(Par Jean Oscar Ngalamulume, Président de la CIDES et Ambassadeur pour la Paix)
Quelles sont les causes principales qui empêchent l'Etat congolais d'être en mesure de payer les salaires décents, c'est-à-dire le SMIG (1) aux fonctionnaires et agents de l’Etat ? Depuis le début du siècle, les missions de l'Etat moderne, c'est-à-dire un État de droit, se sont de plus en plus diversifiées tout en entraînant leurs objectifs vers la croissance économique qu'il doit atteindre. La croissance économique est dans une large mesure fonction de l'investissement, mais la composante la plus appréciée de l'investissement, c’est le Capital Humain et le Capital Financier.
Pour y remédier, les Congolais doivent savoir que ce qu'ils ne feront pas pour leur pays, en tant que filles et fils du Congo, personne d'autre ne viendra le faire à leur place. Qu'ils doivent également savoir que le Congo ne sera jamais construit dans un climat de haine, d'exclusion et de vengeance. Et s'ils ne parviennent pas à avoir le courage de surmonter les erreurs perpétuelles qui sont à la base de leurs misères, dont la cause principale est la division.
S'ils ne parviennent pas à avoir l'humilité et le courage de s'apprécier en tant que valeur morale et non tribale. Et s'ils ne se prêtent pas à prendre les dispositions qui s’imposent pour combattre le mal à la source, leur domination, leur Balkanisation, leur exploitation et leur esclavagisme sera leur héritage qui, malheureusement sacrifiera même l'avenir des nouvelles générations.
Le rôle de l'opposition politique n'est pas nécessairement celui de se calomnier ou de se dénigrer en termes tribaux, ni celui d'émettre des jugements sans nuance, sans se donner la moindre peine d'évaluer ce qui a été bien fait et ce qui reste à faire.
Il est plutôt celui de critiquer les échecs et de proposer les pistes des solutions, comme nous le faisons, dans le but de contribuer à la paix durable et la construction de notre pays, dans l'entente, l'harmonie et la cohésion nationale.
Et lorsque nous nous penchons sur le système observatoire, il s'avère que la classe politique congolaise est spécialisée dans des nombreuses déclarations et effets d'annonces, à la place du débat en toute responsabilité sur un projet d'alternance, capable de rétablir les équilibres économiques et sociaux rompus.
Il s'avère notamment que sa lutte politique d'avant, comme celle d'après l'indépendance, n'a jamais été inscrite dans le processus d'une rupture avec la mauvaise gouvernance, elle est plutôt celle d'accéder aux mêmes avantages sociaux à la place et lieu de ceux qui sont en charge de l'exercice étatique.
La politique de « ôte-toi de là » que je m'y mette tout en étant dépourvu d'un projet d'alternance, capable de favoriser la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.
Son Excellence, Madame la Première Ministre,
Lorsqu'on a un malade, il faut lui administrer un traitement approprié à la place des calmants. La Déclaration Universelle de droits de l'homme stipule en son article 25, paragraphe 1. Que tout être humain a droit à un bon niveau de vie pour son bien-être et celui de sa famille. C'est-à-dire qu'il a donc droit, non seulement à un travail, mais aussi à un salaire décent.
Par salaire décent, nous entendons que chaque Congolais qui travaille, quel que soit son rang social, puisse grâce à son salaire être en mesure de payer son loyer, de manger du premier au trente du mois, d'assumer son transport, ses soins médicaux, l'éducation de ses enfants et d'épargner.
Chaque Congolais qui travaille et qui, quel que soit son rang social, remplit ces six conditions grâce à son salaire, sera dans l'obligation de payer la taxe et l'impôt dont le rôle principal consiste à générer l'augmenter de volume du Budget de l'Etat. Et cela ne sera possible que lorsqu'il y a un gouvernement avec une administration fiscalement organisée, afin de prétendre à atteindre un Budget d'entre 65 à 70 milliards des dollars par an.
Considérant les multiples crises que traversent notre peuple, les Congolais ne sont-ils pas en droit de se poser la question de savoir, s’ils vivaient sur la même planète que toutes les autres Nations ?
Son Excellence,
Pour votre gouverne, nous vous rappelons que l'essentiel des ressources du revenu de l'Etat proviennent de taxes et d'impôts qui sont prélever mensuellement sur les salaires de Citoyens qui travaillent et non sur les chômeurs que regorgent le Congo. Elles proviennent également des entreprises publiques et privées, lorsqu'elles bénéficient d'un cadre juridique capable de garantir les mécanismes économiques que leur offre le Gouvernement.
La conception d'un tel Budget prévisionnel a pour exercice d'évaluer des atouts majeurs qu'a la RDC, de sa capacité mobilisatrice des recettes, et de sa gestion des dépenses annuelles engagées, calculées en tenant compte des véritables charges qui sont liées aux différents projets à court, à moyen et à long terme.
Pour atteindre ces objectifs, la RDC qui a un atout majeur, c'est-à-dire un Capital Humain qui estimé à plus de cent millions d'habitants qui devraient être au préalable être formé en tant que main d'œuvre, l'un des atouts majeurs qui contribuent à la production des biens et des services de bonne qualité pour la consommation locale et la vente à l'exportation.
Plus il y aura des Congolais qui travaillent et qui gagnent un salaire décent, en dernier ressort, c'est l'État congolais qui en bénéficie à travers les taxes et les impôts. Ainsi, nous disons :
⦁ Leyisa mpunda, mpo mpunda aleyisa yo.
⦁ Salisa munu, munu salisa nge.
⦁ Unisadiye, nikusadiye.
⦁ Nngabuluishe bua nkuabuluisha.
⦁ Aidez-moi à vous aider.
⦁ Help me to help you.
Au vue de toutes ces observations, quelles sont les bonnes mesures que devrait prendre Madame, la Cheffe du Gouvernement pour que la RDC qui, grâce à ses attouts majeurs, réalise un Budget d'entre 65 à 70 milliards de dollars américains par an ?
Son Excellence, Madame la Première Ministre,
Pour atteindre ces objectifs, votre gouvernement a besoin de deux capitaux : le Capital Humain et le Capital Financier
⦁ Du point de vue Capital humain
Les Congolais qui sont abondamment estimés à plus de cent millions d’habitants représentent une très grande bénédiction divine du Très Haut, l'Eternel Dieu Vivant, comme source principale du revenu de l'Etat, grâce aux taxes et impôts qui en découlent, en vue de permettre le pays de faire face à ses dépenses et son développement accru.
Dans ce cas, il suffit qu'au préalable que le gouvernement dont vous êtes en charge, intègre dans son programme de l'éducation nationale, un programme qui a pour objectif, former la main d'œuvre de bonne qualité, capable de produire des biens et des services de bonne qualité, pour la consommation locale et la vente à l'exportation.
L'avantage de consommer des biens et des services de bonne qualité produits localement par les Congolais préserve notre pays de dépenser plus des devises pour payer des biens et des services produits à l'extérieur du pays en dollars américains, entre autre : les jus des fruits, les cures dent, les raisins, la farine etc.…, toutes sortes des papiers, entre autres, les papiers hygiéniques, les papiers duplicateurs, tous produits grâce aux bois dont le Congo est paradoxalement premier producteur.
Notre balance commerciale est souvent déficitaire, parce que d'une part, nous achetons presque tout ce que nous consommons localement à l'extérieur en dollars américains.... Et d'autre part, notre pays ne produit et ne vend presque rien à l'extérieur pour encaisser des dollars américains.
C'est ce que les économistes appellent : une propension marginale à consommer. Autrement dit, la RDC dépense plus des dollars qu'il n'en gagne. D'où le taux d'échange du franc congolais est souvent faible.
Son Excellence,
Comment peut-on atteindre le Budget d'entre 65 à 70 milliards de dollars américains par an grâce au Capital Humain de plus de cent millions d'habitants que regorge notre pays ? Admettons, si le gouvernement congolais favorisait l'entrepreneuriat privé à créer n'est-fut-ce que cinquante millions d'emplois avec un salaire minimum, le SMIG (1) de cinq cent dollars par mois sur lequel l'Etat prélèvera cinquante dollars d'impôt.
Notre calcul est simple : prenons les cinquante dollars prélevés sur chaque travailleur qui gagne cinq cents dollars par mois, multiplions-les par cinquante millions des Congolais qui travaillent, le gouvernement congolais aura l'avantage d'encaisser deux milliards cinq cent millions d'impôt par mois.
Et lorsque nous multiplions les deux milliards cinq cent millions par douze mois, le gouvernement aura l'avantage de réaliser trente milliards de dollars par an, sur l'impôt payé seulement par la masse salariale qui gagne le SMIG de cinq cent dollars par mois.
Dans notre pays, il y a une catégorie des gens qui ont un salaire de deux cents cinquante mille dollars par mois, de deux cent mille dollars, de cent cinquante mille dollars, de cent mille dollars, de quatre-vingt mille dollars, de cinquante mille dollars, ainsi de suite qui normalement, devraient payer l'impôt à l'Etat.
Et lorsque nous y ajoutons d'autres sources de taxes et d'impôts comme revenu de l’Etat, par exemple : la DGI, la DGRAD, la DGM et d'autre sources connexe du revenu de l'Etat comme taxes immobilières etc...
Lorsque nous additionnons toutes ces sources qui constituent les revenus de l'Etat, nous estimons que le gouvernement congolais, mieux fiscalement organisé, peut réaliser un Budget d'entre soixante-cinq et soixante-dix milliards de dollars américains par an.
L'Etat qui a un bon Budget grâce aux taxes et impôts, peut commencer par asphalter les rues et les avenues des grandes villes de la République Démocratique du Congo pour remédier aux problèmes des embouteillages en neutralisant la circulation.
Le Gouvernement qui a un bon Budget grâce aux taxes et impôts peut réorganiser et équiper les services de renseignements, la Police, l'Armée et la Fonction Publique. Il payera décemment les fonctionnaires et les agents de l'Etat. Les Juges, les Magistrats, les huissiers, les Professeurs et les Enseignants (en privilégiant ceux de l'école primaire, parce qu'ils sont à la base de l'éducation de base), les médecins et d'autres corps médicaux et santé etc...
L'Etat qui a un bon Budget grâce aux taxes et impôts peut réaliser les grands travaux publics en construisant des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles, des prisons etc. Il peut même payer la bourse d'études aux enfants de l'école primaire, parce qu'il a les moyens de sa bonne politique budgétaire.
⦁ Du point de vue Capital Financier
Dans ce cas précis, l'Etat congolais a deux possibilités : où il autofinance sa construction, ou il fait recours à la communauté financière internationale. Du point de vue l'autofinancement, la réponse est certes non...
Pourquoi ? Parce que par l'autofinancement nous entendons le prélèvement d'une partie de ses avoirs personnels, c'est-à-dire l'épargne. Attention : Avant d'épargner, il doit avoir produit et commercialisé, pour réaliser le bénéfice dont il dépensera une partie et épargnera une autre pour faire face à ses dépenses le jour « J ».
La question qui demeure est celle de savoir, qu'est-ce que notre pays produit et vend pour réaliser le bénéfice ? Seules les mines ne doivent pas être prises en considération, parce que l'économie de la Chine que mous envions n'a ni or ni diamants.
Donc, si la réponse à l'épargne est non. Dans ce cas, l'Etat Congolais est dans l’obligation de faire recours à la communauté financière internationale, tout en renforçant le contrôle de l'affection du Capital emprunté vers le réaménagement des facteurs de la production, c'est-à-dire, la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.
Son Excellence, Madame la Première Ministre,
Dans le but de vous faciliter la bonne compréhension de notre analyse. Nous avons jugé bon de prendre l'initiative de comparer les Budgets de la République Française, un pays dit-développé qui n'a ni or ni diamants, ni cuivre et ni pétrole non plus, à celui de la République Démocratique du Congo par rapport aux atouts qui, impérativement, permettent aux deux pays de réaliser chacun son Budget.
Le Budget de la France, d'un pays dit développé semble avoir comme atout majeur, le Capital Humain qui est estimé à 67.97 millions d'habitants, loin d'être comparable à celui de la République Démocratique du Congo qui est estimé à plus de cent millions d'habitants.
Paradoxalement, la France qui a moins d'habitants, moins de Capital humain, c'est-à-dire moins de main d'œuvre a un Budget qui s'élève à 492 milliards d'euros par an, tandis que la République Démocratique du Congo qui a un Capital Humain estimé à plus de cent millions d'habitants continue à nager entre 13 et 16 milliards des dollars américains par an.
Quelles sont les forces et faiblesses qu'ont les deux pays, la République Démocratique du Congo et la France dans la conception de leurs Budgets respectifs ?
Quant aux atouts majeurs, la République Démocratique du Congo dispose (d’) :
• Un bon Capital Humain estimé à plus de cent millions d'habitants.
• Elle a près de 80 millions d'hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables dont 1% seulement est cultivé.
• La RDC possède toutes sortes des matières premières...
Donc, sa faiblesse se situe au niveau de la gestion de ses atouts. De sa classe politique qui est spécialisée dans des nombreuses déclarations et effets d'annonces à la place du débat en toute responsabilité sur un projet de bonne gouvernance capable de favoriser la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.
D'où, nous soutenons la proposition du Ministre des Finances Mr Fwamba, qui propose à veiller à la gestion des finances publiques en transparence, et proposant des réformes réglementaires imminentes destinées à améliorer la gouvernance des finances publiques et à assurer une plus grande transparence dans la gestion des ressources financières. Bravo.
Quant aux atouts majeurs de la France, ils se basent principalement sur la gestion rigoureuse de son Capital humain, c'est-à-dire de sa main d'œuvre qui est une source qui contribue principalement aux résultats de ses recettes.
Par le biais de son Budget, la France parvient à dégager une rubrique d'une minimum d'aide symbolique au développement qu'elle consacre aux pays, communément appelés, sous-développés, dont fait partie la République Démocratique du Congo malgré les grands atouts qu'il possède.
Les conseils que la France donne aux dirigeants des pays sous-équipés, elle leur demande de bien gérer cette aide, qui émane de sueur de leurs contribuables. Malheureusement, les pays dits sous-équipés ne se rendent jamais compte que les contribuables dont la France fait allusion, sont des Citoyens français ordinaires, semblables aux Citoyens africains qui par contre, la main d'œuvre en France a une considération particulière, elle est mise dans les conditions qui les permettent de travailler et payer les taxes et les impôts à l'Etat.
Pour récapituler, nous retenons ce qui suit :
1. Mettre en place un programme de l'éducation nationale pour la formation de la main d'œuvre et de la spécialiser.
2. Avoirs un bon cadre juridique qui garantit les mécanismes économiques, dans le but de mobiliser les investisseurs publics et privés. Seuls capable de favoriser la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation, source des taxes et des impôts.
*(SMIG) 1 : Le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
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(Par Christian Gambotti, Président du Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain)
CHRISTIAN GAMBOTTI
Agrégé de l’Université –Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact :
L'Afrique sous la menace des guerres informationnelles
Devenue un formidable enjeu géopolitique, au cœur de l’affrontement qui se dessine entre le « Sud global » et l’ « Occident collectif », l’Afrique est désormais la cible privilégiée des stratégies de désinformation. Des systèmes de manipulation, savamment orchestrés à travers la multitude des canaux de désinformation, visent à façonner les opinions publiques et influencer les jeunes générations et les dirigeants. Le but est d’interférer dans les processus électoraux, discréditer un adversaire politique ou l’Occident, préparer les esprits à une passation forcée du pouvoir. Cette stratégie a parfaitement réussi dans la bande sahélienne avec la succession des coups d’Etat militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Cette guerre informationnelle, qui multiplie les « fake news » et les « récits mensongers », prend, ensuite, dans les territoires conquis, la forme habituelle de la propagande afin de promouvoir une hypothétique guerre patriotique contre un ennemi (le terrorisme ou l’Occident), un modèle de développement, une architecture sécuritaire et un système de valeurs. Les guerres informationnelles sont une manière de s’emparer d’un pays, d’un continent, sans faire la guerre.
La forte instabilité politique, l’impuissance des gouvernements civils dans la lutte contre le terrorisme, l’extrême pauvreté et la corruption, la multiplication des causes de conflictualité (affrontements ethniques, guerres civiles, guerres de prédation) qui font de l’Afrique un théâtre de guerre permanent, des opinions publiques faciles à manipuler, une rue africaine et des jeunes générations qui ont le sentiment que la décolonisation n’est pas achevée et qui sont dans l’attente d’un profond changement, tout cela fait que l’Afrique, du Niger au Soudan, de l'Afrique du Sud à la Côte d'Ivoire, est devenue le théâtre privilégié des guerres de l’information perpétrées par des acteurs internes ou des agents étrangers. La multiplication des moyens de diffusion et de partage de contenu, grâce essentiellement à internet et aux réseaux sociaux, permet de toucher un nombre important d’Africains.
Pourquoi le Mali et l’Afrique francophone ? Pourquoi Moscou ?
L’ampleur de la désinformation est toujours liée à l’instabilité politique, la faiblesse des Etats, la fracture entre les élites au pouvoir et la population, l’insuffisance de l’aide au développement. Le Mali coche toutes les cases de l’instabilité politique avec une hostilité palpable à l’égard de la France dans certaines couches de la population. Le terrain est propice à la prolifération de fausses informations.
Avant de connaître deux coups d’Etats militaires successifs, le Mali va être la cible privilégiée des campagnes de désinformation orchestrées par Wagner. Les regards se tournent vers Moscou. Pourquoi Moscou ? L’amitié entre la Russie et l’Afrique a toujours existé et Moscou réactive aujourd’hui les liens tissés autrefois par l’URSS, pendant la « Guerre froide », avec les mouvements de libération en lutte contre la colonisation.
Pour Caroline Roussy, directrice de recherche à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et spécialiste de l’Afrique : « Des liens avaient (…) été noués dans les années 1960 avec des pays comme le Mali de Modibo Keïta. A l’époque, l’ambassade soviétique de Bamako était du reste la plus importante de toutes les ambassades. Les liens ne sont jamais totalement distendus et certains étudiants ont pu poursuivre leurs études en URSS. » On ne compte pluss le nombre de dirigeants qui ont fait une partie de leur formation ou études dans l'ancienne Union soviétique ou, plus récemment, en Russie : Assimi Goïta, le chef des militaires putschistes et président du Mali, les colonels Malick Diaw et Sadio Camara, deux membres influents de la junte, l’ancien Premier ministre, Choguel Maïga, ce qui, évidemment, crée des liens idéologiques.
Mais, le prisme de la formation n’est pas le seul critère qui permet d’expliquer la rupture des autorités maliennes avec la France et le choix de Moscou. Assimi Goïta a suivi des formations en Allemagne, aux Etats-Unis, en France. Caroline Roussy propose une analyse, que je partage et qui doit faire réfléchir la France et les pays occidentaux : « Le ressentiment anti-français (…) est une réalité en Afrique francophone à laquelle s’arriment des luttes politiques pour recouvrer, selon les cas, une souveraineté monétaire ou sécuritaire. Il y a (…) une histoire encore trop jonchée d’opacité (la Françafrique est-elle réellement à considérer au passé ? qui nuisent à l’image de la France.
