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9 raisons pour changer la Constitution

(Par Joël Cadet N. NDANGA, Journaliste, Internationaliste et Juriste)

Une réflexion a été relancée par le Président de la République, lors de son meeting tenu à Kisangani, dans la Province de la Tshopo, au sujet de la révision ou changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo telle que révisée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision ou changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006.

Cette réflexion a emballé la toile et les médias. Les politiciens y vont chacun avec ses idées selon que l’on est pour ou contre.

La plus grosse erreur

La plus grosse erreur que d’aucuns commettent est de limiter ces réflexions sur la taille ou le costume du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Une erreur qui avait été commise par la Constitution actuelle où tout a été taillé sur mesure de Joseph Kabila. C’est donc une erreur de vouloir changer la Constitution pour soit permettre à Félix-Antoine Tshisekedi de briguer un troisième mandat ou de l’en empêcher.

Si tel est le cas, l’on se trompe, parce que seul Dieu connait sa destinée et la durée de sa vie sur la terre. Voilà pourquoi, dans cette réflexion qui se veut sociologique, il sera question de proposer des pistes qui orientent vers le développement à court, moyen et long terme, en fonction des réalités de notre pays.

C’est aussi une erreur de limiter cette réflexion aux tendances politiques ou ethniques. Du reste, certaines raisons ne nécessitent pas le changement ou la révision de la Constitution, lais plutôt vote de certaines lois. Mais l’on sait que nos parlementaires ne privilégient que les lois qui confrontent leurs positions et non celles qui visent le développement du plus grand nombre.

Je suis partisan du changement de la Constitution et non de sa révision, et ce, depuis le débat lancé sous Kabila, après la publication de l’ouvrage du professeur Evariste Boshab Mabudj-Ma-Bileng sur ‘’Révision constitutionnelle ou l’inanition de la Nation’’, j’ai été parmi les rares journalistes et analystes politiques à avoir soutenu non la révision de la Constitution, mais plutôt son changement pour amorcer la Quatrième République pour des raisons suivantes :

  1. La démocratie consensuelle

Nous avons depuis 2015, lancé ce concept, fruit des réflexions de l’honorable Nazem Nazembe qui tient à ce que l’on consacre dans notre Constitution la démocratie consensuelle devant permettre aux gagnants de gérer avec les perdants pour ainsi éviter les contestations postélectorales qui s’accompagnent de mort d’hommes. Ainsi, pour éviter qu’il n’y ait pas de contestations, le pays devrait être dirigé du sommet à la base par les gagnants et les perdants proportionnellement au poids politique.

Ce consensus devrait concerner également la représentation de tous les habitants de la RDC : Bantous, Nilotiques, Pygmées, Soudanais et personnes vivant avec handicap, ce qui fait dire à Monsieur Rombaut Lumba, Secrétaire Général du parti cher à l’honorable Nazem Nazembe, courant du Futur, de ‘’la démocratie consensuelle croisée’’.

En Afrique, la démocratie ne doit pas être majoritaire, parce que selon Nazem Nazembe, la démocratie en Afrique est plus ethnique que majoritaire. Il suffit qu’un citoyen ait un des membres de son ethnie dans une institution pour sentir sa fierté et croire comme si c’était lui qui était au pouvoir. C’est ce qui justifier très souvent que quand un leader est en difficultés, ce sont les membres de sa tribu qui se soulèvent pour lui venir au secours. Et même lorsqu’un membre d’un tel ou tel autre coin est nommé ou élu à un poste, vous allez voir les membres de sa tribu adresser les messages de félicitations au Président de la République.

  1. La Constitution du 18 avril 2006 est hyper-institutionnalisée et rend la République constipée

 Les mots sont de Monsieur Jean-Pierre Lihau, Ministre actuel de la Fonction publique. Nous avons trop d’institutions budgétivores qui n’apportent rien en termes du développement de notre pays. Et ces institutions rendent la Nation constipée à tel point que les ressources financières sont éparpillées et qu’il est difficile de s’engager sur la voie du développement.

Bien plus, chaque institution compte un personnel lourdement pris en charge par le trésor public qu’il est impossible d’allouer les fonds aux investissements.

Nous avons un Gouvernement national dont chaque membre dispose au moins de 50 membres du cabinet, une Assemblée nationale de 500 députés, chacun disposant d’un Assistant parlementaire, outre le personnel administratif, les membres du Bureau disposent d’un personnel politique qui souvent est versé à l’administration du Parlement après la fin de la législature.

Au Sénat, c’est la même chose. Il faut y ajouter les institutions d’appui à la démocratie, le Conseil économique et social, … où l’on observe les télescopages avec les attributions de certains Ministre (CSAC aux côtés du Ministère de la Communication et médias, CNHD aux côtés du Ministère des Droits Humains…)

En provinces, c’est un Gouvernement provincial où chaque membre dispose également d’un Cabinet en face d’une assemblée provinciale dont chaque Député dispose également d’un Assistant Parlementaire.

En outre, nous avons 33 Villes, 145 Territoires, 137 Communes urbaines, 174 Communes rurales, 471 Secteurs, 267 Chefferies, 5908 Groupements. Chaque Ville dispose d’un maire, d’un Conseil urbain, d’un Conseil Exécutif, d’un personnel politique et administratif, même chose pour les communes et les Chefferies qui sont des entités territoriales décentralisées. Les Constituants de 2006 avaient ainsi conçu pour que chaque belligérant et sa famille soient servis au détriment du peuple.

  1. L’adoption de la Cinquième nationale pour les sourds-muets

Tout le débat tel qu’il se déroule à la télévision ou à la radio, échappe à une catégorie des personnes vivant avec handicap, principalement les sourds-muets. Et pourtant, des pays comme l’Ouganda, le Zimbabwe, le Togo et le Kenya ont déjà adopté la langue des signes et en RDC, le Chef de l’Etat avait lancé le Dictionnaire de la langue des signes pour permettre ainsi à cette catégorie de Citoyens congolais d’accéder à l’information, à l’éducation, en justice ou aux moins de santé. Attraits en justice, beaucoup de malentendants ne savent pas comment présenter leurs moyens de défense. Dans les formations médicales et dans les institutions scolaires ou académiques, ils ne savent pas être bien pris en charge.

  1. Restaurer les deux tours au scrutin présidentiel

Pour faire face à Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui avait décidé d’aller aux élections en 2011 et pris de panique, le régime de Joseph Kabila a supprimé les deux tours. Et pourtant, les deux tours avaient pour avantage, la consolidation de la cohésion nationale à travers les deux premiers candidats en lice et la désignation de l’Opposant principal ne pouvant encore poser un quelconque problème. Ainsi, les deux camps pouvaient facilement se dessiner sans beaucoup de peines.

  1. Election des Gouverneurs et Sénateurs au suffrage universel direct et réinstaurer la territoriale des non originaires

Les élections au second tour, ont étalé les faiblesses de favoriser la corruption à ciel ouvert. Ce qui rend les élus redevables à leurs électeurs plutôt qu’à la population. Conséquence, le développement rapide du pays bégaie. Ainsi, pour mettre fin à la corruption et rendre les Gouverneurs et Sénateurs responsables en vue de répondre à leurs devoirs, qu’ils soient élus au suffrage universel direct. En outre, réinstaurer la territoriale de non originaires.

  1. Instaurer le multipartisme à trois où les partis répondent aux idéaux biens définis même à travers les dénominations

La RDC compte aujourd’hui plus de 900 partis politiques qui en réalité et en pratique ne constituent que les deux blocs. Ce n’est que la Constitution et les lois du pays qui illustrent ce multipartisme à mille. Mais en réalité, nous avons le parti au pouvoir et un parti à l’Opposition. On pourra peut-être ajouter un parti au centre. L’adhésion restera libre. Si on maintient le nombre illimité des partis politiques, ils devraient porter des dénominations aux objectifs bien définis. Par exemple, le parti des infrastructures, le parti de la forêt, …

  1. Rendre le pouvoir judiciaire indépendant

Pour permettre à la justice d’être réellement au service du peuple, rendre le Conseil Supérieur de la Magistrature indépendant, sans un Ministère de la Justice. Ainsi, le pouvoir judiciaire pourra disposer de son autonomie financière et administrative avec un budget qu’il va seul gérer sans attendre du Gouvernement.

  1. Imposition de l’apprentissage de toutes les langues nationales dans toutes les provinces afin de favoriser la cohésion nationale et lutter contre le tribalisme

Ici, il sera question que toutes les autres langues nationales soient enseignées dans toutes les provinces en vue de permettre la cohésion nationale et lutter contre le tribalisme, la langue étant un facteur d’intégration et de socialisation.

  1. Supprimer les facultés importées diverses facultés importées de l’Europe pour les transformer en Ecoles Spécialisées qui s’occupent des enseignements spécifiques, devant booster le développement du pays dans différents domaines

La RDC compte plusieurs Universités dont l’apport ne se justifie plus au regard des objectifs du développement. Ainsi, il sera loisible d’avoir des Universités aux Facultés spécifiques, à l’instar de l’Université Mapon qui organise les enseignements spécialisés des Nouvelles Technologies. On peut créer des Universités qui s’occupent essentiellement des bois, des infrastructures, de la Santé, de l’eau, de l’environnement.

