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RDC : Voici pourquoi ces derniers temps, les chinois opérant surtout dans le secteur minier sont de plus en plus arrêtés, voire tués ?

(Par le Prof Antoine-Roger LOKONGO)

Le bilan établi à ce jour porte à plusieurs chinois soit tués ou blessés, soit arrêtés en RDC.

Au mois de juillet 2012, au moins quatre ressortissants chinois ont été tués dans une attaque lancée par des miliciens contre un site minier en Ituri, province riche en or du nord-est de la RDC.

Plusieurs Congolais auraient également été tués ou blessés dans cette attaque, attribuée par certaines sources au groupe armé Codéco (Coopérative pour le développement du Congo), milice affirmant défendre les intérêts de la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema (AFP/VOA).

Rien que la semaine passée, deux sujets chinois de l'entreprise Crec 6 en poste à Mwene-Ditu pour la modernisation de 4 kilomètres de la Route Nationale No.1, ont été tués, mercredi 1ᵉʳ janvier 2025 par un policier. Selon les sources sécuritaires provinciales, l'agent de la police a tué sur le coup les deux expatriés, et a blessé grièvement un autre. La cause du crime n’est pas encore connue. Mais des témoins sur place parlent d'une dispute autour de la viande d’un bœuf tué à l’occasion des festivités de fin d’année. Le présumé meurtrier est en fuite (Actualité.cd).

S'agissant des arrestations, le 20 décembre 2024, une délégation mixte composée de membres du gouvernement provincial et des Députés avait appréhendé 17 Chinois sur des sites miniers à Walungu. Ces derniers étaient dépourvus de passeports ou de documents légaux leur permettant d’exercer dans le secteur minier.

Quatorze des dix-sept Chinois arrêtés dans le territoire de Walungu, au Sud-Kivu, pour exploitation illégale de minerais ont été libérés et extradés vers la Chine sans que le gouverneur provincial, Jean-Jacques Purusi, et son équipe ne soient informés.

Lors d’une conférence de presse tenue dans la nuit du 24 décembre 2024, à sa résidence, le gouverneur Purusi a dénoncé cette situation, qualifiant l’opération d’inacceptable et déplorant l’absence de coordination entre les autorités provinciales et la Direction Générale de Migration (DGM).

Selon le gouverneur, les individus arrêtés devaient s’acquitter d’une amende de 10 millions USD, conformément aux dispositions du Code minier. Une note de perception avait été émise à cet effet, mais la somme n’a pas été versée dans les caisses provinciales avant leur extradition.

Toujours au Sud Kivu, 3 autres Chinois ont été arrêtés avec 10 lingots d'or et plus de $800.000 le samedi 4 janvier 2025 par des éléments des services de sécurité.

Ces chinois accusés d'exploitation illicite des minerais au Sud-Kivu ont été retrouvés dans une jeep sur la route menant au site minier de Karhembo en territoire de Walungu.

Lors de leur présentation devant la presse, le gouverneur de province, Jean-Jacques Purusi, a précisé avoir trouvé sur eux plus de 10 lingots d'or et une somme de 800.000 dollars américains.

Il a félicité les éléments des services de sécurité avec la délégation du gouvernement pour cette opération et rassure cependant qu'il va continuer à traquer tous les exploitants illégaux des minerais.

Le premier constat qui se dégage c'est que l'Etat Congolais ne contrôle plus ses frontières parce que les étrangers illégaux sont normalement arrêtés et expulsés à partir des frontières aériennes, lacustres, côtières et terrestres d'un État avec les Etats voisins et non à l'intérieur même du territoire national.

La porosité de nos frontières et l'inefficacité, la corruption et la complicité des services de l'État ou des ténors du régime à un plus haut niveau (intérêts mesquins obligent) sensés assurer le contrôle des frontières, du moins celles qui ne sont pas encore contrôlées par les agresseurs sont à la base de ce qui semble être une république bananière.

Cependant, les décideurs Congolais ne doivent pas perdre de vue que "l'argent [accumulé à partir de l'exercice du pouvoir, albeit illicitement] peut acheter une maison, mais pas un foyer. Il peut acheter le lit, mais pas le sommeil. Il peut acheter une horloge, mais pas le temps. Il peut acheter un livre, mais pas la connaissance. Il peut acheter une position, mais pas le respect. Il peut acheter du sexe, mais pas l'amour !" (Proverbe Chinois).

Deuxièmement, les Chinois ne sont pas les seuls à s'aventurer en Afrique en général et en RDC en particulier pour chercher une fortune à travers toutes sortes d'activités illégales en dehors des circuits officiels, ternissant ainsi l'image de leur pays. Il y a aussi et surtout les Libanais et les Indiens.

