Lutte contre le paludisme et égalité de genre : Le CJP/Kinshasa au cœur des communautés pour un plaidoyer efficace !

Dans le cadre du "Projet d'Egalité de Genre dans la Lutte Contre le Paludisme", financé par l'Alliance des Dirigeants Africains contre le Paludisme (ALMA), la Coordination Provinciale de Kinshasa du Conseil des Jeunes Protestants (CJP) a organisé deux dialogues communautaires cruciaux. Ces assises, tenues à Mont-Ngafula et N’sele, ont permis de recueillir les doléances des populations et de renforcer l'implication citoyenne, démontrant un engagement ferme à placer les communautés, dans toute leur diversité, au centre de la stratégie sanitaire.
Sous la houlette de son Coordonnateur Provincial, M. Fabien Mbiya, le CJP/Kinshasa a marqué des points importants dans la mise en œuvre de son projet novateur. L'objectif est d’intégrer la perspective du genre dans les efforts de lutte contre le paludisme, une maladie qui continue de faire des ravages dans la capitale congolaise. Pour ce faire, une approche participative a été privilégiée à travers l'organisation de dialogues communautaires.
Le premier rendez-vous a eu lieu le 4 octobre 2025 dans l'aire de santé de Kindele, située dans la zone de santé de Mont-Ngafula 1. Le second s'est tenu le 9 octobre 2025 dans l'aire de santé de Mpasa 2, dans la zone de santé de N'sele.
Ces rencontres ont connu une mobilisation exceptionnelle, témoignant de l'intérêt des populations pour les questions qui touchent leur quotidien. Au total, 120 membres des communautés ont participé activement aux échanges. La particularité de la démarche réside dans la composition paritaire et intergénérationnelle des participants : pour chaque site, 30 pères de famille, 30 mères, 30 jeunes filles et 30 jeunes garçons ont été conviés. Cette segmentation a permis de mettre en lumière les défis spécifiques rencontrés par chaque groupe et de garantir que toutes les voix soient entendues.
L'événement a été rehaussé par la présence des autorités locales et sanitaires, notamment le représentant du Médecin Chef de Zone de Santé (MCZS), le Chef de quartier, le Président du Comité de Développement Sanitaire (Présicodesa), l'Infirmier Titulaire (IT) de l'aire de santé, ainsi que plusieurs notables. Quinze "champions" du CJP/Kinshasa ont animé les débats, appuyés par une équipe des médias pour documenter ce moment clé.
Un cahier de charges lourd pour les autorités
Ces dialogues ont servi de véritable tribune pour les habitants, qui ont exposé sans détour les difficultés qui entravent leur accès à des soins de santé de qualité. Les principales préoccupations soulevées sont alarmantes et appellent à une action urgente :
1. L'abandon sanitaire : Les participants ont unanimement déploré le manque, voire l'absence totale, de visites à domicile par les agents de santé et les relais communautaires, coupant ainsi le lien essentiel entre les structures sanitaires et les ménages.
2. La rupture des services essentiels : Une plainte récurrente concerne le manque de services minimums dans les centres de santé. La rupture fréquente des stocks de médicaments antipaludiques et autres produits essentiels, l'indisponibilité de matériel de base et l'absence de campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide ont été vivement dénoncées.
3. L'insécurité et l'inaccessibilité : Le manque d'électricité plonge les centres de santé dans l'obscurité et favorise un climat d'insécurité. Cette situation décourage la fréquentation des structures sanitaires, particulièrement pour les urgences nocturnes, affectant de manière disproportionnée les femmes et les enfants.
4. Le déficit d'infrastructures : L'absence de routes praticables pour accéder à certains centres et le manque criant d'accès à l'eau potable (provoquant des maladies hydriques) complexifient davantage le tableau sanitaire.
5. Le manque d'information : Un handicap majeur identifié est le déficit de communication et de sensibilisation, laissant une grande partie de la population dans l'ignorance des bonnes pratiques de prévention et des services disponibles.
En réunissant ces quatre groupes distincts, le CJP/Kinshasa, avec le soutien précieux de l'ALMA, a posé les bases d'un plaidoyer structuré et légitime. Les défis identifiés constituent désormais une feuille de route claire pour interpeller les décideurs et les partenaires techniques et financiers.
L'engagement du CJP/Kinshasa, à travers cette initiative, est de suivre de près l'évolution des besoins de la communauté et de s'assurer que la lutte contre le paludisme ne soit plus seulement une affaire de médicaments, mais une question de développement intégré où l'égalité de genre, la sécurité et l'accès aux services de base sont garantis pour tous. La voix des communautés de Kindele et de Mpasa 2 a été entendue ; il appartient désormais à toutes les parties prenantes de la transformer en actions concrètes.
Nathan Mundele
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