9 raisons pour changer la Constitution
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Ce que je pense de la situation de l'Est de la RDC.

Pour faire face à l'insécurité qui gangrène l'Est de notre pays, il me semble que la priorité des priorités de nos autorités politiques doit être aujourd'hui de lancer une réflexion profonde et sans complaisance sur notre système de défense. Le moment est venu de repenser notre armée, nos services de renseignement et de sécurité ; et plus globalement, notre administration du territoire national.

Parce que, à ce jour, les solutions palliatives (troupes étrangères, forces de la MONUSCO, mercenaires, milices Mayi-Mayi ...) ont montré leurs limites. Poursuivre avec cette politique de tâtonnement stratégique ne pourra qu'aggraver la situation.

Notre armée est malade. Il faut la soigner. Les remèdes existent. Il faut arrêter avec les incantations, les procès d'intention et la recherche des boucs-émissaires. A force de soupçonner gratuitement sa femme d'infidélité, elle pourrait, un jour, succomber à la tentation.

Vive la RDC !

Meilleurs vœux à vous chers compatriotes.

Thomas Luhaka Losendjola

Ce que je pense de la situation de l'Est de la RDC.
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Esther Vilar dans le Sexe Polygame : le droit de l’homme à plusieurs femmes (1979).

(Patience Kabamba)

 

Comme promis la semaine dernière nous continuons à exposer les idées d’Esther Villar pour susciter un large débat sur le sujet. L’accueil du premier livre – L’Homme Subjugué, était mitigé. La plupart des femmes qui ont réagi ne se reconnaissaient pas dans les propos de Villar. Je reprends in extenso une des réactions :

“Je n’ai jamais entendu parler de cette femme ni ai-je jamais voulu vivre ses analyses surtout dans les villages. Maman avait quatre filles. Elle était bien douée et accomplissait plus que les hommes dans notre village devenant une personne médicament douée pour guérir les autres surtout hommes dans toute la région. Je vais vouloir en découvrir plus. Moi-même mariée je n’ai jamais exploité le mari”

Du côté des hommes qui ont réagi au premier livre de Villar, je reprends une des réactions qui résume les autres :

“Elle est sarcastique, mais formule une critique solide du féminisme misanthrope qui se développait au début des années 1970. Le féminisme que je rencontre aujourd’hui dans le milieu académique américain, formulé par des femmes célibataires, souvent lesbiennes ou trans, est un féminisme pathologique.”

Les deux réactions sont, à mon humble avis, justes et dignes de respect. Je n’ai donc aucun commentaire à faire là-dessus car chacun décline son point de vue personnelle à partir de son expérience. L’expérience est sacrée, il serait oxymorique de la remettre en question.

Cependant, lorsque plusieurs lecteurs ont cherché à acquérir le livre de Villar, je me suis aperçu que les éditions anglaises du L’Homme Subjugué sont simplement censurées. On peut retrouver les éditions françaises du live et même quelques extraits en PDF. Esther Vila reste censurée pour les éditions anglaises et non françaises. Deux attitudes symptomatiques de deux mondes face à la contradiction. Le monde anglais n’est pas très accoutumé à la contradiction, il censure tout ce qui ne va pas dans ses manières de penser. Il a la mentalité des techniciens, les choses sont positives ou négatives, il n’existe pas de dialectique. Comme le disait Herbert Marcuse, l’intelligence anglophone est technologique, pas dialectique. En revanche, le monde francophone s’accommode facilement de la tension entre les réalités apparemment contradictoires. La dialectique est intégrée dans la compréhension des choses. La mentalité francophone n’est pas technicienne mais plutôt dialectique sous l’influence des philosophes d’outre Rhin. La censure est plus difficile chez les francophones que chez les anglophones. Cela dit, il existe bien sûr de la censure de deux côtés de l’Atlantique et de la Manche. Et de deux côtés il existe aussi des voix qui se lèvent contre la censure.

Dans le présent MDW, nous poursuivons notre exposition des idées d’Esther Villar à partir de son second livre intitulé, le Sexe Polygame. Dans ce livre paru en 1979, Vilar soutient que ce ne sont pas les hommes qui portent la véritable responsabilité des maux dont souffre la condition féminine. Elle accuse les femmes -occupées depuis toujours à manipuler les intentions de l’homme en vue d’en tirer le maximum de profit. Selon Vilar, l’amour repose sur deux instincts : la sexualité et la protection. L’instinct sexuel est satisfait par deux « partenaires sexuels, » tandis que l’instinct de protection l’est par un « objet à protéger ». Il se fait que ces deux types de satisfactions sont incompatibles.

La femme, selon Vilar, aurait optée pour le rôle d’objet à protéger, elle se fait femme-enfant par opportunisme, pour obtenir de l’homme devenu, « père nourricier », la protection matérielle à laquelle elle aspire. Imparfaite en tant que partenaire sexuel, la femme amène l’homme à chercher toujours ailleurs – de femmes en femmes- ce qu’il ne trouve pas sous son toit.

Le Sexe polygame s’ouvre avec une définition du mot amour.  Qu’est-ce que l’amour se demande Vilar à la page 9 de son ouvrage. Il préface cette question en disant que l’être humain obéit à trois principes fondamentaux : la conservation (se maintenir en vie) ; la reproduction (transmettre la vie avant de mourir) ; un instinct nourricier (assurer la vie de l’être auquel il l’a transmise aussi longtemps que cet être ne peut lui-même le faire).

L’instinct de conservation est asocial, son effort portant exclusivement sur l’individu lui-même. La reproduction et l’instinct nourricier sont des mécanismes sociaux parce que nous avons besoin des autres pour les satisfaire. Dans le cas de la reproduction, nous avons besoin de partenaires sexuels et dans le cas de l’instinct de protection, nous avons besoin d’objet de protection.

L’instinct de protection n’est possible qu’à certaines conditions : a) être physiquement inférieur à celui qui doit vous protéger ; b) lui être également intellectuellement inferieur ; c) lui être semblable.  Un partenaire sexuel idéal, selon Vilar doit remplir deux conditions :

1.      Une opposition polarisée des deux partenaires dans tout ce qui est spécialement sexuel. C’est-à-dire que le partenaire idéal est celui ou celle qui a des caractéristiques très contrastées de celui de son partenaire ; par exemple une femme avec des traits très féminins, une forte sensualité féminine. Bref, sur le plan physique il faut qu‘il y ait un très grand contraste.

2.      Une grande ressemblance sur tout ce qui n’est pas aspect extérieur ; une ressemblance sur le plan intellectuel, ou nous devons nous ressembler dans tout ce qui n’est pas spécifiquement sexuel.

Les hommes à fortes barbes, à la poitrine velue, aux larges épaules, aux membres développés, sont généralement plus recherchés que d’autres. Les hommes préfèrent des femmes à la peau douce, à la forte poitrine et aux hanches larges, quand il s’agit uniquement de l’acte sexuel. Plus il y a des polarités individuelles, plus le rapport sexuel tend à être idéal.

En conclusion, Vilar stipule que pour qu’un grand amour apparaisse, il faut que les conditions suivantes soient préalablement remplies :

A) dans l’aspect extérieur, l’un doit être le pôle opposé de l’autre ; l’homme doit être très viril et la femme très féminine.

B) Une ressemblance dans tous les domaines qui ne sont pas spécifiquement sexuels : la même intelligence, la même sensibilité, etc. Le problème est que ces deux conditions sont rarement remplies.

Les femmes très féminines étant biologiquement plus désirées n’a pas besoin d’être intelligente pour vivre. Elle va laisser l’homme qui la désire tant se battre pour elle. Elle ne remplit donc qu’une seule condition indispensable à un véritable amour : l’opposition physique et sexuelle à son partenaire.

Les femmes dont l’aspect extérieur ne diffère pas clairement de celui de l’homme – qui donnent une impression peu féminines- sont pour des raison biologiques moins désirées que d’autres. Les hommes les laisseront tranquille. Pour vivre, ces femmes doivent lutter tout comme les hommes et comme eux se trouveront dans l’obligation de développer leur intelligence. Les femmes qui donnent une impression peu féminine ne remplissent qu’une seule condition de grand amour : celle de l’égalité intellectuelle avec leur partenaire.

Comme le biologique l’emporte sur tout le reste, les hommes préfèrent les femmes non-intelligentes, mais a l’aspect féminin, aux femmes intelligentes mais moins féminines, conclut Villar. Les hommes ne craignent pas l’intelligence chez une femme, ils redoutent son manque de féminité plus que sa sottise.

La conclusion de Villar est que l’homme ne peut pas trouver la femme qu’il aime, et la femme qui accorde plus de valeur à l’amour de l’homme qu’à sa protection n’est pas capable de lui inspirer l’amour. De même que chez la femme, l’absence de caractéristique spécifiquement féminine est le point de départ d’une capacité intellectuelle normale, chez l’homme c’est souvent un certain manque de virilité qui est à l’origine de son intelligence supérieure.  Un être inferieur excite l’instinct nourricier, protecteur, de son compagnon, et non son instinct sexuel, et il incite de ce fait à la polygamie.

