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FOUTEURS DE MERDE A L’EST DE LA RDC, LES ETATS-UNIS ANNONCENT « DES SANCTIONS AMERICAINES AU SERVICE DE L’AMERIQUE » CONTRE LES DIRIGEANTS DE L’AFC ET DU M23    

FOUTEURS DE MERDE A L’EST DE LA RDC, LES ETATS-UNIS ANNONCENT « DES SANCTIONS AMERICAINES AU SERVICE DE L’AMERIQUE » CONTRE LES DIRIGEANTS DE L’AFC ET DU M23    

 

(Par le Professeur Docteur Antoine Roger Lokongo)

 

L'auteur est professeur des Relations Internationales à l'Université Président Joseph Kasa-Vubu à Boma, en République démocratique du Congo. Il est aussi Il est aussi Attaché Supérieur de Recherche au Centre de Recherche pour  les Echanges entre les Peuples, Université de Pékin;  ET Chercheur Invité à l’Institut pour la Coopération Mondiale et la Compréhension Mutuelle entre les Peuples, toujours à l’Université de Pékin.

1. Introduction :

« Mon arme, ce sont les médias, les conférences, la protestation, l’organisation». Dans toutes mes interventions dans les médias, je m’inspire toujours de cette citation du Professeur Américain Kenneth S. Carr. Contrairement aux politiciens Congolais, je n’interviens pas pour colmater les choses avec un français impeccable, avec des soundbites ou petites phrases à caractère politique et propagandiste pour impressionner, pour frapper les esprits. Non ! J’interviens pour tenter de répondre aux questions que le petit peuple se  pose par rapport à la situation qui prévaut à l’est de la RDC, qui apparait être un grand arrangement au détriment de notre pays et de notre peuple !  A Rubaya, par exemple, la production et le commerce des minerais vers le Rwanda et l’Ouganda sont sous le contrôle de la Coalition des Patriotes Résistants Congolais-Force de Frappe (PARECO-FF), des Wazalendo et du M23, selon le dernier rapport des experts de l’ONU.  

2. Objectif des sanctions : Sauver la face des Etats-Unis :

Tout d’abord, nous devons savoir qu’en annonçant une nouvelle salve de sanctions contre les dirigeants de l’AFC et du M23, les Etats-Unis déploient ainsi leur stratégie   de soft power (pouvoir douce) envers le peuple Congolais meurtris par les guerres de ressources liées aux intérêts des Etats-Unis d’Amérique, fouteurs de merde au Congo, depuis la fabrication des premiers pneus d’automobile fabriqués à partir du caoutchouc rouge de sang congolais, à la première bombe atomique fabriquée à partir de l’uranium congolais, jusqu’aux nouvelles technologies de pointe aujourd’hui développées grâce aux minerais stratégiques de sang congolais. Qu’ils soient républicains ou démocrates, les acteurs de la classe politique américaine s’unissent tous pour protéger les intérêts américains ; car, pour paraphraser Michael C. Ruppert (extrait du film « America : Freedom to Fascism ». Lisez ; « L'Amérique: de la liberté au fascisme »), ces deux grands partis politiques américains sont tous les deux contrôlés par les mêmes intérêts financiers, économiques et corporatifs.

Cependant, le peuple Congolais n’est plus dupe. A l’est du Congo, ce sont les Etats-Unis qui viennent de décréter et de prolonger une trêve dite humanitaire suivie de l’annonce des sanctions contre les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dont fait partie le M23, visant notamment Bertrand Bisimwa, président du M23, Charles Sematama, un ancien colonel de l’armée congolaise qui avait fait défection en janvier 2020 dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu avant de rejoindre le Sud-Kivu où il est commandant adjoint de la milice Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC et Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale et président de l’AFC. 

Cette initiative américaine se justifie par le fait que le dernier rapport des experts de l’ONU évoque clairement l’existence des « preuves substantielles » sur « l’intervention directe des forces de défense rwandaises » en RDC aux côtés des rebelles du M23. De son côté, l'Ouganda est épinglé pour son soutien prouvé à la rébellion.