Cependant, si les Chinois deviennent la cible principale de ce qui devient comme une réelle campagne de dénigrement et des manœuvres diffamatoires figurant parmi les moyens utilisés pour discréditer la République Populaire de Chine en RDC, théâtre de la compétition pour le contrôle des minerais stratégiques entre la Chine et les puissances occidentales, plus particulièrement avec les Etats-Unis d'Amérique qui arment le Rwanda et l'Ouganda pour tuer, exploiter les minerais et occuper des terres en RDC. C'est une guerre d'usure par procuration.

Ce qui étonne c'est le fait que les autorités congolaises s'acharnent seulement contre les illégaux Chinois et non contre les illégaux occidentaux qui utilisent le Rwanda et l'Ouganda pour exploiter illégalement les minerais stratégiques de la RDC.

En effet, à l'est de la RDC, ce sont les minerais stratégiques comme le coltan entre autres de Rubaya, l'or, le nobium, etc. qui sont systématiquement exploités par Museveni et Kagame avec la complicité de Kinshasa pour le compte de l'Occident (Europe et Amérique du Nord) et leur propre compte.

La compagnie américaine Alpha mines est devenue un État dans un État à Walikale/Bisiye (territoires occupés) où elle exploite les minerais ci-haut cités. Le gouvernement congolais n'y met pas ses pieds !

Et maintenant les mêmes américains se félicitent de leur monopole de l'exploitation du cuivre et du cobalt au Nord Katanga et au Lualaba via l'Angola dans le cadre de l'Accord de Lobito jusque-là non encore rendu public.

Mais pourquoi le Congo ne peut pas exporter ses minerais stratégiques à partir de ses propres ports ? Les Chinois peuvent nous aider à construire un chemin de fer qui va du Katanga au grand port qu'ils construiseraient également entre Boma et Mwanda uniquement pour l'export de nos minerais stratégiques préalablement transformés sur place pour créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple.

Troisièmement, la question que nous nous posons est celle de savoir qui a armé l'agent de police Congolais qui vient de tuer deux Chinois prétendument à la suite d'une dispute autour de la viande de bœuf qui a mal tourné à Mwene-Ditu, fief du président Félix Tshisekedi ? En effet, les deux Chinois sont venus légalement et officiellement au Congo dans le cadre de la coopération sino-congolaise pour la construction des infrastructures. Ce meurtre représente un acte d'ingratitude envers un partenaire chinois dévoué pour l'émergence du Congo. Depuis lors, cet agent de police a disparu dans la nature ! Ce crime crapuleux que nous condamnons avec notre dernière énergie risque de rester impuni ! Qui veut chasser la Chine de la RDC ? Si les autres pays de la région sont parvenus à moderniser leurs infrastructures, c'est grâce à leur coopération avec la Chine. Museveni vient même d'annoncer qu'il va construire des routes au Congo dans les territoires occupés. Et pourtant l'Ouganda a modernisé ses Infrastructures grâce à la coopération avec la Chine. Quelle honte ! Quelle humiliation ! Imaginez que les Chinois se retirent des projets de construction des infrastructures en RDC, les conséquences seront néfastes !

Quatrièmement, en RDC, il y a moins de Chinois profiteurs que de Congolais corrompus. Les chinois, en principe privilégient la coopération gagnant-gagnant et leurs lois les interdisent strictement de corrompre les officiels étrangers. S'il y a des Chinois qui viennent s'aventurer en RDC en dehors des circuits officiels, ils ne font qu'exploiter le désordre ordonné ou la désorganisation organisée en RDC. Ils s'adaptent vite. Ils ne font qu'exploiter le hasard congolais !

Or, comme le disait Eddie Barclay, "il y a des hasards, mais il y a incontestablement aussi des êtres qui savent exploiter le hasard."

Il incombe aux décideurs Congolais de mettre des règles du jeu clair pour tous les étrangers sans exception et d'où qu'ils viennent ainsi que pour les Congolais eux-mêmes qui doivent les respecter eux-mêmes d'abord et ensuite les faire respecter par les étrangers. C'est ce qui se fait de manière stricte et sans compromission en Chine. Ce qui n'est pas le cas dans un Congo où la corruption, le bradage de nos ressources et les détournements sont devenus comme des sports nationaux !

Nos dirigeants emploient beaucoup de temps à voyager, et "lorsqu'on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays (disait René Descartes), aux préoccupations du peuple donc.

Jusqu'à quand allons-nous faire semblant d'être un État et se faire exploiter par les autres ?

"Qui fait l’âne ne doit pas s’étonner si les autres lui montent dessus” comme le dit un proverbe chinois d'ailleurs.

