(Par Paulin Punga Kumakinga, Doctorant en Droit Public, Chercheur au CREEDA)
Même si en République démocratique du Congo, l’inculture a atteint son paroxysme par le fait que la grande majorité de la population ne lit pas pour s’informer et se former, il n’est pas acceptable et tolérable qu’une certaine élite utilise les médias tant traditionnels que sociaux pour diffuser des contre-vérités au sujet de la Constitution ce, aux fins d’hypnotiser les congolais et les préparer à gober ce discours sur le changement de Constitution qui est fondé essentiellement sur des arguments fallacieux.
Loin de sensibiliser les congolais à s’attaquer, sans relâche, aux maux qui entrainent sans cesse notre pays dans l’abime, à savoir la corruption, les détournements des deniers publics, les injustices sociales, le chômage de masse, l’insécurité urbaine et territoriale, l’analphabétisme, la mauvaise gouvernance caractérisée par l’insouciance et l’accaparement des ressources vitales par une oligarchie arrogante, l’on trouve des prétextes dans la Constitution et l’on s’emploie mordicus à la diaboliser pour justifier son remplacement par une autre, qui viendrait en quelque sorte et comme par magie changer l’homme congolais qui s’est, lui-même, fait « l’entrepreneur » de la souffrance de ses concitoyens.
Grosse illusion ! On changera de Constitution ou on élaguera de celle-ci les « dispositions faussement qualifiées de pièges », mais tous les maux susévoqués, responsables de l’effondrement et de la faillite de la Nation congolaise, reviendront au galop si les congolais continuent à entretenir leur coupable myopie et leur apathie face au virus connue de la société congolaise, à savoir, « les mauvais et insensibles gouvernants ». C’est contre la mauvaise qualité de l’élite gouvernante et contre les mauvaises mœurs qu’on devrait mener la lutte acharnée et non contre la Constitution ou quelques-unes de ses dispositions vers lesquelles on s’emploie à détourner l’attention des congolais, en annihilant leur capacité de se remettre en question et de s’auto-flageller, pour continuellement charger « les autres » qui seraient les seuls responsables de nos malheurs.
Les soi-disant articles pièges de la Constitution
Depuis que le Président de la République avait annoncé, lors de son interview accordée aux journalistes, en marge de sa visite officielle en France, au début du mois en cours, qu’il comptait déclencher le processus visant à obtenir le changement de Constitution, certains de ses partisans ont envahi les médias, probablement pour se faire remarquer, et diffusent des mensonges éhontés au sujet de certaines dispositions de la Constitution, qu’ils qualifient comme des « articles pièges », dont la ratio legis serait d’exposer la République démocratique du Congo soit au démantèlement ou à la balkanisation soit au pillage de ses ressources. Cette rhétorique mensongère est beaucoup plus regrettable et me préoccupe sérieusement lorsqu’elle est entretenue par « des professeurs d’université » censés faire utilement usage de leur éthique universitaire pour éclairer la société.
Alors que l’on avait souvent diffusé que la Constitution du 18 février 2006 était l’œuvre des étrangers, principalement des experts venus des universités européennes, principalement françaises et belges, un certain Maître Beylard David a récemment publié dans les réseaux sociaux que « L’actuelle Constitution de la République démocratique du Congo de 2006 fut écrite à Kigali(Rwanda) par le Tutsi Power dans le bureau de Paul Kagame puis imposée aux belligérants congolais réunis au dialogue politique par l’ONU à Sun City(Afrique du Sud) sous la pression du Grand Maitre de la loge maçonnique de Bruxelles Louis-Michel ». Cette déclaration n’est pas qu’un mensonge mais il s’agit d’une ignorance pure et simple, parce que l’article 104 alinéa 2 de la Constitution de la Transition avait chargé le Sénat de la transition d’élaborer l’avant-projet de Constitution à soumettre au référendum. Pour mener à bien cette mission, le Sénat créa une « Commission constitutionnelle » de 16 Sénateurs pour élaborer l’avant-projet de Constitution. Cette Commission se retira à Kisangani(Simi-Simi), aidée par un comité rédactionnel, du 1er au 15 octobre 2004 et y revint avec la première mouture de notre actuelle Constitution. Cette mouture fut soumise au toilettage d’un « Collège des experts » composé aussi bien des nationaux que des étrangers, en l’occurrence les professeurs Evariste Boshab, Auguste Mampuya, Célestin Kabuya, Jean-Pierre Mbwebwa Kalala, Jean-Louis Esambo et Ferdinand Kapanga (pour le compte de l’Université de Kinshasa). Tous ces professeurs sont, heureusement, vivants et c’est une injure pour eux lorsqu’ils entendent les gens qui ne savent rien du processus de rédaction de cette Constitution, dire qu’elle a été rédigée à Liège ou à Kigali par des personnes innommées, alors qu’eux sont bien connus et identifiés. Il faut ici noter que « les experts n’avaient pas à décider du choix du modèle, encore moins de l’opportunité des dispositions constitutionnelles. Il leur était demandé d’aider à corriger les erreurs contenues dans la mouture préparée par le comité de rédaction, de centraliser et d’évaluer techniquement leurs remarques, avis et considérations qui seront ensuite transmis au rapporteur général du Sénat. Ils n’avaient pas le privilège d’écrire la Constitution, mais seulement de mettre à la disposition du Sénat une expertise scientifique, à travers des réflexions, analyses et éclairages, visant à assurer la double cohérence structurelle et fonctionnelle de l’avant-projet de constitution » (Lire Mbodj, E.H., « Emergence d’une culture constitutionnelle inclusive en Afrique.
Expérience vécue du processus d’élaboration de la Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006 », in Sall, A. et Fall, I.M.(dir), Actualités du droit public et de science politique en Afrique. Mélanges en l’honneur de Babacar Kanté, Dakar, L’Harmattan-Sénégal, 2017, pp.242-243).
Après ce travail essentiellement technique, l’avant-projet fut remis à la Commission constitutionnelle du Sénat qui, à son tour, le présenta à la plénière qui le soumit au débat avant de l’adopter et de le transmettre ensuite à l’Assemblée nationale qui reprit le même exercice que le Sénat, en respectant toutes les étapes de la procédure de vote d’une loi essentielle. La version retravaillée à l’Assemblée nationale fut adoptée en tant que projet, lequel fut soumis à l’approbation du peuple lors du référendum des 18 et 19 décembre 2005. Ainsi, prétendre que la Constitution du 18 février 2006 a été rédigée ailleurs et imposée aux congolais relève d’une malhonnêteté intellectuelle sans commune mesure.
En dépit de cette évidence, une « certaine élite » s’évertue à diffuser des contre-vérités au sujet de certaines dispositions à travers lesquelles ils perçoivent la main des étrangers qui les auraient rédigées et insérées dans la Constitution, peut-être discrètement en dehors des plénières et du Sénat et de l’Assemblée nationale, ou alors les auraient imposées ouvertement successivement aux deux plénières qui les auraient adoptées, sans que personne ne lève son petit doigt pour discuter ou protester. Tous les 120 sénateurs et 500 députés de la Transition avaient laissé, impuissants, des étrangers insérer dans leur Constitution des choses susceptibles de les tuer, eux et leurs progénitures, ainsi que leur pays ! Telle serait une insulte pour toutes ces personnes qui auraient été conduites, comme des moutons au précipice d’une montagne avant de les précipiter à son fond !
Plusieurs articles sont ainsi diabolisés, mais je retiens pour cette livraison uniquement deux, à savoir les articles 9 et 217 de la Constitution. D’après un certain Bruno-Joseph Tshibangu (« Pourquoi envisager la révision de la Constitution aujourd’hui ?, La Prospérité, n°6340 du vendredi 24 mai 2024), l’article 217 aurait été inséré dans la Constitution pour contenter le RCD/Goma de Ruberwa(p.11). Quelle affirmation gratuite de la part d’un professeur d’université (je ne sais laquelle) ? Parlant du même article, Thierry Monsenepwo, un fidèle cadre du parti de Lambert Mende, curieusement un des rédacteurs de cette Constitution en sa qualité de Rapporteur du Sénat de la Transition et d’un des correspondants au Sénat du Collège des experts de la Commission constitutionnelle, a laissé entendre qu’il s’agit « d’un article qui fâche tous les congolais et c’est inacceptable » (invité à l’émission télévisée « Politiquons »).
Dans sa diatribe dirigée contre toute la Constitution du 18 février 2006 qui serait à ses yeux « un arrêt de mort pour notre pays » que les congolais auraient signé, le Professeur Kabisa (un ancien de PALU) indexe également cet article 217 qui compte, d’après lui, parmi les articles qui ont été pensés, rédigés et imposés aux congolais pour « démanteler leur pays petit à petit ».
De ces trois personnalités, il n’y a aucun inculte ; il s’agit pourtant des « intellectuels » ou des « universitaires ». Pourtant, ce qu’ils diffusent au sujet de l’article 217 de la Constitution n’est que pur mensonge, si ce n’est de l’opium pour endormir les congolais ou tout simplement les tourner en bourriques.
En effet, l’article 217 de la Constitution dispose : « La République Démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine ». Cet article ne fait l’objet d’aucun soupçon et n’est en rien l’œuvre d’une puissance étrangère qui aurait en filigrane un plan de démantèlement ou de balkanisation de la RDC, pour faciliter l’adjonction d’une portion de son territoire à un quelconque Etat voisin. La RDC est membre de l’Union Africaine(UA), anciennement de l’Organisation de l’Unité Africaine(OUA). Les organisations internationales, qu’elles soient de coopération ou d’intégration, sont créées entre les Etats souverains pour résoudre ensemble des problèmes d’intérêt commun. Pour en arriver là, certaines d’entre elles (notamment celles d’intégration) exigent des Etats d’abandonner un certain nombre des pouvoirs ou des prérogatives autrefois exclusives à ces Etats au profit de l’organisation ainsi créée afin de lui permettre d’agir efficacement et promptement en lieu et place des Etats, cela pour l’intérêt de la communauté. L’abandon partiel de souveraineté ne signifie pas forcément un abandon de territoire, mais tout d’abord une cession d’une partie des compétences décisionnelles autrefois exclusives à l’Etat. Par exemple, depuis 2012, la RDC qui a ratifié le Traité portant Organisation pour l’harmonisation du droit des Affaires en Afrique(OHADA) a été, depuis, obligée d’abandonner son droit commercial national pour appliquer le droit commercial communautaire contenu dans les « Actes uniformes » de l’OHADA. Il en est de même de l’Union Européenne(UE) qui est la plus perfectionnée des organisations d’intégration, qui édicte des directives portant par exemple « politiques communes agricoles » ou « politiques communes sanitaires » que les Etats ne font qu’appliquer sans autre forme de procès. Dans ces politiques, seule la Commission européenne qui est l’organe habilité à prendre des décisions que les Etats appliquent directement et immédiatement. En matière de circulation des personnes et des biens, par exemple, le territoire européen est un ; voilà pourquoi si l’on a un visa schengen, l’on peut avoir voyagé pour la Belgique, mais l’on aura la possibilité de circuler facilement et librement en Italie, Allemagne, Espagne, etc., sans plus solliciter de ces pays un autre visa d’entrée. S’agissant de l’abandon partiel de la souveraineté territoriale, il peut s’agir de l’hypothèse où un Etat dispose de son territoire pour l’installation de l’organisation.
Par exemple, quoique sur le territoire américain, le quartier new-yorkais qui abrite les installations et immeubles de l’ONU n’est plus à proprement parler un territoire sous le contrôle des Etats-Unis. Il en est de même du quartier bruxellois qui accueille les institutions de l’UE. Si donc l’Union Africaine sollicite à la RDC un territoire pour construire, par exemple, une université panafricaine, le périmètre qui va abriter ces installations sera totalement sous le contrôle de l’Union Africaine et non de la RDC. Même dans les relations diplomatiques entre deux Etats, ce genre d’abandon partiel de souveraineté existe avec les périmètres des ambassades qui sont considérées comme des « territoires étrangers » dans un Etat.
Ce que nos brillants « intellectuels » qui s’acharnent contre cet article ont superbement oublié est qu’il n’est pas une exclusivité de la Constitution congolaise ; il est contenu dans de nombreuses constitutions des Etats africains. Bien plus, et c’est ici que leur discours est non seulement fallacieux mais aussi intellectuellement malhonnête, cette disposition a été intégrée dans l’histoire constitutionnelle congolaise depuis la Constitution du 24 juin 1967 (article 69 : « En vue de promouvoir l’unité africaine, la république peut conclure des traités et accords d’association comportant abandon partiel de sa souveraineté »). Pourtant, cette Constitution est la première du régime de Mobutu qui est connu comme le plus protecteur de la souveraineté territoriale et de l’unité nationale. Toutes les autres Constitutions de la RDC qui ont suivi comportent une disposition similaire à l’article 217 que l’on colle faussement aux « belligérants auteurs de la Constitution actuelle ».
Il s’agit, en l’occurrence, de la Constitution de la CNS du 04 avril 1992(article 108), de l’Acte Constitutionnel de la Transition du 09 avril 1994(article 115), et de la Constitution de la Transition du 04 avril 2003(article 195). Alors, toutes ces Constitutions seraient-elles aussi l’œuvre des belligérants ou auraient-elles vocation à faciliter la balkanisation du pays ?
S’agissant de l’article 9 de la Constitution du 18 février 2006, il est ainsi libellé : « L’Etat exerce une souveraineté permanente notamment sur le sol, le sous-sol, les eaux et les forêts, sur les espaces aérien, fluvial, lacustre et maritime congolais ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental. Les modalités de gestion et de concession du domaine de l’Etat visé à l’alinéa précédent sont déterminées par la loi ».
