L’onde de choc de l’échec de la rencontre tripartite de Luanda, a été ressentie par l’Union européenne. Le Représentant spécial de l'Union européenne pour la Région des Grands Lacs, Johan Borgstam, l’a fait savoir, lundi 16 décembre 2024 à Kinshasa, au sortir de sa rencontre avec la Ministre d'État en charge des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Thérèse Wagner Kayikwamba.
L'Union européenne a ainsi exprimé sa déception après l'échec des pourparlers de Luanda en ces termes : « Pour moi, ç'a aussi été une possibilité de partager la déception du côté de l'Union européenne pour ce qui vient de se passer à Luanda. Vous savez, l'Union européenne a un très fort engagement par rapport aux différentes approches pour contribuer à la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs, en incluant l'Est de la République démocratique du Congo".
A cette occasion, rapporte l’ACP, il a réaffirmé « la position très claire et très ferme de l'Union européenne par rapport à la présence de troupes rwandaises sur le sol congolais. C'est-à-dire que ces troupes doivent se retirer "de la RDC.
La tripartite tant attendue entre les Présidents congolais, Félix Tshisekedi, Rwandais Paul Kagame et l'Angolais João Lourenço, qui devait se tenir ce dimanche 15 décembre à Luanda pour tenter de résoudre la crise dans l’Est de la RDC, a été annulée.
La RDC et le Rwanda n'ont pas réussi à s'entendre sur un engagement en faveur des pourparlers directs entre Kinshasa et la rébellion du M23, qui occupe une partie du Nord-Kivu avec le soutien de Kigali. Il s’agit d’une condition posée par Kigali, que Kinshasa a catégoriquement rejetée.
‘’A ce stade de mon allocution, qu’il me soit permis d’aborder la question d’actualité, à savoir celle de la mise en place d’un cadre de réflexion sur la Constitution, telle qu’annoncée par le Président de la République, Chef de l’Etat. Le Sénat, en tant qu’organe représentatif, reste ouvert au débat. Toutefois, après la clarté de la question, à la suite du discours du Président de la République, Chef de l’Etat, sur l’état de la Nation, tout autre commentaire devient inopportun’’. C’est ce que Jean-Michel Sama Lukonde, Président du Sénat, a soutenu, dans son allocution de clôture de la session parlementaire de septembre, dimanche dernier. A l’occasion, il a dressé un bilan satisfaisant du marathon parcouru, trois mois durant, dans des conditions, parfois, difficiles, pour l’intérêt des congolais.
‘’ La présente Session, quoique qu’essentiellement budgétaire, a permis au Sénat de mettre en place les différents organes qui le composent, conformément à son Règlement intérieur, à savoir :
les Commissions Permanentes ;
les Groupes Politiques ;
les Groupes Provinciaux ;
la Conférence des Présidents ;
ainsi que le Comité de conciliation et d’arbitrage.
Elle s’achève aujourd’hui au rythme effréné des plénières marathons, marquées par des journées et des nuits interminables consacrées aux travaux laborieux et contraignants en Commissions’’, a-t-il épinglé. Selon lui, ces efforts traduisent la vivacité, le dévouement et l’abnégation des sénateurs.
La Pros.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
SENAT
ALLOCUTION DE L’HONORABLE PRESIDENT DU SENAT A L’OCCASION DE LA CLOTURE DE LA SESSION ORDINAIRE DE SEPTEMBRE 2024
PALAIS DU PEUPLE/KINSHASA
15 DECEMBRE 2024
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ,
Conformément aux dispositions pertinentes des articles 115 de la Constitution et 83 du Règlement intérieur du Sénat, le 15 décembre marque officiellement la clôture de la Session ordinaire de septembre.
Votre Bureau tient à exprimer sa satisfaction pour l’excellent climat qui a caractérisé nos travaux ainsi que pour l’assiduité, le sérieux et l’engagement patriotiques dont vous avez fait montre durant toute la Session.
Je salue également le travail exemplaire du personnel politique, administratif et technique du Sénat, qui a œuvré avec professionnalisme pour la réussite de cette Session.
Certes, comme toute œuvre humaine, tout n’a pas été parfait. Cependant les résultats forts encourageants obtenus au cours de cette Session témoignent de l’efficacité des efforts collectifs fournis.
Forts de cet élan, tous les organes réglementaires du Sénat ont été mis en place et nous ont permis de traiter l’essentiel des matières inscrites au calendrier des travaux.
Avant de poursuivre mon propos, je tiens à honorer la mémoire de nos compatriotes qui ont quitté cette terre des hommes. Certains, martyrs d’une guerre qui nous est injustement imposée par le Rwanda et ses supplétifs du M23, d’autres fauchés à fleur d’âge par l’épidémie de M-Pox, et d’autres encore, emportés par des naufrages dans nos différents lacs, rivières et dans le fleuve Congo.
Nous adressons une pensée particulière à nos vaillants soldats tombés sur le champ de bataille, armes à la main, défendant la mère patrie.
Sur ce chapitre douloureux, notre Chambre n’a pas été épargnée à la suite de la disparition des Sénateurs Honoraires Médard AUTSAI ASENGA et Marie-Claire KIKONTWE TUMBWE AMANI, du Secrétaire Général honoraire Célestin TSHIALA MAYEMBE, du Chef de Bureau honoraire Antoine MOBONGO NZELO et de l’Attaché d’Administration de Première Classe Honoraire Jean IKALABA BITA.
Que la terre de nos ancêtres leur soit douce et que leurs âmes reposent en paix dans la félicité éternelle.
En leur mémoire, je vous prie de bien vouloir vous lever pour observer une minute de silence.
Je vous remercie.
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues,
La présente Session, quoique qu’essentiellement budgétaire, a permis au Sénat de mettre en place les différents organes qui le composent, conformément à son Règlement intérieur, à savoir :
les Commissions Permanentes ;
les Groupes Politiques ;
les Groupes Provinciaux ;
la Conférence des Présidents ;
ainsi que le Comité de conciliation et d’arbitrage.
Elle s’achève aujourd’hui au rythme effréné des plénières marathons, marquées par des journées et des nuits interminables consacrées aux travaux laborieux et contraignants en Commissions.
Ces efforts traduisent la vivacité, le dévouement et l’abnégation dont vous faites preuve au service de la République.