RDC : Voici pourquoi ces derniers temps, les chinois opérant surtout dans le secteur minier sont de plus en plus arrêtés, voire tués ?
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9 raisons pour changer la Constitution

(Par Joël Cadet N. NDANGA, Journaliste, Internationaliste et Juriste)

Une réflexion a été relancée par le Président de la République, lors de son meeting tenu à Kisangani, dans la Province de la Tshopo, au sujet de la révision ou changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo telle que révisée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision ou changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006.

Cette réflexion a emballé la toile et les médias. Les politiciens y vont chacun avec ses idées selon que l’on est pour ou contre.

La plus grosse erreur

La plus grosse erreur que d’aucuns commettent est de limiter ces réflexions sur la taille ou le costume du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Une erreur qui avait été commise par la Constitution actuelle où tout a été taillé sur mesure de Joseph Kabila. C’est donc une erreur de vouloir changer la Constitution pour soit permettre à Félix-Antoine Tshisekedi de briguer un troisième mandat ou de l’en empêcher.

Si tel est le cas, l’on se trompe, parce que seul Dieu connait sa destinée et la durée de sa vie sur la terre. Voilà pourquoi, dans cette réflexion qui se veut sociologique, il sera question de proposer des pistes qui orientent vers le développement à court, moyen et long terme, en fonction des réalités de notre pays.

C’est aussi une erreur de limiter cette réflexion aux tendances politiques ou ethniques. Du reste, certaines raisons ne nécessitent pas le changement ou la révision de la Constitution, lais plutôt vote de certaines lois. Mais l’on sait que nos parlementaires ne privilégient que les lois qui confrontent leurs positions et non celles qui visent le développement du plus grand nombre.

Je suis partisan du changement de la Constitution et non de sa révision, et ce, depuis le débat lancé sous Kabila, après la publication de l’ouvrage du professeur Evariste Boshab Mabudj-Ma-Bileng sur ‘’Révision constitutionnelle ou l’inanition de la Nation’’, j’ai été parmi les rares journalistes et analystes politiques à avoir soutenu non la révision de la Constitution, mais plutôt son changement pour amorcer la Quatrième République pour des raisons suivantes :

  1. La démocratie consensuelle

Nous avons depuis 2015, lancé ce concept, fruit des réflexions de l’honorable Nazem Nazembe qui tient à ce que l’on consacre dans notre Constitution la démocratie consensuelle devant permettre aux gagnants de gérer avec les perdants pour ainsi éviter les contestations postélectorales qui s’accompagnent de mort d’hommes. Ainsi, pour éviter qu’il n’y ait pas de contestations, le pays devrait être dirigé du sommet à la base par les gagnants et les perdants proportionnellement au poids politique.

Ce consensus devrait concerner également la représentation de tous les habitants de la RDC : Bantous, Nilotiques, Pygmées, Soudanais et personnes vivant avec handicap, ce qui fait dire à Monsieur Rombaut Lumba, Secrétaire Général du parti cher à l’honorable Nazem Nazembe, courant du Futur, de ‘’la démocratie consensuelle croisée’’.

En Afrique, la démocratie ne doit pas être majoritaire, parce que selon Nazem Nazembe, la démocratie en Afrique est plus ethnique que majoritaire. Il suffit qu’un citoyen ait un des membres de son ethnie dans une institution pour sentir sa fierté et croire comme si c’était lui qui était au pouvoir. C’est ce qui justifier très souvent que quand un leader est en difficultés, ce sont les membres de sa tribu qui se soulèvent pour lui venir au secours. Et même lorsqu’un membre d’un tel ou tel autre coin est nommé ou élu à un poste, vous allez voir les membres de sa tribu adresser les messages de félicitations au Président de la République.

  1. La Constitution du 18 avril 2006 est hyper-institutionnalisée et rend la République constipée

 Les mots sont de Monsieur Jean-Pierre Lihau, Ministre actuel de la Fonction publique. Nous avons trop d’institutions budgétivores qui n’apportent rien en termes du développement de notre pays. Et ces institutions rendent la Nation constipée à tel point que les ressources financières sont éparpillées et qu’il est difficile de s’engager sur la voie du développement.

Bien plus, chaque institution compte un personnel lourdement pris en charge par le trésor public qu’il est impossible d’allouer les fonds aux investissements.

Nous avons un Gouvernement national dont chaque membre dispose au moins de 50 membres du cabinet, une Assemblée nationale de 500 députés, chacun disposant d’un Assistant parlementaire, outre le personnel administratif, les membres du Bureau disposent d’un personnel politique qui souvent est versé à l’administration du Parlement après la fin de la législature.

Au Sénat, c’est la même chose. Il faut y ajouter les institutions d’appui à la démocratie, le Conseil économique et social, … où l’on observe les télescopages avec les attributions de certains Ministre (CSAC aux côtés du Ministère de la Communication et médias, CNHD aux côtés du Ministère des Droits Humains…)

En provinces, c’est un Gouvernement provincial où chaque membre dispose également d’un Cabinet en face d’une assemblée provinciale dont chaque Député dispose également d’un Assistant Parlementaire.