Selon le rapport, « l’Ouganda n’a pas interdit le passage sur son territoire des troupes du M23 et de l’armée rwandaise (RDF), y compris lorsque le M23 a pris Bunangana, le 12 juin 2022, avec l’appui de la RDF».

Le Groupe d’experts a déclaré avoir des preuves confirmant le « soutien actif donné au M23 par certains responsables des « Uganda Peoples' Defence Forces» or UPDF et le commandement des services de renseignement militaire».

Des sources de renseignement et des personnes proches du M23 ont également confirmé, « la présence d’officiers du renseignement militaire ougandais à Bunangana depuis au moins la fin de l’année 2023 pour assurer la coordination avec les chefs du M23, fournir de la logistique et transporter les chefs du M23 vers les zones contrôlées par le M23 », soutient le rapport.

Il est sans doute clair que les Etats-Unis se sentent indirectement concernés et éclaboussés par le rapport, eux qui, ensemble avec les puissances européennes surtout la Grande Bretagne, ont toujours été les maitres à penser de Museveni et de Kagame dans les guerres de ressources par procuration qui ensanglantent l’est de la  RDC  pendant plus de trois décennies maintenant ; car ce sont les minerais stratégiques ainsi pillés au Congo qui alimentent les bourses occidentales.

Le bilan de toutes ces guerres qui continuent à déstabiliser la partie orientale de RDC a déjà atteint des proportions génocidaires : «Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées, violation du territoire national de la RDC, sous le silence et l’inaction de la communauté internationale», selon le politologue, journaliste et essayiste franco-camerounais Charles Onana. Et les Etats-Unis ont toujours imposé des sanctions contre les soi-disant rebelles responsables de ces crimes imprescriptibles, de Nkundabatware à Corneille Nangaa aujourd’hui. Demain peut-être d’autres sanctions seront imposées contre de « nouveaux rebelles ». Makenga, Bisimwa et consorts, Nangaa lui-même, ont déjà été sanctionnés plusieurs fois. Ils s’en moquent et sont toujours « au front ». Qu’est ce qui leur est arrivé ? Rien ! Qu’est ce qui a changé et qu’est ce qui changera ? Rien ! Il n’y a que les vrais Congolais qui sauveront le Congo !

Pendant la récente campagne électorale, usant de la malice tutsi (« ubwenge »), Kagame est allé jusqu’à  accuser les États-Unis d’exploiter les minerais de la RDC de manière effrénée.

« Les États-Unis exploitent les minerais de la RDC beaucoup plus que ne le ferait même le Rwanda à 100 %. Pendant que le Rwanda se concentre sur la construction d’une économie durable et le bien-être de sa population, les États-Unis ne se préoccupent que de remplir leurs propres coffres aux dépens du Congo,» a-t-il déclaré. 

Kagame a également affirmé que les autorités américaines ferment les yeux sur ces pratiques, privilégiant leurs intérêts économiques à court terme plutôt que le respect du droit international.

Cela a fait suite à  l’accusation de Washington selon laquelle les forces armées rwandaises ont été à l'origine d’un bombardement sur un camp de déplacés dans l'est de la RDC qui a fait au moins neuf morts. - Voir Josue Kalubi, Élection présidentielle au Rwanda: Kagame accuse les États-Unis d’exploiter les minerais de la RDC, Journal des Nations / MCP , via mediacongo.net, 14.07.2024. 

S'agissait-il vraiment d’une escalade entre Washington et KIgali? Pas vraiment ! Le Rwanda se comporte comme « l’Israël de la Région des Grands Lacs ».

