Priorités de développement dans le territoire de Bagata, Au village traditionnel, les fables ou les proverbes ouvrent, orientent et animent les débats
Sa Majesté Jean-Paul Moka
*" Ne maudis pas l'obscurité, allume plutôt une bougie", comme pour dire, " ne maudis pas la misère, mets - toi plutôt au travail ".
Le désir d'accéder à la modernité est devenu très fort chez nos peuples.
Et la voie toute tracée pour y accéder paraît la politique.
C'est ce qui expliquerait le récent engouement à la CENI pour la députation nationale : plus ou moins 24.000 candidats à la députation nationale pour 500 Sièges seulement .
Le chômage endémique et le sous-emploi chronique sont des épiphénomènes de cette modernité : tout le monde est acteur du changement social et veut faire la politique, tout le monde est attiré par la vie meilleure en ville et par la civilisation industrielle qui s'y développe, tout le monde fait ce que tout le monde fait...
Alors quelle est la piste de solution si pas pour tout le monde, mais du moins pour les ressortissants de Bagata ?
Si nous voulons accéder au vrai développement, il faut une conciliation permanente et continue entre d'une part la croissance économique ( devant nous permettre d'accéder à la modernité recherchée) d'autre part, la sauvegarde de notre authenticité pour ne pas perdre notre identité.
Authenticité, c'est-à-dire, fidélité à l'esprit de notre civilisation.
Elle nous commande l'acceptation de changements rendus nécessaires par la civilisation industrielle pourvu qu'ils ne tuent pas notre originalité, avec notre génie créateur.
L'Initiateur du courant de l'Authenticité dans notre pays, le Congo, le Maréchal Mobutu Sese Seko, a écrit: " l'authenticité, en tant que prise de conscience d'un mode de pensée et de comportement, doit être permanente et toujours d'actualité".
Quelles que soient les solutions que nous voulons envisager ou que nous voulons proposer dans n'importe quel secteur de la vie au sol natal, notre source d'inspiration doit demeurer le recours à l'authenticité, une démarche qui nous permet d'échapper à l'égarement sans être coupés de nos valeurs culturelles et qui permet dans notre marche en avant de répondre à tout moment à la question : qu'est-ce qu'il nous faut pour nous à Bagata ?
Une telle démarche nous prévient aussi contre toutes ces graves erreurs de jugement ou d'appréciation souvent commises chaque fois qu'on oublie ou qu'on refuse de penser par soi-même.
L'appréhension de cette démarche nous amène à un développement équilibré pour notre plein épanouissement et la contribution de chacun engendrera une cité des hommes où il fait bon vivre...
Mais, il nous faut relever d'abord le défi du retard de plusieurs années dans de nombreux terrains ou secteurs d'activités.
Au demeurant, la plupart de ces défis sont à notre portée : ce que d'autres ont réussi, nous en sommes capables nous aussi !
Il est question ici de faire participer tout le monde à l'effort commun dans l'esprit de ce dicton de John Kennedy :" chacun pour soi, et tous pour la cause commune".
Mais, comme disait Hippocrate, avant de chercher à guérir quelqu'un demandez-lui s'il est prêt à renoncer aux choses qui l'ont rendu malade ".
Notre retard est accentué par le manque de solidarité fraternelle, le manque d'union et de communion, le manque de sensibilisation sur des questions sensibles, par l'égocentrisme, le tribalisme, etc.
À titre d'illustration, au lieu d'être une richesse, la diversité tribale est source de notre malheur : les gens se sentent mieux à l'aise et préfèrent se cantonner en tribus, passant le plus précieux moment de leur existence à discuter sur des questions relatives aux tribus majoritaires et bien d'autres concepts de même acabit semés pour étouffer " la moisson".
Le manque de sensibilisation et de vulgarisation et de traduction de nos textes de lois( dans les langues nationales) font que des parents cupides font du mariage une opération commerciale et installent l'anarchie dans la fixation de la Dot ; c'est la tâche qui attend la prochaine législature.... ET déjà , un groupe d'hommes conscients et engagés pour le changement sont à pied d'œuvre.
Ainsi, on arrive à la conclusion que les problèmes qui se posent dans le territoire de Bagata, constituant son retard est en fait un fait social et que si le territoire connaît un déclin sur plusieurs terrains, il existe des préalables pour relancer son développement : il faut une nouvelle éthique pour un changement social.
Les comportements à acquérir doivent remplacer des comportements biologiques pour booster le développement.
Ainsi, le territoire de Bagata pourra se présenter sans complexe et sans fausse modestie, avec son âme régénérée et son génie créateur, au rendez-vous du donner et du recevoir.
Les Cerveaux de la Cour Royale (BAGATA)
Doyen Honoré Mukoso, Prof. Pini Pini Nsasay, Prof. Florent Gabati, Pasteur Isaac Casy, Le jeune premier Fofana Mukubi