D'ailleurs, Doha en appelle à l'application des options levées à Dar es Salam. Dont le Dialogue... Drôle d'empressement que celui des communicateurs de tous bords de déduire de l'échec d'une rencontre de prise de contact puisque la rencontre prévue le 18 mars 2025 l'échec même du Dialogue. Ce qui devait se passer à Luanda le 18 mars 2025 est connu des personnes averties : c'était une rencontre de prise de contact au cours de laquelle les parties prenantes (Gouvernement et M23) devaient fixer le cadre du Dialogue. Notamment en convenant des dispositions protocolaires, sécuritaires, administratives, matérielles et financières, en plus du nombre de participants, du lieu et des dates des assises proprement dites. D'ailleurs, à ce stade des contacts, on n'aborde même pas la question essentielle des revendications. Celle-ci n'est souvent traitée que plus tard, lorsque les parties s'établissent une base de confiance.
Il Y A DEUX ÉTAPES DANS TOUT DIALOGUE
Comme pour dire de toutes les revendications qu'on attribue actuellement à tel protagoniste ou à tel autre qu'elles ne sont que manipulation, mieux, tentative de sabotage. Reste à savoir à quelles fins !
Pour avoir été dans les préparatifs des fora comme la Conférence nationale souveraine (1991-1992), le Dialogue Intercongolais (2001-2003) issu des négociations ayant débouché sur l'Accord de Lusaka en 1999, ou encore pour avoir été dans les préparatifs des Concertations nationales en 2013, des négociations du Centre Interdiocésain catholique de Kinshasa en 2016 et de la Consultation présidentielle en 2020, les protagonistes congolais savent qu'il y a deux étapes dans tout Dialogue :
-la première est justement les préparatifs dont l'objet vient d'être évoqué.
-la seconde est consacrée aux travaux proprement dits à l'issue desquels on signe un Accord si cela est possible, ou on ne signe rien si cela n'est pas possible.
JOAO LOURENÇO NE LÂCHE PAS LE MORCEAU
Or, au 18 mars 2025, il y a constat d'absence d'une partie, en l'occurrence le M23.
A partir de cet instant, tous les regards ont convergé vers le médiateur ou le facilitateur Joao Lourenço.
Dans la soirée, ce dernier a réagi par ses services. _"Le Gouvernement de la République d’Angola, en qualité de Médiateur, continue de faire tous les efforts pour que la réunion ait lieu à temps, réaffirmant que le dialogue est la seule solution durable pour la paix dans l’est de la République démocratique du Congo_”, ont-ils affirmé. Preuve que Joao Lourenço ne lâche pas le morceau. D'ailleurs, il ne pourrait le faire au stade actuel car ce serait mal démarrer son mandat à la tête de l'Union africaine.
Par respect alors à son égard, on doit s'en tenir à sa position. Il a des informations qu'aucun communicateur ne détient, sauf s'il est dans la confidence.
LES AFFAIRES DE L'ETAT NE SE TRAITENT PAS DANS LA VIOLENCE !
La confidence, elle vient justement de se traduire avec le rendez-vous de Doha. Félix Tshisekedi pour la RDC et Paul Kagame pour le Rwanda se sont retrouvés à Doha à l'invitation de leur homologue Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani pour Qatar.
Personne n'est dupe : au moment où devait avoir lieu la première réunion de prise de contact entre délégations du Gouvernement et du M23 à Luanda le 18 mars 2025, les deux chefs d'Etat se savaient en route pour ce rendez-vous.
Même tenue secrète, cette rencontre ne pouvait pas l'avoir été pour Joao Lourenço. L'information peut lui avoir été donnée par Félix Tshisekedi, Paul Kagame et par Sheikh Tamim bin Hamad.
Autrement, c'est un coup porté à l'honneur et à la dignité du chef d'État angolais, président en exercice de l'Union africaine.
L'essentiel à en retenir, si on s'en remet à la Déclaration conjointe, est repris au paragraphe 3 ainsi énoncé : "Les Chefs d'Etats ont salué les progrès des processus de Luanda et Nairobi ainsi que ceux du sommet conjoint EAC-SADC, tenue à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, le 08 février 2025. Les Chefs d'Etats ont réaffirmé l'engagement de toutes les parties pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel tel que décidé lors dudit sommet. Les Chefs d'Etats se sont ensuite accordés sur la nécessité de poursuivre les discussions entamées à Doha afin d'établir des bases solides pour une paix durable tel qu'envisagé dans le processus Luanda/Nairobi, dorénavant fusionnés et/ou alignés".
Or, au point 14 de sa déclaration, le sommet conjoint EAC-SADC _"a exigé la reprise des négociations et du dialogue directement avec l’ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23, et ce dans le respect du processus Luanda/Nairobi".
Cela veut concrètement dire, sauf autre agenda, que Doha aura servi à inviter Félix Tshisekedi et Paul Kagame à faciliter l'application notamment de cette disposition.
Résultat logique : l'Initiative Lourenço" n'est pas "tombée" comme d'aucuns le suggestionnent au point de parler d'échec.
L'Autorité établie s'y est engagée pour la partie RDC.
Partant, on imagine mal l'acceptation d'un Dialogue avec le M23 (peu importe qu'il se définisse comme composante de l'AFC) et l’acceptation d'un Dialogue avec le Rwanda, tout en rejetant le Dialogue avec les forces politiques et sociales *"non armées".
Le dire à haute voix revient à attirer l'attention du Pouvoir sur des réalités en présence, de façon à l'exhorter à se préparer en conséquence. Et pour ça, on ne peut que persister et signer en paraphrasant Lee Iacocca : "Toute bonne décision prise trop tard devient une mauvaise décision". Conseil gratuit aux communicateurs de tous bords : les affaires de l'Etat peuvent se discuter dans le vacarme ; *mais elles ne se traitent cependant pas dans la violence*. Ni physique, ni verbale ! Pas non plus dans le mépris et dans la suffisance...
PROCHAINEMENT : "AVEC LUANDA, LA RDC FACE À 3 DIALOGUES INCONTOURNABLES"
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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Coup de théâtre au Qatar, où le Congolais Félix Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagame se sont rencontrés secrètement hier. Les deux chefs d'État ont décidé de « poursuivre les discussions entamées hier pour établir les bases solides d'une paix durable », dit le communiqué final. Jusqu'à présent, on croyait que l'Angola faisait médiation entre les deux pays en guerre. Mais après la rencontre d'hier, tout est en train de changer. Trésor Kibangula est analyste politique de l’Institut congolais de recherches sur la politique, la gouvernance et la violence. En ligne de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Est-ce que vous êtes surpris par cette rencontre au Qatar ?
Trésor Kibangula : Oui, comme tout le monde. C'était une grande surprise, en tout cas dans la forme, mais pas totalement dans le fond. Parce qu'on sait que Doha a longtemps voulu jouer un rôle dans la médiation entre la RDC et le Rwanda. On se souvient encore d'une tentative en 2023 déjà, mais jusqu'ici, Kinshasa s'y montrait toujours réticent, notamment parce que le Qatar est perçu par les autorités congolaises comme proche de Kigali, notamment avec des investissements au Rwanda et la construction d'un aéroport au Rwanda. Mais au regard des blocages dans les autres formes de médiation, je pense que cette rencontre offre quand même un progrès sur un point essentiel : elle permet aujourd'hui aux deux chefs d'État de se parler directement. Et c'est la première fois depuis des mois que Tshisekedi et Kagame se retrouvent face à face dans un cadre, où ils peuvent discuter sans intermédiaires régionaux.
Il y a trois mois, une rencontre entre les deux présidents était déjà prévue, c'était à Luanda, mais à la dernière minute, Paul Kagame avait renoncé à y aller. Pourquoi ça a marché hier ?
Plusieurs éléments ont évolué depuis décembre. Les contextes militaires et diplomatiques ont basculé. En décembre, Kinshasa refusait encore totalement l'idée de négocier avec le M23. Kigali, de son côté, a posé comme condition sine qua non des négociations directes entre le gouvernement congolais et les M23, ce que Tshisekedi refusait. Donc beaucoup de choses ont évolué. Les rapports de forces ont changé sur le terrain. Fin janvier, le M23 a pris le contrôle de Goma. Puis en février, Bukavu est tombé aussi. L’armée congolaise n'a pas réussi à reprendre l'initiative et, aujourd'hui, le M23 continue à consolider ses positions. Et sur le plan diplomatique, Kinshasa a finalement accepté l'idée de ce dialogue direct avec le M23. Et de l'autre côté, on voit aussi toutes ces sanctions qui tombent sur le Rwanda. Donc, je pense que, face à cette situation, les deux parties avaient finalement plus d'intérêt à parler aujourd'hui qu'en décembre.
Dans le communiqué final d'hier soir, les deux chefs d'État insistent sur le processus conjoint, le processus fusionné, que l'organisation EAC des pays d'Afrique de l'Est et l'organisation SADC des pays d'Afrique australe ont mis en place le mois dernier à Dar es Salam en faveur de la paix au Congo. Pourquoi cette attention particulière ?
Je pense que l'initiative de Luanda n'avait pas vraiment réussi à avoir la confiance de Kigali. Elle était portée par l'Angola de manière plus ou moins isolée. Et aujourd'hui, Doha ne cherche pas à créer un énième format parallèle de médiation. Parce que, lorsqu'on lit les communiqués qataris, on voit très bien effectivement que ce sont les discussions sous l'égide de l’EAC et de la SADC qui sont encouragées, ce qu'on appelle aujourd'hui les processus fusionnés. Je pense que ces choix peuvent s'expliquer par plusieurs facteurs parce que, un : il correspond aux préférences de Kigali qui a toujours misé sur ces processus fusionnés pour gérer la crise, parce que Kigali a une certaine influence sur l’EAC. Deuxième chose, c'est que ce choix de Doha de préférer les processus fusionnés permettent d'éviter un affrontement entre plusieurs initiatives concurrentes. Parce qu'on était un peu dans une cacophonie d'initiatives de médiation. Avec Doha, maintenant, on essaie de proposer une ligne et c'est le choix des processus fusionnés.
Est-ce à dire que les premières négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23 n'auront pas lieu à Luanda sous l'égide de l'Angola, mais quelque part ailleurs en Afrique, sous l'égide de ce processus fusionné entre l’EAC et la SADEC ?
Ça devient vraiment très difficile d'envisager que la médiation angolaise puisse reprendre la main, à cause de ce déficit de confiance, surtout du côté du M23 et de Kigali. Mais comme les deux parties doivent se parler et qu'il y a eu un progrès avec la rencontre de Paul Kagame et de Félix Tshisekedi à Doha, on pense que le processus pourrait continuer, peut-être en marge des discussions EAC/SADEC qui se tiennent dans le cadre de ces processus fusionnés.
Il était l’un des bras droits de Feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Il était parmi les Ténors de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui s’étaient vraiment sacrifiés, luttant aux côtés de celui qu’on appelait Sphinx de Limete pour l’avènement d’un Congo nouveau.Il, c’est le Patriarche François-Xavier Beltchika Kalubye, l’incarnation d’Etienne Tshisekedi, qui est resté fidèle à sa vison que traduit en ce jour le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Toujours actif et capable, François-Xavier Beltchika, 86 ans, Diplômate né, serait une figure importante, ou mieux, indispensable de par son Expertise, en ce moment crucial dans la formation du Gouvernement d’Union Nationale pour la stabilité et la paix dans l’est de la République Démocratique du Congo.