Les Etats-Unis peuvent critiquer l'Etat Hébreu au Moyen Orient et l’Etat Tutsi dans la Région des Grands Lacs Africains (le président Joe Biden a même déclaré pour la première fois qu'il suspendrait certaines livraisons d’armes américaines à Israël - dont il a reconnu qu’elles ont été utilisées pour tuer des civils à Gaza - si le Premier ministre Benjamin Netanyahu ordonne une invasion majeure de la ville de Rafah), mais dans les milieux politiques américains, les références à la Shoah dans les approches scientifiques, juridiques, idéologiques, politiques et militaires du génocide des Tutsi (selon la version kagamiènne qui laisse l’auteure Canadienne Judi Rever, par exemple, très dubitative) restent omniprésentes. C'est pour cela qu'Israël et le Rwanda et l'Ouganda peuvent se tirer d'affaires après avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Palestine et au Congo respectivement. Il incombe aux Congolais de mettre fin à l’épuration ethnique et au génocide à l’est de leur pays en ramenant la guerre d’où elle est venue, comme l’envisageait Mzee Laurent-Désiré  Kabila. 

Les Etats-Unis veulent tout simplement sauver leur face sans aller plus loin. Aller plus loin impliquerait le déploiement de l’armée américaine et la force de l’Union européenne à la frontière entre la RDC,  le Rwanda et l’Ouganda, respectivement, pour ôter des prétextes à Museveni et Kagame et rassurer tout le monde. 

Aller plus loin impliquerait l’imposition des sanctions à la fois contre les acteurs locaux, régionaux et internationaux responsables de la tragédie que vit le peuple Congolais à l’est du pays pendant presque trois décennies maintenant. 

3. Acteurs locaux :

S’agissant des acteurs locaux, il faut sanctionner à la fois les dirigeants de l’AFC dont fait partie le M23 et certains acteurs du gouvernement congolais qui détournent l’argent du pays, nuit et jour, privant ainsi pays des moyens dont il a besoin pour sa reconstruction , privant évidemment les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) des moyens nécessaires dont elles ont besoin pour bouter dehors les agresseurs. D’ailleurs,   ces apparatchiks du régime de « Fatshi Béton » apportent cet argent en Grande Bretagne, en France, aux Etats-Unis, au Canada, etc. Mais alors, si un voleur apporte de l’argent volé et que vous l’accueillez chez vous avec cet argent volé et permettez à ce que cet argent intègre le circuit bancaire de votre pays, vous êtes, vous aussi voleur.

Le malheur de la RDC c’est que, depuis son accession à l’indépendance, elle est dirigée, pour la plus part des cas, par des gens qui ne créent pas le bonheur mais qui poursuivent le bonheur, c’est-à-dire devenir milliardaires eux-mêmes sur base de leur exercice du pouvoir au lieu de s’atteler à la transformation de nos ressources sur place pour créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple. Nous sommes un pays des consommateurs des produits finis fabriquées ailleurs à partir de nos propres matières premières, et donc sans industrie nationale, sans banques proprement congolaises, etc. Rien ! Economiquement, nous sommes en quelque sorte des esclaves sans le savoir ! Un pays qui ne transforme rien est un pays des esclaves !

Nous ne sommes plus respectés, même pas par de petits pays voisins comme le Rwanda et l’Ouganda qui sont devenus les pivots des affaires dans la Région des Grands Lacs en se ressourçant au Congo grâce à la complicité des dirigeants Congolais, qui, pour la plus pat des cas, font preuve d’aliénation ou complexe d’infériorité vis-à-vis les Occidentaux et même vis-à-vis Museveni et Kagame.

Sinon comment expliquer que Corneille Nangaa s’allie à Museveni et à Kagame qui versent le sang des Congolais trois décennies durant ?! Il a lui aussi le sang de ses compatriotes sur ses mains ! D’ailleurs, comment Corneille Nangaa va-t-il s’extriquer de la tutelle de Museveni et de Kagame, lui qui se prétend lutter pour le peuple Congolais contre la dictature et la mauvaise gouvernance de Felix Tshisekedi ?

Comment expliquer que Felix Tshisekedi qualifie l’EAC comme étant devenue notre pays et décourage les Congolais de se battre pour des morceaux de terre, leurs terres ancestrales convoitées par les Tutsi ?