En outre, nous avons 33 Villes, 145 Territoires, 137 Communes urbaines, 174 Communes rurales, 471 Secteurs, 267 Chefferies, 5908 Groupements. Chaque Ville dispose d’un maire, d’un Conseil urbain, d’un Conseil Exécutif, d’un personnel politique et administratif, même chose pour les communes et les Chefferies qui sont des entités territoriales décentralisées. Les Constituants de 2006 avaient ainsi conçu pour que chaque belligérant et sa famille soient servis au détriment du peuple.

  1. L’adoption de la Cinquième nationale pour les sourds-muets

Tout le débat tel qu’il se déroule à la télévision ou à la radio, échappe à une catégorie des personnes vivant avec handicap, principalement les sourds-muets. Et pourtant, des pays comme l’Ouganda, le Zimbabwe, le Togo et le Kenya ont déjà adopté la langue des signes et en RDC, le Chef de l’Etat avait lancé le Dictionnaire de la langue des signes pour permettre ainsi à cette catégorie de Citoyens congolais d’accéder à l’information, à l’éducation, en justice ou aux moins de santé. Attraits en justice, beaucoup de malentendants ne savent pas comment présenter leurs moyens de défense. Dans les formations médicales et dans les institutions scolaires ou académiques, ils ne savent pas être bien pris en charge.

  1. Restaurer les deux tours au scrutin présidentiel

Pour faire face à Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui avait décidé d’aller aux élections en 2011 et pris de panique, le régime de Joseph Kabila a supprimé les deux tours. Et pourtant, les deux tours avaient pour avantage, la consolidation de la cohésion nationale à travers les deux premiers candidats en lice et la désignation de l’Opposant principal ne pouvant encore poser un quelconque problème. Ainsi, les deux camps pouvaient facilement se dessiner sans beaucoup de peines.

  1. Election des Gouverneurs et Sénateurs au suffrage universel direct et réinstaurer la territoriale des non originaires

Les élections au second tour, ont étalé les faiblesses de favoriser la corruption à ciel ouvert. Ce qui rend les élus redevables à leurs électeurs plutôt qu’à la population. Conséquence, le développement rapide du pays bégaie. Ainsi, pour mettre fin à la corruption et rendre les Gouverneurs et Sénateurs responsables en vue de répondre à leurs devoirs, qu’ils soient élus au suffrage universel direct. En outre, réinstaurer la territoriale de non originaires.

  1. Instaurer le multipartisme à trois où les partis répondent aux idéaux biens définis même à travers les dénominations

La RDC compte aujourd’hui plus de 900 partis politiques qui en réalité et en pratique ne constituent que les deux blocs. Ce n’est que la Constitution et les lois du pays qui illustrent ce multipartisme à mille. Mais en réalité, nous avons le parti au pouvoir et un parti à l’Opposition. On pourra peut-être ajouter un parti au centre. L’adhésion restera libre. Si on maintient le nombre illimité des partis politiques, ils devraient porter des dénominations aux objectifs bien définis. Par exemple, le parti des infrastructures, le parti de la forêt, …

  1. Rendre le pouvoir judiciaire indépendant

Pour permettre à la justice d’être réellement au service du peuple, rendre le Conseil Supérieur de la Magistrature indépendant, sans un Ministère de la Justice. Ainsi, le pouvoir judiciaire pourra disposer de son autonomie financière et administrative avec un budget qu’il va seul gérer sans attendre du Gouvernement.

  1. Imposition de l’apprentissage de toutes les langues nationales dans toutes les provinces afin de favoriser la cohésion nationale et lutter contre le tribalisme

Ici, il sera question que toutes les autres langues nationales soient enseignées dans toutes les provinces en vue de permettre la cohésion nationale et lutter contre le tribalisme, la langue étant un facteur d’intégration et de socialisation.

  1. Supprimer les facultés importées diverses facultés importées de l’Europe pour les transformer en Ecoles Spécialisées qui s’occupent des enseignements spécifiques, devant booster le développement du pays dans différents domaines

La RDC compte plusieurs Universités dont l’apport ne se justifie plus au regard des objectifs du développement. Ainsi, il sera loisible d’avoir des Universités aux Facultés spécifiques, à l’instar de l’Université Mapon qui organise les enseignements spécialisés des Nouvelles Technologies. On peut créer des Universités qui s’occupent essentiellement des bois, des infrastructures, de la Santé, de l’eau, de l’environnement.

9 raisons pour changer la Constitution
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Ce que je pense de la situation de l'Est de la RDC.