D’après certains analystes politiques, il serait souhaitable, dans le contexte actuel, que François-Xavier Beltchika Kalubye soit consulté dans ce sens pour qu’au moment venu, il puisse contribuer avec sa rigueur dans la pacification de ce pays. Ce qui paraitrait une bonne chose au su et aux yeux de l’opinion de voir le Président Fatshi Béton, à la recherche des solutions pour l’intérêt commun, penser aussi aux amis de son Père.
Visiblement, le choix qui serait porté sur Beltchika, une telle personnalité qui a tout gagné, et n’a plus que sa force, sagesse et intelligence pour servir la nation, serait une solution pour renforcer la vision de pacification à long terme du pays.
François-Xavier Beltchika pour ceux qui ne le savent pas, a commencé sa carrière politique dans les années 70, où il sera élu en juin 1977, Député National dans la Circonscription électorale de Kabinda, au Kasaï Oriental dans l’ancienne configuration Territoriale. C’est la Législature des 13 Parlementaires Fondateurs de l’UDPS, où il fut : Membre de la Commission Economico-Financière.
Repéré vite par le Président Mobutu, il sera nommé en février 1979, Ambassadeur du Zaïre en Guinée (Conakry), fonction qu’il va exercer jusqu’en juin 1986, avant d’aller en Asie toujours comme Ambassadeur.
Pendant ses 25 ans passés à l’extérieur du pays au service de la nation, et même après son retour au pays, François-Xavier Beltchika a servi l’UDPS comme Membre d’Honneur, contribuant à temps et à contretemps, à la hauteur de sa taille, pour la bonne marche du Parti.
De 1991 à 1992, Beltchika François-Xavier a participé à la Conférence Nationale Souveraine (CNS), composante «Diplomatie», Membre de la Commission Constitutionnelle, puis d’octobre 2001 à mars 2003, il sera Expert de l’UDPS au Dialogue inter-congolais de Sun-City, en Afrique du Sud.
Dans la vie active du Parti, il a été Membre du Comité National de l’UDPS, Parlement du Parti de 2004 à 2007, puis, Président de la Commission de Réforme des Statuts de l’UDPS, avant d’être nommé Vice-président du Bureau du Comité Organisateur du 1er Congrès de l’UDPS «COC/UDPS»
C’est à ce titre qu’il va conduire en juin 2008, une délégation de l’UDPS au Congrès du SPD (Parti Socio- Démocrate Allemand) à Hambourg, en Allemagne et à l’International Socialiste en Grèce.
Fort de son travail dans la redynamisation et la mobilisation du Parti, Beltchika sera élu au Premier Congrès de l’UDPS du mois d’avril 2009, Secrétaire Permanent et Porte-parole du Conseil National de l’UDPS (Direction Politique du Parti), puis en 2011, désigné Président a.i. du Congrès des Démocrates pour le Progrès Social « CDPS », Parti Politique qui venait d’être créé suite aux divergences sur l’application des Résolutions du 1er Congrès de l’UDPS. Et depuis, il est toujours dans la lutte pour l’instauration d’une véritable alternance.
À l’accession de Félix-Antoine Tshisekedi au pouvoir en janvier 2019, la Direction Politique de CDPS conduite par François-Xavier Beltchika lui avait transmis un Mémorandum avec deux Annexes sur la Gouvernance et la Réforme des Services de Sécurité et des Forces armées, afin d’accompagner le nouveau Président élu à démarrer son Mandat sur base d’une expertise de ses aînés.
Donc, c’est une grande réserve de la République que le Président Félix-Antoine Tshisekedi, peut, à des moments pareils, faire recours à son expertise.
(Par Prof. Emérite Jean Kambayi Bwatshia, Recteur de l’UNISIC)
C’est face à des défis majeurs concernant la souveraineté et l’intégrité de notre pays, face aux conflits armés, les ingérences étrangères et les tensions internes qui menacent la paix et la stabilité de notre pays qu’il a plu au Ministère de l’Enseignement Supérieur Universitaire de regarder à travers un colloque somptueux, organisé du 6 au 7 mars 2025, l’autre face de la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. C’est dans cette ligne que nous avons pu avec bonheur et patriotisme, exposer sur le thème intitulé : « Pour comprendre les causes de l’agression en RD Congo : « Exploitation des racines socio-historiques des conflits et guerres ».
A la différence de la connaissance scientifique et de l’information exacte, la compréhension est « un processus complexe, qui n‘aboutit jamais à des résultats univoques. C’est une activité qui nous permet grâce à des modifications et à des ajustements continuels, de composer avec la réalité, de nous réconcilier avec elle, et nous efforcer de nous sentir chez nous dans le monde ».
Voici près de 10 ans dans l’ex-Congo-Zaïre, rebaptisé République Démocratique du Congo en mai 1997, ce pays passe d’une guerre à l’autre sans discontinuer comme à chaque fois, ce sont les populations qui subissent les plus gros dommages : les morts se comptent par centaines de milliers pendant que les survivants essayent de subsister sur un territoire ruiné et divisé devant une communauté internationale indifférente, divisée, impuissante, voire impassible.
Chers compatriotes !
On se souviendrait qu’en octobre 2001, l’Ong Internationale « Médecins Sans Frontières » avait récolté des témoignages vivants sur la preuve de ce drame étouffé : un maximum de données quantitatives et qualitatives sur le sort fait aux hommes, femmes et enfants pris en otage par les guerres et les conflits. Les témoignages proviennent des quatre coins du pays : Nord et Sud-Kivu, Katanga, Equateur, Bas-Congo, Province Orientale et Kinshasa. Crimes de sang, tortures, viols et violences sexuelles, enfants forcés à combattre, pillages tous azimuts et désordonnés ont entraîné et entrainent encore fuite et famine et sont le lot de tout le pays.
Nombreux sont ceux qui pensent que la crise généralisée qui sévit en RD Congo, depuis près de trois décennies, remonte à la chute de Mobutu. Mais hélas, non ! Bien avant sa fuite, le 16 mai 1997. Des grands événements historiques à caractère mondial, régional et local se sont mis à l’unisson pour le contraindre à quitter le pouvoir. C’est en amont et en aval qu’il faut rechercher les facteurs présumés de l’enclenchement des conflits et de guerre. L’opinion internationale qui s’est penchée avec étonnement sur la question, parle d’une conspiration de longue date, pourquoi pas une conspiration du silence, encouragée sans doute par les puissances internationales décidées à faire de ce pays un champ de bataille sous le prétexte fallacieux de chasser Mobutu et mettre fin à son régime, l’accusant d’obstacle au développement démocratique de la région.
Durant toute la première partie de la guerre jusqu’au début 1997, le noyau dur de la rébellion est constitué de quelques éléments Tutsi rwandais, connus comme êtres intrépides, sans âme ni esprit d’humanité ; LD. Kabila et ses compatriotes Zaïrois, qui en firent partie, apparaissent comme la caution zaïroise à une intervention rwandaise. A la réédition de la guerre de libération, le bilan est désastreux tant au niveau politique, sécuritaire qu’économique. LD Kabila est isolé par ceux qui l’ont soutenu pour accéder à la magistrature suprême. Il est qualifié de tous les maux. C’est dans ces conditions que la seconde rébellion commandée et dirigée par le RCD est émaillée des tueries, des massacres, des pillages sans façon ni manière des richesses naturelles congolaises.
A ce sujet nous aimerions dire que Congo est une chose formidable que nous appelons « Congo nde Mboka, Congo nde eloko ya makasi ».
Mesdames et Messieurs,
Vous voyez ce Congo entouré comme un pivot de neuf pays voisins au cœur de l’Afrique Centrale. Que dire des convoitises !
L’histoire démontre que les régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir à Kigali ont, tous sans exception, manifesté à un moment ou un autre, des velléités d’étendre les frontières rwandaises à l’Est de la République Démocratique du Congo. Tous ont cherché à provoquer ou à encourager l’émigration massive des Rwandais vers la région pastorale du Kivu, prétextant que ce territoire est à eux et souhaitant qu’ils s’y installent définitivement et durablement.
Au niveau mondial, dans la nuit du 09 au 10 novembre 1989, le Mur de Berlin, édifice emblématique de l’Union Soviétique au cœur de l’Europe tombe. Cet événement coïncide avec la crise des Grands-Lacs ; le Zaïre est rendu mondial dans la fièvre de la mondialisation et n’échappe pas à des conflits identitaires.
Après la guerre froide, les USA ont levé l’option de la prise en charge du contrôle et de la sécurisation des zones dites de hauts risques pour la promotion et la projection de leurs intérêts. L’axe Sud-Soudan-Graben et ses prolongements lacustres est une zone avec d’énormes réserves pétrolières et d’autres minerais stratégiques concentrés, y compris la partie Orientale de la RD. Congo dont l’évacuation des produits passe par le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda avant d’atteindre la Tanzanie et le Kenya, deux pays côtiers de l’Océan Indien. La logique stratégique américaine recommande à ce que cette région soit directement sous contrôle sécuritaire des USA et à ce titre, elle est considérée comme une zone d’influence réservée.
Les Etats-Unis n’entendent donc pas partager les responsabilités du contrôle et de la sécurisation de cette région avec d’autres puissances. De plus, l’histoire nous apprend que la RD. Congo est le pivot d’une zone commutative sous les deux premiers régimes politiques en passe de devenir une zone de réserve. Une fois devenus incontrôlables sous LD. Kabila, les pays voisins furent utilisés par les Etats-Unis pour le rendre maîtrisable.
Dans ce registre, les Etats-Unis veulent une mondialisation libre échangiste qui met en concurrence sur l’ensemble de la planète, les acteurs économiques et financiers tant nationaux qu’internationaux. L’idée englobe le phénomène de la multinationalisation du capital et celui de « l’entreprise sans frontière » sur quoi se fondera le nouveau visage du « Nouvel Ordre Mondial ». Il faut rendre la RD Congo global. La globalisation désigne ici un processus économique qui est le principe libéral d’une économie de marché à l’échelle de la planète. Elle est à la fois financiarisation, marchandisation des domaines de la vie sociale et contractualisation du lieu social fondé sur une individualisation des rapports sociaux.
Il est certain que Mobutu a été livré par les puissances internationales qui l’accusaient d’avoir abusé, de la mission lui confiée d’une part en gaspillant d’énormes moyens financiers mis à sa disposition, et d’autre part en favorisant des réseaux maffieux de blanchiment d’argent et le trafic d’armes dans la région. Il lui était reproché aussi le renforcement de la dictature au moment où le courant de la libéralisation politique commençait à s’imposer pour une mutation pacifique vers la démocratie des régimes politiques dans le monde. La genèse de la conspiration de l’attaque de la RD Congo se dessine. Mobutu est lâché par la Troïka Occidentale. Le 10 juin 1990, lors du 16ème Sommet des Chefs d’Etats France-Afrique, tenu à la Baule, le Président Mitterrand tient un langage sec devant ses partenaires : « Désormais, la France ne fournira son aide qu’aux régimes qui s’impliqueraient dans le processus de démocratisation... Nous allons désormais mesurer notre effort de coopération au degré de démocratisation que vous aurez atteint ».
Ce message du président Français fut un constat politique sur la crise économique et le manque de démocratie, il stipule que l’aide au développement est désormais subordonnée à une transition pacifique des régimes africains vers la démocratie et le multipartisme. Dix-sept de vingt-deux pays francophones représentés à la Baule changèrent immédiatement de constitution pour laisser la place aux jeunes démocraties dont le Mali, le Niger et le Bénin. En Afrique Centrale, le Congo Brazzaville de Sassou Ngwesso, la Centrafrique de Kolingba et le Zaïre de Mobutu adoptèrent la tenue des conférences nationales souveraines mais le multipartisme a fini par triompher.