Comment expliquer que Felix Tshisekedi qualifie les victimes Congolais de la barbarie tutsi de simples « effets collatéraux » ?  - Voir son message écrit au livre du mémorial du « génocide » à Kigali.

Comment expliquer le fait que l’or du Congo soit raffiné au Rwanda ?

Comment expliquer le fait que Felix Tshisekedi est allé ressusciter les M23 alors qu’ils étaient déjà neutralisés sous Joseph Kabila, ce dernier lui ayant laissé le Congo intacte dans ses frontières héritées de la colonisation ? Comment expliquer le fait que les chefs du M23 étaient accueillis, logés, nourris aux frais du trésor public pendant 14 ans mois à Kinshasa et à l’issue de leur séjour, $ 1 million de dollars leur a été donné comme cadeau (selon la revue Africa Intelligence) à l’insu du Président de la République ? Si $1 million de dollars peut sortir du trésor public à l’insu du président de la République, alors  a atteint son paroxysme en RDC ! Immédiatement après leur retour de Kinshasa, les M23 ont pris Bunagana qui reste occupée jusqu’à ce jour, soit trois ans plus tard ! On peut dire à juste titre que Kinshasa a fourni les moyens aux dirigeants du M23 pour la prise de Bunagana.

C'était un investissement qui a mal tourné pour les Congolais autochtones de l'est du Congo entassés dans des camps des déplacés devenus des mouroirs et qui ne cessent de crier à la haute trahison. Le régime du président Felix Tshisekedi porte une très grande responsabilité dans ce qui nous arrive à l’est de notre pays.    

4. Acteurs régionaux :

S’agissant des acteurs régionaux, l’hypocrisie et la politique de deux poids deux mesures caractérisent la géostratégie et la géopolitique américaines dans la Region  des Grands Lacs. Museveni et Kagame sont utilisés par les puissances occidentales comme des chiens de guerre par procuration pour changer les configurations des pays de l’Afrique centrale. La division du Soudan en deux pays distinctifs c’est déjà un acquis et Museveni et Kagame y ont bien joué leur rôle de garçons de course des Occidentaux à cet effet. La deuxième cible c’est la RDC. Tenons garde ! Avez-vous déjà entendu les Etats-Unis imposer des sanctions contre Museveni et Kagame, pour avoir violé l’intégrité territoriale de la RDC contrairement à la Charte des Nations Unies et de l’Union Africaine ; ou pour avoir pillé les richesses de ce pays pour leur propre compte et pour le compte des puissances occidentales ;  ou pour y avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ? Avez-vous déjà entendu les Etats-Unis imposer des sanctions contre Museveni et Kagame ne fut-ce que pour avoir dépassé la limite des mandats requise par les constitutions de leurs pays ? Non ! Apparemment, du point de vue de Washington, ce sont de « bons dictateurs » tout simplement parce qu’ils sont au service des intérêts occidentaux comme Mobutu l’était. 

Réitérons que le rapport des experts de l’ONU évoque des preuves attestant du passage régulier de troupes, de véhicules et de matériel militaire du M23 et de la RDF sur le territoire ougandais. Et pourtant, dans le cadre de la mutualisation des forces ougandaises et congolaises, décidée en mai 2021 entre les deux pays (Jean Pierre Bemba, ancien chef rebelle et poulain de Museveni était alors ministre de la défense), 1.700 militaires de l’armée ougandaise (Uganda Peoples' Defence Forces or UPDF) sont déjà déployés sur le territoire congolais pour des opérations conjointes avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) contre les terroristes des Forces Alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ADF ou ADF-Nalu) - Voir Radio Okapi : Opérations conjointes FARDC-UPDF : 1 700 militaires ougandais déployés sur le sol congolais, 06/12/2021.