Pour Thierry Monsenepwo et tous les autres qui fustigent la formulation de cet article, ils auraient souhaité que l’on écrivit ce qui suit : « Le sol et le sous-sol appartiennent à l’Etat ». C’est la formule qui apparait à l’article 9 de la Constitution de la Transition, celle du 04 avril 2003 qui aurait dû être, d’après les rhétoriciens du complot, la vraie Constitution des belligérants, parce que procédant directement de l’Accord global et inclusif de Sun City. Les congolais redoutent tellement la balkanisation qu’ils voient, désormais, le complot en tout, même dans les formulations typiquement légistiques. En effet, la formulation de l’actuel article 9 de la Constitution apparait dès la première mouture de l’Avant-projet du Sénat d’octobre 2004, c’est-à-dire celui ramené de Simi-Simi(Kisangani) et qui a résisté à tous les toilettages apportés au texte aussi bien par le Collège des experts que par la Commission constitutionnelle et la plénière du Sénat. Au texte d’octobre 2004, cette disposition était le contenu de l’article 7 qui est devenu l’article 9 au texte soumis à la plénière du Sénat, à la Commission PAJ de l’Assemblée Nationale et à la plénière de celle-ci pour être enfin adopté et approuvé tel quel par le peuple congolais.
Donc, il n’avait visiblement posé aucun problème de compréhension à toutes ces étapes du processus constitutionnel, sinon il serait élagué tout simplement.
Peut-être que « nos brillants intellectuels » et « communicateurs de l’USN » ne comprennent pas le sens des termes utilisés dans la formulation ici dénoncée. Il faut, par conséquent, leur fournir une petite explication qui pourrait les aider à saisir le sens et la portée de l’expression « Exercer la souveraineté permanente sur le sol et le sous-sol ». D’après le dictionnaire du droit constitutionnel (Armel Le Divellec et Michel de Villiers, p.347), la souveraineté est le caractère d’un pouvoir originaire et suprême ; et le pouvoir suprême est un pouvoir au-dessus duquel il n’y en a pas d’autre. Ainsi, avoir un pouvoir suprême sur le sol et le sous-sol, c’est avoir la capacité de prendre toute décision sur le sol et le sol ; c’est en fait d’exercer sur ces ressources (sol et sous-sol), un droit de propriété qui est caractéristique de ce tryptique de prérogatives : usus (le droit de faire usage d’un bien) ; abusus (le droit d’aliéner un bien) et fructus (le droit de jouir du fruit de ce bien). Pour tout dire, exercer le droit de propriété c’est avoir une relation d’exclusivité entre le bien et la personne à laquelle il appartient.
De ce qui précède, l’Etat congolais exerçant la souveraineté permanente (non momentanée) sur le sol et le sous-sol, en exerce sans aucun doute le droit de propriété, parce qu’il cumule sur ces biens (sol et sous-sol) les trois prérogatives de la propriété. Cela est d’ailleurs insinué dans l’alinéa 2 dudit article 9 lorsqu’il est disposé que « les modalités de gestion et de concession du domaine de l’Etat visé à l’alinéa précédent sont déterminées par la loi ». En effet, le domaine de l’Etat est composé des biens appartenant à l’Etat, qu’il s’agisse des biens du domaine public ou ceux du domaine privé de l’Etat. Et nous le savons (peut-être pas nos rhétoriciens du complot), le régime juridique de la gestion du domaine public de l’Etat consacré à l’article 10 de la Loi dite foncière est l’inaliénabilité, l’imprescriptibilité et l’insaisissabilité des biens faisant partie de ce domaine.
Alors, sur quelle base ou en vertu de quel pouvoir le sol et le sous-sol congolais devrait-il être exposé à la « vente » qui bénéficierait aux étrangers ? Ce qui se raconte au sujet de cet article est simplement du « bavardage » qui vise à induire l’opinion publique dans l’ignorance et la fausseté, alors que les motivations à la base de cette rhétorique sont simplement la répudiation de l’ordre constitutionnel actuel pour le remplacer par un autre qui serait favorable à la confiscation du pouvoir par les dirigeants actuels.
La souveraineté permanente sur les ressources naturelles est une doctrine exprimée à l’initiative des pays en voie de développement selon laquelle chaque Etat décide en dernière instance et en toute indépendance du sort des ressources naturelles qui se trouvent sur son territoire et des activités économiques qui s’y exercent (Jean Salmon(dir), Dictionnaire de droit international public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p.1046). Cette doctrine a émergé avec l’accession à l’indépendance des pays anciennement colonisés et elle est une composante du droit à l’autodétermination des peuples qui était aussi en vogue à l’époque des indépendances et que les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme de 1966 ont formellement consacré en ces termes : « Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes.
En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel. Pour atteindre leurs fins (c’est-à-dire leur libre administration), tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles » (Article 1er commun au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques).
Pour ce qui concerne la RDC particulièrement, si l’insertion dans la Constitution de cette clause avait une visée complotiste, le Conseil de sécurité des Nations unies n’aurait jamais consacré plusieurs de ses résolutions sur la RDC à réaffirmer ce principe en vue de fustiger le pillage auquel le pays faisait face dans le contexte de la guerre d’agression de 1998 à 2002(C’est le cas de résolutions 1323 du 13 octobre 2000 ; 1332 du 14 septembre 2000 ; 1376 du 9 novembre 2001 ; 1417 du 14 juin 2002 ; 1445 du 4 décembre 2002 et 1457 du 24 janvier 2003).
Bien plus, beaucoup d’autres pays africains ont également inséré dans leurs Constitutions cette clause de la souveraineté permanente sur les ressources naturelles. Tel est le cas de l’article 13 de la Constitution tunisienne du 27 janvier 2014 qui dispose : « Les ressources naturelles appartiennent au peuple tunisien. L’Etat exerce sa souveraineté sur ces ressources au nom du peuple ».
Conclusion
Les articles 9 et 217 de la Constitution congolaise du 18 février 2006 ne contiennent en rien une clause qui aurait été glissée par les étrangers ou par la Communauté internationale pour exposer la RDC à la balkanisation ou au pillage de ses ressources naturelles. Tout ce discours qui est actuellement diffusé sur les médias par « des politiques », professeurs d’université soient-ils, n’est qu’une rhétorique de diabolisation de cette Constitution, uniquement pour obtenir son remplacement. Les arguments avancés sont fallacieux, s’ils ne sont pas simplement la preuve d’une superbe ignorance étalée sur la place publique.
(Par le Professeur Georges L. Olemanu, PhD et Spécialiste en Coopération sino-congolaise)
Les réformes de Deng Xiaoping ont marqué le début d’une transformation politique, économique, militaire et culturel remarquable faisant de la Chine une superpuissance incontournable au 21ème siècle. Après la mort de Mao, le rôle secondaire joué par Deng a joué un rôle salvateur, d’abord économique puis politique, culturel et miliaire, dans le retour chinois sur la scène internationale dont les échos se font entendre à ce jour. Ce faisant, la Chine est passé d’un pays insulaire et introverti en proie à des périodes de chaos et de famine au pays moderne, tourné vers l’extérieur et sophistiqué que nous connaissons aujourd’hui. La RDC est l’un des pays témoins de l’engagement stratégique chinois en Afrique.
2022 marque le 50ème anniversaire d’harmonisation des relations diplomatiques entre la République Démocratique du Congo et la République populaire de Chine. Au fil des années, l’amitié entre les deux pays s’est révélée être un partenariat stratégique, global et complémentaire dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
L’étendue de leur coopération peut être résumée en 4 périodes : Première période 1960-1972. Les relations ont été tumultueuses, en raison de l’assassinat de Lumumba. Deuxième période 1972-1990. Comparée à la première, cette période enregistre un plus grand nombre de visites, d’accords et de programmes d’aide. Ceci est dû à l’harmonisation des relations bilatérales en 1972 rendue possible par le contexte du système international de l’époque. Cependant, en raison de l’instabilité politique et de l’avènement de la guerre en RDC à partir de 1997, l’élan de la coopération s’affaiblira.
Troisième période 1997-2003. Relance de la coopération sino-congolaise. La fin du régime dictatorial, le voyage de Mze Kabila à Pékin (son premier voyage à l’étranger en tant que président de la RDC), la signature de l’accord de protection et d’encouragement mutuel des investissements ont marqué la troisième phase. Cependant, deux mois après la signature de cet accord, la deuxième guerre du Congo éclatera jusqu’en 2003 officiellement mais officieusement jusqu’en 2006.
Quatrième période 2008-à ce jour. Grand renouveau dans les relations Sino-congolaises en raison de la signature du mémorandum d’attente (2007), de la convention de collaboration (2008) et des différents avenants (2024) entre la République Démocratique du Congo et les entreprises publiques chinoises.
Dans cette opinion, au-delà de sa taille économique, de son réseau commercial, de ses épargnes et capacités militaires mondialement connues, le Professeur Georges Olemanu Lohalo présente et discute les raisons particulières de l’importance de la Chine pour la République Démocratique du Congo, principalement basées sur les principes de la recherche du plus grand bien, des intérêts partagés, de la sincérité, des résultats effectifs, d’amitié et de bonne foi.
D’aucuns n’ignorent que la Chine utilise principalement l’investissement et l’aide publique pour contribuer au développement économique des pays Africains. En RDC, cette approche est visible à travers l’aide directe d’État à État (par exemple sous la forme de subventions ou de prêts sans intérêt) et la signature d’accord entre les entreprises d’État chinois et celles d’État congolais (généralement sous la forme des coentreprises).
Point n’est besoin d’énumérer les multiples aides et différentes coentreprises chinoises en RDC dont le financement, la construction du Centre culturel Africain à Kinshasa et la récente signature du 5ème avenant de la convention de collaboration de 2008 en constituent les preuves de vitalité d’une coopération gagnant-gagnant.
Par ailleurs, l’optimisation sans cesse renouvelée de la convention de collaboration entre les entreprises chinoises et l’Etat congolais contribue au financement sécurisé et à la construction qualifiée des infrastructures détruites par des longues années d’une gouvernance prédatrice au service des intérêts partisans et surtout rassure les investisseurs privés chinois à venir investir au Congo dont l’engagement étatique chinois symbolise stabilité des institutions et amélioration continue du climat des affaires en République Démocratique du Congo. A ce jour, l’on estime à plus de 20 milliards d’investissements chinois en RDC.
Ce chiffre d’affaires booste le commerce Sino-congolais. La Chine est devenue le principal marché d’exportation de la RDC ; devenant ainsi le premier partenaire économique et commercial congolais depuis bientôt deux décennies. Les échanges commerciaux entre les deux pays partenaires sont passés de USD 68 millions en 1991, à plus de USD 4 milliards en 2014 et à plus de USD 9.5 milliards en 2022 dont la Chine réalise le plus grand déficit africain au bénéfice de la RDC.
Ces statistiques démontrent éloquemment combien la Chine a supplanté l’Union Européenne et les USA jadis partenaires commerciaux privilégiés de la République Démocratique du Congo.
A ces éléments structurants s’ajoutent le soutien diplomatique, l’octroi des bourses d’études et la construction des écoles, l’organisation des séminaires et formation de renforcement de capacités des ressources humaines, la construction des infrastructures culturelles et l’assistance médicale qui profitent grandement à la population congolaise et solidifient la coopération Sino-congolaise.
*Georges L. Olemanu PhD est l’un des meilleurs spécialistes de la coopération Sino-congolaise. Il est actuellement Professeur Associé au Département des Relations Internationales à l’Université de Kinshasa et Chercheur Associé au Centre de Recherche en Sciences Humaines-CRESH. Il est auteur de Pourquoi le nouveau Président Congolais devrait visiter la Chine (2019) ; Coopération Sino-Congolaise : pertinences et perspectives (2023).
PROFESSION DE FOI POUR LE DEVENIR DE LA RDC ET PARTICULIEREMENT DE LA PROVINCE DE L’EQUATEUR
La CENI de la Province de l’Equateur a organisé les élections de Gouverneur de Province et Sénateurs le 24 mai dernier. Un fait historique nous a révélé d’abord la Candidature et en suite l’élection d’un grand Notable du Grand-Kasaï en l’occurrence le Patriarche Jonas MUKAMBA à cette Sénatoriale de Mbandaka ; un fait significatif qui démontre à suffisance la maturité du peuple équatorien en reconnaissance des grandes œuvres bâties ensemble avec cette Notabilité kasaïenne quand il avait été deux fois Gouverneur dans cette Province. A cet effet le Journal Prospérité a jugé utile d’approcher le principal intéressé pour en savoir un peu plus sur ses motivations, de son engagement non seulement pour la province de l’Equateur mais également prochainement sur son engagement et sa loyauté pour la République.
L’homme et ses convictions.
Ayant été à l’avant plan de la scène politique congolaise depuis 1960, le Patriarche Jonas MUKAMBA est encore débout, vigoureusement animé d’une intelligence vive et d’un penchant au travail exigeant bien fait, il revient à partir de l’élection des Sénateurs le 24 mai dernier à l’Equateur au-devant de la scène politique congolaise, élu par l’Assemblée provinciale de la circonscription électorale de la province de l’Equateur. Evénement historiquement rare le fait de voir une Personnalité éminente du Grand-Kasaï se faire élire dans une autre province, précisément dans la province de l’Equateur alors qu’une trentaine d’années sépare ce jour d’avec la dernière période où il avait assumé les charges d’Etat en qualité de Gouverneur de Province. Preuve que la population de l’Equateur n’a jamais oublié l’excellent travail abattu par cette grande Personnalité qui a donné à l’époque tout son savoir-faire pour la grandeur de la province. C’est pourquoi nous avons jugé utile d’être à son écoute pour nous livrer ses convictions et son engagement renouvelés pour sa province d’adoption.
Ecoutons-le ;
«Je suis fondamentalement un homme d’actions qui ne s’abreuve pas de discours seulement. En responsabilités politiques comme homme d’Etat, mon premier souci est de laisser des traces indélébiles, des traces à impacts visibles qui marquent positivement les générations. Ainsi donc, ma préoccupation dans l’action est d’anticiper de ce qui va subsister de mon travail après mon passage car les Postes d’Etat sont passagers et non héréditaires. L’une de mes méthodes de travail est d’être toujours au côté des populations et à leur écoute pour qu’ensemble nous nous déterminions pour un devenir prometteur. C’est par cette méthode de communication avec le peuple que s’était établit un lien intime depuis une trentaine d’années entre les populations de l’Equateur et ma modeste personne ».
« De mes responsabilités d’Etat antérieures
à l’extérieur du pays :
J’ai été Ambassadeur dans six pays et Représentant diplomatique dans des organisations internationales implantées dans ces pays.
