Après la lecture de cet article, l'impression générale qui ressort, c'est qu’il y a vraiment nécessité de renforcer le programme de civisme dans l’enseignement fondamental, tout mettant l’accent sur le patriotisme comme première vertu qui consiste à considérer son pays comme une valeur suprême.
En effet, le patriotisme est très important pour les élèves dès l’école fondamentale car il inculque un sentiment d’identité nationale, les motive à contribuer à leur pays et aide à bâtir une nation forte.
De plus, il renforce l’unité nationale, préserve la fierté pour sa patrie et l’identité nationale, encourage l’engagement civique et favorise le progrès et le développement de la nation.
Un bon patriote est celui qui aime son pays, lui est très loyal, le sert avec dévouement et défend ses intérêts. L’attachement sentimental à sa patrie se manifeste par la volonté de la défendre et de la promouvoir.
Je tombe des nues quand je vois qu’il y a encore des Congolais qui s’opposent à la candidature de leur pays au Conseil de sécurité des Nations Unies.
De deux choses l'une, soit ils sont à la solde des États qui nous combattent militairement et diplomatiquement, et donc voient d'un très mauvais œil la présence de la RDC à la table de la plus importante Instance des Nations unies ; soit alors ils ne comprennent rien de ce que la présence de notre pays à cette table peut apporter comme solutions à un certain nombre des problèmes que notre pays fait face actuellement.
Il est important de rappeler que la RDC fait une large place au rôle que joue la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et les défenseurs des droits de l'homme, dans la promotion des droits de la personne, des libertés fondamentales et de la démocratie.
Seulement, il s’observe malheureusement que certaines organisations non gouvernementales ont accès à des sources de financement obscures qui ont des agendas cachés et des objectifs nuisibles à la République démocratique du Congo. D’où l’importance et la nécessité pour les médias nationaux de faire très attention en publiant des telles prises de position publique qui nuisent aux intérêts du pays. C’est cela aussi le patriotisme.
Quand on cherche l'équilibre, c'est donc l'ensemble des relations qu'il faut observer.
La monnaie nationale vaut ce que vaut l'économie nationale.
L'économie nationale vaut ce que valent les Institutions de la République en charge de la production, la consommation locale et la vente à l'extérieur.
Donc, la monnaie nationale ne peut être stable que lorsque le pays produira plus pour la consommation locale en vendant plus les biens et services produits localement à l'extérieur et importer moins pour sa consommation interne.
Pour votre gouverne, Son Excellence, Monsieur le Ministre des finances :
La température du taux de la monnaie nationale devrait se prélever au niveau de notre balance commerciale.
Lorsqu'on reste à la base d'une distinction claire ou insister sur un système observatoire, il s'avère que notre pays ne produit presque rien, ne vend presque rien à l'exportation.
Donc, il ne fait presque pas rentrer les devises étrangères qui sont les dollars américains.
Par ailleurs il importe, malheureusement, presque tout de l'extérieur pour la consommation locale, voire même les cures dent qui sont fabriqués grâce aux bois dont la République Démocratique du Congo demeure le majeur producteur, le pays qui est gracieusement béni par le Très Haut, Dieu Vivant.
Notre balance commerciale semblerait être déficitaire.
En effet, le Congo dépense plus des dollars en achetant presque tout de l'extérieur en dollars dont il est incapable de mobiliser de l'extérieur en vendant les biens et services produits localement au Congo.
Lorsqu'on a un malade, il faut lui administrer un traitement approprié à la place des calmants.
Donc, la monnaie nationale ne sera stable que lorsque le Congo sera en mesure de produire plus pour la consommation locale, ainsi, elle ne dépensera pas plus des dollars en achetant les biens et services qu'il consomme de l'extérieur et rentrera plus des devises étrangères dans la caisse de l'Etat qui est la Banque Centrale du Congo.
Son Excellence, peut-être que vous ne le savez pas.
Les Congolais vivent dans état d'une propension marginale à consommer...
C'est-à-dire, qu'ils dépensent plus des dollars qu'ils n'en gagnent.
Tout ce qui est rare est cher...
Le taux de dollars par rapport au franc congolais ne se stabilisera que lorsque la République Démocratique du Congo produira plus pour la consommation locale en exportant un bon volume des biens et services produits, d'origine congolaise dans le but de renflouer la caisse de la Banque Centrale avec les devises étrangères qui sont les dollars. Je ne le répéterai assez....
Le 13 septembre 2024, le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa totalisera cent jours depuis qu’il a été investi par les députés nationaux. Comme le veut la tradition, les observateurs se livreront à cette occasion, à l’évaluation des ministres qui composent ce gouvernement en mettant en exergue ceux d’entre eux qui, par leur savoir-faire, ont réussi à matérialiser dans leurs secteurs respectifs, les différents axes du programme gouvernemental que la Première ministre avait présenté à la représentation nationale.
Comme d’habitude, notre institut de sondage et d’analyses socioéconomiques a demandé à ses correspondants dans les provinces d’interroger la population afin qu’elle désigne elle-même les ministres qui, pendant ces cent jours, ont montré de quoi ils sont capables. Ce sondage qui s’est déroulé du 10 août au 10 septembre courant, a donné les résultats ci-après, avec les noms desdits membres du gouvernement qui ont réalisé des performances, montrant par-là, qu’ils méritent bien le choix qui a été porté sur leur personne.
Doudou Fwamba: Finances, 80%
Lors de sa prise des fonctions, Doudou Fwamba s’est engagé à œuvrer notamment pour la stabilité du cadre macro-économique en vue de préserver le pouvoir d’achat et stabiliser le taux de change, pour la poursuite des réformes visant la simplification de la fiscalité et pour la réduction du train de vie des institutions sous le leadership du président de la République Félix Tshisekedi.
Il a insisté sur la nécessité de travailler pour le bien-être social, en rappelant le projet de société de l’UDPS, à savoir: le peuple d’abord.
Ainsi, sans tarder, cet expert financier a multiplié des contacts avec la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, le Directeur général de la Direction générale de la Dette publique, le Directeur général de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances, ainsi que le Directeur général de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique.
La Banque Centrale lui a présenté une analyse approfondie du secteur bancaire, tandis que l’ARCA a fourni un rapport détaillé sur le marché des assurances, soulignant des indicateurs prometteurs depuis la libéralisation du secteur. Il a fait signer des contrats de performances aux dirigeants de toutes les régies financières, en leur demandant de doubler d’efforts pour la maximisation des recettes.
Doudou Fwamba a encouragé les banques congolaises à investir dans des projets porteurs de croissance économique. Enfin, il a démarré le 9 septembre 2024, des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). L’objectif de ces discussions est de conclure deux nouveaux pro- grammes financiers. Il s’agit du programme de la Facilité élargie de crédit et de la Facilité élargie de résilience et durabilité. Ce second programme est une nouvelle facilité destinée à soutenir le pays dans la lutte contre les effets du changement climatique.
Constant Mutamba: Justice, 77%
A peine nommé au mois de mai, Constant Mutamba a tout de suite annoncé ses intentions a indiqué qu’il s’emploiera à administrer une thérapie de choc, par des réformes judiciaires courageuses et audacieuses dans le secteur judiciaire, tout en soulignant que des actions judiciaires fortes se- raient initiées contre les auteurs de l’agression militaire rwandaise.
Au mois d’août, lors des assises entre la Cour pénale internationale et la RDC, Constant Mutamba a appelé à l’émission d’un mandat d’arrêt contre le président rwandais pour des crimes commis dans l’est du pays. Il a également lancé une réforme visant la bancarisation des recettes judiciaires en RDC, en déclarant que les frais de justice ne seraient désormais plus perçus directement par des magistrats ou des greffiers, mais exclusivement via des guichets de banque, qui seront ouverts dans chaque juridiction du pays.
«Tout celui qui s’opposera à cette mesure sera considéré comme complice de la mafia et sera immédiatement déféré devant la justice,» a averti Constant Mutamba, soulignant l’importance de cette réforme pour assainir le système judiciaire congolais.
Pour le ministre, il est essentiellement question de guérir le système judiciaire, économique et social du pays, gravement affecté par des pratiques de corruption et de détournements. Le ministre a conclu en insistant sur l’urgence de cette réforme pour le développement du pays, affirmant que cette décision n’était pas une simple option, mais une obligation imposée par le président de la Ré- publique, pour qui «nul n’est au-dessus de la loi.» Evidemment, ces mesures lui ont attiré l’animosité de nombreux magistrats, et même son cabinet a été visité par des inconnus qui y ont répandu du poison.
Louis Watum: Industrie, 72%
Le ministre a réussi à signer un protocole d’accord à hauteur de 500 millions USD d’investissements chinois pour le développement industriel en RDC. Cet accord d’investissement va couvrir trois axes prioritaires, à savoir les mines, l’agriculture et l’aviation congolaise.
S’agissant du secteur minier, la Sokimo sera bénéficiaire d’une enveloppe destinée à la réhabilitation de ses machines et pour le secteur de l’agriculture, l’investissement de la société chinoise permettra au gouvernement de doter les provinces en engins de génie civil en vue de la maintenance des routes de desserte agricole.
Il sera question pour le secteur d’aviation, d’octroyer à la compagnie nationale, Congo Airways, une flotte lui permettant d’assurer une circulation efficiente des personnes et des marchandises sur toute l’étendue du territoire national ainsi qu’au-de- là des frontières de ce pays.
A la Direction générale du FPI et au regard d’énormes défis auxquels le pays est confronté, le ministre a déclaré être venu mettre son intelligence et son savoir-faire au service de la République.
Pour y arriver, il compte sur le FPI et recommande à tous les travailleurs certaines valeurs dont le patriotisme, l’intégrité et le respect mutuel. A son avis, la performance d’une entreprise est liée à la vision, à la qualification, à la compétence, à l’engagement, à l’assiduité et à la discipline de l’équipe dirigeante et du personnel.
Julien Paluku: Commerce extérieur, 70%
Avec un bilan élogieux à la tête du ministère de l’Industrie, le nouveau ministre du Commerce extérieur a donné les grandes lignes des actions qu’il compte mener.