Comme nous l’avons dit la semaine dernière, l’intellectuel est celui qui reste souvent indécis car il prend en compte tous les aspects d’un problème, aspects qui sont parfois contradictoires.  Les questions que met devant nous Esther Villar contient à la fois des aspects vrais et des aspects discutables. Chacun de nous tirera de ces textes ce qui lui permettra de mieux comprendre ce qu’il vit dans son couple et dans ses relations avec les autres individus. Nous n’avons servi que de courroie de transmission pour élargir les horizons intellectuels de nos lecteurs.

Esther Vilar dans le Sexe Polygame : le droit de l’homme à plusieurs femmes (1979).
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Mot du week-end : Esther Vilar et ses esclaves consentants

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Un grand nombre de lecteurs vont envisager la servitude volontaire d'un des penseurs du XVIe siècle, qui est contemporain de Montaigne, Etienne de la Boétie. Effectivement, De la Boétie a rédigé un ouvrage nommé « Énigme de la Servitude Volontaire » à 17 ans. L'ouvrage a été rédigé en 1549, mais il est sorti en 1576. Selon ce livre de la Boétie, le pouvoir est semblable à un colosse sur lequel seuls vous, le peuple, exercez son influence. Le jour où ceux sur qui exercent le pouvoir déclareront « NON », ce dernier sera démis. Nous sommes au cœur de nombreuses choses. Nous sommes les piliers de la puissance. Si nous refusons, aucune autorité ne pourra s’exercer sur nous. Les choses nous arrivent par notre volonté d'accepter la servitude qui nous est imposée.

Aujourd'hui, la surprise est que notre MDW se concentrera sur un autre genre d'esclavage volontaire, plus précisément, celui de l'homme subjugué par la femme. Esther Vilar le dépeint de manière poétique, noétique et noématique.

Est-ce qu'est Esther Vilar ?

Esther Margerita Katzen, son véritable nom d'origine allemande, a vu le jour le 16 septembre 1935 à Buenos Aires en Argentine. Apres ses études de médecine et quelques années d'exercice médical, elle a décidé de se consacrer à la littérature. Elle devient célèbre dans les années 1970 avec la publication de « L’homme subjugué », dont ce MDW qui fera écho, et de « le sexe polygame », un thème que nous aborderons plus tard.

Selon Esther Vilar, l'homme est la personne qui a décidé de vivre en tant qu'esclave de sa femme. L'homme n'est pas en quête de liberté. Il pense qu'il serait plus effrayant pour lui d'être constamment libre plutôt que de rester un esclave.

 La naissance donne aux hommes et aux femmes des capacités identiques ; il n'existe aucune disparité d'intelligence initiale entre ces derniers. Par la suite, on constate que dès l'âge de douze ans, l'intelligence des femmes se bloque. C'est à ce moment-là qu'elle choisit de se livrer un jour à la prostitution en rencontrant un individu qui travaille pour elle contre le prêt régulier de son vagin. Selon Vilar, les voies des deux sexes se divisent de ce point pour la vie. La femme obtiendra un diplôme seulement parce qu'elle pense que cela enrichit ce que l'homme aspire en elle. Dès lors, d'après notre écrivain, toute communication entre homme et femme est interrompue pour toujours.

Dans une de mes séances à Kenge, j'avais formulé la question suivante : « Que souhaitez-vous être, garçons ou filles ? » Toutes les filles ont déclaré qu'elles souhaitaient demeurer filles parce que les garçons seraient en mesure de travailler pour elles. Ces filles ont réalisé que la femme est capable de décider, ce qui, selon Vilar, lui confère une supériorité sans limites par rapport aux hommes. La femme a la possibilité de choisir entre le mode de vie masculin ou celui d'une créature luxueuse, un parasite, et généralement, elle opte pour le second choix. L'homme n'a pas d'autre choix. Il est contraint de consacrer toute sa vie à la femme et aux enfants qu'elle porte.

Dans le monde féminin, l'homme est inexistant. La femme est dépendante de l'homme, tout comme un téléviseur nécessitant du courant ou une voiture nécessitant de l'essence. Il s'agit donc d'une simple dépendance physique. Selon Vilar, dans le monde féminin, les hommes sont négligeables, seules les autres femmes comptent. La femme se sent mille fois plus contente lorsqu'une autre femme se retourne vers elle plutôt que lorsqu'un homme se retourne vers elle. Selon Vilar, qu'un homme soit attrayant physiquement ou non, aimable ou non, intelligent ou non, il n'a absolument aucun impact pour les femmes. Cela ressemble à un actionnaire qui ne se soucie pas de la valeur de son coupon.

Selon Esther Vilar, les femmes aspirent à séduire les hommes uniquement parce qu'ils assurent leur subsistance financière. Par contre, face aux femmes, les hommes ne réagissent qu'aux symboles sexuels et toute forme de chevelure, de lèvres peintes, un moulant, des jupes courtes, des talons hauts ou de la stéatopygie. Je l'ai récemment confirmé en accompagnant mes étudiants en médecine chez un praticien traditionnel. Après l'étape des questions-réponses, le praticien traditionnel a sollicité les garçons et les filles de la classe pour exprimer une préoccupation spécifique et lui leur offrirait un traitement alimentaire traditionnel. Les garçons ont demandé des remèdes pour renforcer leur pénis tandis que les filles ont demandé comment augmenter la rondeur de leur taille.

Selon Vilar, la femme ne vise qu'à séduire un homme dans les limites nécessaires pour maintenir son lien, en vue de satisfaire ses besoins nutritionnels. De plus, elle ne reconnaît aucune valeur pour l'individu. La femme se lie à l'homme qui travaille pour elle sans amour, ni malveillance ou haine personnelle. La femme est uniquement fidèle parce qu'elle ne voit aucune raison d'être infidèle tant que l'homme travaille bien pour elle, lui procure les plaisirs et surtout les biens nécessaires. La femme reste sans intérêt pour l'apparence de son partenaire. La femme ne porte qu'un intérêt aux sentiments d'autres femmes. Grâce aux fonds que les hommes leur accordent, les femmes ont une capacité d'achat nettement supérieure à celle des hommes. Selon Vilar, dès que les femmes ont la capacité de satisfaire leurs besoins, elles privilégient le contact avec d'autres femmes plutôt qu'avec des hommes. Tandis que l'homme préfère servir de serviteur pour la femme dont idéal le plus cher est de vivre sans travail et sans devoirs. C'est également l'idéal de l'enfant. C'est pour cette raison que la femme donne naissance, souligne Vilar. Les nourrissons nous touchent par leur incapacité à se débrouiller de manière autonome, ils possèdent un corps mince et joyeux, une peau impeccable, jeune, délicate et douce. Les bébés sont des cadeaux charmants de la part des adultes, et il est nécessaire de veiller sur eux, d'assumer toutes leurs difficultés. L'objectif des maquillages et cosmétiques haut de gamme pour les femmes est de maintenir l’apparence d'un bébé. Elle révèle ainsi tous les charmes d'une enfant douce et tendre. Cette apparence enfantine et ce manque de puissance dissimulé stimulent le désir de protection de l'homme, le poussant à satisfaire toutes les exigences de sa femme. Dans son esclavage, l'homme est dressé pour ne reconnaître que des petites filles charmantes, aimables et dignes d'être servies. C'est pourquoi les femmes s'efforcent de ressembler aux petites filles. La femme opte pour l'homme jeune parce qu'il est capable de satisfaire ses besoins sur une durée prolongée.

Vilar met l'accent sur le fait que l'homme regroupe toutes les conditions nécessaires pour mener une vie luxueuse, libre et digne d'un individu, mais qu’il renonce au contraire pour vivre comme un esclave. Nous imaginons un individu tel que ce Sisyphe, né pour apprendre, travailler et élever des enfants afin que ces enfants puissent ensuite apprendre, travailler et élever d'autres enfants. Les hommes vont combattre pour défendre les biens immobiliers de leurs femmes ; ils vont en guerre pour elles, ils construisent des villes pour elles. Aveugle, l'homme persiste à rechercher son bonheur dans le confinement.

Selon Esther de Vilar, la grande majorité des hommes ont tendance à se soumettre volontairement à cette divinité unique que constituent les femmes. Ils appellent cet asservissement l'amour. La femme imite le Dieu de son enfance, sa mère. Elle donne une signification artificielle à sa vie car tout ce que l’homme entreprend vise le bien-être de sa femme (et par la suite celui de ses enfants), et non le sien propre.

Il est probable que ce MDW soulèvera des interrogations, tout comme Esther Vilar a subi une attaque de la part de trois femmes dans les toilettes a la sortie du livre. Nous lisons un écrivain parce qu'il soulève des interrogations que nous ne pourrions pas poser sans lui, il suggère des voies de compréhension auxquelles nous n'aurions pas pensé. En tant qu'écrivain de MDW, ma mission consiste à présenter ces idées à un débat libre et engagé tout en critiquant les exagérations et ce qui ne me convient pas. Il est clair que je ne suis pas entièrement d'accord avec les idées de Vilar, d’autant plus que ma femme est parmi des nombreuses exceptions qui existent.  Cependant, en tant qu'homme, je crois que les femmes constituent une culture différente pour laquelle nous autres hommes demeureront des analphabètes.