La Russie n’a qu’à exploiter la faille. » C’est une Russie très opportuniste qui avance ses pions aujourd’hui en Afrique en réactivant le sentiment anticolonial. L’ambition de la Russie double : offrir à l’Afrique un modèle de développement et une architecture sécuritaire alternatifs 2) chasser les occidentaux et s’emparer du continent pour faire des pays africains des alliés idéologisés dans la guerre ouverte par Moscou contre l’Occident.
Les outils de la désinformation
Les stratégies de désinformation s’appuient sur de nombreux outils parmi lesquels les faux comptes sur les réseaux sociaux et les faux médias. Dans tous les cas, il s’agit d’ingérence dans la vie politique d’un pays et/ou dans les processus électoraux. Il convient cependant de distinguer les sociétés commerciales, comme « Uréputation » appartenant à un homme d’affaires franco-tunisien, et les nébuleuses politiques, comme l’ex-Wagner d’Evguéni Prigojine.
Les sociétés commerciales sont des agences de « cyberinfluence » qui vendent un service sans arrière-pensée politique ou idéologique ; elles sont uniquement motivées par le gain financier. L’agence « Uréputation » a été choisie par un parti politique ivoirien pour peser sur le processus électoral et soutenir son candidat, contre Alassane Ouattara, lors de l’élection président. « Uréputation » accepte d’aller plus loin qu’une simple agence de communication, elle construit des récitatifs mensongers et n’hésite pas à diffuser des « fake news ».
Les milices privées comme la nébuleuse Wagner sont des machines de guerre qui mènent une action subversive pour le compte d’une puissance étrangère. Au Mali, Prigojine et Wagner ont mené une opération politique validée et accompagnée par les services secrets russes, ce que le Kremlin a longtemps refusé de reconnaître. La méthode repose sur la diffusion de « fake news » et la production de « récits mensongers », afin de discréditer l’Occident.
Wagner a créé les « fermes à trolls », multiplier les faux comptes sur les réseaux sociaux, financer ou créer des médias locaux (journaux, radios, chaînes de télévision), recruter des journalistes et des influenceurs rémunérés par la nébuleuse Wagner, organiser des manifestations, avec des manifestants, là-aussi rémunérés, devant les ambassades des pays occidentaux, produit des jeux vidéo, diffusé de faux reportages, etc. Wagner, avec l’effet amplificateur d’internet et des réseaux sociaux, a porté la guerre informationnelle au stade de l’industrialisation.
Aujourd’hui, les populations, de plus en plus, et les jeunes générations africaines, quasi exclusivement, s’informent sur internet et les réseaux sociaux. La téléphonie mobile permet aux Africains d’être connectés à internet et devenir très actifs sur les plateformes des médias sociaux. On constate que l’Afrique subit une véritable prolifération de campagnes de désinformation sur les supports de communication digitalisés, Politiciens peu scrupuleux et assoiffés de pouvoir, activistes et influenceurs recrutés par des puissances étrangères, Etats-voyous, tous utilisent les réseaux sociaux pour une diffusion massive de « fake news ».
Avec 189 campagnes de désinformation recensées aujourd’hui, soit quatre fois plus qu’en 2022, et 39 pays africains ciblés, la prolifération des « fake news » et des « récits mensongers » représente un grave danger pour la démocratie en Afrique. Par leur ampleur et leur caractère intentionnel, les « fake news » visent toujours à manipuler l’environnement de l’information à des fins politiques.
Quels sont les chefs d’orchestre de ces campagnes massives de désinformation et dans quel but sont-elles organisées ? La réponse se trouve dans la construction d’un nouvel ordre mondial qui risque de voir l’Afrique porter à nouveau le lourd fardeau de l’Histoire en étant le jouet des puissances étrangères.
La RDC, fragilisée par les campagnes de désinformation
L’instabilité politique et l’insécurité aux frontières favorisent la prolifération des « fake news », des récits mensongers et des images truquées en RDC. Deux membres du Centre de Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication, le Professeur Pierre N’Sana et Patient Ligodi, journaliste et patron du groupe Next Corp, proposent une analyse complète de ce phénomène dans une étude intitulée « L’écosystème de la désinformation en République Démocratique du Congo : facteurs, acteurs et pratique ».
L’étude porte sur la période de la campagne électorale de 2023. L’analyse de 155 groupes WhatsApp, l’une des plus grandes plateformes de conversation entre les individus, montre la gravité du phénomène de désinformation. Il est impossible, pour le commun des mortels, de s’y retrouver dans un « océan de désinformation », selon Patient Ligodi. Bien entendu, il est nécessaire de lutter contre la désinformation et les auteurs font des propositions pour promouvoir l’information sur l’information, afin de vérifier sa crédibilité, et sensibiliser le consommateur d’information aux dangers de la désinformation, notamment pour la démocratie.
C’est oublier que les stratégies de désinformation sont intentionnelles et qu’elles s’inscrivent dans une stratégie de guerre menée par des officines productrices de désinformation pour le compte d’un parti politique, une puissance étrangère ou un Etat-voyou. Le phénomène de désinformation sature internet et les réseaux sociaux et il se répand à une vitesse et une ampleur telles qu’il est difficile de distinguer le vrai du faux. Dans l’Est de la RDC, des provinces sont en proie à une forte insécurité depuis trois décennies.
Dans la région de Béni, Milan Kayenga, président de la Mutuelle de journalistes de Beni et journaliste à la Radio Moto, analyse ainsi la situation : « Nous sommes dans une zone opérationnelle, en situation de guerre depuis plus d’une décennie. Nous avons constaté qu’il y a une montée en flèche des nouvelles technologies de l’information et de la communication ; et cela a généré l’accroissement de la désinformation qui contribue à la persistance de la guerre. » Josiah Obat, chef de Bureau de la MONUSCO/Beni, fait le constat suivant : « actuellement, il est difficile pour la population de démêler le vrai du faux. Cette confusion entrave parfois l'accès de la MONUSCO, la privant ainsi de sa capacité d'intervention lorsque des informations peu fiables ont déjà circulé. »
Le président de la Mutuelle des journalistes de Beni, Milan Kayenga, demande aux journalistes de « contribuer à leur niveau à la lutte contre la désinformation dans la région, afin de préserver des vies humaines. La désinformation est un poison qui distille de fausses informations, notamment en accusant à tort les militaires ou la police de tuer des civils. En mettant fin à cette désinformation, on peut sauver des vies humaines et restaurer la paix dans la région. »
Il semble de plus en plus difficile de lutter contre la désinformation. Internet et les réseaux sociaux ont changé la donne en matière d’information. La consommation de l’information a été totalement transformée par le numérique, comme est transformée aujourd’hui par l’Intelligence Artificielle (IA) qui permet de créer de fausses images et de faux discours. Est-il possible de s’informer objectivement à l’ère du numérique ? Les opinions publiques sont prises au piège de l’instantanéité d’une information impossible à vérifier.
Le « entendu ou lu sur les réseaux sociaux » tient alors lieu d’information crédible. Avec plus de 1,5 milliard de publications mensongères diffusées chaque jour sur les plateformes numériques, la désinformation constitue, à l’échelle de la planète, une menace pour la démocratie et la paix. Que peuvent les Etats et les journalistes face à des producteurs de désinformation qui occupent des espaces de pouvoir politique, économique et culturel ?
La désinformation façonne immédiatement l’imaginaire politique des populations en situation d’extrême insécurité. C’est le cas dans l’Est de la RDC.
(Par le Professeur Patience Kabamba)
Mon cours sur la culture africaine et la société congolaise ne compte que 4 étudiants. Je leur demande de lire des livres sur les contradictions culturelles et les absurdités de la société congolaise. A travers ce cours, je vise à inculquer à mes étudiants un esprit critique rigoureux fondé sur une profonde ouverture historico-anthropologique. Les quatre étudiants terminent ce cours avec un très haut niveau de pensée critique.
Ils ne seront probablement pas capables de résoudre des équations différentielles du second ordre impliquant des coefficients complexes au cours de leur vie, mais d'un autre côté, ils liront et apprécieront tout ce que Céline, Mudimbe, Abdu malik Salim, Kabamba et d'autres auteurs ont écrit et ils comprendront dans la complexité de leurs différentes écritures.
J’avais le même objectif dans mon cours d’anthropologie philosophique, qui comptait également moins de 10 étudiants. En revanche, mon cours d’anthropologie médicale dans la faculté de médecine compte plus de 100 étudiants.
Nos étudiants les plus brillants étudient la médecine au Congo. Les facultés les plus populaires sont le droit, l’économie et la finance, l’informatique et la polytechnique qui développent la pensée scientifique. Dans le contexte du développement technologique grâce à l’intelligence artificielle, est-ce acceptable de simplement poursuivre ce type d’éducation ?
La nouveauté de l'intelligence artificielle (IA)
Un de mes collègues, dont le travail consistait à réviser les dissertations des étudiants et à corriger leur formulation, recevait de moins en moins d'étudiants à cause de Chat GPT. Nous nous souvenons des scénaristes hollywoodiens qui ont perdu leur emploi parce que l’IA produisait de si bons scénarios. Google met déjà des voitures autonomes sur la route aujourd'hui. Le métier de chauffeur de taxi ne fera que disparaître avec le temps. Il existe des robots qui aident les personnes âgées vivant seules. Dans le domaine médical, l’intelligence artificielle permet de diagnostiquer avec précision la présence d’un cancer dans le corps.
L'IA peut réaliser des interventions chirurgicales sans erreurs humaines, comme l'oubli d'un scalpel ou d'un coton dans l'abdomen du patient. Les médecins que nous formons perdront leur emploi à mesure que l’IA fera leur travail mieux et avec plus de précision. A l’avenir, les emplois des médecins, dentistes et radiologues disparaîtront. Il en va de même pour les constructeurs.
Avec les imprimantes 3D, vous pouvez construire un gratte-ciel en une journée. Il n’y aura donc plus d’emplois pour les maçons et les ingénieurs. L’intelligence artificielle fournit également des estimations de prix précises et des détails sur l’économie, qu’aucun économiste ne peut fournir avec une telle précision. Les métiers d’économiste et de banquier cesseront d’exister demain.
De tels changements ne sont pas inhabituels pour les humains. Athènes, en Grèce, était le centre du monde antique, mais c'est aujourd'hui une ville moins glamour, comme les autres. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’Espagne et le Portugal étaient des puissances mondiales, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Alexandrie et Constance ne sont plus les capitales mondiales du livre. L’humanité a également connu des changements similaires. Ils ne sont donc pas nouveaux. Mais que devrions-nous enseigner aux étudiants pour les préparer à ce qui attend demain ?
Quelles carrières devraient-ils poursuivre ?
Premièrement, les algorithmes de programmation Internet, la capacité d'éditer et d'analyser des données, a l’instar de Google, Amazon, Apple ou Facebook. Nous devons fournir aux étudiants une solide formation scientifique pour comprendre tout ce qui pourrait les intégrer dans des entreprises comme Facebook, Apple et autres.
De plus, et je pense que c’est le plus important, nous devons apprendre à nos étudiants à penser de manière critique, car tout le monde ne peut pas étudier les sciences. La seule arme dont disposent les étudiants face à un monde plein de robotique et d’IA est un sens critique fort qui leur permet de résister et de naviguer dans ce monde.
En d’autres termes, la seule façon de préparer les étudiants pour l’avenir est de leur enseigner l’esprit critique. De cette manière, ils peuvent résister avec force et confiance à la domination des robots sur leur vie. Afin de préparer les jeunes aux métiers de demain, de les former à résister et à trouver leur place d'être humain dans ce gouffre de l'intelligence artérielle, nous devons sensibiliser les jeunes à la littérature, à la philosophie, à l'histoire. Il faut les former en sociologie ou en anthropologie.
Dans ces sciences, ils acquièrent le sens de la dialectique, de la pensée critique, de l'analyse et de la contradiction. Seules ces sciences pourront les aider à comprendre que la robotique invasive de l'IA a une éthique et des responsabilités. Par exemple, notre sens critique nous permet de distinguer les différentes approches biotechnologiques de l’intelligence artificielle en médecine.
Approche de la biotechnologie
Approche bioéthique Approche scientifique
Restauration de la vie humaine Création de la vie humaine
Préservation de la vie Direction de la vie
Adaptation génétique Manipulation génétique
Coopération avec la nature, adaptation Contrôle de la nature
Le contrôle du savoir-faire ne justifie pas l’action Le contrôle du savoir-faire justifie l’action
Le fait que les embryons puissent être sélectionnés ne garantit pas la légitimité de cette procédure Ce qui est possible doit être recherché
La pensée critique nous permet de reconnaître qu'avec l'IA nous sommes confrontés à deux visions du monde :
Absolutiste Relativiste
Qui reconnaît qu’il y a un absolu objectif (Objectif) Un Dieu Dénie de valeur absolue objective, Dieu n’existe pas
Reconnaitre la dignité humaine Les humains dominent la nature
Souligne le caractère sacré de la vie L’accent sur la qualité de la vie
La fin ne justifie pas les moyens La fin justifie le moyen
Toutes les vies sont précieuses Le plus grand bonheur du plus grand nombre
La conclusion est qu'un cours qui forme les jeunes à l'esprit critique, et qui ne compte actuellement que quatre étudiants, est en fait le cours de l'avenir ; le cursus qui forme les jeunes à la pensée critique est le cursus de l’avenir. Il ne sert à rien de former des étudiants à des métiers qui disparaîtront avec la présence de l’intelligence artificielle.
Pourquoi se préparer au métier de chauffeur de taxi alors que les voitures n'auront plus besoin de chauffeurs ? Les personnes qui lisent beaucoup et ont appris l'esprit critique seront préparées pour le monde de demain.
(Par le Sénateur Professeur Faustin Luanga)
La République Démocratique du Congo (RDC), vaste pays au cœur de l'Afrique, se distingue par ses richesses naturelles et sa diversité culturelle. Cependant, cette terre de promesses est aussi le théâtre de crises incessantes et d’une pauvreté étouffante. Malgré un contexte marqué par la guerre, l’instabilité politique et une économie en berne, la vie quotidienne des Congolais ne s'arrête pas pour autant. Ce paradoxe entre la persistance de la vie et l'anormalité ambiante soulève des questions profondes sur la résilience des congolais et les mécanismes d'adaptation face à l'adversité. Dans cette note j’explore cette dynamique complexe en examinant la réalité quotidienne des Congolais, les défis auxquels ils font face et les espoirs qui émergent au milieu des difficultés.
La vie quotidienne : entre résilience et adaptation
Pour beaucoup de Congolais, la vie quotidienne est une lutte constante. C’est le fameux « article 15 : débrouillez-vous ». Dans les régions orientales, où la guerre et les conflits armés sont récurrents, les populations doivent naviguer entre l'insécurité et la nécessité de subvenir à leurs besoins.
Les marchés, bien que souvent en danger, continuent de fonctionner, témoignant d'une volonté indéfectible de survivre. Les femmes, en particulier, jouent un rôle crucial en tant que piliers de leurs familles. Elles s'improvisent commerçantes, agricultrices ou artisans, faisant preuve d'une ingéniosité remarquable. Cette résilience face aux défis montre que, malgré l'anormalité des circonstances, la vie trouve toujours un moyen de s'affirmer.
Les défis politiques et économiques
Sur le plan politique, la RDC est en proie à des tensions internes et à des luttes de pouvoir qui compliquent encore davantage la situation. Les débats autour des partis politiques et des modifications constitutionnelles révèlent un paysage politique instable. Les citoyens, souvent désillusionnés par un système qui semble leur faire défaut, continuent néanmoins à espérer un changement.
Ce désir de transformation est palpable, même dans les quartiers les plus défavorisés, où des mouvements citoyens commencent à émerger. Parallèlement, l'économie, bien que riche en ressources, souffre de la corruption et d'un manque d'infrastructures.
Les jeunes, qui représentent une part importante de la population, sont particulièrement affectés par le chômage et l'absence de perspectives. Cependant, même dans cette morosité, des initiatives locales voient le jour, témoignant d'une volonté de bâtir un avenir meilleur.
Les espoirs pour l'avenir
Malgré les défis accablants, des lueurs d'espoir apparaissent. De plus en plus de Congolais prennent conscience de l'importance de leur voix dans le processus démocratique. Les ONG et les organisations de la société civile jouent un rôle prépondérant en éduquant les populations sur leurs droits et en les incitant à s'engager.
Les jeunes, armés de leurs smartphones, s'organisent sur les réseaux sociaux pour revendiquer le changement et faire entendre leur voix. Cette mobilisation fait naître une nouvelle génération de leaders qui aspire à inverser le cours des choses. Les initiatives communautaires se multiplient, allant de l'éducation à la santé, en passant par l'agriculture durable. Ces efforts collectifs, bien que précaires, portent en eux les germes d'une transformation sociétale.
La culture comme vecteur de résilience
En parallèle des luttes quotidiennes, la culture congolaise joue un rôle fondamental dans la résistance et la cohésion sociale. La musique, la danse et les arts visuels, ancrés dans les traditions locales, permettent aux Congolais de s'exprimer et de trouver du réconfort.
Des artistes, malgré les difficultés, parviennent à faire entendre leur voix à travers des chansons engagées qui parlent des injustices et des espoirs d'un avenir meilleur. Ces formes d'expression artistique ne sont pas seulement un moyen d'évasion, mais également un puissant outil de sensibilisation qui rassemble les populations autour de causes communes.
L'éducation, clé de l'émancipation
L'éducation est également perçue comme un levier essentiel pour l'avenir de la RDC. Malgré les obstacles, de nombreuses initiatives visent à améliorer l'accès à l'éducation, surtout pour les filles, souvent les premières victimes des inégalités. Les communautés s'organisent pour construire des écoles, former des enseignants et promouvoir la scolarisation.
Cette prise de conscience collective sur l'importance de l'éducation témoigne d'une volonté de briser le cycle de la pauvreté et d'ouvrir de nouvelles perspectives aux jeunes générations. Les programmes d'alphabétisation et de formation professionnelle émergent, offrant des compétences pratiques qui permettent aux individus de mieux se positionner dans le marché du travail.
La solidarité comme fondement de la communauté
La solidarité, profondément ancrée dans la culture congolaise, est un autre pilier de la résilience. Dans les moments de crise, les communautés se rassemblent et se soutiennent mutuellement. Que ce soit à travers des coopératives agricoles, des groupes d'entraide ou des réseaux informels, des « muziki ou likelemba », cette solidarité permet de faire face aux défis quotidiens.
Les Congolais trouvent des solutions ensemble, partageant ressources et savoir-faire, ce qui renforce les liens sociaux et favorise un sentiment d'appartenance. Ce tissu social, bien que souvent mis à l'épreuve, constitue une source de force inestimable.
