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Pour comprendre les causes de l’agression en RD Congo : exploitation des racines historiques et socio-économiques du conflit

Pour comprendre les causes de l’agression en RD Congo : exploitation des racines historiques et socio-économiques du conflit

(Par Prof. Emérite Jean Kambayi Bwatshia, Recteur de l’UNISIC)

C’est face à des défis majeurs concernant la souveraineté et l’intégrité de notre pays, face aux conflits armés, les ingérences étrangères et les tensions internes qui menacent la paix et la stabilité de notre pays qu’il a plu au Ministère de l’Enseignement Supérieur Universitaire de regarder à travers un colloque somptueux, organisé du 6 au 7 mars 2025, l’autre face de la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. C’est dans cette ligne que nous avons pu avec bonheur et patriotisme, exposer sur le thème intitulé : « Pour comprendre les causes de l’agression en RD Congo : « Exploitation des racines socio-historiques des conflits et guerres ».

A la différence de la connaissance scientifique et de l’information exacte, la compréhension est « un processus complexe, qui n‘aboutit jamais à des résultats univoques. C’est une activité qui nous permet grâce à des modifications et à des ajustements continuels, de composer avec la réalité, de nous réconcilier avec elle, et nous efforcer de nous sentir chez nous dans le monde ».

Voici près de 10 ans dans l’ex-Congo-Zaïre, rebaptisé République Démocratique du Congo en mai 1997, ce pays passe d’une guerre à l’autre sans discontinuer comme à chaque fois, ce sont les populations qui subissent les plus gros dommages : les morts se comptent par centaines de milliers pendant que les survivants essayent de subsister sur un territoire ruiné et divisé devant une communauté internationale indifférente, divisée, impuissante, voire impassible.

Chers compatriotes !

On se souviendrait qu’en octobre 2001, l’Ong Internationale « Médecins Sans Frontières » avait récolté des témoignages vivants sur la preuve de ce drame étouffé : un maximum de données quantitatives et qualitatives sur le sort fait aux hommes, femmes et enfants pris en otage par les guerres et les conflits. Les témoignages proviennent des quatre coins du pays : Nord et Sud-Kivu, Katanga, Equateur, Bas-Congo, Province Orientale et Kinshasa. Crimes de sang, tortures, viols et violences sexuelles, enfants forcés à combattre, pillages tous azimuts et désordonnés ont entraîné et entrainent encore fuite et famine et sont le lot de tout le pays.

Nombreux sont ceux qui pensent que la crise généralisée qui sévit en RD Congo, depuis près de trois décennies, remonte à la chute de Mobutu. Mais hélas, non ! Bien avant sa fuite, le 16 mai 1997. Des grands événements historiques à caractère mondial, régional et local se sont mis à l’unisson pour le contraindre à quitter le pouvoir. C’est en amont et en aval qu’il faut rechercher les facteurs présumés de l’enclenchement des conflits et de guerre. L’opinion internationale qui s’est penchée avec étonnement sur la question, parle d’une conspiration de longue date, pourquoi pas une conspiration du silence, encouragée sans doute par les puissances internationales décidées à faire de ce pays un champ de bataille sous le prétexte fallacieux de chasser Mobutu et mettre fin à son régime, l’accusant d’obstacle au développement démocratique de la région.

Durant toute la première partie de la guerre jusqu’au début 1997, le noyau dur de la rébellion est constitué de quelques éléments Tutsi rwandais, connus comme êtres intrépides, sans âme ni esprit d’humanité ; LD. Kabila et ses compatriotes Zaïrois, qui en firent partie, apparaissent comme la caution zaïroise à une intervention rwandaise. A la réédition de la guerre de libération, le bilan est désastreux tant au niveau politique, sécuritaire qu’économique. LD Kabila est isolé par ceux qui l’ont soutenu pour accéder à la magistrature suprême. Il est qualifié de tous les maux. C’est dans ces conditions que la seconde rébellion commandée et dirigée par le RCD est émaillée des tueries, des massacres, des pillages sans façon ni manière des richesses naturelles congolaises.

A ce sujet nous aimerions dire que Congo est une chose formidable que nous appelons « Congo nde Mboka, Congo nde eloko ya makasi ».

Mesdames et Messieurs,

Vous voyez ce Congo entouré comme un pivot de neuf pays voisins au cœur de l’Afrique Centrale. Que dire des convoitises !

L’histoire démontre que les régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir à Kigali ont, tous sans exception, manifesté à un moment ou un autre, des velléités d’étendre les frontières rwandaises à l’Est de la République Démocratique du Congo. Tous ont cherché à provoquer ou à encourager l’émigration massive des Rwandais vers la région pastorale du Kivu, prétextant que ce territoire est à eux et souhaitant qu’ils s’y installent définitivement et durablement.