Pour faire face à l'insécurité qui gangrène l'Est de notre pays, il me semble que la priorité des priorités de nos autorités politiques doit être aujourd'hui de lancer une réflexion profonde et sans complaisance sur notre système de défense. Le moment est venu de repenser notre armée, nos services de renseignement et de sécurité ; et plus globalement, notre administration du territoire national.

Parce que, à ce jour, les solutions palliatives (troupes étrangères, forces de la MONUSCO, mercenaires, milices Mayi-Mayi ...) ont montré leurs limites. Poursuivre avec cette politique de tâtonnement stratégique ne pourra qu'aggraver la situation.

Notre armée est malade. Il faut la soigner. Les remèdes existent. Il faut arrêter avec les incantations, les procès d'intention et la recherche des boucs-émissaires. A force de soupçonner gratuitement sa femme d'infidélité, elle pourrait, un jour, succomber à la tentation.

Vive la RDC !

Meilleurs vœux à vous chers compatriotes.

Thomas Luhaka Losendjola

Ce que je pense de la situation de l'Est de la RDC.
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Esther Vilar dans le Sexe Polygame : le droit de l’homme à plusieurs femmes (1979).

(Patience Kabamba)

 

Comme promis la semaine dernière nous continuons à exposer les idées d’Esther Villar pour susciter un large débat sur le sujet. L’accueil du premier livre – L’Homme Subjugué, était mitigé. La plupart des femmes qui ont réagi ne se reconnaissaient pas dans les propos de Villar. Je reprends in extenso une des réactions :

“Je n’ai jamais entendu parler de cette femme ni ai-je jamais voulu vivre ses analyses surtout dans les villages. Maman avait quatre filles. Elle était bien douée et accomplissait plus que les hommes dans notre village devenant une personne médicament douée pour guérir les autres surtout hommes dans toute la région. Je vais vouloir en découvrir plus. Moi-même mariée je n’ai jamais exploité le mari”

Du côté des hommes qui ont réagi au premier livre de Villar, je reprends une des réactions qui résume les autres :

“Elle est sarcastique, mais formule une critique solide du féminisme misanthrope qui se développait au début des années 1970. Le féminisme que je rencontre aujourd’hui dans le milieu académique américain, formulé par des femmes célibataires, souvent lesbiennes ou trans, est un féminisme pathologique.”

Les deux réactions sont, à mon humble avis, justes et dignes de respect. Je n’ai donc aucun commentaire à faire là-dessus car chacun décline son point de vue personnelle à partir de son expérience. L’expérience est sacrée, il serait oxymorique de la remettre en question.

Cependant, lorsque plusieurs lecteurs ont cherché à acquérir le livre de Villar, je me suis aperçu que les éditions anglaises du L’Homme Subjugué sont simplement censurées. On peut retrouver les éditions françaises du live et même quelques extraits en PDF. Esther Vila reste censurée pour les éditions anglaises et non françaises. Deux attitudes symptomatiques de deux mondes face à la contradiction. Le monde anglais n’est pas très accoutumé à la contradiction, il censure tout ce qui ne va pas dans ses manières de penser. Il a la mentalité des techniciens, les choses sont positives ou négatives, il n’existe pas de dialectique. Comme le disait Herbert Marcuse, l’intelligence anglophone est technologique, pas dialectique. En revanche, le monde francophone s’accommode facilement de la tension entre les réalités apparemment contradictoires. La dialectique est intégrée dans la compréhension des choses. La mentalité francophone n’est pas technicienne mais plutôt dialectique sous l’influence des philosophes d’outre Rhin. La censure est plus difficile chez les francophones que chez les anglophones. Cela dit, il existe bien sûr de la censure de deux côtés de l’Atlantique et de la Manche. Et de deux côtés il existe aussi des voix qui se lèvent contre la censure.

Dans le présent MDW, nous poursuivons notre exposition des idées d’Esther Villar à partir de son second livre intitulé, le Sexe Polygame. Dans ce livre paru en 1979, Vilar soutient que ce ne sont pas les hommes qui portent la véritable responsabilité des maux dont souffre la condition féminine. Elle accuse les femmes -occupées depuis toujours à manipuler les intentions de l’homme en vue d’en tirer le maximum de profit. Selon Vilar, l’amour repose sur deux instincts : la sexualité et la protection. L’instinct sexuel est satisfait par deux « partenaires sexuels, » tandis que l’instinct de protection l’est par un « objet à protéger ». Il se fait que ces deux types de satisfactions sont incompatibles.

La femme, selon Vilar, aurait optée pour le rôle d’objet à protéger, elle se fait femme-enfant par opportunisme, pour obtenir de l’homme devenu, « père nourricier », la protection matérielle à laquelle elle aspire. Imparfaite en tant que partenaire sexuel, la femme amène l’homme à chercher toujours ailleurs – de femmes en femmes- ce qu’il ne trouve pas sous son toit.

