Balkanisation du Congo : Comment éviter l’infamie ?
(Professeur Elie P. Ngoma-Binda, Université de Kinshasa,
L’objectif vital final de Paul Kagame est la prise de Goma et, donc, l’englobement définitif dans son pays de tout l’espace territorial congolais autour de cette ville. Ainsi, le Président rwandais entend coûte que coûte réaliser le rêve messianique de la balkanisation du Congo ; projet initié, décidé, élaboré et soutenu par les avidités occidentales. Si rien de plus et de très efficace n’est fait, la velléité deviendra réalité, et le Congo nous sera découpé, décapité, dépossédé de sa tête orientale.
La balkanisation est possible sous deux formes possibles : comme émiettement du territoire national en quelques morceaux, en des républiques autonomes, sous la forme d’un remembrement assumé en toute conscience (du fait soit d’une initiative de sécession soit d’une correction nécessaire de l’organisation territoriale) ; ou encore comme confiscation par des étrangers, au moyen de la force, de certaines parties du territoire national. Si cette dernière est absolument indésirable aux yeux des citoyens, la première forme peut par contre être possible et désirable, par le consentement lucide ou stupide des Congolais eux-mêmes.
La question terrifiante de la balkanisation comme sécession ou comme confiscation se pose, ainsi qu’on le sait, depuis la crise congolaise des premières heures de l’indépendance. Voulues, inspirées et financées par l’ex-colonisateur nostalgique désemparé, les sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï sont survenues juste quelques jours après la proclamation de l’indépendance. Leur funeste souvenir ravive et renforce aujourd’hui encore, dans les esprits, les craintes du démembrement du Congo. Des fils congolais manipulés et instrumentalisés avaient en effet servi de porte-volontés des convoitises et cupidités des puissances étrangères.
C’est dire que nous pouvons être, nous-mêmes, par cupidité et/ou par stupidité, des artisans de notre propre démembrement non désiré. Mais de façon énergique, les autorités politiques du Congo Indépendant, depuis Joseph Kasa-Vubu, Patrice Lumumba et Mobutu Sese Seko jusqu’à Félix Tshisekedi, en passant par les Laurent-Désiré et Joseph Kabila, avaient pu porter et portent le flambeau de la résistance contre les perverses volontés de démembrement de notre pays en de petites entités territoriales autonomes. Mais les agissements cyniques et machiavéliquement tenaces de Paul Kagame, travaillant pour ses intérêts et, complice, pire, traître africain, pour ceux des pays occidentaux prédateurs, indiquent clairement la persistance de la convoitise et, par ricochet, la mesure du combat à mener par les Congolais authentiques patriotes.
Dès lors, la question fondamentale est non pas celle de savoir si les puissances extérieures, insatiablement voraces, peuvent parvenir à leur objectif d’arracher au Congo sa partie orientale (spécialement les deux Kivu et l’Ituri rageusement convoités), en se servant éventuellement de leur bras armé qu’est Kagame. Elle est, bien plutôt, la celle de savoir comment éviter la balkanisation ignominieuse. Et face à la situation, il y a trois positions majeures.
Le Congo convoité confronté à trois positions contradictoires
Pour les puissances extérieures et les voisins, le Congo doit être démembré
Pour les puissances capitalistes du monde, le démembrement du Congo est nécessaire voire indispensable : pour une plus grande possibilité de manipulation de petites entités territoriales, suivant le principe romain antique du Divide ut impera, comme stratégie d’affaiblissement des nations dont on convoite les biens, comme mécanisme de domination et d’accès facile aux ressources naturelles convoitées.
En effet, dans les années 1990, quelques citoyens membres de la Société Civile zaïroise avaient été invités à Washington pour consultation. Ils devaient dire ce qu’ils pensaient de l’idée d’un possible démembrement du trop vaste pays qu’est le Congo. Les capitalistes tâchaient de leur faire voir que le Congo est trop grand pour être correctement dirigé par de tout petits cerveaux noirs. On leur fit savoir que c’était pour l’intérêt capital du peuple congolais qui n’arrive toujours pas à surmonter le sous-développement, à reculer la misère de la population, et à garantir une paix durable.