Ainsi, il promet la protection des industries locales en combattant vigoureusement le Dumping, la fraude et la sous-évaluation, la promotion des exportations pour améliorer notre balance commerciale, la régulation des importations par le contrôle de la qualité de ce qui entre en RDC, l’ouverture du marché congolais au monde par des accords commerciaux.
Julien Paluku est revenu sur les efforts entrepris par le gouvernement afin de mettre fin aux pratiques étouffantes comme le transbordement des marchandises et dumping des États voisins.
«Ces pratiques de dumping, de fractionnement des marchandises, de transbordement nous font perdre chaque année 5 milliards USD. Imaginez-vous si on récupère ces 5 milliards USD et qu’on les affecte aux infrastructures, ça nous fait 5.000 kilomètres de routes asphaltées. En 5 ans, ça nous fera 25.000 kms de routes asphaltées.
Le réseau routier de la RDC est de 58.000 kilomètres donc si en 5 ans on peut faire 25.000 kilomètres asphaltées on aura fait l’interconnexion de toutes les provinces et là on peut passer à une autre étape de la construction des infrastructures énergétiques pour électrifier les espaces ruraux et permettre effectivement que la RDC se place en ordre utile comme partenaire à même de soutenir la production locale «, a-t-il déclaré.
Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi: ESU, 68%
La ministre de l’enseignement supérieur et universitaire a lancé une mission de contrôle de gestion pour examiner tous les éléments et outils de gestion, et du patrimoine de l’Etablissement afin d’y relever les forces et les faiblesses sur le fonctionnement. Durant cette période de contrôle, les mouvements et déplacement des chefs d’établissements et des membres des comités de gestion seront restreints au strict essentiel. Par ailleurs, la ministre a exigé la formation numérique de tous les personnels scientifique et administratif œuvrant au sein des bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur et universitaire. Enfin, elle a procédé à la désignation des nouveaux membres du comité de gestion de l’Université pédagogique nationale, met- tant ainsi fin au désordre qui y a prévalu.
Raïssa Malu Dinanga: Education nationale, 60%
Pour la ministre de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté (EDU-NC), le 2 septembre 2024 aura été historique car elle a marqué la transformation audacieuse du système éducatif national. Avant la ronde de quelques écoles de la province du Kasai, elle a moralisé des élèves et leurs encadreurs. Ces derniers ont été sensibilisés aux valeurs qui doivent caractériser un bon citoyen. La ministre a manifesté sa volonté d’apporter sa touche dans un système éducatif plein d’avenir. «Cette transformation, en parfaite harmonie avec la vision du président de la République Félix Tshisekedi, met l’accès sur l’éducation de qualité et l’inclusion», a-t-elle déclaré.
Le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, Aimé BOJI SANGARA met les bouchées doubles pour réitérer l’exploit des années antérieures en permettant au Gouvernement de la République de se conformer à la constitution, en déposant le Projet de loi de finances dans le délai.
Après les travaux des consultations pré-budgétaires intervenus en début de cette semaine, ce jeudi 11 juillet 2024, à l’École Nationale de Finances, le Ministre d’Etat, Ministre du Budget a procédé au lancement des travaux des conférences de performance de l’exercice 2025.
Les présentes conférences de performance est une étape primordiale du processus annuel d’élaboration du Budget de l’Etat et constituent des tribunes d’analyse de la performance et de concertation entre les différents acteurs budgétaires pour l’évaluation des politiques publiques et l’orientation des choix budgétaires pour une meilleure projection des enveloppes de l’exercice 2025.
Aussi, ces conférences de performance sont un cadre d’échanges, de débats et de discussions consensuels autour des programmes sectoriels. Elles permettront donc de passer en revue les priorités, les activités, les actions, les objectifs, les indicateurs de per- formance et les cibles de résultats, d’une part, et de formuler des propositions d’amélioration des choix budgétaires, d’autre part, afin d’opérer les ajustements nécessaires.
Jean-Lucien Bussa: Portefeuille, 59%
Le ministère du Portefeuille et les mandataires des entreprises publiques ont signé des contrats de mandat, afin d’améliorer la bonne gouvernance desdites entreprises par une gestion orthodoxe de leur patrimoine et de prendre l’engagement à réaliser des résultats performants. Pour Jean-Lucien Bussa, la signature des contrats de mandat incarne l’engagement de l’Etat à aligner les entreprises sur des objectifs clairs et spécifiques visant à maximiser non seulement leurs performances individuelles, mais aussi leur contribution collective au budget national.
Il a, dans ce cadre, appelé les mandataires publics à moderniser les outils de gestion et à assurer la transformation digitale, afin de se doter des nouveaux modèles économiques susceptibles de faire jouer aux entreprises du portefeuille de l’Etat leur véritable rôle en tant qu’épine dorsale de l’économie congolaise.
Il a affirmé que la signature du contrat de mandat, amorce un processus dont les directives assignées amèneront à renforcer la bonne gouvernance, à améliorer la gestion des entreprises que vous dirigez, à les inscrire dans la dynamique de production des biens et services à créer et à redistribuer la richesse.
A l’en croire, les entreprises du portefeuille de l’Etat, colonne vertébrale de l’économie du pays, devraient permettre de contribuer substantiellement à la croissance et à la diversification de l’économie de la RDC, au développement social, à la création des emplois et au budget de l’Etat.
Aimé Boji, Budget: 58%
Au Village Venus à Bibwa, à Kinshasa, le miAu Village Venus à Bibwa, à Kinshasa, le ministre du Budget, qui supervisé les travaux de l’élaboration et de finalisation du projet de loi de finances 2025, annonce le dépôt de ce projet le 14 septembre au bureau de l’Assemblée nationale. Il a indiqué que son ministère s’attèle à finaliser le projet du cadre budgétaire à moyen terme 2025-2027 adossé au Programme du gouvernement chiffré à 277.066 milliards de FC, soit l’équivalent de 93 milliards de USD.
Les institutions, ministères et services publics sont donc appelés à faire diligence pour l’élaboration de leurs prévisions budgétaires dans le respect des mesures d’encadrement contenues dans la lettre d’orientation de la Première ministre et de la Circulaire contenant les instructions relatives à l’élaboration de la Loi de finances de l’exercice 2025. Il a insisté pour que ces prévisions budgétaires respectent scrupuleusement les planchers des recettes, qui sont des minimas, et les plafonds des dépenses afin d’éviter la désarticulation du CBMT et de préserver la crédibilité du Budget.
Jacquemain Shabani: Intérieur et Sécurité, 55%
Le samedi 17 août 2024, le ministre de l’Intérieur, le samedi 17 août 2024, le ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a visité les compartiments et services du Camp Lufungula, dans la commune de Lingwala. Le même jour, il a visité plus ou moins cinq sous- Ciat et deux postes de la PNC triés sur le volet dans le district de la Funa.
Il était question pour lui de palper du doigt les conditions dans lesquelles travaillent les agents de l’ordre au niveau des sous- Ciats et postes de police. Question de confronter les réalités avec les informations alarmantes qu’il reçoit chaque jour sur la précarité sécuritaire. Avec tous les éléments en sa pos- session, il compte mettre en marche des réformes sécuritaires pour permettre aux agents de l’ordre de travailler dans de bonnes conditions et assurer la quiétude du peuple congolais.
En effet, l’insécurité bat son plein à Kinshasa comme dans le Congo profond. La Police nationale congolaise qui est censée assurer la sécurité des personnes et de leurs biens à l’intérieur du territoire national, peine à accomplir comme il se doit sa mission faute de moyens conséquents. Pas de mobilité suffisante pour intervenir à temps, en cas de crime ou autre forfait; les commissariats, sous commissariats et postes de police accusent un effectif insignifiant pour assurer la couverture sécuritaire. Ce qui fait que, très souvent, les éléments de police sont débordés. Avec un faible effectif, ils ne sont pas mieux équipés. À cela s’ajoutent la démotivation due au manque, notamment, des primes d’encouragement.
Acacia Bandubola: Affaires Foncières, 52%
La ministre des affaires foncières a proposé une série des mesures conservatoires à prendre dans son secteur concernant les zones occupées par les groupes armés et le mouvement terroriste M23/RDF. Les- dites mesures se basent sur les dispositions de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime immobilier et régime de sûreté tel que modifié par la loi n°80- 008 du 18 juillet 1980. Les mesures proposées visent à sauvegarder l’intégrité du territoire national, à affiner les attributs exclusifs de l’État en matière de propriété foncière, de gestion et d’attribution des terres, protéger les patrimoines immobiliers de l’État dans les zones sous occupation, protéger les patrimoines fonciers immobiliers des particuliers de population rurale et communauté locale en déplacement dans toutes les zones occupées, garantir les droits régulièrement acquis et enregistrés contre toutes formes de spoliation, sursoir la mise en œuvre de certaines dispositions de la loi contre les concessionnaires, empêcher de mettre les fonds en valeur.
Selon la ministre, il a été identifié plus de 6.947 295 personnes déplacées internes, principalement concentrées dans les quatre provinces orientales du Nord-Kivu (2.300.163 personnes), de l’Ituri (1.630.535 personnes), du Sud-Kivu (1.356.376 personnes) et Tanganyika (350. 462).
La principale conséquence qui découle de tous ces mouvements et occupations est l’abandon des terres par les sinistrés donnant ainsi l’occasion aux agresseurs et leurs supplétifs pour s’y installer et obtenir, des administrations illégales, de grandes portions de terres délaissées par les populations et prétendre à la légalité.
Elle a insisté que, la protection des droits fonciers des particuliers régulièrement acquis, la réinstallation des personnes déplacées et des réfugiés dans leurs différentes communautés, sera l’un des principaux enjeux, particulièrement fonciers, dans ces zones au moment où cette guerre injuste prendra fin.
