Le procès sur l’‘‘Affaire Merveille Mulumba Kabuayi’’, fils de l’ancien Directeur Général de la Radio-télévision Nationale Congolaise (RTNC), Freddy Mulumba, assassiné le 23 janvier 2025 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, sent la ‘’magouille’’, d’après les informations fournies par l’avocat conseil de la famille de cujus au cours d’un entretien ce jeudi 20 mars 2025.
« Ça sent la magouille dans ce dossier ; le parquet n’a retenu que l’infraction de non-assistance à personne en danger, pourtant il y a eu mort d’homme, meurtre, selon l’autopsie effectuée sur le corps du défunt », a indiqué Me Nsumbu, avocat conseil de la famille Mulumba.
D’après le rapport d’expertise médico-légale de l’autopsie effectuée le 3 février de l’année en cours au centre hospitalier universitaire Renaissance (Ex- Maman Yemo), il y est clairement indiqué que Merveille Mulumba serait décédé sur place après avoir reçu un coup létal, coup qui ne pouvait pas lui permettre d’avancer même de quelques mètres.
« Au vu de tous ces éléments, il appartient que Feu Merveille Mulumba a subi un violent mouvement de brisement ou de torsion du cou entrainant les fractures de C1 et C2 et une section médullaire spirale (…). Sa mort est donc d’origine traumatique et de cause exogène (extérieure à l’organisme) avec intervention des tiers », a-t-on lu dans le rapport rédigé par Dr Kabasele Mputu, médecin expert.
Malgré toutes ces affirmations des experts, il s’avère que le parquet près le Tribunal de paix (Tripaix) de Kinshasa-Gombe aurait, non seulement ignoré d’établir l’infraction de meurtre, mais attribué deux numéros au même dossier, avec les mêmes prévenus et les mêmes faits. Le 6 février dernier, le Procureur aurait envoyé le dossier au Tripaix sous le numéro RMP.6549/PPTP.021/01/025/EKA avec comme prévention « non-assistance à personne en danger ». Curieusement, le 10 février de la même année, il a changé le numéro et en a créé un autre contre inconnu : RMP.6592/PPTP021/1/025/EKA au Parquet de Grande Instance de Kinshasa-Gombe pendant que les prévenus sont encore détenus au Tripaix où il a fixé une autre audience pour infraction de « non-assistance à personne en danger ».
Dans ces conditions, le Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe, saisi par le Parquet uniquement pour « non-assistance à personne en danger », s’est déclaré « compétent » alors qu’en réalité, il devait se déclarer « incompétent » vu l’infraction de meurtre attesté par le rapport de l’autopsie.
D’ailleurs, même les PV établis par l’OPJ de la Police nationale font état de deux infractions, à savoir : non-assistance à personne en danger et meurtre.
« Il est donc clair que tous les prévenus soient déférés devant le Tribunal de Grande Instance qui est compétent pour juger l’infraction de meurtre », a insisté Me Nsumbu.
Sans se voiler la face, il est très visible que le résultat de l’autopsie de la mort de Merveille Mulumba, fils biologique de Freddy Mulumba, ancien DG de la RTNC, ferait état d’un assassinat et non d’une mort naturelle. La partie victime dénonce donc la légèreté avec laquelle le magistrat du Tripaix traite cette affaire.
Agé de 31 ans et architecte de formation, Merveille Mulumba Kabuayi a été assassiné, le jeudi 23 janvier, dans la commune de Kinshasa. En effet, un témoin aurait vu, vers 2 heures du matin, la sentinelle qui garde un immeuble en construction sur l’avenue Luvungi 147, au premier niveau de l’immeuble, tenant le défunt dans ses bras, avant de le propulser sur le toit d’une maison voisine sur l’avenue Kindu 148.
Il sied de noter que quatre présumés auteures de ce meurtre ignoble sont aux arrêts et détenus à la prison centrale de Makala. En attendant le procès, les enquêtes se poursuivent.
Napoléon Bonaparte disait qu'il faut remplir trois conditions pour faire la politique : la première, l'argent ; la deuxième, c'est l'argent et la troisième c'est toujours l'argent.
Pour sa part, Georges Marchais, ancien secrétaire général du parti communiste français disait : " L'argent est roi, l'argent corrompt, l'argent tue ". Et moi d'ajouter : l'argent enivre, commande, dirige, trompe, influence, colonise, hypnotise. Feu le président Omar Bongo répétait régulièrement à ses visiteurs le pouvoir de l'argent en politique.
La guerre dans l'Est de la RDC est une affaire d'argent, de gros sous. " Eza grand coop ", disent les Kinois, en dépit des autres motivations sécuritaire, politique et diplomatique que ne cesse d'évoquer le président Kagame pour justifier son agression en RDC. Tout le monde le sait que la raison principale de la présence de l'armée rwandaise actuellement aux côtés du M23/AFC, c'est la rupture du contrat avec la société Rwandaise dans laquelle l'émir est actionnaire, mais aussi l'emprunt de 10 milliards de dollars qu'il a contractés auprès du Qatar pour lui fournir de l'or et autres gisements en contrepartie. L'or issu des mines de la société Sakima que venait de lui offrir gracieusement et de bonne foi son frère Félix Tshisekedi espérant naïvement que ce dernier va lui rendre l'ascenseur en lui octroyant la paix tout au long des frontières de l'Est.
La même démarche a été entreprise auprès du président Museveni de l'Ouganda. On se souviendra d'ailleurs d'une déclaration limpide, claire, concise et précise faite par le Conseillé privé du chef de l'Etat congolais de l'époque, Mr Biselele Bifort, qui avait déclaré sur les médias que "le président rwandais a un bon carnet d'adresses et nous, nous avons les minerais. Nous devons échanger cela pour l'intérêt de nos deux pays. Notre partenariat est gagnant- gagnant, Win Win. "
La rupture normale mais brutale et totale de ce contrat a mis Kagame en colère et l'a poussé d'aller réveiller le M23 de son sommeil en Ouganda pour faire pression à son frère Félix. Son refus de renégocier le contrat juste après la prise de Bunagana a aiguisé des appétits multiples des conquêtes des territoires et du pouvoir. L'avènement de Nangaa, ancien président de la CENI et autres Congolais en créant AFC (Alliance Fleuve Congo) qui intègre à son sein le M23, congolise désormais le mouvement avec les revendications politiques nationales que l'ancien président Kabila n'a pas hésité de qualifier de légitimes. Actuellement, il y a une convergence d'intérêts ou convergence parallèle, comme disait le Cardinal Monsengwo, entre le M23/AFC et le Rwanda. En mettant en tête à tête les deux chefs d'Etat au Qatar qui bénéficie de ces largesses financières, l'émir compte relancer le partenariat qui a existé entre les deux amis Félix et Paul afin de récupérer sa mise.
Si les retombées de la rencontre du Qatar c'est la paix à l'Est, le président Félix Tshisekedi avait raison de snober le M23/AFC, parce que la paix va revenir sans parler directement avec le « pantin », comme il a l'habitude de le nommer. Mais, il a quand-même eu tort car ça aurait été mieux d'aller au ciel devant ALLAH le Tout Puissant pour régler le problème qui l'oppose à Kagame que de se déplacer pour aller voir un homme sur terre au Qatar.
Dans tout le cas, eu égard à la complexité des problèmes du pays, il faut impérativement un dialogue entre nous Congolais sous la houlette des confessions religieuses (CENCO et ECC) avec l'accompagnement de la communauté internationale, pour constituer un front intérieur, une équipe politique nationale avec le président actuel Félix Tshisekedi jusqu'à la fin de son mandat en 2028, conformément à la Constitution, avant d'envisager une conférence internationale comme vient de le suggérer le Prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mukwege.