Il semble que la réponse unanime de ces membres de la Société Civile fut un refus catégorique. Mais on sait que la volonté de démembrement du Congo par les puissances extérieures est bel et bien toujours à l’ordre du jour. Le britannique Tony Blair n’en fait guère un mystère ; le français Nicolas Sarkozy l’a dit et répété clairement. Pour eux, le Congo doit, de gré ou de force, partager ses ressources avec ses voisins. Cela signifie, en des mots clairs ou non diplomatiques, que le Congo doit être démembré, doit céder à ses voisins de larges parties de ses terres frontalières contenant des ressources naturelles importantes. Pour permettre aux voisins de vivre !
Pour la majorité des Congolais, la balkanisation du Congo serait un sacrilège inacceptable
Si les étrangers et les voisins sont à l’affût, veulent à tout prix le démembrement du Congo, par contre la majorité des citoyens congolais sont persuadés que la balkanisation du Congo est chose inacceptable. Elle n’est ni concevable ni souhaitable.
Le refus est soutenu par trois raisons majeures. Primo, le maintien de l’intégrité du territoire congolais obéit au principe juridique, internationalement ou panafricainement reconnu, de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Le maintien des lignes de partage coloniales est un facteur de stabilité de l’Afrique. Secundo, l’intégrité du Congo est un facteur de puissance indéniable. On estime que plus grand on est, plus on a de chance ou de possibilité de puissance. Cela se constaterait pour les grands pays du monde (les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Allemagne, le Brésil, etc.). Tertio, le maintien de l’intégrité territoriale est l’expression forte du nationalisme, comme droit à la jouissance légitime d’une commune fierté nationale. Légitime fierté d’une population unie par l’histoire et ayant longtemps partagé et partageant les mêmes trajectoires de vie, les mêmes symboles, les mêmes déboires, les mêmes souffrances, les mêmes cultures du passé et du présent, les mêmes espérances d’un futur de dignité, de liberté, de prospérité, bref, de fierté d’être un peuple, uni par le sort, partageant un destin commun.
Pour « le Grand Congo » : un démembrement peut être, à condition, souhaitable
Pour certains citoyens congolais, intellectuels et non intellectuels, le démembrement du pays est inacceptable mais souhaitable, en solution de recours en dernière instance. Le Congo peut être divisé en trois ou quatre pays, qui seraient encore, chacun, aussi vaste que le plus vaste pays moyen d’Afrique. Des républiques autonomes plus que conventionnellement unifiées dans un « Grand Congo » (dans le sens, sensiblement, qui est donné du « Grand Kasaï » ou du « Grand Katanga »). Plus aisément gérable, chacun des petits Congo arriverait plus facilement à faire le bonheur de son peuple.
L’argumentation peut être rationnelle, et humainement logique. L’aspiration fondamentale des hommes et des nations est celle de jouir de la vie la plus longue et la plus heureuse possible sur la terre : une vie de paix, de prospérité, de joie maximale. Or ce n’est pas nécessairement l’immensité ou la grandeur physique d’un pays qui fait la grandeur, le bonheur, la vie heureuse des hommes et des nations (comme on le sait pour l’Israël, l’Iran, la Suisse, le Japon, la Corée, etc.). Ce qui fait le bonheur d’un pays, c’est la capacité de ses dirigeants à nourrir, à protéger et à amener ses populations à la vie longue et à la joie de vivre. Le bonheur passe par la capacité à concevoir et à mettre en œuvre des stratégies intelligentes de gouvernance correcte efficace.
Si des décennies après les indépendances, les dirigeants n’arrivent toujours pas à imaginer et à appliquer des stratégies d’une bonne gouvernance politique, qui conférerait de la puissance à la nation et de la joie d’exister maximale aux citoyens, il faudrait bien finalement se résoudre à choisir le chemin le meilleur, qui mène effectivement à la puissance, à la dignité, à la respectabilité et à la vie heureuse des citoyens.