En qualité d’Ambassadeur du Zaïre en Ouganda, j’avais acheté une résidence sur initiative privée
En qualité d’Ambassadeur à la Confédération Helvétique à Berne, j’avais payé une résidence grâce aux relations que j’entretenais avec les banques locales.
A l’intérieur du pays
J’ai passé 11 ans à la MIBA à Mbuji-Mayi ; et jusqu’à ce jour on me réclame parce que le bilan a été positif et le lieu n’est pas ici d’étaler toutes les réalisations marquantes pendant ces 11 ans
Evidemment j’ai assumé les charges de Gouverneur de provinces et la province qui m’a plus marqué est évidement celle de l’Equateur ».
L’amour renforcé du Patriarche MUKAMBA avec le peuple de l’Equateur explique son choix d’être Sénateur à l’Equateur.
« J’avais pris ma décision de clôturer ma carrière politique à l’Equateur du fait que le peuple équatorien m’a, à maintes reprises, prouvé l’estime qu’il a pour ma modeste personne. Dans mon compte des fées avec le peuple équatorien, je remercierai toujours Feu le Marechal MOBUTU pour avoir porté son choix sur ma modeste personne en vue de diriger le Grand-Equateur et ce peuple qui durant des années m’avait accueilli en frère. Il y a lieu de rappeler ici qu’aux premières élections législatives de la deuxième République, avant l’institutionnalisation du MPR, j’avais été élu Député national dans la circonscription électorale de l’Equateur à Basankusu.
Alors que j’étais en 1980 Ambassadeur auprès du Gouvernement italien et Représentant de la FAO, j’avais été rappelé par le Marechal MOBUTU à l’insistance du peuple de l’Equateur pour assumer encore une fois les charges de Gouverneur. En effet, les populations présentes au meeting du Marechal MOBUTU à Mbandaka en 1980 avaient réclamé mon retour à l’Equateur comme Gouverneur. Je fus donc rappelé pour être nommé Gouverneur de la province de l’Equateur avant que je ne retourne, à ma demande, en 1883 comme Ambassadeur auprès de la Confédération Helvétique à Berne et Représentant du pays dans toutes les Institutions Internationales basées à Genève.
Comme ce brave peuple vient de me solliciter une fois de plus pour le représenter au Sénat, je n’ai pas hésité pour accéder à sa demande. Etant ainsi élu Sénateur de l’Equateur et comme doyen d’âge, il est de mon devoir de travailler pour une sincère collaboration dans l’intérêt supérieur de cette brave province. Je m’y engage de favoriser le dialogue franc et sincère entre les élus nationaux, les élus provinciaux et l’Exécutif provincial pour que nous soyons tous unis pour servir la province. Les conflits d’ordre tribal, clanique, religieux,… ainsi que les ambitions personnelles qui ont toujours minées la province de l’Equateur doivent être bannies pour enfin arriver ensemble à paraphraser le Marechal MOBUTU « Papa BO, MOKO ; Maman BO, MOKO,… »
Et l’Honorable Sénateur, le Patriarche Jonas MUKAMBA de continuer en disant « à ceux qui parlent de l’âge, que c’est un faux débat. Dieu Eternel seul donne les qualités à qui il aime peu importe l’âge. Ce qui compte pour la province comme pour la République c’est l’efficacité, la loyauté et la détermination de mieux faire dans l’exercice de ses responsabilités d’Etat. Je me sens encore capable d’aider la Nation congolaise. L’Equateur est mon cœur, suivant un principe populaire et même biblique qui stipule « on ne choisit pas ses origines, ni sa tribu mais on choisit plutôt ses amis »
Moi, Sénateur Patriarche MUKAMBA, j’ai choisi servir l’Equateur avec tout mon savoir-faire, mon engagement patriotique et ma loyauté avec les Institutions de la République légalement établies ».
Nous voilà désormais fixés sur l’ardent attachement à la province de l’Equateur professé par le désormais Sénateur de la Circonscription électorale de l’Equateur. Son attachement et ses remerciements, bref son ardent amour envers ce peuple sont éloquents et forcent le respect. Un bel exemple de la cohésion sociale et de l’Unité nationale. Dans les prochaines éditions, nous aurons encore à approcher notre Papa, le Sénateur Patriarche MUKAMBA pour nous donner sa vision ou nous parler plutôt sur comment il va travailler au Sénat pour la Prospérité de la République Démocratique du Congo.
(Par Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS, Pionnier de l'UDPS)
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président réélu et nouvellement investi
Judith Suminwa Tuluka, la toute Première Femme Congolaise à être nommée au Poste de Premier Ministre de la RDC
Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS, Pionnier de l'UDPS
Sortira ou sortira pas ? C'est la grande question qui défraie la chronique des états-majors des partis politiques congolais s'agissant de la publication du premier gouvernement de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka.
Ce week-end, on attendait la sortie de la fumée blanche de la Cité de l'Union Africaine. A la place, rien. Sauf des rumeurs de tous genres.
Selon certaines sources, le Chef de l’Etat aurait retourné la mouture lui présentée par la Première Ministre sous prétexte qu'elle n'aurait pas respecté ses instructions et aurait cédé aux pressions des "caïmans" de l'Union Sacrée de la Nation. Sapristi ! Sapristi ! Dans quel pays sommes-nous ? Existe-t-il bel et bien une Constitution devant régir le fonctionnement de nos institutions ?
Je suis en droit de m'interroger sur ce qui se passe en République Démocratique du Congo autour de la formation du gouvernement central.
Après mille et une observations, il y a lieu de clamer haut et fort que l'Union Sacrée de la Nation, USN, n'a pas donné une majorité parlementaire au Président de la République, son initiateur.
L'Union Sacrée de la Nation, ce panier à crabes, a piégé le Chef de l’Etat. Comme ses ténors, anciens de la MP et du FCC, avaient roulé dans la farine l'ancien Président Joseph Kabila Kabange.
Tous avaient refusé d'aller aux élections législatives nationales et provinciales de 2006, de 2011 et 2018 sous les couleurs de l'AMP, de la MP et du FCC pour marchander plus tard les postes et faire du vil chantage.
Ils avaient réussi leur sale coup sous les deux mandats de l'ancien Président de la République.
Quand le glas avait sonné la chute du régime Kabila Kabange, ces transfuges sans foi ni loi avaient détalé comme des lapins pour venir se réfugier à l'Union Sacrée de la Nation.
Comme on dit qu'il n'y a pas un sans deux, ils ont réédité leur sale coup avec le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. C'était facile pour eux. Car, en face, du côté de l'UDPS Tshisekedi, c'était pratiquement le vide. Une direction très faible et inexpérimentée était tombée dans le piège. Elle a été incapable d'imposer sa loi.
Aux dernières élections de 2023, l'UDPS Tshisekedi n'a pas vu venir le danger actuel. En dépit de nombreux conseils lui prodigués sur l'inopportunité de la mosaïque qui avait prouvé ses limites au PPRD et sur la multiplication des candidatures Tshisekedistes au lieu de les aligner sous l'unique bannière de l'Union Sacrée de la Nation.
La moisson n'a pas été abondante pour l'UDPS Tshisekedi (75 députés nationaux) et sa mosaïque (75 députés nationaux). 150 députés nationaux sur 500 c'est loin de la majorité parlementaire recherchée.
Ainsi, suite à cette erreur stratégique, les fameux regroupements de l'Union Sacrée de la Nation se sont dotés d'une capacité de nuisance acceptable. Ils peuvent redessiner une nouvelle majorité parlementaire pour causer du tort à leur bienfaiteur étant donné que la reconnaissance est un mot rare dans le langage des politicailleurs congolais.
Qui bloque la sortie du gouvernement Judith Suminwa Tuluka ? C'est l'Union Sacrée de la Nation. Ou les membres de son insatiable Praesidium ?
Sans une majorité parlementaire unie, forte et soudée, le Chef de l’Etat est à la merci de ces "rapaces". Il est maintenant obligé de procéder à d'indignes calculs d'apothicaire et à des enchères immorales.
Au regard de notre Constitution en vigueur et aux prérogatives présidentielles, la formation du gouvernement de la République revient de plein droit au seul Président de la République assisté de sa Première Ministre. Cette prérogative n'est pas partagée ni avec le Praesidium de cette coquille vide appelée Union Sacrée de la Nation éclatée ni avec les Présidents de ses regroupements politiques.
Ce que nous apprenons est horrible et ahurissant ! On nous parle des individus qui exigeraient tel maroquin ministériel, qui réclameraient telle position sur la liste du gouvernement. Les plus ridicules outrepassent les instructions du Chef de l’Etat comme d'autres proposent les membres de leurs familles respectives. Que devient alors le pouvoir discrétionnaire du Président de la République dans tout cela ?
Le gouvernement étant de la République, personne n'a le droit de faire chanter le Chef de l’Etat ni la Première Ministre. Le Peuple Congolais attend donc son gouvernement. Celui qui doit matérialiser la vision du Président de la République.
Que la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka siffle, enfin, la fin de la mangeoire populaire à la congolaise qui date de la Conférence Nationale Souveraine ! Et là alors ? Le Premier Ministre Etienne Tshisekedi wa Mulumba avait administré une grande leçon avec la publication de son tout premier gouvernement issu de ce grand forum national sans aucune pression extérieure. C'est le bel exemple à suivre.
*Ayant déjà défrayé la chronique voici bientôt une décennie, le débat sur la nécessité ou pas de réviser la Constitution de notre pays est à nouveau relancé. La réponse du Président de la République à la question d’un compatriote au cours de sa rencontre avec la diaspora congolaise lors de son récent séjour européen en serait le détonateur.
Par souci de précision, rappelons ici les propos du Chef de l’Etat : « Ne faites pas de moi un dictateur, Cette démarche ne relève pas seulement de mes compétences, mais plutôt de la population à travers ses représentants à l'Assemblée nationale... Je mettrai en place une commission qui réfléchira sereinement sur comment nous doter d’une Constitution digne de notre pays ».
La virulence des arguments qui fusent de part et d’autre révèle que la chamaillerie en cours ne concerne que superficiellement la loi fondamentale. La confrontation vient tout simplement étaler une fois de plus aux yeux du monde que nous demeurons réellement enfermés dans une société de défiance ; dans laquelle tout débat est systématiquement transformé en antagonisme irréconciliable. En effet, il existe de moins en moins de confiance parmi nous. Or, la démocratie, par plusieurs de ses aspects, exige un minimum de confiance réciproque, sans quoi elle est inopérante !
Comment comprendre que, pour animer un débat concernant la consolidation de la Nation et l’organisation à mettre en place afin de garantir la stabilité et le bon fonctionnement des institutions démocratiques, nous mettons une telle énergie à nous confronter passionnément sur les bénéfices politiciens que les uns et les autres pourraient tirer à court ou à moyen terme ?
Il convient de rappeler que la Constitution présente des principes, des droits et devoirs impersonnels et neutres opposables à tous et garantissant le bon fonctionnement des institutions ainsi que la coexistence paisible entre les citoyens.
Les élites politiques congolaises ne sont-elles pas capables d’aborder un texte objectivement, en fonction de ses propres qualités et défauts, sans penser à vouloir en faire un instrument pour barrer la route à tel ou préparer le chemin de tel autre ?
La Constitution n’est pas un texte magique, intouchable ou intangible ; d’ailleurs elle prévoit elle-même aux articles 218 et suivants les conditions de sa propre révision.
Il s’impose d’accepter que la Constitution du 18 février 2006 a largement montré ses limites. Les observateurs relèvent notamment qu’elle n’a pas su ressouder la Nation selon les espoirs suscités au « dialogue intercongolais » de SUN CITY, puisque les rébellions ont été réactivées. Aujourd’hui comme hier, les arguments ou prétextes avancés sont de même nature. La décentralisation qui promettait monts et merveilles s’avère difficile à mettre en place ; en effet, la gouvernance locale n’a pas entraîné la moindre esquisse de développement de nos contrées.
La question de l’architecture générale et de l’équilibre des institutions s’invite encore et toujours au débat ; comme beaucoup d’autres thèmes qu’il ne serait pas possible d’inventorier dans ces quelques lignes.
Je ne doute pas que les Congolaises et Congolais pourraient intellectuellement et sereinement analyser, sans arrières pensées politiciennes, les obstacles qui empêchent le pays d’avancer et de proposer des solutions adéquates. C’est dans cette optique là que nous devrions aborder le débat actuel. Pourquoi nous ne le faisons pas ?
Ne nous illusionnons pas, la Constitution actuelle n’explique pas à elle seule nos incapacités passées ou présentes, mais elle n’aide pas - ce qui devait être son rôle - à les résoudre. Voilà en quoi consiste le problème !
Puisque j’y pense, pardonnez-moi de poser quelques questions simples à nos compatriotes qui sacralisent le texte du 18 février 2006.
Avec la guerre d’agression que nous subissons actuellement, les Congolais sont-ils prêts à maintenir l’article 217 sur l’éventualité de l'abandon, même partiel, d’une partie de leur territoire ?
Qui ignore l’opinion du peuple sur l’actuelle gouvernance des provinces par les originaires ?
Qui peut honnêtement rester indifférent aux critiques que formule le peuple sur la multiplication inconsidérée des partis politiques ?
Qui peut prétendre, sans gêne, que le népotisme que nous expérimentons depuis un certain temps est conforme aux idéaux démocratiques ?
Qui peut considérer que la corruption à ciel ouvert à laquelle nous avons assistée contribue à valoriser la démocratie ?
A la vue des vols et détournements colossaux et répétitifs des fonds publics qui ne cessent de prendre de l’ampleur chez nous, ne devrions-nous pas penser à mentionner le caractère particulièrement grave de ce fléau dans la Constitution et en conséquence reformer notre droit pénal en instaurant une nouvelle hiérarchie des crimes et délits ?
Ne faudrait-il pas, par la Constitution, empêcher les inacceptables cumuls de mandats électifs observés lors des dernières élections ?
Sans être exhaustives, les quelques questions ci-dessus posées devraient convaincre les partisans de la sacralisation de la Constitution du 18 février à reconsidérer leur attachement.
De plus, il serait souhaitable que nos brillants constitutionalistes - attachés au copier-coller - sortent de leur complexe vis-à-vis de l’imagination scientifique occidentale.
Dans ce débat sur la Constitution, rappelons-nous que nous avons un vécu, une histoire, une culture et des problèmes particuliers.