Dans un discours plein d’émotion du 24 avril 1990, dans la Salle de Congrès à N’sele, Mobutu proclama le multipartisme politique dans la précipitation la plus totale. Jouant le chat et la souris pour prolonger le processus démocratique, la transition reste longue et conflictuelle. Au rythme de sa résistance, les pillages de 21 septembre 1991, plongent le pays dans une situation tendue. La Belgique et la France envoyèrent des soldats pour rapatrier des ressortissants étrangers. Le sort de Mobutu est scellé entre Paris, Bruxelles et Washington. Paris suspend la coopération bilatérale avec le Zaïre. Mobutu est isolé par la Troïka Occidentale et les pressions s’intensifièrent. Nous étions témoin de ces événements en tant que Ministre honoraire, à l’ESU, à la Recherche Scientifique.
Le 6 novembre 1991, le Secrétaire d’Etat adjoint Américain Herman Cohen explose devant le Sénat : « Le Président Mobutu doit dégager. Mais, comment le faire alors que E. Tshisekedi, le leader de l’UDPS, n’inspirait pas confiance ni aux Américains, ni aux Français, ni aux Belges bien qu’il jouissait des concessions des milieux d’affaires belges et du soutien du Parti socialiste belge. Tshisekedi disait-on est trop nationaliste. Mobutu est contraint par la Troïka d’accepter la reprise des travaux de la CNS et d’organiser les élections libres. Le 3 janvier 1993, Mobutu est signifié d’abandonner ses pouvoirs dans des domaines économiques et financiers au profit du Gouvernement de transition alors qu’aussitôt élu à la CNS, E. Tshisekedi est limogé cinq mois après son investiture et remplacé par son coéquipier Faustin Birindwa de l’UDPS. Pendant ce temps les biens du « Roi du Zaïre » et de sa famille sont gelés. Ils sont d’ailleurs interdits de voyager en Occident. Mobutu s’entête. Comprenne qui pourra !
Et lorsque Mitterrand reçoit Mobutu le 17 octobre 1993, en marge du Sommet de l’île Maurice, il lui recommande de libérer le processus démocratique et d’organiser les élections dans quinze mois faisant abstraction à l’élection d’E. Tshisekedi que les Belges continuèrent de reconnaître explicitement. Cet entretien devant témoins, les Présidents Ndadaye du Burundi et Lissouba du Congo-Brazzaville fut une bouffée d’oxygène pour Mobutu qui se croyait être sur la bonne voie. Paris réussit à convaincre Washington que Mobutu était incontournable.
Mobutu et Habyarimana ayant entretenu des relations excellentes, il n’y avait jamais de grave crise entre les deux pays voisins qui aurait dû affecter leurs rapports. La vérité est que, le Rwanda est confronté aux difficultés à caractère structurel et conjoncturel interne qui auraient justifié amplement son intention d’agresser la RD Congo, Zaïre à l’époque.
Au niveau des Grands-Lacs Africains, la coalition Museveni-Kagame-Buyoya, forte du crédit de la sympathie internationale, mis au compte des victimes du génocide rwandais de 1994, conçut un plan visant un triple objectif :
Primo, démanteler les camps des réfugiés Rwandais qui coûtaient un million de dollars par jour à la Communauté internationale et accomplir par la même occasion un génocide revanche sur les Hutus ;
Secundo, détruire la structure de l’armée rwandaise (ex-FAR) et des milices Hutu basées à la frontière rwando-zaïroise ou les disperser à l’intérieur du Zaïre ;
Tertio, renverser le régime Mobutu considéré comme un obstacle à la « sécurité » dans la Région.
A l’interne pendant ce temps, avec l’échec de la CNS et toutes les causes tant structurelles que conjoncturelles ainsi que les conditions y afférentes étant réunies, les pays frontaliers attaquèrent le Zaïre en une offensive foudroyante soutenue par les puissances occidentales.
LD Kabila qui succède à Mobutu au pouvoir le 17 mai 1997, dans un contexte purement international est soumis, lui aussi, à mine épreuve de loyauté envers ses anciens alliés de 1’AFDL qui lui tournent le dos. La gestion des alliances devenait pour lui de plus en plus difficile à cause de nombreuses contradictions survenues entre sa vision politique d’Etat et celle des commanditaires de la guerre d’invasion. Ces derniers sont d’ailleurs invités à quitter le sol congolais. Un communiqué officiel est diffusé à ce sujet. Une telle décision si qualifiée d’unilatérale par les agresseurs. C’est dans ce contexte que tout l’Est de la R.D Congo devint un champ de bataille atroce.
C’est dans ce contexte aussi que lors de la réunion du 03 juillet 1994, tenue à Kigali par les services rwandais, le Gouvernement américain approuva le plan de déploiement complet qui partirait d’Entebbe en Ouganda au cours duquel les troupes américaines sous le couvert de la « Mission de Maintien de la Paix » se sont jetées dans une guerre totale. C’est dans ce contexte enfin qu’on commença à propager la rumeur soutenue de l’existence d’une ethnie appelée « Banyamulenge » pour faire croire qu’en RD Congo ce qui s’est passé est bien un conflit entre congolais. Une rébellion Congolo-Congolaise.
A travers les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Etats agresseurs de la RD Congo n’ont jamais été cités nommément à cause de leur implication dans la guerre imposée à la RD Congo. Cela n’étant pas un secret, la crise congolaise se caractérise par le sinistre de ses industries locales, le chômage, le sous-emploi, la précarité de la vie, les crimes économiques, les violations des droits de l’homme, la destruction de l’environnement, le pillage systématique des ressources naturelles, la criminalité grandissante et persistante, le triomphe de la milicianisation guerrière, le terrorisme.
Mesdames et messieurs !
La connaissance de son histoire permet de prévoir l’avenir, son devenir car les événements et les faits historiques d’une société, d’une nation, ont, en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements et faits ont nécessairement les mêmes résultats. A la formule, l’histoire est un processus sans sujet... sans objet, je réponds, que l’essentiel n’est pas ce que l’histoire a fait, mais ce que le processus historique des faits et des événements a fait de moi. C’est dans ce contexte et cadre de pensée que cette conférence est élaborée sur les conflits et guerres qui secouent, d’une manière atroce, l’Est de mon pays la République démocratique du Congo.
Pour tout dire, le drame qui a secoué et secoue encore aujourd’hui la République Démocratique du Congo, est simplement celui de la honte qui s’explique d’une part, par sa complexité faite de timidité des autorités congolaises et de leurs citoyens et d’autre part, de la complicité des Congolais eux-mêmes de manière globale. Drame qui démontre que ceux-ci sont moins, sinon très mal outillés pour mieux comprendre les enjeux politiques qui obscurcissent l’horizon, mieux le destin de leur pays. Je considère, pour ma part, que le moment est venu pour expliquer et étudier en profondeur les enjeux de ce drame qui secoue la grande et prospère région des Grands-Lacs à l’Est de la République Démocratique du Congo. L’avenir du développement de notre pays en dépend.
Oui, la République des Congolais, avec la guerre des Grands-Lacs, vit « le temps de la nausée ». C’est le temps « du changement et de la permanence », on dirait de la sensation incroyable caractéristique de l’insoutenable légèreté de l’être. Oui, les Congolais, plus que tout le temps, vivent sans trop avoir le souci de calculer ou d’évaluer les conséquences de ce qui leur arrive, tout en confondant, dans leur esprit vérité et mensonge, rêve et réalité, désirs et possibilités. Chez eux, vie et mort, tragédie, rire, sens et contre sens se mêlent confusément tout en plongeant leur être dans l’hypnose qui masque, vérité, vertu et liberté.
Mesdames et messieurs !
Tout au long de mon exposé et en Historien des mentalités, j’ai essayé de découvrir les acteurs internes et externes qui interfèrent dans ce drame guerrier nourri de facteurs aggravants qui participent à la fois de la dialectique ethnique et des intérêts économiques contradictoires. Ce drame se déroule à l’Est et au Nord-Est de la République Démocratique du Congo plus précisément dans le Kivu et la Province Orientale. Un drame qui prend ses racines depuis la fin de la guerre du Rwanda entre les Hutus et les Tutsis en 1994, une guerre qui s’est déportée jusqu’au Kivu jusqu’à ce jour.
Les principaux acteurs directement impliqués dans ce conflit restent les groupes armés rebelles que l’on ne sait plus dénombrer aujourd’hui. Néanmoins, les groupes les plus représentatifs qui sèment la terreur et la désolation dans la population sont ceux que vous connaissez aujourd’hui. C’est notamment le M23, les ADF-NALU, la Codeco, le groupe Zaïre auxquels il faut ajouter tous les complices de malheurs des citoyens congolais... Les crimes commis par eux tous suffisent à démontrer qu’ils sont à l’origine des malheurs du peuple congolais. Le Président de la république et le Gouvernement ont du pain sur la planche.
Grosso modo, face à tout cet imbroglio de l’Est, il y a encore dans le chef des Congolais une sorte de fatigue qui les contraint de passer du silence à l’oubli et à constater que sur base d’un certain nombre d’indicateurs le pays sera toujours en guerre. Loin de rester dans une naïveté coupable, mon vibrant appel est que tous les congolais soient vigilants et puissent résister face à l’ennemi. En dépit de tout, l’Etat congolais doit se battre bec et ongle pour démontrer ce dont il est capable en renforçant ses outils régaliens. Cela en partant de l’organisation efficiente des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. C’est ici qu’il faut féliciter le devoir et le courage patriotique de notre Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de notre Gouvernement de consolider le travail titanesque entrepris dans la prise conscience de réveil patriotique du peuple et surtout de la jeunesse congolaise. Le Président de la République mérite les félicitations et encouragements sans limites du travail déjà accompli sur la scène internationale moyennant une diplomatie agissante dont les faits sont aujourd’hui palpables. Aujourd’hui le Congo, en dépit de la crise qui la frappe est sortie tête haute sur la scène internationale au détriment de son ou de ses envahisseurs.
"Gouverner, c'est prévoir ", dit-on. Dès la première incursion du M23 le 27 mars 2022, Kinshasa devrait l'avoir pour parer à toute éventualité. Par exemple le retournement favorable ou défavorable de la situation sur le terrain, tous domaines confondus !
Félix Tshisekedi a effectué le mardi 11 février 2025 un séjour éclair à Luanda où il a échangé avec son homologue angolais Joao Lourenço, président en exercice de l'Union africaine pour l'exercice 2025. La veille, ce dernier a reçu en audience la délégation de la synergie CENCO-ECC. Peut-on établir un lien de cause à effet entre les deux visites ? Peut-être oui, peut-être non. On peut au moins retenir que le Pacte Social que promeut cette synergie ne peut qu'intéresser le Président angolais dans tous ses casquettes dès lors qu'il s'applique à toute la sous-région des Grands Lacs, intégrant ainsi les enjeux sécuritaires du Processus de Nairobi et du Processus de Luanda fusionnés lors du sommet conjoint CAE-EAC du 8 février 2025 à Dar Es Salam.