Le Sexe polygame s’ouvre avec une définition du mot amour.  Qu’est-ce que l’amour se demande Vilar à la page 9 de son ouvrage. Il préface cette question en disant que l’être humain obéit à trois principes fondamentaux : la conservation (se maintenir en vie) ; la reproduction (transmettre la vie avant de mourir) ; un instinct nourricier (assurer la vie de l’être auquel il l’a transmise aussi longtemps que cet être ne peut lui-même le faire).

L’instinct de conservation est asocial, son effort portant exclusivement sur l’individu lui-même. La reproduction et l’instinct nourricier sont des mécanismes sociaux parce que nous avons besoin des autres pour les satisfaire. Dans le cas de la reproduction, nous avons besoin de partenaires sexuels et dans le cas de l’instinct de protection, nous avons besoin d’objet de protection.

L’instinct de protection n’est possible qu’à certaines conditions : a) être physiquement inférieur à celui qui doit vous protéger ; b) lui être également intellectuellement inferieur ; c) lui être semblable.  Un partenaire sexuel idéal, selon Vilar doit remplir deux conditions :

1.      Une opposition polarisée des deux partenaires dans tout ce qui est spécialement sexuel. C’est-à-dire que le partenaire idéal est celui ou celle qui a des caractéristiques très contrastées de celui de son partenaire ; par exemple une femme avec des traits très féminins, une forte sensualité féminine. Bref, sur le plan physique il faut qu‘il y ait un très grand contraste.

2.      Une grande ressemblance sur tout ce qui n’est pas aspect extérieur ; une ressemblance sur le plan intellectuel, ou nous devons nous ressembler dans tout ce qui n’est pas spécifiquement sexuel.

Les hommes à fortes barbes, à la poitrine velue, aux larges épaules, aux membres développés, sont généralement plus recherchés que d’autres. Les hommes préfèrent des femmes à la peau douce, à la forte poitrine et aux hanches larges, quand il s’agit uniquement de l’acte sexuel. Plus il y a des polarités individuelles, plus le rapport sexuel tend à être idéal.

En conclusion, Vilar stipule que pour qu’un grand amour apparaisse, il faut que les conditions suivantes soient préalablement remplies :

A) dans l’aspect extérieur, l’un doit être le pôle opposé de l’autre ; l’homme doit être très viril et la femme très féminine.

B) Une ressemblance dans tous les domaines qui ne sont pas spécifiquement sexuels : la même intelligence, la même sensibilité, etc. Le problème est que ces deux conditions sont rarement remplies.

Les femmes très féminines étant biologiquement plus désirées n’a pas besoin d’être intelligente pour vivre. Elle va laisser l’homme qui la désire tant se battre pour elle. Elle ne remplit donc qu’une seule condition indispensable à un véritable amour : l’opposition physique et sexuelle à son partenaire.

Les femmes dont l’aspect extérieur ne diffère pas clairement de celui de l’homme – qui donnent une impression peu féminines- sont pour des raison biologiques moins désirées que d’autres. Les hommes les laisseront tranquille. Pour vivre, ces femmes doivent lutter tout comme les hommes et comme eux se trouveront dans l’obligation de développer leur intelligence. Les femmes qui donnent une impression peu féminine ne remplissent qu’une seule condition de grand amour : celle de l’égalité intellectuelle avec leur partenaire.

Comme le biologique l’emporte sur tout le reste, les hommes préfèrent les femmes non-intelligentes, mais a l’aspect féminin, aux femmes intelligentes mais moins féminines, conclut Villar. Les hommes ne craignent pas l’intelligence chez une femme, ils redoutent son manque de féminité plus que sa sottise.

La conclusion de Villar est que l’homme ne peut pas trouver la femme qu’il aime, et la femme qui accorde plus de valeur à l’amour de l’homme qu’à sa protection n’est pas capable de lui inspirer l’amour. De même que chez la femme, l’absence de caractéristique spécifiquement féminine est le point de départ d’une capacité intellectuelle normale, chez l’homme c’est souvent un certain manque de virilité qui est à l’origine de son intelligence supérieure.  Un être inferieur excite l’instinct nourricier, protecteur, de son compagnon, et non son instinct sexuel, et il incite de ce fait à la polygamie.

Comme nous l’avons dit la semaine dernière, l’intellectuel est celui qui reste souvent indécis car il prend en compte tous les aspects d’un problème, aspects qui sont parfois contradictoires.  Les questions que met devant nous Esther Villar contient à la fois des aspects vrais et des aspects discutables. Chacun de nous tirera de ces textes ce qui lui permettra de mieux comprendre ce qu’il vit dans son couple et dans ses relations avec les autres individus. Nous n’avons servi que de courroie de transmission pour élargir les horizons intellectuels de nos lecteurs.