Tâchons d’en tenir compte afin que notre loi fondamentale soit la réponse à nos préoccupations propres et non pas seulement une tentative de se conformer aux grandes tendances de l’intelligentsia occidentale mondialisée. Lorsque certains constitutionalistes sérieux parlent de contextualisation, à quoi pensent-ils si ce n’est à ceci ?
Parfois ; il serait sage de se poser la question de savoir si, en dépit de l’incontestable importance du débat sur la Constitution, les intellectuels congolais ne devraient plutôt plus analyser et réfléchir sur les changements que nous devrions apporter à la culture qui détermine et gère nos comportements depuis 1960 en tant que vision du monde, choix des valeurs et manières d’appréhender les relations entre les nations ?
En tant que candidat aux élections sénatoriales de la province du Maï-Ndombe, j'ai été porté par un amour profond pour ma province et un engagement indéfectible à promouvoir son développement et le bien-être de ses populations. Cependant, après mon audition à l'assemblée provinciale, il m'est apparu clairement que les idées ne suffisaient pas : les motivations financières semblaient primer pour certains députés provinciaux.
Ces pratiques de corruption, en totale contradiction avec mes valeurs, ma religion chrétienne et mon éducation, ainsi qu'avec le combat que je mène aux côtés du Chef de l'État, Félix Tshisekedi, m'ont poussé à prendre une décision difficile mais nécessaire. Loin de m'affaiblir, cette étape a renforcé ma détermination à lutter contre la corruption au sein de nos institutions.
Je refuse non pas un simple siège au Sénat, mais un siège qui, durant cinq ans, aurait compromis mon intégrité et ma conscience. Je choisis de rester fidèle à mes principes et à ma mission de servir les intérêts vitaux de notre peuple.
Par conséquent, je retire ma candidature aux élections sénatoriales prévues pour ce jour, 26 mai 2024, dans ma province de cœur, le Maï-Ndombe. Cette décision est guidée par la volonté de tirer les leçons de cet engagement politique et de renforcer mon combat pour une société plus juste et intègre.
Au-delà de ce retrait, je m'engage à continuer de porter la voix des populations du Maï-Ndombe, ma province en particulier et du Congo mon pays, en général, et de travailler sans relâche pour la mise en place rapide d'une structure politique qui, dans cinq ans, permettra l'émergence de Congolais dignes de la vision du Chef de l'État, Félix Tshisekedi : des hommes et des femmes intègres, animés par les valeurs de moralité, de transparence et de bonne gouvernance.
Il est de notre responsabilité, en tant qu'élites d'aujourd'hui, de léguer aux générations futures une meilleure version de nous-mêmes, à travers une Constitution dynamique et des lois avant-gardistes. Aimons ce pays et œuvrons ensemble pour aligner notre vie publique sur les exigences de la moralité et de la bonne gouvernance.
Vive la République Démocratique du Congo, vive le Maï-Ndombe !
Les congolais soucieux aujourd’hui de la sortie de leur pays du marasme économique et de l’impasse sécuritaire sont au comble d’une plus grande exaspération au regard de ce grand décalage entre la mise en place actuelle des animateurs d’institutions républicaines et le respect de la constitution en ses articles 90 et 115. Pour la plupart d’observateurs, le problème de ce retard est dû aux mauvaises élections présidentielle et législatives de décembre 2023 et de l’absence de volonté politique réelle d’allouer des crédits disponibles à la Céni. Partant de l’appréhension du terme recyclage en ce qui concerne la Rdc, nous sous-entendons les ministres, députés, sénateurs, magistrats, conseillers au sein de certaines administrations, directeurs des cabinets qui ont été des voleurs, des pilleurs des deniers publics et qui reviennent au pouvoir sous une formule ubuesque de l’union sacrée de la nation, une union baroque.
La Rdc est connue comme l’un des pays au monde qui s’amuse à renouveler les pilleurs des deniers publics à la gouvernance et le pire avec cette gestion, peut on inscrire la nation dans la spirale du développement durable ? Comment une société peut-elle répondre aux demandes de la population quand elle fait le choix des criminels économique, d’une bande organisée des malfrats ? Ce recyclage est une insulte au peuple congolais, ce que nous constatons aujourd’hui, c’est la mauvaise volonté des dirigeants actuels de ne pas accéder à l’excellence. Ces voleurs n’ont plus de recettes à nous proposer quant à la lutte contre la corruption systémique en Rdc, à la lutte contre la pauvreté. Au lieu de tourner la page de ces voleurs, le président congolais se délecte dans sa majorité issue de la fraude électorale espérant garder le pouvoir au Congo comme un roitelet au-delà de son second et dernier mandat. Ce sont des chimères dans un Etat où l’instabilité politique et surtout sécuritaire demeure récurrente. Quand le pays est aujourd’hui à feu et à sang, le renouvellement des voleurs n’augure rien de neuf au moment où la population n’attend que des solutions concrètes aux problèmes d’insécurité et de guerre dans certains pans de notre territoire : dans la région de Kisangani où depuis février 2023, 75.000 personnes sont déplacées dans la ville de Kisangani en raison d’affrontements fonciers comme dans le Kwamouth où les Teke sont attaqués par les Mobondo instrumentalisés par certains hommes politiques qui restent impunis, la guerre imposée par le Rwanda à travers le M23 . Quand une société est confrontée à une catastrophe nationale, on fait appel aux hommes et femmes les plus compétents et loyaux comme durant le règne de Mobutu.
Malheureusement les citoyens congolais acceptent cet état de fait puisque la corruption et la médiocrité systémique ont pris tellement de la place dans nos institutions. La médiocrité est devenue un haut lieu de consensus national entre les acteurs appartenant à cette frétillante brochette des grands voleurs de la république, experts en détournement des millions de dollars. Le jour où ils vont tous rendre gorge s’approche inéluctablement. Il y a aujourd’hui une nécessité d’une révolution éthique, intellectuelle et politique afin de ne pas banaliser le recyclage des voleurs en Rdc et rebondir dans l’histoire, car l’intelligence exige le résultat, la capacité à résoudre les problèmes.
In fine nous devons condamner l’hystérie des hommes politiques congolais grands voleurs de la république qui cherchent le pouvoir pour leurs intérêts éhontés, qui se convertissent au mal en rejetant le bien pour leurs compatriotes croupissant dans une misère noire. C’est pourquoi nous estimons que le paradigme de futures générations congolaises par la question de la responsabilité politique, de la qualité des dirigeants et du respect de notre constitution est posé. Il trouvera des solutions pérennes dans un Etat s’enracinant sur le refus de recycler les voleurs, les pilleurs des deniers publics, sur l’excellence des acteurs politiques. Congolais et congolaises, ne soyez plus passifs face à la criminalité économique bien organisée par des personnages politiques et par leurs mésaventures qui divisent et distraient.
La question de la robe et du mandat de l’avocat RD Congolais est très importante au regard même de la validité des actes que l’Avocat accomplit à l’audience au nom de son client devant tout juge qui est sous la seule autorité de la loi en vertu et de la Constitution et des lois de la République, parmi lesquelles lois, la loi du barreau qui seule prévoit, à ses articles 71 et 73.
Seules dispositions pertinentes
Article 71 : « Les avocats portent à l’audience la robe noire avec chausse garnie de fourrure de léopard et le rabat blanc; ils ne peuvent y porter aucun insigne ni bijou marquant leur appartenance à un Ordre national ou étranger ou à une institution de droit public ou privé. Ils sont appelés « Maîtres». Ils plaident debout et découverts ».
Article 73 : « Hors le cas où la loi exige un mandat spécial, les avocats sont présumés représenter les parties lorsqu’ils sont porteurs des pièces de la procédure. Ils ont le droit d’assister au huis clos ».
Article 103 : « Le droit de postuler et de conclure, d’assister et de représenter les parties devant la Cour suprême de justice siégeant comme juridiction de cassation appartient exclusivement aux avocats à la Cour suprême de justice».
Article 111 : « Les avocats à la Cour suprême de justice peuvent exercer le ministère d’avocat devant toutes les juridictions de la République».
Sous couvert de ces quatre pertinentes dispositions, l’avocat qui respecte son serment et sa déontologie ne parlera, au nom de son client, que sous une robe avec fourrure de léopard et porteur de la pièce de procédure à lui remise par son client, pièce contresignée et par le greffier ou huissier du ressort ou celui près la haute juridiction déposée au cabinet de l’avocat de cassation.
Vérification publique et préalable
Hors de ces deux cas (art. 71 et 73), l’avocat a violé la loi ; le juge qui l’admet sous ses formes irrégulières viole aussi cette loi du barreau qu’il a pourtant, par son serment, de respecter et de faire respecter.
Ils ont, avocats et magistrats, violé leurs serments respectifs.
Ainsi, sous le couvert d’une robe irrégulière et d’un mandat sous forme de procuration spéciale, les plaidoiries de l’avocat sont nulles et doivent être rejetées car le juge vérifie si l’avocat avait déclinée ses identités, ses détails des couleurs de la robe ou surtout de son épitoge ainsi que le port, par lui de la pièce de procédure (art. 14 CPC).
Il doit enfin, à l’audience, présenter son PV de prestation de serment et son cabinet dans le ressort.
Conclusion
C’est cela la conformité de l’avocat et du juge à leurs serments respectifs, à la Constitution (art. 122 tiret 7) et aux lois de la République.
Maître KALALA se présente donc poliment devant les magistrats en déclinant ses qualités et en exhibant, son épitoge et sa pièce de procédure en main.
C’est ce que papa Wemba appelait ou disait : « baka forme ».
Sans robe et sans mandat conformes à la loi du barreau, l’avocat expose son client à l’irrecevabilité de son action ou de sa défense.
KALALA MUENA MPALA
Avec nationalité, qualité, robe et mandat professionnels conformes aux articles 4 al. 4, 7, 71 et 73 de la loi du barreau, 2, 3, 5 du Titre I de la procédure devant la Cour Suprême de Justice.
Chercheur judiciaire, légaliste et indépendant.
Eco-garde de la dénomination authentique de son barreau de cassation ainsi que des procédures spécifiques devant les hautes juridictions alignées à l’article 223 de la Constitution et du Règlement de procédure devant la CCJA tous les délais des Avis, des Jugements et Arrêts.
(Analyse du Prof. Bruno-Joseph TSHIBANGU Kabaji, Breveté de CHESD et Ancien Président Fédéral de l’UDPS/Lubumbashi)
Introduction
Pourquoi parler de la révision constitutionnelle trouble la conscience de la plupart de nos compatriotes pourtant c’est une question déjà réglée par la Constitution elle-même en son article 89 ? Est-ce que cette question envisagée empêcherait-elle que le Président de la République, Chef de l’Etat, ne s’occupe de toute urgence de l’insécurité grandissante à l’Est de la République tout en cherchant à régler, tant soit peu, d’autres questions relatives notamment à relever le social de la population à partir de la transformation de l’économie rentière que nous vivons en une économie diversifiée, inclusive et compétitive qui serait le moteur du développement durable de la RD Congo.
Ce texte comprend quatre points suivants hormis cette introduction et la conclusion :
Essence de la Constitution en Afrique Noire
Biopsie de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République
Conséquences de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République
Différents Types de révision constitutionnelle
Conclusion
Essence de la Constitution en Afrique
Il est un constat qu’en Afrique, en général, et en Afrique centrale, en particulier, les contenus des Constitutions protègent plus les gouvernants que les gouvernés dans l’exercice du Pouvoir. Cela s’explique par le fait que les auteurs desdites Constitutions sont pour la plupart de temps des constitutionnalistes européens qui, mandatés par leurs pays, les élaborent en tenant comptent de leurs desideratas plutôt qu’en fonction des aspirations profondes des peuples africains concernés. C’est ainsi que l’on remarquera qu’ils confient de lourdes fonctions aux dirigeants politiques de sorte que toute prise de décision ne passe nécessairement que par eux.
Lorsqu’ils veulent piller les richesses des pays africains, les impérialistes préfèrent s’arranger plutôt avec les gouvernants qu’avec les députés qui représentent les peuples. Cela se manifeste, lorsque nous lisons les différentes Constitutions des Etats d’Afrique centrale ou de l’Afrique tout court, tels que le Burundi, la R.D. Congo, le Tchad, le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Gabon, le Soudan, la République Centrafricaine, l’Uganda, le Rwanda. On y remarquera que le Pouvoir de l’exécutif demeure très renforcé et très étendu au lieu d’établir l’équilibre entre les trois Pouvoirs, notamment le Pouvoir législatif, le Pouvoir exécutif et le Pouvoir judiciaire.
Ici, au nom de la démocratie, on souhaiterait que le Pouvoir limite de droit le Pouvoir. Et que la force ne supplante le droit pour que le Pouvoir ne s’impose sur un autre. Dans cet entendement, la Constitution devient l’instrument du Pouvoir et qu’elle soit, par conséquent, sujette à modification répétée et justifiée selon le bon vouloir des dirigeants politiques au nom de la conservation continue du Pouvoir pour le Pouvoir. Celui-ci est ainsi comparable à un prêt-à-porter de telle sorte qu’il soit revu et adapté à la taille du porteur si jamais, il ne le convenait pas ou alors plus.
A ce sujet, peut-on bien donner raison à P.-F. Gonidec, lorsqu’il déclare que les Constitutions successives apparues en Afrique noire ont pour but principal de « Renforcer la position du chef de l’exécutif de sorte que leur fonction n’est pas, selon la tradition rappelée par tous les constitutionnalistes, de limiter le pouvoir par le droit, mais, au contraire, de le fortifier » ( Cf. P.-F. GONIDEC, Les systèmes politiques africains, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Tome II, Paris, 1974, p.80, cité par Y.-A. FAURE, Art. cit., p.48).
Dans le même ordre d’idées, Ambroise Kamukuni Mukunay stigmatise cette poussée intérieure des dirigeants africains en ces termes : « Préoccupés par l’accroissement d’un pouvoir personnel toujours plus fort, beaucoup de dirigeants africains en général et Congolais en particulier ont utilisé la Constitution, non comme un frein aux tendances vers l’arbitraire de leurs gouvernements, mais plutôt pour faciliter et légitimer leurs pouvoirs de domination sur les populations de leurs pays. Pour y parvenir, ils ont le plus souvent utilisé la technique d’interprétation des textes dans le sens de justifier les décisions qu’ils ont été amenés à prendre pour renforcer leurs pouvoirs » (A. KAMUKUNI MUKINAY, Contribution à l’étude de la fraude en Droit Constitutionnel Congolais, Thèse de doctorat en Droit public, Faculté de Droit, Université de Kinshasa, Kinshasa, 2007, p.209.)