Au niveau mondial, dans la nuit du 09 au 10 novembre 1989, le Mur de Berlin, édifice emblématique de l’Union Soviétique au cœur de l’Europe tombe. Cet événement coïncide avec la crise des Grands-Lacs ; le Zaïre est rendu mondial dans la fièvre de la mondialisation et n’échappe pas à des conflits identitaires.

Après la guerre froide, les USA ont levé l’option de la prise en charge du contrôle et de la sécurisation des zones dites de hauts risques pour la promotion et la projection de leurs intérêts. L’axe Sud-Soudan-Graben et ses prolongements lacustres est une zone avec d’énormes réserves pétrolières et d’autres minerais stratégiques concentrés, y compris la partie Orientale de la RD. Congo dont l’évacuation des produits passe par le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda avant d’atteindre la Tanzanie et le Kenya, deux pays côtiers de l’Océan Indien. La logique stratégique américaine recommande à ce que cette région soit directement sous contrôle sécuritaire des USA et à ce titre, elle est considérée comme une zone d’influence réservée.

Les Etats-Unis n’entendent donc pas partager les responsabilités du contrôle et de la sécurisation de cette région avec d’autres puissances. De plus, l’histoire nous apprend que la RD. Congo est le pivot d’une zone commutative sous les deux premiers régimes politiques en passe de devenir une zone de réserve. Une fois devenus incontrôlables sous LD. Kabila, les pays voisins furent utilisés par les Etats-Unis pour le rendre maîtrisable.

Dans ce registre, les Etats-Unis veulent une mondialisation libre échangiste qui met en concurrence sur l’ensemble de la planète, les acteurs économiques et financiers tant nationaux qu’internationaux. L’idée englobe le phénomène de la multinationalisation du capital et celui de « l’entreprise sans frontière » sur quoi se fondera le nouveau visage du « Nouvel Ordre Mondial ». Il faut rendre la RD Congo global. La globalisation désigne ici un processus économique qui est le principe libéral d’une économie de marché à l’échelle de la planète. Elle est à la fois financiarisation, marchandisation des domaines de la vie sociale et contractualisation du lieu social fondé sur une individualisation des rapports sociaux.

Il est certain que Mobutu a été livré par les puissances internationales qui l’accusaient d’avoir abusé, de la mission lui confiée d’une part en gaspillant d’énormes moyens financiers mis à sa disposition, et d’autre part en favorisant des réseaux maffieux de blanchiment d’argent et le trafic d’armes dans la région. Il lui était reproché aussi le renforcement de la dictature au moment où le courant de la libéralisation politique commençait à s’imposer pour une mutation pacifique vers la démocratie des régimes politiques dans le monde. La genèse de la conspiration de l’attaque de la RD Congo se dessine. Mobutu est lâché par la Troïka Occidentale. Le 10 juin 1990, lors du 16ème Sommet des Chefs d’Etats France-Afrique, tenu à la Baule, le Président Mitterrand tient un langage sec devant ses partenaires : « Désormais, la France ne fournira son aide qu’aux régimes qui s’impliqueraient dans le processus de démocratisation... Nous allons désormais mesurer notre effort de coopération au degré de démocratisation que vous aurez atteint ».

Ce message du président Français fut un constat politique sur la crise économique et le manque de démocratie, il stipule que l’aide au développement est désormais subordonnée à une transition pacifique des régimes africains vers la démocratie et le multipartisme. Dix-sept de vingt-deux pays francophones représentés à la Baule changèrent immédiatement de constitution pour laisser la place aux jeunes démocraties dont le Mali, le Niger et le Bénin. En Afrique Centrale, le Congo Brazzaville de Sassou Ngwesso, la Centrafrique de Kolingba et le Zaïre de Mobutu adoptèrent la tenue des conférences nationales souveraines mais le multipartisme a fini par triompher.

Dans un discours plein d’émotion du 24 avril 1990, dans la Salle de Congrès à N’sele, Mobutu proclama le multipartisme politique dans la précipitation la plus totale. Jouant le chat et la souris pour prolonger le processus démocratique, la transition reste longue et conflictuelle. Au rythme de sa résistance, les pillages de 21 septembre 1991, plongent le pays dans une situation tendue. La Belgique et la France envoyèrent des soldats pour rapatrier des ressortissants étrangers. Le sort de Mobutu est scellé entre Paris, Bruxelles et Washington. Paris suspend la coopération bilatérale avec le Zaïre. Mobutu est isolé par la Troïka Occidentale et les pressions s’intensifièrent. Nous étions témoin de ces événements en tant que Ministre honoraire, à l’ESU, à la Recherche Scientifique.