J'aimerais terminer par la dédicace qui ouvre le livre d'Esther Vilar :

« Je dédie ce livre a ceux dont il n’est pas fait mention ici: aux hommes, si rares, qui ne se laissent pas “dresser”; aux femmes, si rares, qui ne se laissent pas acheter; et celles, si heureuses, qui n’ont pas de valeur commerciale, parce que trop vieilles, trop laides, ou trop malades »

Mot du week-end : Esther Vilar et ses esclaves consentants
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CPI : Karim Khan, un procureur sous pression

Une enquête indépendante a été ouverte contre Karim Khan après des accusations de harcèlement sexuel. Le procureur de la CPI dément les faits et dénonce une campagne de « désinformation », alors que son bureau est sous le feu des critiques après l’émission d’un mandat d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou.

Tempête sur la Cour pénale internationale (CPI). Son procureur depuis février 2021, Karim Khan, fait l’objet d’accusations de la part d’une de ses collaboratrices, qui a dénoncé un comportement sexuel inapproprié. Des faits que l’avocat britannique a publiquement niés. Le 28 octobre, il a appelé à l’ouverture d’investigations auxquelles il s’est dit prêt à « coopérer entièrement », tout en dénonçant une campagne de « désinformation ». Le 11 novembre, la présidence de l’Assemblée des États parties (AEP), organe de surveillance de la Cour, a annoncé qu’une enquête externe avait été ouverte pour « faute présumée ».

Le quotidien britannique The Guardian a eu accès à un document recensant les accusations de l’employée de la CPI contre Karim Khan, où elle le charge de l’avoir harcelée sexuellement. Ce document fait état d’attouchements non consentis et de faits de « harcèlement ». Il relate également que le procureur aurait « mis sa langue » dans l’oreille de la plaignante. Selon plusieurs sources internes à la CPI contactées par le quotidien britannique, le procureur et d’autres responsables de son entourage auraient ensuite tenté de convaincre la plaignante de revenir sur ses déclarations.

Enquête indépendante

Le Mécanisme de contrôle indépendant (MCI) de la CPI a d’abord été saisi et a ensuite décidé de confier l’enquête à un autre organisme. « Compte tenu des circonstances particulières de cette affaire, y compris des perceptions de conflits d’intérêts potentiels et futurs, le MCI a déclaré n’avoir aucune objection à recourir de manière exceptionnelle à une enquête externe », a déclaré la présidente de l’AEP, Paivi Kaukoranta.

Les investigations pourraient être confiées au Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (BSCI), mais très peu d’informations ont jusque-là filtré. « Le MCI publie chaque année un rapport et ne fournit aucune information additionnelle afin de préserver les droits de tous, a fait savoir le MCI à Jeune Afrique. En conséquence, il n’y a aucun commentaire. »

Ces accusations ont été rendues publiques alors qu’un climat délétère prévaut au sein de la CPI, sur laquelle les pressions sont très fortes. De l’avis général, elles se sont accentuées depuis mai 2024, quand Karim Khan a demandé aux juges de la Cour d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Et que des mesures similaires ont été requises pour trois dirigeants du Hamas, aujourd’hui décédés.

Cette affaire est une étape cruciale du mandat du procureur, sachant que la CPI est soumise, depuis sa création, aux critiques et aux tentatives d’intimidation des États et des responsables concernés par ses enquêtes. Lorsqu’il a annoncé publiquement son intention de demander des mandats d’arrêts dans le cadre de ce dossier, Karim Khan a d’ailleurs insisté sur la nécessité de pouvoir travailler « en toute indépendance et en toute impartialité ».

En 2023, l’émission d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine avait déjà suscité une réaction de la Russie, qui avait émis en retour des requêtes similaires contre des juges de la CPI. Contactée par Jeune Afrique, une source au sein du bureau du procureur évoque, depuis plusieurs mois, des « activités de collecte de renseignements menées par un certain nombre d’agences hostiles à la Cour ». Cette source mentionne aussi un nombre d’attaques « sans précédent », dont une tentative d’infiltration et des cyberattaques.

La « guerre secrète » des services secrets israéliens

Sans compter que les pressions sont parfois indirectes, mais bien réelles. La France, État signataire du statut de Rome portant création de la Cour, a récemment évoqué dans un communiqué l’« immunité » dont bénéficieraient les dirigeants israéliens. Une manière de dire qu’elle ne compte pas respecter le mandat d’arrêt émis par La Haye. « Bien sûr, à la fin, tout dépend des choix politiques des États, qui peuvent préférer préserver leur relation bilatérale avec certains pays plutôt que de respecter leurs obligations vis-à-vis du statut de Rome », déplore un spécialiste des questions de justice internationale.

Dans un communiqué aux accents très menaçants, voire belliqueux, des sénateurs américains avaient plus directement menacé le procureur, début 2024. Ils ne s’étaient pas privés de critiquer « l’hypocrisie et les doubles standards » de la CPI : « Si vous sortiez un arrêt pour les autorités israéliennes, nous considérerions ceci comme une menace, non seulement contre la souveraineté d’Israël, mais aussi contre celle des États-Unis ».

Des menaces qui pourraient être mises à exécution sous le second mandat de Donald Trump, qui débutera en janvier. Lors de son premier passage au pouvoir, en 2020, ce dernier avait déjà décidé de sanctionner la prédécesseur de Karim Khan, Fatou Bensouda, et son adjoint.

De nouvelles sanctions « pourraient avoir des conséquences sur l’existence même de la Cour. Elles rendraient impossible le simple fait de travailler avec certaines entreprises annexes auxquelles a recours la CPI », prévient Ilya Nuzov, du bureau Justice internationale de la Fédération internationale des droits humains (FIDH). Il cite notamment les entreprises informatiques « qui n’ont aucune envie de perdre leurs marchés aux États-Unis ».

Fatou Bensouda avait également fait l’objet d’une intense campagne de déstabilisation à partir du moment où elle a décidé de se pencher sur la situation en Palestine, à partir de 2015. En mai dernier, le Guardian révélait la « guerre secrète » menée contre elle par les services israéliens pour la convaincre d’abandonner son enquête sur les crimes commis en Palestine.

Plusieurs sources au bureau de la procureure ont confirmé à Jeune Afrique la campagne de déstabilisation menée contre Fatou Bensouda. « Au départ, ils ont d’abord tenté de faire ami-ami. Plusieurs officiels israéliens se sont présentés à son bureau pour la convaincre d’abandonner ses enquêtes. » Puis la situation s’est envenimée, et l’espionnage a commencé. « Ils écoutaient ses conversations, afin de récolter des informations sur les sujets sur lesquels nous travaillions. Ils sont allés jusque chez elle, pour prendre des photos de son domicile. Ils l’ont placée sous surveillance, de même que son époux, dans le but de trouver des éléments compromettants pour les discréditer », explique un membre de son entourage. Des pratiques qui ont forcé la procureure à changer de domicile et à renforcer sa sécurité.

Suspension ?

« Les pressions que subit le bureau de Karim Khan aujourd’hui n’ont rien de nouveau. Fatou Bensouda en avait fait l’expérience avant lui », insiste un autre spécialiste du droit international. Mais le procureur a décidé, à son entrée en fonction, d’inculper des responsables politiques en dehors du continent africain. « De nombreux États ont soutenu la création de la CPI en se disant qu’ils ne seraient de toute façon pas visés. Pour certains Occidentaux, c’est presque un affront que d’avoir émis un mandat d’arrêt contre Netanyahou en même temps que contre les chefs du Hamas. Ces gens étaient persuadés que la CPI ne les concernait pas », ajoute notre interlocuteur.

« Il est important aujourd’hui de dire les choses clairement : si nos actes ne traduisent pas notre volonté d’appliquer le droit de manière impartiale, si notre application du droit est perçue comme étant sélective, nous aurons contribué à son effondrement », avait justifié Karim Khan. « Le procureur a une stratégie que l’on peut qualifier de courageuse ou d’opportuniste, au choix, mais qui l’expose », résume notre source.

Décrit comme un avocat brillant et un bourreau de travail, Karim Khan pourra-t-il continuer à exercer son mandat de procureur ? En novembre, la FIDH appelait à sa suspension après des accusations de harcèlement portées contre lui. « Ces allégations, ainsi que l’enquête externe qu’elles ont provoquée, mettent en lumière des problèmes ancrés dans la culture organisationnelle de la Cour ainsi que des défaillances structurelles qui doivent amener à une prise de conscience et à des réformes urgentes », insistait la FIDH.

« Nous avons considéré que, compte tenu de la gravité des accusations, le procureur devrait prendre du recul, ou être suspendu, pour ne pas gêner le travail de la Cour », explique Ilya Nuzov, pour la FIDH. Le spécialiste de la justice internationale que nous avons contacté évoque pour sa part des « accusations crédibles et sérieuses ». Le procureur a, quant à lui, décidé de ne plus s’exprimer sur le dossier tant que l’enquête est en cours. Et il s’est assuré les services d’un avocat britannique, Gideon Benaim, spécialisé dans les problèmes de « réputation ».