Esther Vilar dans le Sexe Polygame : le droit de l’homme à plusieurs femmes (1979).
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Mot du week-end : Esther Vilar et ses esclaves consentants

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Un grand nombre de lecteurs vont envisager la servitude volontaire d'un des penseurs du XVIe siècle, qui est contemporain de Montaigne, Etienne de la Boétie. Effectivement, De la Boétie a rédigé un ouvrage nommé « Énigme de la Servitude Volontaire » à 17 ans. L'ouvrage a été rédigé en 1549, mais il est sorti en 1576. Selon ce livre de la Boétie, le pouvoir est semblable à un colosse sur lequel seuls vous, le peuple, exercez son influence. Le jour où ceux sur qui exercent le pouvoir déclareront « NON », ce dernier sera démis. Nous sommes au cœur de nombreuses choses. Nous sommes les piliers de la puissance. Si nous refusons, aucune autorité ne pourra s’exercer sur nous. Les choses nous arrivent par notre volonté d'accepter la servitude qui nous est imposée.

Aujourd'hui, la surprise est que notre MDW se concentrera sur un autre genre d'esclavage volontaire, plus précisément, celui de l'homme subjugué par la femme. Esther Vilar le dépeint de manière poétique, noétique et noématique.

Est-ce qu'est Esther Vilar ?

Esther Margerita Katzen, son véritable nom d'origine allemande, a vu le jour le 16 septembre 1935 à Buenos Aires en Argentine. Apres ses études de médecine et quelques années d'exercice médical, elle a décidé de se consacrer à la littérature. Elle devient célèbre dans les années 1970 avec la publication de « L’homme subjugué », dont ce MDW qui fera écho, et de « le sexe polygame », un thème que nous aborderons plus tard.

Selon Esther Vilar, l'homme est la personne qui a décidé de vivre en tant qu'esclave de sa femme. L'homme n'est pas en quête de liberté. Il pense qu'il serait plus effrayant pour lui d'être constamment libre plutôt que de rester un esclave.

 La naissance donne aux hommes et aux femmes des capacités identiques ; il n'existe aucune disparité d'intelligence initiale entre ces derniers. Par la suite, on constate que dès l'âge de douze ans, l'intelligence des femmes se bloque. C'est à ce moment-là qu'elle choisit de se livrer un jour à la prostitution en rencontrant un individu qui travaille pour elle contre le prêt régulier de son vagin. Selon Vilar, les voies des deux sexes se divisent de ce point pour la vie. La femme obtiendra un diplôme seulement parce qu'elle pense que cela enrichit ce que l'homme aspire en elle. Dès lors, d'après notre écrivain, toute communication entre homme et femme est interrompue pour toujours.

Dans une de mes séances à Kenge, j'avais formulé la question suivante : « Que souhaitez-vous être, garçons ou filles ? » Toutes les filles ont déclaré qu'elles souhaitaient demeurer filles parce que les garçons seraient en mesure de travailler pour elles. Ces filles ont réalisé que la femme est capable de décider, ce qui, selon Vilar, lui confère une supériorité sans limites par rapport aux hommes. La femme a la possibilité de choisir entre le mode de vie masculin ou celui d'une créature luxueuse, un parasite, et généralement, elle opte pour le second choix. L'homme n'a pas d'autre choix. Il est contraint de consacrer toute sa vie à la femme et aux enfants qu'elle porte.

Dans le monde féminin, l'homme est inexistant. La femme est dépendante de l'homme, tout comme un téléviseur nécessitant du courant ou une voiture nécessitant de l'essence. Il s'agit donc d'une simple dépendance physique. Selon Vilar, dans le monde féminin, les hommes sont négligeables, seules les autres femmes comptent. La femme se sent mille fois plus contente lorsqu'une autre femme se retourne vers elle plutôt que lorsqu'un homme se retourne vers elle. Selon Vilar, qu'un homme soit attrayant physiquement ou non, aimable ou non, intelligent ou non, il n'a absolument aucun impact pour les femmes. Cela ressemble à un actionnaire qui ne se soucie pas de la valeur de son coupon.

Selon Esther Vilar, les femmes aspirent à séduire les hommes uniquement parce qu'ils assurent leur subsistance financière. Par contre, face aux femmes, les hommes ne réagissent qu'aux symboles sexuels et toute forme de chevelure, de lèvres peintes, un moulant, des jupes courtes, des talons hauts ou de la stéatopygie. Je l'ai récemment confirmé en accompagnant mes étudiants en médecine chez un praticien traditionnel. Après l'étape des questions-réponses, le praticien traditionnel a sollicité les garçons et les filles de la classe pour exprimer une préoccupation spécifique et lui leur offrirait un traitement alimentaire traditionnel. Les garçons ont demandé des remèdes pour renforcer leur pénis tandis que les filles ont demandé comment augmenter la rondeur de leur taille.