Nous pensons ici aux expressions énigmatiques telles que : Recevable, mais non fondé ! Fondé, mais non recevable ! Fondé et recevable ! Voilà les petites phrases qui sont devenues courantes et qui semblent justifiées le dérapage dans la Justice. Cela, on dirait selon l’entendement du « petit peuple » !
Ce qui fait qu’en ce moment, les gouvernés sont relégués au second plan et matraqués par la machine gouvernementale censée les protéger au profit de leurs intérêts et/ou des intérêts de leurs « amis » étrangers. Et pourtant, ils devraient être principalement les plus concernés par la Constitution, parce qu’ils doivent être protégés dans leurs aspirations profondes par ceux à qui ils ont donné le mandat d’agir en lieu et place d’eux-mêmes.
Dans ces conditions, la Constitution ne revêt aucune valeur en soi. Elle devient un simple chiffon, une occasion pour les plus aptes et les plus rusés d’exploiter les plus faibles, les plus assujettis parce que la Force publique n’est toujours de leur côté, mais du côté du Pouvoir qui l’utilise au détriment du contribuable. Voilà qui pousse les constitutionnalistes africains notamment Ambroise Kamukinay, Mwayila Tshiyembe, Sandor Pethös, à les qualifier, à leur tour, de Constitutions de façade, de coquilles vides, de panier à crabes alors que pour la plupart d’entre elles, elles sont rédigées dans les grandes universités occidentales.
Ainsi donc, le Texte constitutionnel apparaît en fait et en droit comme un instrument de stratégie politique qu’un code contraignant et formaliste pour tous. On y lira sans surprise plusieurs articles transversaux rendant macrocéphale l’Institution Président de la République. Ce qui pourrait être félicité si le Chef de l’Etat présentait un visage humain. Au cas contraire, ce serait une hécatombe.
La relecture de la Constitution de la R.D. Congo particulièrement, de l’article 69 à l’article 89, des articles 140,143, 144,148, 149, 158, 161 de la Constitution, montre que les fonctions de Président de la République traversent toute la Constitution et dominent toute la vie nationale. Le Président de la République devient, non seulement un personnage-orchestre, mais aussi, l’épicentre de toute décision. A telle enseigne que le Premier ministre n’existerait que symboliquement, le Parlement ne serait que la caisse de résonnance bien qu’il soit susceptible d’être dissous par le Président de la République lui-même (l’article 148, alinéa 2). Cela quelle que soit la couleur du régime politique en vigueur. Voilà ce qui fait par conséquent qu’en cas d’échec de la gouvernance nationale, c’est le Chef de l’Etat qui est visé et qui en devient ipso facto responsable et devait en payer le prix.
Biopsie de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République
En parcourant un article publié par le Centre pour la Gouvernance Démocratique du Burkina-Faso (CGD), il est écrit : « En pure logique, le lien ne va pas de soi, mais en fait, et dans le contexte particulier de l’Afrique, les manquements à la Constitution, ou la désinvolture manifestée à l’égard d’elle ont presque toujours eu un rapport avec le statut de Président de la République. De sorte que la prépondérance présidentielle est associée à la faiblesse de l’emprise constitutionnelle » (Constitutionnalisme et révisions constitutionnelles en Afrique de l’ouest : Cas du Benin, du Burkina-Faso et du Sénégal, [en ligne], http// (page consultée le 11 décembre 2019). Et nous d’ajouter que c’est surtout si l’Institution Président de la République en exercice manifestait plusieurs faiblesses dans sa manière de conduire les affaires de l’Etat.
Finalement, la biopsie de la macrocéphalie fonctionnelle d’une des Institutions du pays entraine l’instabilité ou le déséquilibre de toutes les Institutions, y compris l’Institution hypertrophiée, parce qu’elles fonctionnent de manière systémique et harmonieuse. Et par conséquent, il a la mainmise sur toutes les autres Institutions et le contrôle à distance. Ce qui fait que la Constitution pourrait perdre son rôle régulateur de la vie nationale pour ainsi devenir inefficace. En ce moment-là, toute la vie nationale est dominée par une seule et unique Institution comme nous venons de le voir. Il n’y a aucune chance de sanctionner négativement un Chef d’Etat en fonction pour éventuellement le corriger.
En plus, ayant le Pouvoir de nomination et de révocation, le Président de la République pourrait mieux contourner le danger en confiant les postes stratégiques à ses proches ou aux proches de ses proches au sein du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Sénat, de la Cour constitutionnelle ou ailleurs dans des Services publics sensibles. Cela pour déjouer l’épée de Damoclès suspendue sur sa tête. Ce qui le rassure et le protège contre les poursuites de haute trahison, outrage au Parlement, atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les délit d’initié et pour les autres infractions de droit commun (lire article 164 de la Constitution de la République).
Parlant du Pouvoir judiciaire avec toutes ses juridictions, celui-ci, bien que constitutionnellement indépendant et de l’exécutif et du législatif (voir l’article 149 de la Constitution de la R.D. Congo), reste sur le plan pratique, manipulé sournoisement par l’exécutif. C’est aussi la raison pour laquelle le Président de la République ne peut pas être poursuivi même par la Cour constitutionnelle s’il commettait l’infraction de haute trahison prévue ici en RD Congo par les articles 162, 163, 164, 165 et 166, de notre Constitution.
En plus du Pouvoir de nomination et de révocation, dès son arrivée au Pouvoir, le premier réflexe d’un Président de la République est de s’approprier légalement la Force publique de défense et de Sécurité, afin de l’arranger derrière lui pour sa sécurité et celle des autres Institutions. Ce qui est aussi une prudence de sa part tant que l’on connaît la manie des politiciens qui consiste en la création des motifs ou des infractions capables de le traduire en Justice pour obtenir coûte que coûte sa condamnation pour ainsi le remplacer.
Donc, sur le plan de la praxis politique, le Président de la République Démocratique Congo du Régime passé, par exemple, pouvait enfreindre des dispositions capitales telles que celles édictées à l’article 69 sans en être inquiété. Cela reste de même pour tous les mandarins du régime concerné. L’on a qu’à lire la Loi taillée sur mesure pour protéger le Chef d’Etat honoraire qui ne peut pas être poursuivi pour des infractions commises lors de l’exercice de ses fonctions, rendez-vous en compte ! Seuls les détenus politiques et d’opinions ainsi que les pauvres (pour des infractions mineures) sont en majorité écroués, parfois injustement, dans des cachots ou dans des prisons au profit des caciques du régime. Nous avons horreur de le constater aussi de temps en temps aujourd’hui. Et demandons à ceux qui s’y exercent d’abdiquer.
En guise d’illustrations, nous avons vécu, en effet, des procès-bidons tels que ceux de Kamerhe, Matata Mponyo, Tshimanga Vidye, etc. qui ont laissé les Congolais en suspens jusqu’à ce jour. Les détournements spectaculaires dans le chef surtout de certains collaborateurs du Chef de l’Etat venus de l’étranger dont la sanction négative se fait attendre ! Ces détournements spectaculaires ont pour conséquence fâcheuse le retardement de l’exécution des projets vitaux, surtout dans le cadre du PDL-145 T. N’est-ce pas là une façon pour ces gens de combattre le régime pour lequel ils sont appelés à défendre et à protéger ?
Nous avons cependant constaté le contraire en ce qui concerne les gouvernés. A travers toute la Constitution de la R.D. Congo, seul l’article 64 leur donne droit d’user de leur prérogative pour défendre la Nation devant toute velléité de la dictature ou de la confiscation du Pouvoir d’Etat par la force, et même devant la violation des Droits de l’homme. En plus de cet article 64, il y a lieu de citer quelques dispositions constitutionnelles garantissant théoriquement la protection des libertés et droits fondamentaux des citoyens à travers le Titre II de la Constitution, mais qui ne sont guère respectés. Les arrestations arbitraires ne cessent d’augmenter statistiquement !
Sur le plan de la pratique politique et juridique, nous assistons à l’inapplicabilité de certaines dispositions lorsqu’il s’agit des cadres « protégés » par rapport aux citoyens qualifiés de « seconde zone » qui remplissent les prisons de la République. C’est pour cette raison que l’on parle il y a belle lurette de l’impunité organisée en RD Congo. Les illustrations précédentes peuvent justifier cette assertion. Cela parait tout de même contradictoire dans la mesure où dès la prise du Pouvoir, le Chef de l’Etat FATSHI avait pris la décision judicieuse de libérer tous les prisonniers politiques et d’opinions incarcérés pour telles ou telles infractions et gardés en prisons à travers le pays. Il ne serait pas concevable que notre pays connaisse actuellement des prisonniers politiques ou d’opinions arrêtés pour n’importe quel motif. Il lui appartient d’y voir clair afin d’éviter des critiques négatives parfois sans causes.
Une autre stratégie, non moins importante, demeure celle d’user de la corruption à peine voilée ou ouverte, quel que soit le nom qu’on peut lui attribuer. Il est embarrassant de d’avoir vécu lors des élections sénatoriales, des gouverneurs et vice-gouverneurs et même des députés nationaux et provinciaux des faits et gestes qui prouvent les signes parlants de la corruption. Qui pouvait se saisir des faits pour les approfondir sur le plan de droit ? Y a-t-il eu corruption ou pas ? Nous constatons les faits sans le juger sur le plan de droit. Quand un Haut fonctionnaire de l’Etat donne, lors de sa campagne, à chacun d’électeurs potentiels plus de 50.000 FC multipliés par autant d’électeurs potentiels multipliés par 30 jours ! D’où a-t-il puisé une telle somme fabuleuse ? Il n’y a que des juridictions compétentes qui peuvent aider à lever la voile sur cette question.
Ainsi donc, nous pensons que la macrocéphalie de l’Institution Président de République serait à la base du népotisme, de l’autoritarisme, de la corruption et de l’absence de l’intérêt accordé aux revendications légitimes des gouvernés, donc du peuple. Ici, le Président de la République veut interagir directement avec le peuple, mais la Constitution l’empêche et l’oblige à passer nécessairement par le Parlement.
A contrario, la Constitution est au service des gouvernants qui la manipulent à volonté pour leurs intérêts égoïstes. Par conséquent, elle n’a pas en soi ni une valeur réelle ni une utilité publique consacrée comme dit précédemment. Au lieu de garder une telle Constitution aux conséquences pratiquement incalculables, il faudrait simplement retourner au régime présidentiel fort pour justifier hypertrophie de la fonction Président de la Président de la République en Afrique Noire, en général, et en RD Congo, en particulier. De ces conditions, le Président de la République sans trop de contraintes de la part d’autres Institutions de la République deviendrait un véritable homme-orchestre de son pays.
Conséquences de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République
Ne peut-on pas penser que l’acceptation brute des organisations politiques, sociales, économiques et culturelles importées d’ailleurs, et non adaptées aux organisations politiques traditionnelles africaines, ont rendu difficile la praticabilité des Constitutions en Afrique centrale, en général, en RD Congo, en particulier. De même, l’importation non dosée des modèles constitutionnels occidentaux en Afrique, constituerait un poison à retardement pour leurs destinataires non d’avance préparés à la compréhension théorique et à la pratique de ces modèles constitutionnels venus d’ailleurs. Le cas de la crise congolaise où l’on a vu des révocations mutuelles entre le Président de la République Joseph Kasa-vubu et le Premier ministre Patrice Lumumba. Cela était dû à la lecture baisée ou confuse de la Loi Fondamentale.
C’est ce qui expliquerait aisément l’instabilité institutionnelle à cette époque-là. Il y a aussi l’instabilité illustrée par des révisions constitutionnelles permanentes opérées inopportunément par les gouvernants en vue de se maintenir au Pouvoir au-delà du mandat constitutionnel prévu et d’empêcher l’alternance politique démocratique, d’une part, et d’autre part, elles sont justifiées, pour le Pouvoir existant, par le souci d’une gouvernance aisée que doit leur offrir la Constitution en vigueur. Nous estimons que ce n’est pas le cas hic et nunc en RD Congo.
Dans l’exercice du Pouvoir, le Président de la République avoir rencontré un certain nombre de difficultés, d’obstacles, sur le terrain, à savoir l’antagonisme entre les exécutifs provinciaux et les Assemblées provinciales, certaines dispositions constitutionnelles piégées telles édictées par les articles 214 et 217 ayant tendance à amputer la RD Congo d’une partie de son territoire, la lenteur chronique dans la formation du Gouvernement due à la lourdeur de la procédure constitutionnelle, les articles controversés notamment 64 et 70 sujets à plusieurs interprétations, l’exigence d’un contreseing du Premier ministre sur l’ordonnance présidentielle potentiellement porteuse des conflits ; il peut aussi envisager entre autres le verrouillage de l’accès aux fonctions de souveraineté qui ne doivent être occupées que par les citoyens nés du Père et de la Mère congolais, l’interdiction de cumul des fonctions administratives et politiques en suggérant qu’à chaque poste doit correspondre un homme (au sens distributif de ce terme), le verrouillage du mandat des députés tant nationaux que provinciaux qui doit, par exemple, être renouvelable une fois.
Voilà en gros ce qui pourrait avoir été à la base de la prise de l’initiative par le Chef de l’Etat d’envisager la révision constitutionnelle concurremment avec le prochain Gouvernement sans vouloir chercher à piétiner, nous le souhaitons, l’article 220 qui est ailleurs bien verrouillé.
Types de révision constitutionnelle
Nous devons signaler qu’il existe deux types de révision constitutionnelle en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier. La première consiste en l’adaptation de la Constitution aux nouveaux phénomènes observés et liés au développement de la Société et à l’épanouissement de la personne humaine : la Nouvelle Technologie d’Information et de Communication (NTIC), la Numérisation, le Changement climatique… peuvent commander la révision constitutionnelle.