A cet égard, permettez-moi d’épingler les éléments suivants :
Au chapitre législatif :
Outre le bloc des lois budgétaires, à savoir :
le projet de loi portant reddition des comptes de la loi de finances pour l’exercice 2023 ;
le projet de loi de finances rectificative de l’exercice 2024 ;
et le projet de loi de finances pour l’exercice 2025,
Notre Chambre a examiné et voté les projets de loi ci-après :
6 projets de loi portant prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire de la République Démocratique du Congo ;
le projet de loi modifiant et complétant la Loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature en République Démocratique du Congo ;
8 projets de loi de ratification par la République Démocratique du Congo des Accords et Conventions internationaux, notamment celui portant création de l’Agence de Facilitation de Transport en Transit du Corridor de Lobito, « AFTTCL » en sigle ;
2 projets de loi portant ratification de deux Ordonnances-Loi portant ratification des Accords de prêt ;
et le projet de loi portant habilitation du Gouvernement.
Ce qui donne un total de vingt-et-une (21) lois adoptées.
Il convient de noter ici, concernant particulièrement le projet de loi de finances pour l’exercice 2025, le budget du pouvoir central est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à hauteur de 51.553,54 milliards de francs congolais.
Ce budget connaît une progression significative de 25,8 % par rapport à celui de l’exercice 2024, reflétant la détermination du Gouvernement à accroître la mobilisation des ressources internes et l’amélioration des performances des régies financières, dont l’efficacité ne cesse d’être saluée.
Il convient, cependant, de relever une dichotomie préoccupante. En effet, alors que les indicateurs macroéconomiques témoignent des progrès indéniables, les réalités sociales de nos populations demeurent marquées par des défis criants. L’accès aux services sociaux de base reste insuffisant pour bon nombre de nos compatriotes.
En conséquence, le Sénat recommande d’orienter stratégiquement nos ressources vers les secteurs vitaux, afin d’assurer une redistribution équitable des richesses nationales, conformément à la vision du Président de la République, Chef de l’Etat.
Dans ce cadre, il convient de privilégier les investissements porteurs d’impacts durables, de renforcer les mécanismes de suivi et évaluation pour mesurer avec précision l’efficacité des politiques publiques et d’ajuster les stratégies, lorsque cela s’avère nécessaire.
Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons concrétiser notre ambition commune de bâtir une République prospère, inclusive et équitable où chaque congolais, sans distinction aucune, pourra jouir des fruits du développement.
Pour clôturer ce chapitre, je dois signaler que votre Bureau a enregistré trois (3) propositions de loi initiées par les Honorables Modeste BAHATI LUKWEBO, Célestin VUNABANDI KANYAMIHIGO et Alphonse NGOY KASANJI. Ces trois propositions de loi suivent le cours normal de leur traitement conformément aux dispositions pertinentes de notre Règlement intérieur.
Au chapitre du contrôle parlementaire, le Sénat a exercé ses prérogatives constitutionnelles et réglementaires sur le Gouvernement conformément aux dispositions des articles 138 de la Constitution et 160 du Règlement intérieur du Sénat.
A ce titre, nous pouvons citer les questions suivantes :
la question écrite de l’Honorable Michel LINGEPO MOLONGA adressée à Madame la Première Ministre relative au programme d’équipement, de réhabilitation et construction des infrastructures nécessaires ;
la question écrite de l’Honorable Patrice PUNGWE MBUYU adressée au Ministre de l’Emploi et Travail sur la politique de protection de la main d’œuvre nationale en République Démocratique du Congo ;
la question écrite de l’Honorable Cédric NGINDU BIDUAYA adressée au Directeur Général du Bureau de Central de Coordination (BCECO) sur les dossiers d’infrastructures sous sa gestion dans la province du Kasaï Central ;
la question écrite de l’Honorable Jeancy DIAHOYA NETUHOLA adressée à la Première Ministre sur la politique générale du Gouvernement basée sur les six piliers du quinquennat du Président de la République, Chef de l’Etat, présentée lors de l’investiture du Gouvernement, 100 jours après ;
la question écrite de l’Honorable Jeancy DIAHOYA NETUHOLA adressée au Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, sur la collaboration entre son Ministère et le Conseil Supérieur de la Magistrature ;
la question orale avec débat de l’Honorable Célestin VUNABANDI KANYAMIHIGO adressée au Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et Coordination de l’Aide au Développement sur l’état des lieux du processus de planification en République Démocratique du Congo ;
la question orale avec débat de l’Honorable Michel LINGEPO MOLONGA adressée au Ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique sur la situation géographique de la République Démocratique du Congo.
En outre, il y a lieu de signaler qu’une audition a été initiée par la Commission Défense, Sécurité et Frontières au sujet de l’évaluation de l’état de siège sur une partie du territoire de la République Démocratique du Congo.
Par ailleurs, plusieurs autres initiatives en matière de contrôle parlementaire sont en cours de traitement conformément aux dispositions pertinentes du Règlement intérieur du Sénat.
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues,
Au chapitre de la diplomatie parlementaire, le Sénat, dans son rôle d’acteur stratégique sur la scène internationale et régionale, a effectué quelques missions qui lui ont permis d’affirmer sa présence et son engagement sur plusieurs fronts, notamment :
à la 11ème réunion de l’Association des Sénats, Shoura et Conseils Equivalents d’Afrique et du Monde Arabe, « ASSECAA » en sigle, à Malabo, en Guinée Equatoriale ;
à la 149ème Assemblée de l’Union Interparlementaire à Genève, en Suisse ;
à la 44ème Conférence et à la 82ème Session du Comité Exécutif de l’Union Parlementaire Africaine à Ndjamena, au Tchad ;
à la réunion statutaire de la 56ème Assemblée Plénière du Forum Parlementaire de la SADC à Livingstone, en Zambie ;
à la 29ème Conférence des Parties sur le changement climatique, « COP 29 » à Bakou, en Azerbaïdjan ;
au Forum parlementaire mondial contre le fascisme, le néofascisme et les expressions similaires à Caracas, au Venezuela ;
aux travaux statutaires du Forum des Parlementaires de la SADC, et du Parlement Panafricain, en Afrique du Sud ;
et au Forum sur la gouvernance de l’internet à Riyad, en Arabie Saoudite.
Sur ce chapitre, je me permets d’évoquer, en outre, les audiences accordées aux Ambassadeurs et Représentants des Organisations internationales accréditées dans notre pays, avec lesquelles nous avons abordé des sujets touchant particulièrement à la sécurité dans l’est du pays et ses conséquences sur la population.