Moïse Moni Della
Porte-parole du peuple
Président de la Ligue internationale pour la défense des prisonniers (LIDEP)
Président des Conade
Co-fondateur historique et authentique de l'UDPS
Vice-ministre honoraire de la Presse et de l'Information
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger viennent de se retirer de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Pour beaucoup de Congolais, c’est le moment, pour la République Démocratique du Congo (RDC) d’emboîter le pas à ces trois États de l’Afrique de l’Ouest et de claquer la porte de la Francophonie. Suivre l’exemple de ces trois États sahéliens serait une erreur…
Au contraire, c’est le moment pour la RDC de se préparer à jouer un rôle plus important au sein de la famille francophone. C’est le moment, pour la RDC, de faire preuve d’une vision stratégique, de chercher à assumer un rôle de locomotive, de mieux tirer profit de son appartenance à la grande famille francophone et, comme la plupart des Etats et gouvernements membres, de se servir de cette structure multilatérale pour ses intérêts stratégiques. Le dernier Sommet de la Francophonie s’est tenu à Paris en octobre 2024. La plupart des Congolais en ont seulement retenu la « faute diplomatique » du Président Macron qui avait malencontreusement oublié de citer la RDC parmi les Etats en conflit. La plupart des Congolais ont oublié que le Sommet de Paris s’est terminé par l’adoption, à l’unanimité, d’une résolution qui réaffirme, sans ambiguïté, l’attachement des Etats membres de la Francophonie « à l’intégrité territoriale et à l’intangibilité des frontières de la RDC, en condamnant toute intervention militaire étrangère non autorisée (= celle du Rwanda) et en demandant le retrait immédiat des troupes rwandaises ». C’est à Paris, en octobre 2024, bien avant le Conseil de Sécurité à New York, que la diplomatie multilatérale a commencé à asséner des coups durs à la diplomatie rwandaise. L’OIF est un « espace de concertation et de dialogue politique » où les Etats et gouvernements membres viennent, chacun avec son agenda, promouvoir et défendre ses intérêts stratégiques, en jouant de son influence. Comme dans toute organisation, il y a des Etats et gouvernements membres qui sont un peu plus influents que d’autres. Il y a aussi des Etats et des gouvernements membres qui tirent bien profit de leur appartenance à la Francophonie : le Québec, la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Rwanda, la France, pour ne citer que ceux-là, se servent bien de l’OIF pour promouvoir leurs objectifs stratégiques, dans un cadre multilatéral. C’est de bonne guerre ! Même si l’anglais est devenu incontournable dans le monde, la Francophonie reste une « structure attractive », sur le plan de la diplomatie multilatérale. Ce n’est pas un hasard si le Qatar, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, l’Angola, le Mexique en sont devenus membres associés ou observateurs… Malheureusement, la RDC n’exerce pas encore l’influence qu’elle devrait avoir en tant que plus grand pays francophone, après la France, en termes de nombre de personnes qui utilisent le français au quotidien. Il est donc temps que la RDC se réveille et puisse utiliser la Francophonie, de façon 2 intelligente, pour ses intérêts stratégiques sur le plan diplomatique, sur le plan culturel, sur le plan touristique, sur le plan économique et commercial… En effet, au-delà de la plateforme politique, l’OIF reste un espace de coopération au développement. Il convient de rappeler à ce sujet que l’intention première des « pères fondateurs » de la Francophonie (les Présidents Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Hamani Diori du Niger, Habib Bourguiba de la Tunisie et le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge) était de renforcer la coopération culturelle et technique entre Etats qui ont en partage la langue française. Aujourd’hui encore, la Francophonie, ce n’est pas seulement l’OIF mais aussi l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’Université Senghor d’Alexandrie, TV5- Monde, l’Association internationale des Maires Francophones, la Conférence des Ministres de l’Education de la Francophonie (CONFEMEN), la Conférence des Ministres de la Jeunesse de la Francophonie qui mettent en œuvre des programmes et actions au service des millions de personnes qui parlent français dans le monde. La Francophonie, c’est aussi un espace économique à exploiter pour renforcer des échanges commerciaux avec des pays francophones, promouvoir les économies et créer de la richesse. Avec l’élection du prochain Secrétaire Général de la Francophonie, prévue en 2026 lors du XXème Sommet au Cambodge, c’est le moment, pour la RDC, de se positionner …et de promouvoir une candidature congolaise crédible au poste de Secrétaire Général de la Francophonie. Il convient de rappeler que le poste de Secrétaire Général de la Francophonie est ouvert « à tout(e) ressortissant(e) d’un État ou gouvernement membre de plein droit remplissant les critères suivants : - posséder les plus hautes qualités de compétence, de qualification, d’expérience et d'intégrité ; - avoir exercé les fonctions de Chef (-fe) d’État ou de gouvernement ou d’autres fonctions officielles importantes dans l’État ou gouvernement dont il ou elle est ressortissant(e), ou encore avoir occupé une fonction de responsabilité à la tête d’une organisation internationale ou régionale ; - avoir fait la preuve de son engagement en faveur des valeurs et priorités énoncées dans la Charte de la Francophonie. » C’est le moment, pour la RDC, de s’affirmer, au sein de l’OIF, comme un Etat membre qui prend des initiatives et qui exerce une influence sur diverses questions politiques, économiques, socioculturelles d’intérêt commun, au sein de l’espace francophone.
MABIALA Ma-Umba Expert indépendant - Ancien Directeur de l’éducation et de la jeunesse à l’Organisation internationale de la Francophonie - Ancien Délégué général à la Francophonie. +243 82 2628 494 (Whatsapp)
Il s’est tenu dans la ville de Yaoundé au Cameroun, du 29 septembre au 06 octobre 2024, le « Rassemblement des nations » (« Gathering of the nations ») organisé par l’Apôtre Pierre NGNANGOCK du ministère ALFANAOMI (All families and nations outreach ministries) (ou Ministère d’évangélisation des familles et des nations).
Ayant pris une part active à cette manifestation, Claude Mpunga Yende Etenda en fait la synthèse dans un document d’une soixantaine de pages. Cet écrivain et fervent chrétien entame sa rédaction par une prière dont voici un court extrait : « Eternel notre Dieu, Père Saint, Père de gloire, Je te rends grâces pour ma participation au Gathering of the nations 2024 à Yaoundé au Cameroun et pour tous les enseignements que j’ai suivis, Je te demande de bénir tous les organisateurs ainsi que tous les orateurs qui nous ont communiqué tes oracles, par le Saint-Esprit, A travers eux, tu as semé en moi des paroles vives, célestes, spirituelles et puissantes,… »
Cette prière est immédiatement suivie par un sommaire. La charpente comporte en outre 5 parties principales, à savoir : Explications des concepts-clés ; Quelques versets bibliques sur l’éternité ; Points essentiels ; Déroulement des enseignements ; Extraits-citations. Comme tout travail scientifique, une table des matières est reprise à la fin de ce document.
Entrant dans le vif de la matière, Claude Mpunga Yende Etenda explique, de prime abord, les concepts-clés ci-après : Adoration ; Contentement ; Disciple ; Eternité ; Idole ; Impiété ; Mahanaïm ; Piété et Prophète. Il écrit que l’adoration est un style de vie, qu’un adorateur est celui qui a dédicacé sa vie à Dieu et qu’une vie d’adoration est une vie où Jésus est Roi.
Cet auteur explique, ensuite, que le contentement est la joie d’être là où Dieu t’a mis avec ce qu’il t’a donné. Quant au disciple, c’est un témoin selon le modèle divin, c’est un homme au-dessus du commun des mortels. Plus loin, il explique que l’impiété est une notion satanique qui œuvre pour établir le triomphe de l’enracinement de la sorcellerie, de la séduction dans la vie de l’homme, particulièrement dans la vie de l’Eglise.