(Tiré de Jeune Afrique)

 

CPI : Karim Khan, un procureur sous pression
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Tribune n° 20 : la diplomatie congolaise face à l'enjeu vital de la paix - le rôle stratégique incontournable de la diaspora dans la stabilité des Grands-Lacs

(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Vice-Président Fédéral et Représentant Adjoint de l’Udps/Tshisekedi, Fédération des Etats-Unis d’Amérique)

La République Démocratique du Congo (RDC), géant d’Afrique centrale, fait face à des défis multiples qui menacent sa stabilité depuis des décennies. Le pays subit des violences récurrentes, notamment dans sa région orientale, confrontée à l'agression du Rwanda et à l’ingérence d'acteurs internationaux. Ces enjeux géopolitiques, combinés à l'exploitation de ses ressources naturelles, alimentent l’instabilité, compromettant sa souveraineté et son avenir. Cependant, dans ce contexte complexe, la diaspora congolaise constitue un levier diplomatique fondamental pour soutenir les efforts de paix et de stabilité dans la région des Grands Lacs. L'implication de la diaspora, qu'elle soit issue de l'UDPS ou d'autres formations politiques, ainsi que celle de la société civile, est désormais essentielle pour faire face à cette crise.

Une Diplomatie Congolaise Isolée : Les Défis à Surmonter

La diplomatie congolaise, malgré ses efforts constants, se trouve souvent isolée, prise en étau entre les influences géopolitiques extérieures, notamment le soutien du Rwanda à des groupes armés dans l’est du pays. Cette ingérence, alliée aux intérêts économiques des multinationales exploitant les ressources naturelles de la RDC, fragilise la souveraineté nationale. Le pays se voit donc confronté à une lutte diplomatique sur plusieurs fronts : maintenir sa souveraineté tout en appelant à l’aide internationale, renforcer sa présence dans des forums multilatéraux comme l’ONU et l’Union Africaine, et contrer une désinformation grandissante.

Dans ce cadre, le rôle de la diaspora est primordial. Pour renforcer la diplomatie du gouvernement congolais, il est nécessaire d’établir des partenariats solides avec les acteurs de la diaspora et de mobiliser les partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition. L'unité politique, même en période de divergences internes, s'avère cruciale pour affronter les défis communs et préserver la stabilité du pays.

L’Engagement du Gouvernement Congolais dans un Lobbying Actif avec la Diaspora : Un Impératif Stratégique

Pour que la diplomatie congolaise soit efficace à l’échelle internationale, il est impératif que le gouvernement alloue les moyens nécessaires à la mise en place d'une stratégie de lobbying active. Sans financement et sans ressources logistiques appropriées, un effort diplomatique, aussi ambitieux soit-il, restera lettre morte. Le gouvernement congolais doit investir dans des initiatives de lobbying, en collaborant étroitement avec la diaspora présente dans des pays stratégiques. Ce soutien concret – qu'il soit financier, logistique, ou matériel – permettra à la RDC de bâtir des alliances solides et de promouvoir sa cause de manière plus percutante sur la scène internationale.

La diaspora, bien que dispersée à travers le monde, représente une ressource inestimable dans la mobilisation pour la cause nationale. Pour que ces réseaux deviennent des acteurs influents du lobbying, ils doivent être soutenus par des ressources adéquates, telles que des outils de communication modernes, des formations diplomatiques ciblées et des fonds pour la sensibilisation. L’implication active de la diaspora dans les forums internationaux et au sein des organisations multilatérales comme l’ONU et l’Union Africaine est un atout majeur pour la défense des intérêts congolais.

Des Moyens Pratiques pour un Lobbying Efficace : Investir dans une Diplomatie Inclusive

La diplomatie moderne repose sur des moyens tangibles et une approche inclusive. Cela nécessite non seulement des discours, mais également des outils de communication numériques de pointe, des équipes de coordination diplomatique à l’étranger et une formation continue des ambassadeurs de la cause congolaise au sein de la diaspora. En soutenant ces efforts, le gouvernement congolais permettra à la diaspora de jouer un rôle stratégique dans les négociations internationales et dans les discussions de haut niveau sur la stabilité régionale. Il est crucial d’investir dans des initiatives qui faciliteront un lobbying structuré et efficace à l’échelle mondiale.

Le Risque de Négliger la Diaspora : Une Opportunité Manquée pour le Congo

Ignorer la diaspora, c’est renoncer à un puissant levier d’influence dans les moments de crise. En négligeant cette ressource, le gouvernement prive la RDC d’une occasion précieuse de redéfinir son image sur la scène mondiale. C’est pourquoi l’engagement officiel et structuré avec la diaspora doit devenir une priorité stratégique. Plutôt que de la considérer comme un simple spectateur, il est impératif d’intégrer activement la diaspora dans les décisions stratégiques, en lui fournissant les outils nécessaires pour organiser des actions de lobbying efficaces. Cela implique la création de bureaux dédiés à la coordination des efforts de la diaspora, le financement de projets de diplomatie publique, ainsi que l’organisation de séminaires internationaux visant à sensibiliser le monde aux défis spécifiques de la RDC.

Une Diplomatie Cohérente : La Lutte Contre le Néocolonialisme et l’Exploitation des Ressources

L’exploitation des ressources naturelles congolaises par des multinationales, en complicité avec des acteurs locaux corrompus, est l’un des principaux moteurs des conflits dans l’est du pays. Il est impératif que le gouvernement congolais, en partenariat avec sa diaspora, mène une lutte active contre ce néocolonialisme et sensibilise les organisations internationales à ces injustices. Par exemple, la diaspora peut jouer un rôle clé dans la dénonciation des pratiques des entreprises comme Glencore et Barrick Gold, responsables de soutenir des groupes armés pour garantir l'accès aux ressources minières. En exerçant une pression sur ces multinationales, la RDC pourrait contraindre ces acteurs économiques à respecter des normes éthiques.

La paix par le dialogue multilatéral : un effort collectif

La paix durable ne peut être obtenue qu’à travers un dialogue sincère et inclusif, impliquant non seulement les nations voisines, mais aussi les acteurs internationaux majeurs. La RDC doit renforcer sa position au sein des organisations régionales et internationales, et initier des discussions ouvertes avec ses voisins ainsi que des acteurs mondiaux. Dans ce processus, la diaspora aura un rôle clé à jouer en facilitant ces dialogues, en organisant des forums et des séminaires internationaux, et en contribuant à une meilleure compréhension des enjeux géopolitiques de la région des Grands Lacs. Cela favorisera la résolution pacifique des conflits et renforcera la position diplomatique de la RDC sur la scène internationale.

Conclusion : un appel à l’Unité Nationale

La RDC doit faire face à un défi de taille, mais elle dispose d’un atout majeur : l’engagement de sa diaspora et de ses partis politiques. Il est temps que l’UDPS, les partis d’opposition et la société civile se concertent pour former un front commun. La diplomatie congolaise ne doit pas être isolée ; elle doit être soutenue par une mobilisation générale, où chaque acteur, qu’il soit politique, diplomatique ou citoyen, apporte sa contribution. Comme l’a souligné Léon Kengo wa Dondo, ancien Premier ministre de la RDC : "La paix ne peut être obtenue sans une coopération sincère entre les nations, ni sans un effort constant de dialogue entre les Congolais, qu'ils soient au pouvoir ou dans l’opposition."

La diaspora congolaise doit s’unir autour de cet objectif commun : restaurer la paix, défendre la souveraineté de la RDC et promouvoir les intérêts nationaux dans le respect des principes de solidarité internationale.

Tribune n° 20 : la diplomatie congolaise face à l'enjeu vital de la paix - le rôle stratégique incontournable de la diaspora dans la stabilité des Grands-Lacs
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Petite histoire des Constitutions en République Démocratique du Congo

(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur émérite / Université de Kinshasa)

S’alignant sur la demande pressante du Front Commun présentée par Jean Bolikango le 27 janvier 1960, la Table Ronde Belgo-Congolaise a acté tout de suite le 30 juin pour l’accession du Congo à l’indépendance. Pour mettre en place les institutions du Congo indépendant, il ne restait plus que cinq mois. Le 19 février, la Table Ronde adopta des résolutions qui définissaient les attributions des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et partageaient le pouvoir entre les autorités centrales et provinciales. Une commission politique de six Congolais désignés par les partis politiques présents à la Table Ronde devait rester à Bruxelles pour assister le ministre du Congo dans la transcription des résolutions de la Table Ronde sous forme de projets de loi et l’ébauche de l’avant-projet de constitution. Et c’est ainsi que la Loi fondamentale qui résulte des options affirmées par les délégués congolais à la Conférence de la Table Ronde politique, et qui organisait les pouvoirs et définissait les structures du nouvel Etat congolais fut votée par le Parlement belge le 19 mai 1960.

Une première entorse de la Loi fondamentale se produisit le 30 juin 1960. Le Chef de l’Etat était irresponsable. Aucun acte du Chef de l’Etat ne pouvait avoir d’effet s’il n’était contresigné par un Ministre qui, pour cela seul, s’en rendait responsable (Art. 19 et 20). Joseph Kasa-Vubu  fit rédiger son discours du 30 juin par un Belge, l’Administrateur Jean Cordy, et ne l’a pas soumis à un membre du gouvernement. Selon l’article 36, le Premier Ministre conduit la politique de l’Etat en accord avec le Conseil des Ministres qu’il préside. Patrice Lumumba n’a pas soumis lui aussi au Conseil des Ministres le célèbre discours du 30 juin rédigé avec l’assistance des Guinéens Diallo Telli et Tibou Tounkara, du Camerounais Félix Moumié, des Congolais Joseph Mbuyi, Jacques Lumbala et Anicet Kashamura.