De même, nous avons eu l’honneur de recevoir une délégation du Parlement Panafricain, « PAP » en sigle, à travers sa Commission de Coopération, Relations Extérieures et Règlement des Conflits, venue dans le cadre d’une mission d’information de collecte des données précises et fiables, ici à Kinshasa et à Goma, sur l’ampleur de la situation sécuritaire et humanitaire, résultant de l’agression armée orchestrée par le Rwanda et ses supplétifs du M23.
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues,
Sur un tout autre chapitre, mais dans le cadre des rapports interinstitutionnels, votre Bureau a été reçu par Son Excellence Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat.
C’était l’occasion pour votre Bureau de le remercier de son implication dans le bon fonctionnement des Institutions, en particulier le Sénat.
Ce contact nous a permis de lui réitérer l’engagement et l’accompagnement de notre Chambre dans la réalisation de sa vision pour notre pays, notamment le bienêtre de nos populations.
En tant qu’émanation des provinces, le Sénat a également été représenté à la cérémonie d’ouverture de la 11ème Conférence des Gouverneurs tenue du 27 au 29 novembre derniers, à Kalemie, dans la province du Tanganyika.
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues,
La présente Session s’achève dans un contexte sécuritaire marqué par des défis considérables. La défense et la sécurité constituent les fondements de la stabilité et de l’intégrité d’une nation. Lorsqu’elles sont fragilisées, comme c’est le cas pour notre pays, elles engendrent inévitablement des obstacles majeurs au développement national.
En effet, l’agression que subit notre pays de la part du Rwanda et de ses supplétifs du M23, demeure une situation injuste envers notre Nation.
Les réalités sur le terrain témoignent d’une situation préoccupante, notamment à la suite de l’activisme de groupes armés, tels que CODECO, en Ituri, ADF/MTM, dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu, et des milices dans les provinces dans les provinces du Kwilu, du Kwango et du Maï-Ndombe.
Face à toutes ces épreuves, il nous importe de saluer la résilience remarquable du peuple congolais dans son ensemble, et de nos compatriotes des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sous état de siège, en particulier, ainsi que la détermination et le courage de nos forces de défense et de sécurité pour maintenir l’unité et la cohésion nationales.
Je tiens ici à saluer la mission d’évaluation de l’état de siège, effectuée par la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, accompagnée de certains de nos Collègues et Députés Nationaux, pour permettre d’en tirer les conséquences.
Dans le même ordre, les conflits liés aux limites entre provinces et les contentieux en matière coutumières demeurent une source récurrente de tensions.
Je recommande vivement que ces différends soient pris en charge à travers les mécanismes légaux et le dialogue inclusif, notamment au moyen des barazas comme espaces de réconciliation et de résolution pacifique des conflits.
Je ne peux clore ce chapitre sans évoquer le phénomène de banditisme urbain, couramment appelé « Kuluna », ainsi que d’autres formes de criminalité, qui se caractérisent à travers leurs modus vivendi et modus operandi, à semer la peur et la désolation parmi nos populations. Aucune province n’est épargnée par ce fléau.
A ce sujet, j’encourage le Gouvernement à poursuivre la mise en œuvre des mesures prises afin de remédier à cette situation et de rétablir la quiétude de nos populations.
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues,
Notre Chambre encourage les efforts du Gouvernement dans la lutte contre les différentes épidémies survenues dans plusieurs provinces de notre pays, mais aussi dans la prise en charge des victimes des différentes calamités naturelles, tant dans la capitale que dans certaines provinces.
Il s’avère important d’évoquer la survenance d’une maladie, encore inconnue à ce jour, qui sévit dans le Zone de santé de Panzi, dans la province du Kwango, occasionnant la mort d’environ une centaine de nos compatriotes, dont plusieurs enfants.
Dans ce contexte, je recommande au Gouvernement de prendre des mesures qui s’imposent, afin d’identifier cette maladie et de contenir sa propagation.
Il n’est pas sans intérêt, pour nous, de revenir sur l’épineux problème des embouteillages, particulièrement dans la Ville de Kinshasa, qui constitue une entrave majeure au développement harmonieux de notre capitale et de nos villes.
En effet, des milliers de travailleurs, d’étudiants et d’élèves se trouvent contraints de passer plusieurs heures dans des bouchons, aussi bien pour se rendre à leurs lieux de travail ou d’étude, que pour regagner leurs domiciles.
Cette perte de temps précieux, qui se répercute sur l’efficacité et le rendement de tous les concernés, est un obstacle majeur à la quête d’un progrès durable.
A cet effet, autant que le Président de la République l’a recommandé, j’insiste pour que le Gouvernement Central, en général, et le Gouvernement provincial de la Ville de Kinshasa, en particulier, s’y penchent conséquemment afin de trouver des solutions radicales à cette problématique persistante.
Honorables Sénatrices et Sénateurs, Chers Collègues,
A ce stade de mon allocution, qu’il me soit permis d’aborder la question d’actualité, à savoir celle de la mise en place d’un cadre de réflexion sur la Constitution, telle qu’annoncée par le Président de la République, Chef de l’Etat.
Le Sénat, en tant qu’organe représentatif, reste ouvert au débat.
Toutefois, après la clarté de la question, à la suite du discours du Président de la République, Chef de l’Etat, sur l’état de la Nation, tout autre commentaire devient inopportun.
Avant de terminer mon propos, je tiens à rappeler que les élections législatives nationales et provinciales annulées dans les circonscriptions électorales de Yakoma, dans la province du Nord-Ubangi, et de Masi-Manimba, dans la province du Kwilu, se tiennent ce jour, conformément au calendrier établi par la Commission Electorale Nationale Indépendante, « CENI ».
Avec ces nouvelles élections, le Sénat pourra enfin afficher complet dans un futur proche, en atteignant le nombre de 108 Sénateurs élus, au lieu de 100 Sénateurs élus, aujourd’hui.
Au terme d’une Session si laborieuse, les vacances parlementaires constituent pour nous une occasion de reconstitution des forces et de ressourcement, mais aussi des états des lieux de nos circonscriptions électorales, en perspective de la Session de mars.
Je vous invite à mettre à profit ce temps pour vous rapprocher de nos populations et de palper du doigt leur vécu quotidien.
Avant de nous séparer, il est de mon devoir de nous rappeler l’obligation qui nous incombe d’élaborer nos rapports des vacances parlementaires sur les questions préoccupantes de nos circonscriptions électorales et d’en rendre compte dans les quinze jours de l’ouverture de la prochaine session.
C’est ici le lieu de vous rassurer que la synthèse nationale des rapports des vacances parlementaires pour la période du 13 août au 14 septembre 2024, adoptée par notre Assemblée plénière, sera transmise au Gouvernement et aux autres acteurs concernés pour dispositions.
