Au cours d’une cérémonie organisée ce mardi dans la salle des Congrès du Centre Financier de Kinshasa, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a procédé à l’ouverture solennelle des travaux de la 8ème édition du Salon de développement des villes, des corridors de développement et des zones économiques spéciales dénommé «Expo Béton».
Organisé sur deux sites cette année (Kinshasa puis Matadi), Expo Béton 2024 se veut un lieu de réflexion collective sur le thème “ Révolution urbaine, des solutions durables du corridor-Ouest pour Kinshasa et Kongo Central ».
Dans son allocution, le Chef de l’État a fait savoir que « Expo Béton 2024 » est un événement d’importance stratégique en ce qu’il aborde des défis majeurs auxquels sont confrontés les centres urbains et, particulièrement, la ville de Kinshasa du fait d’une croissance rapide de la population.
Le Président de la République a affirmé que le gouvernement s’est engagé à apporter des réponses structurelles sur cette épineuse question.
«Conscient de l’urgence de la situation, j’ai été attentif aux recommandations de toutes les éditions précédentes; c’est ainsi que j’ai créé un ministère délégué à la Politique de la ville et favorisé le partenariat public-privé (PPP), a dit le Président Tshisekedi.
Le Chef de l’État est revenu sur la réalisation de son ambitieux programme de développement à la base (PDL-145T ) considéré comme une des solutions de l’amélioration de la qualité de la vie dans les milieux urbains.
«Le désenclavement de nos territoires est une priorité absolue pour moi, car elle touche directement à l'égalité des chances pour tous nos concitoyens, quels que soient leurs lieux de résidence», a déclaré le Président Tshisekedi.
S’exprimant devant le Chef de l’État ainsi que de nombreux décideurs et entrepreneurs, le Sénateur Jean Bamanisa, promoteur de « Expo Béton » a sollicité l’accompagnement des pouvoirs publics dans les investissements privés en milieu urbain.
Faisant son plaidoyer en faveur des investissements privés dans la ville de Kinshasa, Jean Bamanisa a sollicité qu’il soit interdit des occupations par lotissement parcellaire le long de la rocade de Kinshasa en construction et que des réserves foncières en bloc des lotissements de 200 hectares et plus soient constituées.
Le promoteur de Expo Béton a lancé un cri d’alarme et interpellé le public au sujet de la déliquescence de la voirie : « comment le secteur de la construction peut-il continuer de contribuer au développement de nos villes par la construction des immeubles modernes, lorsqu’il n’y a pas de voirie, pas de réseau de drainage, pas assez d’électricité et pas d’eau? »
Quant au ministre délégué à la Politique de la ville Tenge Litho, il s’est réjoui de la matérialisation de la vision du Chef de l’État en matière d’infrastructures urbaines.
«Désormais, nos centres urbains sont au cœur de la stratégie de développement national, et il nous incombe l'obligation de les planifier, de les administrer et de les animer de manière à répondre efficacement aux besoins présents tout en participant aux projets futurs », a-t-il déclaré.
Lancé en 2016 dans le but de classer la RDC parmi les pays émergents en 2030 et de la situer au club des pays développés en 2050, Expo Béton RDC est le plus grand salon de la construction et de l'habitat, des infrastructures, de l'énergie, du commerce et du transport multimodal pour les professionnels et particuliers en République Démocratique du Congo.
Plus de 60 entrepreneurs des secteurs public et privé ont aménagé une cinquantaine de stands au Centre Financier de Kinshasa.
Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, le Ministre des Finances, a rencontré ce mardi 10 septembre 2024 les agents et cadres de la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participation (DGRAD) ainsi que ceux de la Direction de la Préparation de la Reddition des Comptes (DPRC). Lors de cette rencontre, il a exprimé, au nom du Chef de l'État, Félix Tshisekedi, sa profonde gratitude pour les services loyaux qu'ils rendent à la nation. Il a également adressé un message de réconfort, saluant leur engagement constant au service de la République.
Il a souligné l'importance stratégique de la reddition des comptes, pilier opérationnel pour assurer la redevabilité dans le dispositif institutionnel des finances publiques. Il a annoncé la mise en place d'un plan de formation spécifique destiné aux agents de ces deux directions. Cette initiative vise à renforcer leurs compétences et à exploiter pleinement leur expertise, afin de contribuer efficacement à la bonne marche de l'État.
Concernant le projet de reddition des comptes, il a précisé, par ailleurs, qu'il sera bientôt transmis à l'Assemblée nationale, sous la coordination de l'Honorable Vital Kamerhe, après validation par le Conseil des ministres. Cette démarche s'inscrit dans la continuité des réformes financières en cours, visant à garantir une gestion transparente des finances publiques.
Dans le cadre de l'exécution des décisions prises lors des réunions avec le banc syndical de l'administration publique des finances, il a également tenu à visiter personnellement les bureaux abritant l'administration des finances. Il s'est entretenu avec les cadres et agents de la DGRAD sur la situation préoccupante qui y prévaut.
Bien plus, il a tiré la sonnette d'alarme face aux dysfonctionnements observés et a invité l'ensemble du personnel à faire preuve de neutralité dans la gestion de l'administration. Il a fermement dénoncé le tribalisme et a encouragé l'adoption d'une attitude patriotique, véritable levier pour une maximisation durable des recettes de l'Etat.
Enfin, le Ministre a annoncé qu'une restructuration est en cours, avec la promesse d'une mise en place basée exclusivement sur la compétence. Cette réorganisation a pour objectif de rétablir l'ordre et d'assurer que l'intérêt général de l'État prime sur toute autre considération.
Le Pacte pour un Congo Retrouvé, (PCR), cette plateforme politique créée en Janvier dernier afin d'apporter un soutien indéfectible au Chef de l’Etat à travers les élus respectifs de chaque regroupement politique de l’Union Sacrée de la nation durant cette législature, tiendra la semaine prochaine une réunion d’évaluation.