KINSHASA RENTRE DANS LE CALENDRIER DES PRIORITÉS DIPLOMATIQUES DE L'UA ET DE LA SADC
Pour l'heure, l'essentiel à retenir de l'échange Tshisekedi-Lourenço du mardi 11 mars est l'annonce, faite par la présidence de la République d'Angola, d'établir des contacts avec le M23, afin que des délégations de la RDC et du M23 mènent des négociations directes qui auront lieu à Luanda dans les prochains jours, en vue de négocier une paix définitive dans ce pays frère".
Réaction mesurée de Tina Salama, porte-parole du chef de l'État congolais : "Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli, qui est le processus de Nairobi, et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773 ».
Tout aussi prudente, celle de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement : "Il faudra attendre dans les prochains jours les précisions qui pourraient être faites sur comment les choses devraient se faire".
Bref, personne ne veut prendre les risques de s'aventurer sur la "cour des grands".
Fait important à noter : l'annonce de la Présidence de l'Angola s'est faite 48 heures avant le Sommet extraordinaire de la SADC, par visioconférence, prévu le jeudi 13 mars 2025 avec unique point à l'ordre du jour la "situation sécuritaire en RDC".
Ainsi, en l'espace de 3 jours (mardi, mercredi et jeudi), Kinshasa rentre dans le calendrier des priorités diplomatiques de l'UA et de la SADC.
L'ERREUR A NE PAS COMMETTRE
Quelle que soit la nature de la réponse du M23, l'évidence à admettre est que la RDC a su se doter d'un Plan B en prévision de l'échec du Plan A, et cela par rapport à toute situation donnée. Car, quoi que fusionnés, les Processus de Nairobi et de Luanda ont leurs spécificités respectives. Ils vont générer trois dialogues :
-le premier Dialogue est d'Etat à État, entendez RDC et Rwanda ;
-le deuxième Dialogue est celui qui met face-à-face Gouvernement/M23-AFC, quitte à l'ouvrir à tous les autres groupes armés sans cependant perdre de vue que l'un occupe des villes et des localités du Nord Kivu et du Sud Kivu ; et
-le troisième Dialogue va venir de soi en ce qu'il mettra face au Gouvernement deux partenaires incontournables : Opposition politique et Société civile.
Des trois fora, le plus important, on s'en doute, est le dernier en ce qu'il décidera de la gouvernance institutionnelle du pays d'ici à 2060, à l'occasion du Centenaire de l'Indépendance du pays.
Nous l'avions annoncé en 2023 dans le Groupe WhatsApp "MOI, PRÉSIDENT" et la synergie CENCO-ECC l'a formalisé dans le Pacte Social.
L'erreur (à ne pas commettre) alors est de compter sur le conjoncturel (par exemple le rapprochement avec Washington par la "politique des minerais") alors qu'il y a le structurel.
Le structurel, en effet, c'est la prise de position des partenaires extérieurs favorables à Kinshasa qui se prononcent, eux, pour un dialogue avec le Rwanda et un autre avec le M23-AFC. Cas des Présidents Joao Lourenço et Cyril Ramaphosa, mais aussi de l'UA, de la SADC, de l'EAC, de la CÉÉAC, de même que des Nations Unies, de l'Union Européenne, des États-Unis, des 27 pays membres de l'UE, de la Russie, de la Chine etc.
Le conjoncturel consiste à croire que le succès diplomatique met la RDC en position de force et que, de ce fait, elle peut se passer du structurel et imposer à tous les protagonistes sa position. Erreur ? Non ! Plutôt bavure à éviter.
POUR L'HEURE, ELLE POURRAIT ÊTRE LE "TRIPLE DIALOGUE
Ce que nous allons relever à ce stade pourrait frustrer d'aucuns, et ça se comprendrait. Cependant, c'est la réalité choquante même : ce n'est ni par la volonté, ni par la capacité de Kinshasa qu'il y a avalanche de condamnations et sanctions à l'encontre du Rwanda de Paul Kagame. Autrement, ces décisions auraient été prises dès la première incursion du M23 le 27 mars 2022.
Pour peu qu'on fasse preuve de lucidité, on est tous d'accord que jusqu'à la veille de la chute de Goma le 27 janvier 2025, les initiatives diplomatiques congolaises se heurtaient à une sorte de mur d'indifférence dans le chef de la Communauté internationale.
En d'autres termes, il a fallu le carnage de Goma pour que cette communauté s'émeuve et réagisse comme elle le fait aujourd'hui. En d'autres termes encore, s'il n'y avait pas eu carnage, il n'y aurait pas succès diplomatiques.
Que Kinshasa s'en attribue le mérite, tant mieux. Mais, il est de notoriété publique qu'en diplomatie, il n'y a rien pour rien. Il y a toujours, et toujours une contrepartie.
Si la RDC continue de rester intransigeante par rapport aux exigences des partenaires extérieurs, elle ne sera pas surprise de perdre les dividendes qu'elle croit avoir "conquis et acquis".
Et c'est justement là que le "piège" pourrait se refermer sur elle.
C'est quoi alors la contrepartie escomptée ?
Pour l'heure, elle pourrait être le triple dialogue. Dont, le troisième, le plus décisif.
C'est à Kinshasa de s'organiser en conséquence, s'il entend garder l'initiative politique et avancer.
Il est à espérer que pour chaque dialogue, l'Autorité a un Plan A et un Plan B. Sinon, toute navigation à vue serait terrible pour le pays. En témoignent, du reste, les premières réactions des "faucons" à l'annonce de la Présidence de la République d'Angola. Des "faucons" sans conscience des enjeux des jeux politiques, diplomatiques, économiques et socio-culturels qui se jouent en terre congolaise. Terre prise pourtant, et visiblement, en étau entre enchères et jachères!
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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Jadis fleuron de la formation des enseignants du secondaire, l'UPN apprend à devenir université avec plusieurs ratés dans son parcours de maturation. Le Mercredi dernier nous en avons vécu un. Une centaine des professeurs se sont déplacés pour assister à une réunion dûment convoquée par président de l'APUPN de retour de sa suspension professionnelle.
Une petite heure avant la réunion, la rectrice de l'université a envoyé un communiqué interdisant à tout groupe de se réunir au sein de notre Alma mater. Des professeurs attendaient dans la salle de réunion de l'APUPN espérant que la rectrice pourrait se dédire après la conversation avec un groupe dépêché d'urgence pour la rencontrer.
Évidemment que la rectrice ne pouvait pas se dédire. La rencontre était renvoyée sine die.
Pourquoi en sommes-nous arrivé là ? Qu'est ce qui s'est passé pour que le syndicat des professeurs ressemble à un groupe des collégiens obéissants à des ordres contradictoires ?
Le présent MDW va tenter d'y répondre.
Le cœur du problème au sein du comité exécutif de l'APUPN est, me semble -t-il, la gestion des cotisations des professeurs. Nous sommes en face des deux théories de gestion totalement légitimes mais diamétralement opposées. Une des théories soutient un usage parcimonieux de l'argent des cotisations des professeurs. C'est la mentalité que j'ai rencontrée à l'est du pays. L'argent est à gérer avec parcimonie et modération. Cette attitude est juste et correcte, me semble-t-il.
L'autre théorie soutient que l'argent des cotisations des professeurs appartient aux professeurs qui cotisent et il faut donc le leur donner lorsqu'ils en ont besoin pour des situations d'urgence. La gestion de l'argent des professeurs doit par conséquent se faire avec une grande libéralité. C'est une attitude aussi correcte et légitime que la première.
Le couac au sein du comité exécutif de l'APUPN provient du fait que les deux attitudes semblent s'opposer irrémédiablement : la parcimonie contre la libéralité. Madame la rectrice a demandé aux deux groupes d'harmoniser leurs positions pour la paix au sein de notre Alma mater. Nous assistons à un déchaînement d'invectives aussi bien sur le fond que sur la forme. Il est évident ici que la forme épouse le fond et le fond s'explicite en la forme qui exprime son dire.
A travers la tyrannie de l'argent comme exemplifiée dans le conflit au sein de l'association des professeurs de l'UPN, nous pouvons constater que nous vivons un temps très particulier ; celui où l'histoire du savoir et le savoir de l'histoire sont appelés à mourir définitivement dans l'accomplissement de la fabrication de l'ignorant congolais stupéfié même avec un diplôme de doctorat. C'est ainsi que la liberté despotique du profit a programmé des générations entières des cerveaux neutralisés depuis plusieurs décennies d'éducation aux rabais en République Démocratique du Congo. La tyrannie démocratique de l'argent a détruit l'élite intellectuelle congolaise. Elle l'a mise hors- la loi logique dialectique de conflits radicaux des luttes des classes.
La dislocation du système académique congolais dont l'exposition graphique nous est présentée par les propos des uns et des autres au sein de l'APUPN s'inscrit dans le cadre de la domination réalisée de la marchandise totale et de la libération capitaliste des mœurs incultes d'une société dirigée par des jouisseurs politiques pleinement marchandises et qui se la coulent douce alors que les Congolais tirent la langue.
La solution aussi bien au niveau de l'APUPN qu'au niveau du pays, est l'avènement d'un prolétariat instruit et clairvoyant en lieu et place d'une masse abrutie, disparate et bariolée des diplômes mais la plus illettrée possible en mesure d'être déplacée, replacée et remplacée au gré des victoires rwandaises rendues possibles par la corruption au cœur même du dispositif de la défense du pays.
Il est temps qu'une génération d'intellectuels congolais se lève contre le fétichisme de la marchandise, de l'argent, qui tend à faire disparaitre le logos du percevoir et du comprendre historique et d'abord toutes les formes de langage et de réflexion qui permettent d'en appréhender les origines, le développement et l'insoumission.
Il est absolument nécessaire que les Congolais gardent leur habileté de questionner les pouvoirs de l'histoire et l'histoire du pouvoir.
Quant au comité exécutif de l'APUPN, le MDW conseille aux uns et autres de pouvoir lutter contre le despotisme de l'argent et de savoir démissionner pour la paix sociale et le progrès révolutionnaire du groupe et du pays.
Nous devons sortir de l’impasse, patriotisme oblige. La mise en place d'un gouvernement composé de cadres non politiciens pourrait-elle être bénéfique pour le Congo ?
Chers compatriotes, Nous devons prouver aux yeux du monde que, nous Congolais, nous aimons notre cher Congo et nous devons faire des sacrifices pour le réhabiliter. L’égoïsme outre mesure et le gangstérisme politique ne sauveront pas le Congo.
Nous avons souvent parlé du comportement de certains de nos politiciens qui sont totalement dépassés par des événements en cours. Ils ne savent plus que faire pour rétablir l’ordre et l’harmonie au sein de la grande communauté congolaise. Il est difficile pour eux de se réunir afin de restaurer la cohésion nationale parmi les Congolais. Le peuple souffre chaque jour. Il vit dans une situation de souffrance difficile à imaginer. Les politiciens semblent ne pas tenir compte de ces réalités.
En fait, considérant les difficultés de redressement de notre pays, les politiciens semblent dépourvus de capacité indispensable de leadership. Cette observation nécessite une perspective différente de la vision générale de l'avenir du Congo. Avec la cohésion nationale quasi hypothétique, l'avenir d'un nouveau Congo semble de plus en plus compromis. Nous devons penser à autre chose pour sortir le Congo de ce bourbier, de cette casse-tête politique strictement congolaise qui n’honore personne.
Pour mettre de côté des tiraillements politiciens presque inconciliables, nous suggérons un gouvernement de transition composé totalement de non-politiciens. Les technocrates congolais issus des sociétés civiles, du monde académique et des penseurs indépendants peuvent initier un forum de discussions visant à réaliser un état des lieux de la situation générale que traverse notre pays, afin de déterminer la mission et les objectifs pour un nouveau Congo. Ceci permettrait aux politiciens de se préparer pour des élections crédibles après la période de transition sans les influences des politiciens.