En tout cas, ce n’est pas parce qu’on vit dans une entité territoriale mastodonte qu’on accède nécessairement et automatiquement à la puissance et à la vie heureuse. De même, et à l’inverse, ce n’est pas parce qu’on vit dans une petite entité territoriale qu’on est nécessairement et automatiquement faible, impuissant, pauvre et malheureux.
Ainsi, après avoir longtemps suivi le chemin de l’unité apparente, de « l’unification forcée » des peuples, sans succès quant à la vie heureuse des citoyens, une unité du reste virtuelle et irrémédiablement précaire, on devrait pouvoir se donner le courage de chercher à essayer d’emprunter un autre chemin.
Sans doute idéaliste, cet argument peut néanmoins convaincre. En effet, le « tout petit » n’est ni nécessairement ni automatiquement faible (comme on le sait pour le combat entre David et Goliath ; ou encore comme on le voit pour Israël et le monde arabe). On sait que le « mastodonte » peut aussi être un réel tigre en papier ou un simple colosse aux pieds d’argile, incapable de nourrir son peuple et de défendre les intérêts et la vie de ses sujets. De même, le tout petit peut toujours devenir une puissance, et même une grande puissance s’il en réunit les conditions et moyens nécessaires, s’il sait s’organiser de manière efficace, s’il se dote de stratégies intelligentes de gestion de ses ressources naturelles et de ses énergies humaines, spirituelles, et morales.
Le chemin du salut : quatre pistes de solution radicales durables
Si nous désirons véritablement et efficacement éviter la balkanisation non désirée de notre pays, quatre pistes efficaces graduées devraient être mises sur la table de réflexion lucide et objective des scientifiques, des politiques et des experts stratèges.
Envisager une stratégie d’englobement des convoiteurs ?
Il y a des gens qui ont une idée radicale : puisque les convoiteurs tiennent à jouir des richesses du Congo, on devrait pouvoir s’en remettre à la solution finale d’englobement de ces pays dans le Congo. Convoiteur particulièrement actif, le Rwanda deviendrait une province du Congo, et Kagame citoyen congolais (comme du reste l’ont été ou le sont, mais frauduleusement, James Kabarebe, Laurent Nkundabatware, Bizima Karaha, et plusieurs autres, qui siègent même au parlement !). Il semble que c’est là une idée que certains intellectuels et paisibles citoyens rwandais ne dédaigneraient sans doute point.
L’englobement se ferait de trois manières possibles, exclusives ou combinées, la meilleure devant être préférable : par voie de conquête (ce qui n’est ni souhaitable ni acceptable par le peuple à conquérir) ; elle suppose, pour le conquérant-annexeur, de disposer d’une très grande force militaire, une force au moins trois fois supérieure à celle du pays à englober ; par voie de colonisation ou d’établissement massif rusé progressif des populations congolaises sur les terres des voisins (comme Paul Kagame le fait présentement sur le territoire congolais) ; ou encore, par voie de négociations persuasives, avec le plein consentement de ces voisins (ce qui est absolument faisable, si de réels avantages durables leur sont présentés coulés dans une loi constitutionnelle référendairement approuvée par les pays protagonistes).
Dans ce dernier mode d’englobement stratégique : (1) on ferait voir qu’on vivrait mieux en paix dans un même pays, comme cela le fut du temps colonial : nous étions tous des citoyens d’un même pays dénommé « Congo belge et Rwanda-Urundi », administrés par une même autorité, jouissant du même statut et se nourrissant des mêmes richesses puisées dans la même terre commune ; (2) on ferait voir et savoir aux populations de la désormais province englobée que tous les habitants s’établiraient aux endroits de leur choix, sans passeport ni laisser-passer, à travers toute l’étendue du territoire national élargi, et que pour eux il ne se poserait plus de problème d’étroitesse d’espace vital ; (3) on leur ferait voir que, désormais citoyens d’une province du Congo, ils seraient équitablement pris en compte dans la distribution nationale des biens matériels et politiques à tous les niveaux.