Ironiquement, en février 2020, Paul Kagame et Yoweri Museveni se sont rencontrés à Luanda en Angola, lors d’un sommet où les présidents congolais, Félix Tshisekedi, et angolais João Lourenço ont joué les médiateurs. Objectif : apaiser les tensions entre deux Etats qui s’accusent mutuellement de déstabilisation. Les deux dirigeants se sont engagés à libérer des ressortissants du pays voisin et à s’abstenir de tout acte déstabilisateur. Mais beaucoup d’experts avaient raison d’en douter... – Voir Pascal Airault, Rwanda-Ouganda: entre Paul Kagame et Yoweri Museveni, une guerre sans fin, 4 février 2020. 

Cette situation ne discrédite pas l’hypothèse d’une alliance stratégique qui existe entre le Rwanda et l’Ouganda au détriment du Congo. Cette situation créée de toutes pièces constitue un subterfuge et un écran de fumée susceptibles de tromper la vigilance de l’opinion internationale sur les vraies visées de Museveni et de Kagame sur l’est du Congo.

Soudain, deux ans plus tard, l’Est  du Congo a été replongé dans la violence depuis que le « groupe rebelle » M23 a relancé son offensive en mars 2022 visiblement soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, commettant meurtres et viols. – Voir Radio Okapi: Prise de Bunagana par le M23 : l’histoire se répète 10 ans après ! 14/06/2022.

Une fois de plus, connaissant mal l’âme de ses « fiables frères » Tutsi, surtout leur mentalité d’user du mensonge (« ubwenge ») pour attendre leurs objectifs, Felix Tshsiekedi s’est retrouvé le 6 juillet 2022 devant Paul Kagame à Luanda sous les auspices du Président Angolais Joao Lourenço, désigné médiateur par l'Union Africaine, cette fois-ci  pour « la normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali » et « la cessation immédiate des hostilités », ainsi que « le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC. » – Voir TV5MONDE/AFP, RDC/Rwanda : un accord pour une « désescalade » a été décidé à Luanda selon le Président Angolais Lourenço, 06 Juil. 2022.

Enfin, les déclarations récentes, directement sorties de la bouche du président ougandais Yoweri Museveni et de son fils le général Muhoozi Kainerugaba qui est le chef de l'armée de terre ougandaise attestent de l’existence d’une alliance stratégique entre le Rwanda et l’Ouganda au détriment du Congo.

Suite à la réélection de Paul Kagame « avec plus de 90 % des suffrages » (…), Yoweri Museveni, Président de l'Ouganda, a adressé ses félicitations à son homologue rwandais, soulignant l’importance de leur alliance stratégique.

« Son Excellence, Paul Kagame, je souhaite vous féliciter ainsi que le parti FPR pour votre victoire aux élections nationales du Rwanda. Votre réélection témoigne de la confiance et de l'estime que le peuple rwandais a en votre leadership. L'Ouganda reconnaît le Rwanda comme un allié stratégique partageant une vision commune de paix et de prospérité. Je me réjouis à l'idée de collaborer avec vous pour le bénéfice de nos nations et de la Communauté d'Afrique de l'Est », a-t-il déclaré. – Voir la Rédaction de l'Actualite.cd, EAC: Museveni félicite Kagame et réaffirme l'alliance entre l'Ouganda et le Rwanda, 18 juillet 2024

Il y a un ou deux ans passés, le Général Muhoozi affirmait sur son compte X (Twitter) qu'il était prêt aux côtés de Paul Kagame pour affronter tous ceux qui se mettraient sur leur chemin, un message de menace qu'il adressait à la RDC.

« Je suis vraiment désolé pour tous ceux qui pensent qu’ils peuvent me vaincre militairement, moi et mon oncle Kagame. Ce sera un désastre pour eux. C'est la dernière fois que j'en reparlerai. Laissez-les venir, nous sommes plus que prêts », écrivait-il. – Voir Nouvel Echo/MCP, via mediacongo.net, Le fils Museveni très proche de Kagame qu'il appelle «oncle», nommé Chef d'Etat-Major de l'armée ougandaise, la RDC obligée de changer ses stratégies vis-à-vis de l'Ouganda, 22.03.2024.