En ce qui concerne les zones sous occupation des forces armées rwandaises et leurs supplétifs du M23, ainsi que par d’autres forces négatives, les me- sures conservatoires suivantes sont sollicitées :
1. Aucun contrat ni convention passé avec les administrations de fait établies par les groupes armés pour l’occupation, à titre quelconque, des parties du sol, ne sera reconnu par le gouvernement et ne sera protégé par les lois de la République;
2. Nul n’a le droit d’occuper sans titres les terres se trouvant dans les zones occupées ni de déposséder les concessionnaires ou communautés locales des terres qu’ils détiennent ou occupent en vertu de la loi ou conformément à leurs us et coutumes;
3. Interdiction est faite à l’administration foncière se trouvant dans les zones sous occupations de poser des actes de procédure tendant à créer des lotissements et d’octroyer des titres conformément aux dispositions impératives en la matière;
4. Interdiction d’opérer les mutations, pour quelle que cause que ce soit, pendant la période d’occupation;
5. Nullité de tous les titres constatant des droits de jouissance fonciers établis par les administrations imposées par les groupes armés;
6. Application de la notion de force majeure en faveur des locataires et concessionnaires n’ayant pas pu occuper, mettre le fonds en valeur ou rempli leurs obligations à l’égard de l’Etat propriétaire, et ce, par dérogation des articles 94, 144 et 159 de la loi foncière;
7. Surséance à la mise en œuvre du droit de déchéance au profit de l’Etat contre les concessionnaires emphytéotiques pour défaut de paiement de trois redevances annuelles consécutives, ou même pour tout défaut de paiement ou encore si l’emphytéote tombe en faillite ou en déconfiture pendant la période d’occupation, et ce, par dérogation à l’article 119 de la loi précitée;
8. Par dérogation à l’article 59 de la loi foncière, interdiction de la réduction à due proportion pour éviter de déposséder les concessionnaires se trouvant dans l’impossibilité de mettre leur concession en valeur en cette période;
9. Interdiction de toute forme d’expropriation pour quelle que cause que ce soit dans ces zones;
Des mesures conservatoires sont également indispensables dans les zones soumises à l’état d’urgence. Il s’agira notamment dans un premier temps: Par dérogation à l’article 183 de la loi foncière:
1. La limitation des superficies à concéder aux tiers par l’établissement des contrats n’excédant pas 50 hectares pendant la période de l’état d’urgence;
2. Limitation des superficies à accorder par les gouverneurs des provinces soumis à l’état d’urgence à 10 ha au maximum;
3. Limitation des superficies à accorder par les conservateurs à 0.5 ha au maximum.
4. L’interdiction de procéder à la désaffectation des espaces fonciers et immeubles relevant du patri- moine de l’Etat et de la province;
5. La surséance à tout projet de création des lotissements et morcellements des concessions pour éviter la spoliation des terres des populations déplacées à la suite affres des guerres en répétition qui sévit dans leurs territoires respectifs;
6. L’interdiction aux Conservateurs des Titres Immobiliers ainsi qu’aux Chefs de Division du Cadastre de traiter des dossiers de mutation sur des terres de grande superficie;
7. La surséance de paiement des redevances foncières annuelles des concessionnaires ordinaires dans les zones occupées pendant cette période et la dérogation devant permettre aux concessionnaires de payer lesdites redevances après la normalisation de l’Etat Sécuritaire de cette partie de la République.
DISCOURS DE LA CLOTURE DE L’ANNEE ACADEMIQUE 2023-2024 A L’UNISIC
«ELOGE A LA VERTU DE L’EXCELLENCE »
(Par Jean Kambayi Bwatshia, Recteur de l’Unisic & Professeur Emérite)
Madame et Messieurs les Membres du Comité de gestion ;
Mesdames et Messieurs les Membres des corps académiques,
Scientifiques et administratifs ;
Mesdames, mesdemoiselles et Messieurs, chers membres de la Communauté Universitaire de l’UNISIC ;
Distingués invités ;
Des jours se démarquent des autres à l’Enseignement Supérieur et Universitaire. En effet, aujourd’hui 16 septembre 2024 est un jour exceptionnel qui marque la double cérémonie de collation des grades académiques et de clôture officielle de l’année académique 2023-2024. Voilà ce qui explique notre présence en ce lieu. L’occasion m’est ainsi donnée ici de faire l’éloge de l’Institution qu’on appelle Université.
Je me permets de vous remercier comme il se doit du fait de votre attitude pleine d’attachement et d’enthousiasme qui témoigne bien de l’indéfectible union que vous avez vis-à-vis particulièrement de l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC).
Mesdames et Messieurs,
A regarder de près comment fonctionnent Etre Université et notre Etre universitaire, on a le droit de se poser avec étonnement la question s’il faut simplement « brûler l’Université ». Voici une question qui interpelle toute la conscience nationale congolaise. On peut même, dans ce sens, aller plus loin avec étonnement en compagnie des hommes de lumière et de la bonne foi, se posant la question, notamment celle de savoir si nous, « Educateurs », devrions-nous continuer éduquer la jeunesse ou simplement croiser les bras, et la laisser périr ! Nous savons, par ailleurs que la valeur d’une Nation et de toute communauté humaine se mesure à la place qu’elle réserve à l’Université. Faudrait-il, ériger chez nous des Universités de masse, de foule ou d’élite ? Tout en sachant très bien que le mot « Foule » en lingala, notre langue signifie quelque part, « Fuulu » là où on jette les ordures. Ne voyons-nous pas qu’être Universitaire c’est être fécond à tout point de vue : matière grise, loin de l’illusion d’être hautain et imbu de soi. L’élite c’est cette personne choisie par la communauté selon les critères de morale et d’éthique. L’élite, a on le sait, est une vocation pastorale. Sans elle la guidance de la communauté pataugera dans la misère noire, dans la mendicité, voire dans la servilité lamentable. (bis)
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
C’est dans ce sens que nous situons le rôle de l’Université, sa mission et son destin naturel. Vu sous cet angle, l’Université se conçoit comme un Haut lieu du savoir, un Haut lieu du connaître, un Haut lieu de la recherche scientifique et technologique, un Haut lieu supposé être par définition le berceau de la science et de prise de conscience, pour le développement quantitatif, qualitatif, performant, innovateur et optimum d’une communauté donnée prise dans sa globalité. C’est aussi un haut lieu du savoir qui remet sa propre pratique, son rôle et sa nécessité en question, tout en dévoilant ses propres insuffisances par une auto-critique sévère et sans complaisance pour emplir et remplir correctement sa mission.
Notre Alma mater puis-je croire, a été créée sous la houlette du Président Mobutu, secondée par le Patriarche Paul Malembe Tamandiak, Professeur Emérite et les groupes qui l’ont entouré pour remplir cette mission noble et salvatrice. Faut-il ainsi parler de l’éloge, de la mission accomplie ou de la mission à accomplir ?
Par cette nature, l’Université est une instance maïeutique d’innovation de la société, un lieu où se forgent les mondes nouveaux, où s’expriment les espaces de demain. C’est un creuset de progrès social dans tous les domaines. C’est un lieu d’ébranlement permanent du statu quo ou d’on a toujours fait ainsi, par le lien étroit existant entre le savoir, le pouvoir et l’avoir.
L’Université, Mesdames et messieurs, apparait donc comme un lieu d’imagination positive, d’échange, de dialogue et débat d’idées, de lutte contre toute forme d’obscurantisme, d’éveil de conscience, d’innovation et de l’inédit, d’accumulation et de renouvellement du savoir.
Pour terminer Mesdames et Messieurs, l’Université est un lieu du savoir où la liberté académique lui est consubstantielle. Elle apparaît d’ailleurs comme un des lieux le plus prestigieux de l’humanité. C’est un droit de l’humanité en tant qu’humanité que la recherche de la vérité se poursuit quelque part. L’Université constitue justement ce quelque part.
Mesdames et Messieurs ;
Que dois-je encore dire, sinon je profite de cette occasion solennelle pour réitérer notre soutien total au Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO tout en lui demandant fermement l’octroi d’un nouveau site universitaire prêt à former des journalistes et des communicologues de grande qualité.
Qu’il me soit permis également de rendre un hommage mérité à Son Excellence Mme Marie-Thérèse SOMBO SAFI AYANE, Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire ( ESU), ici représentée, qui s’emploie à poursuivre le processus innovateur tenant à redorer le blason des Etablissements de l’ESU en RDC avec les différentes réformes dans le secteur.
Je tiens à féliciter chaleureusement nos autorités décanales de notre Alma mater, les doyens, les chefs de départements ainsi que le personnel enseignant, administratif et membres de différents jurys d’examens qui, à travers les travaux assidus d’évaluation des étudiants et de compilation des résultats ont rendu possible la tenue de cette cérémonie de collation des grades académiques.
A vous chers Etudiants et Etudiantes ;
Il me revient cette fois-ci de m’adresser à vous en ces termes : Vous et vos parents avez sué eau et sang pour parvenir à ce jour de clôture de l’année académique. Cet évènement restera gravé dans votre cœur et dans la mémoire de vos familles respectives. Bravo pour votre sens de discipline, de compréhension et de patience.
Ce jour sanctionne donc vos années de formation à l’UNISIC. Mais, vous avez devant vous une carrière qui sera ce que vous en ferez ; riche et exaltante nous espérons car l’avenir n’est écrit nulle part et que celui-ci sera évidemment ce que vous en ferez. Dans tous les cas, je vous exhorte à tout faire pour réussir dans votre carrière.
Mesdames et Messieurs ;
Que dire pour terminer ? Notre dernier mot c’est de porter à la connaissance du public que l’année académique 2023-2024 est officiellement clôturée et la prochaine rentrée académique 2024-2025 aura lieu selon le calendrier publié par notre Ministère de Tutelle le 28 octobre 2024. Très prochainement nous aurons l’occasion d’élever certains parmi nous au titre de « Docteur honoris causa » sans oublier notre Ministre Honoraire de l’Esu, Son Excellence Muhindo Nzanghi BUTONDO.
Que Dieu bénisse notre pays et notre Etablissement.
Une organisation électorale réussie signifie que les électeurs accomplissent leur tâche de voter avec aisance et facilité, dans un intervalle de temps bien déterminé avec un nombre d'électeurs connu longtemps en avance. Le temps maximum que chaque électeur passe devant l'urne est un élément essentiel pour une meilleure organisation.
Il nous a fallu moins de 10 minutes pour nous rendre au bureau de vote et voter.