Cette question était au centre d’une audience que le Président de l’Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe, a accordé ce jeudi 5 Septembre à Laurent Batumona, cadre de l’Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP), chère à Tony Kanku Shiku.
Affirmant avoir reçu satisfaction à toutes ses préoccupations lors de cette rencontre avec Vital Kamerhe qui est en effet l’un des Leaders et Fondateurs du PCR, Laurent Batumona a indiqué que cette réunion d’évaluation qui réunira tous ses hauts cadres tient sa raison d’être organisée par le fait que le PCR n’est pas un partenariat occasionnel mais plutôt un partenariat stable dont les membres ont l’obligation de se retrouver lorsqu’il y a des enjeux des grandes envergures pour échanger et adopter une position unique.
«Depuis deux mois, nous étions dans les discussions sur les postes des membres du bureau de l’Assemblée Nationale et du Sénat, nous avions pas assez de temps pour faire des évaluations dans le cadre du PCR. C’est ainsi que j’ai été mandaté par le haut Représentant du Chef de l’Etat pour discuter sur certaines questions. Évidemment je viens d’obtenir satisfaction sur tout ce que j’avais comme préoccupation. Nous aurons une réunion d’évaluation d’ici la semaine prochaine où tous les hauts cadres du PCR vont se retrouver», a déclaré Laurent Batumona.
La réunion d’évaluation du PCR attendue la Semaine Prochaine, permettra à ses hauts cadres de passer au peigne fin toutes les questions liées à sa marche, faire une évaluation sur tout ce qui a été fait depuis sa création mais également réfléchir sur ses perceptives d’avenir.
Rappelons que, lancé le 23 Janvier, le Pacte pour un Congo Retrouvé, a été créé par 4 Regroupements Politiques, membres de l’Union sacrée. Il s’agit de l’Action des Alliés et Union pour la Nation Congolaise, l’Alliance des Acteurs Attachés au Peuple, l’Alliance Bloc 50 et la Coalition des démocrates, respectivement du Président de l’Assemblée Nationale Vital Kamerhe, Tony Kanku Shiku haut représentant du Chef de l’Etat, Julien Paluku et Jean Lucien Busa.
Jean Kanya Kamangu, CEO de 2GI Incorporation en séjour à Kinshasa
Quelques jours seulement après son arrivée, le samedi 7 septembre dernier, à Kinshasa, en RD. Congo, Jean Kanya Kamangu, CEO de 2GI Incorporation, rencontre aujourd’hui mercredi 11 septembre 2024, dans la commune référentielle de la Gombe, des personnalités issues de tous les acabits, pour passer aux actes. En raison de la maîtrise du processus de fabrication de son invention, il va de soi qu’au cours d’une séance de démonstration calibrée d’au moins deux heures, qu’il puisse convaincre et ramener dans l’escarcelle ou le giron de ses principaux co-associés, tous ces milliers d’investisseurs opérant en RD. Congo dont l’épineuse question de sécurité de leurs résidences, lieux de travail, sites d’hébergement et autres auberges, Hôtels, Restaurants et Supers Marchés, Shoppings Malls, Cabarets et Lounges bars, Bâtiments administratifs, est devenue pratiquement un croque-mitaine jusqu’au point de susciter, à longueur des nuits et jours, des inquiétudes et craintes, pourtant, inutiles.
Il aura ainsi le temps de montrer son invention et, surtout, de démontrer son utilité publique et sociétale.
Jean Kanya, Ingénieur de son état, plus de quatre ans d’expérience dans les domaines au caractère transversal allant des télécommunications à l’Informatique, de l’Internet jusqu’à la télédistribution, a innové autrement.
Si bien qu’aujourd’hui, le brevet en sa possession force, à la fois, l’admiration de tous et, surtout, de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la RD. Congo, de l’ensemble du Gouvernement Suminwa, et le soutien de toutes les personnes de bonne volonté, aux initiatives de ce fils du terroir né des entrailles d’une mère et d’un père, tous deux congolais de souche songye, s’il faut ainsi ne pas manquer l’obligation de rappeler, tout de même, ses vraies origines situées en plein cœur de la Lomami, dans le territoire de Lubao et, plus précisément, dans le secteur de Tshofa.
Depuis les Etats-Unis où il s’est installé en tant qu’Ingénieur sorti de plusieurs Universités parmi les plus enviables de la France et de tant d’autres pays basés non loin de l’Hexagone, il a inventé un modèle de caméra ultra rapide sur base de la technologie de pointe dont l’usage peut rassurer et placer la RD. Congo au diapason des pays capables d’affronter n’importe quelle piste de solutions aux problèmes de la défense de la patrie, de la sauvegarde de la souveraineté et, même, du respect absolu de l’intangibilité des frontières nationales.
Mieux que quiconque, il propose, lui, un spécimen de caméra moderne, facile, accessible à toutes les bourses et adapté à toutes les zones d’opérations dans le secteur de la surveillance, du contrôle, de la veille stratégique et de la protection de la population aussi bien congolaise que de tous les pays disséminés partout à travers le monde.
Profitant de son séjour dans le territoire de Kasenga, le Président de la Chambre Haute du Parlement a effectué une descente sur terrain pour apporter le sourire aux élèves de cette partie du pays à qui il a offert un lot important de Kits scolaires, un geste salutaire qui vient en appui et en accompagnement des efforts du Gouvernement de la République dans le secteur de l'éducation.
Comme il l'avait promis lors de son adresse à la population dimanche dernier, juste après son arrivée, le Speaker de la Chambre Haute n'est pas revenu les mains bredouilles.