Tout en vous félicitant, une fois de plus, pour le travail réalisé, je vous souhaite de passer de bonnes vacances dans vos circonscriptions électorales respectives.
Au seuil des festivités de fin d’année, je m’empresse, au nom du Bureau et au mien propre, à vous souhaiter, à vous tous, aux membres de vos familles, au personnel politique et administratif du Sénat, nos vœux les meilleurs de bonheur, de santé, de prospérité et de longévité.
Puisse l’année 2025 qui pointe à l’horizon augurer de bonnes perspectives pour notre Chambre et pour chacun de nous.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son peuple.
Sur ce, je déclare close la Session ordinaire de septembre 2024.
(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Haut cadre de l’UDPS/Tshisekedi, Chrétien engagé et membre du Corps du Christ)
Introduction : Une Eglise face à ses dilemmes spirituels et politiques
Depuis plusieurs années, les interventions publiques et médiatiques du Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, une figure de proue de l’Église catholique en République Démocratique du Congo (RDC), suscitent des débats vifs. Ses discours, souvent perçus comme des prises de position politique, créent des divisions. En tant que guide spirituel, il se trouve dans une position ambiguë où ses engagements, parfois politiques, risquent de brouiller la frontière entre son rôle d'évêque et de citoyen.
Ce phénomène ne se limite pas au Cardinal Ambongo. D’autres figures influentes de l’Église, telles que Monseigneur Frigence Muteba et Monseigneur Donatien Shole, bien que leurs parcours diffèrent, sont également au cœur de controverses similaires. Leur engagement pour la justice sociale est salué par certains, mais il ne manque pas d’interroger sur la ligne de démarcation entre la mission spirituelle et l’implication partisane. Cet engagement religieux dans les affaires politiques divise l’opinion publique et met à l’épreuve l’unité du peuple congolais et de l’Église elle-même.
Il est donc essentiel de se poser la question : ces prélats sont-ils toujours des guides spirituels, ou sont-ils devenus des acteurs politiques de premier plan ? L’Église peut-elle réellement demeurer fidèle à sa vocation morale et spirituelle tout en intervenant dans un contexte aussi politisé que celui de la RDC ?
Un rôle spirituel compromis par la politique ?
L’Église catholique, dans ses enseignements, se veut être un acteur de paix et de réconciliation, en dehors des clivages politiques. Or, lorsque des figures emblématiques comme le Cardinal Ambongo prennent position sur des enjeux politiques sensibles, cela soulève des questions légitimes : Les actions de ces hommes d’Église menacent-elles la neutralité et l’unité de l’Église en RDC ? Ne sont-ils pas en train de diluer leur mission spirituelle en se mêlant de questions temporelles ?
Le Pape Benoît XVI, dans son ouvrage La Doctrine sociale de l’Église, rappelle que l’Église doit éviter de se mêler des affaires politiques et privilégier la réconciliation et l’unité. Il insiste sur le fait que les membres du clergé doivent incarner les valeurs universelles de justice et de paix sans se confondre avec les acteurs politiques. Cette ligne directrice est appuyée par le théologien Karl Rahner, qui souligne que l’Église doit rester à l’écart des affaires politiques pour préserver sa mission spirituelle. Le rôle des prélats, dans ce contexte, est avant tout celui de médiateurs et réconciliateurs, non de leaders politiques.
Les prises de position de ces hommes d’Église ne devraient-elles pas être fondées sur la réconciliation, l’unité et la guidance morale, plutôt que sur la polarisation politique ? L’Église, si elle veut rester fidèle à son message chrétien, doit éviter de devenir un instrument au service d’un camp ou d’un autre.
Un engagement risqué pour l’Église ?
L’engagement de ces figures de l’Église dans les débats politiques pose la question de leur responsabilité vis-à-vis de l’Église et de la société. L’Église catholique, selon ses principes fondamentaux, doit être un havre de paix, loin des querelles partisanes. Cependant, l’alignement public de certains membres du clergé sur des positions politiques bien précises alimente des tensions internes au sein même de l’Église.
Le Pape François, dans Evangelii Gaudium, rappelle que l’Église doit se garder de toute implication partisane. Loin de se laisser instrumentaliser à des fins politiques, l’Église doit “porter un témoignage évangélique” qui transcende les clivages politiques. En intervenant dans les débats politiques, ces prélats risquent non seulement d’affaiblir l’indépendance de l’Église, mais aussi de compromettre son rôle de bâtisseur de ponts entre les différentes factions de la société congolaise.
L’Évangile, dans Matthieu 5:13-16, appelle les chrétiens à être “sel de la terre” et “lumière du monde”, des principes souvent mis à l’épreuve lorsque des figures religieuses s’engagent dans des débats politiques. Leur mission est-elle encore de dénoncer les injustices sociales dans un esprit de réconciliation, ou bien ces prises de position alimentent-elles une division qui fragilise l’Église et la société ?
Une responsabilité collective : L’engagement spirituel avant tout
Les membres du clergé, en tant qu’autorités spirituelles, ont une responsabilité particulière envers la société. Ils sont appelés à être des instruments de paix, de justice et de réconciliation, mais non des leaders politiques. L’histoire de l’Église nous enseigne que les hommes de Dieu sont appelés à servir le bien commun, sans se laisser entraîner dans des luttes politiques qui risquent de déchirer le peuple de Dieu.
L’exemple de l’archevêque Oscar Romero, qui a constamment insisté sur l’importance d’un engagement chrétien non partisan, reste pertinent. Il a prôné la dignité humaine dans un esprit d’unité et de justice sociale, sans se laisser entraîner dans les luttes politiques. Cet engagement chrétien pour la justice sociale, dans un esprit de réconciliation, devrait être l’inspiration principale pour les membres du clergé en RDC.
De plus, l’Évangile dans 1 Pierre 2:13-14 exhorte les chrétiens à être “soumis à toute institution humaine pour l’amour du Seigneur”, soulignant que les leaders religieux devraient éviter de se politiser au point de perturber l’harmonie sociale. Les décisions prises par les hommes d’Église doivent favoriser la paix et l’unité, en encourageant un dialogue inclusif et en évitant de devenir des figures politiques.
Conclusion : Une question de responsabilité spirituelle et de discernement
L’engagement politique des hommes d’Église en République Démocratique du Congo soulève des dilemmes éthiques et spirituels importants. Leur rôle est-il toujours celui de guides spirituels, ou bien ont-ils franchi une ligne où leur influence devient trop partisane ? Les divisions qu’ils créent, tout en se présentant comme défenseurs des droits humains et de la démocratie, risquent-elles de saper les valeurs chrétiennes qu’ils sont censés incarner ?