Le 30 juin augure le 5 septembre 1960. La Loi fondamentale fut enjambée allègrement. Deux mois plus tard, le Chef de l’Etat et le Premier Ministre se sont destitués mutuellement dans la nuit du 5 septembre sans l’avis ni du gouvernement, ni du parlement.

La Loi fondamentale assignait le pouvoir constituant au Chef de l’Etat et aux deux Chambres (art.4). La constitution devait être élaborée endéans 3-4 ans pendant la première législature. C’est ainsi que le Chef de l’Etat a convoqué les Chambres en assemblée constituante pour le 31 août 1963. La durée des travaux de la constituante était fixée à cent jours.

Comme les parlementaires tergiversaient et faisaient de l’obstruction parce qu’il ne leur avait pas été autorisé d’introduire des motions de censure contre le gouvernement pendant la durée de la session constitutionnelle, le Chef de l’Etat clôtura la session parlementaire le 29 septembre, et mit en place une commission chargée de l’élaboration d’un projet de constitution.

Cette commission fut présidée par un membre du gouvernement central, Joseph Iléo, assisté de Marcel Lihau, secrétaire général. Elle comprenait dix catégories de participants totalisant 137 membres, à savoir 4 représentants du gouvernement central, 42 des assemblées provinciales, 42 des gouvernements provinciaux, 12 des syndicats, 16 des employeurs, 9 des collectivités rurales, 2 du Conseil National de la Jeunesse, 2 de la Presse, 2 des étudiants, 6 des confessions religieuses.

La Commission constitutionnelle se tint à Luluabourg (Kananga) du 10 janvier au 11 avril 1964. Le référendum se déroula du 25 juin au 10 juillet 1964 dans la partie du territoire national qui n’était pas contrôlée par la rébellion muleliste. Les régions troublées par des conflits armés ne participèrent pas au référendum. Pendant la tenue des travaux, une petite délégation vint rendre compte au Chef de l’Etat Kasa-Vubu, et lui demanda ce qu’il voulait voir figurer dans la constitution. Celui-ci leur répondit : « Faites la constitution en ne pensant pas à moi. La constitution doit être impersonnelle. Imaginez quelqu’un d’autre que moi qui accède au pouvoir. Qu’est-ce qui arrivera ? ».

Le projet de constitution soumis au référendum consacrait le principe du fédéralisme en adoptant la répartition des compétences entre le gouvernement central et les provinces. Il admettait aussi la répartition des recettes entre l’Etat et les provinces. La République démocratique du Congo comprenait la Ville de Léopoldville et 20 provinces autonomes. Mais le terme « fédéral » qui n’était pas repris dans la constitution ne pouvait être utilisé qu’à partir de la troisième législature (art.178).

La constitution promulguée le 1er août 1964 a voulu porter un remède aux facteurs de la crise depuis l’indépendance. Pour prévenir les sécessions, on a défini minutieusement la structure de l’Etat et les relations entre institutions centrales et provinciales. Un accent particulier fut porté à l’intégrité du territoire de la République (art. 2). Pour parer à l’instabilité institutionnelle, on a institué un régime semi-présidentiel. Le Président de la République n’était plus le Chef d’Etat irresponsable de la Loi fondamentale qui portait des chrysanthèmes. Toutefois, il n’était pas encore élu au suffrage universel direct. Selon l’article 56, il devait être élu par un corps électoral composé des membres du Parlement et des délégués de la Ville de Léopoldville qui votaient dans la Capitale, ainsi que des membres des assemblées provinciales, qui voteraient chacun au chef-lieu de la province qu’il représentait. Pour lutter contre l’arbitraire des pouvoirs publics, on a installé un arsenal de 35 articles illustrant les droits fondamentaux (art. 12 à 46). Il est à souligner que la constitution du 1er août 1964 condamnait et interdisait le parti unique en République démocratique du Congo (art.30).

Moins de trois ans après la promulgation de la constitution du 1er août 1964, dix-neuf mois après le coup d’Etat militaire, une nouvelle constitution fut promulguée pour s’adapter à la conjoncture politique et être conforme à l’orientation du nouveau régime. La constitution du 24 juin 1967 contraste avec les constitutions antérieures.

D’abord par sa concision, elle ne comprend que 85 articles contre 204 articles pour la constitution de 1964, et 259 articles pour la Loi fondamentale de 1960. Ensuite par ses principes : la constitution de 1967 consacre un Etat unitaire centralisé et le régime présidentiel. Elle introduit plusieurs innovations : l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, le mandat présidentiel porté à sept ans au lieu de cinq, l’institution du monocaméralisme, l’admission des femmes au vote, la fixation de l’âge de l’électorat à 18 ans et de l’éligibilité à 25 ans. Le nombre de provinces est ramené à 8, plus la ville de Kinshasa. Combattant la prolifération des partis politiques, la constitution de 1967 limite leur nombre à un maximum de deux (art. 4). L’article 69 stipule : « En vue de promouvoir l’unité africaine, la République peut conclure des traités et accords d’association comportant abandon partiel de sa souveraineté ».

La Constitution de 1967 fut adoptée après le référendum organisé du 4 au 23 juin. Le « Oui » l’a emporté avec 97,8%. Ultérieurement, cette constitution subit dix-sept modifications.

Le 24 avril 1990, le Président Mobutu a pris la décision d’introduire au Zaïre (RDC) des réformes dans le sens de la libéralisation politique. Parmi les réformes, il y avait notamment la fin du monopartisme, l’abolition de l’institutionnalisation du Mouvement Populaire de la Révolution, la suppression de son rôle dirigeant, le multipartisme à trois, la séparation entre le Parti et l’Etat, la reconnaissance des trois pouvoirs traditionnels, la dépolitisation des services publics, l’instauration d’un pluralisme syndical, etc. Aussi certaines dispositions de la constitution furent-elles été modifiées par la loi n°90-002 du 5 juillet 1990.

Par la suite s’est tenue la Conférence Nationale (août 1991 – décembre 1992) qui avait l’ambition d’exprimer la souveraineté du peuple et d’installer un nouvel ordre politique dans le pays. A cet effet, après le Compromis politique global du 31 juillet 1992, la C.N.S. a produit et adopté le 4 août 1992 l’Acte portant dispositions constitutionnelles relatives à la période de Transition qui n’a jamais été appliqué. Les changements portaient sur le nom du pays (République du Congo), l’emblème (drapeau bleu-ciel, orné d’une étoile jaune dans le coin supérieur gauche et traversé en biais d’une bande rouge finement encadrée de jaune), l’hymne national (Debout Congolais, l’hymne de l’indépendance), le régime en place (le Haut Conseil de la Révolution, émanation de la C.N.S. ; un Premier Ministre élu par la C.N.S., véritable chef de gouvernement, responsable devant le H.C.R.). La résistance du Président Mobutu aux changements prônés par la CNS conduisit à un dédoublement des institutions, à la confusion et au blocage du fonctionnement de l’Etat avec la loi n°93/001 du 2 avril 1993 portant Acte Constitutionnel harmonisé relatif à la période de la transition, après la tenue du Conclave politique de Kinshasa.

Des concertations politiques se sont avérées nécessaires. Entreprises au Palais du Peuple par Mgr. Laurent Monsengwo Pasinya, président du H.C.R., avec l’accord du Chef de l’Etat Mobutu, elles  aboutirent à l’Acte Constitutionnel de la Transition promulgué le 9 avril 1994 qui a revu et corrigé l’Acte du 4 août 1992.

La durée de la Transition était de quinze mois (art. 117). La dénomination de République du Zaïre fut maintenue dans l’article 1, de même que le drapeau vert-clair orné au centre d’un cercle jaune dans lequel figurait une main droite tenant un flambeau à la flamme rouge, et la Zaïroise comme hymne national. Dans l’article 56 la majorité des Conseillers de la République désignés par la Conférence Nationale Souveraine s’est diluée dans le Haut Conseil de la République – Parlement de Transition en recevant les Députés de l’ancienne Assemblée Nationale ayant participé en cette qualité à la C.N.S., ainsi que les Négociateurs aux concertations politiques du Palais du Peuple.

En sept mois seulement, du 18 octobre 1996 au 17 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila, « le tombeur de Mobutu », a marché à la tête de l’armée des enfants-soldats « Kadogo » sur la République du Zaïre avec l’aide des Tigres katangais et de ses alliés étrangers. Le vendredi 16 mai 1997, le président Mobutu quitta Kinshasa pour Gbadolite, sa sécurité ne pouvant plus être assurée par l’armée. Le 17 mai, l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL) fit à Lubumbashi le constat de la vacance du pouvoir au sommet de l’Etat. Elle suspendit la constitution et les institutions de la République, et prit le pouvoir d’Etat.