Cette fois-ci, il a, plutôt, ramené des kits scolaires pour tous les élèves de 7 écoles répertoriées dans la circonscription de Kasenga, d'où son passage à titre symbolique à l'école primaire Kasenga.
Geste d’accompagnement du Gouvernement
S'exprimant devant les élèves, il a souligné que son geste constitue simplement un accompagnement des actions du Gouvernement.
"Chers élèves bonjour.
Je suis très content d’être avec vous ce matin, je suis venu ici pour vous rendre visite et vous apporter un petit accompagnement pour cette nouvelle année scolaire. Cet accompagnement qui vient à la suite des efforts faits par le gouvernement de la République sous les instructions du Président de la République, le Chef de l’Etat, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui continue à réaliser ce que nous appelons le programme de 145 territoires. Dans ce programme, nous construisons des écoles parce que la Constitution demande à ce que nous puissions avoir la gratuite de l’enseignement parce que l’éducation, c’est cela même le développement du pays. On voudrait que parmi vous les élèves que je vois aujourd’hui, garçons comme filles, demain qu’on puisse voir une autre personne, peut-être elle, elle pourra devenir présidente du Senat demain, peut que cela sera le petit garçon là-bas, qui pourra devenir premier ministre. Mais, pour pouvoir y arriver, il faut vous former et il faut l’éducation. A ce programme de la gratuité de l’enseignement, moi je viens aussi apporter mon petit édifice pour accompagner ce programme et soulager les parents parce que la gratuité de l’enseignement c’est pour permettre à ce que nous puissions avoir plus d’élèves à l’école et alléger les parents. Je viens aussi de les alléger à mon tour avec ces petits kits scolaires qu’on va distribuer à chacun d’entre vous. Ici, bien sûr, ce n’est qu’un échantillon. Ce kit scolaire ne sera pas seulement donné dans cette école. On va les donner aussi à tous vos amis, tous les élèves des autres écoles, ici à Kasenga centre mais aussi à d’autres secteurs de Kasenga pour accompagner les élèves de manière à ce qu’ils puissent se former, s’éduquer parce que c’est ce qui va permettre le développement de notre pays demain", a dit le Speaker du Sénat.
Travail d’arrache-pied
Sama Lukonde a exhorté, par ailleurs, les élèves à travailler d'arrache-pied pour gagner le pari de cette année scolaire.
"Vous devez travailler dur cette année parce qu'on ne veut voir personne échouer. On veut vous voir tous réussir et on veut vous voir être tous demain des grands hommes des grandes dames qui vont construire notre pays. Et donc, tel est le petit message que je voulais apporter aux élèves d’abord mais, aussi, aux parents et encourager surtout, le gouvernement à poursuivre avec ce programme qui permet la gratuité de l’enseignement pour la formation de notre population. Ce n’est pas moi seulement qu’il faut applaudir mais surtout, le Président de la République. Il faut applaudir le travail que le gouvernement fait et surtout, il faut applaudir ceux qui sont en train de vous former", a-t-il martelé.
Par ce geste louable et généreux de plus de 4500 kits scolaires qui tombent une semaine après la rentrée scolaire, Sama Lukonde a rencontré favorablement l'assentiment des fils et filles de Kasenga et surtout des élèves qui n'ont pas hésité d'exprimer leur satisfaction par des applaudissements à l'endroit de leur bienfaiteur, l'honorable président du Sénat.
De leur côté, les enseignants ont exprimé leur joie par rapport à ce don des kits scolaires. Un enseignant de l'Ep Kasenga s'est exprimé en ces termes :
"Nous sommes très contents d'avoir reçu le don du sénateur et président du Sénat. Il y a des cahiers ; des mallettes et pour les parents la période semble être difficile parce qu'ils n'ont pas encore acheté les kits scolaires. C'est une lourde tâche pour eux. Mais grâce à ce don, les parents sont allégés".
Il y a lieu de signaler que c'est dans l'après-midi de ce lundi 9 septembre 2024 que le Président du Sénat, après ce marathon somme toute harassant, a regagné la ville de Lubumbashi où il entend multiplier d’autres actions.
Les retraités de la Sucrerie de Kiliba ont échangé avec le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe, pour lui Présenter une situation de détresse que connaît actuellement cette sucrerie.
Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la recherche du redémarrage de cet outil de production qui jadis faisait la fierté de la Province du Sud-Kivu avec une capacité de 25 000 Tonnes et employait plus de 4000 Personnes.
Aujourd'hui, selon Alexandre MWARABU, ancien Directeur d'exploitation, la Sucrerie de Kiliba se meurt avec une production qui a chuté jusqu'à 3000 tonnes avec comme conséquence la baisse du développement économique et le délabrement du paysannat local.
À la base, c'est la disparition presque totale de la participation de l'État dans cette entreprise dont les parts sont partagées avec le secteur privé à la hauteur de 51% pour l'État et 49% pour le secteur Privé. On observe une forte dégradation de l'industrie de la Sucrerie malgré ce partenariat public-Privé.
Les retraités de la Sucrerie de Kiliba sollicitent l'implication personnelle du Président de l'Assemblée Nationale, afin d’amener le Gouvernement à intervenir pour sauver cette entreprise appelée à l’époque la Gécamines du Sud-Kivu.
Ils ont par ailleurs rappelé que depuis leur mise en retraite, leur pension n'a été payée qu'à 30%.
«Avec cette situation chaotique que connaît cette entreprise, ils ne savent plus à qui s'adresser", a précisé Alexandre Mwarabu, parlant au nom de la délégation.
Très réceptif et concerné par cette douleur qu'il partage avec les Fils et Filles du Sud-Kivu, le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe a pris l'engagement de faire tout ce qui est de son pouvoir pour ramener tous les intervenants nécessaires à réfléchir sur les voies et moyens de sauver cette sucrerie.