Si les politiciens refusaient de considérer ces suggestions, chacun pourrait donc tirer des conclusions sur les états d’esprit des dirigeants politiciens du Congo actuel. Les personnes meurent de jour en jour, les politiciens devraient tout faire pour mettre fin à ce carnage par tous les moyens possibles ou impossibles.
Les citoyens congolais informés et responsables doivent choisir de ne pas laisser le Congo perpétuellement à la merci des politiciens. Des comportements qui dénotent d’antipatriotisme doivent être détectés et dévoilés. L’indifférence de politiciens devant la misère générale qui sévit à travers le pays est indécente et antipatriotique. En tant qu'éducateurs, il est de notre responsabilité d'informer le peuple congolais de causes profondes de leurs difficultés et de leurs souffrances.
Le monde se moque du Congo et des personnes bien éduquées civiles et militaires congolais. Les Africains ne comprennent plus ce que nous sommes, nous, Congolais. Il est essentiel, à l'heure actuelle, de nous réunir pour examiner en détail chaque problème majeur entravant le développement du Congo, en l'absence de politiciens. Cela nous permettra de définir des stratégies claires pour promouvoir le développement d'un nouveau Congo.
Nous devons mettre fin au comportement du fanatisme, car les fanatiques politiques ou non, ne raisonnent pas et vivent sous l’emprise de la pensée unique, et la pensée unique ne sauvera pas le Congo.
Un gouvernement des technocrates non politiciens recouvrera certainement la cohésion nationale et cela mettra fin à la guerre à l’Est et la paix profonde règnera au Congo de façon surprenante.
Nous sommes capables de sauver le Congo de la dérive.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, Jean-Oscar Ngalamulume, Leader de la Convention des Institutions Démocratiques et Sociales (CIDES), son propre parti politique, a quitté ce monde depuis le 25 janvier 2025. Son inhumation est intervenue en date du 9 février dernier à Kinshasa. Pendant un long moment, il avait coutume à partager ses idées sur la conduite de la RDC à travers des tribunes inspirées et des analyses captivantes dans les colonnes de La Prospérité. Ici, Maître Emmanuel Kabemba, Avocat au Barreau de Kinshasa-Gombe, salue sa mémoire et lui rend un vibrant hommage pour ce qu’il aura incarné durant son pèlerinage sur la terre : homme intègre, patriote engagé, fervent serviteur, partisan du courant révolutionnaire dans la sphère politique RD. Congolaise.
Me Emmanuel Kabemba a longtemps collaboré avec le regretté Jean-Oscar Ngalamulume sur des questions juridiques dans le cadre du Cabinet Tshimanga et Associés. Pour Maître Kabemba, la RDC aura perdu toute une bibliothèque. Au cours d’un entretien, réalisé hier, jeudi 6 mars 2025, avec une équipe du Quotidien de Mont-Fleury, il a affirmé avoir gardé de Feu Ngalamume le souvenir d’un défenseur patenté des valeurs nationalistes.
‘’Je garde de l’illustre disparu le souvenir d’un homme d’Etat. Beaucoup de ce qu’il avait comme idée nous orientent jusqu’à ce jour. Ce n’est pas pour rien que je suis en train de lui rendre hommage. Tout le temps qu’on a passé avec lui m’a aidé à orienter la vie autrement… C’est quelqu’un qui était très intègre. En dehors de son intégrité, c’est quelqu’un qui avait un grand cœur. Il savait pardonner aux autres. Il avait la passion pour le Congo. Il est parti mais ses idées restent avec nous. Ses idées visaient à octroyer au Congo la dignité, instaurer véritablement un Etat de droit, instaurer la sécurité dans le pays, contrôler les neuf voisins avec qui nous partageons les frontières, garder le Congo un et indivisible. Il avait vraiment de la passion pour le Congo. On a réalisé après sa disparition qu’on a perdu une bibliothèque. Partant de ses idées, je crois qu’on doit travailler pour l’émergence de notre pays, l’intégrité, l’intangibilité de nos frontières. On doit travailler pour que le Congo reste un et indivisible. C’est-à-dire qu’on doit travailler pour la paix dans le pays’’, a-t-il expliqué.
Marque visible du patriotisme
Le regretté Jean Oscar Ngalamulume avait aussi développé un sens élevé de privation intense et de sacrifice profond pour l’amélioration de la gouvernance étatique en RDC. Maître Emmanuel Kabemba explique qu’il avait accepté, dans un élan de patriotisme, de quitter les Etats-Unis, laissant femme et enfant, il y a plus de 20 ans, pour revenir au pays et militer pour le changement avec des propositions plus concrètes, notamment sur des questions touchant à l’économie, son domaine de prédilection.
‘’Il a quitté les Etats-Unis, laissant sa femme et son fils, pour venir travailler pour son pays. Il a renoncé à tous les avantages qu’il y avait en Amérique pour s’installer ici. Cela nous a beaucoup marqués… Au Congo, aujourd’hui, il y a des gens qui sont prêts à céder leurs biens pour aller en Europe ou aux Etats-Unis, mais il a fait l’inverse. Pourtant, il avait un bon travail, un bon salaire. Il préférait parler des idées que de parler des individus… L’économie était son domaine de prédilection. Plusieurs fois, on lui a fait la proposition de travailler, avec Kabila, il n’a pas voulu parce qu’il trouvait qu’il n’y avait pas l’intérêt du peuple. C’était un homme très intègre’’, a salué, vivement, Me Emmanuel Kabemba.
Diplômé des Etudes supérieures spécialisées en stratégie de la défense et sécurité militaire, Jean Oscar Ngalamuleme a bouclé sa mission terrestre à l’âge de 72 ans. Il laisse une veuve, Aimérance Kapinga, et un fils, Jean Kabasele, basés aux Etats-Unis...
GM
A lire : Lettre ouverte de Jean-Oscar Ngalamulume portant sur des questions de gouvernance financière en RDC
Lettre ouverte
Son Excellence,
Quand on cherche l'équilibre, c'est donc l'ensemble des relations qu'il faut observer. La monnaie nationale vaut ce que vaut l'économie nationale. L'économie nationale vaut ce que valent les Institutions de la République en charge de la production, la consommation locale et la vente à l'extérieur. Donc, la monnaie nationale ne peut être stable que lorsque le pays produira plus pour la consommation locale en vendant plus les biens et services produits localement à l'extérieur et importer moins pour sa consommation interne. Pour votre gouverne, Son Excellence, Monsieur le Ministre des finances :
La température du taux de la monnaie nationale devrait se prélever au niveau de notre balance commerciale. Lorsqu'on reste à la base d'une distinction claire ou insister sur un système observatoire, il s'avère que notre pays ne produit presque rien, ne vend presque rien à l'exportation. Donc, il ne fait presque pas rentrer les devises étrangères qui sont les dollars américains. Par ailleurs il importe, malheureusement, presque tout de l'extérieur pour la consommation locale, voire même les cures dent qui sont fabriqués grâce aux bois dont la République Démocratique du Congo demeure le majeur producteur, le pays qui est gracieusement béni par le Très Haut, Dieu Vivant. Notre balance commerciale semblerait être déficitaire. En effet, le Congo dépense plus des dollars en achetant presque tout de l'extérieur en dollars dont il est incapable de mobiliser de l'extérieur en vendant les biens et services produits localement au Congo. Lorsqu'on a un malade, il faut lui administrer un traitement approprié à la place des calmants. Donc, la monnaie nationale ne sera stable que lorsque le Congo sera en mesure de produire plus pour la consommation locale, ainsi, elle ne dépensera pas plus des dollars en achetant les biens et services qu'il consomme de l'extérieur et rentrera plus des devises étrangères dans la caisse de l'Etat qui est la Banque Centrale du Congo. Son Excellence, peut-être que vous ne le savez pas. Les Congolais vivent dans état d'une propension marginale à consommer...C'est-à-dire, qu'ils dépensent plus des dollars qu'ils n'en gagnent. Tout ce qui est rare est cher... Le taux de dollars par rapport au franc congolais ne se stabilisera que lorsque la République Démocratique du Congo produira plus pour la consommation locale en exportant un bon volume des biens et services produits, d'origine congolaise dans le but de renflouer la caisse de la Banque Centrale avec les devises étrangères qui sont les dollars. Je ne le répéterai assez....
Jean Oscar-Ngalamulume
Président de la CIDES & Ambassadeur pour la Paix
Agression rwandaise : ce qu’en pensait Jean-Oscar Ngalamulume !
Libre opinion
La solution au problème tragique de la crise de l’Est du Congo est celui de la chèvre et du chou. Question cruciale de vie ou de mort pour les deux parties. En effet, la situation dramatique que traverse le Congo, interpelle à la chèvre et le propriétaire du chou de réaliser que personne d’entre eux ne comprendra le présent dans le but de construire l’avenir que lorsqu’il aura la connaissance profonde du passé en Afrique ou ailleurs.
Pour ce faire, j’interpelle les Etats-Unis d’Amérique (la chèvre) de réaliser que la porte du Congo dont ils se vantent de relations privilégiées, demeure amicalement ouverte pour venir négocier et s’assurer de la bonne gestion des matières précieuses sensibles à leur sécurité. Parce que c’est de cela dont il s’agit.Les Congolais vous invitent amicalement à venir négocier par la grande porte que de privilégier l’entrée par la fenêtre qui, malheureusement, cause la mort des êtres humains et amplifie la désolation Pour votre gouverne, les Congolais que vous semblez sous-estimer l’endurance et la détermination sont des réels Patriotes qui ne jurent que sur leur pays, et sont même prêts à signer le pacte avec un diable, pourvu que leur pays demeure intact, comme vous le jurez aussi sur le vôtre, les Etats-Unis d’Amérique. Malheureusement, il y a une observation capitale qui échappe à vos analystes de services stratégiques. Tenez ! Les Congolais, qui se disputent ou se bagarrent entre eux à couteau tiré. Leur bagarre peut en quelques secondes se transformer en dispute familiale, lorsqu’ils constatent l’ingérence d’un corps étranger qui s’y mêle. Les bagarreurs peuvent spontanément s’arrêter et former un bloc, afin de régler leurs différends entre eux, en transformant leur bagarre en linges sales qui se lave en famille. La dernière illustration qui devrait retenir votre attention particulière, ce sont les dernières élections présidentielles qui se sont déroulées au Congo en Décembre 2023. « Les Congolais du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest ont formé un bloc patriotique sans distinction d’ethnies, de Provinces ni de villages pour sanctionner les candidats aux nationalités douteuses. » D’où, la victoire éclatante du Président de la République avec 73%… Le Congo est entre le chou et la chèvre qui, pour des raisons stratégiques ne permet pas à l’Amérique de lâcher le pied, mais qui malheureusement se contente des analyses biaisées qui l’entrainent à privilégier la fenêtre à la place de la porte, dans le but de s’assurer de la gestion des matières sensibles à sa sécurité interne. Les Congolais savent que vôtre préoccupation majeure consiste à éviter que les matières stratégiques qui ne se trouvent qu’au Congo et nulle part ailleurs ne tombent sous la main de l’ennemi de l’Amérique. Et, c’est cela qui justifie votre détermination à ne pas se séparer de Congo. Par ailleurs, le bon sens devrait vous pousser à soutenir sincèrement le Congo que le Rwanda.