Le 6 novembre 1991, le Secrétaire d’Etat adjoint Américain Herman Cohen explose devant le Sénat : « Le Président Mobutu doit dégager. Mais, comment le faire alors que E. Tshisekedi, le leader de l’UDPS, n’inspirait pas confiance ni aux Américains, ni aux Français, ni aux Belges bien qu’il jouissait des concessions des milieux d’affaires belges et du soutien du Parti socialiste belge. Tshisekedi disait-on est trop nationaliste. Mobutu est contraint par la Troïka d’accepter la reprise des travaux de la CNS et d’organiser les élections libres. Le 3 janvier 1993, Mobutu est signifié d’abandonner ses pouvoirs dans des domaines économiques et financiers au profit du Gouvernement de transition alors qu’aussitôt élu à la CNS, E. Tshisekedi est limogé cinq mois après son investiture et remplacé par son coéquipier Faustin Birindwa de l’UDPS. Pendant ce temps les biens du « Roi du Zaïre » et de sa famille sont gelés. Ils sont d’ailleurs interdits de voyager en Occident. Mobutu s’entête. Comprenne qui pourra !

Et lorsque Mitterrand reçoit Mobutu le 17 octobre 1993, en marge du Sommet de l’île Maurice, il lui recommande de libérer le processus démocratique et d’organiser les élections dans quinze mois faisant abstraction à l’élection d’E. Tshisekedi que les Belges continuèrent de reconnaître explicitement. Cet entretien devant témoins, les Présidents Ndadaye du Burundi et Lissouba du Congo-Brazzaville fut une bouffée d’oxygène pour Mobutu qui se croyait être sur la bonne voie. Paris réussit à convaincre Washington que Mobutu était incontournable.

Mobutu et Habyarimana ayant entretenu des relations excellentes,
il n’y avait jamais de grave crise entre les deux pays voisins qui aurait dû affecter leurs rapports. La vérité est que, le Rwanda est confronté aux difficultés à caractère structurel et conjoncturel interne qui auraient justifié amplement son intention d’agresser la RD Congo, Zaïre à l’époque.

Au niveau des Grands-Lacs Africains, la coalition Museveni-Kagame-Buyoya, forte du crédit de la sympathie internationale, mis au compte des victimes du génocide rwandais de 1994, conçut un plan visant un triple objectif :

  • Primo, démanteler les camps des réfugiés Rwandais qui coûtaient un million de dollars par jour à la Communauté internationale et accomplir par la même occasion un génocide revanche sur les Hutus ;
  • Secundo, détruire la structure de l’armée rwandaise (ex-FAR) et des milices Hutu basées à la frontière rwando-zaïroise ou les disperser à l’intérieur du Zaïre ;
  • Tertio, renverser le régime Mobutu considéré comme un obstacle à la « sécurité » dans la Région.

A l’interne pendant ce temps, avec l’échec de la CNS et toutes les causes tant structurelles que conjoncturelles ainsi que les conditions y afférentes étant réunies, les pays frontaliers attaquèrent le Zaïre en une offensive foudroyante soutenue par les puissances occidentales.

LD Kabila qui succède à Mobutu au pouvoir le 17 mai 1997, dans un contexte purement international est soumis, lui aussi, à mine épreuve de loyauté envers ses anciens alliés de 1’AFDL qui lui tournent le dos. La gestion des alliances devenait pour lui de plus en plus difficile à cause de nombreuses contradictions survenues entre sa vision politique d’Etat et celle des commanditaires de la guerre d’invasion. Ces derniers sont d’ailleurs invités à quitter le sol congolais. Un communiqué officiel est diffusé à ce sujet. Une telle décision si qualifiée d’unilatérale par les agresseurs. C’est dans ce contexte que tout l’Est de la R.D Congo devint un champ de bataille atroce.

C’est dans ce contexte aussi que lors de la réunion du 03 juillet 1994, tenue à Kigali par les services rwandais, le Gouvernement américain approuva le plan de déploiement complet qui partirait d’Entebbe en Ouganda au cours duquel les troupes américaines sous le couvert de la « Mission de Maintien de la Paix » se sont jetées dans une guerre totale. C’est dans ce contexte enfin qu’on commença à propager la rumeur soutenue de l’existence d’une ethnie appelée « Banyamulenge » pour faire croire qu’en RD Congo ce qui s’est passé est bien un conflit entre congolais. Une rébellion Congolo-Congolaise.

A travers les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Etats agresseurs de la RD Congo n’ont jamais été cités nommément à cause de leur implication dans la guerre imposée à la RD Congo. Cela n’étant pas un secret, la crise congolaise se caractérise par le sinistre de ses industries locales, le chômage, le sous-emploi, la précarité de la vie, les crimes économiques, les violations des droits de l’homme, la destruction de l’environnement, le pillage systématique des ressources naturelles, la criminalité grandissante et persistante, le triomphe de la milicianisation guerrière, le terrorisme.