Selon Vilar, la femme ne vise qu'à séduire un homme dans les limites nécessaires pour maintenir son lien, en vue de satisfaire ses besoins nutritionnels. De plus, elle ne reconnaît aucune valeur pour l'individu. La femme se lie à l'homme qui travaille pour elle sans amour, ni malveillance ou haine personnelle. La femme est uniquement fidèle parce qu'elle ne voit aucune raison d'être infidèle tant que l'homme travaille bien pour elle, lui procure les plaisirs et surtout les biens nécessaires. La femme reste sans intérêt pour l'apparence de son partenaire. La femme ne porte qu'un intérêt aux sentiments d'autres femmes. Grâce aux fonds que les hommes leur accordent, les femmes ont une capacité d'achat nettement supérieure à celle des hommes. Selon Vilar, dès que les femmes ont la capacité de satisfaire leurs besoins, elles privilégient le contact avec d'autres femmes plutôt qu'avec des hommes. Tandis que l'homme préfère servir de serviteur pour la femme dont idéal le plus cher est de vivre sans travail et sans devoirs. C'est également l'idéal de l'enfant. C'est pour cette raison que la femme donne naissance, souligne Vilar. Les nourrissons nous touchent par leur incapacité à se débrouiller de manière autonome, ils possèdent un corps mince et joyeux, une peau impeccable, jeune, délicate et douce. Les bébés sont des cadeaux charmants de la part des adultes, et il est nécessaire de veiller sur eux, d'assumer toutes leurs difficultés. L'objectif des maquillages et cosmétiques haut de gamme pour les femmes est de maintenir l’apparence d'un bébé. Elle révèle ainsi tous les charmes d'une enfant douce et tendre. Cette apparence enfantine et ce manque de puissance dissimulé stimulent le désir de protection de l'homme, le poussant à satisfaire toutes les exigences de sa femme. Dans son esclavage, l'homme est dressé pour ne reconnaître que des petites filles charmantes, aimables et dignes d'être servies. C'est pourquoi les femmes s'efforcent de ressembler aux petites filles. La femme opte pour l'homme jeune parce qu'il est capable de satisfaire ses besoins sur une durée prolongée.

Vilar met l'accent sur le fait que l'homme regroupe toutes les conditions nécessaires pour mener une vie luxueuse, libre et digne d'un individu, mais qu’il renonce au contraire pour vivre comme un esclave. Nous imaginons un individu tel que ce Sisyphe, né pour apprendre, travailler et élever des enfants afin que ces enfants puissent ensuite apprendre, travailler et élever d'autres enfants. Les hommes vont combattre pour défendre les biens immobiliers de leurs femmes ; ils vont en guerre pour elles, ils construisent des villes pour elles. Aveugle, l'homme persiste à rechercher son bonheur dans le confinement.

Selon Esther de Vilar, la grande majorité des hommes ont tendance à se soumettre volontairement à cette divinité unique que constituent les femmes. Ils appellent cet asservissement l'amour. La femme imite le Dieu de son enfance, sa mère. Elle donne une signification artificielle à sa vie car tout ce que l’homme entreprend vise le bien-être de sa femme (et par la suite celui de ses enfants), et non le sien propre.

Il est probable que ce MDW soulèvera des interrogations, tout comme Esther Vilar a subi une attaque de la part de trois femmes dans les toilettes a la sortie du livre. Nous lisons un écrivain parce qu'il soulève des interrogations que nous ne pourrions pas poser sans lui, il suggère des voies de compréhension auxquelles nous n'aurions pas pensé. En tant qu'écrivain de MDW, ma mission consiste à présenter ces idées à un débat libre et engagé tout en critiquant les exagérations et ce qui ne me convient pas. Il est clair que je ne suis pas entièrement d'accord avec les idées de Vilar, d’autant plus que ma femme est parmi des nombreuses exceptions qui existent.  Cependant, en tant qu'homme, je crois que les femmes constituent une culture différente pour laquelle nous autres hommes demeureront des analphabètes.

J'aimerais terminer par la dédicace qui ouvre le livre d'Esther Vilar :

« Je dédie ce livre a ceux dont il n’est pas fait mention ici: aux hommes, si rares, qui ne se laissent pas “dresser”; aux femmes, si rares, qui ne se laissent pas acheter; et celles, si heureuses, qui n’ont pas de valeur commerciale, parce que trop vieilles, trop laides, ou trop malades »

Mot du week-end : Esther Vilar et ses esclaves consentants
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