Mahanaïm, quid ? Cet écrivain dit que c’est quand l’éternité entre dans le temps, le Ciel entre dans les affaires des hommes, l’endroit où le Ciel rencontre la terre, le divin rencontre l’humain, Dieu vient au secours des faibles, restauration de tout ce qui a été volé. Pour clore cette partie sur l’explication des concepts-clés, Claude Mpunga Yende Etenda définit le Prophète comme homme ou femme qui participe au conseil de Dieu et qui porte la nature de Dieu parmi les hommes.
Abordant la partie relative aux versets bibliques sur l’éternité, l’auteur énumère quelques-uns, notamment les Psaumes 90 :2, les Psaumes 139 :24, et Jean 3 : 16 où c’est écrit noir sur blanc : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Il cite aussi 2 Timothée 2 :10, Tite 1 :2 et j’en passe.
Dans la troisième partie de sa synthèse, Points essentiels, l’auteur parle d’abord de trois outils que sont le message, la puissance et les ressources. Il dit que le messager doit porter un message selon le modèle du Maître. Et de poursuivre : « Ce message doit être accompagné de puissance. La puissance confirme le message. Elle est pour la gloire de Dieu et non pour la gloire de l’homme de Dieu. » D’autres détails sur cette question sont à découvrir dans le corps du texte.
Par ailleurs, Claude Mpunga Yende Etenda donne les trois traits essentiels d’un serviteur de Dieu. Celui-ci doit cultiver en lui ces vertus : simple, sobre, désintéressé. Dans cette même partie, il aborde les trois principaux ennemis du réveil. Il s’agit de l’excès de manger et de boire (Luc 21 : 34). Là il explique que quand le ventre est plein, il tire le cœur vers le bas. Il s’agit aussi de l’excès de sommeil et des activités sur le lit. « Si tu manges beaucoup, tu vas beaucoup dormir », écrit-il.
Plusieurs tableaux reprennent de manière détaillée le déroulement des enseignements, la quatrième partie de cette synthèse de la manifestation de Yaoundé. La cinquième et dernière partie sur les Extraits-citations est encore plus riche en enseignements. Celle-ci décline, entre autres, les extraits et citations sur l’éternité, sur l’enlèvement, voir Dieu, etc. Un bon lecteur digne de ce nom ne peut que se procurer gratuitement auprès de l’auteur le document de synthèse pour y découvrir bien de choses. Pour obtenir le format numérique, joindre l’auteur au numéro : +243998163781.
Comme au début, une prière vient clore cette belle restitution de la grande manifestation « Rassemblement des nations 2024 » (« Gathering of the nations 2024 ») à Yaoundé au Cameroun.
D'ailleurs, Doha en appelle à l'application des options levées à Dar es Salam. Dont le Dialogue... Drôle d'empressement que celui des communicateurs de tous bords de déduire de l'échec d'une rencontre de prise de contact puisque la rencontre prévue le 18 mars 2025 l'échec même du Dialogue. Ce qui devait se passer à Luanda le 18 mars 2025 est connu des personnes averties : c'était une rencontre de prise de contact au cours de laquelle les parties prenantes (Gouvernement et M23) devaient fixer le cadre du Dialogue. Notamment en convenant des dispositions protocolaires, sécuritaires, administratives, matérielles et financières, en plus du nombre de participants, du lieu et des dates des assises proprement dites. D'ailleurs, à ce stade des contacts, on n'aborde même pas la question essentielle des revendications. Celle-ci n'est souvent traitée que plus tard, lorsque les parties s'établissent une base de confiance.
Il Y A DEUX ÉTAPES DANS TOUT DIALOGUE
Comme pour dire de toutes les revendications qu'on attribue actuellement à tel protagoniste ou à tel autre qu'elles ne sont que manipulation, mieux, tentative de sabotage. Reste à savoir à quelles fins !
Pour avoir été dans les préparatifs des fora comme la Conférence nationale souveraine (1991-1992), le Dialogue Intercongolais (2001-2003) issu des négociations ayant débouché sur l'Accord de Lusaka en 1999, ou encore pour avoir été dans les préparatifs des Concertations nationales en 2013, des négociations du Centre Interdiocésain catholique de Kinshasa en 2016 et de la Consultation présidentielle en 2020, les protagonistes congolais savent qu'il y a deux étapes dans tout Dialogue :
-la première est justement les préparatifs dont l'objet vient d'être évoqué.
-la seconde est consacrée aux travaux proprement dits à l'issue desquels on signe un Accord si cela est possible, ou on ne signe rien si cela n'est pas possible.
JOAO LOURENÇO NE LÂCHE PAS LE MORCEAU
Or, au 18 mars 2025, il y a constat d'absence d'une partie, en l'occurrence le M23.
A partir de cet instant, tous les regards ont convergé vers le médiateur ou le facilitateur Joao Lourenço.
Dans la soirée, ce dernier a réagi par ses services. _"Le Gouvernement de la République d’Angola, en qualité de Médiateur, continue de faire tous les efforts pour que la réunion ait lieu à temps, réaffirmant que le dialogue est la seule solution durable pour la paix dans l’est de la République démocratique du Congo_”, ont-ils affirmé. Preuve que Joao Lourenço ne lâche pas le morceau. D'ailleurs, il ne pourrait le faire au stade actuel car ce serait mal démarrer son mandat à la tête de l'Union africaine.
Par respect alors à son égard, on doit s'en tenir à sa position. Il a des informations qu'aucun communicateur ne détient, sauf s'il est dans la confidence.
LES AFFAIRES DE L'ETAT NE SE TRAITENT PAS DANS LA VIOLENCE !
La confidence, elle vient justement de se traduire avec le rendez-vous de Doha. Félix Tshisekedi pour la RDC et Paul Kagame pour le Rwanda se sont retrouvés à Doha à l'invitation de leur homologue Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani pour Qatar.
Personne n'est dupe : au moment où devait avoir lieu la première réunion de prise de contact entre délégations du Gouvernement et du M23 à Luanda le 18 mars 2025, les deux chefs d'Etat se savaient en route pour ce rendez-vous.
Même tenue secrète, cette rencontre ne pouvait pas l'avoir été pour Joao Lourenço. L'information peut lui avoir été donnée par Félix Tshisekedi, Paul Kagame et par Sheikh Tamim bin Hamad.
Autrement, c'est un coup porté à l'honneur et à la dignité du chef d'État angolais, président en exercice de l'Union africaine.
L'essentiel à en retenir, si on s'en remet à la Déclaration conjointe, est repris au paragraphe 3 ainsi énoncé : "Les Chefs d'Etats ont salué les progrès des processus de Luanda et Nairobi ainsi que ceux du sommet conjoint EAC-SADC, tenue à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, le 08 février 2025. Les Chefs d'Etats ont réaffirmé l'engagement de toutes les parties pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel tel que décidé lors dudit sommet. Les Chefs d'Etats se sont ensuite accordés sur la nécessité de poursuivre les discussions entamées à Doha afin d'établir des bases solides pour une paix durable tel qu'envisagé dans le processus Luanda/Nairobi, dorénavant fusionnés et/ou alignés".
Or, au point 14 de sa déclaration, le sommet conjoint EAC-SADC _"a exigé la reprise des négociations et du dialogue directement avec l’ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23, et ce dans le respect du processus Luanda/Nairobi".
Cela veut concrètement dire, sauf autre agenda, que Doha aura servi à inviter Félix Tshisekedi et Paul Kagame à faciliter l'application notamment de cette disposition.
Résultat logique : l'Initiative Lourenço" n'est pas "tombée" comme d'aucuns le suggestionnent au point de parler d'échec.
L'Autorité établie s'y est engagée pour la partie RDC.
Partant, on imagine mal l'acceptation d'un Dialogue avec le M23 (peu importe qu'il se définisse comme composante de l'AFC) et l’acceptation d'un Dialogue avec le Rwanda, tout en rejetant le Dialogue avec les forces politiques et sociales *"non armées".