L'œil de son père, Muhoozi connaît très bien la RDC de Félix Tshisekedi. En passant, il a été à la tête des troupes ougandaises venues « combattre contre les ADF » en RDC et son choix par son père Museveni n'était pas le fruit du hasard mais plutôt, stratégique parce que l'Ouganda ne compte pas lâcher la RDC, qui alimente son économie derrière l’insécurité dans l’Est.

Soulignons même que le vieux projet ougandais d’annexer l'Ituri à son territoire ou faire de cette partie de la RDC sa province francophone, reste d’actualité dans l'esprit des militaires ougandais sous la guidance de Kampala.

Déjà, un journal ougandais affirmait que l’armée ougandaise restera en RDC jusqu'au jour où elle mettra fin aux rebelles ADF et à leur activisme sur le sol congolais, ce qui reste un rêve car l’Ouganda lui-même, fait partie du problème congolais dans la Région des Grands Lacs. La vigilance de la RDC à ce niveau se veut une obligation avec la nomination du nouveau Chef d'Etat-Major de l'armée ougandaise, très proche de Paul Kagame. Sans aucun doute dans son alliance avec son «oncle», ils mettront des stratégies d'ensemble pour mieux déstabiliser le Congo-Kinshasa. Pour mettre fin à la mutualisation des forces FARDC-UPDF, c’est Museveni qui décidera de retirer ses troupes selon qu'il soit satisfait ou non.    

C’est à cause de cela que les Tutsi se croient déjà plus aptes que les Congolais pour faire tourner les affaires au Congo ! Nous devenons colonisés par les autres Africains en plein 21ème siècle ! Inacceptable !

Maintenant, dans le cadre d’une justice déjà qualifiée de « malade » par nos propres dirigeants, Corneille Nangaa et ses collaborateurs sont jugées à la haute Cour militaire dans la prison de N'dolo, pour haute trahison, participation à la rébellion et mouvement insurrectionnel créé par Corneille Nangaa et le M23. Intervenant sur les ondes de la Radio Okapi, Jean Claude Katende, avocat et président de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) en RDC a plaidé pour un procès équitable. 

En effet, dans une interview accordée au journal français Le Monde en 2019, Corneille Nangaa a déclaré qu’il a acheté des mines d’or et qu’il a les permis d’exploitations.

En 2023, il a accordé une autre interview à France 24 et a révélé qu’il a perdu des titres miniers qui lui aurait été pris par des membres de la famille du président Felix Tshisekedi. A cette occasion, il a révélé qu’il y avait bel et bien un accord entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi dont lui Nangaa connait les tenants et les aboutissants. Il a aussi confirmé que les rebelles Hutu Rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) opèrent toujours au sein des FARDC. Se sentant prétendument en danger, il a disparu momentanément. Après quelque temps, on l’a vu au Kenya, puis à Kanyabayonga en treillis militaire. Il est devenu chef rebelle. Et maintenant, le pouvoir sollicite-t-il des pourparlers secrets avec Corneille Nangaa ? 

5. Acteurs internationaux :

S’agissant des acteurs internationaux, nous nous posons la question de savoir si les Etats-Unis peuvent aussi sanctionner leurs propres milliardaires qui ont construit des villas au Rwanda, leurs propres multinationales et leurs experts militaires qui sont derrière Museveni et Kagame pour le pillage des richesses du Congo.

Au fil du temps, il y a eu plus de 120 groupes armés, plus de 80 missions humanitaires, plus de 20 000 soldats de maintien de la paix, des centaines d’entreprises étrangères, des milliers de profiteurs et un nombre ahurissant d’agents secrets. . . tous attirés par les richesses du Congo.