Présidant la 12ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres, Judith Suminwa Tuluka, Première Ministre et Cheffe du Gouvernement, est revenue sur le drame survenu lors de la tentative d’évasion des prisonniers à la Prison centrale de Makala. Face à son équipe gouvernementale, elle a rassuré de la mise en œuvre des dispositions prises pour la gestion coordonnée et efficace de cette situation dans sa complexité. Parmi ces dispositions, il se dégage l’assainissement du milieu carcéral, le rétablissement de l’eau et de l’électricité et la mise en place d'une Commission interservices chargée d'enquêter sur ces événements, les organismes non gouvernementaux des droits de l'homme y seront associés. In extenso, l’intégralité du compte-rendu lu par Yolande Elebe, Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines.
COMPTE RENDU DE LA DOUZIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
(Vendredi 06 septembre 2024)
Sur instruction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith SUMINWA TULUKA, a présidé, à la Cité de l’Union Africaine, la douzième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 06 septembre 2024.
Trois (03) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
Communication de Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Points d’information ;
Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres.
COMMUNICATION DE LA PREMIERE MINISTRE
Dans sa communication, la Première Ministre est revenue essentiellement sur les incidents survenus, du 01 au 02 septembre 2024, au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK), ex. Prison Centrale de Makala. Elle a condamné, d’un ton ferme, la tentative d’évasion qui a dégénéré en une succession d’incidents malheureux occasionnant des pertes en vies humaines, des blessés, des actes ignobles des violences sexuelles et des dégâts matériels importants.
La Première Ministre a rassuré des dispositions prises par le Gouvernement pour la gestion coordonnée et efficace de cette situation dans sa complexité. Ainsi, l'évaluation ce jour donne les indications suivantes :
1) le rétablissement de l'eau et de l'électricité au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa ;
2) la vie reprend, peu à peu, les pensionnaires sont servis en nourriture, le calme est revenu ;
3) l'assainissement du milieu carcéral est en cours ;
4) l'identification des pensionnaires se poursuit ;
5) l'organisation au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa des audiences en flagrance contre les auteurs présumés des viols à l'égard des femmes ;
6) la prise en charge par le Gouvernement des femmes violées ;
7) Sept (07) de onze (11) pavillons que compte le Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa ont été vandalisés à l’exception des pavillons 1,2, 8 et 10 ;
et 8) la mise en place d'une Commission interservices chargée d'enquêter sur ces événements, les organismes non gouvernementaux des droits de l'homme y seront associés.
Réaffirmant la ferme volonté du Gouvernement de mener à terme les réformes à des fins thérapeutiques, initiées dans le secteur de la justice, la Première Ministre a instruit le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux à mettre à profit le cadre de concertation existant entre son Ministère et le Conseil Supérieur de la Magistrature, à l’effet de favoriser les échanges interinstitutionnels dans un élan de cohésion sociale.
Par ailleurs, la Première Ministre a attiré l’attention des membres du Gouvernement sur la nécessité de veiller à faire toujours une communication coordonnée et cohérente mais aussi de s’abstenir de tomber dans la dérive de la Gouvernance à travers les réseaux sociaux. Elle a recommandé aux uns et aux autres de faire preuve de la plus grande circonspection dans la manière de communiquer.
POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire
Le Vice-Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a présenté au Conseil le rapport sur l’état et l’administration du territoire national. L’état d’esprit de la population demeure calme. La semaine qui se termine a été marquée par les faits ci-après :
- de fortes attentes de la population sur les retombées diplomatiques du sommet Chine – République Démocratique du Congo tenu dernièrement en Chine ;
- la tentative d'évasion du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, d'un groupe de détenus.
Concernant ce dernier point, il a précisé qu’une Commission de crise a été mise en place, sur instruction de la Première Ministre, pour une gestion coordonnée de cette situation. Sur un autre chapitre, le Conseil a été informé de la participation du Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières au premier Dialogue Ministériel en matière de sécurité entre la Chine et les pays de l'Afrique Orientale sur invitation de son homologue chinois. Il prendra aussi part au Forum Mondial de sécurité publique entre la Chine et plusieurs pays amis dont le nôtre.
Par ailleurs, le Vice-Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières est revenu sur la campagne de sensibilisation contre l'incivisme routier dénommée : « Pour notre Sécurité, respectons tous la loi et les règles » qui a été lancée le 06 septembre 2024, et cela conformément aux instructions de la Première Ministre.
Pour commémorer la Journée internationale de la coopération policière instaurée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, la Police Nationale Congolaise organise, du 09 au 13 septembre 2024, des « Journées Portes Ouvertes » ponctuées des différents thèmes dont le thème général est : « La coopération policière : un domaine méconnu du grand public ».
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.2. Situation sécuritaire
Le Vice-Ministre de la Défense et Anciens Combattants a présenté aux membres du Conseil la situation sécuritaire du pays qui reste dominé par la poursuite des efforts déployés par les forces de défense et de sécurité pour protéger l'intégrité du territoire national.
En présentant tous les éléments liés à tous les secteurs opérationnels de l’Est et de la partie ouest, principalement à Kwamouth, il a mis en exergue la détermination sans faille de notre armée à absorber la violence et à rétablir l’autorité de l’Etat dans les zones concernées par l’insécurité.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.3. Situation épidémiologique en République Démocratique du Congo
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a fait le point de la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo. En ce qui concerne le Mpox, il a indiqué que la riposte fonctionne normalement et monte en puissance dans 19 de 22 provinces les plus affectées.
La situation générale montre une tendance à la réduction de la létalité. Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a mis en exergue les actions en cours dont la recherche active de cas, la promotion de la surveillance à base communautaire et le renforcement de la surveillance aux Points d’entrée et Points de contrôle.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de vaccination, il a évoqué la réception par le pays d’environ 100 000 doses des vaccins Mpox MVABN de la part de l’Union Européenne. Ces vaccins vont couvrir six provinces où il y a plus de cas détectés et 11 zones de santé sur les 30 prévus dans la réponse. D’autres pays se sont annoncés pour la dotation des vaccins tels que les USA, la France et le Japon.