Toutes ces étapes ont été réalisées par la commission électorale indépendante (CEI) de l'APUPN. le MDW exprime sa grande satisfaction pour une organisation qui n'avait rien à envier aux organisations des élections dans les vieilles démocraties.Après avoir déposé mon bulletin dans l'urne, j'ai pensé à M. Denis Kadima Kazadi, qui a organisé les dernières élections congolaises sans fichiers fiables et il les a même dispersées sur trois jours en violation des lois de la CENI. Je me suis dit que M. Kadima devait prendre quelques leçons d’entrainement auprès de notre CEI.
Nous travaillons évidemment à des échelles différentes par rapport à la CENI, mais les principes sont les mêmes : la visibilité de fichiers fiables bien avant le vote, l'identification des dates de vote dans tout le pays et la rigueur contre les tentatives de corruption des responsables de la CENI.
La deuxième vague de félicitations va à l'heureux gagnant de ce vote interne, le Professeur Jean Collins Musonda. La commission électorale n'a pas encore annoncé les résultats officiels, mais à l'heure de What's App, il est difficile de garder longtemps le secret des votes. Nous attendons cependant les résultats officiels de la CEI.
L'admiration que nous avons exprimée pour la Commission électorale indépendante de l’APUPN doit être nuancée par certaines questions auxquelles cette commission a répondu avec désinvolture et une attitude autoritaire plutôt qu'intellectuelle, c'est-à-dire dialectique.
Commençons par le fait de refuser aux professeurs légalement absents de l’UPN de participer au vote par procuration. La profession de professeur d'université est une profession libérale, ce qui signifie que les professeurs ne sont pas obligés de rester au même endroit. Ils sont invités, conviés et appelés à donner des cours partout sur la planète. À mon avis, le vote par procuration est légal et aurait dû être approuvé. J'ai trouvé le silence de la CEI sur cette question inacceptable et autoritaire. La CEI pensait que nous étions presque des idiots qui ne comprendraient aucune explication.
La meilleure chose à faire aurait été de répondre aux professeurs et d'expliquer pourquoi le vote par procuration n'était pas accepté.
Je ne connais pas le taux de participation à ces élections, mais je soupçonne qu'au moins la moitié des 676 enseignants inscrits sur la liste électorale des enseignants ont pu voter.
Si l’on avait accepté le vote par procuration, le taux de participation pouvait varier et les résultats obtenus pouvaient aussi varier. Veuillez noter que l'APUPN n'hésite pas à retenir les cotisations de tous les membres, y compris ceux qui ne sont pas à Kinshasa pour cause de maladie ou autres raisons. Mais, il ne les laisse pas voter !
La deuxième observation concerne l’obligation pour les candidats aux différents postes de verser des cautions pour participer aux élections de l’APUPN.
Outre le fait que la caution en question pouvait provenir de cotisations régulières, je pense que la CEI a introduit un élément de discrimination.
Et je ne pense pas que nous devrions payer une caution pour postuler à un poste de service au sein de l’APUPN. Je m'explique : Pourquoi ne devrions-nous pas payer pour la prestation de services au sein de l'APUPN. L'APUPN est une association paritaire, des égaux.
Être professeur à l'UPN est le seul ingrédient fondamental pour appartenir à ce groupe de personnes qui veulent travailler au bien-être des professeurs.
Chaque membre de l'association contribue à hauteur de 25 000 francs congolais pour chaque versement COGIT (indemnités de transport). Le nombre de membres est d'environ 676 selon la liste de la CEI. Cette somme a servi à récompenser les dirigeants de l'APUPN et à organiser des événements tels que des élections. Exiger une caution introduirait une variable différentielle qui détruirait toute l'égalité fondatrice de notre association. Les différences économiques peuvent être justifiées par le fait que tous les enseignants ne se trouvent pas dans la même situation économique. Nous avons des collègues qui enseignent dans plusieurs établissements, dont certains ont d'importantes responsabilités familiales et d'autres qui nécessitent des soins médicaux réguliers. Les inégalités financières contredisent clairement les fondements égalitaires de notre club.
Les anthropologues nous apprennent que dans les sociétés égalitaires primitives étudiées par Pierre Clastres, les dirigeants étaient tirés au sort. Cette activité signifiait que tous les membres du groupe pouvaient servir et diriger la communauté. À l'Université de Californie à San Diego, les professeurs du département d'anthropologie dirigent le département à tour de rôle. Chacun est considéré comme capable de diriger la communauté scientifique. L'exigence d'une caution pour les candidatures aux postes de l’APUPN a complètement détruit les fondements de l'égalité sous-entendus dans notre association. Auparavant, les cautions collectées étaient versées au président sortant, mais cette fois il a été décidé qu'elles seraient versées au fonds de l'APUPN. Si cela représente certes un progrès, la réalité logique est que cette caution financière contredit le dénominateur commun égalitaire qui fait de nous professeurs de l'UPN et membres de l'APUPN. Sur la base de ce qui précède, je ne pense pas qu'une caution soit requise pour postuler au poste de l'APUPN. L’Assemblée générale pourrait débattre de cette question le moment venu. À mon avis, le silence de la direction de la CEI sur cette question était également autoritaire parce que direction de la CEI ne se sentaient pas obligés d’expliquer à la communauté des enseignants pourquoi elle tenait a cette caution. Soit la CEI pensait que nous étions des idiots qui ne comprendraient pas ses explications, soit elle nous méprisait simplement. Les deux paramètres ne sont pas recommandés.
Enfin, permettez-moi de parler des attentes concernant les récentes élections. L'IGF nous a révélé que le président de l'APUPN s'en tirait avec 10 millions de francs congolais a chaque paiement de la Cogit alors que le professeur agrégé ne disposait que de 700 000 FC. Cet écart n'est justifié par aucune raison et surtout n'a pas été décidé par l'organe suprême de notre association , l'Assemblée Générale. Il me semble que c'est le plus grand bonheur que cette coutume soit enfin abandonnée. L'une des tâches des nouveaux pouvoirs confiés à l'ancien vice-président, aujourd'hui président de l'APUPN, est de nous expliquer ce qu’il fera des cotisations quasi mensuelles de 676 enseignants.
Chaque mois, ou plus précisément pour chaque paiement de la Cogit, l'APUPN perçoit 16 900 000 FC, soit 6 000 $ au taux de 2 850 FC (USD). Le budget annuel de l'APUPN est donc de 71 000 $.
Aucune utilisation de ce montant n'a été signalée au cours des trois dernières années. Pour être honnête, ce n'est pas un montant astronomique, mais les contribuables auraient aimé savoir comment leurs contributions étaient dépensées et quels accords étaient décidés lors de l'Assemblée générale. Nous aimerions voir naître un nouveau comité, ce qui n'est pas tout à fait nouveau puisque le président et le trésorier font partie de l'ancienne équipe. Nous leur demandons d'expliquer à quoi ils ont utilisé les 213.000 $ des trois années écoulées. Si, comme on l'entend, le CE de l’APUPN se partageait nos contributions mensuellement selon un pourcentage fixe, il conviendrait de le transmettre à l'assemblée générale des enseignants de l'APUPN.
Enfin, l'APUPN est un syndicat d'enseignants. Et comme le disait Marx, le syndicalisme n’est pas révolutionnaire. Les syndicats ne peuvent pas déclencher une révolution parce que leurs dirigeants sont soudoyables ou intimidables par ceux qui sont au pouvoir. Nos dirigeants syndicaux nous avaient fait arrêter brusquement une grève. On avait soudoyé par des fausses promesses les président et vice-président syndicaux pour faire taire ou mettre fin à la grèves.
Nous avons dû mettre fin brusquement à la grève parce que le ministre en charge avait réussi à soudoyer les dirigeants avec de fausses promesses. Il est donc important de tempérer les attentes à l’égard d’actions syndicales qui ne pourront jamais révolutionner notre situation d’enseignants de l’UPN. En tant que syndicat, l'APUPN ne se concentre pas sur la libération du peuple congolais, mais plutôt sur son propre travail, souvent à la merci de ses employeurs. Et c’est ce qui arrive par nature et non par hasard ; par essence et non par accident !
(Par Jean Joseph Ngandu Nkongolo, Anthropobibliologue, Chercheur, Spécialiste et Expert en Anthropobibliologie du Travail)
« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.
Chères lectrices, chers lecteurs,
1. L’amélioration des relations, l’instauration d’un dialogue véritable et la reconnaissance des droits et devoirs de chacun dans le milieu professionnel où s’exerce le travail salarié sont consécutives à l’incorporation du social dans l’organisation scientifique du travail. Sur base de cette incorporation, les travailleurs participent au processus de prise des décisions qui touchent à leurs conditions de vie et de travail dans leurs milieux professionnels respectifs.
2. Cependant, par l’exploitation de l’ignorance de certains salariés et de certains employeurs en matière de représentation des travailleurs comme je l’ai dit à la 50ème lettre sociale congolaise du 02 septembre 2024, la participation des travailleurs est réduite, au Congo Kinshasa, participation syndicale, la participation syndicale avec toutes les conséquences que cela comporte notamment le privilège des appareils et hommes syndicaux. C’est alors qu’il faut se demander si la réclamation de la délégation syndicale de l’Hôpital Général de Kinshasa de voir son délégué syndical être nommé au conseil d’administration ou au comité de gestion n’est pas motivée par la participation syndicale.
3. «La délégation syndicale de l’hôpital général de Kinshasa, l’ex-Maman Yemo, appelle le ministre congolais de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale à respecter son arrêté en nommant son délégué dans l’actuel comité de gestion» tel est le chapeau de l’article de presse intitulé « A l’ex-Hôpital Maman Yemo, la délégation syndicale réclame la présence de son délégué dans le conseil d’administration » paru au Quotidien n°080 du 06 septembre 2024.
4. Cet article sous analyse renseigne que «d’après le coordonnateur national de l’Intersyndicale du secteur de la santé en République démocratique du Congo, il y a des faiblesses dans la décision du ministre de la sante publique, hygiène et prévoyance sociale, Roger Kamba, du 22 août 2024. (…)» .
Pour ce coordonnateur, le ministre n’a nommé que cinq membres au conseil d’administration de cet hôpital alors que « l’arrêté 2023 » prévoyait six membres parmi lesquels figurait un délégué syndical. Le coordonnateur affirmait que c’était la raison pour laquelle ils demandaient au ministre de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale de respecter son arrêté en nommant un délégué syndical dans le conseil d’administration. ‘’C’était cela un Etat des droits’’, concluait-il.