Par exemple, selon le reportage du journaliste Alain Foka, a Walikale, les activités minières de la société américaine Alphamin Bisie Mining/SA demeure hors de tout contrôle! Elle exploite officiellement l’étain et la cassitérite à Walikale, à 135 km à l’ouest de Goma au Nord-Kivu. « Malgré la présence dans notre avion des autorités locales, des députés nationaux, du président du Conseil d’administration de la Gécamines et des administrateurs de la Fédération des entreprises du Congo -FEC-; malgré l’autorisation donnée par la Présidence de la République, la société américaine Alphamin, propriétaire de Bisie Walikale, producteur d’étain et de cassitérite, nous a clairement dit qu’ils n’acceptaient pas que nous venions chez lui, pas question de venir fouiller dans ses affaires», a rapporté  Alain Foka. - Rédaction AfricaNews, A Walikale, les activités minières de la société américaine Alphamin Bisie Mining/SA hors de tout contrôle, 13 septembre 2021.

Puis: «Elle possède l’aérodrome, le seul du coin, cela dénote la puissance de la firme: elle est sur son territoire et pour y atterrir, même l’autorisation de la Présidence de la République ne suffit pas. Allez donc déterminer les quantités d’or et de coltan qu’elle y produit! Allez donc savoir ce qu’elle fait dans sa propriété où même l’autorité n’a pas accès».

Puis encore: «Une discrétion qui accrédite la thèse selon laquelle elle y extrait le minerai rare, très rare, le niobium, nécessaire à la stabilisation des fusées. Elle n’a d’injonctions à recevoir de personne. Nous avons donc capitulé pourtant, nous sommes dans la région du Nord-Kivu qui est en état de siège avec à sa tête un gouverneur militaire. Impossible de faire plier Alphamin. C’est le roi sur place, n’en déplaise à ceux qui parlent de la souveraineté du Congo».

Le régime de Joseph Kabila jugé « pro-Chine » du point de vue américain, a pris fin janvier 2019 avec la prestation de serment de Félix Tshisekedi, très proche des Etats-Unis (l’ancien ambassadeur Américain en RDC Mike Hammer a eu une influence très néfaste auprès de Felix Tshisekedi et sur les relations de ce dernier avec Joseph Kabila) et fils de l’ancien Premier ministre Étienne Tshisekedi. Il s’agissait du premier transfert pacifique du pouvoir à l’opposition. 

Cependant, les élections législatives, provinciales et la présidentielle de 2023 qui ont porté de nouveau Felix Tshisekedi au pouvoir pour un deuxième mandat étaient marquées par une innovation controversée : «la machine à voter qualifiée de machine à tricher». Dix-neuf  candidats se sont lancés dans la conquête du pouvoir suprême.  Kabila contraint de se mettre à l’écart ne s’est pas représenté. Plusieurs coalitions dont les plus importantes étaient Lamuka, CACH et le FCC ont vu le jour. Le scrutin, initialement prévu le 23 décembre 2023, a finalement eu lieu le 30 décembre. Les raisons avancées par la CENI pour cet ultime report ne convainquaient personne. L’élection présidentielle a été annulée à Beni, Butembo et Yumbi. L’organisation était chaotique le jour du rendez-vous. Plusieurs électeurs ne se retrouvaient pas sur aucune liste électorale. Certains bureaux ont ouvert à 17 heures. Malgré l’imbroglio, les élections tant attendues ont eu lieu. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a été proclamé vainqueur avec 73% (mais l’opposition le considère toujours comme un président illégitime aux dires de Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, le parti cher à Joseph Kabila).  – Voir Malonga, Samuel, « Les élections en RDC de 1957 à nos jours », publié en ligne sur le site Internet de la diaspora congolaise dénommé MBOKA MOSIKA, janvier 2023.

Ironiquement, pendant que les Etats-Unis tergiversaient, la Chine a été la première puissance à féliciter Felix Tshisekedi pour sa réélection.

La concurrence dans le secteur des minerais critiques entre les pays du bloc occidental et ceux du BRICS, plus particulièrement entre les Etats-Unis et la Chine s’invite à l’est de la RDC et y constitue le nerf de la guerre persistante.

