Rêve de soie
Le Hanfu, incarne avec élégance l’esprit d’une civilisation de rites et de traditions.
Ici, au musée du Jardin chinois, chaque pavillon, chaque plante et chaque détail, murmure l’histoire d’une culture millénaire.
Dans l’harmonie et la poésie des espaces qu’il dessine, le jardin chinois est un écrin parfait pour ce costume traditionnel.
Je vous invite à un voyage dans le temps où nature et culture se mêlent avec délicatesse.
Comme dans un tableau qui prend vie, laissons-nous porter par la danse gracieuse des manches du Hanfu.
Voici une robe quju, inspirée des styles vestimentaires populaires sous les dynasties Qin et Han.
Fait historique fascinant : la plus ancienne trace de quju remonte à la découverte, dans une tombe vieille de plus de 2 200 ans, d'une robe confectionnée en soie brute, longue de 160 cm, avec des manches de 195 cm.
Pesant à peine 48 grammes, c’est un véritable chef-d'œuvre du textile ancien, qui témoigne du raffinement extrême de l'artisanat de cette époque.
Cette tenue s’inspire d'une brique peinte représentant une scène de « Récolte de feuilles de mûrier »... une œuvre découverte dans la province du Gansu, dans l'ouest de la Chine, il y a plus de 1 600 ans.
La jeune fille représentée porte trois couches de hauts superposés, et une jupe bicolore rouge et blanche, très à la mode à l'époque.
Elle tient un panier en bambou pour cueillir les feuilles de mûrier.
Les jupes traditionnelles du Hanfu étaient drapées autour de la taille et fixées avec des rubans.
Bienvenue à l'époque des Tang, une dynastie particulièrement florissante qui a duré plus de trois siècles.
Ce style féminin s'inspire des fresques de Dunhuang, un site considéré comme le plus grand musée de peintures murales au monde.
Les femmes portaient des jupes montant à la poitrine, ornaient leur visage de motifs décoratifs, et s'enveloppaient dans des châles fluides appelés « pibo ».
Quant aux hommes, ils arboraient des tuniques richement décorées.
Voici une robe Hanfu à col rond, ornée de motifs perlés et floraux, typiques de la mode masculine sous les Tang.
En 960, la Chine entre dans la dynastie des Song.
Préparer le thé, contempler des peintures, brûler de l'encens et composer des arrangements floraux étaient les « quatre arts de l’élégance » chers aux lettrés des Song.
Leur quête de beauté se reflétait dans leurs tenues où ils valorisaient la simplicité, la légèreté et les superpositions harmonieuses.
Les hommes, quel que soit leur âge, ornaient même leurs cheveux de fleurs... Un détail précieux, symbole de raffinement.
Les femmes, elles, aimaient porter un bustier sous un vêtement plus long et ample et détaché à la taille.
Sur une jupe plissée, aérienne, leur silhouette dessinait une grâce décontractée.
Il y a plus de 600 ans, sous la dynastie des Ming, la Chine exportait abondamment sa soie et sa porcelaine. Portés par la Route maritime de la Soie, ces trésors ont stimulé le commerce et les échanges culturels à travers le monde.
Les vêtements de l’époque se distinguaient par leurs silhouettes volumineuses, leurs manches larges et leurs tissus somptueux.
La jupe « Mamian » est l'un des symboles les plus connus du Hanfu féminin des Ming.
Une précision s’impose : « Mamian », littéralement « visage de cheval » ne fait en réalité pas référence à l’animal. Le nom évoque la forme d’une structure d’architecture défensive que l’on trouvait sur les anciennes murailles chinoises.



Comments est propulsé par CComment