Mesdames et messieurs !

La connaissance de son histoire permet de prévoir l’avenir, son devenir car les événements et les faits historiques d’une société, d’une nation, ont, en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements et faits ont nécessairement les mêmes résultats. A la formule, l’histoire est un processus sans sujet... sans objet, je réponds, que l’essentiel n’est pas ce que l’histoire a fait, mais ce que le processus historique des faits et des événements a fait de moi. C’est dans ce contexte et cadre de pensée que cette conférence est élaborée sur les conflits et guerres qui secouent, d’une manière atroce, l’Est de mon pays la République démocratique du Congo.

Pour tout dire, le drame qui a secoué et secoue encore aujourd’hui la République Démocratique du Congo, est simplement celui de la honte qui s’explique d’une part, par sa complexité faite de timidité des autorités congolaises et de leurs citoyens et d’autre part, de la complicité des Congolais eux-mêmes de manière globale. Drame qui démontre que ceux-ci sont moins, sinon très mal outillés pour mieux comprendre les enjeux politiques qui obscurcissent l’horizon, mieux le destin de leur pays. Je considère, pour ma part, que le moment est venu pour expliquer et étudier en profondeur les enjeux de ce drame qui secoue la grande et prospère région des Grands-Lacs à l’Est de la République Démocratique du Congo. L’avenir du développement de notre pays en dépend.

Oui, la République des Congolais, avec la guerre des Grands-Lacs, vit « le temps de la nausée ». C’est le temps « du changement et de la permanence », on dirait de la sensation incroyable caractéristique de l’insoutenable légèreté de l’être. Oui, les Congolais, plus que tout le temps, vivent sans trop avoir le souci de calculer ou d’évaluer les conséquences de ce qui leur arrive, tout en confondant, dans leur esprit vérité et mensonge, rêve et réalité, désirs et possibilités. Chez eux, vie et mort, tragédie, rire, sens et contre sens se mêlent confusément tout en plongeant leur être dans l’hypnose qui masque, vérité, vertu et liberté.

Mesdames et messieurs !

Tout au long de mon exposé et en Historien des mentalités, j’ai essayé de découvrir les acteurs internes et externes qui interfèrent dans ce drame guerrier nourri de facteurs aggravants qui participent à la fois de la dialectique ethnique et des intérêts économiques contradictoires. Ce drame se déroule à l’Est et au Nord-Est de la République Démocratique du Congo plus précisément dans le Kivu et la Province Orientale. Un drame qui prend ses racines depuis la fin de la guerre du Rwanda entre les Hutus et les Tutsis en 1994, une guerre qui s’est déportée jusqu’au Kivu jusqu’à ce jour.

Les principaux acteurs directement impliqués dans ce conflit restent les groupes armés rebelles que l’on ne sait plus dénombrer aujourd’hui. Néanmoins, les groupes les plus représentatifs qui sèment la terreur et la désolation dans la population sont ceux que vous connaissez aujourd’hui. C’est notamment le M23, les ADF-NALU, la Codeco, le groupe Zaïre auxquels il faut ajouter tous les complices de malheurs des citoyens congolais... Les crimes commis par eux tous suffisent à démontrer qu’ils sont à l’origine des malheurs du peuple congolais. Le Président de la république et le Gouvernement ont du pain sur la planche.

Grosso modo, face à tout cet imbroglio de l’Est, il y a encore dans le chef des Congolais une sorte de fatigue qui les contraint de passer du silence à l’oubli et à constater que sur base d’un certain nombre d’indicateurs le pays sera toujours en guerre. Loin de rester dans une naïveté coupable, mon vibrant appel est que tous les congolais soient vigilants et puissent résister face à l’ennemi. En dépit de tout, l’Etat congolais doit se battre bec et ongle pour démontrer ce dont il est capable en renforçant ses outils régaliens. Cela en partant de l’organisation efficiente des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. C’est ici qu’il faut féliciter le devoir et le courage patriotique de notre Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de notre Gouvernement de consolider le travail titanesque entrepris dans la prise conscience de réveil patriotique du peuple et surtout de la jeunesse congolaise. Le Président de la République mérite les félicitations et encouragements sans limites du travail déjà accompli sur la scène internationale moyennant une diplomatie agissante dont les faits sont aujourd’hui palpables. Aujourd’hui le Congo, en dépit de la crise qui la frappe est sortie tête haute sur la scène internationale au détriment de son ou de ses envahisseurs.

Que vive la République Démocratique du Congo !

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