Réaliser un remembrement lucide par les Congolais eux-mêmes désiré
Une solution envisageable à moyen terme est la mise sur pied d’une stratégie de soft-démembrement, c’est-à-dire, de fédéralisation du pays, en créant la République Fédérale du Congo, comme le préconisaient la Constitution de Luluabourg et la Conférence Nationale Souveraine. Si nous voulons être forts, il est impératif que nous puissions procéder au changement radical de la forme d’organisation et d’administration du territoire national. Il s’agit de tourner le dos à la forme d’État unitaire, option naguère opérée par les « nationalistes », tenants de l’idéologie socialiste marxiste, et consolidée par le régime dictatorial du Président Mobutu.
Malgré les avis des esprits lucides et réalistes, et en dépit des défaillances y détectées, la forme unitaire de l’État a erronément triomphé, et continue à triompher dans nos têtes aveuglées et apeurées par les velléités sécessionnistes. On doit désormais se décider à tourner les aiguilles, à passer de gauche à droite, à la liberté créatrice. En tout cas, il est temps d’essayer l’autre possibilité, étant donné les spécificités évidentes et concrètes du Congo. En clair, parce que, au minimum, la responsabilisation effective des citoyens à la base constitue la voie la plus sûre et la plus directe dans la garantie de la sécurité et du bonheur des citoyens et des peuples, nous avons à assumer la lucidité, l’audace et le courage d’emprunter l’autre voie, la voie fédéraliste.
On devrait tout au moins essayer, en surmontant nos craintes émotives naguère générées par les velléités sécessionnistes. On devrait changer de stratégie dans la manière d’organiser notre territoire. En érigeant, préalablement bien entendu, toutes les conditions nécessaires et indispensables à une administration territoriale fédéraliste, en maintenant spécialement allumée la flamme de la volonté. En étant conscient que le système d’État fédéral comporte de nombreux avantages objectifs. Contrairement à l’unitarisme (même dit décentralisé), l’organisation fédéraliste rend l’unité nationale plus effective, l’administration plus transparente et plus saine, et l’énergie productrice de biens matériels et culturels plus compétitive (comme dans tous les pays fédéralistes, puissants, du monde d’aujourd’hui). Pour ne point nous voir dominés et balkanisés de force, nous avons le devoir rationnel et patriotique de nous donner le courage de changer de cap, de nous organiser d’une manière plus intelligente, en fonction de nos réalités spécifiques en face, en faisant de chaque province un État fédéré de forte puissance, économique et militaire, dans le cadre d’États-Unis du Congo.
Construire une réelle puissance intellectuelle, économique et militaire
Mettre en action un mode de gouvernement du pays hyper-efficace. Pour faire face à l’indésirable situation de balkanisation possible du pays, la piste de solution à suivre, prioritairement et de façon méthodique, est celle de l’inévitable et nécessaire construction immédiate d’une puissance intellectuelle, économique et militaire redoutable.
Il nous faut mieux et très bien nous organiser, en planifiant chacune de nos actions politiques, en suivant les trois démarches prioritaires, ci-après : (1) la mise en place de plus nombreuses structures de qualification, de production et de valorisation efficace des intelligences congolaises ; en étant préalablement conscient qu’une population peut beau être très nombreuse, elle demeure faible et ne sert à rien si la majorité d’entre elle n’est ni qualifiée ni efficacement productive ; (2) la construction d’une puissante industrie de production endogène de nos propres biens économiques (au-delà des ressources minières), ainsi qu’une grande chaîne d’usines de production d’armes offensives et défensives et dont il faut doter les militaires (et des civils à la réserve intensivement bien formés) et placés dans des bases militaires à implanter le long des neuf frontières nationales ; (3) la culture d’une nouvelle éthique vis-à-vis des ressources financières communes accompagnée d’une culture rigoureuse de la sanction positive et punitive sans complaisance.
Au total, la bonne gouvernance du pays doit être de mise, axée sur une vision claire et volontariste de faire du Congo une puissance efficacement redoutable et respectable par tous les convoiteurs extérieurs, proches et lointains.
Faire vivre une plus vigoureuse énergie de gouvernance politique éthique
Quand bien même on parviendrait à l’englobement des convoiteurs, qu’on opterait pour la forme de l’État fédérale, ou qu’on aspirerait à implanter des structures pouvant faire du Congo une grande puissance économique, il est entendu que la réussite présupposera une organisation nouvelle et une administration territoriale rationnelle éthique, soutenue par la culture permanente d’une authentique saine et légitime volonté de puissance.