Ces vaccins ciblant particulièrement les adultes peuvent aussi être utilisés par les enfants, ils vont contribuer à diminuer l’expansion de la maladie aussi bien que sa sévérité. Au sujet du Choléra, il a été signalé une diminution sensible du nombre de nouveaux cas grâce aux efforts de riposte déployés. Le dispositif reste opérationnel pour venir à bout de cette épidémie qui sévit notamment le Nord-Kivu, le Haut-Katanga, le Sud-Kivu et le Haut-Lomami.
Sur un autre chapitre, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a présenté le Plan national de développement sanitaire 2024-2033 qui a été élaboré et adopté au terme d’un processus participatif et inclusif par tous les acteurs du secteur de la santé.
La vision portée dans ce Plan est de voir « les hommes et les femmes de tout âge, en bonne santé, capables d'assurer le développement socio-économique de la République Démocratique du Congo ». Le but poursuivi est de contribuer au bien-être de la population Congolaise pour gagner 20 ans d'espérance de vie en 10 ans et que le secteur de la santé soit l'un des vecteurs de développement socioéconomique de notre pays.
Pour ce faire, trois objectifs stratégiques sont visés, à savoir :
Contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité de la population ;
Promouvoir la protection sociale et la mitigation du risque financier afin d'améliorer l'accès aux services et soins de santé de qualité ;
Contribuer au développement socio-économique du pays dans un cadre multisectoriel.
Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.
II.4. Participation de notre pays à la 16ème Session de la Conférence des Nations Unies sur la Diversité Biologique et ses réunions connexes
La Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable a informé le Conseil de la participation de notre pays aux travaux de la 16ème Session de la Conférence des Nations Unies sur la Diversité Biologique et ses réunions connexes du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali, en Colombie. Ces assises auront pour but de fixer un cadre opérationnel de suivi des progrès réalisés par les Etats pour atteindre les objectifs fixés.
Il s'agira d'élaborer le calendrier des prochaines réunions, et d'évaluer l'efficacité des mesures prises pour conserver la diversité biologique et ainsi inverser la tendance de sa perte effrénée.
L'enjeu sera également de mobiliser les ressources, notamment financières et techniques, pour assurer l'atteinte des objectifs et cibles du Cadre mondial de la biodiversité Kungming-Montréal. A l'approche de ces assises, la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable a souligné que la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples est déterminée à accélérer la dynamique politique au plus haut niveau en vue de la mise en œuvre de cet objectif essentiel, et à mettre en avant les champions de la nature.
Forte de son extraordinaire potentiel forestier qui la place comme Pays-Solution face aux enjeux du Climat et la perte de la biodiversité, et conformément au Pilier VI du Programme d'Action du Gouvernement 2024- 2028, la République Démocratique du Congo est appelée à continuer de jouer pleinement son rôle de leadership en matière d'environnement. Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.
APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DES MINISTRES
Le Conseil des Ministres a adopté le relevé de décisions prises lors de la onzième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 30 août 2024.
Commencée à 14h55’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 15h57’.
Pour le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement en mission,
Ingénieur de formation et chercheur, Jean Kanya Kamangu, en séjour à Kinshasa, parle de ses innovations dans le domaine de l’intelligence artificielle. Fondateur et PDG de 2GI, une nouvelle chaine de télévision, il a reçu le brevet de diffusion d’un module sur la collecte et le traitement des données pilotées par l’intelligence artificielle.
La spécificité de cette technologie est d’avoir des vidéos sans zone noire capable d’aller jusqu’à 360° en sons et en vidéos. Cette innovation a le mérite de ne rien cacher et de n’avoir rien d’inattendu. Dans le domaine de la sécurité, ce système permet de tout entendre, tout voir avant de donner l’alerte au destinataire.
Désormais, a renchéri ledit chercheur, il n’y aura plus d’intrusion dans le domaine de sécurité sans qu’on puisse en déceler l’origine. Cette technologie offre également des opportunités dans le secteur de l’aviation ou de drone… et aussi, dans le domaine manufacturier, de la maintenance et opération.
La République démocratique du Congo en proie à l’insécurité dans sa partie Est peut largement bénéficier de ce système. L’armée n’aura plus de zones mortes. Elle saura être en mesure de détecter tout mouvement dans son rayon d’action. Sur le plan sonore, les sommets de montagnes peuvent aider à identifier l’ennemi à distance et grâce à l’intelligence artificielle, on peut le reconnaitre la figure de la cible.
Le gouvernement sur base de ce dispositif peut se faire une idée sur le nombre de personnes qui ont traversé la frontière et prendre des mesures qui s’imposent. C’est donc des informations en temps réel qui puissent permettre à l’autorité de mieux cerner le problème.
En ce qui concerne ses contacts avec le gouvernement, il a avoué avoir envoyé son dossier au ministère de la Recherche scientifique parce qu’il comptait participer au sommet de l’innovation mais il aurait été confronté aux nombreuses barrières.
Produit Made in DRC
Il en appelle au Président de la République en lui rassurant que cette découverte peut l’aider dans sa lourde mission de sécuriser le territoire national. Et d’ajouter que l’objectif dans cette innovation est d’avoir un produit Made in DRC afin d’embaucher des ingénieurs congolais avec possibilité de disposer des opportunités annexes.