En effet, en juillet 2023, le président de la sous-commission Afrique de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, John James, a présenté un projet de loi exigeant la mise en place d’une stratégie nationale pour sécuriser les chaines d’approvisionnement en minerais critiques présent en République Démocratique du Congo; estimant que face à la mainmise chinoise sur la chaine d’approvisionnement des minerais critiques dans le monde en général et en RDC  en particulier, cette loi a pour ambition de combler ce retard stratégique des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, «  son adversaire stratégique numéro un ». – Voir l’analyse de Monsieur Ikala Engunda, Directeur d'Etudes du Cadastre Minier congolais, une analyse faite à titre personnel et n'engagent pas son employeur, publiée le 25 juillet 2023 sur Linkedin.

Cette loi reconnaît également que la République Populaire de Chine (RPC) a un quasi-monopole du secteur minier du cobalt en RDC du fait que 15 de ses 19 mines de cobalt sont détenues ou financées par la Chine qui, en plus, raffine 80% du cobalt mondial et 60% du lithium. Sachant qu’environ 30% des véhicules qui seront vendus dans le monde d’ici 2030 seront électriques, ce constat démontre que les États-Unis se rendent enfin compte, via cette loi, qu’une grande partie leurs industries automobiles sera grandement dépendante de la Chine via le contrôle que celle-ci exerce sur la chaine d’approvisionnement des minerais critiques,  notamment en RDC. A bon entendeur, salut ! De toutes les façons, on assiste inévitablement à un déplacement du pouvoir mondial de l’Occident vers la Chine, la Russie et les pays BRICS. La RDC doit chercher à tirer son épingle du jeu face à cette tendance inéluctable.

6. La quête de la « double légitimité » :

Le plus grand défi auquel les démocraties en Afrique en général et la démocratie congolaise en particulier font face c’est ce que moi j’appelle « LA QUETE DE DEUX LEGITIMITES ».

Qu’est ce que je veux dire par « la quête de la double légitimité » ?

Pratiquement ma thèse c’est la suivante :

Bien que les puissances occidentales prêchent la démocratie aux pays africains, ce sont ces mêmes puissances occidentales qui sapent la démocratie en Afrique et la confisquent.

Comment?

Les gouvernements africains bien élus ou mal élus doivent aussi, d’une manière ou d’une autre, aller « acheter » une nouvelle légitimité auprès puissances occidentales en promettant de servir les intérêts stratégiques occidentaux (si vous êtes dans l’opposition) ou en servant ces intérêts stratégiques (si vous êtes au pouvoir). Il faut aller s’agenouiller à Londres, Paris, Bruxelles, Washington …. quant à ce ou adhérer à leurs loges occidentales. 

Si vous ne faites pas ça vous risquez de ne jamais accéder à l’imperium et gouter les délices du pouvoir si vous êtes dans l’opposition. En d’autres termes, vous risquez de mourir opposant. Voilà ce qui justifie la transhumance et le vagabondage des acteurs de la classe politiques, sans convictions et animés par la politique du ventre.

Si vous êtes au pouvoir et vous refusez de servir les intérêts stratégiques occidentaux pour privilégier les intérêts du pays et du peuple d’abord, et bien vous ne durez pas au pouvoir. Vous êtes rapidement évincé du pouvoir par la force (coup d’Etat) ; soit on vous provoque des guerres civiles internes ou des guerres d’agression par procuration externe ; et vous êtes immédiatement remplacés par d’autres dirigeants, prêts à servir les intérêts stratégiques occidentaux (le contrôle des immenses ressources naturelles et minérales inexploitées de l’Afrique), qui sont hissés au pouvoir.

Les élections en Afrique confèrent donc une double légitimité :

D’un : une légitimité cachée et camouflée conférée par les puissances occidentales.

Et de deux : une légitimité évidente et manifeste conférée localement par le peuple. Pourtant, dans les deux cas, ce sont les peuples d’Afrique qui souffrent. 

La façon dont Emery Patrice LUMUMBA et Laurent Désiré KABILA ont été achevés ici au Congo confirme ma thèse. 

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