La seconde révision est sujette au gré des humeurs des dirigeants politiques au Pouvoir. C’est cette deuxième qui est souvent de nature à désacraliser la Constitution. Cette désacralisation de la Constitution serait une occasion pour ceux qui détiennent le Pouvoir d’Etat d’empêcher l’alternance politique au Pouvoir au profit de leurs intérêts égoïstes (Enrichissement facile, jouissance des fonctions occupées depuis des dizaines d’années…), de leur soif de puissance, par leur passion, comme nous venons de le dire ci-dessus, et en cherchant consciemment ou inconsciemment un Pouvoir individualisé avec tous ses corollaires. Cette explication est soutenue par Y.-A. Fauré lorsqu’il écrit que « (…) Le pouvoir africain est pratiqué comme la chose domestique du détenteur, qui en use selon son bon vouloir et qui abat ainsi la frontière entre le domaine public et le domaine privé. Illustrant un phénomène général de néo-patrimonialisation de l’Etat, les fonctions publiques deviennent de véritables offices utilisés comme sources de statut, de prestige, de récompenses » (Y.-A. FAURE, Art. cit., p.11.)
Par conséquent, l’intéressé décrit les Constitutions en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier, comme un refuge des chefs : « Pur fait des gouvernants, les Constitutions contribuent à protéger ceux-ci des atteintes, des revendications, des bouleversements. Comme le pouvoir ne se partage pas, ou si peu, les Constitutions africaines peuvent être analysées comme techniques de la domination politique ». Cette façon de concevoir, de gérer et d’exercer le Pouvoir politique en Afrique mène généralement vers la crise politique et sociale, source de l’instabilité des Institutions et base du sous-développement.
Même si l’expérience politique montre qu’en RD Congo, l’élection n’est qu’un trompe-l’œil de l’autorité politique au Pouvoir, la Communauté internationale comme un gendarme, il n’est aucun doute, malgré l’opposition de celle-ci, l’élection de FATSHI avec « Distinction » est véritablement l’expression de la volonté profonde du peuple congolais. Cela à travers son discours nationaliste qui a séduit plus de trois quart de notre peuple. Ce discours a fait que le peuple a vu en FATSHI un Sauveur, un Messie, envoyé par Dieu pour le délivrer du joug occidental et de quelques Africains occidentalisés.
Ainsi donc, la violation de la Constitution est un style pour la pérennisation du Pouvoir et l’élection une machination pour l’acquisition du Pouvoir dans les Etats modernes de l’Afrique centrale. D’où le principe suivant peut en découler : « J’y suis par l’élection et j’y reste par la Constitution », peut-on le dire. Malheureusement, étant démocrate par nature, Félix Antoine Tshisekedi n’a pas nullement l’intention de se cramponner au Pouvoir à l’encontre de l’esprit et la lettre de la Constitution congolaise, mais quelques dispositions qui asphyxient la bonne marche du Pays peuvent être modifiées. Car nous ne devons pas perdre de vue que cette Constitution a été élaborée dans des circonstances particulières où il fallait satisfaire des belligérants. Par exemple, les articles 214 et 217 étaient insérés pour contenter le RCD/Goma de Ruberwa !
A ce stade, nous devons rappeler la résurgence de l’Accord de Cascade signé entre Joseph Kabila et Bemba qui n’était qu’un Accord partiel. Etienne Tshisekedi s’y était opposé pour le retour de la paix dans notre pays. Il a créé l’’Alliance pour la Sauvegarde de la Démocratie (ASD). C’est grâce à cette Alliance avec le RCD/Goma et autres partis qu’il entreprit des contacts diplomatiques à travers certains pays africains dont le Rwanda dont il reconnait l’influence sur le RCD/Goma. C’est grâce à cette diplomatie agissante que l’Accord Global et Inclusif était signé par tous les belligérants et par l’opposition politique qu’il représentait. C’est dans ce cadre qu’il s’était rendu à Kigali. Pourquoi voir cette visite diplomatique d’un mauvais œil.
S’agissant du premier type de révision constitutionnelle qui est lié à l’évolution objective des phénomènes sociaux internes et externes, la Constitution se veut d’être adaptée. Ainsi, elle prévoit toujours une disposition relative à sa révision. Nous pensons que le Président de la République FATSHI se situerait sans doute dans ce contexte objectif.
La révision constitutionnelle doit nécessairement avoir un caractère structurel, estime Thiamel Ndiade (T. NDIADE, « Quand l’Etat est pris en otage par les kleptocrates », en ligne –revision-constitutionnelle.html, (page consultée le 9 décembre 2017.), en vue de mieux adapter les réalités sociales au texte constitutionnel, de stabiliser également les Institutions politiques de l’Etat. Ce qui est bizarre, est de constater que la plupart des révisions constitutionnelles en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier, ont un caractère conjoncturel, c’est-à-dire qu’elles favorisent purement et simplement l’accroissement et la pérennité des Pouvoirs des gouvernants. A ce propos, Alioune Tine précise que « les révisions des Constitutions africaines ont un caractère opportuniste, lequel affecte négativement le développement et le renforcement de la démocratie » ( A. TINE, « Toucher aux Constitutions est un crime de haute trahison ».
Nous espérons que ce ne serait pas le cas en RD Congo tel que nous allons le démontrer toute à l’heure.
Lorsque la Constitution est acceptée, suite à l’initiative de ceux qui sont au Pouvoir, nous nous demandons s’ils se sont rendu compte de failles qu’elle porterait en son contenu et qui pourraient trahir leur gouvernance plus tard. Très souvent, la Constituante est inféodée au Pouvoir en place et ne fait que traduire les desideratas de ceux qui se cachent derrière le rideau, de telle sorte que leur volonté de puissance se manifeste à travers la nouvelle Constitution. Généralement, à travers le projet de Constitution ou la proposition de Constitution, certaines intrigues favorables au Pouvoir en place sont subrepticement glissées de sorte qu’elles soient exploitées au moment opportun.
De manière générale, lorsque le Pouvoir en place tient mordicus à la révision constitutionnelle, il n’y a point de doute qu’il y ait le souci évident de s’éterniser au Pouvoir d’Etat et rarement le souci de mieux gouverner. Qu’en est-il du cas du Président de la République Felix Antoine Tshisekedi de la RD Congo ?
En R.D. Congo, notre pays, nous avons vécu la première révision constitutionnelle de janvier 2011 portant sur les articles 71, 110, 126, 149, 197, 198, 218, et 226. Après réflexion, nous avons trouvé que cette révision constitutionnelle avait pour seule motivation d’empêcher qu’il y ait l’élection présidentielle à deux tours de peur que le candidat de l’UDPS/Tshisekedi ne l’emporte au second tour. C’est ainsi que le Gouvernement Joseph Kabila, initiateur de cette révision, est passé à la vitesse supérieure pour modifier les quelques articles précités malgré les contestations de l’opposition politique.
Qui prend l’initiative de la révision constitutionnelle selon la Constitution de la R.D. Congo ? L’article 218 stipule : « L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment :
Au Président de la République ;
Au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres ;
A chacune des chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres ;
4. A une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes, s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux chambres.
Chacune de ces initiatives est soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident, à la majorité absolue de chaque chambre, du bien-fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision. La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée par référendum sur la convocation du Président de la République.
Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité de trois cinquièmes des membres les composant » (Constitution de la République Démocratique du Congo, p.4.). C’est cet alinéa qui pourrait être d’application.
L’article 220 (Cette disposition est reprise au point 4 de l’exposé des motifs de la Constitution de la RD Congo, modifiée par la loi n° 11/002/ du 20 janvier 2011, p.5.) indique les matières qui ne peuvent pas faire l’objet de la révision constitutionnelle. Il s'agit de la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical. Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées. Ce qui ne sera pas le cas en ce qui concerne les articles qui pourraient concerner cette éventuelle révision constitutionnelle.
Mais, de manière générale, c’est la limitation du nombre et de la durée des mandats du Président de la République qui retient l’attention des gouvernants et des gouvernés. Cela s’explique fort bien du fait que le Président de la République demeure la plaque tournante de toutes les Institutions. Sa défiance impliquerait la paralysie de toutes les Institutions. Il y a une maxime qui explique très bien l’importance de l’exercice du Président de la République au sommet de l’Etat : ‘’le poisson ne pourrit que par la tête’’. Ce qui est à craindre. Par interprétation rapprochée, le pays ne peut pas bien fonctionner si la tête qui est le sommet est en pleine fossilisation.
Quant au nombre des mandats du Président de la République, l’article 70 stipule : « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. (…) ». Ce qui veut dire qu’après les deux mandats, il quitte sans tergiversation les fonctions de Président de la République pour laisser démocratiquement la place à quelqu’un d’autre. C’est cela le sens de l’alternance politique du Pouvoir démocratique. Cette alternance politique nous éviterait la personnalisation du Pouvoir ou encore la nécrose de celui-ci. La durée du mandat du Président de la République ne peut pas être modifiée, soit en augmentant soit en diminuant, pendant l’exercice du mandat en cours.
Pourquoi les leaders africains, particulièrement ceux de l’Afrique centrale, se refusent de respecter leurs Constitutions au profit d’un Pouvoir implicitement à vie ? Jean Louis Esambo estime que c’est au nom soit de la tradition africaine soit de la vieille Constitution américaine qui prévoyait la rééligibilité indéfinie du Président américain, donc, proche d’un Pouvoir à vie avant que l’on introduise la disposition limitant la durée et le nombre des mandats.
Pendant ce temps, en Afrique centrale, il n’y avait pas de Constitutions écrites que la tradition orale qui était d’ailleurs très respectée. Au lieu d’être élu au suffrage universelle comme en Amérique, le chef traditionnel, qui devait conserver son Pouvoir jusqu’à son décès, était désigné selon la procédure dynastique ou héréditaire. Ainsi, le Pouvoir se transmettait selon la procédure dynastique ou héréditaire à un des membres de la famille royale. Il en était ainsi de tout temps. Le peuple s’y plaisait avant d’introduire le vocable de démocratie qui est venu tout troubler en faisant croire que le Pouvoir ne doit pas être une propriété incessible ni d’un individu ni d’un groupe d’individu ni même pas d’une famille donnée.
Avec la naissance de l’Etat moderne en Afrique centrale, les Constitutions de type européen lui ont été imposées au nom de l’universalisation de la conception et gestion du Pouvoir, et au nom de la vulgarisation de la civilisation de l’universel. Est-ce par le fait d’avoir importé les modèles des Constitutions d’ailleurs qui ne permet pas aux dirigeants politiques d’accepter l’alternance politique du Pouvoir qui a pour but d’éviter l’usure ou l’abus du Pouvoir et ayant pour conséquence l’instabilité de l’Etat dans tous les domaines de la vie nationale ? C’est possible dans la mesure où ces modèles des Constitutions sont venus trouver l’Africain dans un état d’impréparation totale. A ce propos, Y.-F. Fauré estime que « L’infidélité » constitutionnelle de l’Afrique noire peut être au surplus envisagée comme une espèce de refus du sacré imposé par l’Occident » ( Y.-A. FAURE, Art. cit., p.51).
Nous pouvons ajouter que les utilisateurs et les consommateurs étaient formés pour comprendre que la Constitution est une Institution au-dessus même de ceux qui l’ont conçue et demeure de fait et de droit, sacrée. Et que son application n’appelle aucun débat tant qu’il y a une juridiction de droit qui a cette prérogative de l’interpréter en cas de désaccord d’interprétation entre les Tiers. Il s’agit de la Cour constitutionnelle en RD Congo. C’est le cas de l’article 70 alinéas 2 de la Constitution de la R.D. Congo au sujet du mandat présidentiel. Un article qu’il faille nécessairement modifier ou élaguer.
Nous avons dit que les révisions constitutionnelles liées au second type décrit ci-haut empêchent l’alternance politique au Pouvoir ou celle-ci est faite vaille que vaille par les tenants du Pouvoir de sorte à créer des crises politiques récurrentes pouvant leur permettre de se maintenir par la Force ou par ruse au Pouvoir sans aucune légitimité. Cette alternance politique n’est possible que grâce aux élections organisées de façon démocratique, libre et transparente qui est l’expression des différentes sortes de libertés et particulièrement de la liberté de choix.
Il n’y en a qui fustigent l’intention malveillante qui envahirait le Chef de l’Etat de vouloir s’éterniser au Pouvoir ? Retenons que le Chef de l’Etat a une vision holistique de la RD Congo. Il ne doit pas s’appesantir à la fois sur un aspect compartimenté de la vie publique du pays. Il est face à divers problèmes qui entravent le bon fonctionnement de l’appareil de l’Etat, de la vie sociale, politique et économique, en général. Il s’agit ici de la guerre à l’Est de la RD Congo, de la famine qui touche toute la population nationale, les détournements des deniers publics et différentes maffias financières dans les domaines des exonérations avec des retro commissions exagérées, certains investisseurs sont sommés de verser des retro commissions exorbitantes et révoltantes sans quoi ils sont obligés de rentrer chez eux ; tout cela au nom des intérêts personnels insatiables, etc. Tout cela contribue négativement à l’amélioration du Climat des affaires en RD Congo. Entretemps, les responsables des ministères, des Etablissements publics ou des Entreprises du portefeuille se montrent apparemment préoccupés par le développement du pays avec une rhétorique convaincante pendant qu’ils négatifs sur plan éthique.
Le combat idéologique qu’il convient d’étaler au grand jour, à savoir choisir la gauche ou la droite a été déjà résolu par le Projet de Société de l’UDPS. Il s’agit de l’idéologie Social-Démocratie. Voilà pourquoi l’UDPS est membre de l’International Socialiste où elle occupe le poste de Vice-Président. Il appartient au Chef de l’Etat de prendre ses responsabilités de collaborer avec qui il veut ou alors avec tout celui qui voudra venir investir dans son pays qui a pleinement besoin d’investissements pour son décollage développement.
Quelque chose sur lequel il serait mieux de réfléchir serait soit de rompre brusquement ses relations bilatérales ou multilatérales avec les pays occidentaux sans avoir évalué les rapports de force entre la RD Congo et les puissances occidentales soit y réfléchir et prendre de dispositions idoines pour éviter la catastrophe totale après une telle décision importante.