Il a, par ailleurs, souligné qu’un appel aux investisseurs a été lancé dans l’idée de soutenir la classe moyenne pour ceux qui veulent s’investir dans les entreprises de haute technologie. « Notre présence en République démocratique du Congo, peut aider à booster d’autres entreprises à venir investir du fait de la crédibilité du brevet dont nous détenons, reconnu aux Etats-Unis et en Europe», a-t-il indiqué avant de poursuivre que tout le monde peut devenir actionnaire dans cette entreprise moyennant 1.500 dollars Us. Il sera délivré au bénéficiaire un brevet d’actionnariat.
Cependant, a-t-il poursuivi, quand il sera question de coter notre produit en bourse, on va convertir ce nombre en chiffres en nombre d’actions. Cela se fera par rapport au nombre de l’action que la bourse nous donne.
«Aux USA, on a évalué notre entreprise à 8.900 millions. Pour avoir accès au marché avec notre prototype que nous avions apporté en RDC. Pour commencer à produire, nous avons besoin de 3.700 millions. S’il faut comparer par rapport à 8.900 millions, 42% d’actions. Nous sommes en train de vouloir acquérir 3.700 millions et 42% de l’entreprise à ceux qui auront donné cet argent. Ça peut être l’Etat, un individu ou groupe d’individu. Ainsi que nous avons payé in corporate, une société d’actions de type C qui permet d’avoir un nombre illimité d’actionnaires aux USA jusqu’au maximum de 5 millions de dollars. Si nous avons 3.700 millions de dollars, ça nous suffit pour décoller sans avoir besoin d’un quelconque soutien. Normalement, c’est 1.700 millions mais nous avions mis 3.700 millions parce nous avons besoin des fonds pour fonctionner pendant deux ans sans apport extérieur. Mais au bout de 10 trimestres, nous serons à mesure de générer 5 millions/an », a-t-il précisé.
Et de conclure que nous avons besoin d’une représentation locale mais surtout des partenaires solides au pays avant d’enchainer : « Je suis venu à l’initiative d’un groupe d’investisseurs privés pour montrer mes réalisations et organiser une conférence le 11 septembre de 10h à 12h à Béatrice Hôtel. Après dans mes contacts personnels, on verra comment organiser quelque chose avec La Prospérité qui m’a boosté. La RDC a ses fils intelligents à l’intérieur et à l’extérieur capables de transformer notre pays pour devenir comme la Chine ou l’Inde.
*Patrick Muyaya Katembwe, le Ministre congolais de la Communication et Médias, accompagné de François Balumuene, Ambassadeur de la RDC en Chine, ainsi que de Sylvie Elenge, la Directrice Générale de la Radiotélévision Nationale Congolaise, a effectué une visite au siège de StarTimes Group, le 22 août dernier à Pékin. La délégation congolaise a été chaleureusement accueillie aussi bien par M. Pang Xinxing, Président de StarTimes Group, que par tant d’autres représentants de cette même entreprise géante spécialisée dans le domaine des Télécommunications.
Durant leur visite, M. Pang Xinxing a guidé la délégation congolaise à travers les installations de cette, y compris le centre de diffusion, le centre de doublage, les studios et l’institut de recherche.
Il a présenté les activités globales de StarTimes, en mettant un accent particulier sur leur nouveau secteur des panneaux solaires récemment lancé.
Les discussions ont également porté sur l'évolution des activités de StarTimes en RDC et sur les relations amicales entre les deux parties.
M. Pang Xinxing a exprimé sa reconnaissance envers le peuple et le gouvernement congolais pour leur soutien constant aux initiatives de StarTimes Group.
Les échanges ont inclus la relance du projet de migration numérique et les projets de coopération entre StarTimes et la Radiotélévision Nationale Congolaise.
Pour sa part, M. Muyaya, le Ministre de la Communication, a exprimé sa profonde gratitude pour les efforts de StarTimes en faveur de la coopération.
Il a souligné, par ailleurs, l’importance de ce partenariat pour moderniser le système de radiodiffusion en RDC et améliorer l'accès de la population congolaise à la télévision numérique.
Enfin, M. Muyaya a, à son tour, invité StarTimes à envoyer une délégation technique en RDC pour explorer de nouvelles opportunités de collaboration et a exprimé l'espoir de constater de nouveaux progrès lors de sa prochaine visite en Chine.
(Par Dr. Edouard Nsimba, Expert international en modélisation mathématique, analyse des politiques publiques et évaluation des risques liés au changement climatique)
Xi Jinping, le Président Chinois
*Depuis plusieurs mois, la presse audio-visuelle occidentale, particulièrement, la presse de droite, extrême-droite et néoconservatrice, dépeint avec une verve corrosive, une iconoclaste frénésie et un lyrisme très pataud la menace que représente l’alliance de l’Afrique et la Chine pour l’Occident. L’appel de la presse occidentale de droite n’est ni accidentel ni insolite, encore moins innocent. Il est calculé mais avoue paradoxalement le sentiment d’impuissance de l’Occident de contenir la poussée de la Chine en Afrique. Comme pendant la longue période de la guerre froide, la presse de droite recommande la constitution de l’Union Sacrée –entre les Etats-Unis et l’Europe- pour faire barrage à la montée de la Chine en Afrique.
La hantise de voir la Chine devenir une puissance économique, commerciale, scientifique et technologique mondiale ne date pas d’aujourd’hui. Rappelez-vous du livre : « Quand la Chine se réveillera, le monde tremblera » du brillantissime Alain Peyrefitte, publié en 1973 (Editeur : Fayard).
Mais, avant Peyrefitte, Napoléon Bonaparte avait déjà alerté le monde occidental du danger chinois. A la fin du 19ème Siècle (précisément en 1895), une bonne partie de l’intelligentsia Occidentale inventa le terme du « Péril Jaune » qui d’une manière simple veut dire : « les peuples d’Asie sous la houlette de la Chine vont surpasser les blancs et dominer le monde ».