Le dire à haute voix revient à attirer l'attention du Pouvoir sur des réalités en présence, de façon à l'exhorter à se préparer en conséquence. Et pour ça, on ne peut que persister et signer en paraphrasant Lee Iacocca : "Toute bonne décision prise trop tard devient une mauvaise décision". Conseil gratuit aux communicateurs de tous bords : les affaires de l'Etat peuvent se discuter dans le vacarme ; *mais elles ne se traitent cependant pas dans la violence*. Ni physique, ni verbale ! Pas non plus dans le mépris et dans la suffisance...
PROCHAINEMENT : "AVEC LUANDA, LA RDC FACE À 3 DIALOGUES INCONTOURNABLES"
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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Coup de théâtre au Qatar, où le Congolais Félix Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagame se sont rencontrés secrètement hier. Les deux chefs d'État ont décidé de « poursuivre les discussions entamées hier pour établir les bases solides d'une paix durable », dit le communiqué final. Jusqu'à présent, on croyait que l'Angola faisait médiation entre les deux pays en guerre. Mais après la rencontre d'hier, tout est en train de changer. Trésor Kibangula est analyste politique de l’Institut congolais de recherches sur la politique, la gouvernance et la violence. En ligne de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Est-ce que vous êtes surpris par cette rencontre au Qatar ?
Trésor Kibangula : Oui, comme tout le monde. C'était une grande surprise, en tout cas dans la forme, mais pas totalement dans le fond. Parce qu'on sait que Doha a longtemps voulu jouer un rôle dans la médiation entre la RDC et le Rwanda. On se souvient encore d'une tentative en 2023 déjà, mais jusqu'ici, Kinshasa s'y montrait toujours réticent, notamment parce que le Qatar est perçu par les autorités congolaises comme proche de Kigali, notamment avec des investissements au Rwanda et la construction d'un aéroport au Rwanda. Mais au regard des blocages dans les autres formes de médiation, je pense que cette rencontre offre quand même un progrès sur un point essentiel : elle permet aujourd'hui aux deux chefs d'État de se parler directement. Et c'est la première fois depuis des mois que Tshisekedi et Kagame se retrouvent face à face dans un cadre, où ils peuvent discuter sans intermédiaires régionaux.
Il y a trois mois, une rencontre entre les deux présidents était déjà prévue, c'était à Luanda, mais à la dernière minute, Paul Kagame avait renoncé à y aller. Pourquoi ça a marché hier ?
Plusieurs éléments ont évolué depuis décembre. Les contextes militaires et diplomatiques ont basculé. En décembre, Kinshasa refusait encore totalement l'idée de négocier avec le M23. Kigali, de son côté, a posé comme condition sine qua non des négociations directes entre le gouvernement congolais et les M23, ce que Tshisekedi refusait. Donc beaucoup de choses ont évolué. Les rapports de forces ont changé sur le terrain. Fin janvier, le M23 a pris le contrôle de Goma. Puis en février, Bukavu est tombé aussi. L’armée congolaise n'a pas réussi à reprendre l'initiative et, aujourd'hui, le M23 continue à consolider ses positions. Et sur le plan diplomatique, Kinshasa a finalement accepté l'idée de ce dialogue direct avec le M23. Et de l'autre côté, on voit aussi toutes ces sanctions qui tombent sur le Rwanda. Donc, je pense que, face à cette situation, les deux parties avaient finalement plus d'intérêt à parler aujourd'hui qu'en décembre.
Dans le communiqué final d'hier soir, les deux chefs d'État insistent sur le processus conjoint, le processus fusionné, que l'organisation EAC des pays d'Afrique de l'Est et l'organisation SADC des pays d'Afrique australe ont mis en place le mois dernier à Dar es Salam en faveur de la paix au Congo. Pourquoi cette attention particulière ?
Je pense que l'initiative de Luanda n'avait pas vraiment réussi à avoir la confiance de Kigali. Elle était portée par l'Angola de manière plus ou moins isolée. Et aujourd'hui, Doha ne cherche pas à créer un énième format parallèle de médiation. Parce que, lorsqu'on lit les communiqués qataris, on voit très bien effectivement que ce sont les discussions sous l'égide de l’EAC et de la SADC qui sont encouragées, ce qu'on appelle aujourd'hui les processus fusionnés. Je pense que ces choix peuvent s'expliquer par plusieurs facteurs parce que, un : il correspond aux préférences de Kigali qui a toujours misé sur ces processus fusionnés pour gérer la crise, parce que Kigali a une certaine influence sur l’EAC. Deuxième chose, c'est que ce choix de Doha de préférer les processus fusionnés permettent d'éviter un affrontement entre plusieurs initiatives concurrentes. Parce qu'on était un peu dans une cacophonie d'initiatives de médiation. Avec Doha, maintenant, on essaie de proposer une ligne et c'est le choix des processus fusionnés.
Est-ce à dire que les premières négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23 n'auront pas lieu à Luanda sous l'égide de l'Angola, mais quelque part ailleurs en Afrique, sous l'égide de ce processus fusionné entre l’EAC et la SADEC ?
Ça devient vraiment très difficile d'envisager que la médiation angolaise puisse reprendre la main, à cause de ce déficit de confiance, surtout du côté du M23 et de Kigali. Mais comme les deux parties doivent se parler et qu'il y a eu un progrès avec la rencontre de Paul Kagame et de Félix Tshisekedi à Doha, on pense que le processus pourrait continuer, peut-être en marge des discussions EAC/SADEC qui se tiennent dans le cadre de ces processus fusionnés.
Il était l’un des bras droits de Feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Il était parmi les Ténors de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui s’étaient vraiment sacrifiés, luttant aux côtés de celui qu’on appelait Sphinx de Limete pour l’avènement d’un Congo nouveau.Il, c’est le Patriarche François-Xavier Beltchika Kalubye, l’incarnation d’Etienne Tshisekedi, qui est resté fidèle à sa vison que traduit en ce jour le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Toujours actif et capable, François-Xavier Beltchika, 86 ans, Diplômate né, serait une figure importante, ou mieux, indispensable de par son Expertise, en ce moment crucial dans la formation du Gouvernement d’Union Nationale pour la stabilité et la paix dans l’est de la République Démocratique du Congo.
D’après certains analystes politiques, il serait souhaitable, dans le contexte actuel, que François-Xavier Beltchika Kalubye soit consulté dans ce sens pour qu’au moment venu, il puisse contribuer avec sa rigueur dans la pacification de ce pays. Ce qui paraitrait une bonne chose au su et aux yeux de l’opinion de voir le Président Fatshi Béton, à la recherche des solutions pour l’intérêt commun, penser aussi aux amis de son Père.
Visiblement, le choix qui serait porté sur Beltchika, une telle personnalité qui a tout gagné, et n’a plus que sa force, sagesse et intelligence pour servir la nation, serait une solution pour renforcer la vision de pacification à long terme du pays.
François-Xavier Beltchika pour ceux qui ne le savent pas, a commencé sa carrière politique dans les années 70, où il sera élu en juin 1977, Député National dans la Circonscription électorale de Kabinda, au Kasaï Oriental dans l’ancienne configuration Territoriale. C’est la Législature des 13 Parlementaires Fondateurs de l’UDPS, où il fut : Membre de la Commission Economico-Financière.
Repéré vite par le Président Mobutu, il sera nommé en février 1979, Ambassadeur du Zaïre en Guinée (Conakry), fonction qu’il va exercer jusqu’en juin 1986, avant d’aller en Asie toujours comme Ambassadeur.
Pendant ses 25 ans passés à l’extérieur du pays au service de la nation, et même après son retour au pays, François-Xavier Beltchika a servi l’UDPS comme Membre d’Honneur, contribuant à temps et à contretemps, à la hauteur de sa taille, pour la bonne marche du Parti.