L’Église doit se rappeler que son rôle est de servir de modèle de paix et d’unité pour le peuple congolais. Le Pape François appelle à une Église qui, tout en étant présente dans la société, ne se laisse pas emporter par les passions politiques. Il est temps pour les princes de l’Église de se souvenir que leur pouvoir spirituel doit être au service du bien-être de tous les Congolais, en préservant la paix et l’unité, au lieu de se perdre dans des luttes politiques qui risquent de diviser de manière irréparable.
La société congolaise, aujourd’hui plus que jamais, a besoin de réconciliation, non de partis pris.
Références
Pape Benoît XVI, La Doctrine sociale de l’Église.
Pape François, Evangelii Gaudium.
Karl Rahner, théologien allemand, sur le rôle de l'Église dans la société.
Oscar Romero, sur l’engagement social de l’Église sans partisanerie politique.
La Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Foncières, Acacia Bandubola Mbongo, a présidé le jeudi 5 décembre 2024 dans son cabinet de travail, une réunion stratégique sur les sites à problèmes dans la Capitale. C'était en présence du Ministre de l'Urbanisme et Habitat, Crispin Mbadu, et du Gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, ainsi que des membres des cabinets de deux ministères.
Dans son allocution, la Ministre d'Etat a indiqué que le Conseil des Ministres a décidé de mettre fin aux constructions anarchiques sur les emprises publiques et les zones non aedificandi.
Pour le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, c'est une occasion pour l'Hôtel de Ville de redorer l'image de la capitale congolaise. Il a remercié la Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Foncières Acacia Bandubola et son collègue de l'Urbanisme et Habitat Crispin Mbadu, pour avoir initié des actions contre les constructions anarchiques. Il a affirmé que son Gouvernement est prêt à exécuter toutes les décisions prises par le Gouvernement central.
"C'est une occasion de féliciter la bravoure de la Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Foncières Acacia Bandubola Mbongo et le Ministre de l'Urbanisme et Habitat Crispin Mbadu, qui ne ménagent aucun effort pour résoudre toutes ces problématiques qui entachent justement la bonne gestion urbaine que connait la ville de Kinshasa alignée sur la vision du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, suivant la décision qu'ils ont eu au Conseil des Ministres. Ça permet, à nous la ville, de pouvoir profiter pour justement mener des actions de grandes envergures. Nous saluons cette initiative qui est alignée dans tout ce que nous avons proposé. Nous pensons qu'avec la force aujourd'hui levée par le Gouvernement central, au travers ces deux ministères, nous allons justement dans les jours qui viennent entamer de grandes actions pour rétablir la norme urbanistique et la norme dans le foncier. Donc, il est question, justement, de mettre fin à des constructions dans des sites non aedificandi, mais également mettre fin à des constructions anarchiques. Ces actions vont nous aider à régler le problème des inondations que nous vivons dans la ville et à assainir la ville comme il se doit. Aujourd'hui, il y a des sites où on ne sait pas assainir parce qu'il y a des constructions anarchiques. Il y a des endroits où des gens construisent sur des collecteurs qui ne permettent pas la bonne fluidité des eaux. Déjà au mois de janvier 2025, nous allons entamer avec des actions pour rétablir la norme. Je vous promets que ça sera des actions très bien analysées," a déclaré Daniel Bumba, Gouverneur de la ville de Kinshasa.
Il y a lieu de rappeler que, dans sa note d’information du vendredi 22 novembre 2024, la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Foncières Acacia Bandubola Mbongo avait informé les membres du Conseil que, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 et conformément à la lettre de mission assignée au Ministère des Affaires Foncières, particulièrement le point relatif à l’amélioration de la gouvernance foncière, elle avait initié, en collaboration avec le Ministre de l’Urbanisme et Habitat, des descentes pour constater et proposer des mesures correctives au Gouvernement.
Des initiatives encouragées par le Président de la République Félix Tshisekedi et la Première Ministre Judith Suminwa.
Une soixantaine d’étudiants congolais, bloqués pendant de longs mois à Koursk et Belgorod, deux villes russes frontalières de l’Ukraine en guerre avec la Russie, ont été délocalisés par les autorités de la République Démocratique du Congo. Cette opération a été menée sous la supervision de l’Ambassadeur de la RDC en Russie, Ivan Vangu.
Les images de leur arrivée montrent des étudiants soulagés, partageant un déjeuner et écoutant attentivement l’adresse de l’Ambassadeur. Ce dernier a exprimé sa gratitude envers les autorités congolaises pour leur soutien indéfectible et a encouragé les étudiants à rester résilients face aux défis.
Au cours d’un déjeuner organisé en leur honneur par le représentant de la RDC en Russie, les 62 ressortissants congolais ont eu un échange téléphonique avec la Ministre d’Etat, Ministres des Affaires Etrangères, Mme Thérèse Kayikwamba Wagner. Elle a souligné l’implication directe du Président de la République Félix Tshisekedi dans cette opération de relocalisation, qui a permis de transférer les étudiants des villes russes de Belgorod et Koursk vers Tver, en raison de la guerre russo-ukrainienne.
La Ministre d’Etat a également adressé un message de soutien et d’encouragement à ses compatriotes, leur assurant de l’appui matériel et logistique coordonné par le Ministère des Affaires Etrangères à travers l’Ambassade de la RDC à Moscou.
Ces étudiants ont bénéficié déjà d’une assistance, pour qu’ils soient en mesure de suivre leurs cours à distance. Cette assistance s’est traduite par des ordinateurs neufs, une enveloppe, ainsi que leur logement au frais de l’Etat Congolais.
‘’Nous sommes ici parce qu’on a crié à l’aide, et le pays a réagi. Je tiens à remercier le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a manifesté son sens d’altruisme. Je vais également remercier le Gouvernement, conduit par Mme Judith Suminwa Tuluka, ainsi qu’à notre Ambassadeur et toute son équipe, qui ont tous travaillé pour nous sortir de cette situation’’, a déclaré un étudiant, saluant le geste du Gouvernement congolais qui vise à leur offrir des conditions de vie plus sûres et plus stables en ces temps de conflit.
