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Financement des partis politiques , RDC : David Menge interpelle Félix Tshisekedi !

Financement des partis politiques , RDC : David Menge interpelle Félix Tshisekedi !

David Menge

*‘’L’exemple français du nouveau cadre pour le financement de la vie politique peut nous inspirer. Il ne s’agit pas de nous calquer fidèlement sur ce modèle, mais d’instaurer un débat parlementaire sur les voies et moyens d’aboutir à une solution qui permettrait le financement public des partis politiques et qui contribuerait à la stabilité des partis et au renforcement de l’unité nationale’’, écrit depuis Paris,  M. David Menge, Docteur en Histoire des Sciences, à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

 

Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président

Excellence Monsieur le Président,

Je suis citoyen congolais vivant à l’étranger depuis plusieurs années et je n’ai jamais rompu des liens avec notre pays. Cette marque de patriotisme m’a conduit à m’intéresser à l’organisation des élections 2023 et à la campagne qui a suivi jusqu’à la proclamation des résultats, renforçant l’adhésion des Congolais à votre projet politique. C’est un exercice social auquel tous les acteurs politiques se sont prêtés, même s’il y a eu beaucoup de candidatures non fondées, pour faire vivre la démocratie et cela mérite d’être mentionné.

Nous savons tous, sauf quelques esprits malveillants, que notre pays est dans un processus continu d’apprentissage de la démocratie appelant à une collaboration entre les citoyens et les acteurs politiques de tout bord. Même si tout n’a pas été parfait, sur ce point, je tiens à vous féliciter, au-delà de votre victoire sans appel, pour votre engagement politique sans faille et pour votre esprit patriotique. Les Congolais, en regroupement politique ou les Congolais en indépendant, ont contribué au débat politique et l’ont enrichi. A l’issu de ce scrutin multiforme chacun devrait tirer de bons enseignements de l’expérience acquise afin de préserver la cohésion et l’efficacité de notre unité nationale.

Excellence Monsieur le Président, 

En votre qualité de père de la nation qui assure, par votre arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat, vous savez plus que nous, du fait de votre appartenance passée à un grand parti politique de notre pays, que la démocratie ne peut pas s’ancrer fondamentalement dans nos traditions sans la participation active des partis politiques dans leur esprit de compétition. Pour fonctionner et vivre selon les lois, les partis politiques ont besoins de moyens financiers. Aujourd’hui, les partis politiques congolais sont financés par des ressources privées. Il s’agit des cotisations de leurs adhérents et les dons des personnes privées qui restent modestes pour couvrir toutes les dépenses liées à leurs activités (financement des campagnes électorales, locations des bureaux, etc.).

Pour besoin d’équilibre entre les forces politiques et celui de mettre fin à tout esprit de suspicion de la part de l’opposition politique qui accuse souvent le parti au pouvoir de se servir des moyens de l’Etat à leur dépens, nous nous tournons vers vous, Excellence Monsieur le Président, afin que vous puissiez, au cours de ce second mandat ouvrir un débat et une réflexion sur le financement public des partis politiques dans notre pays.

Excellence Monsieur le Président,

En France pour ne citer que ce pays qui nous est proche culturellement, le financement des partis politiques a fait l’objet de nombreux et graves scandales dans l’histoire de leur démocratie. Sous pression de l’opinion publique et des associations, l’encadrement par l’Etat du financement des partis politiques français a été renforcé progressivement par des lois à partir de 1988. Aujourd’hui pour qu’un parti politique bénéficie d’un financement public, il doit obtenir au moins 5% des suffrages aux présidentielles et plus de 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions en ce qui concerne les législatives. A cela s’ajoute les sanctions financières pour le non-respect de la parité hommes-femmes parmi les candidats du parti.

Cet exemple français du nouveau cadre pour le financement de la vie politique peut nous inspirer. Il ne s’agit pas de nous calquer fidèlement sur ce modèle, mais d’instaurer un débat parlementaire sur les voies et moyens d’aboutir à une solution qui permettrait le financement public des partis politiques et qui contribuerait à la stabilité des partis et au renforcement de l’unité nationale.

Dans l’espoir que cette première lettre ouverte que je vous adresse rencontre votre assentiment, je promets de vous écrire régulièrement pour vous suggérer les sujets de débat correspondant à votre vision de la société congolaise.

David Menge

Dr en Histoire des sciences

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