De 1991 à 1992, Beltchika François-Xavier a participé à la Conférence Nationale Souveraine (CNS), composante «Diplomatie», Membre de la Commission Constitutionnelle, puis d’octobre 2001 à mars 2003, il sera Expert de l’UDPS au Dialogue inter-congolais de Sun-City, en Afrique du Sud.
Dans la vie active du Parti, il a été Membre du Comité National de l’UDPS, Parlement du Parti de 2004 à 2007, puis, Président de la Commission de Réforme des Statuts de l’UDPS, avant d’être nommé Vice-président du Bureau du Comité Organisateur du 1er Congrès de l’UDPS «COC/UDPS»
C’est à ce titre qu’il va conduire en juin 2008, une délégation de l’UDPS au Congrès du SPD (Parti Socio- Démocrate Allemand) à Hambourg, en Allemagne et à l’International Socialiste en Grèce.
Fort de son travail dans la redynamisation et la mobilisation du Parti, Beltchika sera élu au Premier Congrès de l’UDPS du mois d’avril 2009, Secrétaire Permanent et Porte-parole du Conseil National de l’UDPS (Direction Politique du Parti), puis en 2011, désigné Président a.i. du Congrès des Démocrates pour le Progrès Social « CDPS », Parti Politique qui venait d’être créé suite aux divergences sur l’application des Résolutions du 1er Congrès de l’UDPS. Et depuis, il est toujours dans la lutte pour l’instauration d’une véritable alternance.
À l’accession de Félix-Antoine Tshisekedi au pouvoir en janvier 2019, la Direction Politique de CDPS conduite par François-Xavier Beltchika lui avait transmis un Mémorandum avec deux Annexes sur la Gouvernance et la Réforme des Services de Sécurité et des Forces armées, afin d’accompagner le nouveau Président élu à démarrer son Mandat sur base d’une expertise de ses aînés.
Donc, c’est une grande réserve de la République que le Président Félix-Antoine Tshisekedi, peut, à des moments pareils, faire recours à son expertise.
(Par Prof. Emérite Jean Kambayi Bwatshia, Recteur de l’UNISIC)
C’est face à des défis majeurs concernant la souveraineté et l’intégrité de notre pays, face aux conflits armés, les ingérences étrangères et les tensions internes qui menacent la paix et la stabilité de notre pays qu’il a plu au Ministère de l’Enseignement Supérieur Universitaire de regarder à travers un colloque somptueux, organisé du 6 au 7 mars 2025, l’autre face de la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. C’est dans cette ligne que nous avons pu avec bonheur et patriotisme, exposer sur le thème intitulé : « Pour comprendre les causes de l’agression en RD Congo : « Exploitation des racines socio-historiques des conflits et guerres ».
A la différence de la connaissance scientifique et de l’information exacte, la compréhension est « un processus complexe, qui n‘aboutit jamais à des résultats univoques. C’est une activité qui nous permet grâce à des modifications et à des ajustements continuels, de composer avec la réalité, de nous réconcilier avec elle, et nous efforcer de nous sentir chez nous dans le monde ».
Voici près de 10 ans dans l’ex-Congo-Zaïre, rebaptisé République Démocratique du Congo en mai 1997, ce pays passe d’une guerre à l’autre sans discontinuer comme à chaque fois, ce sont les populations qui subissent les plus gros dommages : les morts se comptent par centaines de milliers pendant que les survivants essayent de subsister sur un territoire ruiné et divisé devant une communauté internationale indifférente, divisée, impuissante, voire impassible.
Chers compatriotes !
On se souviendrait qu’en octobre 2001, l’Ong Internationale « Médecins Sans Frontières » avait récolté des témoignages vivants sur la preuve de ce drame étouffé : un maximum de données quantitatives et qualitatives sur le sort fait aux hommes, femmes et enfants pris en otage par les guerres et les conflits. Les témoignages proviennent des quatre coins du pays : Nord et Sud-Kivu, Katanga, Equateur, Bas-Congo, Province Orientale et Kinshasa. Crimes de sang, tortures, viols et violences sexuelles, enfants forcés à combattre, pillages tous azimuts et désordonnés ont entraîné et entrainent encore fuite et famine et sont le lot de tout le pays.
Nombreux sont ceux qui pensent que la crise généralisée qui sévit en RD Congo, depuis près de trois décennies, remonte à la chute de Mobutu. Mais hélas, non ! Bien avant sa fuite, le 16 mai 1997. Des grands événements historiques à caractère mondial, régional et local se sont mis à l’unisson pour le contraindre à quitter le pouvoir. C’est en amont et en aval qu’il faut rechercher les facteurs présumés de l’enclenchement des conflits et de guerre. L’opinion internationale qui s’est penchée avec étonnement sur la question, parle d’une conspiration de longue date, pourquoi pas une conspiration du silence, encouragée sans doute par les puissances internationales décidées à faire de ce pays un champ de bataille sous le prétexte fallacieux de chasser Mobutu et mettre fin à son régime, l’accusant d’obstacle au développement démocratique de la région.
Durant toute la première partie de la guerre jusqu’au début 1997, le noyau dur de la rébellion est constitué de quelques éléments Tutsi rwandais, connus comme êtres intrépides, sans âme ni esprit d’humanité ; LD. Kabila et ses compatriotes Zaïrois, qui en firent partie, apparaissent comme la caution zaïroise à une intervention rwandaise. A la réédition de la guerre de libération, le bilan est désastreux tant au niveau politique, sécuritaire qu’économique. LD Kabila est isolé par ceux qui l’ont soutenu pour accéder à la magistrature suprême. Il est qualifié de tous les maux. C’est dans ces conditions que la seconde rébellion commandée et dirigée par le RCD est émaillée des tueries, des massacres, des pillages sans façon ni manière des richesses naturelles congolaises.
A ce sujet nous aimerions dire que Congo est une chose formidable que nous appelons « Congo nde Mboka, Congo nde eloko ya makasi ».
Mesdames et Messieurs,
Vous voyez ce Congo entouré comme un pivot de neuf pays voisins au cœur de l’Afrique Centrale. Que dire des convoitises !
L’histoire démontre que les régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir à Kigali ont, tous sans exception, manifesté à un moment ou un autre, des velléités d’étendre les frontières rwandaises à l’Est de la République Démocratique du Congo. Tous ont cherché à provoquer ou à encourager l’émigration massive des Rwandais vers la région pastorale du Kivu, prétextant que ce territoire est à eux et souhaitant qu’ils s’y installent définitivement et durablement.
Au niveau mondial, dans la nuit du 09 au 10 novembre 1989, le Mur de Berlin, édifice emblématique de l’Union Soviétique au cœur de l’Europe tombe. Cet événement coïncide avec la crise des Grands-Lacs ; le Zaïre est rendu mondial dans la fièvre de la mondialisation et n’échappe pas à des conflits identitaires.
Après la guerre froide, les USA ont levé l’option de la prise en charge du contrôle et de la sécurisation des zones dites de hauts risques pour la promotion et la projection de leurs intérêts. L’axe Sud-Soudan-Graben et ses prolongements lacustres est une zone avec d’énormes réserves pétrolières et d’autres minerais stratégiques concentrés, y compris la partie Orientale de la RD. Congo dont l’évacuation des produits passe par le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda avant d’atteindre la Tanzanie et le Kenya, deux pays côtiers de l’Océan Indien. La logique stratégique américaine recommande à ce que cette région soit directement sous contrôle sécuritaire des USA et à ce titre, elle est considérée comme une zone d’influence réservée.
Les Etats-Unis n’entendent donc pas partager les responsabilités du contrôle et de la sécurisation de cette région avec d’autres puissances. De plus, l’histoire nous apprend que la RD. Congo est le pivot d’une zone commutative sous les deux premiers régimes politiques en passe de devenir une zone de réserve. Une fois devenus incontrôlables sous LD. Kabila, les pays voisins furent utilisés par les Etats-Unis pour le rendre maîtrisable.
