Procès contre Charles Onana par le collectif d’ONGs françaises, France : Paul Kagame visé par une plainte pour menace de morts
Initialement prévu du 7, 8, 10 et 11 octobre 2024, le procès contre l’écrivain et politologue Charles Onana s’ouvre à Paris où un collectif d’ONGs françaises ont porté une action judiciaire contre ce défenseur de la RD Congo face à l’agression injuste et injustifiée des rebelles du M23 sous la commande du régime de Kigali. Face à cette situation, Paul Kagame, qui serait classé au premier rang de ceux qui seraient en train d’instrumentaliser ces ONGS pour des fins politico-politiciennes, en vue de faire taire Onana, le collectif d’avocats de ce dernier vise le Président rwandais par une plainte pour « menace de mort ». Voici l’intégralité de ce communiqué signé par Philippe Prigent, Avocat au Barreau de Paris.
«Le 13 juillet 2024, le président en exercice du Rwanda, Paul Kagame, a déclaré au cours d’une conférence de presse à Kigali, qu’en ce qui concerne les négationnistes du génocide, ils existent. Nous devons les combattre. Certaines Personnes à l’extérieur qui passent leur temps à critiquer, (…) tous ces gens-là comme Onana qui vit en France … laissez-les, ils vont mourir… Ils ont des collaborateurs dans cette guerre de l’Est du Congo, le Congo les aide mais lorsqu’ils en arrivent à ce stade, nous intervenons, nous cherchons une autre solution au problème ».
Au vu de ces déclarations prononcées publiquement à l’encontre du politologue et écrivain Charles Onana dont les ouvrages ‘Enquêtes sur un attentant’, préfacé par le prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel, ‘Rwanda, la vérité sur l’Opération Turquoise’, préfacé par l’ex-commandant des casques bleus de l’ONU, Luc Marchal, et ‘Holocauste au Congo’, préfacé par l’ancien ministre français de la Défense, Charles Million, pointent clairement le rôle de Paul Kagame à la fois dans l’arrestation du 6 avril 1994 contre deux chefs d’Etat africains et dans le massacre de plus de 10 millions de Congolais, il est devenu nécessaire de saisir le Parquet de Paris car les menaces de Paul Kagame contre monsieur Onana ne sont pas à prendre à la légère.
L’on sait déjà que le chef du service de renseignements extérieurs de Monsieur Kagame, Patrick Karegeya, a été étranglé dans sa chambre d’hôtel en Afrique du Sud en janvier 2014, que son ministre de l’Intérieur, Seth Sendashonga, a été assassiné au Kenya de plusieurs balles tirées à bout portant en mai 1998, que le chanteur Kizito Mihigo, rescapé Tutsi, est mort dans des circonstances troublantes en février 2020, et que l’ami personnel de Charles Onana, Deo Mushayidi, rescapé du génocide tutsi, et co-auteur avec Onana du livre ‘Les secrets du génocide rwandais’ avait été kidnappé et déporté au Rwanda où il croupit en prison depuis 14 ans. Paul Kagame et l’Etat rwandais avaient d’ailleurs attaqué cet ouvrage devant la justice française, avant de se désister deux jours avant le procès.
«Le procureur de la République a donc été saisi face au risque manifeste d’atteinte à sa vie qu’encourt Charles Onana pour ses ouvrages concernant le Rwanda et la République Démocratique du Congo ».
Phippe Prigent
Avocat au Barreau de Paris