Dix jours plus tard, le président Laurent – Désiré Kabila publia le décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo. Ce texte constitutionnel se caractérise par sa brièveté (15 articles) et sa concision qui s’expliquent par le délai très court de son élaboration. La nécessité et l’urgence invoquées dans le préambule, c’est l’investiture du nouveau Président de la République, la légalité et la légitimité que recherchait le nouveau Pouvoir conquis par les armes. Le Président de la République concentre entre ses mains les pouvoirs exécutif, législatif, réglementaire, juridictionnel et constitutionnel. Les membres du Gouvernement ne sont responsables que devant le Président de la République.

Une nouvelle page d’histoire est écrite avec la guerre d’agression qui a frappé la RDC en 1998. Le Rwanda a utilisé des comparses congolais. L’enlisement de la guerre, avec ses millions de tués, de blessés et de réfugiés, a conduit à conclure « une paix des braves » où il n’y aurait ni vainqueurs ni vaincus. La guerre sur le terrain s’est transportée sur le tapis avec les multiples tractations et négociations entre les belligérants. Elles ont abouti le 17 décembre 2002 à l’Accord Global et Inclusif sur la Transition de Pretoria adopté à Sun City le 1er avril 2003, et coulé dans la Constitution du 4 avril 2003. Le consensus s’est fait sur une répartition équitable et équilibrée des différentes responsabilités d’Etat entre les Composantes et Entités du Dialogue Inter-Congolais, schématisée par une formule : « le Régime 1+ 4 ». Les parties présentes à l’Accord étaient :  le Gouvernement de la R.D.C., le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (R.C.D.), le Mouvement de Libération du Congo (M.L.C.), l’Opposition politique, les Forces vives, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Mouvement de Libération (RCD/ML), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/National (RCD/N) et les Maï-Maï. Les quatre postes de Vice-Président étaient réservés aux Composantes Gouvernement, RCD, MLC et Opposition politique.

Appelée à adopter le projet de constitution à soumettre au référendum, l’Assemblée Nationale de la Transition 1+4 (2003-2006) eut à se prononcer sur l’article 70. Quelle serait la durée du mandat présidentiel ? Le débat se déroulait en plénière. Le président de l’Assemblée Nationale suspendit la séance pour le vote, le temps pour chaque groupe parlementaire de recevoir le mot d’ordre du chef du parti. La séance reprit avec un vote nominatif pour intimider les députés qui étaient nommés et non pas élus. Le Président Joseph Kabila et le Vice-Président Jean-Pierre Bemba avaient enjoint aux députés de leurs composantes (Gouvernement + Mouvement de Libération du Congo) de voter pour un mandat indéterminé. Chacun d’eux misait pour devenir le premier président de la Troisième République. Ils comptaient aussi sur des membres de la Société Civile. Malheureusement pour eux, la majorité des députés opta « pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».

 La Constitution du 18 février 2006 est fondatrice de la 3ème République en R.D.C. Elle fut promulguée après un référendum organisé du 18 au 19 décembre 2005. Pour consolider l’unité nationale et créer des centres d’impulsion et de développement à la base, la Constitution a structuré la RDC en 26 provinces, y compris la ville-province de Kinshasa. Elle reconnaît des compétences exclusives à ces provinces qui en exercent d’autres concurremment avec le pouvoir central. Par ailleurs, la Constitution fixe le partage des recettes nationales à raison de 40% pour les provinces et de 60% pour le pouvoir central.

Les provinces sont administrées par un Gouvernement provincial et une Assemblée provinciale. Elles comprennent, chacune, des entités territoriales décentralisées qui sont la ville, la commune, le secteur et la chefferie. Pour assurer des rapports harmonieux entre les provinces elles-mêmes d’une part, et le pouvoir central d’autre part, une Conférence des Gouverneurs présidée par le Chef de l’Etat est instituée pour émettre des avis et formuler des suggestions sur la politique à mener et sur la législation à édicter par la République.

In fine, pour préserver les principes démocratiques et écarter les révisions intempestives, certaines dispositions furent déclarées intangibles. Il s’agit de la forme républicaine de l’Etat, du principe du suffrage universel, de la forme représentative du Gouvernement, du nombre et de la durée des mandats du Président de la République, de l’indépendance du pouvoir judiciaire, du pluralisme politique et syndical (art. 220). De même, toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées est formellement interdite. Aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège (art.219). L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi (art. 7). La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme - femme dans lesdites institutions (art.14).

La constitution du 18 février 2006 fut modifiée par la Loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles. Dans le nouvel article 71, le Président de la République est élu à la majorité simple des suffrages exprimés. Il n’est plus question de deux tours en cas où il n’y a pas de majorité absolue au premier tour. Le député national ou le sénateur reprend de plein droit son mandat parlementaire après la cessation d’une fonction politique incompatible (art.110). L’article 218 reconnaît au Président de la République le pouvoir de convoquer le référendum prévu audit article pour l’approbation d’une révision constitutionnelle.

Au terme de l’évolution constitutionnelle de la République démocratique du Congo de 1960 à nos jours, nous observons que notre pays a expérimenté plusieurs types de lois fondamentales qui ont induit différents types de régime politique :

  • Le régime parlementaire, semi-présidentiel, présidentiel, hyper-présidentiel ;
  • Le système fédéral, un Etat unitaire centralisé ;
  • Un parlement bicaméral, un parlement monocaméral ;
  • Le multipartisme à deux, à trois, à plusieurs partis, le parti unique ;
  • Le suffrage direct, le suffrage indirect ;
  • Le mandat présidentiel à cinq ans, et à sept ans.

Au moment où s’engage le débat sur une révision constitutionnelle, il importe que la constitution soit impersonnelle comme le recommandait le président Joseph Kasa-Vubu. Les membres de l’Assemblée Constituante doivent être mus par l’intérêt général. Ils doivent se préoccuper des aspirations démocratiques de la population. Ils doivent avoir en tête le contexte dans lequel se débat le pays : la lutte contre la balkanisation qui nous menace, et la gangrène de la corruption. La Constitution doit être respectée par les acteurs politiques, et ne doit pas être un chiffon de papier.

Jean-Marie Mutamba Makombo

Professeur émérite/Université de Kinshasa

Petite histoire des Constitutions en République Démocratique du Congo
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Franck Ngyke Kangundu et Hélène Mpaka : Les orphelins saisissent la Ministre des Droits Humains pour une justice réparatrice !

Dans une lettre ouverte à Mme la Ministre des Droits Humains, ce mardi 10 décembre 2024, les Orphelins de Franck Ngyke Kangundu et Hélène Mpaka appellent ce membre du Gouvernement, en sa qualité de garante des droits humains en RD-Congo, de plaider en faveur d’une justice réparatrice en faveur des défunts et de prendre des mesures concrètes pour que ce crime odieux, qui reste un symbole des attaques contre la liberté de la presse et des droits humains, ne sombre pas dans l’oubli.

Lettre ouverte des Orphelins du journaliste Franck NGYKE KANGUNDU à son Excellence Madame la Ministre des Droits Humains de la République Démocratique du Congo (RDC).

Kinshasa, le 10 décembre 2024

Excellence Madame la Ministre,

En ce jour symbolique où le monde célèbre le 75ᵉ anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, nous, les Orphelins du feu journaliste Franck NGYKE KANGUNDU et de son épouse Hélène MPAKA, nous vous adressons cette lettre avec le cœur lourd et l'esprit marqué par une profonde injustice.

Il y a 19 ans, dans la nuit tragique du 02 au 03 novembre 2005, nos parents ont été lâchement assassinés à bout portant dans leur résidence à Mombele, sous nos yeux innocents. Ce double meurtre, qui demeure à ce jour impuni, représente une violation flagrante des droits humains les plus fondamentaux : le droit à la vie.

Franck NGYKE KANGUNDU n’était pas seulement un journaliste engagé, mais aussi un père de famille, un époux et un citoyen qui croyait aux valeurs de la liberté et de la justice. Peu importe les raisons qui auraient pu motiver ses bourreaux, il ne méritait pas, pas plus que notre mère, d’être abattu de manière aussi barbare, devant ses enfants. Ce double crime n’a pas seulement ôté la vie à nos parents, il a également déstabilisé la nôtre à jamais.

Sur le plan social, éducatif, psychologique et économique, cet assassinat nous a plongés dans une souffrance profonde et continue. En nous privant de nos parents, les auteurs de ce crime ont violé notre droit à vivre comme tout autre enfant et ont bouleversé nos perspectives d’avenir.

Madame la Ministre,

Nous vous interpellons aujourd’hui, en tant que garante des droits humains, pour que justice soit enfin rendue. Ce double meurtre, qui reste un acte ignoble et une atteinte grave aux droits de l'homme, ne doit plus rester impuni.

Nous appelons à l'application de la vision politique de l'État de droit prônée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO. Il est temps que les valeurs de justice et d'équité deviennent une réalité pour les orphelins des journalistes assassiné.

Nous vous demandons solennellement :

De plaider en faveur d’une justice réparatrice pour nous, les Orphelins de Franck NGYKE KANGUNDU et Hélène Mpaka ;

De prendre des mesures concrètes pour que ce crime odieux, qui reste un symbole des attaques contre la liberté de la presse et des droits humains, ne sombre pas dans l’oubli.