Dans ce registre, les Etats-Unis veulent une mondialisation libre échangiste qui met en concurrence sur l’ensemble de la planète, les acteurs économiques et financiers tant nationaux qu’internationaux. L’idée englobe le phénomène de la multinationalisation du capital et celui de « l’entreprise sans frontière » sur quoi se fondera le nouveau visage du « Nouvel Ordre Mondial ». Il faut rendre la RD Congo global. La globalisation désigne ici un processus économique qui est le principe libéral d’une économie de marché à l’échelle de la planète. Elle est à la fois financiarisation, marchandisation des domaines de la vie sociale et contractualisation du lieu social fondé sur une individualisation des rapports sociaux.
Il est certain que Mobutu a été livré par les puissances internationales qui l’accusaient d’avoir abusé, de la mission lui confiée d’une part en gaspillant d’énormes moyens financiers mis à sa disposition, et d’autre part en favorisant des réseaux maffieux de blanchiment d’argent et le trafic d’armes dans la région. Il lui était reproché aussi le renforcement de la dictature au moment où le courant de la libéralisation politique commençait à s’imposer pour une mutation pacifique vers la démocratie des régimes politiques dans le monde. La genèse de la conspiration de l’attaque de la RD Congo se dessine. Mobutu est lâché par la Troïka Occidentale. Le 10 juin 1990, lors du 16ème Sommet des Chefs d’Etats France-Afrique, tenu à la Baule, le Président Mitterrand tient un langage sec devant ses partenaires : « Désormais, la France ne fournira son aide qu’aux régimes qui s’impliqueraient dans le processus de démocratisation... Nous allons désormais mesurer notre effort de coopération au degré de démocratisation que vous aurez atteint ».
Ce message du président Français fut un constat politique sur la crise économique et le manque de démocratie, il stipule que l’aide au développement est désormais subordonnée à une transition pacifique des régimes africains vers la démocratie et le multipartisme. Dix-sept de vingt-deux pays francophones représentés à la Baule changèrent immédiatement de constitution pour laisser la place aux jeunes démocraties dont le Mali, le Niger et le Bénin. En Afrique Centrale, le Congo Brazzaville de Sassou Ngwesso, la Centrafrique de Kolingba et le Zaïre de Mobutu adoptèrent la tenue des conférences nationales souveraines mais le multipartisme a fini par triompher.
Dans un discours plein d’émotion du 24 avril 1990, dans la Salle de Congrès à N’sele, Mobutu proclama le multipartisme politique dans la précipitation la plus totale. Jouant le chat et la souris pour prolonger le processus démocratique, la transition reste longue et conflictuelle. Au rythme de sa résistance, les pillages de 21 septembre 1991, plongent le pays dans une situation tendue. La Belgique et la France envoyèrent des soldats pour rapatrier des ressortissants étrangers. Le sort de Mobutu est scellé entre Paris, Bruxelles et Washington. Paris suspend la coopération bilatérale avec le Zaïre. Mobutu est isolé par la Troïka Occidentale et les pressions s’intensifièrent. Nous étions témoin de ces événements en tant que Ministre honoraire, à l’ESU, à la Recherche Scientifique.
Le 6 novembre 1991, le Secrétaire d’Etat adjoint Américain Herman Cohen explose devant le Sénat : « Le Président Mobutu doit dégager. Mais, comment le faire alors que E. Tshisekedi, le leader de l’UDPS, n’inspirait pas confiance ni aux Américains, ni aux Français, ni aux Belges bien qu’il jouissait des concessions des milieux d’affaires belges et du soutien du Parti socialiste belge. Tshisekedi disait-on est trop nationaliste. Mobutu est contraint par la Troïka d’accepter la reprise des travaux de la CNS et d’organiser les élections libres. Le 3 janvier 1993, Mobutu est signifié d’abandonner ses pouvoirs dans des domaines économiques et financiers au profit du Gouvernement de transition alors qu’aussitôt élu à la CNS, E. Tshisekedi est limogé cinq mois après son investiture et remplacé par son coéquipier Faustin Birindwa de l’UDPS. Pendant ce temps les biens du « Roi du Zaïre » et de sa famille sont gelés. Ils sont d’ailleurs interdits de voyager en Occident. Mobutu s’entête. Comprenne qui pourra !
Et lorsque Mitterrand reçoit Mobutu le 17 octobre 1993, en marge du Sommet de l’île Maurice, il lui recommande de libérer le processus démocratique et d’organiser les élections dans quinze mois faisant abstraction à l’élection d’E. Tshisekedi que les Belges continuèrent de reconnaître explicitement. Cet entretien devant témoins, les Présidents Ndadaye du Burundi et Lissouba du Congo-Brazzaville fut une bouffée d’oxygène pour Mobutu qui se croyait être sur la bonne voie. Paris réussit à convaincre Washington que Mobutu était incontournable.
Mobutu et Habyarimana ayant entretenu des relations excellentes, il n’y avait jamais de grave crise entre les deux pays voisins qui aurait dû affecter leurs rapports. La vérité est que, le Rwanda est confronté aux difficultés à caractère structurel et conjoncturel interne qui auraient justifié amplement son intention d’agresser la RD Congo, Zaïre à l’époque.
Au niveau des Grands-Lacs Africains, la coalition Museveni-Kagame-Buyoya, forte du crédit de la sympathie internationale, mis au compte des victimes du génocide rwandais de 1994, conçut un plan visant un triple objectif :
Primo, démanteler les camps des réfugiés Rwandais qui coûtaient un million de dollars par jour à la Communauté internationale et accomplir par la même occasion un génocide revanche sur les Hutus ;
Secundo, détruire la structure de l’armée rwandaise (ex-FAR) et des milices Hutu basées à la frontière rwando-zaïroise ou les disperser à l’intérieur du Zaïre ;
Tertio, renverser le régime Mobutu considéré comme un obstacle à la « sécurité » dans la Région.
A l’interne pendant ce temps, avec l’échec de la CNS et toutes les causes tant structurelles que conjoncturelles ainsi que les conditions y afférentes étant réunies, les pays frontaliers attaquèrent le Zaïre en une offensive foudroyante soutenue par les puissances occidentales.
LD Kabila qui succède à Mobutu au pouvoir le 17 mai 1997, dans un contexte purement international est soumis, lui aussi, à mine épreuve de loyauté envers ses anciens alliés de 1’AFDL qui lui tournent le dos. La gestion des alliances devenait pour lui de plus en plus difficile à cause de nombreuses contradictions survenues entre sa vision politique d’Etat et celle des commanditaires de la guerre d’invasion. Ces derniers sont d’ailleurs invités à quitter le sol congolais. Un communiqué officiel est diffusé à ce sujet. Une telle décision si qualifiée d’unilatérale par les agresseurs. C’est dans ce contexte que tout l’Est de la R.D Congo devint un champ de bataille atroce.
C’est dans ce contexte aussi que lors de la réunion du 03 juillet 1994, tenue à Kigali par les services rwandais, le Gouvernement américain approuva le plan de déploiement complet qui partirait d’Entebbe en Ouganda au cours duquel les troupes américaines sous le couvert de la « Mission de Maintien de la Paix » se sont jetées dans une guerre totale. C’est dans ce contexte enfin qu’on commença à propager la rumeur soutenue de l’existence d’une ethnie appelée « Banyamulenge » pour faire croire qu’en RD Congo ce qui s’est passé est bien un conflit entre congolais. Une rébellion Congolo-Congolaise.
A travers les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Etats agresseurs de la RD Congo n’ont jamais été cités nommément à cause de leur implication dans la guerre imposée à la RD Congo. Cela n’étant pas un secret, la crise congolaise se caractérise par le sinistre de ses industries locales, le chômage, le sous-emploi, la précarité de la vie, les crimes économiques, les violations des droits de l’homme, la destruction de l’environnement, le pillage systématique des ressources naturelles, la criminalité grandissante et persistante, le triomphe de la milicianisation guerrière, le terrorisme.