Dans la phase actuelle, l’Amérique ne respectera le Congo que si ce dernier prenait l’initiative courageuse de s’équiper militairement en conséquence, parce que la guerre que nous déclarerons, ne sera pas seulement contre le Rwanda, mais aussi contre ceux qui se cachent derrière ce dernier. Ce que nous ne ferons pas pour le Congo, personne d’autre ne le fera à notre place.
Au Congolais de se réveiller, l’heure n’est plus aux polémiques à caractère divisionniste, des tribus, d’ethnies ni des Partis politiques, nous sommes plutôt tous confrontés à la question majeure d’intérêt supérieur de la Nation d’un grand pays qui est le Congo. Le Congo ne sera jamais construit dans un climat de haine, d’exclusion et de vengeance. « Etouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, en étant unis, nous serons invincibles et serrons-nous tous autour de la République en face de l’invasion, en étant frères et sœurs. Ainsi, nous vaincrons l’ennemi », selon Victor Hugo. A défaut de n’observer que la rallonge de la présence des militaires rwandais sur le sol congolais, cela les encourage, leur donne du temps et les moyens de renforcer leur plan de balkaniser le Congo comme le disait le Père Machozi. Que son âme repose en Paix !
« La loi Kamba » vise à punir et décourager tout acteur politique civil ou militaire qui tenterait de prendre les armes pour combattre injustement et illégalement l’armée nationale Congolaise.
Dans sa tribune publiée le 23 mars 2023, Le coordonnateur de l’ONG Congo action pour la diplomatie agissante (CADA), Eric Kamba, avait préconisé, mardi 28 février 2021, que tout rebelle qui a pris les armes pour combattre l’armée nationale congolaise, soit interdit d’accéder aux fonctions publiques en RDC.
« Ces rebelles ne peuvent pas être intégrés dans l’armée car le brassage, le mixage, la démobilisation et la réinsertion affaiblissent l’armée qui devient infiltrée et incapable de défendre les personnes et leurs biens voire l’intégrité territoriale », a-t-il fait savoir.
Eric Kamba a souhaité que tout rebelle Congolais qui a combattu l’armée nationale congolaise puisse perdre non seulement sa nationalité, ses biens mais également tout droit politique et écope d’une peine allant de prison à vie à la peine de mort.
Il est d’avis que ces mesures vont dissuader tous ceux qui prennent les armes contre la nation congolaise.
Cette structure réunissant des Congolais vivant aux Etats-Unis d’Amérique promet de faire endosser cette proposition par un député pour son adoption au Parlement et sa promulgation comme loi par le chef de l’Etat.
L’ONG CADA regrette que la RDC ait été jalonnée par plusieurs rebellions ayant entravé sa bonne marche vers la démocratie.
« En RDC, la quasi-totalité des rébellions ont été menées contre la nation pour des raisons personnelles de conquête du pouvoir et ont engendré des conséquences néfastes sur la nation congolaise », a conclu Eric Kamba.
Ainsi, Éric Kamba appelle le Parlement à la discussion de la « « Loi Kamba » pour prévenir les rebellions à venir, et mettre hors d’état de nuire Corneille Nangaa et consorts.
Dans tous les pays du monde entier, le parlement joue un rôle crucial, celui de faire les lois et de contrôler le Gouvernement.
Vu le fait que la quasi-totalité des rébellions qui ont été menées contre la nation Congolaise ont été faites pour des raisons personnelles de conquête du pouvoir et vu les conséquences de ces rébellions et leurs résolutions sur la nation congolaise, nous pensons que des mesures doivent être prises pour décourager tout acteur politique, militaire ou civil, qui serait tenté de prendre les armes contre la nation congolaise.
Il est donc dans les prérogatives du parlement Congolais de passer ce genre des lois visant à décourager quiconque aurait ce genre d’ambition Cette loi tant attendue par la population Congolaise vise à renforcer la prévention et la répression contre la rébellion en RDC.
« La loi Kamba » vise à punir et décourager tout acteur politique civil ou militaire qui tenterait de prendre les armes pour combattre injustement et illégalement l’armée nationale Congolaise.
Accepter le brassage, le mixage de nos forces armées avec les rebelles quand nous savons que cette opération a conduit à affaiblir notre armée et favoriser l’infiltration de ces inciviques à tous les niveaux de notre administration est une démission de la part de notre parlement et ne doit pas être accepter par notre population.
Après trois décennies de désolation, la RDC se trouve ainsi dans un tournant décisif pour la quête de la paix afin de sortir son peuple du tourment qu’il vit à la suite des agendas bien connus des pays voisins, principalement le Rwanda et l’Ouganda, avec la complicité de certains membres de la Communauté Internationale, dans la perspective de jouir indument de ses ressources naturelles au détriment de ses populations plongées dans une misère noire.
Toute la population Congolaise invite le parlement Congolais à faire passer la Loi Kamba et se mobilise derrière le gouvernement et le Parlement Congolais afin de faire échec aux velléités du Rwanda et Ouganda et de défendre la souveraineté de la RDC.
Tribune d’Éric Kamba, initiateur de la Loi Kamba proposée au parlement congolais au mois de Février 2023
PhD candidat, UQAM, en minerais stratégiques et transition énergétique)
L’ARECOMS (Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques) a annoncé, ces derniers jours, le processus de suspension des exportations de cobalt congolais pour trois à quatre mois. Le Cobalt est l’un des minerais, avec le coltan et le germanium, déclarés minerais stratégiques en RDC, depuis 2018. La RDC regorge d’un large éventail des minerais stratégiques, en plus des terres rares, mais qui ne sont pas déclarés « minerais stratégiques » en RDC. Seuls ces trois minerais sont jusque-là déclarés stratégiques.
D’aucuns s’étonnent de ce minimalisme minier stratégique alors que nous sommes entrés dans l’ère de la diplomatie, de la géopolitique, de la géo économie, de la géostratégie des minerais stratégiques. Nous sommes entrés dans l’ère de la militarisation des matériaux miniers indispensables aux industries de défense, de sécurité et des systèmes d’armes modernes, de la conquête de l’espace et de la transition énergétique, entraînant ainsi une exorable entrée dans l’ère de la guerre des minerais stratégiques et des terres rares.
Les minerais stratégiques sont des minerais indispensables aux technologies modernes, aux batteries rechargeables, à la transition énergétique, à l’économie numérique et digitale, aux systèmes d’armes et de défense modernes, hypersoniques et de longue portée, aux applications à trois dimensions (3D), à l’aéronautique et à la conquête de l’espace ainsi qu’à la technologie des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle. Ce sont les matériaux de l’économie, de la transition écologique et de la défense et sécurité du futur.
L’ARECOMS est dans ses missions statutaires, tentant de réguler le marché du cobalt, comme minerais stratégique. Mais comment réagit ce marché ? Comment réagissent les acteurs du marché du cobalt ? Quels impacts pourraient avoir une telle décision au Congo et à l’international ? Quel crédit et quelle chance accordée à un tel projet ? Surtout quelle est la pertinence et l’efficacité d’un tel projet ? Peut-il atteindre ses objectifs de rééquilibrage du marché du cobalt ?
La mesure de l’ARECOMS fait bouger les lignes pour certains et fait sursauter, pour d’autres. Je livre ici quelques pistes de réflexions pouvant contribuer à mieux cerner la complexité d’un tel projet, ses chances et ses risques. L’hypothèse centrale de travail sur laquelle semble s’appuyer l’ARECOMS est l’effondrement du marché du cobalt, nécessitant un redressement, le Congo étant le premier producteur mondial de ce minerai.
Pour affronter une telle hypothèse, quelques éléments analytiques sont nécessaires pour espérer proposer un redressement équilibré du marché du cobalt : les technologies des matériaux cathodiques et anodiques des batteries ; la demande et l’offre en cobalt ; la production ; les exportations ; la transformation ; la géopolitique et la géostratégie des minerais critiques ; le protectionnisme des industries stratégiques et des minerais critiques.
Technologie des cathodes et des anodes des batteries
Habituellement, quand on parle du marché, on aborde en premier lieu la loi de l’offre et de la demande. Ce qui est compréhensible. Dans le cas du marché du cobalt, il faudrait partir plutôt en premier des technologies des cathodes et des anodes des batteries. C’est cette technologie qui structure le marché du cobalt et des autres minerais stratégiques avec la loi de la demande et de l’offre.
L’ARECOMS semble avoir placé la loi de l’offre et de la demande au premier plan avant les technologies. Pourtant, la technologie des batteries est essentielle sur le marché du cobalt et des batteries ainsi que sur leurs diverses applications. En proposant la suspension des exportations du cobalt congolais, pour trois à quatre mois, l’ARECOMS semble affirmer que l’effondrement du marché du cobalt est principalement lié à l’abondance de l’offre, de la production du cobalt au Congo, premier exportateur mondial. Ce qui est en partie vrai. Mais ce n’est pas la cause première. Ce n’est pas la raison fondamentale.
Le problème qu’affronte le marché du cobalt est avant tout un combat scientifique, un combat technologique. C’est la question des cathodes des batteries avec ou sans cobalt. Quelle est la technologie de l’avenir ? Quels sont les matériaux des cathodes de l’avenir ?
Le cobalt est une composante de la cathode de la batterie (matériau cathodique). C’est dans la batterie rechargeable classique MNC (Manganèse, Nickel, Cobalt), avec ses multiples variantes, qu’il a fait ses preuves. Le manganèse, le nickel, le cobalt, le lithium, le zinc… sont des matériaux cathodiques classiques de la batterie. Le graphite, le silicone…sont des matériaux des anodes de la batterie. Une batterie, - qui est une pile, est composée de trois éléments dans sa structure : les cathodes, les anodes et l’électrolyte. L’électrolyte est la composante qui sépare les cathodes des anodes, facilitant la circulation harmonieuse des ions. La cathode formant le pôle positif de la batterie et l’anode, le pôle négatif.
Le cobalt est essentiel dans la stabilité et la densité de la cathode de la batterie. Il est également essentiel dans la stabilité de toute la structure de la batterie. Une batterie à cathode cobalt classique (MNC), c’est environs 40% du cobalt. Et le prix d’une voiture électrique dépend à 40% du prix de la batterie. Du prix de la cathode, dépend le prix de la voiture. Or le cobalt était la cathode la plus chère entre le manganèse et le nickel en 2016, quand les prix du cobalt ont atteint 91.000$ /t.
C’est à ce moment-là que commencent les spéculations et les recherches scientifiques sur les batteries sans cobalt. Le fer est trouvé comme alternative au cobalt. Les batteries LFP (lithium, fer, phosphate) sont lancées sur le chantier de la concurrence avec les MNC et leurs variantes. Ce sont ces batteries et leur technologie qui ont bousculé le marché du cobalt.
Leur succès est dû au marché chinois, privilégiant le transport urbain de distance moyenne. Les voitures LFP ne sont pas adaptées pour le marché de longue distance comme aux USA, au CANADA, à cause de leur problème de densité. C’est pour les villes. Cela limite leurs capacités à percer le marché mondial de longue distance. C’est pourquoi le cobalt résiste dans l’automobile classique électrique et de haute qualité. Mais les LFP sont surement les cathodes de l’avenir et les batteries du futur, surtout pour le transport urbain. La ruée vers les LFP est indéniable.