Mesurer cela ne traduirait ni la peur ni la faiblesse dans le chef de FATSHI. Par contre, cela traduirait sa grandeur, son intelligence et sa sagesse. N’en déplaise à ceux qui voient la chose autrement que nous. Le Chef de l’Etat, avec une armée totalement affaiblie par une série d’infiltrations rwandaises d’il y a plus de 20 ans, une armée en pleine restructuration, en pleine reconstitution, sans réserve bancaire considérable, avec une population en majorité sans esprit de défense, sans esprit critique et responsable, sans dignité et honneur vis-à-vis des autres peuples, sans économie diversifiée, inclusive et compétitive…
Bref, la RD Congo en état de non-Etat en train d’être réhabilité. Prendre une telle décision serait un suicide, un génocide programme. En ce temps-ci, il serait exigible de s’arrêter un moment pour une réflexion pointue au lieu de brusquer une telle décision à l’instar de ce qui se passe ailleurs. Il serait objectif de laisser le Chef de l’Etat se tracer le chemin idéologique sur lequel il doit avancer avec son pays plutôt que suivre abruptement le courant ouest africain. Autrement dit, qu’il continue de collaborer de façon critique avec toutes les grandes puissances du monde dont il connaît d’ailleurs les forces et les faiblesses de chacune d’elles.
Si nous sommes calmes et réfléchis et que nous revisitions les comptes de tous ceux qui exercent une portion du Pouvoir dans ce pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, on se rendrait facilement compte que ces individus pourraient réunir plus de millions ou de milliards que ce que possèderait la RD Congo. Entretemps, il y a trop à faire avec tout l’argent de l’Etat spolié par certains Congolais quelles que soient leurs relations avec le Chef de l’Etat.
Voilà pourquoi, nous demandons humblement au Chef de l’Etat de s’essayer à cet exercice de contrôle pour qu’il se rende compte de la véracité de ce que nous lui proposons. Car, on veut bien avoir des millionnaires ou des milliardaires, mais pas en volant l’argent du contribuable congolais. Après contrôle, celui qui aura plus que ce qu’il devrait avoir, ce surplus appartiendrait bien entendu à l’Etat congolais qui doit le récupérerait sans conteste. Voilà une autre façon de décourager les détournements de deniers publics en RD Congo. Nous nous devons à tout prix d’éviter que l’on ne dise que le « poisson ne pourrit que par la tête », car cette tête ne sera que celle de FATSHI ! Ce serait un discrédit cinglant.
Grosso modo, le Chef de l’Etat doit travailler de manière à assurer, tant bien que mal, la montée fulgurante de la Force Publique de défense et de Sécurité, à lui doter d’un armement sophistiqué tout en augmentant ses effectifs et en l’assainissant de toutes les saletés qui la traversent et l’affaiblissent. Cet assainissement est aujourd’hui renforcé par le Moratoire levée sur la peine de mort en cas de trahison dont nous attendons incessamment des victimes. Faut-il ajouter à tout cela la diplomatie, toujours la diplomatie qui, sans elle, une grande partie du territoire national serait déjà tombé sous contrôle des armées rwandaises et ougandaises par l’entremise de l’Occident.
Pendant que la guerre se mène, l’effort pour la diversification, l’inclusivité et la compétitivité de l’économie en vue de développement durable du pays se déploie aussi ; le PDL-145T continue son bonhomme de chemin et se matérialise progressivement. Les infrastructures routières et autres s’érigent encore en progression géométrique. Malheureusement les détournements se succèdent et la Justice se fond comme du sel dans l’eau, l’Etat de Droit et de Démocratie s’écroule comme le Château Descartes. Or, sans la Justice, sans la Liberté, sans la Croissance et sans la Sécurité, donc, pas de développement durable de la RD Congo. Le défi se rencontre à ce niveau-là.
Nous devons sauver le Chef de l’Etat en détresse et la RD Congo au bord de naufrage par un soutien sans merci à ses efforts et faire tout pour décourager par les écrits, par les déclarations et par les dénonciations des détourneurs et le remboursement de l’argent et de biens détournés au bénéfice de l’Etat congolais. Le Chef de l’Etat, malgré la Volonté politique affichée, manque cruellement, à son tour, faut-il le dire, les « 15 personnes » qui faisaient aussi énormément défaut à son prédécesseur pendant au moins 18 ans de gouvernance ! Est-ce de la malédiction pour ce pays ? Aucune sorcellerie ne peut dépasser l’Esprit Supérieur d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Nous y croyons fermement et la réussite est à portée de nos mains.
Conclusion
Pourquoi envisager la révision constitutionnelle aujourd’hui, alors que la population meurt de faim, l’Est de la République en proie à l’insécurité croissante, les détournements en cascade s’opèrent sans pitié, de la maffia financière presque dans toutes les Entreprises et Etablissements publics, les impaiements dans presque tous les gouvernorats de provinces, la corruption à ciel ouvert ; bref, la RD Congo est devenue davantage un berceau d’antivaleurs !
Nous devons situer ce tableau caricatural au premier mandat du Chef de l’Etat FATSHI, un mandat dont une partie importante était amplement disputée avec les mandarins du régime de Joseph Kabila constituant le FCC. A ce stade, il avait fallu, par ingéniosité étonnante, voir ce système déshumanisant être désagrégé par celui que l’on croyait être un pusillanime.
Hélas ! certains se demandent comment le Pouvoir de l’UDPS/Tshisekedi est devenu le point culminant de malversations financières connues dans ce pays et le modèle étonnant de la lenteur administrative caractérisée. A quoi peuvent être dus tous ces antivaleurs que nous avons jurés d’éradiquer si jamais, l’UDPS/Tshisekedi exerçait le Pouvoir d’Etat ? Les acquis sont là, mais il en faut un peu plus encore…Se poser une question aussi importante ne serait qu’une façon de mettre la charrue devant le bœuf. Il s’agit sans le savoir de superposer les acquis de deux mandats, alors que le second n’a même pas encore commencé ! Pourquoi devons-nous être impatients et attendre la fin du deuxième mandat pour en faire un bilan global de manière objective ?
Faudra-t-il aussi, par contre, savoir que dans toute gestion de la chose publique, il y a des priorités. Cela n’échappe nullement à toute personne sensée. Dans ce cas présent, la priorité doit être accordée non seulement à l’éradication de l’insécurité à l’Est de la République de peur que notre pays ne soit balkanisé, que l’exercice du Pouvoir d’Etat ne s’effrite, que nos ressources naturelles, particulièrement minérales ne soient continuellement pillées par les Occidentaux via le Rwanda et l’Uganda, mais aussi pour que notre économie soit diversifiée et compétitive. On dirait que tout est prioritaire !
Voilà pourquoi le Président de la République FATSHI a commencé par obtenir la levée de l’embargo qui frappait la RD Congo sur l’achat ou l’acquisition des armes à l’étranger. Pendant ce temps, il a lutté et réussi à déboulonner le système kabiliste déshumanisant qui gênait la bonne gouvernance ; il s’est mis à réorganiser la Force publique de défense et de Sécurité, à augmenter les effectifs militaires, à curer les rangs des FARDC, de la PNC et des Services de renseignements, des infiltrés essentiellement rwandais pour éviter des trahisons sur les différents fronts, à revoir à la hausse les soldes militaires et améliorer tant soit peu leurs conditions de vie. Les travaux d’infrastructures routières et autres n’étaient pas oubliés…
Pendant qu’il s’essayait de gouverner en vue de satisfaire aux aspirations profondes du peuple, certaines difficultés surgissaient et continuaient à surgir dans la gouvernance du pays suite à certaines dispositions constitutionnelles rendant ainsi la machine gouvernementale trop lourde. Il s’agit essentiellement de quelques dispositions déjà citées dans le corps de ce texte.
Voilà pourquoi les constitutionnalistes doivent penser comment soit revoir les fonctions de Président de République en Afrique Noire en équilibre avec les autres Institutions, soit alors garder les mêmes fonctions et instituer clairement le régime présidentiel fort.
« Le Congères National pour la République ‘’C.N.R’’ en sigle, présente ses sincères félicitations aux Forces armées de la République démocratique du Congo, pour l’efficacité avec laquelle les ennemis du Peuple ont été réduits à leur plus simple expression. La RDC ayant opté pour la conquête du pouvoir par les élections et non par les armes, le C.N.R. s’insurge contre toute forme de violation de la constitution, car prônant entre autres valeurs, le respect de ses dirigeants légalement élus », soutient, dans un communiqué, Me Clément Kitengye-Kisaka, qui recommande, de manière systématique, des enquêtes sérieuses qui pourront permettre, dans les plus brefs délais, de remettre les pendules à l’heure.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Suite à la tentative de coup d’Etat survenue à Kinshasa, à l’aube du 19 mai 2024, aux petites heures, vers 4 heures du matin contre les instituions légitimement établies en République démocratique du Congo, par le mouvement insurrectionnel dénommé ‘’UCP’’ qui prône soi-disant l’avènement d’un nouveau Zaïre.
Le Congères National pour la République ‘’C.N.R’’ en sigle, présente ses sincères félicitations aux Forces armées de la République démocratique du Congo, pour l’efficacité avec laquelle les ennemis du Peuple ont été réduits à leur plus simple expression.
La RDC ayant opté pour la conquête du pouvoir par les élections et non par les armes, le C.N.R. s’insurge contre toute forme de violation de la constitution, car prônant entre autres valeurs, le respect de ses dirigeants légalement élus.
Aussi, le ‘’Congrès National pour la République’’, ‘’C.N.R’’ en sigle, recommande plus de vigilance des services de sécurité, pour demander tous les réseaux qui comploteraient contre les institutions légalement établies.
Par ailleurs, le ‘’C.N.R’’ recommande spécialement, qu’une enquête sérieuse soit enclenchée, afin d’identifier tous les auteurs de ce vaste complot contre la République, et de les déférer devant les instances judiciaires pour qu’ils répondent, sévèrement, de leurs actes criminels.
Profitant de cette occasion, le ‘’Congrès National pour la République’’, parti membre du Regroupement politique ‘’Alliance pour l’Avènement du Congo, Prospère et Grand’’, ‘’A.A.C.P.G.’’ en sigle, membre de l’Union sacrée de la National’’ réitère son soutien inconditionnel, au Président de la République, son Excellence Monsieur Antoine-Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO, et s’engage à l’accompagner tout au long de son second quinquennat, pour la matérialisation de sa vision ‘’LE PEUPLE D’ABORD’’
L’IRDH exhorte les services spécialisés du Gouvernement à diligenter des enquêtes, afin d’éclairer l’opinion publique. Toutefois, les failles sécuritaires constatées ainsi que des précédentes enquêtes bâclées obligent aux journalistes d’investigations et aux détectifs privés de participer à dévoiler la vérité.
En effet, le 19 mai dernier, M. MALANGA Christian, son fils Marcel et une douzaine d’hommes armés s’étaient emparés de l’Assemblée Nationale. Avant l’assaut sur le palais du peuple, ils avaient abattu M. TAMBA Kevin à qui ils avaient arraché le véhicule, sur la voie publique. Ensuite, ils avaient massacré deux policiers de garde, à la résidence de M. KAMERHE Vital, élu de Bukavu, Vice-Premier Ministre sortant.
Contrairement aux auteurs de ces actes de violence de Kinshasa, autant que les alliés du Rwanda (AFC et M23) ; l’Institut estime que l’on ne peut mettre fin à la mauvaise administration de l’Etat que par l’instauration d’un mécanisme efficace de contrôle citoyen de la gestion de la chose publique.
Ici est l’occasion de rappeler à la Diaspora que la vie en RDC est la résultante d’un dur labeur et des sacrifices incommensurables. Avoir de l’eau courante, de l’électricité permanente et des infrastructures de base, relève de l’utopie. La vie de millionnaire que les politiciens et leurs familles exposent à chacun de leurs voyages en Occident, ne reflète pas la réalité du citoyen ordinaire. Il est chimérique d’embarquer son enfant dans un rêve d’arracher le pouvoir, afin de s’assoir à la place du pouvoir, pour jouir des millions que le pouvoir permet de voler.
(Par Jean Joseph Ngandu Nkongolo, Anthropobibliologue, Expert en Anthropobibliologie du Travail, Formateur PsychoSocio-Professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail)
«C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ».
Benjamin Disraeli.
Chères lectrices, chers lecteurs,
1. Le vendredi 17 mai 2024 a été déclarée, par le Ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, journée « chômée » et « payée » sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Le 17 mai est devenu, depuis l’avènement de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au pouvoir, une journée de la Révolution et des Forces Armées de la République démocratique du Congo. 2. Cependant, pendant plus de deux décennies des régimes Kabila père et fils, le 17 mai était célébré avec faste sous le vocable de journée de Libération de la RDC alors Zaïre et de son peuple de la dictature du Maréchal Mobutu Sese Seko.
3. Cette date rappelle aux congolais l’entrée sans combat, dans la capitale politique zaïroise(Kinshasa), des éléments du 101è bataillon de l’armée rwandaise dissimilée dans l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération, AFDL en sigle. C’était en cette même date que Laurent Désiré Kabila, Porte-Parole de l’AFDL, s’était autoproclamé Président de la République démocratique du Congo à partir de Lubumbashi où il se trouvait. Ces éléments de l’armée rwandaise appelés aussi « Kadogo » firent leur entrée à Kinshasa après que le Maréchal Mobutu Sese SeKo eût quitté Kinshasa le 16 mai 1997 pour son Gbadolite dans l’ancienne province de l’Equateur de la RDC et le 17 mai 1997 pour Rabat au Maroc.
4. C’était donc ce départ forcé sans dire au revoir ni adieu à son grand peuple du Zaïre à cause de l’arrivée des éléments de l’armée rwandaise de l’AFDL que le nouveau régime appelait « libération ». Ce départ avait coïncidé avec le 17 mai 1997. D’où le 17 mai était baptisé journée de Libération. Même l’une des grandes avenues de la Ville de Kinshasa a aussi pris le nom de l’avenue de Libération en guise de reconnaissance de l’entrée des « Kadogo » à Kinshasa.