Mesdames et messieurs !
La connaissance de son histoire permet de prévoir l’avenir, son devenir car les événements et les faits historiques d’une société, d’une nation, ont, en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements et faits ont nécessairement les mêmes résultats. A la formule, l’histoire est un processus sans sujet... sans objet, je réponds, que l’essentiel n’est pas ce que l’histoire a fait, mais ce que le processus historique des faits et des événements a fait de moi. C’est dans ce contexte et cadre de pensée que cette conférence est élaborée sur les conflits et guerres qui secouent, d’une manière atroce, l’Est de mon pays la République démocratique du Congo.
Pour tout dire, le drame qui a secoué et secoue encore aujourd’hui la République Démocratique du Congo, est simplement celui de la honte qui s’explique d’une part, par sa complexité faite de timidité des autorités congolaises et de leurs citoyens et d’autre part, de la complicité des Congolais eux-mêmes de manière globale. Drame qui démontre que ceux-ci sont moins, sinon très mal outillés pour mieux comprendre les enjeux politiques qui obscurcissent l’horizon, mieux le destin de leur pays. Je considère, pour ma part, que le moment est venu pour expliquer et étudier en profondeur les enjeux de ce drame qui secoue la grande et prospère région des Grands-Lacs à l’Est de la République Démocratique du Congo. L’avenir du développement de notre pays en dépend.
Oui, la République des Congolais, avec la guerre des Grands-Lacs, vit « le temps de la nausée ». C’est le temps « du changement et de la permanence », on dirait de la sensation incroyable caractéristique de l’insoutenable légèreté de l’être. Oui, les Congolais, plus que tout le temps, vivent sans trop avoir le souci de calculer ou d’évaluer les conséquences de ce qui leur arrive, tout en confondant, dans leur esprit vérité et mensonge, rêve et réalité, désirs et possibilités. Chez eux, vie et mort, tragédie, rire, sens et contre sens se mêlent confusément tout en plongeant leur être dans l’hypnose qui masque, vérité, vertu et liberté.
Mesdames et messieurs !
Tout au long de mon exposé et en Historien des mentalités, j’ai essayé de découvrir les acteurs internes et externes qui interfèrent dans ce drame guerrier nourri de facteurs aggravants qui participent à la fois de la dialectique ethnique et des intérêts économiques contradictoires. Ce drame se déroule à l’Est et au Nord-Est de la République Démocratique du Congo plus précisément dans le Kivu et la Province Orientale. Un drame qui prend ses racines depuis la fin de la guerre du Rwanda entre les Hutus et les Tutsis en 1994, une guerre qui s’est déportée jusqu’au Kivu jusqu’à ce jour.
Les principaux acteurs directement impliqués dans ce conflit restent les groupes armés rebelles que l’on ne sait plus dénombrer aujourd’hui. Néanmoins, les groupes les plus représentatifs qui sèment la terreur et la désolation dans la population sont ceux que vous connaissez aujourd’hui. C’est notamment le M23, les ADF-NALU, la Codeco, le groupe Zaïre auxquels il faut ajouter tous les complices de malheurs des citoyens congolais... Les crimes commis par eux tous suffisent à démontrer qu’ils sont à l’origine des malheurs du peuple congolais. Le Président de la république et le Gouvernement ont du pain sur la planche.
Grosso modo, face à tout cet imbroglio de l’Est, il y a encore dans le chef des Congolais une sorte de fatigue qui les contraint de passer du silence à l’oubli et à constater que sur base d’un certain nombre d’indicateurs le pays sera toujours en guerre. Loin de rester dans une naïveté coupable, mon vibrant appel est que tous les congolais soient vigilants et puissent résister face à l’ennemi. En dépit de tout, l’Etat congolais doit se battre bec et ongle pour démontrer ce dont il est capable en renforçant ses outils régaliens. Cela en partant de l’organisation efficiente des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. C’est ici qu’il faut féliciter le devoir et le courage patriotique de notre Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de notre Gouvernement de consolider le travail titanesque entrepris dans la prise conscience de réveil patriotique du peuple et surtout de la jeunesse congolaise. Le Président de la République mérite les félicitations et encouragements sans limites du travail déjà accompli sur la scène internationale moyennant une diplomatie agissante dont les faits sont aujourd’hui palpables. Aujourd’hui le Congo, en dépit de la crise qui la frappe est sortie tête haute sur la scène internationale au détriment de son ou de ses envahisseurs.
"Gouverner, c'est prévoir ", dit-on. Dès la première incursion du M23 le 27 mars 2022, Kinshasa devrait l'avoir pour parer à toute éventualité. Par exemple le retournement favorable ou défavorable de la situation sur le terrain, tous domaines confondus !
Félix Tshisekedi a effectué le mardi 11 février 2025 un séjour éclair à Luanda où il a échangé avec son homologue angolais Joao Lourenço, président en exercice de l'Union africaine pour l'exercice 2025. La veille, ce dernier a reçu en audience la délégation de la synergie CENCO-ECC. Peut-on établir un lien de cause à effet entre les deux visites ? Peut-être oui, peut-être non. On peut au moins retenir que le Pacte Social que promeut cette synergie ne peut qu'intéresser le Président angolais dans tous ses casquettes dès lors qu'il s'applique à toute la sous-région des Grands Lacs, intégrant ainsi les enjeux sécuritaires du Processus de Nairobi et du Processus de Luanda fusionnés lors du sommet conjoint CAE-EAC du 8 février 2025 à Dar Es Salam.
KINSHASA RENTRE DANS LE CALENDRIER DES PRIORITÉS DIPLOMATIQUES DE L'UA ET DE LA SADC
Pour l'heure, l'essentiel à retenir de l'échange Tshisekedi-Lourenço du mardi 11 mars est l'annonce, faite par la présidence de la République d'Angola, d'établir des contacts avec le M23, afin que des délégations de la RDC et du M23 mènent des négociations directes qui auront lieu à Luanda dans les prochains jours, en vue de négocier une paix définitive dans ce pays frère".
Réaction mesurée de Tina Salama, porte-parole du chef de l'État congolais : "Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli, qui est le processus de Nairobi, et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773 ».
Tout aussi prudente, celle de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement : "Il faudra attendre dans les prochains jours les précisions qui pourraient être faites sur comment les choses devraient se faire".
Bref, personne ne veut prendre les risques de s'aventurer sur la "cour des grands".
Fait important à noter : l'annonce de la Présidence de l'Angola s'est faite 48 heures avant le Sommet extraordinaire de la SADC, par visioconférence, prévu le jeudi 13 mars 2025 avec unique point à l'ordre du jour la "situation sécuritaire en RDC".
Ainsi, en l'espace de 3 jours (mardi, mercredi et jeudi), Kinshasa rentre dans le calendrier des priorités diplomatiques de l'UA et de la SADC.
L'ERREUR A NE PAS COMMETTRE
Quelle que soit la nature de la réponse du M23, l'évidence à admettre est que la RDC a su se doter d'un Plan B en prévision de l'échec du Plan A, et cela par rapport à toute situation donnée. Car, quoi que fusionnés, les Processus de Nairobi et de Luanda ont leurs spécificités respectives. Ils vont générer trois dialogues :
-le premier Dialogue est d'Etat à État, entendez RDC et Rwanda ;
-le deuxième Dialogue est celui qui met face-à-face Gouvernement/M23-AFC, quitte à l'ouvrir à tous les autres groupes armés sans cependant perdre de vue que l'un occupe des villes et des localités du Nord Kivu et du Sud Kivu ; et
-le troisième Dialogue va venir de soi en ce qu'il mettra face au Gouvernement deux partenaires incontournables : Opposition politique et Société civile.
