Eclairage de l’administration Trump sur la guerre en RDC : le Président Félix Tshisekedi appelé à plus de circonspection et d’entrain

(Par Éric Kamba, Analyste politique)
« Vous me posez une question sur le Rwanda, et c’est un problème très grave, j’en conviens, mais je ne pense pas qu’il soit approprié d’en parler maintenant.
Mais, c’est un problème très grave ». Telle est la réponse du président américain Donald Trump à la faveur d’une conférence de presse ce 30 janvier sur une collision aérienne à Washington. Bien que les circonstances ne s’y prêtaient pas avec cette catastrophe aérienne, cette réaction spontanée appelle cependant à plus de circonspection de la part du président Tshisekedi et d’entrain pour éclairer la religion de la nouvelle administration américaine. A la faveur d’une conférence de presse à la Maison Blanche sur une collision aérienne survenue à Washington au-dessus du fleuve Pontomac, une question de la presse est tombée comme un cheveu dans la soupe en rapport avec la situation du conflit à l’Est de la RDC qui a pris une autre dimension avec la prise de Goma. Il a été demandé au président Donald Trump s’il avait un plan pour ramener la paix en RDC où un conflit, impliquant le Rwanda, selon les USA et l’ONU, s’est intensifié.
Pris sans doute de court, le nouveau locataire de la Maison Blanche a reconnu la gravité du problème, tout en faisant savoir que ce n’était pas le moment approprié pour en parler. Est-ce à dire que la nouvelle administration américaine qui est en train de prendre ses quartiers a inscrit cette question à son agenda, qu’elle entend avoir plus d’informations pour se faire une opinion à ce sujet, ou qu’elle n’a pas d’avis tranché de manière claire sur ce conflit qui ravage la partie orientale congolaise ? En attendant de décrypter la politique africaine de Washington et de réaliser la voie qu’il va emprunter relativement à ses intérêts dans la région, quelques questions méritent d’être posées : Pourquoi Trump qui avait promis de mettre fin aux guerres s'est abstenu de parler de la question, tout en reconnaissant la gravité de la question ?
Que fait-il ou que va-t-il faire de la déclaration de la représentation américaine au Conseil de sécurité, voire de son administration, condamnant l’offensive du M23 et demandant aux RDF (Forces armées du Rwanda) de quitter le territoire congolais ?
Quelle place Trump accorde à la crise dans l'Est de la RDC par rapport à celle de Gaza et en Ukraine ? En tout état de cause, Washington, qui semble faire une grise mine, est appelé à se prononcer sur l’issue de ce conflit qui dure depuis trente ans et pour lequel l’establishment politique américain et les multinationales « yankeestes » ne cessent de tirer les ficelles, même à découvert. Loin la question de savoir si l’administration trumpiste doit se déterminer entre le Rwanda et la RDC, comparaison n’est pas raison avec la situation qui prévaut présentement au Moyen-Orient entre l’Israël et les Palestiniens, ainsi que d’autres nations arabes, mais est-il le Congo fait face à des défis complexes, dus, notamment, à une guerre injuste lui imposée par le Rwanda, sous l’œil complaisant et complice de la communauté internationale, depuis plus de 3 décennies avec son cortège de plus de 10 millions des morts et d’innombrables déplacés. Les récentes offensives menées par le Rwanda, sous couvert de ses supplétifs de M23, en ont rajouté au drame humanitaire déjà indicible. C’est ici que le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est appelé à plus de circonspection et d’entrain pour éclairer la religion de la nouvelle administration américaine sur les vrais enjeux qui ne sont pas ignorés des Américains. D’autant que ceux qui tiennent présentement le gouvernail aux USA semblent être arrosés par des informations erronées sur la RDC. On en veut, pour exemple, les affirmations pendant la campagne électorale sur le réseau X de Trump et de Musk, aujourd’hui l’un des bras droits du président, affirmations selon lesquelles de milliers de prisonniers sont libérés au Congo et poussés à immigrer au pays de l’oncle Sam. Comment deux personnalités, aussi éminentes et merveilleusement entourées, peuvent gober pareille monstruosité ? Cela voudrait dire qu’un travail a été fait en amont pour diaboliser la RDC. Par qui ? That’s the question. En son temps, CADA avait adressé une note de protestation à l’équipe de campagne du candidat Donald Trump et avait demandé au Gouvernement congolais d’utiliser les voies diplomatiques pour corriger cette incongruité, ce qui était une manière de jeter déjà une passerelle entre les futurs dirigeants, dont Musk qui avait quelques soucis pour son projet de communication Starlink installé au Rwanda et qu’il voulait étendre au Congo pour plus de rentabilité.
La guerre au Congo n’est pas seulement militaire, mais elle est surtout économique et minière comme l’a laissé entendre le nouveau Ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Elle est aussi une guerre de communication. Ce qui appelle à des actions de lobbying de grande envergure en faveur de la RDC ; les Rwandais ayant pris une longueur d’avance parce qu’ayant réussi à vendre le génocide qu’ils mettent sur le dos du Congo en grattant avec doigté sur la corde tutsie, alors que Kinshasa n’est mêlé ni de loin ni de près à cette tragédie. Par contre, il en est victime avec le déversement autrefois de plus deux millions de réfugiés rwandais sur son sol à la demande de la communauté internationale. Curieusement, on lui fait traîner tel un boulet à ses pieds la problématique des FDLR sur laquelle le Rwanda surfe pour justifier ses missions funestes en RDC. Mais, avec qui le président Félix Tshisekedi peut s’engager dans une entreprise aussi grandiose visant à apporter l’éclairage à la religion que doit se faire l’administration trumpiste sur la problématique à l’Est du Congo ? Il est impérieux de procéder à une remise en cause de la voie empruntée jusque-là, et au nettoyage, sans atermoiement et au krasher, des écuries d’Augias. Le chef de l’Etat congolais doit s’entourer, non des flagorneurs, mais plutôt des gens de poigne avec connaissances et expériences éprouvées dans plusieurs secteurs de la vie nationale. Un réaménagement technique du Gouvernement est impérieux. Il en est de même pour le Cabinet du président de la République. Et le tout sur fond d’une bonne gouvernance qui va cimenter la communion avec la population.
C’est plus qu’une nécessité. D’autre part, l’ordre doit être vite rétabli dans les rangs du parti au pouvoir.
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