5. Puisque le coordonnateur national de l’Intersyndicale du secteur de la santé en République démocratique du Congo a fini son propos par l’exigence d’un Etat de droits, la question que la réclamation mise en exergue suscite est celle de sa base documentaire. Ce questionnement trouve son fondement dans le principe de non-ingérence des employeurs et des travailleurs les uns à l’égard des autres dans leur administration, fonctionnement et formation. Ce principe a été évoqué en détail au point 11 de la 50ème lettre sociale congolaise du 02 septembre 2024 pour rappeler qu’avec le pluralisme syndical consécutif à la démocratisation du pays, les organisations d’employeurs ou de travailleurs sont tenues au respect strict du principe de la non-ingérence.
6. Pour les employés salariés régis par le Code du Travail, le principe de non-ingérence y est consacré par la loi n°16/010 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°015-2002
portant Code du Travail qui dispose en son article 235 « Les organisations de travailleurs ou d’employeurs doivent s’abstenir de tous actes d’ingérence des unes à l’égard des autres dans leur formation, leur fonctionnement et leur administration ». Dès lors, les représentants élus (délégués syndicaux) sont des partenaires des employeurs mais non cogestionnaires comme ils l’étaient à l’époque de l’UNTZa.
7. Bien que l’usage des concepts opposés, à savoir conseil d’administration et comité de gestion d’une part et nomination d’un délégué syndical et participation syndicale pour exprimer la même idée, ait déjà rendu peu communicable la réclamation de la délégation syndicale de l’hôpital général de Kinshasa, je postule que le ministre de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale aurait tort s’il nommait un délègue syndical en tant tel membre du conseil d’administration ou du comité de gestion de l’hôpital général de Kinshasa.
8. Car, depuis la publication de la constitution du 18 février 2006 consacrant pluralisme syndical et qui dispose en son article 38 « La liberté syndicale est reconnue et garantie. Tous les congolais ont le droit de fonder des syndicats et de s’y affilier librement, dans les conditions fixées par la loi » les représentants des travailleurs ne sont plus des co-gestionnaires.
9. Par respect du principe de la hiérarchie documentaire, le législateur congolais a incorporé la liberté syndicale, le droit syndical et la représentation des agents dans la loi n°16/010 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat en ses articles 94,95 et 96. Sur base de ces trois articles, les agents de l’hôpital général de Kinshasa, qui sont du reste régis par le statut susmentionné, créent les syndicats, ils s’affilient aux syndicats et choisissent leurs représentants qui vont participer comme partenaires aux réunions du conseil d’administration de cet hôpital. Disons que la compétence de la délégation syndicale s’étend à l’ensemble des conditions de travail dans l’entreprise ou établissement.
10. Rappelons que pour les salariés régis par le code du travail, la compétence de la délégation syndicale est d’être consultée par l’employeur entre autres sur les horaires de travail, les critères généraux en matière d’embauchage, de licenciement et de transfert des travailleurs, les systèmes de rémunération et de prime en vigueur dans l’entreprise ou établissement dans le cadre des dispositions légales ou conventions collectives en vigueur, l’élaboration et les modifications du règlement d’entreprise et, le cas échéant, le règlement d’atelier. Ces matières constituent la base épistémique et erpétologique de la compétence de toute représentation des travailleurs. Fort du fait qu’en République démocratique du Congo la représentation des travailleurs a commencé par exister dans les entreprises paraétatiques, c’est donc son mode opératoire qui a inspiré même les représentations des services de l’administration publique. Ainsi, si le fond peut rester identique à toutes les représentations des travailleurs salariés qu’ils soient du secteur public ou du secteur privé, la dénomination consécutive à la forme varie d’un secteur à un autre.
11. Dès lors, les matières relevant de la compétence de la représentation des travailleurs étant connues, l’on n’hésite pas de situer dans le cas d’actes ingérence tout acte de la représentation des travailleurs sur la matière relevant de la compétence exclusive de l’employeur ou vice versa. C’est ainsi que la réclamation de la délégation syndicale de l’HGK de voir le ministre de la santé publique nommer un délégué syndical en tant tel au conseil d’administration ou au comité de gestion se révèlerait acte d’ingérence. Car, les membres du conseil d’administration sont des représentants passifs de l’Etat tandis que ceux du comité de gestion sont des représentants actifs de l’Etat. Comment alors un délégué syndical peut-il devenir un représentant passif ou actif de l’Etat, mais prétendre conserver son mandat syndical ?
12. Dans l’hypothèse où le délègue syndical, qui est avant tout un agent de carrière des services publics, était nommé au conseil d’administration ou au comité de gestion de cette formation médicale, il perdrait son éligibilité et ne serait plus délégué syndical. Il est donc illusoire de penser qu’un délégué syndical nommé mandataire garderait sa qualité de délégué pour défendre ses collègues agents au sein du conseil d’administration ou du comité de gestion. C’est ici qu’il convient de dénoncer l’exploitation de l’ignorance des salariés par l’élite syndicale pour ses intérêts personnels. Beaucoup de syndicalistes congolais manipulent les salariés congolais pour accéder à la sphère de gestion de la chose publique et la suite chacun de nous la sait.
13. C’est donc dans le contexte d’exploitation de l’ignorance des salariés que l’on situerait l’ « arrêté 2023 » évoqué par le coordonnateur national de l’Intersyndicale du secteur de la santé en République démocratique du Congo. Car, selon le principe de la hiérarchie documentaire ci-haut citée, un écrit documentaire inferieur doit être conforme à l’écrit documentaire supérieur qui régit le domaine dans lequel ou l’activité dans laquelle il est utilisé.
De ce fait, l’ « arrêté 2023 » qui attribuerait au ministre de la santé publique la compétence de nommer un délégué syndical en tant tel au conseil d’administration ou au comité de gestion de l’hôpital Général de Kinshasa violerait les articles 94,95 et 96 du statut des agents de carrière des services publics de l’Etat et 38 de la constitution congolaise du 18 février 2006.
Par conséquent, même si l’« arrêté 2023 est évoqué pour mettre en lumière le principe de continuité de services publics de l’Etat, le ministre de la santé publique, hygiène et prévoyance n’était pas tenu de se conformer à ce dit « arrêté 2023 » par respect des principes de non-ingérence et de hiérarchie documentaire.
14. Les représentants des agents de l’Hôpital Général de Kinshasa s’ils ont été élus par les agents de cette formation médicale c’était pour participer au processus de prise des décisions qui touchent à leurs conditions de vie et de travail. Ils ne doivent pas se servir du mandat syndical s’ils l’ont obtenu afin de devenir des co-gestionaires de l’Hôpital General de Kinshasa pour des raisons qui leur sont propres.
15. Toutes choses restant égales par ailleurs, si l’on veut instaurer un dialogue constructif de qualité débouchant sur le développement et le progrès de cet hôpital et de ses agents, la seule voie qui vaille aujourd’hui est celle d’avoir des représentants élus des agents élus de cette formation médicale.
Ce sont donc ces représentants des agents qui devront participer au processus de prise des décisions qui conditionnent la vie et le travail des agents de cette formation médicale. Pour ce, liberté et responsabilité ne doivent pas rester le privilège des syndicats et des chefs syndicaux.
16. J’ai fait ma part avec ma coupe pleine.
Fait à Kinshasa, le 12 septembre 2024
Jean Joseph Ngandu Nkongolo
Anthropobibliologue, Chercheur, Spécialiste et Expert en Anthropobibliologie du Travail.
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Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président de la RDC
LETTRE OUVERTE
A MONSIEUR FELIX TSHISEKEDI TSHILOMBO
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Objet : Plaidoyer pour une contribution inclusive de la diaspora au développement de la RDC
Excellence Monsieur le Président de la République,
Après mûre réflexion, je me résous à vous écrire cette lettre dont l’objet est susmentionné. Je m’érige aussi en porte-voix de la diaspora congolaise. Congolais vivant hors du pays depuis plus de 30 ans, je suis inquiet et je pense ne pas être le seul.
Les élections de 2018 que vous avez remportées avaient éveillé dans la conscience de notre peuple un immense espoir. Espoir d’un changement que tous nous espérions rapide, mais hélas ! Espoir que notre peuple trouverait rapidement la paix notamment en sa partie Est, mais hélas ! Espoir que la classe politique de notre pays considérant la misère extrême du peuple aurait agi avec plus de maturité pour taire ses différences et impulser un développement rapide, mais hélas !
Excellence Monsieur le Président, le peuple vous a vu à l’œuvre depuis 5 ans. Nous avons été interpellés par vos discours et peinés de voir que malgré votre volonté clairement affichée, les choses ne s’améliorent pas au rythme de nos attentes. Vous le savez Excellence Monsieur le Président, votre peuple au pays comme dans la diaspora vous soutient. De votre intervention lors de votre discours d’investiture du 20 janvier 2024, je retiens ce qui suit :
«Je mesure l’ampleur de la tâche qui m’attend ainsi que toute la portée des attentes légitimes qu’évoque cet ultime mandat, dans l’esprit de chaque Congolaise et de chaque Congolais.»
«J’ai, cependant, la certitude que par votre concours et interpellé par ce devoir patriotique qui consiste à rassembler toutes nos forces et nos intelligences, nous serons capables de combler ces attentes et de relever le défi d’assurer la destinée de notre pays »
C’est sur la base de ces paroles fortes, prononcées par vous-même, que je souhaite vous interpeler Excellence Monsieur le Président de la République. Je vais focaliser mon propos sur la contribution que pourrait apporter la communauté congolaise de l’étranger.
Tous les pays qui se sont développés ces dernières années ont eu à mettre en place des politiques efficaces et attractives dirigées vers leur diaspora. Et il y a une raison à cela. La raison c’est qu’un pays soucieux de mettre en place des politiques de développement innovantes et adaptées, conscient de ses enjeux et de ses faiblesses doit utiliser l’ensemble de ses moyens pour espérer réussir. La diaspora congolaise est l’un de ces moyens. Un adage ne dit-il pas « tout fait nombre. » ? Je parle au sachant que vous êtes. Car vous-même, Excellence, avez été longtemps membre de la diaspora et c’est de là que vous avez œuvré pour un changement politique.