Des trois fora, le plus important, on s'en doute, est le dernier en ce qu'il décidera de la gouvernance institutionnelle du pays d'ici à 2060, à l'occasion du Centenaire de l'Indépendance du pays.
Nous l'avions annoncé en 2023 dans le Groupe WhatsApp "MOI, PRÉSIDENT" et la synergie CENCO-ECC l'a formalisé dans le Pacte Social.
L'erreur (à ne pas commettre) alors est de compter sur le conjoncturel (par exemple le rapprochement avec Washington par la "politique des minerais") alors qu'il y a le structurel.
Le structurel, en effet, c'est la prise de position des partenaires extérieurs favorables à Kinshasa qui se prononcent, eux, pour un dialogue avec le Rwanda et un autre avec le M23-AFC. Cas des Présidents Joao Lourenço et Cyril Ramaphosa, mais aussi de l'UA, de la SADC, de l'EAC, de la CÉÉAC, de même que des Nations Unies, de l'Union Européenne, des États-Unis, des 27 pays membres de l'UE, de la Russie, de la Chine etc.
Le conjoncturel consiste à croire que le succès diplomatique met la RDC en position de force et que, de ce fait, elle peut se passer du structurel et imposer à tous les protagonistes sa position. Erreur ? Non ! Plutôt bavure à éviter.
POUR L'HEURE, ELLE POURRAIT ÊTRE LE "TRIPLE DIALOGUE
Ce que nous allons relever à ce stade pourrait frustrer d'aucuns, et ça se comprendrait. Cependant, c'est la réalité choquante même : ce n'est ni par la volonté, ni par la capacité de Kinshasa qu'il y a avalanche de condamnations et sanctions à l'encontre du Rwanda de Paul Kagame. Autrement, ces décisions auraient été prises dès la première incursion du M23 le 27 mars 2022.
Pour peu qu'on fasse preuve de lucidité, on est tous d'accord que jusqu'à la veille de la chute de Goma le 27 janvier 2025, les initiatives diplomatiques congolaises se heurtaient à une sorte de mur d'indifférence dans le chef de la Communauté internationale.
En d'autres termes, il a fallu le carnage de Goma pour que cette communauté s'émeuve et réagisse comme elle le fait aujourd'hui. En d'autres termes encore, s'il n'y avait pas eu carnage, il n'y aurait pas succès diplomatiques.
Que Kinshasa s'en attribue le mérite, tant mieux. Mais, il est de notoriété publique qu'en diplomatie, il n'y a rien pour rien. Il y a toujours, et toujours une contrepartie.
Si la RDC continue de rester intransigeante par rapport aux exigences des partenaires extérieurs, elle ne sera pas surprise de perdre les dividendes qu'elle croit avoir "conquis et acquis".
Et c'est justement là que le "piège" pourrait se refermer sur elle.
C'est quoi alors la contrepartie escomptée ?
Pour l'heure, elle pourrait être le triple dialogue. Dont, le troisième, le plus décisif.
C'est à Kinshasa de s'organiser en conséquence, s'il entend garder l'initiative politique et avancer.
Il est à espérer que pour chaque dialogue, l'Autorité a un Plan A et un Plan B. Sinon, toute navigation à vue serait terrible pour le pays. En témoignent, du reste, les premières réactions des "faucons" à l'annonce de la Présidence de la République d'Angola. Des "faucons" sans conscience des enjeux des jeux politiques, diplomatiques, économiques et socio-culturels qui se jouent en terre congolaise. Terre prise pourtant, et visiblement, en étau entre enchères et jachères!
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Jadis fleuron de la formation des enseignants du secondaire, l'UPN apprend à devenir université avec plusieurs ratés dans son parcours de maturation. Le Mercredi dernier nous en avons vécu un. Une centaine des professeurs se sont déplacés pour assister à une réunion dûment convoquée par président de l'APUPN de retour de sa suspension professionnelle.
Une petite heure avant la réunion, la rectrice de l'université a envoyé un communiqué interdisant à tout groupe de se réunir au sein de notre Alma mater. Des professeurs attendaient dans la salle de réunion de l'APUPN espérant que la rectrice pourrait se dédire après la conversation avec un groupe dépêché d'urgence pour la rencontrer.
Évidemment que la rectrice ne pouvait pas se dédire. La rencontre était renvoyée sine die.
Pourquoi en sommes-nous arrivé là ? Qu'est ce qui s'est passé pour que le syndicat des professeurs ressemble à un groupe des collégiens obéissants à des ordres contradictoires ?
Le présent MDW va tenter d'y répondre.
Le cœur du problème au sein du comité exécutif de l'APUPN est, me semble -t-il, la gestion des cotisations des professeurs. Nous sommes en face des deux théories de gestion totalement légitimes mais diamétralement opposées. Une des théories soutient un usage parcimonieux de l'argent des cotisations des professeurs. C'est la mentalité que j'ai rencontrée à l'est du pays. L'argent est à gérer avec parcimonie et modération. Cette attitude est juste et correcte, me semble-t-il.
L'autre théorie soutient que l'argent des cotisations des professeurs appartient aux professeurs qui cotisent et il faut donc le leur donner lorsqu'ils en ont besoin pour des situations d'urgence. La gestion de l'argent des professeurs doit par conséquent se faire avec une grande libéralité. C'est une attitude aussi correcte et légitime que la première.
Le couac au sein du comité exécutif de l'APUPN provient du fait que les deux attitudes semblent s'opposer irrémédiablement : la parcimonie contre la libéralité. Madame la rectrice a demandé aux deux groupes d'harmoniser leurs positions pour la paix au sein de notre Alma mater. Nous assistons à un déchaînement d'invectives aussi bien sur le fond que sur la forme. Il est évident ici que la forme épouse le fond et le fond s'explicite en la forme qui exprime son dire.
A travers la tyrannie de l'argent comme exemplifiée dans le conflit au sein de l'association des professeurs de l'UPN, nous pouvons constater que nous vivons un temps très particulier ; celui où l'histoire du savoir et le savoir de l'histoire sont appelés à mourir définitivement dans l'accomplissement de la fabrication de l'ignorant congolais stupéfié même avec un diplôme de doctorat. C'est ainsi que la liberté despotique du profit a programmé des générations entières des cerveaux neutralisés depuis plusieurs décennies d'éducation aux rabais en République Démocratique du Congo. La tyrannie démocratique de l'argent a détruit l'élite intellectuelle congolaise. Elle l'a mise hors- la loi logique dialectique de conflits radicaux des luttes des classes.
La dislocation du système académique congolais dont l'exposition graphique nous est présentée par les propos des uns et des autres au sein de l'APUPN s'inscrit dans le cadre de la domination réalisée de la marchandise totale et de la libération capitaliste des mœurs incultes d'une société dirigée par des jouisseurs politiques pleinement marchandises et qui se la coulent douce alors que les Congolais tirent la langue.
La solution aussi bien au niveau de l'APUPN qu'au niveau du pays, est l'avènement d'un prolétariat instruit et clairvoyant en lieu et place d'une masse abrutie, disparate et bariolée des diplômes mais la plus illettrée possible en mesure d'être déplacée, replacée et remplacée au gré des victoires rwandaises rendues possibles par la corruption au cœur même du dispositif de la défense du pays.
Il est temps qu'une génération d'intellectuels congolais se lève contre le fétichisme de la marchandise, de l'argent, qui tend à faire disparaitre le logos du percevoir et du comprendre historique et d'abord toutes les formes de langage et de réflexion qui permettent d'en appréhender les origines, le développement et l'insoumission.
Il est absolument nécessaire que les Congolais gardent leur habileté de questionner les pouvoirs de l'histoire et l'histoire du pouvoir.
Quant au comité exécutif de l'APUPN, le MDW conseille aux uns et autres de pouvoir lutter contre le despotisme de l'argent et de savoir démissionner pour la paix sociale et le progrès révolutionnaire du groupe et du pays.