Un appel à l'action
A l'échelle nationale, régionale et internationale, il est crucial de reconnaître et d'appuyer les efforts des Congolais dans leur quête de dignité et de prospérité. Les partenariats avec des organisations internationales, la mise en place de programmes d'aide ciblés et l'encouragement d'investissements responsables peuvent contribuer à transformer les défis en opportunités.
En soutenant les initiatives locales et en amplifiant les voix des Congolais, la communauté internationale peut jouer un rôle déterminant dans la construction d'un avenir plus stable et équitable.
Conclusion
La République Démocratique du Congo, par sa richesse culturelle et sa force humaine, offre un tableau complexe de la vie face à l'anormalité. Les défis sont nombreux, mais la résilience, l'éducation, la culture et la solidarité constituent des éléments clés qui nourrissent l'espoir. La RDC est un exemple édifiant de la manière dont la vie peut éclore et prospérer, même dans les circonstances les plus adverses.
En célébrant et en soutenant ces luttes quotidiennes, nous participons à la construction d'un avenir où la dignité humaine est respectée et où chaque Congolais peut aspirer à une vie meilleure.
L’hymne national “Debout Congolais” nous exhorte à ne pas rester figés, mais à avancer avec détermination et audace vers l'avenir, à bâtir un pays plus beau qu’avant. Transformons la RDC. Agissons. Marquons notre temps.
(Par Michel Nsomue)
J'ai franchement aimé cette interview de la Première Ministre de la RDC : sa pertinence dans les réponses, son humilité face à la presse, sa vue globale de la situation de la vie nationale, son expression facile, sa dextérité dans le contexte. J'ai aussi aimé la sélection des journalistes dont je connais personnellement le professionnalisme dans le domaine des interviews, principalement Alain Irung de la Radio Okapi et sa consœur Odia de la RTNC avec lesquels j'ai déjà eu, dans le passé, pas mal d'entrevues dans le cadre de leurs émissions. Néanmoins, n'eût été la voix féminine de la Première Ministre, j'aurais cru entendre parler Adolphe Muzito ou Matata Ponyo sur l'essentiel des questions économiques.
C'est là que je note l'absence cruelle de l'innovation : les mêmes propos sur la diversification de l'économie nationale, l'amélioration du climat des affaires, la stabilisation de la monnaie, la baisse du prix du carburant, les arrangements avec les syndicats des travailleurs, la spéculation des commerçants, la protection du pouvoir d'achat de la population, etc.
Mais, à la suivre de près, les réponses de Judith Tuluka me semblent plutôt être, en réalité, des questions auxquelles elle n'a pas, elle-même, de réponses à donner.
Par exemple :
Au chapitre des réalisations de son Gouvernement dans les 100 jours
Madame Tuluka s'accroche à la baisse des prix à la pompe du carburant (et, plus loin, à la stabilisation du taux de change). Le reste, ce sont des mesures prises ou à prendre pour d'hypothétiques résultats futurs.
Madame semble avoir oublié qu'au tout début du mandat de l'actuel Président, la Ministre de l'Economie de l'époque, Madame Acacia Bandubola, avait pris la même mesure de baisser les prix à la pompe, avec le même engagement de l'Etat d'apurer le manque à gagner des pétroliers distributeurs. La suite est connue, c'est-à-dire, la reprise, un peu plus tard, des mêmes prix à la hausse, sans qu'un seul bien sur le marché, ait reflété, une seule fois, la baisse tant vantée des prix du carburant.
Curieusement, la Première Ministre ne semble pas réaliser qu'elle est en train de poser la question fondamentale du prix d'équilibre du marché (et même celle de la nature de notre marché des biens et services.
En l'occurrence, le prix de CDF 2990 à la pompe relève-t-il d'un caprice ministériel ou d'une expression concertée de l'offre et de la demande ? Du coup, vient une autre question : pourquoi les prix des autres biens ne réagissent-ils pas spontanément à cette baisse des prix du carburant ?
A cette question, la réponse de la Première Ministre nous renvoie à la théorie falsifiée des délais d'attente. Cette théorie de Judith Tuluka, en rapport avec l'existence des stocks anciens, ne serait-elle valable que pour le cas de la baisse des prix du carburant et/ou de la baisse du dollar américain sur le marché des changes ?
Pourquoi ces mêmes opérateurs ne s'offrent-ils jamais un délai d'attente lorsqu'il s'agit d'augmenter leurs prix de vente à l'occasion de l'embardée du dollar ou de la hausse du prix du litre d'essence à la station ?
Comme ses prédécesseurs, Mme Tuluka, omettant de considérer la défaillance du marché, au Congo, a plutôt l'explication ci-après.
La spéculation des commerçants véreux
C'est l'alibi naturel de chaque premier ministre lorsque les prix s'éloignent des espérances du gouvernement. Pourtant, en ce disant, Mme Tuluka esquive, tout en la soulevant, la pertinente question de savoir : Pourquoi les opérateurs économiques préfèrent-ils spéculer au lieu de "faire confiance" aux décisions du gouvernement ?
En d'autres termes, pourquoi les opérateurs économiques anticipent-ils toujours l'échec, à terme, des mesures apparemment salutaires du gouvernement ?
Là, également, Son Excellence Mme la Première Ministre se trompe de réponse et accuse les opérateurs économiques d'un déficit de patriotisme. Ce n'est pas une réponse économique. Elle est, peut-être, scientifique, mais, en tout cas, pas de la science économique qui ne repose que sur le principe de l'intérêt. Du reste, sauf votre respect, Madame, la spéculation, en Économie, est une vertu cardinale parce qu'elle est indissociable de la rationalité ou, plus précisément, des anticipations rationnelles. Plus encore, elle fait partie de ce qui suit :
Le climat des affaires
Ça ne pouvait pas manquer aux propos d'une ancienne Ministre du Plan. Mais le problème est que ce disque rayé est comme une prière effacée que le vieux prêtre, la récitant, se croit en train de lire dans son grimoire froissé. Comment peut-on se plaindre du mauvais climat des affaires dans une économie du sauve-qui-peut ?
Qui sait précisément à quel système économique appartient effectivement la RDC si on tient compte des caractéristiques classiques de chaque système économique ? Dans une économie dont plus de 90% de la population opèrent dans le secteur informel, y compris le gouvernement de temps en temps, quelles sont les normes d'un bon climat des affaires ?
Et, s'il y en a, quelles leçons le gouvernement Suminwa a-t-il déjà tirées de l'échec de ses prédécesseurs dans ce seul domaine de l'amélioration du climat des affaires ? Parmi les mesures que ce gouvernement a déjà prises ou entend prendre, laquelle est-elle nouvelle aux oreilles des agents économiques ?
De là à passer au chapitre suivant, j'ai l'impression que la politique économique prend les formes d'un jeu de saute-mouton.
De la diversification de l'économie nationale
Aux dires de la Première Ministre, c'est la dernière planche de salut. On dirait une sorte de viatique pour sauver l'économie et le pays des flammes de l'enfer. Mais que signifie, sans qui-pro-quo, la diversification d'une économie ? Est-ce, comme j'ai cru l'entendre, le simple fait de la transformation de nos matières premières en produits finis ? Ou, encore cette assertion de « la revanche du sol sur le sous-sol » ?
Si tel est le cas, alors l, dans un cas comme dans l'autre, nous avons encore de longs jours à attendre. A ce sujet, la Première ministre n'a pas touché mot sur l'absence cruelle de la Structure économique de la RDC. Comment peut-on diversifier une Economie désintégrée, déstructurée, désarticulée, ... ? En un mot, une « économie noire ».
Encore que l'économie en question échappe, dans sa partie formelle et officielle, au contrôle des nationaux : le transport, les mines, les banques, la communication, etc. Donc une sorte d’« économie étrangère domiciliée au Congo ». A la place, le Gouvernement y voit plutôt ce qui suit.
Le problème des infrastructures (et de l'énergie)
Sans Structure claire, visible, lisible et crédible, à quoi ressembleraient ces fameuses « infra-structures » ? Pour faire bref, arrêtons-nous aux infrastructures routières dont la Première Ministre a parlé : « 58.000 kms de routes laissées par les belges », c'est-à-dire, les routes coloniales. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Il s'agit des routes que le colonisateur avait tracées pour l'intérêt de la colonisation, c'est-à-dire, de la spoliation des ressources naturelles de la RDC vers la Belgique. En d'autres termes, il s'agit des routes qui répondent de la logique de l'extraversion et de la désarticulation de l'économie congolaise au profit du développement de l'Occident. Les routes d'appauvrissement de la cohésion nationale.
C'est tout l'objet du Cours de Géographie des Transports enseigné à tous les étudiants de la Faculté des Sciences Économiques en RDC ; cette géographie qui oriente toutes les voies de communications vers le Fleuve Congo en vue de l'acheminement de nos produits vers l'étranger.
A quand les routes d'intégration nationale, des routes de communication inter-ethniques, des routes de facilitation des échanges à l'intérieur du pays ?
Du coup se pose la question de l'étendue du marché intérieur dans un espace géographique désintégré (La Première Ministre y a subtilement fait allusion). Et on comprend, en même temps, pourquoi les fonctions de demande et d'offre sont en convergence parallèle (pour paraphraser Feu Laurent Cardinal Monsengwo). Et on produit ce qu'on ne consomme pas, et on consomme ce qu'on ne produit pas. Comment la diversification peut-elle tenir dans un système où l'offre et la demande se boudent ?
Dans ce contexte, comment parler de la création des emplois ? Mme Tuluka en a dit quelque chose :
S'agissant de la création des 6 millions d'emplois en 5 ans
Ce qui m'a fait sursauter, c'est que, pour le Gouvernement Tuluka, il est impossible que l'Etat congolais, lui-même, engage, dans ses services, sur 5 ans, 6 millions de congolais sur une population estimée autour de 120 millions d'habitants.
Pourtant, non seulement on a beaucoup déploré la pléthore des services de l'Etat, notamment à la Présidence de la République, mais aussi et surtout, il est de notoriété que l'Etat congolais est drôlement absent du territoire national. En clair, il est facile d'effectuer 100 kms de route, à l'intérieur du pays, sans y trouver le moindre service de l'Etat ! Un des prédécesseurs de Mme Tuluka, en l'occurrence Matata Ponyo, avait aligné, parmi les priorités de son programme gouvernemental, l'impératif d'assurer la présence physique et l'autorité juridique de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national.
Quand bien même ceci n'était qu'une autre des promesses politiciennes, il n'en reste pas moins que l'Etat congolais n'a pas capitalisé la Loi d'Okun (la production est une fonction positive du facteur travail).
En clair, des pays comme la France, où la technologie limite les besoins en ressources humaines, sont capables de compter jusqu'à 5 millions de fonctionnaires de l'État. A combien plus forte raison, l'État congolais, dont la présence et les services devraient s'étendre sur un territoire aussi vaste qu'un demi-continent (2.345.410 km2), en plus menacé de toutes parts par ses 9 voisins, devrait-il ressentir le besoin de compenser son déficit technologique par sa main d'œuvre surabondamment inutilisée ?
Il n'est, cependant, pas faux de reconnaître au secteur privé la place d'honneur dans l'emploi de la main d'œuvre. Par contre, Madame la Première Ministre a omis, de compter, parmi les préalables à cet engagement privé, l'absence drastique d'un « marché de travail » structuré, sur lequel devraient se croiser les offres et les demandes en vue de la détermination du « salaire d'équilibre ». C'est, pourtant, ici le fond de la question de la protection du pouvoir d'achat de la population. Mais qu'est-ce que la PM en dit ?
Au chapitre de la protection du pouvoir d'achat de la population
Sur cette question, la Première Ministre évoque la deuxième principale réalisation de son gouvernement (après la baisse des prix du carburant), à savoir : la stabilisation de la valeur de la monnaie nationale sur le marché des changes. Evidemment, le gouvernement congolais demeure dans le seul raisonnement des économies extraverties. C'est l, peut-être, soit une obsession soit une obstination. Car, le taux de change, dans une économie normale, n'est pas un déterminant significatif du pouvoir d'achat. C'est « la valeur externe » de la monnaie nationale.
A la limite, il y a des économies qui se battent pour maintenir leurs monnaies faibles par rapport aux monnaies étrangères. En l'occurrence, la dépréciation de la monnaie offre des avantages significatifs sur la balance commerciale. La Chine en emmerde les USA. Mais, qu’importe !
Parlons du Congo. Non, Madame la Première Ministre, souffrez que je vous le dise : le Gouvernement n'a pas stabilisé la valeur (même externe) du Franc congolais. Il faut faire la part des choses entre la statique et la stabilité ; la statique ou l''immobilisation du taux de change par des forces ou décisions inertielle s'oppose à la dynamique ou la stabilisation, dans ce contexte, des mouvements du taux de change. La première (la statique) est déséconomique parce qu'elle sort l'économie de sa vocation naturelle qui est : « le mouvement ». La deuxième (la dynamique) est impossible dans le contexte d'une monnaie facultative, voire inutile, comme le Franc congolais, parce que vidée de toutes les propriétés monétaires.
Voilà pourquoi il est impossible d'arrêter la dégringolade du Franc congolais sans bloquer les salaires des agents et, même, nombre de dépenses essentielles de fonctionnement de l'Etat. Il n'est pas normal, moins encore vrai, de prétendre améliorer le pouvoir d'achat des individus lorsque ces derniers sont privés des revenus de leur travail. On ne peut pas prétendre stabiliser la monnaie nationale en privant l'Etat des moyens de son fonctionnement normal et, même, des moyens de sa souveraineté internationale.
Nous sommes, par-dessus tout, un pays en guerre et un potentiel thésaurisé des ressources inexploitées ! En français facile, les mesures politiques de répression financière, en pareilles circonstances relèvent soit du cynisme politique, soit du suicide volontaire.
Il va sans dire que cette question de protection du pouvoir d'achat appelle, donc, au-delà du problème crucial d'organisation du marché du travail actuellement absent en RDC, une lecture sérieuse de la conception du budget de l'Etat et de la gestion de la monnaie nationale dont se félicite le gouvernement.
Je promets d'y revenir plus tard, parce que, à mon avis, par la faute des journalistes, la Première Ministre n'en a pas eu de questions pertinentes.
Qu'à cela ne tienne, cette interview de la Première Ministre de la RDC m'a donné l'occasion de découvrir du potentiel gigantesque qui gît dans cette grande dame. Je crois qu'elle est capable de relever de grands défis auxquels le pays est confronté, si et seulement si, bien entendu, elle s'appuie plus sur ses armes d'économiste que sur son militantisme politique.
Je soutiens Judith Suminwa.
LE DRC EXIT OU LE BREXIT CONGOLAIS EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MAKE DRC GREAT AGAIN OU RENDRE A LA RDC SA VRAIE GRANDEUR, SA SOUVERAINETE NATIONALE ET INTERNATIONALE, SON AUTODETERMINATION DES PEUPLES AINSI QUE L’INTANGIBILITE DES SES FRONTIERES NATIONALES HERITEES DE LA COLONISATION.
VIVE LE DRC EXIT OU LE BREXIT CONGOLAIS MAINTENANT OU LA SORTIE INCONDITIONNELLE DE LA RDC DE LA FRANCOPHONIE A LA DEMANDE DU PEUPLE CONGOLAIS.
VIVE L’APPEL A L’ORGANISATION DU REFERENDUM POPULAIRE DE SOUVERAINETE NATIONALE ET INTERNATIONALE ET D’AUTODETERMINATION DU PEUPLE CONGOLAIS CONFORMEMENT A L’ARTICLE 5 DE LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
VIVE LE DRC EXIT OU LE BREXIT DUR ET TOTAL CONGOLAIS MAINTENANT OU LA SORTIE DE LA RDC DE LA FRANCOPHONIE A LA DEMANDE DU PEUPLE CONGOLAIS.
LE SEIGNEUR JÉSUS - CHRIST VEUT FAIRE TOUTE CHOSE NOUVELLE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (ESAIE 43: 19) ET CREEER UN CONGO NOUVEAU EN COMMENCANT PAR LE RESPECT DE LA SOUVERAINETE NATIONALE ET INTERNATIONALE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET L'AUTODETERMINATION DU PEUPLE CONGOLAIS AINSI QUE SA SORTIE INCONDITIONNELLE ET DEFINITIVE DE TOUTES LES ORGANISATIONS SOUS – REGIONALES, REGIONALES ET INTERNATIONALES A SAVOIR : LA FRANCOPHONIE, LES NATIONS UNIES, L'UNION AFRICAINE, LA CEMAC, LA CEPGL, LA CIRGL, LA CEEAC, EAC, SADC, LA COMESA, LE BASSIN DU CONGO ETC.
LES TENEBRES NE REGNERONT PAS TOUJOURS EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (ESAIE 8 : 1 - 23 ; 9 : 1 - 2, LUC 4 : 16).
Rappelant clairement le contenu global des alinéas 4 et 5 du Préambule de la Constitution de la République Démocratique du Congo qui disposent en ces termes nous citons : « Considérant que l’injustice avec ses corollaires, l’impunité, le népotisme, le régionalisme, le tribalisme, le clanisme et le clientélisme, par leurs multiples vicissitudes sont à l’origine de l’inversion générale des valeurs et de la ruine du pays » et « affirmant notre détermination à sauvegarder et à consolider l’indépendance et l’unité nationales dans le respect de nos diversités et de nos particularités positives ».
Insistant et rappelant clairement le contenu global des articles 11, 12, 13, 22, 23 et 27 relatif aux Droits Civils et politiques en République Démocratique du Congo et qui disposent en ces termes nous citons :
Article 11 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Toutefois, la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls Congolais, sauf exceptions établies par la loi.
Article 12 : Tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois.
Article 13 : Aucun Congolais ne peut, en matière d'éducation et d'accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l'objet d'une mesure discriminatoire, qu'elle résulte de la loi ou d'un acte de l'exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique.
Article 22 : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Toute personne a le droit de manifester sa religion ou ses convictions, seule ou en groupe, tant en public qu'en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques, l'accomplissement des rites et l'état de vie religieuse, sous réserve du respect de la loi, de l'ordre public, des bonnes mœurs et des droits d'autrui. La loi fixe les modalités d'exercice de ces libertés.
Article 23 : Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit implique la liberté d'exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l'écrit et l'image, sous réserve du respect de la loi, de l'ordre public et des bonnes mœurs.
Article 27 : Tout Congolais a le droit d'adresser individuellement ou collectivement une pétition à l'autorité publique qui y répond dans les trois mois. Nul ne peut faire l'objet d'incrimination, sous quelque forme que ce soit, pour avoir pris pareille initiative.
Rappelant et insistant encore une fois de plus le fait que l’article 13 de la Constitution de la République Démocratique du Congo tels que mentionné ci - haut qui interdit formellement et clairement toute forme d’injustice et de discrimination possibles en République Démocratique de quelle nature que ce soit, d’où qu’elles viennent et d’où qu’elles se produisent.