Nous, compatriotes congolais vivant à l’étranger sommes une composante active de la nation congolaise. Nous contribuons chaque jour à l’économie nationale en apportant de l’aide à nos familles pour les soins médicaux et autres besoins. Pour certains cette contribution est régulière, souvent mensuelle. Même si cet aspect de la contribution de la diaspora est important, je souhaiterais attirer votre attention sur tout autre chose.
Excellence Monsieur le Président, le nombre important des congolais vivant à l’étranger loin d’être négligeable est une force, une richesse, un atout indéniable. Le pouvoir d’achat de cette grande communauté, leurs qualifications diverses doivent impérativement être estimés et pris en compte pour des politiques efficaces et inclusives de création de richesse. Le désir de la diaspora congolaise de retourner vivre dans la Mère-Patrie demeure intact et attend impatiemment la matérialisation de votre volonté de mettre à contribution cette dynamique communauté. Dans l’esprit de ses membres foisonnent des projets par milliers qu’ils souhaitent tant réaliser en RDC. Ces projets inexploités sont des idées, ce sont des opportunités d’emploi et de création de richesse, ce sont des bouées de sauvetage pour le développement rapide de notre beau pays. La diaspora congolaise ne souhaite qu’une chose, vous aider dans votre lourde mais noble tâche de garant du bon fonctionnement de notre nation.
Nous concernant, on constate avec regret l’absence d’une vraie politique ciblée et l’inaction de nos administrations. Comment comprendre cette inaction de nos politiques publiques qui laissent de côté une telle force, une telle richesse ? Ignore une telle mine de savoir et de savoir-faire ? Comment espérer réussir notre développement sans ces hommes et ces femmes qui sont volontaires et disponibles pour leur pays. A ce niveau, Excellence, permettez-moi de me présenter avant de poursuivre. Je suis Dr Nathan MUSENGESHI MUYUNGA KITENGE, Docteur en Médecine, spécialiste des maladies du cœur et des vaisseaux. J’ai aussi fait une formation en « droit de l’homme et culture de la paix » et en « observation électorale. » Il y a plus d’une dizaine d’année, j’ai été à l’initiative d’un projet sur «la lutte contre la fuite des cerveaux africains » dont la RDC devait faire partie. D’ailleurs je suis toujours intéressé à le faire si vous y consentez car j’en suis, un des rares experts africains indépendants. Je parle donc là d’une matière que je connais. J’ai aussi eu le privilège d’écrire et vous lire le message de la communauté congolaise lors de votre mémorable visite officielle à Abidjan en mai 2022.
Excellence Monsieur le Président, partout où nous congolais sommes établis, nous incarnons notre culture et sommes fiers de nos origines, de notre terre. Nous vivons à l’étranger, souvent nos enfants naissent et grandissent à l’étranger. Mais chaque jour qui passe nous caressons dans nos cœurs le souhait de revoir et même de finir notre vie sur la terre de nos ancêtres. Nous acceptons certaines situations difficiles dans les pays hôtes où nous vivons avec l’espoir qu’un jour, oui un jour, nous retournerons chez nous et nos enfants connaîtront cette terre bénie de leurs ancêtres. C’est pourquoi chaque fois qu’un congolais foule le sol de la RDC, il ressent une joie immense d’être à la maison.
Mais Excellence Monsieur le Président, il y a un problème. Notre diaspora se sent marginalisée. Pour dire vrai, elle se sent abandonnée. Un exemple est que lors des élections nationales, seules quelques-unes de nos ambassades ont été choisies comme circonscriptions électorales. L’autre exemple est notre non-représentation en tant que diaspora à notre assemblée nationale. Que dire aussi de notre impossibilité à postuler de là où nous sommes aux postes de travail vacants dans notre pays ? Les exemples ne manquent pas pour vous démontrer notre sentiment de marginalisation.
Néanmoins, je continue et nous diaspora congolaise continuons à nous accrocher à vos paroles : « Aujourd’hui, une nouvelle ère est née ! Une ère de maturité incarnée par les valeurs républicaines de paix et de justice ; une ère de progrès, débarrassée de ce qui jadis nous minait ; une ère magnifiée par le labeur, l’action juste et consciencieuse des filles et fils de notre Mère-Patrie. » Oui, la diaspora attend la matérialisation, par des projets et politiques idoines, de cette nouvelle ère. La diaspora a hâte d’apporter sa contribution à l’édification de cette nouvelle nation congolaise chère à nos cœurs.
Vous avez aussi dit : « Je m’engage à user de tout ce qui est en mon pouvoir pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus et pour que les actions nécessaires à l’avancement de notre pays soient promptement prises. » Nous la diaspora, nous nous accrochons à cet engagement ferme et solennel que vous avez pris et prions Dieu pour qu’Il vous donne la force d’user de votre pouvoir discrétionnaire afin que notre marginalisation, « erreur du passé », soit corrigée pour qu’elle ne soit plus une entrave à l’avancement et au développement de notre pays.
Comme vous, nous appelons également « … toutes les citoyennes et tous les citoyens à un sens élevé de patriotisme, afin que notre rêve commun à tous, de voir notre Congo dans toute sa splendeur, devienne une réalité. »
Pour ma part, Excellence je suis disponible pour aider à implémenter une politique efficace de mise à contribution de la diaspora congolaise sans distinction, sur la base de la qualité et des qualifications de chacun afin d’apporter le développement à notre nation. Considérant votre détermination à faire bouger les lignes et tous les efforts que vous ne cessez de déployer pour un avenir grandiose de la RDC, je pense que la composante Diaspora vous sera très utile pour garantir les ressources humaines en qualité et en nombre, les idées et valeurs nécessaires à la réussite de tous les projets et programmes destinés à redonner la dignité à notre peuple qui a tant souffert et la grandeur à notre beau pays pour un bonheur partagé.
Pour finir, je m’inspire de notre hymne national pour lancer cet appel : A tous, Debout Congolais, unis par le sort, unis dans l'effort pour l'indépendance économique, sécuritaire, énergétique, alimentaire et politique. Dressons nos fronts, longtemps courbés et pour de bon prenons le plus bel élan, dans la paix. Ô peuple ardent, par le labeur, bâtissons tous dans l’union et sans discrimination un pays plus beau qu’avant.
Que mon cri de cœur porté par cette lettre trouve une oreille attentive auprès de vous, Excellence Monsieur le Président, mais également vu son caractère ouvert, auprès de tous mes compatriotes d’où qu’ils soient originaires et quelles que soient leurs convictions, pourvu que triomphe l’amour du Congo notre pays et son avenir radieux.
Que Dieu vous bénisse, Excellence Monsieur le Président, qu’Il bénisse également la République démocratique du Congo et tout son peuple.
Dr Musengeshi Muyunga Kitenge
Médecin-Cardiologue, Membre de la Diaspora Congolaise
Expert sur les questions de lutte contre la fuite des cerveaux africains
Contacts: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Patrice Lumumba et sa famille en 1952 dans le Sankuru
De gauche à droite: son oncle Ferdinand Kalema, sa mère Julienne Amatu (c'est le nom que donnera plus tard Patrice Lumumba à sa fille), Patrice Lumumba lui-même, en tenue d'employé de la Poste, et son père François Tolenga (c'est le nom que Lumumba donnera à son fils aîné)
A la suite de la désertification du Sahara, un groupe des populations habitant l’actuel Cameroun décide de migrer vers le sud. Ce sont les populations bantoues. Un de ces groupes est dirigé par un grand chef qui s’appelle Mongo. Jusqu’à ce jour, le nom Mongo est encore très usité au Cameroun. On connaît par exemple Mongo Beti, le grand écrivain camerounais ; Mongo Faya, l’homme qui avait 80 femmes et qui est décédé en 2002 ; Stéphane Mongo, l’acteur français d’origine camerounaise. Donc le grand Chef Mongo et sa Communauté s’installe dans l’espace qui deviendra des siècles plus tard la RDC ; plus précisément vers l’actuelle ville de Bumba, dans l’actuelle province de la Mongala.
Les Anamongo (les enfants de Mongo) se séparent
L’une des trois branches des descendants de Mongo va quitter Bumba et remonter le fleuve Congo. Arrivés à Isangi, les membres de cette branche remontent la rivière Lomami et s’installent sur les deux rives de cet affluent du fleuve Congo. Cette population constitue aujourd’hui l’ethnie tetela – kusu. Les tetela sont sur la rive gauche de la rivière Lomami, dans la province du Sankuru. Et les Kusu habitent la rive droite, dans la province du Maniema. Les deux autres lignées de l’ancêtre Mongo se sont installées dans l’actuelle province de la Tshopo (les Lokele et les topoke …) et dans les actuelles provinces de l’Equateur et du Maï ndombe (ils s’identifient comme les Mongo, en souvenir de l’ancêtre commun). Les tetela-kusu qualifient cette grande communauté de descendants de Mongo comme les « Anamongo » ; ce qui veut dire « les enfants de Mongo ». C'est la communauté ethnique la plus importante aujourd'hui en RDC. Elle représente environ 30% de la population congolaise.
Naissance d'Esaïe Okit'Asombo
Revenons maintenant au groupe des anamongo qui se sont installés dans le Sankuru et qu’on appelle les Tetela. La province du Sankuru est subdivisée en 6 territoires : Lubefu, Lusambo, Lodja, Kole, Lomela et Katako–kombe. Dans ce dernier territoire, il existe un petit village du nom d’Onalua, qui signifie le fils du soleil ou le fils de lumière. Dans ce village, le couple François Tolenga et julienne Amatu a quatre garçons. Il s’agit de Charles Lokolonga, Esaïe Okit’ Asombo, Emile Kalema et Louis Onema. Après son divorce avec julienne Amatu, François Tolenga aura un cinquième garçon, avec sa deuxième épouse, du nom de jean Tolenga.
Esaïe Okit’Asombo, le 2e fils de François Tolenga, est né le 2 juillet 1925 à Onalua. Cette précision sur la date de naissance, chose rare à cette époque, est due au fait que François Tolenga, paysan de son état, avait appris à lire et à écrire auprès de missionnaires catholiques installés dans la région depuis 1910.