Le Chef de file –de ce China bashing (dénigrement)- n’est autre que Paul d’Estournelles de Constant, élu de la Sarthe à la Chambre des députés puis au Sénat entre 1895 et 1924, prix Nobel de la Paix en 1909 pour son action en faveur de l’arbitrage international.
Connu pour ses phrases loufoques et idées saugrenues, son gout prononcé de la litote et ses penchants pour le manichéisme absolu, le présentateur William James "Bill" O'Reilly, Jr, de la chaine américaine Fox News (media de droite et des néoconservateurs) déclarait qu’« après avoir eu peur que tout soit fabriqué en Chine, nous craignons maintenant que ce pays nous achète morceau par morceau ».
Ainsi, dans les médias occidentaux de droite, la Chine est responsable des déboires des économies occidentales, de la perte des emplois dans l'industrie du textile, métallurgie, sidérurgie, artisanat jusqu'à la flambée des prix du pétrole.
La vérité est à la fois simple et complexe. La montée en puissance de la Chine est un enjeu de taille et ce choc systémique –du point de vue géostratégique – est très redouté par les occidentaux.
Quand l’empire britannique (qui fit près d’un siècle la première puissance économique, culturelle, scientifique et militaire mondiale, qui occupa 25% du territoire de la plante terre) s’était disloqué et ruiné et ne pouvait plus assurer le leadership mondial, les Etats-Unis prirent la relève.
Le transfert du leadership mondial s’est fit à l’intérieur d’une même race (race blanche à prédominance Anglo-saxonne), d’une même religion (christianisme à dominance protestante), d’une même culture (la sacralisation de l’individualisme et de l’excellence), d’une même civilisation (judéo-chrétienne) et d’un même alphabet (synthèse des écritures cyrillique, grecque et germanique).
Si les chinois reprennent le flambeau du leadership mondial, pour la première fois dans l’histoire contemporaine, le leadership mondial passera d’une race à l’autre (race blanche à la race jaune), d’une religion à l’autre, d’une culture à l’autre, d’une civilisation à l’autre et d’un alphabet à l’autre.
L’éventualité que la Chine et avec elle l’Asie, ravisse le leadership mondial ne relève pas d’une platitude frivole, d’une fantaisie d’esprit mais des faits économiques et financiers avérés, vérifiables et palpables.
Au mois de février 2010, les statistiques ont révélés des chiffres qui dérangent : la Chine est désormais première exportatrice mondiale en détrônant l’Allemagne. La Chine est véritablement l’atelier du monde, elle fabrique déjà 60% des objets manufacturés du monde ; quasiment tous les vêtements, les jouets, l’électronique. La Chine –toujours elle- est depuis ce mois de février 2010 le premier producteur mondial des automobiles.
La Chine se spécialise aussi dans les industries de pointe à haute valeur ajoutée comme la télématique (alliage de la télécommunication et informatique qui accouche les supports médiatiques numériques et interactifs, les autoroutes de l’information et cyberespace), robotique (alliage de la mécanique, électronique et informatique), bio-industrie (alliage de la biologie moléculaire et la chimie), aéronautique (avions, hélicoptères et drones) sans oublier les autres technologies de pointe comme l’exploration spatiale (fusées, véhicules spatiaux).
Plus fort encore, la Chine est désormais la deuxième puissance économique mondiale en éjectant encore et toujours l’Allemagne et le Japon. Il y a un consensus sur les prévisions des Instituts de Recherche et d’Analyse Economique et de Perspective. Et ceci, quel que soit le mode de comparaison des PIB réels des différents pays : soit par la méthode de taux de change (on choisit une monnaie de référence –généralement le dollar américain- et une année de base) soit par la méthode de Parité de Pouvoir d’Achat (PPA).
Quel que soit la méthode de conversion adoptée, si la Chine maintient son taux de croissance du PIB réel actuel (9%), la Chine sera la première puissance mondiale en 2030. L’Amérique impériale rétrogradée à la deuxième place. Les pays européens y compris l’Allemagne ne feront plus partie de Top 10 des économies du monde. Les Etats-Unis seront bien seuls parmi les 10 premières économies mondiales. Les pays émergents qui pèsent déjà 40% du PIB mondial ne feront certainement pas des cadeaux à l’impériale Amérique.
Le président B.H. Obama en a conscience. Lors de son discours en janvier 2010 sur l’Etat de l’Union, il l’a dit sans détour : les Etats –Unis n’accepteront jamais la deuxième place. Pour ce faire il faut reformater et améliorer le système d’éducation des Etats-Unis : accroitre l’enseignement des mathématiques depuis les lycées et développer les facultés de génie – à l’université- notamment les mathématiques supérieures appliquées, la science et la technologie.
La réponse de la Chine n’a pas tardé. Devant des étudiants chinois en télématique,l’ancienPrésident chinois Hu Jintaobombe le torse, roule les muscles et donne de la voix : « le 21eme siècle sera asiatique ou ne sera pas ».
Dopé par leur fibre patriotique et porté par un orgueil nombriliste collectif, les étudiants –ces grosses têtes et futur haut cadres- applaudissent à tout rompre et crient très fort, portant leurs voix au paroxysme : « Rien, ni personne n’arrêtera la Chine ».
Rien, ni personne n’arrêtera la Chine ? Pas si certain. Car, la Chine, puissance émergente soit-elle, a beaucoup des défis à relever avant de détrôner les Etats Unis et prendre la première place comme leader mondial.
D’abord, la pression démographique. La Chine totalise une population estimée en 2009 à 1,34 milliards d’habitants. Malgré la politique de limite de fécondité (qui ordonne aux chinois de ne faire qu’un enfant par couple), la population chinoise continuera d’augmenter, bien que dans des proportions moindres.