Soucieux de garantir la paix sociale, la cohésion nationale, la sécurité, la stabilité ainsi que l’unité nationale de la République Démocratique du Congo, gage de développement rapide, efficace, harmonieux, durable et Intégral de notre cher et beau pays le Congo – Démocratique ou encore mieux le Congo - Kinshasa.
Insistant clairement sur le fait que, le CIEGS RDC AFRIQUE : ONG DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET INTEGRAL EN RDC, EN AFRIQUE ET PARTOUT A TRAVERS LE MONDE et ASBL depuis sa création en 2000 à toujours travaillé, lutté et milité en République Démocratique du Congo dans le cadre de son mandat, de sa mission, sa vison ainsi que ses objectifs stratégiques, opérationnels et prioritaires poursuivis en vue de la Recherche, la Défense, la Sauvegarde, la Surveillance, la Protection et la Promotion de la Démocratie, des Droits de l’Homme, de la Paix et Sécurité Internationales, du Développement Durable et Intégral et du Mieux-être Social et de la création et la construction d’un climat de confiance mutuelle et nationale entre congolais et congolaise sans exception et exclusion en RDC, de paix sociale, de cohésion nationale, du vivre ensemble, d’unité nationale, du patriotisme ou l’amour de la patrie Congolaise, du nationalisme ou l’amour de la nation Congolaise, bref pour implémenter les vertus ou les valeurs chrétiennes, morales et républicaines en RDC en vue du mieux-être social du peuple Congolais sans exception et exclusion et le développement rapide, efficace, harmonieux, durable et intégral et de l’ensemble du peuple congolais sans exception et exclusion : grand et petit, homme et femme, libre et opprimé, jeune et vieux, riche et pauvre afin de préserver, de protéger, de garantir, de privilégier la culture de la paix sociale et de cultiver la paix sociale, l’intérêt supérieur de la nation congolaise, l’unité nationale, la concorde, l’harmonie, la solidarité entre les congolais et le mieux être social du peuple congolais et le développement rapide, efficace, harmonieux, durable et Intégral de la République Démocratique du Congo notre unique et chère patrie.
Le CIEGS RDC AFRIQUE : ONG DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET INTEGRAL EN RDC, EN AFRIQUE ET PARTOUT A TRAVERS LE MONDE et ASBL félicite le Chef de l’Etat Congolais et Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO pour avoir pris le courage politique et pour avoir ouvertement boycotté la réunion de huit clos devant sanctionner la fin des travaux de la 19ème Sommet de la Francophonie tenue en République Française à cause de la position jugée depuis très longtemps complaisante et partisante ainsi que du comportement affichée depuis très longtemps par cette Organisation Internationale vis – à vis de la guerre d’agression à l’Est dont est victime depuis très longtemps la République Démocratique du Congo selon les conclusions des études stratégiques, des entretiens et des consultations directs à la base longtemps menés par notre Organisation de Défense des Droits de l’Homme et de Développement durable et Intégral et de mieux être social du peuple congolais le CIEGS RDC AFRIQUE.
De ce fait, Le CIEGS RDC AFRIQUE : ONG DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET INTEGRAL EN RDC, EN AFRIQUE ET PARTOUT A TRAVERS LE MONDE et ASBL recommande au Chef de l’Etat et Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et au Gouvernement de la République Démocratique du Congo d’activer rapidement les dispositions de l’article 5 de la Constitution de la République Démocratique du Congo afin d’organiser rapidement un referendum de souveraineté nationale et internationale et d’autodétermination du peuple congolais et de la RDC en vue du retrait total, immédiat, inconditionnel et définitif de la République Démocratique du Congo de toutes les Organisations Sous – Régionales, Régionales et Internationales à savoir : LA FRANCOPHONIE, LES NATIONS UNIES, L'UNION AFRICAINE, LA CEMAC, LA CEPGL, LA CIRGL, LA CEEAC, EAC, SADC, LA COMESA, LE BASSIN DU CONGO etc. que le people Congolais souverain primaire, maitre et propriétaire de la République Démocratique du Congo considèrent comme injustes, partisanes, totalement dépassées, déphasées, surannées et obsolètes et qui n’apportent plus rien dans le cadre de la vie quotidienne du peuple congolais, le développement rapide, durable, efficace, harmonieux et intégral de la République Démocratique du Congo selon les conclusions des études géostratégiques, des consultations populaires directes et des entretiens directs menés à la base auprès du peuple congolais, d’autant plus qui depuis très longtemps ne leurs font pas du tout confiance et considèrent toutes ces Organisations comme budgétivores et que l’argent du contribuable Congolais dépensés dans les cotisations auprès de ces Organisations Sous - Régionales, Régionales et Internationales peuvent désormais être affectées dans d’autres lignes budgétaires et servir par exemple à la paie des fonctionnaires de l’Etat Congolais, des militaires, des policiers, des enseignants, des professeurs d’Universités, des Médecins, des Infirmiers, des agronomes, des vétérinaires, des pharmaciens et autres catégories socioprofessionnelles et aussi à renforcer le programme de la reconstruction et le développement de la RDC à travers des programmes spécialisés tels que le Programme de développement local des 145 Territoires, le programme de la Couverture Santé Universelle (CSU),le Programme de la gratuité de l’éducation, le programme de la gratuité de la maternité, la construction des routes, des écoles, des hôpitaux , des ponts, des ports et des aéroports etc.
C’est pourquoi, le CIEGS RDC AFRIQUE : ONG DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET INTEGRAL ET DE MIEUX ETRE SOCIAL EN RDC, EN AFRIQUE ET PARTOUT A TRAVERS LE MONDE ET ASBL à travers ses trois vastes programmes géostratégiques, spéciaux et permanents à savoir : LA SOCIETE CIVILE DE LA RECOMPOSITION ET RESTRUCTURATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO en sigle LA SOCIRECO, LE DRC EXIT OU LE BREXIT CONGOLAIS POUR LE MIEUX ETRE SOCIAL ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET INTEGRAL EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET L’ETAT DE DROIT ET LA JUSTICE SOCIALE DISTRIBUTIVE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO lancent encore un S.O.S et un appel urgent au Chef de l’Etat et Président de la République Démocratique du Congo Son Excellence Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO en sa qualité de Garant du bon fonctionnement de toutes les Institutions de la République, des pouvoirs publics ainsi que de la continuité de l’Etat en République Démocratique du Congo d’agir rapidement en fonction de ses prérogatives constitutionnelles tels que les disposent clairement l’article 69 de la Constitution de la République Démocratique du Congo afin de faire respecter la Constitution en occurrence l’article 5 de la Constitution de la République Démocratique du Congo en appelant très vite à l’organisation rapide du referendum de souveraineté nationale et Internationale et d’autodétermination du peuple congolais afin d’activer le DRC EXIT OU LE BREXIT CONGOLAIS DUR ET TOTAL en vue de la sortie rapide, inconditionnelle, immédiate et définitive de la RDC de toutes ces Organisations Sous – Régionales, Régionales et Internationales à savoir : LA FRANCOPHONIE, LES NATIONS UNIES, L'UNION AFRICAINE, LA CEMAC, LA CEPGL, LA CIRGL, LA CEEAC, EAC, SADC, LA COMESA, LE BASSIN DU CONGO etc.
A titre de rappel, c’est aussi à l’issue d’une marche de colère et de protestation organisé à Kinshasa en RDC le 04 Décembre 2022 par les Catholiques Congolais qui demandaient ce qui suit : le départ de la MONUSCO, la suspension de la participation de la RDC à l’OIF, retirer la RDC de l’EAC, la non mutualisation des armées et que tous les accords engageant la RDC passent par le Parlement Congolais pour examen, débat avant toute ratification. Ce qui a motivé et amené le le CIEGS RDC AFRIQUE : ONG DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET INTEGRAL ET DE MIEUX ETRE SOCIAL EN RDC, EN AFRIQUE ET PARTOUT A TRAVERS LE MONDE ET ASBL à organiser des études géostratégiques, des consultations populaires directes et des entretiens directs menés à la base auprès du peuple congolais pour savoir exactement ce que pense le peuple congolais sur cette affaire et sur ce dossier.
James Andersson NZALE LONGBANGO MONGA TSHAMBU
ISRAEL VAINQUEUR DES NATIONS
Président – Fondateur et Président Exécutif International
Du CIEGS RDC AFRIQUE ET ASBL
Le Grand Défenseur des Droits de l’Homme
Le Char du Feu, le Char d’Israël et sa Cavalerie
Le Vaillant Héros et Le Grand Lion.
E – mail :
Initialement prévu du 7, 8, 10 et 11 octobre 2024, le procès contre l’écrivain et politologue Charles Onana s’ouvre à Paris où un collectif d’ONGs françaises ont porté une action judiciaire contre ce défenseur de la RD Congo face à l’agression injuste et injustifiée des rebelles du M23 sous la commande du régime de Kigali. Face à cette situation, Paul Kagame, qui serait classé au premier rang de ceux qui seraient en train d’instrumentaliser ces ONGS pour des fins politico-politiciennes, en vue de faire taire Onana, le collectif d’avocats de ce dernier vise le Président rwandais par une plainte pour « menace de mort ». Voici l’intégralité de ce communiqué signé par Philippe Prigent, Avocat au Barreau de Paris.
«Le 13 juillet 2024, le président en exercice du Rwanda, Paul Kagame, a déclaré au cours d’une conférence de presse à Kigali, qu’en ce qui concerne les négationnistes du génocide, ils existent. Nous devons les combattre. Certaines Personnes à l’extérieur qui passent leur temps à critiquer, (…) tous ces gens-là comme Onana qui vit en France … laissez-les, ils vont mourir… Ils ont des collaborateurs dans cette guerre de l’Est du Congo, le Congo les aide mais lorsqu’ils en arrivent à ce stade, nous intervenons, nous cherchons une autre solution au problème ».
Au vu de ces déclarations prononcées publiquement à l’encontre du politologue et écrivain Charles Onana dont les ouvrages ‘Enquêtes sur un attentant’, préfacé par le prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel, ‘Rwanda, la vérité sur l’Opération Turquoise’, préfacé par l’ex-commandant des casques bleus de l’ONU, Luc Marchal, et ‘Holocauste au Congo’, préfacé par l’ancien ministre français de la Défense, Charles Million, pointent clairement le rôle de Paul Kagame à la fois dans l’arrestation du 6 avril 1994 contre deux chefs d’Etat africains et dans le massacre de plus de 10 millions de Congolais, il est devenu nécessaire de saisir le Parquet de Paris car les menaces de Paul Kagame contre monsieur Onana ne sont pas à prendre à la légère.
L’on sait déjà que le chef du service de renseignements extérieurs de Monsieur Kagame, Patrick Karegeya, a été étranglé dans sa chambre d’hôtel en Afrique du Sud en janvier 2014, que son ministre de l’Intérieur, Seth Sendashonga, a été assassiné au Kenya de plusieurs balles tirées à bout portant en mai 1998, que le chanteur Kizito Mihigo, rescapé Tutsi, est mort dans des circonstances troublantes en février 2020, et que l’ami personnel de Charles Onana, Deo Mushayidi, rescapé du génocide tutsi, et co-auteur avec Onana du livre ‘Les secrets du génocide rwandais’ avait été kidnappé et déporté au Rwanda où il croupit en prison depuis 14 ans. Paul Kagame et l’Etat rwandais avaient d’ailleurs attaqué cet ouvrage devant la justice française, avant de se désister deux jours avant le procès.
«Le procureur de la République a donc été saisi face au risque manifeste d’atteinte à sa vie qu’encourt Charles Onana pour ses ouvrages concernant le Rwanda et la République Démocratique du Congo ».
Phippe Prigent
Avocat au Barreau de Paris
(Par Kabamba Patience)
Certaines voix congolaises appellent d'urgence au dialogue inter Congolais. La nature de ce dialogue sera une sorte d’introspection, remontant aux récentes élections organisées par des organisations de soutien à la démocratie telles que la CENI et la Cour constitutionnelle. Ce dialogue consistera en un examen point par point de ce qui n'a pas fonctionné au niveau de la CENI et de la Cour Constitutionnelle ; deux organisations censées être neutres sont devenues hautement politisées. On peut donc imaginer le dialogue comme un remède correctif contre le produit de ces structures que sont l’Assemblée Nationale et le Sénat.
Autrement dit, nous pouvons imaginer comment poursuivre la vie de la nation en présence d’un ensemble de personnes qui sont légalement élues parce qu’elles sont déclarées telles par la CENI et la Cour Constitutionnelle, mais qui sont illégitimes parce que ce n’est pas par la véritable volonté du peuple qu’elles sont là. Ce dialogue nous permet donc de discuter des voies et moyens de créer le type de légitimité qui manque à la direction actuelle de nos institutions.
L'appel au dialogue se justifie également par le fait que nous devons réfléchir ensemble à la défense appropriée de notre pays, en tenant compte des pressions militaires et sociales que le Rwanda exerce sur nous. Le Rwanda perturbe la vie de ses compatriotes de l’Est depuis près de trois décennies. Dans le cadre du dialogue national congolais, nous réfléchirons à des stratégies nationales pour combattre notre ennemi commun.
Aujourd'hui, quand on est à Kinshasa ou dans n'importe quelle ville de l'Ouest, on n'a pas l'impression que le pays est en guerre et que la majeure partie du territoire est occupée par les forces rebelles. Grâce au dialogue, nous pouvons créer une prise de conscience nationale selon laquelle si une partie du Congo est attaquée, le Congo tout entier est attaqué.
Enfin, le dialogue congolais-congolais permettra de préparer au plus tôt l’échéance de 2028 pour éviter le chaos des dernières élections. Les préparatifs pour l’échéance de 2028 évoqués ici ne sont pas un ajustement entre partis politiques, mais plutôt une manière de répondre à nos aspirations et de libérer la créativité du peuple congolais et prévenir la catastrophe électorale connue en 2023. Ce n’est pas seulement au niveau du changement de direction des institutions qui soutiennent la démocratie, à savoir la CENI et la Cour Constitutionnelle, mais surtout au niveau de la réforme de fond de ces institutions.
Une autre partie de la population a peur du dialogue parce que nos politiciens nous ont habitués aux dialogues qui sont en fait une tactique du partage du gâteau du pouvoir. En effet, plusieurs dialogues internes et externes ont eu lieu en République démocratique du Congo. Cela s'est traduit par la nomination d'un nouveau Premier Ministre et de nouveaux ministres.
Il est peu probable que le résultat de ces dialogues fasse progresser l’appareil d’État. Les changements de leadership se sont produits sans changer l’esprit ou le style de leadership.
A quoi servirait un autre dialogue si les résultats seraient les mêmes ?
Cette opinion est répandue chez la plupart des peuples congolais, qui rejettent l’idée d’un dialogue entre les peuples congolais. Les gens ont également peur du dialogue car il pourrait devenir un prétexte pour proposer des amendements constitutionnels. Cette question est devenue une question très brûlante.
En effet, la constitution de 2006, approuvée par référendum, visait à pacifier le pays, embourbé dans une guerre civile non résolue. Puisque la situation a changé, nous devons aussi changer cette constitution.
Pour d’autres, en cas de changements majeurs dans la Constitution, les deux dispositions dites « verrouillées » devraient rester en vigueur. C’est la forme de l’État, un État unitaire avec un système semi-présidentiel. Cela signifierait qu'un rôle plus important serait accordé au Parlement, dont la majorité donnerait un Premier ministre et chef du gouvernement.
De plus, le mandat présidentiel est limité à cinq ans et ne peut être prolongé qu'une seule fois. Les électeurs ont gravé ces deux articles dans le marbre. Aucune modification de la Constitution ne peut l’affecter. La Constitution de 2006 reposait sur la tension productive entre le gouvernement et l’institution Président de la République. A l'exception du Premier ministre Ilunga Ilukamba, les autres Premiers Ministres se sont montrés si complètement soumis qu'ils ont donné l'impression que nous étions dans un système pleinement présidentiel.
Le dialogue, qui vise à modifier la Constitution pour affecter ces deux articles et permettre à l'actuel chef de l'Etat de remettre les pendules à zéro pour se représenter une nouvelle fois, rencontre une forte opposition dans le pays.
La Constitution est un texte qui rassemble des personnes diverses et issues d’horizons différents. Vous vous reconnaissez dans ce document presque sacré. Il n'y a pas de pays sans constitution. Les inquiétudes de l'opposition quant à la possibilité d'un dialogue qui pourrait justifier une réforme constitutionnelle ne sont en aucun cas frivoles ou insensées. En fait, le risque est réel que l’interdiction constitutionnelle soit modifiée afin de rester au pouvoir pendant plus d’une décennie.
Tout Congolais mûr résisterait à une telle tentative.
Les amendements à la Constitution doivent être salués car, avant d’être normatifs, ils sont avant tout des dispositions anthropologiques. La Constitution définit un type de relation sociale dans une communauté, une relation sociale qui a été codifiée en 2006 sous la forme de la Loi fondamentale qui nous régit de manière normative et coercitive. A mesure que ces relations sociales évoluent, les conditions de leur codification changent également, et les lois doivent être modifiées pour refléter les nouvelles conditions de codification. Le contenu des articles bloqués est préservé car les conditions qui ont conduit à leur fermeture - le désir irrésistible de rester au pouvoir - sont toujours valables aujourd'hui.
Toute tentative de le débloquer serait une atteinte à la fois à l'anthropologie du droit et à sa normativité. L’article 64 de la constitution stipule que tout congolais est obligé de résister aux tentatives de prise du pouvoir par des partis illégitimes.
Enfin, une large opinion congolaise appelle à ce dialogue pour les trois raisons énumérées ci-dessus. A savoir :
1) S'unir en tant que nation contre les envahisseurs rwandais.
2) Réaliser une évaluation sans concession des structures qui soutiennent la démocratie (CENI et Cour Constitutionnelle) dans le but de dépolitiser en profondeur ces structures.
3) Tirez les leçons du désastre électoral de 2023 et se préparer à l’échéance électorale de 2028. Comme nous l’a rappelé à plusieurs reprises le professeur Matthieu Yangambi, de l’Université nationale de l’éducation, ce dialogue est extrêmement important.
Il faut aussi tenir compte des réticences de ceux qui craignent un dialogue qui pourrait conduire à un partage du gâteau ou à une modification de la constitution des dispositions bloquées. Ce danger est bien réel et non imaginaire. Cependant, face à ces dérives, nous pouvons appeler au dialogue tout en restant vigilant sur ces deux dimensions.