Esaïe s'inscrit à l'école et se fâche avec son père
En 1939, Esaïe Okit’Asombo, à l’âge de 13–14 ans, entre directement en deuxième primaire, comme il savait déjà lire et écrire. Mais le choix de l’école sera à l’origine d’une brouille entre Esaïe et son père. En effet, le jeune Esaïe a le choix entre l’école de la mission protestante de Wembo-Nyama tenue par des missionnaires Suédois, située à 10Km de son village et l’école catholique de Tshumbe Sainte-Marie, située, elle, à 35 Km d’Onalua. Evidemment, le jeune Esaïe choisit l’école la plus proche, c'est-à-dire l’école de Wembo-Nyama, chez les protestants. Son père François Tolenga, catholique de son état, se fâche contre Esaïe à tel point qu’il le chasse du toit paternel.
Parce que, pour lui, par son choix, son fils Esaïe a renié le catholicisme. Pendant trois mois, Esaïe sera nourri en cachette par sa mère et ses frères. Considérant l’absurdité de cette situation, les notables du village vont raisonner François Tolenga qui finira par accepter le retour du fils prodigue au bercail.
Esaïe Okit'Asombo est chassé de l'école
En 1942, Esaïe Okit’Asombo est en cinquième primaire. Au premier semestre de cette année, il est chassé de l’école. Pour indiscipline. Il avait du mal à respecter la rigueur des pasteurs méthodistes Suédois de Wembo-Nyama qui interdisaient à leurs élèves la fréquentation des filles, la consommation des boissons alcoolisées, la pratique de la danse, etc. Esaïe devient un chômeur à Onalua, son village natal.
Le premier clin d'œil du destin
Le destin va lui faire un premier clin d’œil par le passage à Onalua d’un prêtre routier de la mission catholique de Tshumbe Sainte-Marie. Voyant que le jeune Esaïe, fils du fervent catholique François Tolenga, n’allait pas à l’école, ce prêtre va l’emmener et l’inscrire à l’école de la mission de Tshumbe où Esaïe est admis en cinquième primaire.
Esaïe Okit'Asombo devient Patrice Lumumba
Et, on n’a jamais su pour quelles raisons, le jeune Esaïe Okit’Asombo décide, à ce moment-là, de changer de nom. Il s’inscrit sous le nom de Patrice Lumumba. On sait que Lumumba est le nom que sa mère lui avait donné comme un surnom et qui venait d’un parent de la famille maternelle. Lui, il en fait son nom en remplacement de Okit’Asombo que son père lui avait donné. Il décide aussi de remplacer son prénom d’Esaïe par celui de Patrice. Nous n’avons jusqu’à présent aucune explication sur l’origine de ce prénom de Patrice. Même si l’on sait que Patrice était un titre que de dignitaires romains portaient sous l’empereur Constantin, dans la Rome antique.
Patrice Lumumba quitte le Sankuru pour le Maniema
A la fin du second semestre (août 1943), les élèves de Wembo-Nyama partent en congé. Patrice Lumumba demande une autorisation de l’école pour se rendre à Kindu–Port–Empain, dans l’actuelle province du Maniema. Il va rendre visite à un parent qui devait lui acheter des vêtements pour sa cérémonie de première communion. Son autorisation en poche, Patrice Lumumba quitte son école de Tshumbe Sainte–Marie et n’y reviendra plus jamais. Il arrête sa scolarité au niveau de la 5e primaire. Il a 18 ans.
A Kindu, Patrice Lumumba devient commis-pointeur à la CFL
Au chef-lieu du Maniema, Pius Olenga, une de ses connaissances de Tshumbe, trouve au jeune Lumumba un emploi de commis–pointeur à la compagnie de chemin de fer CFL (Chemin de fer des Grands Lacs). Après quelques mois, Patrice Lumumba quitte son travail et le Maniema et retourne dans son village natal Onalua. Il apprend une mauvaise nouvelle. Ses parents ont divorcé. Très ambitieux et ne voulant pas terminer sa vie comme paysan à Onalua, à l’instar de la plupart des membres de sa famille, il décide de retourner au Maniema ; mais cette fois-ci à Kalima, une grande cité minière de la société Symétain.
De Kalima à Stanleyville (Kisangani)
Kalima sera juste une étape pour lui. Il y trouve un travail de commis à la cantine de Symétain. Grace à cet emploi, il va épargner la somme nécessaire qui va lui permettre de partir du Maniema pour sa destination finale : Stanleyville (Kisangani), le chef-lieu de la Province Orientale et troisième pôle économique du Congo-Belge ; aux côtés de Léopoldville (Kinshasa) et d’Elisabethville (Lubumbashi). Patrice Lumumba débarque à Stanleyville en 1944 avec seulement quelques francs en poche et quatre atouts majeurs : son intelligence, son courage, sa sociabilité et sa volonté de sortir du lot.
Patrice Lumumba, un phénomène social et historique
Mais comment ce jeune tetela, âgé de 19 ans seulement, deviendra en une quinzaine d’années, l’homme le plus populaire de Kisangani et du Congo ?
Comment cet autodidacte va–t–il devenir si influent que les Belges et leur Roi en tête, vont le détester, lorsqu’il devient le premier Premier ministre du Congo Indépendant, au point d’organiser la balkanisation du Congo de Léopold II en suscitant les sécessions du Katanga et du Kasaï ?
Pourquoi Dwight D. Eisenhower, le président du tout puissant Etats-Unis d’Amérique, va-t–il souhaiter la mort de Patrice Lumumba, ce fils de paysan devenu 1er ministre du Congo ?
A suivre !
Thomas Luhaka Losendjola
Vos observations, corrections et critiques sont les bienvenues
Source principale: " Sur les traces de Patrice Emery Lumumba " du Professeur Emérite Mutamba Makombo.
(Par Eric Kamba, Analyste de la Géopolitique, Coordonnateur de CADA)
Les rideaux se sont fermés sur la grand-messe Chine-Afrique qui a eu lieu à Beijing du 4 au 6 septembre derniers. L’heure est au bilan de ce haut Sommet dénommé FOCAC (Forum sur la Coopération Sino-Africaine) qui a accueilli une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains et dont le mot d’ordre du président hôte, Xi Jinping, résonne encore fort : « Modernisation du Sud global et écrire un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté d’avenir ». Cinquante milliards de dollars de nouveaux investissements sur les trois prochaines années pour le développement des infrastructures, l’agriculture et les énergies vertes du continent, telle est la grande annonce à Beijing. Quelles retombées pour la RDC qui s’avère un Etat-clé du fait de ses importantes ressources et dont le Président Félix Tshisekedi a été le premier à être reçu, en bilatérale, par le numéro un chinois dans ce partenariat renforcé avec l’empire du milieu ?
Tenu à Beijing du 4 au 06 septembre, le neuvième Sommet du Forum sur la Coopération Sino-Africaine a vécu. Plus de 40 chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont fait le déplacement de la Chine et rencontré le président Xi Jinping pour discuter du renforcement des relations économiques entre les deux parties : le continent et l’empire du milieu.
A l’occasion, Pékin a établi ou renforcé des partenariats stratégiques avec tous les pays avec lesquels il a des liens diplomatiques. Au total, une trentaine de pays s’y sont exercés.
Lors de ce Sommet, les réunions et les accords ont tourné autour des thèmes de l’industrialisation, des progrès agricoles, de la sécurité et de la coopération dans le cadre de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », un projet massif visant à relier plusieurs continents à la Chine par des infrastructures physiques. Et Pékin compte ainsi bâtir avec l’Afrique une communauté d’avenir et le mot d’ordre de Xi Jinping est désormais : la modernisation du Sud global.
Point de doute, la Chine, à travers son président, compte poursuivre son influence croissante sur le continent africain dans un face-à-face silencieux avec les pays occidentaux.
Souhaitant écouler, entre autres, ses technologies vertes en Afrique, elle espère que ses investissements croissants en Afrique encourageront les dirigeants à absorber davantage de produits chinois. Comme pour dire, s'attirer les faveurs de l'Afrique l'aide dans son ascension vers le statut de «superpuissance mondiale ».
Il va donc sans dire qu’en exerçant une influence dans les pays en développement, l’empire du milieu est en mesure de contrecarrer la portée des États-Unis et de l’Europe, en particulier sur un continent si riche en matières premières dont il utilise pour fabriquer les produits qu’elle expédie dans le monde entier.
Une relation sur un respect mutuel et des projets concrets
Pékin reste « sans égal » dans son soutien économique à l’Afrique par rapport à aucun autre pays, et espère pouvoir utiliser cette position pour « exercer une influence diplomatique aux Nations Unies. 50 milliards de dollars de nouveaux financements pour le continent, c’est la grande annonce de Beijing, sont mis sur la table pour les trois prochaines années.
Cette somme rondelette va permettre de développer les infrastructures, l’agriculture et les énergies vertes du continent.
Cependant, des inquiétudes, quant à la dette, demeurent. Les partenaires africains de la Chine n’ont pas mâché leurs mots pour la mise en place de meilleures conditions commerciales avec cette dernière, espérant un meilleur accès des produits agricoles et manufacturés africains aux marchés chinois.
Leur attrait à coopérer avec la Chine réside dans l’accès à des solutions de financement potentielles qui peuvent aider à alléger les dettes économiques écrasantes que beaucoup connaissent. Présent au sommet, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que « l'accès insuffisant des pays africains à l'allégement de la dette et aux ressources limitées était une recette pour les troubles sociaux ».
Toutefois, Pékin reste disposé à prêter des sommes importantes aux pays africains. Et, au cours des 20 dernières années, note le journal New York Times, « un projet d'infrastructure sur cinq en Afrique a été financé par la Chine ». C’est pourquoi, les dirigeants africains sont si désireux de se rencontrer et de se montrer réceptifs au Président Xi Jinping, lors du sommet, malgré certaines promesses non tenues dans le passé.
La relation entre la Chine et l’Afrique, souligne-t-on, se base sur un respect mutuel et des projets concrets.
Et, une particularité : l’empire du milieu s’engage à respecter les choix politiques faits par les Etats africains sur la base de leurs spécificités, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires intérieures et à ne pas assortir de conditions son aide.
RDC : qu’attendre de ce Sommet ?