Les recherches sur la substitution du cobalt se sont accompagnées de la technologie de la réduction de la quantité du cobalt dans les batteries MNC classiques. Certains types de batteries à cobalt ont vu la quantité du cobalt baisser de 20 à 5%, voire à 1% dans les batteries TELSA, par exemple, au profit de l’augmentation du nickel. Ce sont les meilleures batteries actuellement sur le marché de longue distance et de luxe. Les MNC classiques ont bien évolué avec plusieurs variantes.
Mais paradoxalement, le nickel qui coutait moins cher que le cobalt avait vu les prix de ce matériau s’envoler, rendant plus complexe la substitution ou la réduction du cobalt. En réduisant le cobalt à 1% et en augmentant le nickel à 80% les batteries à nickel renforcé ont gagné le marché, tout en augmentant les prix du nickel sur le marché, partant, de la batterie. Cette situation n’a pas modifié solidement l’hypothèse de réduction du cobalt pour des meilleurs prix de la batterie. Mais elle a permis au moins de diminuer l’influence du cobalt dans la batterie, sans l’évacuer. Car les propriétés du cobalt restent solides pour les batteries de haute qualité et de haut niveau.
Depuis, se sont multipliées les recherches sur la chimie et la physique des matériaux cathodiques des batteries de l’avenir en remplacement des classiques comme le lithium, le cobalt, le nickel, le manganèse, le zinc. Même le lithium dont la substitution est très difficile, semble trouver des modestes alternatives avec les batteries à Sodium.
Le marché des technologies de chimie et de physique des matériaux cathodiques et anodiques des batteries est le plus prospère actuellement pour tenter de gagner des parts des marchés aux cathodes et anodes habituelles. C’est ainsi qu’on est lancé non seulement sur les batteries sans cobalt, avec des LFP, sur des batteries à cobalt réduit, sur des batteries à Sodium, mais aussi sir des batteries en membrane à l’état solide, contrairement aux classiques à électrolyte liquide. A propos de l’électrolyte, le débat scientifique se focalise actuellement sur la question de savoir si les batteries du futur seront-elles des batteries à électrolyte liquide ou solide ?
Toutes ces technologies nouvelles essaient de marginaliser le cobalt, au regard de sa géopolitique et de sa géostratégie, étant détenu à 80% (production de la RDC) par la RDC en termes de production, un pays dont la stabilité et les défis sécuritaires restent encore une réelle préoccupation. Ces efforts scientifiques, réels ou supposés, cette campagne scientifique sur les alternatives au cobalt des batteries, n’a pas prouvé une efficacité à 100% des alternatives au cobalt. Mais elle a au moins eu le mérite de bousculer et de faire basculer le marché du cobalt, d’un produit hautement stratégique pour les batteries, à un produit dont la substitution est possible. Cette campagne n’a pas fait disparaître le cobalt du marché des batteries, mais l’a maitrisé aux profits des consommateurs finaux mais au détriment des producteurs.
C’est cette question qui a occasionné l’effondrement du marché. L’avenir des batteries étant suspendu à ce débat, les recherches sur les batteries sans cobalt ont vertigineusement ébloui les investisseurs de l’automobile, nécessitant une sorte de réalignement nouveau.
Si l’ARECOMS veut exercer une influence sur le marché du cobalt, sur les marchés des batteries, des véhicules électriques, il doit s’attaquer à la question de la chimie et de la physique des cathodes des batteries. Les technologies des batteries du futur sont essentielles dans les choix des cathodes de l’avenir et, partant, de leurs prix. Comment reprogrammer le cobalt comme cathode de l’avenir ? C’est un grand défi.
C’est par des études scientifiques, de même niveau que celles menées par l’industrie automobile et l’industrie des cathodes et des anodes de l’avenir, que l’on démontrera que le cobalt est sérieux comme élément cathodique de l’avenir ; que le cobalt ne disparaitra pas de batteries de qualité supérieure ; que le cobalt comme cathode améliorée peut être la meilleure des solutions à la transition énergétique propre. C’est par des études scientifiques de nos laboratoires, de nos chercheurs que cela doit être prouvé.
L’ARECOMS ne devrait pas attendre que les autres nous disent quelles sont les cathodes de l’avenir, quelles sont les batteries de l’avenir. Car l’orientation de l’exploitation minière devrait s’aligner sur les cathodes de l’avenir et non pas sur le volume, les prix, ni sur les taxes.
En raison d’un grand éventail des minerais stratégiques en RDC, l’ARECOMS devrait préparer une liste plus large des minerais stratégiques, mettre en place des laboratoires de chimie et de physique des anodes et des cathodes des batteries, à côté des cabinets d’analyses stratégiques, géopolitiques des minerais critiques. Car les retombées de recherches scientifiques n’ont des réels succès que si elles sont accompagnées aussi des succès diplomatiques économiques dans la manière de les présenter et de les vendre.
En conclusion, pour peser sur la structure des prix du cobalt, l’ARECOMS devrait remettre sur l’arène scientifique le cobalt comme cathode de l’avenir, et le prouver de manière scientifique, géostratégique et géopolitique. Vaste chantier qui aura des incidences sur la demande et l’offre en cobalt.
La demande et l’offre en cobalt
Le marché du cobalt est structuré comme tout marché selon la loi de la demande et d l’offre. La demande en cobalt est stimulée par plusieurs facteurs. Principalement, elle est actuellement menée par le secteur de l’automobile électrique, avec les batteries. Une autre part est détenue par l’électromobilité, les énergies renouvelables, le numérique et le digital, l’économie digitale 3D et l’intelligence artificielle, l’aéronautique, la conquête de l’espace, et surtout les industries de défense et les systèmes d’armes modernes, hypersoniques, de précision et de longue portée, ainsi que des drones militaires.
De tous ces secteurs, c’est l’automobile et l’électromobilité qui tirent vers le haut la demande en cobalt. Or la batterie est essentielle pour tous ces systèmes. Et le débat scientifique sur les batteries de l’avenir, et surtout sur les batteries sans cobalt, réduit l’impact du cobalt dans l’automobile et dans l’électromobilité, principaux leviers du marché du cobalt.
Ce débat entraîne des conséquences sur le marché du cobalt : le rétrécissement des parts du cobalt sur le marché des batteries. Avec un marché rétréci, diversifiant les cathodes des batteries, le cobalt se trouve coincé et piégé. Pour le sauver, il faut évacuer avant tout les premiers défis liés à la technologie des cathodes de cobalt de la batterie.
La demande en cobalt se rétrécie, non seulement à cause du débat sur la technologie des batteries du futur, mais également à cause de la politique du stockage. Les industries de transformation des matériaux de cathodes des batteries appliquant une politique à outrance de stockage des minerais bruts ou faiblement transformés, importés essentiellement du Congo.
Le stockage rassure le marché et fait disparaitre le doute sur les difficultés d’approvisionnements. L’on comprend pourquoi toutes les lois et diligences imposées sur les minerais du Congo sont marquées du sceau de « approvisionnements responsables ». Ce qui compte pour ces industries et leurs pays, c’est « l’approvisionnement » pour stocker. On ne parle jamais du stockage responsable en revanche. Le stockage inonde le marché virtuel, le sature et le rassure au profit des consommateurs finaux.
Actuellement, la Chine possède le plus grand lot de stockage de cobalt et de cuivre pouvant résister à trois mois de suspension des exportations du cobalt congolais. Elle s’approvisionne essentiellement en RDC. Une fois le choc de cette suspension a atteint son niveau le plus haut, les stocks en cobalt seront surement libérés en Chine pour rééquilibrer le marché.
Le Congo et l’ARECOMS n’ont pas de réserves stratégiques stockées. Nous avons cru, au Congo, que nos stocks sont sous le sol : mais nous avons oublié que cela n’est pas vraiment stratégique tant que nous n’avons pas les moyens de les sortir du sous- sol par nous-mêmes, de manière autonome et indépendante. L’ARECOMS ferait mieux de penser à se constituer, pour le pays, des réserves physiques en cobalt pour contrebalancer les systèmes de stockage étrangers. Ces réserves stratégiques serviraient de moyen de dialogue stratégique comme dans le cadre de l’OPEP, avec des partenaires clés du marché.
Au lieu d’exporter pour stocker en Chine, une stratégie devrait être mise en place pour exploiter, et ce qui ne peut pas être exporter selon les lois nouvelles du Congo, en stocker une large partie, au Congo. L’artisanat minier du cobalt et du cuivre ainsi que des autres minerais stratégiques, devrait bénéficier de cette politique. Cette politique permettrait de mieux tenir des leviers efficaces sur les prix. En même temps elle permettrait de ne pas perturber le marché interne du cobalt, du cuivre et des autres minerais stratégiques en RDC quand les prix chutent ou amorcent une tendance baissière vertigineuse.
La politique du stockage permettrait de racheter ce que les entreprises et l’artisanat minier ne peuvent pas écouler pendant le resserrement de la demande. Il faut éviter à tout prix que le stockage soit fait, par défaut, par les entreprises elles-mêmes, le cobalt congolais étant un sous-produit du cuivre. Etant un sous-produit du cuivre, la suspension des exportations du cobalt entraîne deux conséquences liées au cuivre. Soit elle entraîne la baisse de la production du cuivre, soit elle maintient le rythme de la production du cuivre en entrainant dans ce cas le stockage commercial, par défaut, du cobalt par les entreprises minières en RDC.
Une telle contrainte commerciale ne saurait corriger le marché du cobalt. C’est le stockage stratégique et non le stockage commercial qui pourrait être une mesure efficace sur le marché et sur les prix. Le stockage stratégique est le fait souverain d’un Etat.
Mais quand on court d’abord pour les taxes et les droits de douane afin de remplir les caisses de l’Etat, le stockage comme vision stratégique serait difficile à envisager pour la RDC. Avec le niveau de stockage du cobalt et du cuivre actuel en Chine, l’arrêt des exportations congolaises aura un impact moindre et très limité. Car le stockage de la Chine est avant tout stratégique avant d’être commercial.
Paradoxalement, c’est au niveau du marché du cuivre, qui est devenu actuellement le pétrole du XXIe siècle, avec des prix records à plus de 11.000$t, à cause de ses enjeux stratégiques liés à la transition énergétique, que la mesure de l’ARECOMS pourrait avoir un gros impact sur les prix. Si la suspension des exportations du cobalt -qui est un sous-produit du cuivre- entraîne la baisse de la production du cuivre au Congo, les prix du cuivre s’envoleront de manière vertigineuse au niveau global. Car la RDC est parmi les cinq premiers producteurs mondiaux du cuivre, et le premier au niveau africain. Se serait alors le phénomène des effets inattendus d’une politique publique. En voulant tirer profit du cobalt, on tirerait plutôt profit du cuivre. Voilà pourquoi il est plus que temps de déclarer le cuivre comme minerai stratégique en RDC.
Un autre facteur qui contribue au rétrécissement du marché du cobalt est l’offre. L’offre en cobalt est abondante ces dernières années. Alors que le marché se rétrécie, l’offre sur- abonde. C’est une aubaine pour les politiques de stockage et les consommateurs finaux. Mais c’est une perte pour les producteurs et exportateurs bruts.
La RDC, premier producteur mondial a, avec sa production en nette augmentation, inondé le marché, le saturant ; ce marché qui s’était déjà rétrécie par les débats scientifiques. Avec des prix actuellement autour de 27.000$, en comparaison de 91.000$ en 2016 et 81.000$ en 2022, la surproduction congolaise travaille en perte pour le Congo : surproduction, faibles prix, et moins des recettes. Pour gagner davantage, le Congo est obligé de pousser les entreprises à produire plus en termes de volume. Car si les prix s’effondrent, le seul moyen de gagner c’est de miser sur le volume. Or en misant sur le volume, la RDC vide et épuise de manière accélérée ses réserves et son cobalt, qui seront stockés ailleurs, en Chine. C’est du gaspillage et du pillage !