5. Toutefois, si pour Laurent Désiré Kabila, ses disciples, ses fanatiques et ses flatteurs le 17 mai 1997 était une journée de Libération des congolais de la Dictature de Maréchal Mobutu, les Mobutistes montraient que depuis l’avènement de Laurent Désiré Kabila au pouvoir la République démocratique du Congo était devenue un enfer où les libertés et le respect des droits de l’homme avaient cessé d’exister et où régnait la loi de la force à la place de la force de la loi.
6. Ces propos ont été tenus à l’endroit de Laurent Désiré Kabila dans une lettre ouverte lui adressée en avril 2000 par les membres de la Direction politique Nationale du MPR Fait Privé en l’occurrence N’Dom Nda Ombel, Koyagialo Ngbase te Gerengbo, Mukulumanya wa N’Gate et Me Omari Lea Sisi respectivement Secrétaire Général et Porte-Parole, Secrétaire Permanent du Bureau Politique, 1er VicePrésident et 4ème Vice-Président.
7. Pour les auteurs de cette lettre ouverte publiée au Potentiel n°1895 du 13 avril 2000, dès l’avènement de Laurent Désiré Kabila au pouvoir, l’Etat avait, non seulement démissionné de son devoir de garant des libertés fondamentales et les droits de l’Homme, mais érigé la lutte contre les libertés fondamentales et les droits de l’Homme en véritable politique d’Etat.
8. C’est dans cet ordre d’idées que le média en ligne Politique rdc.net a relayé le 18 mai 2023 la position d’une autre Mobutiste jusqu’au bout de ses ongles, Catherine Nzunzi wa Mbombo, publiée sur sa page Facebook dans laquelle elle a écrit : « Le 17 mai 1997, une journée maudite qui aurait dû être déclarée une journée de deuil national, où certains Congolais sont allés chercher 5 armées étrangères pour attaquer leur pays (…) ».
9. Le 17 mai comme journée de deuil national pensée et imaginée par Catherine Nzuzi wa Mbombo pourrait être justifiée lorsqu’il faut considérer les conséquences de la présence des armées étrangères sur le sol congolais notamment à Kinshasa, Capitale Politique et siège des Institutions de la République démocratique du Congo.
10. Parmi ces conséquences, Nzuzi wa Mbombo dénonce notamment le dépouillement des coffres forts de la Banque Centrale du Congo de toutes ses réserves en devises étrangères et en matières précieuses, cette même opération a été faite aussi dans les Banques privées et dans les entreprises publiques, le pillage au Palais de la Nation et à Mont Ngaliema des archives de la République démocratique du Congo sur ses richesses, sa sécurité, sa défense nationale, sa diplomatie, sa territoriale, son histoire, son organisation politique et administrative. Stigmatisant ce pillage des archives de la RDC par les éléments du 101è bataillon de l’armée rwandaise, Nzuzi wa Mbombo conclut : « (…) nous sommes devenus un pays sans mémoire institutionnelle (…) ».
11. L’inquiétude de Nzuzi wa Mbombo était fondée, car, Laurent Désiré Kabila lui-même avait fini par qualifier l’AFDL d’un conglomérat d’aventuriers. Du coup, il avait aboli l’AFDL et créé le Comité du Pouvoir Populaire. En abolissant l’AFDL sur base de plusieurs méfaits, Laurent Désiré Kabila a donné raison à Catherine Nzuzi wa Mbombo qui a défendu non sans raison avec opiniâtreté que le 17 mai devrait être une journée de deuil national.
12. Cette position de Catherine Nzuzi wa Mbombo est donc une désapprobation constante des règnes des Kabila père et fils. J’en veux pour preuve le fait que Nzuzi wa Mbombo n’a fait partie des gouvernements Laurent Désiré Kabila ni des gouvernements de Joseph Kabila et ce, depuis le 17 mai 1997 jusqu’au 24 janvier 2019.
Mais, Koyagialo Ngbase Gerengbo qui s’est considéré, du vivant de Mobutu Sese Seko, plus mobutiste que Mobutu lui-même était devenu kabiliste par son adhésion au Parti Lumumbiste Unifié, Parti de la Majorité Présidentielle de l’époque. Par ce parti et pour ce parti, Koyagialo Ngbase Gerengbo, signataire de la lettre ouverte adressée à Laurent Désiré Kabila, avait eu à assumer l’intérim du Premier Ministre de la République démocratique du Congo.
13. Tout compte fait, devant l’histoire et la progéniture de la République démocratique du Congo, Joseph Désiré Mobutu et Laurent désiré Kabila ont compromis gravement l’avenir de la République démocratique du Congo et son peuple par leurs actes.
14. D’un côté, Joseph Désiré Mobutu avait nommé au poste de Directeur de Cabinet du Président de la République Barthelemy Bisengimana Rwema, Président des étudiants rwandais à Lovanium en 1969. Cette nomination avait que toute sœur ou tout frère de Bisengimana qui débarquait à 8h au Zaïre, à 12h elle/il avait déjà sa nationalité zaïroise. Bien que le Bureau Politique du Mouvement Populaire de la Révolution eût retiré la nationalité zaïroise qui était déjà attribuée collectivement aux sœurs et frères du Directeur de cabinet du Président de la République, les méfaits de leur présence sur le sol congolais continuent à se faire sentir jusqu’à ce jour.
15. Aussi, l’une des mauvaises habitudes que Joseph Désiré Mobutu a fait acquérir aux zaïrois qui étaient redevenus congolais le 17 mai 1997 était la danse et la musique. Cette mauvaise est restée têtue jusqu’à ce jour à telles enseignes que l’on est en face des bibliothèques et des Centres de Documentation sans usagers, voire vides, mais des Stades et des églises pleines à craquer au nom de la danse et de la musique. Voilà pourquoi le Congo Kinshasa est en sa grande partie une société fermée où l’obsolescence de l’Homme a gagné le terrain. Richard Ngub’Usim Mpey Nka(2007) présente une anecdote sarcastique selon laquelle « Zaïrois/Congolais = BMW), acronyme anglais voulant signifier trois clichés de la mentalité zaïrocongolaise : Beer, Music, Women qui se lit en français (Bière, Musique, Femmes). Ngub’Usim précise que c’est une perception que les Pays anglophones voisins de l’Est de la République démocratique du Congo ont de tout un pays et d’un peuple. Ce chercheur congolais montre que depuis longtemps, la déstabilisation du pays depuis l’Est a été rendue facile par BMW. Stigmatisant les méfaits de BMW, Richard Ngub’Usim Mpey écrit : « Il a suffi, à tout moment, d’attirer sans ambages divers chefs vers l’appât de la corruption et de belles femmes mises au service de cette vaste entreprise », c’est-à-dire la déstabilisation du pays. 16. De l’autre côté, Laurent Désiré Kabila avait signé à Gisenyi au Rwanda une Alliance avec Deo-Gracias Bugera, un sujet rwandais pour dissimiler les militaires du Front Patriotique Rwandais qui avaient déjà agressé le Zaïre à partir d’Uvira, Bukavu et Goma avant même la création de l’AFDL. Dans son livre intitulé Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990- 1994 Pierre Péan montre l’Alliance des Forces Démocratiques Libération(Afdl) a été créée par Paul Kagame pour dissimuler les militaires de l’Armée Patriotique Rwandaise(APR) qui opéraient déjà au Zaïre. Laurent Désiré Kabila pompeusement appelé ‘’libérateur’’ par certains congolais naïfs n’a été qu’une marionnette recrutée par Paul Kagame pour cette fin.
17. Laurent Désiré Kabila a ouvert la République Démocratique du Congo à tout flibustier étranger qui peut venir s’offrir quelques coups de feu pour prendre le pouvoir et quelques lingots d’or, carat de diamant, livrée de bois, de cobalt, de cuivre ou de cassitérite, de baril de pétrole et rentrer allégrement chez lui en laissant mort et désolation au Congo Kinshasa.
18. A cause de tous leurs actes susmentionnés, Joseph Désiré Mobutu et Laurent Désiré Kabila devraient être jugés et condamnés même à titre posthume afin que leur condamnation serve d’exemple à tous ceux qui ambitionnent le poste de magistrat suprême par coup de feu et qui ne se comportement pas comme homme d’Etat.
19. J’ai fait ma part par ma coupe pleine.
Fait à Kinshasa, le 19 mai 2024
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Il y a quelques mois, on m’a confié le cours de médicine traditionnelle en plus du cours d’anthropologie médicale que j’enseignais déjà. En bon académique, je me suis plongé dans la littérature sur les médecines traditionnelles. J’ai passé plusieurs heures à lire sur la médicine traditionnelle chinoise. Elle est basée sur le Livre de l’Empereur Jaune écrit entre 475-225 BC par Huangdi Nei Jing.
Ce livre qui est le plus ancien sur la médecine chinoise était écrit sous forme d’un dialogue entre l’empereur chinois et son médecin traitant. La médicine chinoise repose sur trois idées fondamentales que Patrick Shan décline en ces termes: a) l’être humain est un produit du ciel et de la terre; b) Notre vie ne nous appartient pas, nous appartenons au vivant; c) Nous ne sommes pas fait du même bois. Ce sont-là les fondements de la médicine traditionnelle chinoise qui date du 5eme siècle avant notre ère.
L’être humain est un produit du ciel et de la terre signifie que nous dépendons de l’air que nous respirons et que nous empruntons du ciel, nous dépendons des battements de notre cœur pompe notre sang qui lui-même provient des fruits de notre terre. Et notre conscience est suspendu entre la danse des éléments céleste et l’écologie terrestre. Pour la médicine chinoise, la mort n’est pas l’opposée de la vie, mais plutôt de la naissance. La vie ne nous appartient pas, notre vie fait partie du grand ensemble du vivant. Le livre de Huangdi est un dialogue entre l’empereur et son docteur. Pour la médicine chinoise, chaque patient est un roi, et qu’il faut le traiter ainsi. Le troisième pilier de la médicine chinoise est que même si nous partageons les mêmes gènes, nous ne sommes pas identiques.
Chaque personne est une essence particulière. Nous ne sommes pas fait du même bois disent les chinois. La médecine occidentale utilise souvent par un médicament guérir une maladie ; une seule molécule qui qui traite la maladie. Chez les chinois, le rêve d’un médicament qui soignerait tout le monde n’existe pas. Il ne s’agit pas d’adapter le malade au médicament, mais plutôt le médicament au malade dans sa spécificité. Il est, par exemple, anormal de déterminer la pression artérielle de manière normative pour tout le monde, car cela dépend des individus, il y a des personnes qui peuvent supporter une tension artérielle plus élevée à cause de leur constitution physique, et d’autres non. Les Chinois ne prescrivent jamais la même chose ni la même dose pour tout le monde. Ceci est le propre de la médecine chinoise. Deux malades ne sont jamais identiques.
La médicine chinoise est un système complet basé sur trois types de diagnostics: a) symptomatique, qui traite les symptômes. On trouve des mangues malades, et on traite les mangues; b) diagnostique physiopathologique, les mangues sont malades, et on traite la branche qui porte ces mangues malades ou l’arbre lui-même. On va donc traiter le manguier dans le cas où on trouve des mangues malades. Enfin c) le diagnostic étiologique, ici on traite les causes ou la racine de la maladie. Pour le cas des mangues malades, on va traiter le sol sur lequel pousse le manguier. Le traitement symptomatique n’est pas de la médicine, c’est tout simplement un dépannage. J’ai des maux de tête et je prends une aspirine. C’est un traitement symptomatique. Si au lieu de prendre l’aspine je cherche pourquoi j’ai des maux de tête. On va regarder du côté du foie qui équilibre la pression sur le corps. C’est le diagnostic physiothérapeutique. Et enfin le diagnostic étiologique va poser la question de savoir pourquoi le foie pousse si fort le sang pour donner des migraines.
Il existe 9 causes de maladie en médicine chinoise: 1) les climats; 2) les émotions; 3) les épidémies; 4) l’alimentation; 5) Le surmenage (intellectuel, physique, ou sexuel); 6) le traumatisme; 7) le parasite; 8) les poisons et 9) les facteurs héréditaires.
Et enfin, parlons des branches thérapeutiques de la médicine chinoise.
a) Les interventions externes comme l’acuponcture, le massage, la saignée, ventouse, orthopédie, chirurgie , moxibustion, chauffage des points, etc.
b) Les interventions internes comme la pharmacopée et la diététique,
c) Les exercices : postures/mouvements; respiration, attention, la méditation qui aide à se tourner vers l’intérieur de soi dans un monde ou le silence est devenu une denrée extrêmement rare.
d) Intervention psychologique : la médecine psychosomatique, parler avec les gens…
e) La prévention: les conseils sur la santé.
C’est en fonction du type de maladie que l’on utilisera un de ces outils thérapeutiques. Dans certaines maladies, le médecin doit toucher l’esprit du patient.
La pharmacopée chinoise:
Dans la pharmacopée chinoise, il n’y a pas une seule plante. Il y en a plusieurs et chaque plante a un rôle précis à jouer. Dans la phytothérapie chinoise, la plante principale qui soigne est appelée l’Empereur. On lui ajoute trois ou quatre plantes qui agissent en synergie avec l’empereur. Elles sont appelées des ministres. A côté des ministres, il y a aussi des plantes qui traitent des effets indésirables possibles provenant de la plante principale (comme des anti inflammatoires) elles sont des conseillers.
D’autres plantes vont diriger l’action vers telle partie du corps ou telle autre, elles sont appelées des ambassadeurs. Les ambassadeurs vont donc cibler le traitement.
Le rationnel de la phytothérapie chinoise est que l’empereur ou le président seul ne peut pas soigner le corps ou diriger le pays. Il doit lui être associé des ministres qui participent à son action , des conseillers qui traitent (ou rectifient) les effets indésirables de sa présidence, et des ambassadeurs qui ciblent les effets de l’action de la présidence. Cependant, si une des plantes est toxique, elle va détruire toute la thérapie, et c’est l’empereur qui en portera la responsabilité. Si un des ministres surfacture les forages, les lampadaires ou les achats d’armes et détournent plusieurs millions des dollars, il devient toxique et détruit toute l’action thérapeutique de la plante principale, l’empereur. De la phytothérapie chinoise , la politique congolaise pourrait s’inspirer pour éliminer les plantes toxiques de son gouvernement afin de remettre debout la République Démocratique du Congo qui n’a pas l’air de bien se porter en ce début du second mandat de l’empereur.