Le 9ème Sommet du FOCAC a mis en exergue la relation croissante entre la Chine et la RDC. Et le président congolais Félix Tshisekedi a été le premier président africain, sur la douzaine reçue, à conférer en bilatérale avec l’hôte chinois. Cela dénote de l’importance que revêt la RDC qui s’avère un acteur-clé pour la Chine du fait de ses ressources dont elle a besoin.
Des différents mémorandum d’entente ont été signés entre les entreprises chinoises, tel est l’accord portant sur l’accroissement de la puissance énergétique en RDC entre le ministre congolais des Ressources hydrauliques et le géant chinois du secteur de l’énergie renouvelable.
L’agriculture n’était pas en reste en vue de la production des produits vivriers tels que, notamment, le manioc, le riz et le maïs. Les hommes d’affaires congolais, ainsi que certains gouverneurs de province ont exploré les domaines qui peuvent faire l’objet de coopération entre les deux pays.
Mais, un équilibre devra être trouvé pour que tous ces accords profitent à l’Etat congolais, à son peuple et à son environnement.
Le grand problème qui plombe le développement de la RDC reste l’instabilité dans sa partie orientale due à la guerre que le Rwanda lui mène depuis trente ans avec des dommages considérables en termes de vie humaine, non sans compter plusieurs millions des déplacés.
Et, la question qui reste posée est celle de savoir comment la relation croissante avec la Chine peut générer des mécanismes à même de créer les conditions qui puissent mettre un terme à cette tragédie de l’Est qui n’a que trop duré et non se limiter à considérer le Congo comme un réservoir d’approvisionnement des matières premières dont l’on a besoin.
L'université pédagogique nationale est la seconde grande institution tertiaire de la ville de Kinshasa avec près de 40.000 étudiants et un millier de professeurs. De toutes les universités de la RDC, l'UPN a sans doute le meilleur corps professoral dont une université peut rêver. Les professeurs de l'UPN proviennent des différentes horizons et des meilleures universités dans le monde : nous avons des anciens étudiants de France, de la Belgique, d’Allemagne, d'Italie, de la Grande Bretagne, du Canada, des États-Unis d'Amérique, du Japon, de la Chine, du Mexique, du Congo, du Sénégal, du Benin, du Kenya, d'Afrique du Sud, etc. La plupart des professeurs de l'UPN sont très brillants individuellement. Leurs cours sont souvent au-dessus de la moyenne. La question qui me vient à l'esprit est de savoir :
Si le pays regorge d'autant de talents, comment se fait-il qu'il va mal, qu'il ne soit pas très organisé pour participer au progrès du monde avec toutes les richesses naturelles et humaines dont il est béni ? Le Congo a près de 100 millions d'habitants, même si le dernier recensement sérieux date de 1984. 10 % de la population congolaise, soit 10 millions de Congolais, vivent à l'extérieur du pays. Ce pourcentage serait repris élevé si les jeunes Congolais avaient l'opportunité de quitter le pays. En effet, le pays va tellement mal que la seule option qui se présente aux personnes intelligentes est de le quitter. Le Congo est un pays de plusieurs paradoxes. Je vais en citer quelques-uns. Un pays potentiellement riche, mais où les habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 2 dollars par jour. Le Congo a une prison construite à l'époque coloniale pour abriter 1500 détenus ; aujourd'hui, la fameuse prison de Makala héberge 12.000 détenus. Des massacres des prisonniers venaient d'avoir lieu en toute impunité et banalisation de la vie humaine, comme l'ont fait remarqué les évêques catholiques de la conférence épiscopale du Congo, la CENCO. Un autre paradoxe consiste à avoir dans son territoire le lac le plus poissonneux du monde, le lac Tanganyika, et à continuer à importer du poisson de l'étranger alors que ses propres poisons meurent de vieillesse dans le lac. Aujourd'hui, je voudrai plancher sur le paradoxe qui consiste à avoir beaucoup d'intellectuels dans le pays sans être capable d'organiser la vie nationale de manière décente. Dans le présent MDW, je voudrais aborder une des raisons pour lesquelles une institution tertiaire comme l'UPN n'arrive pas à s'organiser pour tirer profit de son potentiel académique.
Un des problèmes de l'UPN
Je suis engagé à l'UPN depuis décembre 2017. La décision de mon engagement était signée par le Recteur Kimwanga Pèlerin et ma notification par le professeur Kabamba Kabata.
Aujourd'hui, je suis dans ma 7e année à l'UPN et l'université est à son quatrième comité de gestion. En 7 années, j'ai connu 4 recteurs et quatre comités de gestion différents. Chaque comité de gestion fait en moyenne 1,75 année de course. Le mandat électoral des députés nationaux est de 5 ans. Le présupposé derrière cela est qu'en 5 ans, il est concevable de mettre en place un processus de changement ou de poser les bases pour un changement substantiel qui pourrait prendre plusieurs années, sans doute. Si le comité de gestion de l’UPN ne reste que pendant 1,75 année en moyenne, comment peut-on attendre des changements ?. Les chances d'un changement substantiel sont extrêmement limitées à cause de la durée d'un comité de gestion de l'UPN. Je pense que les prochains recteurs devraient exiger de rester au moins cinq années avant d'accepter le défi de diriger l'UPN. Le manque de transparence dans le processus d'assignement et la mauvaise compréhension de ses responsabilités montrent que les personnes sélectionnées pour faire partie d'un comité de gestion ne posent pas souvent la question de leur chance de succès dans une pareille aventure. Il y a deux choses qui manquent dans la vie professionnelle des Congolais : a) refuser une nomination lorsqu'on sait que les conditions de réussite seront difficiles et b) démissionner lorsqu'on se rend compte que l'on ne peut pas travailler dans une atmosphère anxiogène. Les conditions politiques pour devenir un bon recteur de l'UPN sont entre autres l'exigence de rester au minimum 5 ans pour pouvoir donner toute sa mesure au travail de recteur. Le temps permet d'apprécier les avancés ou la régression de l'institution que l'on dirige. Sans le temps, on se précipitera à empocher le rapidement possible les fonds de la caisse en prévision de quitter son poste suite aux changements intempestifs auxquels nous sommes habitués. Une seconde condition politique pour accepter le poste de Recteur à l'UPN est d'avoir la liberté de démissionner lorsqu'on se rend compte que l'on ne peut plus rien contrôler.
La démission est un mot extrêmement rare dans l'arène politique du Congo. Une troisième condition politique pour bien diriger l'UPN, en plus des deux citées aussi haut, c'est la transparence sur le nombre des étudiants et du staff de l'UPN. À une époque, il y a eu des embauches tous azimuts, au point que ceux qui étaient engagés à l'UPN se retrouvaient sans salaire pendant plusieurs années, car le rythme d'embauche ne suivait pas celui de l'augmentation de la masse salariale. Une transparence de la part du comité de gestion vis-à-vis des professeurs, des scientifiques et des administratifs est une condition sine qua non pour réussir son mandat à la tête de l'UPN. Un recteur comme d'ailleurs tout membre du comité de gestion est un « primus inter pares » pour les professeurs. Le premier parmi les égaux. Il n'est ni plus ni moins, il est l'égal d'un professeur. Cet état d’esprit devrait conduire le comité de gestion à être plus transparent et à se considérer comme des égaux vis-à-vis de ses collègues professeurs et des scientifiques qui sont des professeurs en devenir. Les administratifs sont la pierre sans laquelle l'édifice unpennienne ne tiendrait pas. Les relations de transparence envers ces corps académiques, scientifiques et administratifs demeurent la condition principale pour réussir son mandat de recteur de l'UPN.
Pour clore, je voudrais étendre la remarque ci-dessus au sujet de l'UPN à tout l’enseignement tertiaire de la République démocratique du Congo. Le secteur de l'enseignement tertiaire partage les tares de toute la République. Les universités participent de la folie des dépenses inutiles sans trop réfléchir au devenir des enfants qui nous sont confiés.. Nous avons applaudit le décaissement des funds par le ministre des finances pour le centre financier sans un débat au Sénat ni à l'Assemblée. Cet édifice a englouti, sans convaincre, une bagatelle de près de 500 millions de dollars américains. Pourquoi tout cela ? Est-ce vraiment la priorité ? Dans la même veine, je pense qu'il est temps de restructurer l'enseignement universitaire en RDC. Le moment des fusions est arrivé pour profiter davantage du corps académique que nous avons et surtout pour que l'on mette de côté suffisamment de ressources pour mieux prendre soin de l'éducation de nos enfants. Je verrai par exemple l'ISP/Gombe fusionner avec l'UPN pour qu'ensemble, les deux institutions, qui n'en feront qu'une seule, puissent se focaliser à la fois sur la recherche et sur l'enseignement. Sous un même comité de gestion, l'UPN augmenterait ses ressources pour la recherche et l'ISP/Gombe se focalisera sur le développement de l’enseignement. La fusion permettra d'épargner des ressources et de mieux les dispatcher pour la recherche et pour l'enseignement. Le pays va mal parce que ses intellectuels vont mal et n'arrivent pas à s'organiser pour mieux tirer avantage des individualités exceptionnelles dont regorgent nos universités.
Enfin, mon point de vue au sujet de l'université congolaise est que l'on devait tout simplement fermer toutes les universités. Pour le moment, nous n'avons pas besoin d'universités. En réformant l'enseignement secondaire, il sera concevable de produire des individus très utiles au pays à leur sortie de l'école secondaire. La formation des infirmières pourrait se rallonger jusqu'à leur apprendre des petites et grandes chirurgies ; les électriciens, plombiers et maçons et architectes sortiront de nos écoles secondaires. Les cours de droits seront introduits au niveau du secondaire et des conseillers juridiques sortiront du secondaire pour prendre en charge la justice du pays. Les universités seront donc fermées et disparaitront. Dès la fin de l'école secondaire, les Congolais doivent être capables de diriger leur pays. Il est temps de sauver l'économie congolaise contre les économistes congolais ; de sauver la justice congolaise contre les juristes congolais et de protéger la santé des Congolais contre les médecins congolais, souvent mal formés dans les facultés de médecine qui foisonnent dans le pays ; de protéger l'histoire congolaise contre les historiens congolais. Abat l'université dans sa configuration présente !