‘’Je suis doctorant en cardiologie. Je remercie le Président de la République d’avoir mis tout en œuvre pour nous déplacer de cette ville qui représentait un grand danger pour nos vies. Maintenant, nous sommes en sécurité et en plus, un appui financier et matériel nous a été apporté par l’Ambassadeur. Nous en sommes très contents”, a indiqué un autre ressortissant.
Cette initiative démontre l’engagement du Gouvernement congolais à protéger ses citoyens à l’étranger et à leur fournir le soutien nécessaire en période de crise.
Représentant la partie congolaise devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies le lundi 9 décembre 2024, Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangère, a réservé une réplique de fer au Représentant permanent du Rwanda, pays agresseur de la République Démocratique du Congo depuis plus d’une trentaine d’années. ‘‘Toujours porteuse des prétextes, la partie rwandaise donne la voix à des fausses allégations en vue de couvrir ses actes posés dans la partie orientale de la RDC, lesquels relèvent des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de violation flagrante de la Charte des Nations Unies’’, a déclaré Thérèse Wagner. D’un ton ferme et rigide, Thérèse Wagner rappelle les faits qui poussent la RDC à le condamner sans relâche par rapport aux actes commis sur le territoire congolais. «Je blâme le Rwanda pour la présence illégitime de ses troupes sur notre territoire, le massacre de Kishishi, le bombardement du camp des déplacés de Mugunga, le pillage systématique de nos ressources naturelles et les attaques contre les soldats de la paix des Nations Unies et de la SADC», indique-t-elle. L’implication et l’ingérence du Rwanda sur le sol congolais met à mal sa souveraineté territoriale. «Ce n’est pas parce que d’autres défis existent que son soutien au M23 ou la présence de ses troupes en République Démocratique du Congo en devienne excusable. Je le dis avec force, l’appréciation du Rwanda sur nos défis internes ne lui donne aucun droit d’y intervenir. […] Le Rwanda n’est pas et ne sera jamais le gendarme de la Région des Grands Lacs », martèle la patronne de la diplomatie congolaise». Ci-après, l’Allocution de la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner en réponse aux prétextes du Représentant permanent du Rwanda devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Allocution de la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner en réponse aux prétextes du Représentant permanent du Rwanda devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
D’emblée soyons clairs ! Je ne blâme pas le Rwanda pour tous les mots de la République Démocratique du Congo. Je blâme le Rwanda pour la présence illégale de ses troupes sur notre territoire, le massacre de Kishishi, le bombardement du camp des déplacés de Mugunga, le pillage systématique de nos ressources naturelles et les attaques contre les soldats de la paix des Nations Unies et de la SADC. Je blâme donc le Rwanda pour les violations de la Charte des Nations Unies.
Ces actes sont tous des crimes qui ne relèvent pas d’un quelconque malentendu ou des différends bilatéraux.
Ces faits, Madame la Présidente, ne relèvent pas des spéculations, ils sont documentés, corroborés et gravés dans le rapport des Nations Unies. Je prends néanmoins note de la posture du Rwanda qui doute de l’objectivité des experts des Nations Unies.
Le Rwanda avance que la République Démocratique du Congo est confrontée à des nombreux groupes armés. Et oui ! C’est un fait. Mais cet aveu de la complexité de notre contexte sécuritaire ne saurait servir de justification à ses propres violations de notre souveraineté.
Ce n’est pas parce que d’autres défis existent que son soutien au M23 ou la présence de ses troupes en République Démocratique du Congo en devienne excusable. Je le dis avec force, l’appréciation du Rwanda sur nos défis internes ne lui donne aucun droit d’y intervenir. Le Rwanda évoque aussi l’idée que le M23 représenterait des communautés marginalisées. Permettez-moi de poser une question simple à cette assemblée.
Depuis quand des massacres, des déplacements forcés et la réorganisation démographique des territoires sont-ils des moyens légitimes pour répondre à des revendications ethniques ou sociales ? Le M23 ne défend aucune cause, il exécute une stratégie dictée par les intérêts du Rwanda.
Le groupe d’experts l’a démontré, il ne s’agit pas de défendre des minorités mais de contrôler des ressources et d’affaiblir la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
Enfin, le Rwanda prétend que les mesures qu’il qualifie de défensives seraient légitimées par des propos tenus par des responsables congolais. Je rejette fermement cette allégation. Aucun propos quelconque ne peut justifier le massacre des civiles, le pillage des ressources ou l’occupation de territoire, rien. Absolument rien ne peut légitimer les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité ou la violation de la Charte des Nations Unies. Détrompez-vous Monsieur le Représentant.
Le Rwanda n’est pas et ne sera jamais le gendarme de la Région des Grands Lacs.
Si le Rwanda souhaite prouver sa crédibilité en tant qu’acteur de paix qu’il commence par honorer ses engagements dans le processus de Luanda. Trente-quatre jours plus tard nous attendons toujours vos experts. Ils arrivent seulement après insistance de la part de la République Démocratique du Congo et du médiateur.
La République Démocratique du Congo reste fermement engagée dans le processus de Luanda. Convaincue qu’il constitue la voix la plus prometteuse vers une résolution durable du conflit. Tout au long de ce processus notre posture a été constante, constructive, respectueuse des engagements pris et résolus à œuvrer pour la paix. Ce Conseil a un rôle central à jouer pour garantir que toutes les parties respectent leurs obligations et contribuent à cet objectif commun.
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs.
Le peuple congolais, dans toutes ses composantes, aspire à la paix et à la stabilité. Ces aspirations légitimes ne sauraient être réduites au silence par des stratégies de division et de domination.
Mon pays est résolu à protéger ses citoyens, à préserver son intégrité territoriale et à bâtir un avenir où la souveraineté des Etats est respectée et non manipulée. Nous ne demandons pas de faveur. Nous exigeons que le Droit International soit respecté, que la souveraineté de la République Démocratique du Congo soit protégée et que les responsabilités des actes commis soient pleinement assumées.
A Masimanimba, la Ministre d'Etat Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Mme Eve Bazaïba, a rencontré ce lundi 9 Décembre 2024, une délégation des chefs traditionnels, dans le cadre d’une initiative ambitieuse visant à transformer ce territoire de la Province de Kwilu en un modèle de gestion durable des ressources naturelles. Au cœur de leurs échanges : le projet de faire de Masimanimba un territoire vert en s’appuyant sur la coopération des chefs coutumiers, gardiens des forêts primaires.
Sur ce, les chefs coutumiers vont s'associer aux chefs de terre, pour céder des espaces pour des plantations d’arbres, qu’ils soient fruitiers ou non. Ces plantations vont contribuer, non seulement à la préservation de l’écosystème local, mais aussi, à soutenir la vision du Président de la République, Félix Tshisekedi, dans le cadre de son programme de Couloir vert Kivu-Kinshasa.
