareil judiciaire congolais. Une façon pour l’ancien médecin et spécialiste des maladies de la justice de prouver au monde les limites des réformes mises en place sous son mandat au sein de ce ministère. Il décrit la justice congolaise comme un "instrument de règlement de comptes" qui opprime les faibles, au lieu d'être un "rempart de l'Etat".
Appel à l'action
Présentant sa lettre comme un cri de ralliement, Constant Mutamba invite "la jeunesse" et le peuple à "agir et à lutter" pour une "vraie justice" et un "véritable changement".
Cependant, de manière paradoxale et tout en critiquant l'appareil d'État qui le poursuit, il se présente comme un fidèle "lieutenant" du Chef de l'État, Félix Tshisekedi, suggérant que ce dernier est mal entouré et que ce sont ses collaborateurs qui le trahissent.
Il sied de noter que le président national du NOGEC a écrit sa lettre depuis sa détention. Elle est clairement destinée à galvaniser ses partisans, à dénoncer ses adversaires politiques, à clamer son innocence et à se positionner en martyr de la cause nationale et panafricaine. En choisissant "la plume", il cherche à contourner le silence imposé par sa détention pour continuer à peser sur le débat politique. La citation finale, "La patrie ou la mort, nous vaincrons", empruntée aux révolutionnaires, renforce cette image de combattant prêt au sacrifice.
César Nkangulu



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