En mémoire de nos parents et pour l’avenir des générations futures, nous espérons que vous prendrez à cœur cet appel pour que notre quête de justice trouve enfin une issue.

Dans l’attente d’une action forte et décisive de votre part, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.

Les Orphelins de Franck NGYKE KANGUNDU et Hélène MPAKA

Franck Ngyke Kangundu et Hélène Mpaka : Les orphelins saisissent la Ministre des Droits Humains pour une justice réparatrice !
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Qu’il s’agisse de la révision ou du changement de la Constitution, RDC : Noël Tshiani Muadiamvita propose un chapelet de dispositions à toucher littéralement

En RDC, la problématique de la révision ou du changement constitutionnel telle que prônée par Félix Tshisekedi, Chef de l’Etat et Garant du bon  fonctionnement des institutions de la République, continue à faire parler la classe politique à travers des sorties par grappe des propositions, parfois même des contestations pour essayer de barrer la voie à l’accomplissement de la vision du Président de la République déjà évoquée dans sa propre famille politique où il trouve du soutien inconditionnel de Plusieurs acteurs. A ce jour, Noël Tshiani, porteur de la proposition de Loi de ‘‘PERE, de MERE et d’EPOUSE’’, a suggéré une litanie de propositions, une vingtaine, qu’il faille, selon lui, prendre en compte qu’il s’agisse de la révision ou du changement de la loi fondamentale. Il l’a dit dans un message adressé à un public important au Collège Boboto de la Gombe.

Une épineuse question qui rencontre des têtes bien pensantes pour apporter des propositions des dispositions qui, d’après elles, nécessitent d’être étudiés en profondeur en vue de garantir une souveraineté et une intégrité territoriale efficace et adéquate. Dans son adresse, Noël Tshiani déclare avoir détecté plusieurs faiblesses et impuretés dans la Constitution du 18 février 2006 et qui méritent d’être corrigées afin de faciliter le fonctionnement des institutions.

«En relisant la Constitution, j'ai détecté plusieurs faiblesses et impuretés qui méritent d'être corrigées pour mieux protéger notre pays et sa souveraineté et ainsi faciliter le fonctionnement fluide des institutions sans gaspiller beaucoup de ressources qui peuvent être affectées à des projets de développement», dit-il. Lisez-le à travers les lignes qui suivent.

Adresse de Noël Tshiani Muadiamvita au Collège Boboto sur la Révision Constitutionnelle ou le changement de la Constitution

Mesdames et Messieurs,

Mes Très Chers Compatriotes,

Je suis très heureux de prendre part à cet évènement pour parler des choses que j'ai toujours considérées très importantes pour notre pays depuis plusieurs années.

En effet, une fois rentré des Etats Unis d'Amérique au pays en 2016, j'ai pris le temps de lire tous les articles de l'actuelle Constitution de la RDC. Durant la lecture, je me suis rendu compte que la Constitution comportait des impuretés énormes que ça soit sur le plan politique, économique qu'institutionnel. N'ayant aucun pouvoir d'agir immédiatement pour changer les choses, j'avais commencé par dénoncer. Je peux vous rassurer que ce travail m'a coûté très cher ! J'ai dépensé beaucoup d'argent et beaucoup d'énergies pour faire comprendre à mes compatriotes que cette Constitution est une bombe à retardement si l'on ne fait pas attention. Aujourd'hui, je suis très content que mes compatriotes ont compris le danger de garder la Constitution dans sa forme et avec son contenu actuel.

Je vais partager avec vous une petite anecdote. Après l'élection du Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI, je passais dans un quartier populaire de Kinshasa et j'ai entendu plusieurs personnes qui criaient ''DE PERE ET DE MERE, merci d'avoir sauvé le pays avec la loi Tshiani. Nous l'avons appliquée dans les urnes en votant le vrai compatriote''.  Partout où je passe, dans toutes les provinces, je suis accueilli par mes compatriotes avec les mêmes cris. Je suis très ému de l'entendre. Même si certaines personnes ne me donnent pas du crédit, je peux vous assurer que la Loi Tshiani de père, de mère et d'épouse a largement contribué à déterminer l'issue de l'élection présidentielle en 2023. Et il en sera ainsi désormais car le peuple a compris et a intériorisé le message.

Mes Très Chers Compatriotes,

En relisant la Constitution, j'ai détecté plusieurs faiblesses et impuretés qui méritent d'être corrigées pour mieux protéger notre pays et sa souveraineté et ainsi faciliter le fonctionnement fluide des institutions sans gaspiller beaucoup de ressources qui peuvent être affectées à des projets de développement.  Ainsi, j'ai fait les propositions suivantes qu'il faille prendre en compte, qu'il s'agisse de la révision ou du changement de la Constitution : 

1. L’adoption de l’anglais comme la deuxième langue officielle de la RDC ;

2. La réduction du nombre des partis politiques de plus 1000 actuellement à quatre partis politiques au maximum ;

3. La réduction de la taille du Gouvernement de près de 60 Ministres à 25 Ministres au maximum, y compris le Premier Ministre ;

4. La suppression de certaines institutions budgétivores et inutiles pour dégager des épargnes à investir dans des activités à impact social visible et dans des projets de développement. Ces Institutions sont le Sénat, les assemblées provinciales, le Conseil Economique et Social, et certaines structures rattachées à la Présidence de la République, à la Primature et aux ministères ;

5. La suppression du mode de scrutin indirect tant pour le Sénat que pour les Gouverneurs de provinces ; ce mode de scrutin indirect est un canal ouvert à la corruption ;

6. Le changement du mode de désignation des Gouverneurs de provinces et Administrateurs de Territoires qui seraient désormais nommés par le Chef de l’Etat ;

7. L’allocation d’un délai de trente jours au maximum après investiture du Président de la République pour désigner le Premier Ministre, et même délai à ce dernier pour former le gouvernement et obtenir son investiture par l’Assemblée nationale ;

8. L’interdiction formelle, sur demande de qui que ce soit, de céder la souveraineté nationale et compromettre l’intégrité territoriale du pays ;

9. La reconnaissance de l’exclusivité monétaire nationale et l’interdiction formelle de la circulation des monnaies étrangères sur le territoire national ;

10. L’interdiction formelle du tribalisme qui menace la cohésion nationale ;

11. La réhabilitation explicite de la loi Bakajika qui décrète que le sol et le sous-sol appartiennent à l’Etat ;

12. L’adoption du principe de l’irrévocabilité de la nationalité congolaise d’origine, c'est-à-dire qu'aucun congolais d'origine ne peut perdre la nationalité de la mère patrie ; le principe de la double nationalité sera adopté avec tous les pays du monde sauf avec les pays voisins qui sont sources de conflits et de malheurs.

13. L’adoption de la proposition de la Loi Tshiani de Père, de mère et d’épouse pour les fonctions régaliennes afin de protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale ; ces fonctions sont les suivantes : Président de la République, Président de l'Assemblée Nationale, Président du Senat, Premier Ministre et les Ministres régaliens (Finances, Défense, Affaires étrangères, Intérieur et Justice), les Hauts Magistrats de la République, les fonctions clés a l'Agence Nationale des Renseignements, à la Direction Générale des Migrations, dans l'Armée, la Police et à la Banque Centrale du Congo ainsi que les Ambassadeurs de la RDC dans les pays étrangers.

14. L’adoption des conditions d’études minimales pour les mandats électifs à tous les niveaux ;

15. La réintroduction de l'élection présidentielle à deux tours ;

16. L'appropriation par le Ministère de l'intérieur de l'organisation des activités électorales actuellement gérées par la CENI, ce qui renforcera la laïcité de l'Etat et la séparation entre l'Etat et l'Eglise ;

17. La précision que le Président de la République et le Premier Ministre sont justiciables devant la Cour Constitutionnelle pour des faits et actes commis pendant leurs fonctions ;

18. La précision sur l'imprescriptibilité des actes de mauvaise gouvernance avérés tels que la corruption, le détournement des fonds publics, le blanchement d'argent et la prédation des ressources naturelles.

19. La réaffirmation de la laïcité de l'Etat et de la séparation claire entre l'Etat et l'Eglise pour mettre fin au méli-mélo et à la confusion que nous constatons actuellement dans la pratique ;

20. Dans le cas de la révision constitutionnelle, le maintien de l’article 220 de la Constitution qui fixe le mandat du Président de la République à cinq ans renouvelable une seule fois.  Cette disposition tombe dans le cas d'une nouvelle Constitution et la décision reviendra au peuple à travers un referendum.

Mesdames et Messieurs,

Toutes les modifications que je propose peuvent être réalisées à travers une révision constitutionnelle profonde. Mais, ces modifications sont tellement nombreuses qu'il convient de se demander s'il ne faut pas tout simplement envisager de réécrire une nouvelle Constitution. Personnellement, Je suis pour la révision constitutionnelle ou la nouvelle constitution aussi longtemps que le nouveau texte inclut la Loi TSHIANI DE PERE, DE MERE ET D'EPOUSE afin de protéger la souveraineté nationale et l'intégrité du pays.

Je vous remercie

Professeur Noël K. Tshiani Muadiamvita

Tél : +243820000988

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