Lors des discussions, les autorités traditionnelles ont insisté sur leur volonté d’accompagner cette vision à travers des actions concrètes notamment, lutter contre la déforestation en limitant les pratiques agricoles destructrices, l'agriculture itinérant sur brûlis, et les feux de brousse, favoriser le reboisement pour restaurer les terres dégradées.
Dans une déclaration commune, les chefs coutumiers ont promis de ne plus utiliser le feu comme outil de défrichage, une pratique ayant causé d’importants dégâts écologiques par le passé. Cet engagement marque un tournant dans la gestion des ressources naturelles locales et témoigne d’une prise de conscience collective face aux enjeux climatiques.
En réponse à cette mobilisation, Eve Bazaïba a salué cette collaboration entre l'Etat et les autorités traditionnelles, soulignant que ‘’la préservation de l'environnement passe nécessairement par une implication des communautés locales, car elles en sont les premières gardiennes en vue de garantir la réussite du projet’’.
En mettant en œuvre ce partenariat, Masimanimba pourrait devenir un modèle pilote exemplaire pour d’autres territoires du pays.
Cette initiative ne se limite pas à la plantation d’arbres, elle ambitionne également de promouvoir une gestion participative des terres, d'encourager une agriculture durable et de créer des emplois verts pour les jeunes de la région.
A Masimanimba, la forêt retrouve donc une nouvelle chance portée par un dialogue fructueux entre traditions et modernité. Car si cet exemple inspire d'autres territoires, le Couloir vert Kivu-Kinshasa pourrait bientôt devenir le symbole d'une RDC qui, face aux défis environnementaux, s'appuie sur ses racines pour se projeter vers l’avenir.
Le Gouvernement a adopté, lors du Conseil des ministres du vendredi 6 décembre dernier, un nouveau Plan national stratégique de développement (PNSD) s'étendant de 2024 à 2028. Ce document quinquennal propose une trajectoire de développement axée sur l'exploitation des ressources naturelles tout en préservant un cadre fiscal favorable aux investissements étrangers.
Il y a lieu cependant de rappeler que ledit Plan national stratégique de développement remplace celui de 2020-2024. Toutes les actions et programmes du Gouvernement, ainsi que ceux de ses partenaires nationaux et internationaux au cours des cinq prochaines années, devront s'aligner sur ce plan.
«Pour réussir la diversification de son économie, notre pays a intérêt à se servir de ses riches dotations en ressources naturelles (minerais, pétrole, terres arables, forêts, cours d'eau, etc.), en maintenant un régime économique et fiscal qui favorise les Investissements Directs Etrangers (IDE), tout en adoptant des technologies d'exploitation raisonnable et pro-environnement des ressources et de transformation locale des produits bruts», peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres.
A travers ce plan, le Gouvernement s'est fixé quatre objectifs prioritaires à atteindre d'ici 2028. Il s’agit de :
1. une croissance économique inclusive et durable ;
2. une gouvernance efficace, l'État de droit et la protection des populations ;
3. un accès à des services sociaux de base de qualité et une protection sociale inclusive ;
4. une gestion durable des ressources naturelles, la protection des écosystèmes et une gouvernance environnementale efficace.
Pour réaliser ces objectifs, le Gouvernement dirigé par la Première Ministre Judith Suminwa prévoit de se concentrer sur cinq domaines clés, à savoir :
1. la diversification de l'économie ;
2. le développement du capital humain ;
3. l'aménagement du territoire et le développement des infrastructures structurantes ;
4. l’amélioration de la gouvernance et de la sécurité nationale ;
5. le développement durable et équilibré des provinces.
Plusieurs experts venus des ministères de la pêche et de l’Environnement de la Zambie, la Tanzanie, du Burundi et de la RDC, membres du Comité de gestion de l'Autorité du Lac Tanganyika (ALT), ont pris rendez-vous à l'hôtel Sultani de la Gombe à Kinshasa, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la treizième réunion ordinaire de leur organisation régionale.
Tour à tour, les chefs des différentes délégations qui ont défilé du haut de la tribune ont remercié le Gouvernement congolais d'avoir organisé ces assises, une occasion de saluer l'implication du Ministre de la Pêche et élevage de la RDC, Jean-Pierre Tshimanga Buana, qui a plaidé pour le paiement des arriérés des cotisations de son pays à l'ALT et de la prise en charge totale de ces assises.
«En ce qui concerne le soutien aux activités de l'ALT, nous voudrions vous annoncer que notre pays, le Burundi, continuera à contribuer comme prévu dans la Convention signée par nos quatre Etats. Nous sommes conscients que notre pays enregistre des arriérées de contributions, nous espérons que tôt ou tard, nous allons emboîter le pas de la RDC qui a pu apurer toutes les arriérées de contribution. Nous profitons de cette occasion pour féliciter la République Démocratique du Congo pour les efforts déployés en payant toute la totalité de sa contribution et les autres pays pour l'effort fourni », a déclaré Madame Nkunzimana Jeanne Francine, Directrice de l'environnement et assainissement et cheffe de la délégation burundaise.
Pour le chef de la délégation congolaise, les assises de Kinshasa démontrent la volonté politique du pays de Félix Tshisekedi de respecter son engagement pris avec l'Autorité du lac Tanganyika.
«C'est ici l'occasion de vous rassurer que l’engagement pris par la RDC en faveur de l'ALT sera toujours respecté malgré les circonstances qui sont généralement passagères. Cet engagement s'est traduit dernièrement par une volonté politique éclairée de la RDC qui a apuré ses arriérés de contribution à l'autorité du lac Tanganyika », a noté Louis Lungu Malutshi, Directeur des ressources en Eau au Ministère de l'Environnement et développement durable, membre du comité de gestion de l'ALT.
Au nom du Ministre de la Pêche et de l'Elevage, la Secrétaire générale, Pascaline Mbangu, invitée d'honneur qui a ouvert ces assises, est restée stricte, «La tenue à Kinshasa de la treizième réunion des membres du comité de gestion de l'Autorité du Lac Tanganyika ne doit pas être considérée comme un exercice de routine. Cette réunion intervient après la survenue, ou même la persistance des problèmes qui se posent dans le Lac Tanganyika et son bassin. Il n'est un secret pour personne : la pratique de la pêche illicite, non réglementée et non déclarée, est devenue un refrain, en dépit des recommandations qui ont déjà été formulées pour y mettre un terme. Cependant, nous nous réjouissons de l'existence d'une charte dont les clauses garantissent la pêche responsable. Dans un passé récent, le Lac Tanganyika a connu une montée spectaculaire du niveau d'eau et des dégâts énormes ont été enregistrés. Certes, les résolutions issues de la troisième session extraordinaire de la Conférence des Ministres de l'Autorité du Lac Tanganyika ont calmé les esprits hantés par ce phénomène calamiteux », a-t-elle rappelé.