Si les mesures d’ARECOMS portaient sur cette considération de l’épuisement accéléré du sous-sol congolais pour peu des retombées, - un argument politique plus que commercial, sa mesure serait plus compréhensible. Mais du moment où cette mesure est d’abord commerciale, avec un impact peu probable au regard du stock en Chine, une telle mesure questionne sur son efficacité et sa pertinence.
En termes d’offre, il ne s’agit pas tant de mener une politique commerciale d’interdiction ou de suspension des exportations du cobalt que de repenser la politique de production, d’exportation et de transformation du cobalt congolais. Quand le marché des minerais stratégiques se rétrécie, nous devrions repenser notre politique : qu’exploiter ? Pourquoi exploiter ?
Qu’exploiter ? il ne s’agit pas de tout exploiter. Il ne s’agit pas de volume. Il ne s’agit pas d’épuisement du sous-sol congolais. Il faut plutôt miser sur les exploitations stratégiques, exploitations de niches, en petites quantité mais à très forte valeur ajoutée, alignées sur les marchés des technologies du futur.
Par exemple, il faudrait identifier quelles sont les batteries du futur ; comment seront structurés les véhicules électriques du futur et leurs matériaux des batteries ; quelles sont les cathodes du futur ; quels sont les systèmes d’armes et de défense du futur ; quelles sont les enjeux de la conquête de l’espace du futur et leurs minerais stratégiques ? L’exploitation minière stratégique doit être orientée vers les enjeux stratégiques, économiques, écologiques et géopolitiques du futur. Anticiper et exploiter en petite quantité ces produits à très haute valeur, c’est à la fois préserver notre sous-sol mais en gagnant davantage. Bref, produire peu (en volume) mais gagner plus, en qualité et prix.
Il est regrettable que tout le monde au Congo ne se lance qu’à la production de masse de mêmes matières premières minières ! Bifurquons vers les niches en diversifiant ; et réduisons les volumes en misant sur la qualité et la valeur ajoutée.
Pourquoi exploiter ?
Généralement nous avons exploité pour exporter et tirer profit des dividendes en termes fiscaux, douaniers, et de redevances…Mais aussi pour la création des emplois. Nous n’avons pas suffisamment investi, en revanche, dans la transformation locale ni surtout dans la consommation locale de nos minerais. Exploitons, non pas pour exporter, mais pour consommer nos minerais. Véritable défi ! Car nos structures et bases industrielles ne sont pas préparées à une telle révolution. Et pourtant, le marché interne congolais, avec ses plus au moins 120 millions des consommateurs, bien structuré, industrialisé, diversifié, soutenu par des infrastructures modernes et de qualité ainsi que par un environnement sécuritaire et une gouvernance de qualité, peut contenir une grande part de la consommation minière au niveau local en RDC. Le Congo est un vaste marché qui importe presque tout !
Nous sommes habitués à vendre le brut ou des produits faiblement transformés. Toutes sortes de raisons sont avancées pour justifier cette politique, en commençant par le déficit énergétique. Certains ne savent même pas à quoi servent les minerais dans une économie locale pour nombre de nos populations. Les exportations devraient être celles du plus, quand le marché interne ne peut pas tout absorber. Développons surtout le marché interne des minerais stratégiques, en l’occurrence du cobalt, du cuivre, du coltan, du germanium pour les semi-conducteurs, du nickel, du niobium, du zinc, de nos terres rares, du phosphate, du chrome ainsi que de tous les minerais congolais. Ici, on se demande, par exemple, pourquoi le cuivre traine à être déclaré minerai stratégique en RDC !
L’exploitation devrait s’accompagner des industries de la transformation et de la consommation du cobalt, du cuivre et de tous nos minerais au Congo. Consommons nos minerais au Congo. Consommons le cuivre, le cobalt, le germanium, le lithium, le coltan, le manganèse, le nickel, le phosphate, le chrome, le niobium, l’étain, le zinc, le gallium, le fer du Congo, au Congo. Cela suppose une base industrielle suffisante et des ressources humaines en compétences avérées. Une vision claire peut être capable de préparer tout cela.
Les industries minières gagneraient davantage dans une telle politique, car elles se rapprocheraient davantage de leurs consommateurs finaux, en réduisant la logistique, et profitant des infrastructures communes. Elles feraient plus du profit en collaborant avec la transformation et la consommation que de miser seulement sur les exportations et le trading.
Les exportations congolaises minières deviendraient ainsi des éléments à haute valeur ajoutée des produits et équipements transformés au Congo dans une base industrielle structurée. L’ARECOMS pourrait alors réussir à peser sur le marché du cobalt et des autres minerais stratégiques dont la RDC regorge, en position de force.
Géopolitique, géostratégie et protectionnisme des minerais stratégiques
Déjà avec l’IRA (Inflection Reduction Act) de Biden, les minerais stratégiques avaient atteint une dimension très géostratégique rare, une vision teintée de protectionnisme des technologies vertes, alimentées par les minerais stratégiques. Avec Trump, tout est clair : les minerais stratégiques font partie de la diplomatie de souveraineté, de la diplomatie militaire, de défense et de sécurité ; de la diplomatie économique ; des enjeux de paix et de guerre pour les USA et les grandes puissances mondiales. Le tout se jouant sur le protectionnisme minier des minerais critiques et des technologies stratégiques à l’interne.
Les droits de douane sont fixés à plus au moins 50% pour les véhicules électriques chinois et les composants des batteries importés de Chine. L’UE a fait de même avec des droits de douane de 30% pour les véhicules électriques chinois. Certains minerais stratégiques chinois ainsi que ses terres rares ont vu leurs quotas d’exportation rétrécir vers les Etats-Unis et vers l’Europe par une politique publique chinoise de protectionnisme, en réponse aux mesures américaines et européennes.
Comment l’ARECOMS et la RDC se situent-ils dans ce jeu ? Restent-ils spectateurs ou peuvent-ils être de vrais joueurs en tirant profit d’une pareille donne ? Que signifie pour ARECOMS et la RDC que les composants des batteries avec du cobalt congolais ou des véhicules électriques chinois avec du cobalt et du cuivre congolais, atterrissent aux USA avec des droits de douane à 50% ou en Europe à 30% alors que ce cobalt et les autres minerais stratégiques de la RDC sont taxés à seulement 10% ? Par ailleurs, comment comprendre que le cuivre n’entre pas toujours dans la catégorie des produits miniers stratégiques en RDC alors que ces enjeux sont de plus en plus stratégiques dans le monde ?
Pour garantir l’indépendance technologique, militaire, énergétique, et économique de grandes puissances, elles se sont lancées sur la conquête, mercantile, des approvisionnements en minerais stratégiques tout en pratiquant le protectionnisme technologique et miner à l’interne.
Pour que les mesures prises par ARECOMS aient une chance de succès, la suspension devait revêtir d’un caractère politique plutôt que commercial. La guerre économique ou commerciale que TRUMP mène aux autres pays, est un acte avant tout politique ; un levier de négociation, de diplomatie.
La mesure de suspension des exportations du cobalt congolais devrait entrer dans une stratégie plus diplomatique et politique de la RDC en temps de guerre. Une vision stratégique qui serait plus large. Ce sont les autorités politiques qui devraient annoncer ces mesures au niveau international vis-à-vis des entités, des pays, des industriels qui bénéficient de produits finaux venant des chaines de cobalt, cuivre, manganèse, germanium, coltan du Congo, mais qui ne prennent pas fait et cause de la RDC dans cette guerre d’agression de manière claire. En revanche l’on ouvrirait le marché des minerais stratégiques en priorité aux pays soutenant la RDC. C’est la question du contenu congolais stratégique. Quelle est la part du Congo dans les industries mondiales stratégiques ?
Le Congo devrait, par ARECOMS, savoir l’impact réel du contenu congolais dans les industries stratégiques mondiales. Suspendre les exportations de cobalt ou des autres minerais congolais alimentant les composants des batteries, des systèmes d’armes et de défense, les véhicules électriques, les énergies renouvelables, l’espace digital et numérique, des pays ne soutenant pas la cause de la RDC dans la guerre d’agression rwandaise serait un acte politique de haute volée et d’un impact réel sur les prix. Cela s’appelle : défendre le contenu congolais. Le Congo doit avancer sur cette piste du contenu congolais stratégique. Vous ne pouvez pas, par exemple, utiliser le matériel militaire américain de pointe que vous avez acheté et le revendre à d’autres sans l’accord des Américains. C’est au nom du principe du contenu américain stratégique que ces contrats sont signés.
Il s’agirait ici pour l’ARECOMS de faire une étude démontrant l’influence et la présence du cobalt, du cuivre ou des autres minerais stratégiques congolais dans des produits stratégiques ou dans les économies stratégiques desdits pays. Avec le suivi des chaines de valeur tout est possible pour mener une telle vérification. Ce travail serait plus facile à réaliser si la transformation des cathodes, des matériaux précurseurs des batteries, et la production de certains équipements stratégiques de défense et sécurité ainsi et les éléments entrant dans la composition de semi-conducteurs se produisaient en RDC.
Une simple annonce politique de suspension des exportations du cobalt aurait plus d’effets sur le marché que les annonces commerciales. En même temps, ces mesures politiques allaient pousser les puissances à négocier directement avec l’Etat congolais pour éviter la rupture des chaines d’approvisionnement (bottleneck).
En outre, au niveau diplomatique, pour que les mesures de l’ARECOMS aient du succès, l’ARECOMS ne peut pas travailler à une telle mesure sans associer les pays producteurs du cobalt. Ici, il faut suivre le modèle de l’OPEP et l’OPEP+ pour le pétrole. Il s’agit d’abord de former un cartel, une union des pays producteurs du cobalt, négocier les quotas, les volumes des exportations pour une ou deux ans. L’influence d’un tel cartel politique est plus grande que les annonces de la RDC, même s’il reste le seul grand jouer du cobalt, au niveau de la production, car la transformation est détenue par la Chine. La mesure d’ARECOMS, se limitant au niveau commercial, sans portée politique, risque de profiter davantage aux pays concurrents exploitant le cobalt.
En conclusion, il faut rester prudent sur les mesures d’ARECOMS. Le marché sera chauffé pour un temps, mais pas surchauffé. Faute d’inclusion des défis des éléments liés aux technologies des cathodes et des anodes des batteries, véritables moteurs du marché du cobalt. La faute également à la politique du stockage en Chine. En outre, limitée aux aspects commerciaux, sans intégrer la dimension politique et géopolitique du protectionnisme minier et des technologies stratégiques, la portée de ces mesures ARECOMS semble limitée. C’est le secteur du cuivre qui pourrait cependant, dans une moindre mesure, tirer profit de cette stratégie commerciale. Par ailleurs, le caractère solitaire, ignorant la force des cartels à l’image de l’OPEP+, ne peut pas favoriser l’épanouissement total d’une telle mesure.
La suspension devrait être intégrée plutôt à une vision minière politique plus large en termes de diplomatie, de commerce, de défense, de sécurité de la RDC, portée par les pouvoirs politiques et non pas par des techniciens de l’administration minière. Elle deviendrait ainsi une arme diplomatique garantissant le commerce et la paix.