Il est possible d'avoir un dialogue entre Congolais qui n'aboutisse pas au partage de gâteaux ou à l'amendement de dispositions constitutionnelles bloquées. Ce dialogue nous permettra non seulement de corriger les excès de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, mais aussi de nous unir contre un ennemi commun, le Rwanda, pour que l'est et l'ouest de ce pays soient dans la même atmosphère lorsqu’une partie du pays est attaquée. Ensemble, nous répondrons de manière appropriée aux défis posés par l’agression Rwanda par des milices interposées…
(Par Jean-Aimé Mbiya Bondo Shabanza)
Introduction
La République Démocratique du Congo (RDC), avec ses vastes richesses naturelles—cuivre, cobalt, or—devrait être un modèle de prospérité et de développement. Pourtant, le pays se trouve plongé dans une crise de gouvernance alarmante, où la gestion des finances publiques est gravement compromise.
Les détournements de fonds, la corruption systémique et le blanchiment d'argent sont devenus des maux endémiques qui non seulement sapent la confiance des citoyens, mais menacent également l'avenir économique de la nation. Cette situation chaotique n'est pas seulement une question de chiffres ; elle affecte le quotidien de millions de Congolais, qui voient leurs espoirs d'un avenir meilleur s'évanouir face à l'impunité et au favoritisme.
Les agences mises en place pour surveiller et lutter contre ces fléaux, telles que l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) et l’Inspection Générale des Finances (IGF), sont censées être les remparts contre cette déliquescence. Cependant, leur efficacité est largement entravée par des chevauchements de responsabilités, des lacunes opérationnelles et des pressions politiques constantes.
Dans un système où l'absence de coordination entre ces entités favorise la confusion et l'inefficacité, il est crucial de se demander si ces agences peuvent réellement accomplir leur mission. Cette situation nécessite une attention immédiate et des réformes en profondeur pour restaurer non seulement la transparence et la responsabilité, mais aussi la foi des Congolais dans leur avenir. Sans une action déterminée, la RDC risque de continuer à sombrer dans un cycle de corruption et de stagnation, privant ses citoyens des bénéfices d'un potentiel immense.
Des Agences Multiples, Mais Inefficaces
1. Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC)
L’APLC est censée être la première ligne de défense contre la corruption. Son rôle principal est d’éduquer la population sur les dangers de la corruption et d’initier des enquêtes sur des cas potentiels. Cependant, elle est souvent entravée par son manque de pouvoir d’exécution. Les recommandations de l’agence ne sont généralement pas suivies d’effets, ce qui en fait une entité à l’impact limité. Son personnel, souvent mal formé, manque également des ressources nécessaires pour mener des investigations approfondies.
2. Inspection Générale des Finances (IGF)
Chargée d’auditer les finances publiques, l’IGF a pour mission de garantir la bonne utilisation des fonds. Cependant, son indépendance est souvent compromise par des pressions politiques. De nombreux rapports d’audit, qui mettent en lumière des malversations, sont ignorés par les décideurs. Cela crée un sentiment d’impunité parmi les responsables de la gestion des finances publiques.
3. Cour des Comptes
La Cour des Comptes est chargée de vérifier la conformité des comptes publics. Elle est censée jouer un rôle clé dans la transparence financière, mais elle souffre d'un manque de ressources humaines et financières. Ses recommandations, bien que pertinentes, sont fréquemment négligées, ce qui limite son influence sur la gestion des fonds publics. De plus, la lenteur des procédures judiciaires empêche souvent la restitution des fonds détournés.
4. Département d’Intelligence Économique et Financière (DIEF)
Le DIEF a pour mission de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cependant, l’agence peine à collecter des données fiables sur les flux financiers, ce qui rend les enquêtes ardues et souvent inefficaces. Son incapacité à suivre les transactions suspectes contribue à la persistance de la corruption dans les secteurs financier et commercial.
5. Bureau de Vérification et Contrôle
Ce bureau est chargé de vérifier les projets financés par l'État afin d'assurer leur conformité et leur efficacité. Malheureusement, il est souvent limité par un manque de ressources et une coopération insuffisante avec d’autres agences, ce qui réduit son impact sur la prévention des malversations.
6. Service National de Renseignements Financiers (SARF)
Le SARF analyse les transactions suspectes et identifie les activités financières illégales. Cependant, il souffre d’un manque de formation et de technologies modernes, ce qui entrave son efficacité. L’absence de bases de données centralisées complique également l’analyse des informations financières.
7. Tribunaux de Grande Instance
Ces tribunaux sont censés traiter les affaires de corruption, mais ils sont souvent entravés par une corruption endémique qui nuit à l’impartialité de la justice. Les magistrats peuvent être soumis à des pressions politiques, ce qui complique encore plus les poursuites contre les responsables corrompus.
Chevauchements et Incompatibilités
Les missions de ces différentes agences se chevauchent souvent, créant une confusion quant aux responsabilités. Par exemple, l’APLC et l’IGF peuvent traiter des cas similaires, mais sans coordination, leurs efforts deviennent redondants et peu efficaces. Ce manque de synergie contribue à l'impunité des responsables corrompus, qui exploitent ces failles pour échapper à la justice.
Limites et Lacunes à Surmonter
La lutte contre la corruption en RDC est confrontée à plusieurs obstacles majeurs :
1. Manque de ressources
Les agences de lutte contre la corruption manquent de financement adéquat et de personnel qualifié, ce qui limite leur capacité d'action. Ce manque de ressources humaines et financières entrave la mise en œuvre de programmes efficaces et la réalisation d'audits complets.
2. Culture de l’impunité
La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une multitude de défis, parmi lesquels la solidarité gouvernementale, la solidarité ethnique et d'autres formes de soutien politique, qui alimentent une culture de l'impunité profondément enracinée au sein des institutions publiques. Cette impunité permet à de nombreux responsables politiques de bénéficier d'une protection illégitime, leur permettant d'échapper à toute forme de responsabilité judiciaire.
Dans ce contexte, les lanceurs d'alerte, qui cherchent à dénoncer la corruption et les abus de pouvoir, sont souvent menacés ou ignorés, ce qui crée un climat de peur et décourage d'autres initiatives similaires. Malheureusement, une partie de la population congolaise, parfois par ignorance ou manque d'information, apporte son soutien aveugle à ces détourneurs de fonds, motivée par des intérêts personnels ou des croyances infondées.
De plus, certains élus congolais, en utilisant leur statut de députés, exploitent cette solidarité gouvernementale pour se soustraire à des poursuites judiciaires. Ce phénomène souligne l'urgence d'une réforme des institutions judiciaires et d'une sensibilisation accrue des citoyens sur leurs droits et responsabilités. En fin de compte, la lutte contre la culture de l'impunité nécessite une volonté politique sincère et une mobilisation collective pour restaurer la confiance dans les institutions et garantir la justice pour tous.
3. Complexité du système fiscal
Un cadre fiscal opaque et complexe favorise la corruption, rendant difficile la traçabilité des fonds. Cette complexité entraîne également des opportunités pour les acteurs malintentionnés de manipuler le système à leur avantage.
Vers un Avenir Meilleur : Voies de Réforme
Pour améliorer la situation, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
1. Renforcement des Capacités Institutionnelles
Former le personnel des agences sur des pratiques d’audit et d’enquête modernes est essentiel. L'augmentation du budget alloué à la lutte contre la corruption doit être une priorité pour garantir des ressources adéquates.
2. Création d’un Mécanisme de Coordination
Établir une plateforme de collaboration entre les agences permettra un meilleur partage d’informations et la formulation de stratégies communes. Cette synergie est cruciale pour créer un environnement où la corruption est plus difficile à cacher.
3. Renforcement de l'Indépendance des Agences
Des lois doivent être mises en place pour protéger ces institutions de l’ingérence politique, permettant ainsi des enquêtes plus transparentes et efficaces. L'indépendance des magistrats et des enquêteurs doit également être assurée.
4. Sensibilisation du Public
Il est crucial d’informer la population sur ses droits et de l’encourager à signaler les cas de corruption. Des campagnes de sensibilisation peuvent renforcer la volonté collective de lutter contre la corruption.
5. Réformes Juridiques
La lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC) nécessite des réformes juridiques fondamentales et ambitieuses.
Premièrement, il est essentiel de renforcer le cadre législatif relatif à la corruption en actualisant et en consolidant les lois existantes. Cela implique non seulement d’introduire des définitions claires des actes de corruption, mais aussi d’établir des sanctions dissuasives pour les responsables reconnus coupables de tels actes. Des peines d’emprisonnement plus sévères, ainsi que des amendes proportionnelles aux montants détournés, enverraient un message fort sur la tolérance zéro envers la corruption et les détournements.
Deuxièmement, il est crucial d'accélérer les procédures judiciaires pour garantir que les responsables de la corruption et de détournement soient tenus de rendre des comptes dans des délais raisonnables. Les lenteurs judiciaires sont un obstacle majeur à l’efficacité de la lutte contre la corruption.
L'établissement de tribunaux spécialisés dans les affaires de corruption et détournement pourrait contribuer à la rapidité et à l'efficacité du traitement des dossiers. Ces tribunaux devraient être dotés de ressources suffisantes et de personnel qualifié pour mener des enquêtes approfondies et impartiales.
En outre, il est indispensable de promouvoir la transparence et l'intégrité au sein du système judiciaire. Cela peut être réalisé par la mise en place de mécanismes de suivi et d'évaluation des performances des juges et des procureurs, ainsi que par la création d'organismes indépendants chargés de surveiller les affaires de corruption et détournement.
Ces institutions devraient avoir le pouvoir d’enquêter sur les allégations de corruption au sein du système judiciaire lui-même, garantissant ainsi une approche holistique de la lutte anticorruption. Il est également primordial de sensibiliser la population aux droits et recours disponibles en matière de lutte contre la corruption.
Des campagnes de sensibilisation et d'éducation peuvent renforcer la culture de la dénonciation et encourager les citoyens à signaler les actes de corruption sans crainte de représailles. En parallèle, des programmes de protection des lanceurs d’alerte devraient être mis en place pour garantir leur sécurité et encourager davantage de personnes à témoigner.
Enfin, la coopération internationale est essentielle pour renforcer les capacités des institutions judiciaires congolaises. Cela peut inclure le partage de bonnes pratiques, des formations pour les magistrats et les enquêteurs, ainsi que l’assistance technique pour l’élaboration et la mise en œuvre de lois et règlements efficaces.
En somme, la mise en œuvre de réformes juridiques robustes et intégrées est cruciale pour lutter efficacement contre la corruption en RDC. Ce processus nécessite un engagement politique fort et une volonté collective de créer un environnement où la transparence et la responsabilité sont la norme.
Conclusion
La lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC) nécessite une approche intégrée et collaborative, englobant à la fois des réformes institutionnelles et une mobilisation active de la société civile. Pour que ces efforts portent leurs fruits, il est essentiel de renforcer les capacités des agences responsables de la lutte anticorruption, tout en clarifiant leurs rôles et leurs responsabilités.
Cela favorisera non seulement une meilleure efficacité dans la gestion des ressources publiques, mais instaurera également une culture de responsabilité et de transparence au sein des institutions.
Parallèlement, il est impératif que les réformes soient accompagnées d'un engagement fort et soutenu de la société civile. Les organisations non gouvernementales, les médias et les citoyens doivent jouer un rôle actif dans la surveillance des processus et l'évaluation des résultats. Cette vigilance collective permettra de garantir que les mesures mises en place ne restent pas des promesses vaines, mais se traduisent par des actions concrètes et mesurables.
Il est crucial de reconnaître que le futur de la RDC est intimement lié à sa capacité à surmonter ces défis cruciaux. En outre, une action collective, tant au niveau national qu'international, s'avère indispensable pour créer un environnement où la corruption ne peut plus prospérer. Les partenariats avec des organisations internationales et des États engagés dans la promotion de la bonne gouvernance peuvent apporter un soutien précieux, tant technique que financier.
En définitive, il est temps d'agir avec détermination et cohérence. La lutte contre la corruption n'est pas seulement une question de justice sociale ; elle est essentielle pour assurer la stabilité économique, la paix et le développement durable du pays. La RDC mérite un avenir où la transparence et l'intégrité deviennent des normes, et où chaque citoyen peut croire en la promesse d'un gouvernement au service de son peuple.
Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, (MPA)
Master en administration publique, spécialisation en gestion des organisations et les services publiques.
Doane University, Lincoln, Nebraska (Etats-Unis).
Candidat Député National honoraire de la circonscription électorale de Tshangu (2023)
Vice-Président fédéral en charge de la politique et de la diplomatie, Fédération des Etats-Unis d'Amérique UDPS/Tshisekedi.
Le Secrétaire Général de l'ADEFAT/VERITAS-RDC, Me Jean Bosco Badibanga est à New York depuis le lundi 7 octobre 2024, afin de prendre part activement à l'élection des pays candidats aux élections des membres permanents du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. A l’issue du vote, la République démocratique du Congo a été élue avec succès avec 172 voix sur les 190 possibles. Une victoire écrasante à mettre à l’actif de la diplomatie agissante pilotée par le Président Félix Tshisekedi.
Dans la soirée du même lundi 07 octobre 2024 à 18h00, heure de New-York, au Dining Room Terrace - UNQR, la campagne électorale de la République Démocratique du Congo (RDC), commencée depuis plusieurs semaines, a été clôturée sur une note positive, avec un discours captivant prononcé par la Ministre congolaise des Affaires étrangères, qui a su séduire plusieurs centaines de représentants des États amis francophones et anglophones, exprimant leur soutien envers la RDC.
Le Secrétaire Général a également eu l'occasion d'engager des discussions bilatérales avec les représentants des pays suivants : Pologne, Djibouti, Togo, Allemagne et Angola, prêts à voter pour la RDC à l'élection du mercredi. Le SG les a aidés à comprendre que la RDC n'a jamais agressé un seul pays limitrophe, ni violé les frontières de ses voisins. Victime de convoitise de ses richesses naturelles, jusque-là elle ne fait que défendre son sol au nom de la légitime défense. On ne citera pas la RDC parmi les États du monde qui cautionnent les crimes graves tels que le génocide, le crime contre l'humanité ou le crime d'agression. Les quelques abus d'autorité ou de pouvoir commis au pays et inévitables dans tous les pays du monde, ne sauraient empêcher la RDC de recouvrer sa prestigieuse place au sein du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a renchéri le SG Jean Bosco BADIBANGA, demandant aux représentants des Etats amis d'accorder massivement cette légitimité à la RDC.
D'autres contacts pertinents ont été obtenus avec la délégation des Congolais et Congolaises vivant à New York, avec qui le SG a abordé stratégiquement la question relative au projet salutaire EPMS.
Il est important de rappeler que les élections pour les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, dont la RDC est également candidate, auront lieu en juin 2025.
La Pros.
«A cause de son penchant envers le Rwanda, Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA) demande à la France de ne plus s'impliquer dans le conflit qui oppose le Rwanda à la RDC. Il est difficile à croire que le Président de la France dans son discours inaugural du 19ème Sommet de la Francophonie puisse omettre de mentionner la guerre injuste imposée à la RDC depuis plus de trois décennies. Dire que le Président Macron a été parcellaire dans son discours alors que la crise du Congo est majeure avec une dizaine de millions de morts et autant des déplacés, indique quelle considération la France a pour le Congo. En d'autres termes, cela révèle le parti pris de la France dans le conflit au Congo », épingle Eric Kamba, Analyste de la Géopolitique & Coordonnateur de l’ONG Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA), dans sa tribune en réplique à l’incident diplomatique survenue, vendredi 4 octobre dernier, à Paris, entre le Président Congolais Félix Tshisekedi et son homologue français Emmanuel Macron, en marge du 19ème Sommet de la Francophonie. In extenso, lisez l’intégralité de sa réflexion.
CADA demande à la France de ne plus s'impliquer dans le conflit qui oppose le Rwanda à la RDC
(Par Eric Kamba, Analyste de la Géopolitique & Coordonnateur CADA)
Le règlement de la crise à l'Est de la RDC mettant aux prises Kinshasa et Kigali reposait sur le processus de Luanda avec le Président angolais comme médiateur et celui de Nairobi qui voulait résoudre de façon holistique la problématique de tous les groupes armés, y compris le M23.
Ce dernier processus a connu des couacs avec la résurgence du M23 en mars 2022 avec le soutien avéré du Rwanda dont la présence des troupes au Congo est confirmée par les Nations unies, y compris les membres du Conseil de sécurité, dont les USA et la France.
Ce processus de Nairobi est quasi enterré, surtout avec l'arrivée au pouvoir du président Kenyan William Ruto qui n'a pas hésité de montrer son penchant envers le Rwanda. Ce qui a eu des répercussions sur le processus politique de Luanda avec le départ souhaité par Kinshasa du contingent kenyan des troupes de l'EAC (East Africa Community) remplacées présentement par celles de la SADC que les Nations unies, par les USA interposés, ne sont pas prêtes à financer.
En effet, le processus de Luanda inclut la RDC et le Rwanda qui, à leur niveau, doivent conclure un accord devant mettre fin au conflit qui les opposent depuis des décennies à la base de l'insécurité qui n'en finit pas à l'Est de la RDC.
Dans la démarche du Président Français Emmanuel Macron, il veut greffer sur cet accord d'autres choses qui sont en fait des revendications du Rwanda, à savoir, notamment, le processus politique avec le M23 qualifié de terroriste par Kinshasa et avec lequel il ne va pas négocier, la marginalisation des Tutsis congolais et le soi-disant discours de la haine.
D'emblée, il sied de noter que Macron n'avait pas omis de citer l'insécurité de l'Est de la RDC dans son discours inaugural au 19eme Sommet de la Francophonie, c'était une option prise délibérément en ce que s'il en parlait, il inscrivait en quelque sorte la question à l'ordre du jour des travaux et allait donner ainsi l'occasion au président congolais de massacrer son homologue rwandais.
Il l'a fait exprès, en connaissance de cause. A la conférence de presse, il ne s'est pas rattrapé, mais il a plutôt porté sur la place internationale l'agenda du Rwanda. Comment Macron pense-t-il que Kinshasa doit discuter avec le M23 qui sont sa création ? C'est donc permettre à Kigali de placer encore une fois ses pions dans les institutions du pays ? En quelle qualité Kigali peut-il s'ériger en défenseur des Tutsis au Congo ? Le discours de haine est tenu où et par qui au Congo ? Le gouvernement congolais encourage-t-il le discours de haine ?
Enfin, la question des FDLR est un non-sens, un prétexte pour Kigali de justifier sa présence en RDC.
Les FDLR sont-elles venues en RDC à la demande de cette dernière ? Tout le monde sait dans quelles conditions les réfugiés rwandais sont arrivés en RDC après le génocide rwandais. Combien de fois ont-ils déjà attaqué le Rwanda pour en constituer la menace ? Quel âge moyen peut avoir ces miliciens des FDLR trente ans après le génocide ?
A cause de son penchant envers le Rwanda, Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA) demande à la France de ne plus s'impliquer dans le conflit qui oppose le Rwanda à la RDC. Il est difficile à croire que le Président de la France dans son discours inaugural du 19ème Sommet de la Francophonie puisse omettre de mentionner la guerre injuste imposée à la RDC depuis plus de trois décennies.