Le véritable défi des planificateurs chinois est de nourrir la population. La Chine est un vaste pays avec 9,5 millions de km². Mais les terres arables représentent moins de 10% de la superficie totale du pays. L’agriculture chinoise est dualiste avec une agriculture d’exportation et une agriculture vivrière qui rivalisent pour les ressources (terre, capital humain, investissement, énergie, engrais, etc.).
Le cheptel bovin est un autre casse-tête des planificateurs chinois. Certes, avec près de 482 millions de têtes, soit 3,2 fois plus que le cheptel européen, le cheptel bovin chinois compte pour plus de la moitié du cheptel mondial. Toutefois, ceci était possible quand le niveau de vie en Chine était faible. Avec l’élévation du PIB réel par tête, les chinois consomment beaucoup. Par exemple en 1980, un chinois consommait 14 kg de viande par an, en 2009 il en consomme 60 kgs.
Le deuxième défi des planificateurs chinois est d’accommoder une population qui s’ouvre à la société de consommation avec beaucoup d’avidité. Fin décembre 2005, le Bureau d’Etat des Statistiques (BES) chinois a estimé que 562 millions de personnes vivaient en ville et 745 millions de personnes dans les régions rurales. Il y a des grandes disparités entre le niveau de vie des citadins et celui des ruraux.
Le troisième défi des planificateurs chinois est de diversifier la source de croissance économique. La croissance chinoise est tirée par la demande d’exportation. Toutefois, la crise mondiale de 2007-2008 a « déstabilisé » la Chine. Les principaux pays qui achètent les produits chinois sont les pays occidentaux –Etats-Unis en tête. Or ces pays ont réduit leur demande d’importation en réponse à la crise mondiale. Résultat : il a eu décroissance économique en Chine.
Alors, les planificateurs chinois peaufinent une nouvelle stratégie du développement. Ils veulent que la demande intérieure soit la force motrice de la croissance à parité égale avec la demande d’exportation. Seulement voilà. Bien que la Chine soit pourvue d’une bonne dotation en ressources naturelles, les énormes besoins de modernisation de la Chine nécessitent des ressources agricoles, minérales (bauxite, cuivre, étain, fer, zinc, etc.) et énergétique (pétrole).
Or, quel est le continent qui est le véritable réservoir de ces ressources ? L’Afrique bien sûr.Cependant, beaucoup des pays africains sont confrontés à des lancinants problèmes des balances des paiements, donc des devises. Comment promouvoir le commerce entre la Chine et l’Afrique dans des telles conditions ? Les planificateurs chinois ont trouvé l’astuce : le troc. L’argumentaire des planificateurs chinois est imparable. La Chine n’est pas en quête de devises. Elle est assise sur un matelas de devises. Déjà fin 2006, les réserves en devises étrangères se sont élevées 1066,3 des milliards des dollars américains. Et en mars 2010 les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, ont atteint fin mars le montant record de 3440 milliards de dollars soit 1000 milliards de plus que la dette française.
La Chine est devenue la vache à lait ou le financier mondial. C’est elle qui finance une bonne partie des déficits budgétaires et dette publique des pays occidentaux. Par exemple, le déficit budgétaire fédéral des Etats-Unis représente 10.8% du PIB nominal et sa dette publique avoisine les 100% du PIB. Pour financer son déficit et éponger sa dette publique, les Etats Unis « vendent » des bons de Trésor, obligations et bons de développement. La Chine, le Japon et les monarchies du Golfe persique achètent ces bons de Trésor. La Chine, à elle seule, détient 21% des bons de Trésor américains.
Pour revenir à l’Afrique, la Chine a conclu des trocs (matières premières contre investissement chinois). La presse de droite occidentale dénonce avec beaucoup de virulence les contrats chinois et se portent en défenseur de l’Afrique. Il y à peine quelques années cette même presse « assassinait » l’Afrique en la présentant comme une succursale de l’enfer, un continent où il ne fait pas bon vivre, un continent maudit qui ne s’en sortira jamais, parce qu’inlassablement parcouru par les cinq démons de l’apocalypse : guerres civiles répétitives, pandémie hautement pathogène (SIDA, tuberculose, paludisme), famine, calamité naturelle et mauvaise gouvernance.
La presse occidentale de droite ne cherche pas à protéger l’Afrique, elle veut simplement empêcher la Chine de construire des « zones d’influence » qui vont la renforcer sur le plan géostratégique, géopolitique, économique et culturel.
L’hypocrisie de la presse occidentale de droite n’est plus à démontrer. Elle est simplement pathologique. Tenez. Tous les responsables occidentaux – à commencer par les présidents- font le pèlerinage en Chine et s’inclinent devant les dirigeants chinois. Des marchés juteux sont conclus et sont largement médiatisés. Dès lors, pourquoi l’Afrique n’a pas le droit de traiter avec la Chine ?
Au finish, il appartient aux africains de définir un cadre de coopération équitable avec la Chine. Il n’y a que trois scenarios possibles :
1. Soit la coopération Afrique-Chine est un jeu à somme nulle (l’Afrique gagne, la Chine gagne).
2. Soit un jeu à somme positive (l’Afrique gagne et la Chine perd)
3. Soit un jeu à somme négative (l’Afrique perd, la Chine gagne)
La Chine jure la main sur le cœur que c’est un jeu à somme nulle : gagnant-gagnant. Il appartient aux africains de s’assure qu’ils ne sont pas exploités par la Chine –l’Empire du Milieu. Mais les africains –les vrais- ne doivent pas s’appuyer sur les prescriptions occidentales. Peut-on faire confiance aux hypocrites occidentaux ?
Du Président Obama à la Chancelière Merkel en passant par Hollande, pourquoi se rendent-ils en Chine et signent des contrats avec elle ? Pourquoi ne dénoncent-ils jamais le droit de l’homme, le manque de la démocratie et le système policier chinois ?
Réponse simple : Les faramineux contrats chinois valent plus que le droit de l’homme….