Elle a, à la même occasion, appelé les experts présents aux travaux préparatoires de donner le meilleur d'eux-mêmes par la réflexion profonde.
«L'occasion vous est donnée pour approfondir vos réflexions au cours de votre treizième réunion du Comité de Gestion de l'Autorité du Lac Tanganyika et faire ressortir des actions emblématiques pour l'essor de l'économie bleue. Il s'agit là d'un impératif auquel les quatre Etats Contractants de la Convention sur la Gestion Durable du Lac Tanganyika doivent s'accrocher », dit-elle.
En guise du bilan, le Directeur exécutif du Comité de gestion de l'ALT, Tusanga Mukanga Sylvain, a noté que l'année 2024 a été une année d'initiatives et de performance marquée particulièrement par l'approbation et la clôture de différents projets. À l'en croire, 2025 sera une année de mise en œuvre des projets et activités à impact visible pour l'amélioration des conditions de vie des communautés du bassin du lac Tanganyika par la mise en œuvre du programme d'action stratégique.
Il sied de noter que la treizième réunion ordinaire du Comité de gestion de l'ALT constitue des travaux préparatoires à la 12e session ordinaire de la Conférence des Ministres de cette organisation régionale qui aura lieu ce jeudi 12 décembre à l'hôtel Rotana de Kinshasa.
Réunissant les 4 pays dont la Zambie, la Tanzanie, le Burundi et la RDC, l’Autorité du Lac Tanganyika a pour mission principale d’assurer la protection et la conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable des ressources naturelles du Lac Tanganyika et son bassin sur base d’une gestion intégrée et la coopération entre les Etats contractants.
La séance plénière présidée, ce 10 décembre 2024, par l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde Président du Sénat s'est penchée sur l'audition des réponses du Vice-Premier Ministre chargé du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement et son Collègue de la Recherche scientifique et Innovation technologique en rapport avec les questions orales avec débats qui leur avaient été adressées.
Pour rappel, le Sénateur Célestin Vunabandi avait interpellé le Vice-Premier Ministre chargé du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement pour obtenir la lumière sur l’état actuel du processus de planification dans le pays, en vue de s'enquérir du niveau réel des avancées et des défis rencontrés dans ce domaine stratégique pour le développement. De son côté, le Sénateur Michel Lingepo avait adressé une question orale au Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique concernant la cartographie géographique.
De la Recherche Scientifique…
Intervenant en premier, le Ministre de la Recherche scientifique, Gilbert Kabanda a éclairé la lanterne des Sénateurs sur principalement le fonctionnement de l'Institut Géographique du Congo (IGC) qui nécessite des actions concrètes visant la redynamisation de différents centres de recherche. Des réponses en rapport avec la mise en place du Fonds national de la Recherche scientifique et l'innovation technologique ont été apportées aux sages de la République sans oublier l'éclairage du Ministre Gilbert Kabanda sur l'état actuel des bornes frontières de la RDC etc.
… au Plan et l’Aide au Développement
Pour sa part, le VPM en charge du Plan, Guylain Nyembo s'est étendu principalement sur la problématique du recensement scientifique de la population afin de doter le pays des données statistiques fiables sur la démographie. Il a épinglé la question de l'évaluation de la mise en œuvre du Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL-145T) dont le taux d'exécution sur l'ensemble du pays est de 32%. Guylain Nyembo a, pour ce faire, annoncé la tenue, au premier trimestre 2025, de la toute première revue à mi-parcours pour évaluer ce gigantesque programme porté par le Chef de l'Etat.
Plusieurs autres éléments des réponses ont été passées au peigne fin, notamment celles liées au Plan National Stratégique de Développement (PNSD), à l'atteinte par la RDC des objectifs du développement durable (ODD) à l'horizon 2030, et au partenariat en rapport avec l'aide au développement.
Le VPM du Plan a terminé son intervention en demandant au parlement, autorité budgétaire, d'allouer le financement à la réalisation du Plan national Stratégique de Développement (PNSD).
Les membres du gouvernement ayant ainsi répondu aux préoccupations soulevées par les sénateurs au cours du débat de la veille, le Président du Sénat a invité les auteurs des questions orales avec débat à réagir conformément à l'article 168 du Règlement intérieur du Sénat.
Recommandations
L'Honorable Michel Lingepo a recommandé à l'ECOFIN afin de répondre favorablement à la demande de financement formulée par le ministre de la Recherche scientifique et Innovation technologique pour la prise en charge de l'Institut géographique du Congo, au ministre de surseoir la vente du patrimoine immobilier de cet institut, et à la Commission de suivi évaluation du Sénat de veiller à l'application de toutes ces recommandations.
L'Honorable Vunabandi a déclaré que les réponses du VPM l'ont laissé sur sa soif. Toutefois, il a estimé que la responsabilité n'incombe pas qu'au seul ministère du Plan, au regard des déficiences existant pour faire aboutir un recensement scientifique digne de son nom. Quant aux demandes de soutien formulées à l'endroit du Sénat à travers des lois, le sénateur pense que c'est au ministre de proposer des projets de loi y relatifs. Il lui a également recommandé de relancer le processus de recensement scientifique et de doter l'Institut national de la Statistique des moyens de sa politique ainsi que de mettre en place un programme réel d'investissements publics pour permettre au pays de disposer d'une trajectoire de développement. Au Sénat, il a demandé de diligenter une enquête sur le processus de recensement scientifique qui a pataugé depuis des années.
Enfin, Jean-Michel Sama Lukonde a relevé la pertinence de la recommandation concernant l'appui budgétaire et l'accompagnement législatif à apporter à ces deux secteurs vitaux, les ministères du Plan et de la Recherche scientifique pour leur permettre d'atteindre leurs objectifs respectifs. Il promet le soutien du Sénat pour des projections à court, moyen et long termes et l'innovation ô combien importante pour le développement intégral du pays.
Il rassure que le travail se poursuivra au niveau des Commissions pour le suivi des recommandations, surtout la Commission suivi et évaluation du Sénat.