Dire que le Président Macron a été parcellaire dans son discours alors que la crise du Congo est majeure avec une dizaine de millions de morts et autant des déplacés, indique quelle considération la France a pour le Congo. En d'autres termes, cela révèle le parti pris de la France dans le conflit au Congo.
Et lorsque Macron lors de la conférence de presse ajoute un autre point à l'agenda des négociations, à savoir reprendre le processus politique en intégrant le M23, de façon à trouver une solution globale dans la sous-région, cela voudrait dire que Paris prend en charge les revendications du Rwanda.
Un adage africain dit : « il faut laisser parfois certaines choses se produire pour connaître les vraies intentions des interlocuteurs. » Aujourd’hui, nous connaissons les intentions de la France d’Emmanuel Macron. La grande question à se poser est de savoir si la RDC devrait encore aller à la francophonie, ? Pourquoi y participer, quels en sont les avantages pour la RDC?
Avant de répondre à cette question, il sied de souligner quelques absences remarquées lors de ce dernier sommet, Celle du roi du Maroc qui s’était fait représenter par son chef du gouvernement, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye dont l’absence a clairement définit le ton souverainiste de son régime sur le plan diplomatique.
Pour ce qui concerne le Président de la RDC, Felix Tshisekedi., nous pouvons constater qu’il est devant deux défis sur le plan diplomatique international : les deux candidatures de la RDC au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l'homme. Il est donc en campagne pour le moment et il ne pouvait pas se mettre en marge de la Francophonie pour le moment.
Le silence et l’indifférence de cette institution face à l’agression de la RDC par le Rwanda, un des membres de l’OIF, et des tragédies qu’il provoque depuis trois décennies sont tout simplement inadmissible et constituent la raison pour laquelle, la RDC, deuxième pays Francophone au monde ne semble plus avoir le cœur à l’ouvrage.
La candidature du Rwanda, un pays anglophone a l’OIF a été soutenue par Emmanuel Macron qui pensait ainsi offrir en cadeau, le poste au Rwanda à cause du rôle controversé de la France durant le génocide de 1994.
Aujourd’hui, l’OIF est dirigée par l’ancienne ministre rwandaise des affaires étrangères, contestée par la RDC, fidèlement alignée sur son président Paul Kagamé et qui empêche la francophonie d’être impartiale et objective sur le conflit Rwanda et RDC.
Congo Action pour la Diplomatie Agissante exprime son indignation face à ce qu’il qualifie de l’indifférence de l’OIF et de la France vis-vis de l’agression en RDC par le Rwanda.
Lors du 19ème Sommet de la Francophonie tenue à Paris, le Président Macron a joué au relai du narratif de son allié Paul Kagame, dont le fonds de commerce est connu et ne convainc plus quasiment personne à travers le monde, même si la communauté internationale, principalement les grandes puissances occidentales avec en tête les USA et le Royaume Uni, se montrent complaisantes et se réservent de toute sanction à l’endroit du Rwanda qui a envahi un pays souverain à l’instar de la Russie. Macron a, ce faisant, utilisé un raccourci, pour occulter la vérité dans le but de vouloir disculper le tyran rwandais de toutes les accusations portées contre lui comme envahisseur de la RDC opérant sous le label du M23, une fabrication sortie des laboratoires rwandais à l’exemple de l’AFDL, du RCD et du CNDP. La rwandalisation du M23 étant plus qu’avérée, Kigali a une nouvelle trouvaille : l’AFC avec Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, une nouvelle marionnette dont le M23 sert de plateforme.
CADA demande au gouvernement de la RDC de suspendre sa participation à la Francophonie jusqu’à nouvel ordre.
CADA estime que la RDC étant le plus grand pays Francophone au monde avec le Français comme la langue officielle n’a pas le respect qu’elle mérite de la part de l’OIF et la France.
Placide Nkala, Directeur Général de la Gécamines
Ludovic Monga, Directeur Général Adjoint en charge de la Production minière et du développement du patrimoine géologique
La Gécamines, au lieu de concentrer ses efforts sur son objet social, à savoir : la prospection, la production et la commercialisation des minerais, se trouve embourbée dans un cycle de dépenses inefficaces, alimenté par une direction qui semble plus préoccupée par le confort de ses cadres que par la viabilité de l'entreprise, dénonce le personnel de ce géant minier. Dans un contexte où l'industrie minière congolaise devrait rayonner, c'est un sinistre tableau qui se dessine. En effet, un montant faramineux de 9,6 millions de dollars a été déboursé par Gécamines pour des services liés aux voyages et aux frais de missions, selon les révélations d’« Africa Intelligence ».
Des dépenses laissant entrevoir un avenir sombre pour cette société emblématique. Bien plus, la plateforme-forme citoyenne « Kudia Talala » a lancé une alerte dans deux points de presse à Lubumbashi, les 6 et 14 septembre pour soulever des préoccupations majeures concernant des dysfonctionnements et des cas probables de détournement de fonds au sein de cette entreprise minière. Le Directeur Général actuel, Placide Nkala, est au cœur des accusations d'incompétence et de conflits de gestion.
Selon Jean-Pierre Muteba, Président National de « Kudia Talala », la situation de la Gécamines est alarmante, avec des pratiques de gestion douteuses qui menacent la transparence et l'intégrité financière de l'entreprise. Dans la foulée, « Kudia Talala » a décrété la vente illégale de remblais de minéraux par des intermédiaires libanais et chinois, entraînant un manque à gagner significatif pour la République démocratique du Congo et la province du Lualaba.
D’où, le questionnement sur la responsabilité dans cet échec retentissant. Entre le Directeur Général, Placide Nkala, et le Directeur Général Adjoint en charge de la Production minière et du développement du patrimoine géologique, Monga Banza Ludovic, qui est réellement à l'origine des dysfonctionnements qui minent cette entreprise emblématique ? La question demeure.
La Société générale des carrières et des mines (Gécamines) se meurt à petit feu, et le constat est aussi alarmant qu'accablant. Loin d’assurer ses missions essentielles de prospection, de production et de commercialisation, c’est un échec patent qui s’observe au sein d’une entreprise minière autrefois emblématique, où des millions de dollars sont dépensés dans des dépenses non constructives.
En effet, les frais de mission exorbitants pour les déplacements des cadres de la société deviennent un symbole de cette décadence. Il est légitime de se demander qui est véritablement responsable de cet échec cuisant : le Directeur Général, Placide Nkala, ou le Directeur Général Adjoint en charge de la Production minière et du développement du patrimoine géologique, Monga Banza Ludovic ? Ces dirigeants semblent avoir pris des décisions désastreuses qui nuisent à la pérennité de Gécamines, transformant une société jadis florissante en une entité rongée par des pratiques douteuses.
Depuis avril 2023, Gécamines a fait appel à l’agence de voyages Malabar Business Travel (MBT), une décision qui s’est avérée des plus controversées. Cette agence, dirigée par le Britannique Ritchie Callaghan et domiciliée à Lubumbashi, a facturé des prestations à plusieurs millions de dollars. En effet, un montant faramineux de 9,6 millions de dollars a été déboursé par Gécamines pour des services liés aux voyages et aux frais de missions, selon les révélations d’« Africa Intelligence ».
La signature de ce contrat par le DG, Placide Nkala, a donné lieu à l’émission d’une centaine de factures par MBT, incluant la location de véhicules, les nuitées d’hôtel, l’achat de billets d’avion, ainsi que l’affrètement d’un avion à huit reprises pour certains trajets. Ces dépenses, au lieu de contribuer à la relance de la Gécamines, creusent davantage son déficit financier.
La location de véhicules, par exemple, représente une charge colossale pour les finances de la Gécamines, avec des factures dépassant les 100 000 dollars, atteignant même un record inacceptable de 234 000 dollars pour des services dont la nature reste à clarifier. Une telle opacité dans la gestion des ressources financières soulève de nombreuses interrogations quant à la gouvernance de cette entreprise publique.
En outre, alors que Gécamines peine à redresser son image et à se relancer sur le marché, les dépenses pharaoniques engagées pour des services souvent superflus soulèvent des inquiétudes. Les frais de mission et les déplacements, notamment de Lubumbashi vers Likasi et Kolwezi, révèlent une gestion dysfonctionnelle qui ne fait qu’aggraver la situation.
Une nouvelle alerte a été lancée par « Kudia Talala », une plate-forme dédiée au contrôle citoyen, qui a dénoncé d'importants dysfonctionnements ainsi que des cas présumés de détournement de fonds au sein de la Gécamines, sous la direction du directeur général actuel, Placide Nkala. « La situation de la Gécamines est préoccupante. Après notre forum, des syndicats représentatifs de la société se sont également réunis et ont une nouvelle fois souligné les dysfonctionnements persistants.
Aujourd'hui, nous souhaitons aborder les problèmes liés à l'incompétence des responsables de la Gécamines, ainsi que les conflits qui continuent de miner sa gestion. L'incompétence se manifeste de plusieurs façons, et il est important de noter que le DG Placide Nkala a été nommé administrateur à Primera, tout en continuant de gérer les finances de la Gécamines comme s'il s'agissait de sa propre caisse. Le comité de gestion est composé du DG et de deux directeurs généraux adjoints, l'un chargé des Finances et des partenariats, et l'autre des Mines. Dans une gestion normale, le DG devrait signer conjointement avec le DGA chargé des Finances pour effectuer tout retrait d'argent, conformément aux dispositions de l'OHADA. Malheureusement, le DG Nkala effectue des retraits directement à la caisse en donnant des injonctions au directeur financier.
De plus, bien qu'il ait été nommé à un autre poste, il refuse de procéder à la remise et reprise. Nous pensons qu'il est impératif que le ministre donne des injonctions au président du conseil d'administration pour que cette remise et reprise se fasse. Nous accorderons quelques jours pour que cette situation soit régularisée ; à défaut, les travailleurs de la Gécamines, ainsi que tous les membres de notre mouvement « Kudia Talala », organiseront des actions pour empêcher M. Nkala de continuer à diriger cette société », a déclaré Jean-Pierre Muteba, président national de « Kudia Talala ».
Pour « Kudia Talala », la situation actuelle dans la province du Lualaba, notamment dans le secteur minier, ne peut perdurer.
Selon cette organisation, des remblais de minerais de la Gécamines sont vendus par des intermédiaires libanais et chinois. « Ces vendeurs n'ont pas payé la Gécamines. Ils ont signé des contrats pour l'achat de remblais, mais il n'existe aucune trace de paiement, que ce soit du côté de la banque ou de la Gécamines. Cependant, ces matériaux ont été revendus à des acheteurs chinois et libanais. Cela constitue un manque à gagner pour la République démocratique du Congo et pour la province du Lualaba», a dénoncé le mouvement «Kudia Talala».
TK/CP
(Par OSONGO-LUKADI Antoine-Dover, Docteur en philosophie et Lettres
Professeur d’Universités)
⦁ Quand l’infantilisme et le déshonneur sont en mission
C’est en lisant, entre autres, la tribune concoctée par Kakusu Jean D’arc Campbell professeur de son état, intitulée « Un corps sans cœur ni âme » (cfr Réseaux sociaux), que nous nous sommes décidé de réfléchir davantage encore sur les faits et causes sur une certaine cacophonie qui a élu domicile dans et autour de la gouvernance de la RDC.
Pourquoi malgré les efforts que déploie le président de la République au niveau national et international, son action à la tête de l’Etat a du mal à convaincre plus d’un opposant ou d’un quelconque partisan, il y a toujours comme un doute, un scepticisme ? Cet enseignant qui revient comme invité de la dernière Assemblée des Nations-Unies semble avoir trouvé des réponses grandeur nature à notre préoccupation.
Il écrit : « J’avais écrit que le Congo n’existe pas, utilisant une métaphore le comparant à un corps sans âme ni cœur, un corps qui respire à travers à travers une machine parce qu’il n’a pas la force de respirer par lui-même ». Pour convaincre, Kakusu Jean explique comment « Mon frère, l’honorable Bienaimé Nyamangyoku, a réagi, ce qui n’est pas dans sa nature. Peut-être qu’en tant que nationaliste, il a trouvé cette métaphore un peu dure, car selon lui, le Congo existe ».
Pourtant, « Je suis à l’Assemblée générale des Nations Unies, où la délégation congolaise était l’une des plus importantes au monde en quantité. Il y a des centaines de personnes présentes, mais à chaque conférence ou session à laquelle j’ai assisté, le siège du Congo était vide, même lorsque le Congo était au cœur des discussions. Les rares fois où j’ai croisé des membres de leur délégation, c’était des restaurants ou des magasins à New-York, où ils étaient faciles à identifier ».
Flambeurs par essence et reconnaissables partout et nulle part ailleurs, car irréfléchis, irrationnels, bouillants, irresponsables, bénéficier de la chance de représenter leur pays est juste et simple occasion de frimer, de verser dans la démesure financière, économique, libidinale. Impossible de retenir l’homme congolais. Il est sans frein.
Pourtant, « Aimer le Congo, explique Kakusu, signifie aller au-delà des émotions superficielles et commencer à vraiment aimer le pays, au lieu de se contenter d’un nationalisme aveugle. Aujourd’hui, je peux réitérer ce que j’ai dit à mon frère l’honorable Nyamangyoku : le Congo n’existe pas. Il y a de la dysfonction et un désordre terrible qui apportent la honte ; il y a un amateurisme à un niveau difficile à expliquer. Ici j’essaie de parler avec modération, car j’ai assisté à des réunions où c’était encore pire ».
Pour Kakusu, « Le pays va mal, mes frères et sœurs, et la situation est préoccupante. Mon expérience à New-York m’a donné envie de pleurer. J’étais frustré et outré, car même des pays comme le Soudan du Sud ou la Somalie étaient bien représentés, à l’inverse du Congo » ; Pire, « Le seul jour où j’ai vu la délégation congolaise dans une certaine forme d’ordre, c’était lors du discours du président Félix.
Avant ou après ce discours, les membres de la délégation buvaient, mangeaient et s’engageaient des activités de trafic d’influence, sans servir le Congo ni ses intérêts, ce qui est triste ». De telle sorte qu’« Au cours de mes cinq jours là-bas, j’ai observé un Congo en coquille, sans cœur ni âme. Une délégation aux Nations Unies dépourvu d’experts ou de ressources adéquates pour défendre les intérêts de notre pays. C’était déconcertant de constater une telle absence de préparation et d’engagement ».
Et « Chaque fois que le Congo était mentionné, regrettait amèrement Kakusa, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une profonde tristesse, car il semble que nous manquions d’une véritable vision et d’une direction. Les autres nations, même celles traversant des crises, parvenaient à se faire entendre grâce à des représentants compétents.
En revanche, notre délégation paraissait désorganisée, dispersée et dépourvue de stratégie claire ». Or, « L’amour pour notre pays devrait nous pousser à agir avec un peu de conscience. Il y a toute une nouvelle génération d’élites irresponsables et inconscientes qui se développe au Congo, ce qui est très dangereux pour le pays et sa réputation dans la famille des nations ». Autrement dit « Trente ans de guerre, d’humiliations et de souffrances, clôture Kakusa, qui ne devraient pas être le lot d’une des nations les plus riches naturellement mais pauvre dans son esprit, ne nous ont rien appris. Le Congolais vit encore sous l’emprise de l’émotion, d’une passion et d’un fanatisme aveugles. Les gens défendent l’indéfendable.
A l’Assemblée générale des Nations Unies, j’ai vu une coquille, un corps sans cœur ni âme, un Congo inexistant, absent et désorganisé. J’ai vu des touristes venus pour les plaisirs, prenant des photos pour Facebook et Instagram, et non des experts pour défendre le Congo. Le Congo était inexistant » (fait de citation).
Cette description des faits correspond très bien à nos efforts déployés dans nos publications scientifique et médiatique de pouvoir inculquer à l’homme congolais une culture plus épistémologique et praxéologique. La culture épistémologique concerne la réflexion, le raisonnement tandis que la culture praxéologique implique l’éthique, la morale. Le Tabloïde « La Prospérité » journal du brillant journaliste Marcel NGOYI KYENGI nous a rendu un service inestimable dans la diffusion et la propagation de cette quête et la formation de l’idéologie philosophique dénommée « remplacisme-culturaliste-transformatrice », se résumant dans la capacité créatrice, productrice, inventrice de tout être humain quelle qu’en soit sa race, son origine pour son développement et sa transformation.
Malheureusement malgré le journal la Prospérité et les revues scientifiques, entre autres, la Revue Africain du Savoir déposée à la Bibliothèque Royale Albert 1er de Belgique et la Revue Pensée Agissante de l’Université Saint Augustin de Kinshasa, cette idéologie reste encore lettre morte, car elle n’intéresse aucun politique congolais, alors qu’elle est la clé du développement et de la transformation holistique du Congo-Kinshasa, mais elle est déjà en cours dans les Etats membres de l’AES !
⦁ Constant Mutamba derrière et maître du temps ou Monsieur « the time is money »
Nous venons récemment de consacrer une tribune à Constant Mutamba (Journal la Prospérité, Série I, n° 6404 du vendredi 23 août 2024- 24ème Année), où en sa qualité de Ministre de la justice et Garde des sceaux, nous avons mis en lumière sa capacité créatrice, productrice, inventrice, et davantage encore combien il répondait à toutes les qualités d’un vrai et grand « remplaciste-culturaliste-transformateur ».
Cependant et à écouter le Professeur Kakusa, c’est comme si Félix Tshisekedi était ou devait être un magicien, qui devait tout deviner pour savoir qui ou qui tel ministre ou tel responsable politique l’accompagnant à l’Assemblée général des Nations Unies emmènerait à ses assises mondiales. L’homme congolais est déliquescent, désordonné par nature. Ce n’est pas Félix Tshisekedi qui le civilisera ou lui donnera en cinq ans une conscience politique fondamentale. Mobutu, Mzee Kabila, Raïs Kabila avaient essayé, sans jamais y arriver et quitté le pouvoir en pleurs et déçus de s’y être cassé les dents sur cet homme pas comme les autres.
Ce n’est pas le fait d’accéder au poste de ministre, de député, de sénateur, de gouverneur qui change un imbécile ou un délinquant. Imbécile, délinquant, on l’est et on le reste, car c’est dans sa nature propre et intime.
C’est pourquoi contre toute proportion gardée, en dépit des aléas du pouvoir, des difficultés structurelles liées à la gestion quotidienne de ses responsabilités, le président Félix Tshisekedi a certainement accompli plusieurs réalisations au plan politique, économique, social ; bref culturel.
En tant que professeur d’universités, et à titre d’illustration, nous serions ingrats et indigne de ne pas reconnaître ou tout au moins signaler, parmi toutes ses innombrables réalisations sociales, culturelles, politiques, économiques, la couverture médicale universelle en soins de santé gratuits accordée aux professeurs de la RDC. Même si nos salaires restent précaires voire humiliants. Mais tout de même. Nous ne venons pas le réclamer. Ce n’est pas notre but ici.