Ceci veut dire que l’autre stratégie à élaborer pour une lutte efficace contre la balkanisation de notre pays est l’exigence de la pureté morale : il s’agit de se détourner de tout comportement politique irresponsable, léger et immoral. En détournant et en laissant s’opérer de copieux détournements répétés des deniers publics, les dirigeants politiques peuvent être des coauteurs de l’affaiblissement du pays et, donc, des acteurs complices des intérêts des forces étrangères à volonté balkanisatrice. Il est impératif d’inverser la situation. En nous forgeant, résolument, l’indispensable haute capacité à mobiliser nos intelligences et nos ressources morales les plus nobles : pour changer, pour gouverner autrement.
En définitive…
Notre salut passe par notre capacité à faire preuve d’audace, de courage, de volonté de puissance et de vie, dans la justice et l’amour de la patrie à toujours placer au-dessus de nos intérêts personnels égoïstes. Nous avons à nous organiser, avec intelligence et détermination, comme M’Zee Laurent-Désiré Kabila s’efforçait à nous le faire comprendre. Pour cela, l’homme politique principal doit prendre le devant, doit conduire efficacement le peuple sur et à partir des chemins appropriés, ceux de la discipline morale et managériale la plus rigoureuse.
Le salut du Congo passe, en dernière instance, par le degré le plus élevé de notre puissance organisationnelle, intellectuelle et éthique. La respectabilité et la puissance salvatrice ne s’engendrent que sur le « lit de lattes » de la culture des vertus combinées de l’intelligence pragmatique et de l’intégrité morale ; sur le lit de la culture intensive des vertus de l’esprit et du cœur, et dans l’effort franc constant au nom de l’amour sincère infaillible de la patrie ; sur le lit de la sanction maximale sans complaisance, négative et positive, des mérites comme des défaillances de chacun de nos compatriotes portant un quelconque degré de responsabilité sur la couleur, rose ou sombre, de notre destinée commune.
Déclaration du Groupe de la Banque africaine de développement à la suite de l’arrestation illégale de membres de son personnel en Ethiopie
Le 31 octobre 2023, deux membres du personnel du Groupe de la Banque africaine de développement en poste à Addis-Abeba ont été illégalement arrêtés, brutalisés et détenus pendant de nombreuses heures par des éléments des forces de sécurité, sans aucune explication officielle.
Nous sommes heureux que le Premier ministre éthiopien ait immédiatement agi lorsqu’il a eu connaissance de l’incident, qu’il ait ordonné la libération immédiate des membres du personnel concerné et qu’il ait promis de diligenter une enquête immédiate sur l’incident.
Il s’agit d’un incident diplomatique très grave, et la Banque africaine de développement a porté plainte officiellement auprès des autorités éthiopiennes.
Le gouvernement a, quant à lui, officiellement pris acte de notre plainte, reconnu la gravité de l’incident et nous a assuré que toutes les personnes ayant contrevenu à la loi feront l’objet d’une enquête approfondie et seront traduites en justice, dans le respect de la transparence et d’une pleine reddition de compte.
En outre, le gouvernement a également assuré à la Banque africaine de développement que son personnel en Éthiopie et ceux qui se rendent en mission dans le pays continueront de bénéficier du plein respect de leurs droits, privilèges et immunités diplomatiques en vertu de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de l’Accord de pays hôte conclu entre la Banque africaine de développement et le gouvernement éthiopien.
La Banque africaine de développement accorde une grande importance à la qualité de ses relations avec le gouvernement éthiopien et est actuellement en contact avec les autorités, par voie diplomatique, concernant cet incident.
La direction de la Banque africaine de développement tient à réaffirmer son engagement en faveur de la sûreté, de la sécurité, des droits et des privilèges de l’ensemble de son personnel dans tous les pays où la Banque opère.
La Banque africaine de développement tient à rassurer tous ses partenaires que ses opérations en Éthiopie n’ont pas été affectées par cet incident.