Il s’agit en effet de montrer comment à cause de notre mauvaise gestion du temps et de notre inculture politique, nous n’arrivons jamais à joindre le niveau du développement et de transformation atteint par les pays développés et transformés voire ceux d’autres pays en voie de développement où les citoyens pétris des capacités créatrice, productrice et inventrice s’y donnent sans compter.
En cause notre obsession du pouvoir pour le pouvoir. Une obsession qui nous fait perdre énormément du temps. Cette obsession qui fait qu’on revienne souvent à la politique, qu’on ne parle que de politique alors que nous avons précédemment, en ce qui nous concerne, indiqué dans plusieurs de nos publications scientifiques et médiatiques, que le problème primordial du congolais n’est ni politique ni économique ni technologique, mais au contraire essentiellement culturel (civilisationnel, historique, mentaliste), autrement dit épistémologique et praxéologique, d’où effectivement et évidemment découlent tous les autres problèmes, que nous croyons ou pensons majeurs. Alvin Toffler est un auteur que nous admirons et citons souvent dans nos textes.
Parce qu’il est très pertinent. Parlant de pouvoir, découvrons ce qu’il écrit : « Dans toutes ses applications pratiques, la force est une quantité finie : il existe une limite au-delà de laquelle son emploi détruira ce que nous voulons conquérir ou défendre. Il en va de même pour la richesse : l’argent ne peut tout acheter, et il arrivera un moment où la caisse le mieux garnie se trouvera vide » (cfr Alvin Toffler, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38).
⦁ Choisir entre la balkanisation de la RDC et la révision constitutionnelle pour renforcer le pouvoir d’un individu où est la priorité et avons-nous le temps aujourd’hui ?
La question relative à la révision constitutionnelle et celui au dialogue inter-congolais, dans un pays en guerre comme la RDC, est non seulement irresponsable mais également et surtout une perte de temps. En effet qu’il s’agisse de la révision constitutionnelle ou du dialogue inter-congolais, chacun sait bien au départ qu’elle ne réglera rien et qu’elle n’aboutira logiquement à aucun résultat probant pour le peuple sinon qu’au partage des postes ministériels, car il ne s’agit que de garantir une richesse éternelle et constante aux groupes politiques qui ont décidé avec leurs familles biologiques, amis et connaissances d’asservir, de coloniser, d’esclavagiser le souverain primaire.
C’est une préoccupation que nous avons déjà étalée dans nos publications antérieures récentes où les charlatans, les jouisseurs, les danseurs impénitents étaient en train de faire perdre le temps au chef de l’Etat, mais également de le distraire avec des futilités d’ordre constitutionnel voire dialogal, pendant que l’opinion tant nationale qu’internationale l’attend au tournant quant à ses objectifs et à ses promesses distillées ci et là. Certainement que la bonne façon de faire perdre du temps au président de la République, c’est de l’embarquer dans le dialogue inter-congolais et/ou dans la révision constitutionnelle.
Schéma suicidaire dont on sait au départ, par expérience, qu’aucun chef d’Etat ne s’y était jamais sorti indemne de la vindicte ou de la résistance populaire. Qui a dit aux danseurs, aux délateurs, aux jouisseurs ou à ses soi-disant communicateurs que le fils d’Etienne Tshisekedi dormait nuitamment en pensant au troisième mandat ? Pour s’éterniser au pouvoir jusqu’à la fin des temps ?
Ces questions-là lui font perdre du temps. Le moment venu, et c’est notre conseil, le président de la République devait s’y assumer pour s’adresser à l’opinion tant nationale qu’internationale dans le but de fixer le cap et clarifier ses ambitions.
Le même Alvin Toffler, qui vient de montrer les limites tant du pouvoir politique que du pouvoir de l’argent, nous conseille de faire confiance au contraire au savoir. Ce n’est pas possible qu’autour du chef de l’Etat, au gouvernement, à l’Assemblée nationale, au Sénat et partout ailleurs, on ne respecte que le pouvoir et l’argent en défaveur du savoir.
Il s’agit pour les charlatans et compagnies de perdurer. Ils doivent pour ce faire monter et inventer n’importe quelle stratégie pour demeurer éternellement au pouvoir, pour rester assis aussi éternellement sur des malles d’argent. Mais songent-ils au président de la République, à sa vie, à son avenir ? Ils s’en foutent. Pourtant, nous venons de voir il y a un moment avec A. Toffler, que tout ceci n’est qu’éphémère.
Que le pouvoir, l’argent et la force liées à eux deux ne développent et ne transforment un peuple, un pays et ni encore moins ne forgent une nation. A. Toffler note ce qui suit sur le savoir, qu’il nomme une richesse infinie, « Le Savoir, lui, ne s’épuise pas : il nous est toujours possible d’en créer davantage » (A. Toffler, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38).
« Une autre différence intrinsèque, explique-il, sépare le savoir de la force physique ou de l’argent : en règle générale, si j’utilise un pistolet, vous ne pouvez en même temps utiliser le même ; et vous utilisez un dollar, je ne peux en même temps utiliser le même. Au contraire, nous pouvons tous deux utiliser le même savoir pour nous aider ou nous combattre - et, ce faisant, nous avons de plus une chance de produire un supplément de savoir. Ce seul fait suffit à montrer que les règle du jeu du pouvoir mené sur la base du savoir sont profondément différentes des principes auxquels se fient ceux qui prétendent arriver à leur but par la force et l’argent » (A. Toffler, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38).
Usons cohéremment du temps et du savoir, plutôt que du pouvoir, de la force et de l’argent pour développer et transformer la RDC. Dans le même ordre d’idées, les théoriciens du développement de l’Afrique, après avoir réfléchi les divers types de causes de son sous- développement et élaboré différentes stratégies pour sortir les Etats africains du sous-développement, se trouvent aujourd’hui dans une impasse face à un afro-pessimisme grandissant. Est –il possible de penser un autre paradigme du modèle de développement du continent noir afin de booster sa transformation et son développement durable dans un monde en mutation ?
Les Philosophes comme Marcien Towa ont préconisé une certaine « acculturation européenne » et déculturation africaine. Voie que nous qualifions d’herméneutique sodomisante (Osongo-Lukadi A.-D. ‘ Théorisation et Praxisation scientifique : Essai de refondation d’une ‘idéologie politique congolaise’ post-alternance historique, la transhumance, la stagnation ou comment déconstruire la souveraineté, in Revue Africaine du savoir, Vol. 10, No 10 , 2021-2022, p.7, cité dans le Cours de la Philosophie de la Culture, Master 1&2, Faculté de Philosophie, Université Saint Augustin de Kinshasa, Année Académique 2022-2023), et dangereuse, et de là, à la suite de Jean Paul Sartre, nous préconisons une doctrine existentialiste de la révolution. Cette révolution existentielle passe avant tout par une reconsidération culturelle. Car la culture est le fondement de la société, de la politique, de l’économie, de la technologie et de la science. En effet, le manque de culture conduit à un manque d’identité, de l’idéologie et à une pauvreté ontologique et anthropologique.
Le Pays comme la Chine, s’est développé par la culture. En moins de deux décennies, la Chine est devenue une référence en matière de développement. Ne partit de rien, elle est aujourd’hui adulée par les économies occidentales et Africains auxquelles elle n’a rien à envier.
L’Afrique peut s’inspirer du modèle chinois pour booster son développement. C’est-à –dire partir de sa culture pour booster sa transformation et son développement. Dans cette réflexion nous allons faire une analyse critique de Marc-Louis Ropivia dans son article Problématique culturelle et développement en Afrique noire : esquisse d’un renouveau théorique. Avec Marc-Louis Ropivia nous allons comprendre que la culture africaine n’est pas une aubaine déjà-là, le prête–à porter du développement mais présente à la fois des tares à surmonter et des valeurs à reconsidérer pour son développement durable.
Dans ce sens, deux articulations essentielles vont constituer le fil conducteur vers une nouvelle vision du devenir de l’Afrique à savoir la reconnaissance des « tares culturels africains » et la doctrine existentielle de la révolution qui prend en charge des valeurs culturelles africaines dans les différents modèles de son développement.
Les faits montrent, en dépit de tout et du tout qu’il y a des faiblesses culturelles que les Africains doivent surmonter pour prétendre au développement et à la transformation de leur espace-temps. Si bien que pour un développement et une transformation durable de l’Afrique les fondements de l’anthropologie africaine devraient constituer l’âme de tout programme de développement.
Le préalable est qu’il faut remédier en amont aux facteurs culturels du sous-développement avant d’envisager en aval les scénarios et stratégies du développement. En effet, le paradigme de l’impérialisme, avec son canevas théorique et conceptuel (centre-périphérie, échange inégal, dépendance), a constitué pendant plus d’un quart de siècle, en tant que facteur explicatif et causal du sous -développement, l’ossature de toutes les théories et réflexions sur le développement.
Son originalité est d’un côté d’avoir mis l’accent sur les facteurs historiques et exogènes qui culpabilisent l’Occident dans la production du sous-développement dans le Tiers- monde et de l’autre côté, ne jurer que sur ce dogme ‘en dehors de l’Occident point de salut, la tendance de penser que la France, les USA, tout comme l’Occident sont incontournables, l’Afrique ne peut ni créer, ni produire, ni encore moins inventer sans se référer au génie occidental européen.
Sans nier l’éclairage fondamental que ce paradigme a apporté dans la compréhension des origines du sous-développement, Marc-Louis Ropivia pense intégrer un nouveau paradigme, celui de la culture, en essayant de montrer aussi qu’il est aujourd’hui le poids des facteurs endogènes et des acteurs internes dans la perpétuation du sous-développement.
En d’autres termes, la question qu’il pose est celle de savoir si on ne décèle pas dans les sociétés, chez les peuples du Tiers-monde en général et de l’Afrique noire en particulier, des comportements, des attitudes et des carences plus nombreuses sinon aussi importantes pour faire perdurer le sous-développement que la spoliation économique que l’on a attribué à l’occident. En effet, seule une observation minutieuse de la gestion du temps dans les pays africains qui est le fruit de ses antécédents culturels que l’Afrique noire a besoin d’un véritable ajustement culturel, selon l’expression de Manguelle.
⦁ Que serait le développement (productivité) et la transformation (créativité, inventivité) sans une utilisation rationnelle et optimale du temps ?
Le développement est compris comme le produit d’un ensemble de performances nationales individuelles ou collectives résultant de l’accroissement de la productivité. Mais que serait la productivité sans une utilisation rationnelle et optimale du temps ?
La culture du temps est fondamentale au développement. Dans le champ planétaire et unifié de l’économie mondiale, dans le système moderne des relations internationales, il ne saurait y avoir de temps africain spécifique, singulier, sous le fallacieux prétexte que l’Afrique, en respectant ses valeurs culturelles, pourrait se développer à son propre rythme.
Marc-Louis Ropivia dresse un inventaire des quelques facteurs culturels qui constituent un obstacle au développement. Il affirme cependant de manière pertinente la problématique selon laquelle le sous-développement en Afrique est une ‘dysharmonie de trois systèmes horlogers : l’horloge biologique des citoyens, l’horloge socio-économique de la nation et l’horloge cultuelle des sociétés traditionnelles. Ces différentes horloges sont définies par des temps ou périodes d’activités.
Ces trois systèmes horlogers se présentent comme suit : Premièrement l’horloge biologique des citoyens. Selon lui, l’horloge biologique est celle qui rythme les fonctions ou l’activité métabolique et somatique de l’homme en tant qu’être vivant. Le temps biologique se caractérise par des périodes de veille, diurnes, durant lesquelles l’homme est censé exercer toutes sortes d’activités vitales.
Il se caractérise également par des périodes de sommeil, nocturnes, au cours desquelles l’organisme a besoin de repos. Le respect strict de cette alternance, activité/repos, est le fondement même de toute productivité socio-économique. Malheureusement dans les sociétés modernes, l’homme a perturbé son horloge biologique par toutes sortes de contretemps quotidiens qui sont autant de prolongements de la période de veille et de réductions de celle de repos ou de sommeil.
C’est particulièrement en Afrique noire, où les réjouissances (retraits de deuils, mariages, anniversaires) et les loisirs quotidiens (boîtes de nuit, discothèques) peuvent durer toute la nuit, que l’homme ne peut jouir, le lendemain au travail, de toutes ses facultés.
Contraint de se reposer le jour, par nécessité physiologique de récupération, il inverse progressivement son horloge biologique et amoindrit ainsi sa productivité, d’où retards, absences quotidiennes et faible rendement dans les lieux de travail. Deuxièmement l’horloge socio-économique de la nation. Selon Ropivia, c’est elle qui rythme l’ensemble des activités socio-économiques d’une communauté nationale.
Chaque nation obéit à des rythmes d’activités journaliers, hebdomadaires, mensuels, annuels ou saisonniers, liés à sa propre évolution technologique et qui, à l’intérieur des horloges planétaires universelles, fondent son harmonie interne et façonnent sa spécificité par rapport à d’autres nations. Ces rythmes d’activités subdivisent l’horloge socio-économique en temps : temps de travail, des loisirs, de repos et des services personnels.
Il est évident que la mauvaise gestion du temps de travail ralentit considérablement la productivité. Il y a d’abord les loisirs urbains quotidiens qui est le mimétisme de ce qui se passait dans les villages au clair de la lune, qui ruinent physiologiquement l’individu et ses capacités de travail. Du fait de l’ininterruption de certaines activités (puisqu’on peut danser et boire jusqu’au matin sept jours sur) par manque de réglementation dans la plupart des cas mais aussi par manque de conscience professionnelle à tous les niveaux de la pyramide administrative, la spirale de l’absentéisme pour cause de maladie devient donc hallucinante.
Les bureaux vont jusqu’à fonctionner avec un agent sur deux. En deuxième lieu, il faut dire que les temps des loisirs et de repos, qui était presque inexistant dans les sociétés traditionnelles africaines (congés annuels, week-ends, jours fériés), n’obéissent pas à une logique de relaxation, en raison aussi de l’absence de structures internes de vacances.
Néanmoins, il s’amorce ici un début de rythmes nationaux saisonniers, car de nombreux fonctionnaires préfèrent prendre leurs congés annuels durant la période des cultures. Aussi, à cause des bas salaires et de la faiblesse des allocations de départ en congé, le temps de repos est-il remplacé par celui des plantations comme source immédiate d’approvisionnement alimentaire et ultérieure de revenus.
Le résultat est que le fonctionnaire et l’ouvrier africain ne se reposent pas suffisamment pour ré emmagasiner le volume d’énergie nécessaire au renouvellement de la force de travail. Ainsi, par manque de vitalité d’une grande part de sa population active, dû à la mauvaise utilisation du temps des loisirs et de repos, il s’installe une léthargie collective qui fait du tertiaire africain le moins productif de la planète. Troisièmement, enfin, l’horloge cultuelle des sociétés traditionnelles. Dans les sociétés traditionnelles et, toujours de nos jours, en milieu rural, cette horloge est le chronomètre qui organise les cycles de la vie cultuelle et rituelle.
L’horloge cultuelle se subdivise en temps de rites occasionnels (funérailles, mariages, naissances, danses profanes, etc.) et en temps de cultes saisonniers (cérémonies initiatiques, cultes religieux, cultes de purification, etc.). Partout en Afrique noire cette horloge pose un problème d’inadaptation dans les contextes du temps de travail modernes.
En voulant à tout prix transposer en milieu urbain le mode traditionnel de gestion des funérailles, sans tenir compte de la complexité de ses rythmes et méthodes d’organisation et sous prétexte d’éviter la déperdition des valeurs culturelles ancestrales, on perturbe l’horloge socio-économique en la plongeant constamment dans l’improductivité. D’abord le cortège funèbre freine la circulation, crée des embouteillages, retarde les usagers de la route et entraîne l’absentéisme de la grande masse des parents et amis qui vont prendre part à la cérémonie d’inhumation.
Puis, selon les sociétés, les us et coutumes, l’ensemble de la période de deuil, dans certains pays, peut aller jusqu’à un mois au cours duquel chaque jour est une veillée jusqu’à l’aube, sans se préoccuper de la fatigue qui viendrait envahir les gens et anéantir la force de travail d’organismes déjà affaiblis par toutes les formes de stress urbain modernes.
Paradoxalement, dans de nombreux Etats africains, des citoyens pétris de cultures nationales semblent avoir pris conscience de l’importance du temps dans la gestion moderne des activités socio-économiques et ont commencé à faire fonctionner des entreprises funéraires avec toute leur panoplie de services qui permettent d’alléger les rituels traditionnels. C’est sans doute une manière de montrer que l’on peut adapter les mentalités traditionnelles à l’organisation sociétale moderne.
Cependant, il y a encore de nombreuses résistances à cette lente évolution. Le temps des mariages Le mariage urbain moderne, à l’État civil, se révèle être la plus belle synthèse de gâchis énorme de temps, d’argent et d’énergie. Il est d’abord la projection en ville des moments de réjouissances traditionnelles dans toute leur durée, leur environnement familial et leurs agapes. Il est aussi le mimétisme de la symbolique des festivités de mariage des sociétés bourgeoises d’Europe dans ce qu’elles comportent de splendeur.
Avec ses fastes imités d’Europe et sa forte convivialité émanant du système traditionnel de parenté, le mariage à l’Etat civil moderne est l’une des sources de dépenses à fonds. La relation entre temps et argent est trop directe. On dilapide ainsi, en un mois de préparatifs, ce que on aura réussi à épargner en 10 ans. Alors quid de l’investissement dans les Etats africains dans un tel contexte de gâchis ? Lamentable.
De même le temps que prend un journal radio ou télévisé en Afrique et au Congo-Kinshasa plus particulièrement est incroyablement dégradant car il est hors du temps. Ainsi s’agissant de ce dernier pays, là où RFI prend juste 10 minutes, TOP CONGO, TELE 50 ou RTNC prendront l’une ou l’autre 1h d’information, en ce compris la page magazine dont des discours fleuves du chef de l’Etat congolais, sans compter diverses activités des membres du gouvernement et compagnies !
⦁ Une question d’ordre culturel, structurel et temporel : la réformation de l’Etat-continental congolais en système fédéraliste comme un antidote à la balkanisation
La question de vie ou de mort pour tous les Congolais en ce moment : la peur de la balkanisation de leur pays. Cette question ne concerne ni l’avenir du président Félix Tshisekedi ni celui de sa famille biologique, de ses amis, de ses connaissances, de ses ministres, de ses députés, de ses sénateurs et qu’en savons-nous encore, mais le peuple, le souverain primaire. Le même qui lors des dernières élections l’avait élu à plus 80% à la magistrature suprême.
Il s’agit au contraire de sauvegarder le destin et l’avenir du peuple congolais dans sa structuration comme peuple, Etat et nation. Le temps presse. Et c’est le temps de la réflexion, de l’esprit, de la spiritualité, de la mentalité, de l’épistème, de la praxis et surtout de la décision.
C’est ainsi que qu’il s’agisse de la révision constitutionnelle, du dialogue inter-congolais, de l’organisation des concerts divins ou religieux primitifs au Stade de Martyrs, la priorité des priorités consiste dans les moyens à inventer, à produire et à créer pour arrêter dans l’œuf le processus de balkanisation. Aujourd’hui, il faudra aux congolaises et congolais plus de savoir que de pouvoir ou d’argent.
Un tient vaut mieux que deux tu l’auras, dit-on. Ils sont appelés en d’autres termes à plus d’imagination et de détermination face à l’ogre de la balkanisation. Officiellement la RDC n’est pas encore balkanisée. Mais elle subit déjà les affres de la balkanisation, dans la mesure où plusieurs de ses territoires sont sous occupation des troupes rebelles et rwandaises.
Si nous privilégions le pouvoir et l’argent au détriment du savoir, la RDC sera bel et bien balkanisée. Or rien mais alors rien ne nous rendra jamais le Congo-Kinshasa une fois balkanisée par les dépeceurs euro-occidentaux, coutumiers de faits, membres de l’OTAN, de l’UE, avec derrière eux leurs branches respectives armée pour l’ONU et judiciaire pour le TPI.
Delà à la conviction selon laquelle l’homme congolais lui-même serait le premier responsable de sa propre déliquescence politique, économique, sociologique, technologique, il y en aura qu’un pas à franchir. Et de même pour l’homme africain subsaharien dans sa globalité. En effet si après plus de six décennies d’indépendance politique, l’homme euro-occidental blanc met la main ou continue à le faire sans désemparer sur la RCD et sur l’Afrique subsaharienne, ce qu’il le fait grâce et avec les complicités internes, c’est à-dire avec la bénédiction des Congolais et des Africains subsahariens eux-mêmes. L’impérialisme extérieur ne se réaliserait jamais, sans la collaboration de l’impérialisme intérieur.
De telle sorte qu’après la décolonisation, il ne serait jamais faux globalement de dire que l’influence euro-occidentale en RDC et dans les pays africains-subsahariens d’une manière globale, est volontaire, motivée, assumée voire même délibérément choisie, plutôt que dictée, imposée de l’Occident ou d’ailleurs.
Dans l’état actuel des choses, nous n’avons aucun souci pour canoniser ce point de vue d’A. Kabou que l’Afrique ne connaît pas de révolutions sociales. Cela s’explique par le fait qu’il n’y a aucune différence de mentalité entre les intellectuels et les masses.
Dans la mesure où « Aucune dictature ne peut se maintenir durablement dans un pays par son seul pouvoir de répression et de corruption. Seule la préexistence d’un terrain social et culturel favorable explique que de tels régimes puissent prendre racine et prospérer » (A. Kabou, Et si l’Afrique refusait le développement ? Paris, l’Harmattan, 1991, p. 92).
De même que « La vie quotidienne des Africains n’est pas régie par un mouvement de balancier ou les cœurs saignants seraient constamment déchirés entre les deux termes d’une cruelle alternative : être ou ne pas être soi-même. II n’y a pas, à proprement parler de déracinement, mais plutôt une sorte de mauvaise conscience à l’égard des valeurs traditionnelles.
C’est en ce sens que le dualisme tradition-modernité est fallacieux : il postule le progrès des mentalités vers une ouverture après avoir diabolisé les valeurs de la modernité. Le métissage culturel donne un mythe reposant sur la conviction erronée que la compréhension des civilisations et des traditions réciproques est le préalable sine qua non de la communication interculturelle » (A. Kabou, Et si l’Afrique refusait le développement ? Paris, l’Harmattan, 1991, p. 92).
Quant à nous, le problème de l’homme africain noir est également celui de sa sensibilité comme adduction aux plaisirs du monde et en particulier charnels. Dans « Peau noire, masques blancs », F. Fanon montre comment « De la partie la plus noire de mon âme, à travers la zone hachurée me monte ce désir d’être tout à coup blanc, ironisait F. Fanon, Je ne veux pas être reconnu comme Noir, mais comme blanc. Or – et c’est là une reconnaissance que Hegel n’a pas décrite – qui peut le faire, sinon la Blanche ?
En m’aimant, elle me prouve que je suis digne d’un amour blanc. On m’aime comme un Blanc. Son amour m’ouvre l’illustre couloir qui mène à la prégnance totale … J’épouse la culture blanche, la beauté blanche, la blancheur blanche. Dans ses seins blancs que mes mains ubiquitaires caressent, c’est la civilisation et la dignité blanches que je fais miennes » (F. Fanon, Peau noire masques blancs, p. 51).
Conséquence, le rationnel continue à fuir l’homme noir. Chez lui, tout ne se passe jamais comme chez les autres. Parce que pour servir les idées des maîtres, les servants de l’impérialisme, de l’hégémonisme, de l’occidentalisme et donc de l’eugénisme, décapitent à la machette, à la hache, à la bêche, à la kalachnikov ceux qui refusent ou boycottent tous ces « ismes ».
En Afrique, le pouvoir pour le pouvoir est au-dessus de l’humanité et de toute humanité. Mieux vaut gouverner un pays vide ou habité par des squelettes humains. Du moment que les maîtres sont servis derrière, mieux ça va. Les droits de l’homme attendront. Les élections n’ont la valeur qu’elles ont que lorsque les servants musèlent les oppositions.
L’autre n’est pas une fin-en-soi, mais uniquement un moyen pour parvenir à une fin. Ainsi quant aux principes moraux et éthiques énoncés par Kant, ils ne valent que l’lorsqu’il s’agit de faire la leçon aux peuples non-euro-occidentaux, mais jamais pour les dirigeants occidentaux eux-mêmes qui instrumentalisent les chefs d’Etats africains subsahariens. Maitres et élèves privilégient l’impératif hypothétique (qui n’est pas moral) au détriment de l’impératif catégorique (qui est moral), alors qu’ils savent pertinemment qu’il soumet le bien au désir (fais ton devoir si tu y trouves ton intérêt), ou bien si tes sentiments spontanés t’y poussent).
Les occidentaux ne peuvent pas l’ignorer, parce qu’ils savent bien qui l’auteur de cette célèbre distinction entre la morale hypothétique et la morale catégorique et qui s’appelle E. Kant, un Allemand pure souche. Ils savent aussi que pour bien traiter un être humain, il faut choisir la morale catégorique parce qu’elle est celle où il n’y a ni conditionnalité ni calcul (fais ton devoir sans conditions).
Mais les Occidentaux l’ignorent. Dans le même ordre d’idées, ils n’ignorent pas non plus la très sérieuse recommandation de J. Habermas entre l’agir stratégique et l’agir communicationnel pour arriver à une éthique de la discussion véritable. Mais ici également ils préfèrent en cas de conflit l’agir stratégique, la propagande, en lieu et place de l’agir communicationnel, pour trouver un accord. Toutes les guerres, toutes les agressions auxquelles nous assistons dans le monde non-occidental et en Afrique plus particulièrement sont la résultante d’un empiètement des principes soulevés par ces deux grands philosophes occidentaux.
Or l’homme politique africain subsaharien, qui ne soucie guère de l’héritage générationnel à léguer, n’anticipe jamais le futur, et se fait toujours surprendre à la fin de son règne par ses propres maitres. Le combat mené par les Etats de l’AES n’est pas inutile. C’est le combat de l’Afrique. Toute l’Afrique. L’Afrique appartient aux Africains. L’Afrique est africaine. Mais pour que l’Afrique appartienne aux Africains, il faut des citoyens rompus à la création, à la production, à l’invention.
Comme plusieurs panafricains avant eux, les chefs d’Etats de l’AES, ont prouvé qu’il est possible, quand on est chez soi et fier de l’être, en créant, en produisant, en inventant, d’instaurer une rupture responsable avec cette citoyenneté imposée de l’extérieure, celle de l’Europe occidentale précisément. « Sir Alan Burns dans « Le préjugé de la race et de couleur », montre comment « Le préjugé de couleur n’est rien d’autre qu’une haine irraisonnée d’une race pour une autre, le mépris des peuples forts et riches pour ceux qu’ils considèrent comme inférieurs à eux-mêmes, puis l’amer ressentiment de ceux contrains à la sujétion et auxquels il est souvent fait injure.
Comme la couleur est le signe extérieur le mieux visible de la race, elle est devenue le critère sous l’angle duquel on juge les hommes sans tenir compte de leurs acquis éducatifs et sociaux. Les races à peau claire en sont venues à mépriser les races à peau sombre, et celles-ci refusent à consentir plus longtemps à la condition effacée qu’on entend leur imposer » (F. FANON F., Peau noire masques blancs, p. 95).
Vérité suprême temporelle, nous sommes et restons convaincu que ce ne sont pas les hommes qui changent, développent et transforment la société, mais les idées, les mentalités culturelles et civilisationnelles ensemencées dans leur essence praxéologique. En panne épistémiquement et praxiquement, nous avons prôné et proposé à l’homme congolais dans son ensemble la thèse d’une réformation de l’Etat congolais du système électoraliste, du système unitariste-centraliste au système fédéraliste-éclaté, mais aucune suite ne nous est jamais parvenue, bien au contraire, on penche au contraire selon toute vraisemblance pour le changement de la Constitution !
Pourtant à la suite de nos diverses interventions scientifiques et médiatiques et lors d’une conférence-séminaire de Master 1&2, qui eût lieu à la faculté de philosophie de l’Université Catholique du Congo le jeudi 06 Juin 2024, intitulée « La pensée scientifique à la rescousse de la transformation mentale de la République Démocratique du Congo par la réformation de l’Etat du système électoraliste et centraliste-unitaire pour le système fédéraliste et éclaté», nous revîmes également résumé sur notre quête globale consistant dans la réformation de l’Etat-RDC en système fédéraliste, malgré l’indifférence et la sourde-oreille de la présidence de la république et du gouvernement.
C’est ce résumé-là qui en été fait lors de cette conférence-débat que nous allons ressortir en trois temps. Premièrement le système électoraliste fait d’organisations permanentes, récurrentes est la cause du sous-développement voire du blocage politique, économique, sociologique, technologique, civilisationnel, historique ; bref culturel » en République Démocratique du Congo.
Ce système n’est rien de démocratique. Ce ne sont pas toujours les élus proclamés qui le sont réellement. Tout est joué d’avance. Les machines à voter sont instrumentalisées en fonction des élus du pouvoir, qui ont besoin de la majorité absolue. L’ampleur de la contestation apporte de l’eau au moulin de son discrédit. Davantage encore les récurrentes crises de légitimité. En Afrique, et pour être clair, l’élection ne sert pas nécessairement l’électeur mais au contraire l’élu et delà la famille restreinte voire élargie de celui-ci.
En général c’est l’affaire d’un pauvre, qui arrive à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Gouvernement, à la présidence de la république et qui se construit une vie nouvelle, en reniant tout de ses origines modestes faites pourtant des souvenirs essentiels. La preuve est là. On le voit à chaque fois que le peuple se déplace pour voter. Malheureusement, limiter épistémiquement, handicapé rationnellement, réflexivement, intellectuellement, l’électeur africain noir se fait constamment avoir.
Conséquence, l’électeur dépose machinalement le même geste chaque cinq ans ou sept ans après, c’est selon le pays, sans qu’évidemment sa situation personnelle, sociale change. Multipliant à l’infini ses frustrations. Mais sans jamais se révolter, c’est-à-dire sans faire la révolution. C’est ainsi à chaque fois, on entend soit les mêmes déclamations d’y avoir été dupé, soit les mêmes menaces de ne plus voter pour untel ou untel autre.
Mais pour du beurre, parce que la fois prochaine c’est les mêmes élus, pourtant honnis, qui reviendront encore et encore. Pour l’élu - le politicien congolais, africain noir ou euro-occidental - si l’élection est un jeu, genre « un qui perd gagne » voire « un qui gagne, gagne », un « qui ne risque rien n’a rien », du côté du peuple, c’est souvent un désastre lorsque, par la suite il ne se retrouve pas dans les résultats de son vote.
Sur le système électoraliste, Laurent Mauduit dans son livre « Les imposteurs de l’économie », taillant et stigmatisant ceux qu’il appelle « Les agents doubles de la pensée unique », écrit : « D’Alain Minc à Jacques Attali, nous avons pu en prendre la mesure : cette OPA que la finance a faite sur le monde des économies, et, au-delà, le système de l’oligarchie française, produit nécessairement de la « pensée unique ». Le peut voter, la démocratie peut faire son œuvre… les mêmes survivent à toutes les alternances et enferment toutes les politiques économiques dans le « cercle de la raison ». Tout peut changer, mais rien ne change. C’est l’éternel commandement que nous avons déjà évoqué, celui de Tina ». « There is no alternative » … » (MAUDUIT L., « Les imposteurs de l’économie », Gawsewitch, 2012, p. 233).
Deuxièmement nous avons présenté deux options dont l’Etat unitariste-centralisé d’un côté et l’Etat fédéraliste-éclaté d’un autre côté. S’agissant du premier type de forme d’Etat, l’unitarisme, le centralisme, notre argument est que le centralisme socio-politico-administratif est un argument pour la balkanisation de la république Démocratique du Congo.
Parce que la concentration de l’Etat dans la capitale Kinshasa ne peut aider le Congo à aller de l’avant. Car bien que le centralisme soit la forme la plus courante dans la plupart des pays, cette forme de l’Etat ne convient pas à la République Démocratique du Congo au regard de son immensité. En effet un pays aussi grand physiquement parlant, on est bien d’accord, devait se réformer en système fédéral pour être bien dirigé ou gouverné.
Ainsi on peut bien centraliser le pouvoir politique à Kinshasa mais si l’Etat n’arrive pas dans les coins et recoins constituant son étendue au même moment, il restera constamment faible voire inutile, sénile, futile, ridicule comme c’est le cas au jour d’aujourd’hui. On aura beau changer les gouvernements, interchanger les hommes, si c’est le même système actuel, le centralisme, le pays ne se développera ni se transformera politiquement, économiquement, technologiquement, civilisationnellement, culturellement. Enfin quant au second type d’Etat, le fédéralisme, il est dans la situation actuelle de la République Démocratique du Congo, le seul qui est un antidote contre la balkanisation. Le pouvoir doit réformer l’Etat et passer au système fédéral ou éclaté.
En tout cas malgré des failles voire manques propres à n’importe quel système politique, avec le fédéralisme ou la forme de l’Etat éclaté, le pouvoir congolais sera omniscient et omnipotent, c’est-à-dire présent partout et nulle part ailleurs au même moment.
⦁ Pour conclure sans conclure
Les Etats-Unis d’Amérique, la tête de pont de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU et du TPI ont horreur des grands espaces. La guerre RUSSIE-UKRAINE est la résultante d’une telle hantise. C’est la Troisième Guerre Mondiale. Mais qui ne dit pas son mot. Sous l’Administration démocrate Clinton, les USA ont activé la théorie du dominos. Cette théorie s’appelle également le basculement. LEX-YOUGOSLAVIE en a fait les frais. Le SUD-SOUDAN en est la résultante africaine.
Or si nous continuons à ignorer le savoir et à mépriser le temps, la RDC n’y échappera pas. Les charlatans de la démesure devraient se ressaisir pour réorienter la gouvernance de notre président de la République. Cette réorientation c’est sur la réformation de l’Etat congolais, plutôt que sur la révision constitutionnelle ou le dialogue inter-congolais.
Ce n’est nullement la révision ou la modification des certains articles de la Constitution, qui empêchera la balkanisation, mais au contraire la maîtrise du temps, le savoir, l’épistémisation et la praxisation de la gouvernance. « Le philosophe grec Zénon d’Elée, note A. Toffler, affirmait que si un voyageur parcourait chaque jour la moitié du chemin qui le séparait de sa destination finale, il ne pourrait jamais parcourir y parvenir puisqu’il lui resterait toujours une moitié à couvrir.
Semblablement, il se peut que nous n’atteignions jamais au savoir ultime sur aucun sujet, mais nous pouvons toujours faire un pas de plus, qui nous rapprochera d’une compréhension complète. En principe du moins, le savoir est indéfiniment extensible » (A. Toffler, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38).
Ces propos, à eux seuls, mettent en lumière les enjeux du dialogue Nord-Sud et le rapport des forces entre les pays riches et les pays pauvres. C’est là qu’il va falloir que les charlatans de la démesure changent de métier pour devenir épistémiques, réfléchis, praxiques plutôt que flambeurs, nuitards, danseurs absolutistes. Ce rapport des forces avec l’Occident est dans le savoir, qu’il faut aux Congolais d’atteindre pour sauver leur pays de la balkanisation ou du moins éteindre ses racines.
Malheureusement incompétent complet et absurde, personne ne peut crier à l’injustice, concernant l’homme congolais. Et encore moins de parler de non-assistance en personne en danger. Il n’est pas en danger. Il vit dans la jouvence et dans l’insouciance. Tous les matins et soirs, les bars, les supers marchés, les églisettes sont bondés. Et tout le temps souriant, les dents dehors, qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud. La guerre à l’est du pays ne le préoccupe nullement. D’autres s’en chargeront. Notamment le Pape François précisément. Il pourra parler à leur place.
Pendant ce temps-là, lui, il se la coule tout doucement. Voilà l’esprit congolais et négro-africain en général : le Corps au détriment de l’Esprit. L’africain noir entretient le Corps. L’Européen s’occupe de son Esprit. Il n’y a pas de surprise que l’un (le Noir) pourrisse, meurt pauvrement, tristement et que l’autre (le Blanc) s’y éternise, se développe et développe, se transforme et transforme, se crée et se recrée, se produise et se reproduise, s’y invente et s’y réinvente.
Enfin de compte, si nous échouions dans notre tentative de déconstruction d’une citoyenneté congolaise plus exemplaire du développement et de transformation, nous proposerons d’ores et déjà deux pistes de solution consistant premièrement à amorcer une procédure de recrutement des populations éparses et venant de toute part blanches, jaunes, rouges ou noires pour venir soit remplacer l’homme congolais actuel, incompétent complet, soit cohabiter avec lui pour lui apprendre les vertus de la création, de la production et de l’invention pour le développement et la transformation d’un espace géographique, qu’on appelle un pays, un Etat, une nation; soit secondement en la faveur d’un processus médicalisé par les manipulations et mélanges génétiques d’ordre anatomico-biologique, la science médicale enfanterait un autre type d’homme congolais mieux éduqué, instruit, intelligent, épistémique, moralement, éthiquement praxéologique et sinon grâce à la voie juridico-administrative par la naturalisation ou l’adoption.
Fait à Kinshasa, le 01er Octobre 2024
10 :40
OSONGO-LUKADI Antoine-Dover
Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie
Docteur en Philosophie et Lettres
Professeur d’Universités
Membre de l’Association des Philosophes Américains (APA)-2007-
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